Top 10 de l’actualité catholique 2016


CNS/Paul Haring
La fin de l’année civile est toujours l’occasion des bilans et rétrospectives sur ce qui nous a marqués particulièrement durant l’année. Cette opération tout à fait normale nous aide à faire le point pour voir où nous nous situons comme personne par rapport aux évènements passés et ainsi nous préparer mentalement pour ce qui se présentera au courant de l’année qui vient. Ce qui est vrai personnellement l’est également pour toute institution, l’Église catholique comprise. Je vous offre donc ce que je considère être le top dix des évènements les plus marquants de cette année 2016 tant au niveau de l’Église universelle que des églises particulières.

1.Année de la Miséricorde

Le thème de cette année était évidemment celui de la Miséricorde divine. Le pape François avait organisé son horaire en fonction de ce Mystère et de sa préoccupation que tous puissent faire l’expérience de ce Dieu qui pardonne. Ce fut notamment le cas lors des différentes audiences générales jubilaires du samedi où, une fois par mois, le pape a approfondi ce thème central de la Révélation chrétienne qu’est la Miséricorde de Dieu. Un autre élément important, et certainement le plus fatiguant pour le Souverain Pontife, fut sa participation à de nombreuses activités jubilaires organisées par la Congrégation pour la Nouvelle Évangélisation telles que le Jubilé des malades, des prisonniers, des personnes âgées, des prêtres, des diacres, des religieux, etc. Enfin, plusieurs portes de la Miséricorde furent ouvertes dans des sanctuaires et des cathédrales du monde entier. Reprenant la riche tradition des Portes saintes et des indulgences qui y sont rattachées, cette initiative aura certainement permis de rendre les grâces de cette année accessibles au plus grand nombre.

2. Voyages du pape François

Cette année ne fut pas de tout repos pour le pape François. En effet, il s’est rendu dans  plusieurs pays aux cultures diverses manifestant toujours une attention particulière aux plus pauvres. Notons son voyage apostolique au Mexique où il s’est s’adressé à tous les citoyens de ce pays d’Amérique du Nord, ne laissant pas sous silence les nombreux défis auxquels il doit faire face, notamment, la pauvreté et les violences liées au narco-trafic. Le pape s’est également rendu dans des pays marqués par des tensions géopolitiques profondes. Jouant son rôle de « premier diplomate mondial », il a su construire les ponts nécessaires à la paix dans la région du Caucase. C’est ainsi qu’il s’est rendu en Arménie, en Azerbaïdjan et en Géorgie comme interlocuteur en faveur d’un rapprochement à la fois d’un point de vue politique, œcuménique et interreligieux.

Sous ce même thème de l’œcuménisme, soulignons sa visite en Suède pour commémorer le 500e anniversaire de la Réforme protestante. Cette visite fut, notamment, l’occasion pour le Saint-Père et les plus hautes autorités luthériennes de témoigner de leur volonté réciproque en faveur de l’unité des chrétiens par la signature d’une Déclaration commune qui restera certainement l’héritage par excellence de cette visite historique.

3. Journées mondiales de la jeunesse

Toujours dans le registre des voyages apostoliques du pape François, les Journées mondiales de la jeunesse de Cracovie, en Pologne, ont certainement occupé une place centrale dans le cœur du pape François. À ce propos, Émilie Callan, journaliste à Sel & Lumière et présente à ces journées, disait, à l’émission de fin d’année d’Église en sortie : « Contrairement aux autres JMJ où les jeunes pèlerins venaient comme missionnaires, cette fois-ci, les jeunes sont venus se ressourcer dans un pays à la foi forte et vivante ». Pays de la Miséricorde divine s’il en est un, les pèlerinages au monastère et sanctuaire liés aux apparitions à Sainte Faustine, auront certainement permis aux jeunes d’approfondir la joie de l’Évangile. Notons que tous ont également pu participer aux JMJ encore cette année par l’entremise des médias comme Sel + Lumière. Vous offrir une couverture spéciale de ces JMJ aura encore été cette année, un plaisir et une joie. En ce sens, vous pouvez revivre tous ces évènements ou lire les discours du Pape sur notre blogue en cliquant sur le lien suivant.


4. Canonisation de Mère Teresa

Un autre évènement important de la vie de l’Église universelle fut certainement la canonisation de Mère Teresa. En effet, le monde entier attendait avec impatience l’élévation à la gloire des autels de celle que l’on surnommait déjà durant sa vie « la petite sainte de Calcutta ». Bien qu’une certaine presse, confondant esprit critique et cynisme revanchard, ait tenté de détourner l’attention de cet exemple de don de soi pour les plus pauvres d’entre les pauvres, le monde a applaudi cette ultime reconnaissance de l’Église. À une époque où l’on voit s’effriter les droits des plus vulnérables de nos sociétés, cette déclaration solennelle fut également l’occasion de remettre à l’avant-scène les injustices subies par de nombreuses personnes. C’est le cas particulièrement des enfants à naître et des personnes âgées qui sont parmi les plus grandes victimes dans nos sociétés dites « avancées » gangrénée par la « culture du déchet ».

5. Publication d’Amoris Laetitia

La publication de la très attendue Exhortation apostolique post-synode Amoris Laetitia a également fait couler beaucoup d’encre. Loin de se laisser entraîner dans les différentes polémiques autour de la question de la communion des divorcés remariés civilement, le document se veut une magnifique réflexion sur la beauté de l’amour humain. En ce sens, ce document évite d’abord de tomber dans deux écueils qui sont, d’un côté, la vision romantique de l’amour et, de l’autre, la vision dite « réaliste » du mariage qui tend à en réduire la grandeur suite aux nombreux exemples d’échecs de celui-ci dans les sociétés occidentales.  Enfin, tous seront servis puisqu’il s’adresse aux différents ministères et vocations dans l’Église tout en gardant une attention particulière pour les couples et familles, premiers concernés. Comme le dit le Pape, à lire et à méditer « lentement » !

6. Terrorisme islamique

Cette année a également eu son lot de tragédies et de meurtres insensés contre des personnes innocentes. Affirmant à plusieurs reprises que « la violence au nom de Dieu est un blasphème », le Pape ne s’est toutefois pas arrêté à ces fortes condamnations. Il a manifesté un accueil et une présence auprès des victimes des différents attentats terroristes. Ce fut notamment le cas lors d’une audience spéciale organisée pour les familles des victimes des attentats terroristes de Nice en la Salle Paul VI au Vatican.

De plus, alors que les JMJ de Cracovie battaient leur plein, une deuxième attaque faisait une nouvelle victime en la personne du père Jacques Hamel, prêtre du diocèse de Rouen, en France, froidement assassiné alors qu’il célébrait la messe. Le récit de cet attentat terrible, orchestré par des jeunes se réclamant de l’Islam, relate une « conversation spirituelle » pourrait-on dire. Ainsi, le prêtre s’est adressé non pas à ses bourreaux, qui se trouvaient devant lui, mais à Satan lui-même, lui demandant de partir. Témoignage bouleversant qui nous rappelle que « ce n’est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter […] mais contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes » (Eph. 6, 12). Le pape François ayant levé le délai de prescription de cinq ans pour le commencement des procédures en canonisation, nous pourrions voir la reconnaissance du « martyre » du père Hamel dans des délais records. À surveiller.

7. Relations œcuméniques

Outre les évènements déjà mentionnés, l’année 2016 a connu des avancées majeures en matière d’œcuménisme. Notons d’abord, du côté orthodoxe, une avancée sur le chemin de l’unité à l’intérieur même de l’orthodoxie. En effet, parmi les sujets abordés lors du Concile Panorthodoxe se trouvaient : la doctrine sociale et les enjeux environnementaux, la liberté religieuse, les tensions causées par les différentes sortes d’extrémismes ainsi que la reconnaissance des autres Églises chrétiennes non orthodoxes parmi lesquelles figure bien évidemment l’Église catholique, la validité de l’ecclésialité de cette dernière étant désormais reconnue.

La rencontre entre le pape François et le patriarche orthodoxe russe Kirill à Cuba fut également une avancée notable réalisée en 2016. Lors de cet entretien, les deux évêques ont discuté à huis-clos pendant plus d’une heure avant de signer une Déclaration commune que d’aucuns ont appelée programme de l’engagement prophétique des Églises en ce début de XXIe siècle.

8. Conférence des évêques catholiques du Canada

Hormis les nombreux sujets au niveau de l’Église universelle, l’Église catholique du Canada ne doit pas être négligée. Parmi les éléments à retenir en 2016, mentionnons non seulement les nombreuses déclarations et actions politiques en faveur de la protection de la vie de la conception à la mort naturelle mais également la création d’une culture de la rencontre.

Tout d’abord la Déclaration pastorale pour les catholiques du Canada dans le rapport intitulé « L’aide médicale à mourir : une approche centrée sur le patient » dans laquelle on stipule notamment que : « Le suicide n’est pas un soin de santé. Tuer les personnes souffrant de maladies physiques ou mentales, qu’elles soient jeunes ou âgées, est contraire à la sollicitude et à l’amour pour nos frères et sœurs ». Le combat des évêques pour que soient offerts des soins palliatifs de qualité au Canada s’est ainsi inscrit dans le débat public à de nombreuses reprises durant l’année, faisant ainsi honneur à la charge pastorale et sociale des évêques. Dans un point de presse tenu au Parlement du Canada, les représentants de la CECC, accompagnés d’autres représentants des grandes religions et du corps médical, ont fait connaître leur « opposition à l’euthanasie et au suicide assisté, de même que leurs préoccupations concernant la législation proposée sur l’« aide médicale à mourir ».

Enfin, le rapprochement avec les peuples autochtones fut également au centre des préoccupations de la CECC. En ce sens, fut publié la Réponse catholique à l’Appel à l’action numéro 48 de la Commission de vérité et réconciliation et aux questions relatives à la « doctrine de la découverte ». Prenant acte des affirmations fortes des papes  saint Jean-Paul II et François, la CECC a vu la nécessité de faire face aux « nombreux et graves péchés qui ont été commis contre les peuples originaires de l’Amérique au nom de Dieu » tout en gardant une orientation ouverte à « continuer à cheminer avec les peuples autochtones pour édifier une société plus juste où seront cultivés et honorés leurs dons et ceux de toute la société ».

Ces deux dossiers centraux de la CECC seront évidemment à suivre en 2017.

9. Assemblées des évêques catholiques du Québec

L’AECQ s’est non seulement démarquée en 2016 par des documents sur l’Église au Québec mais également par de nombreuses prises de positions publiques dans des débats de société où sa voix est requise.

La publication du document « Le tournant missionnaire des communautés chrétiennes Devenir une « Église en sortie » à la suite de La Joie de l’Évangile », le 26 janvier 2016, sera certainement un document de référence pour tous les diocèses au Québec dans les années à venir. Fruit d’une session d’étude et de réflexion qui a eu lieu à Trois-Rivières les 12 et 13 mars 2014, ce document invite les lecteurs à s’interroger sur les différents niveaux de changement qu’implique le tournant missionnaire voulu par le pape François. En ce sens, vous pouvez réécouter l’entrevue sur ce document réalisée avec Mgr Alain Faubert, devenu depuis évêque auxiliaire de Montréal, dans le cadre de l’émission Église en sortie.

Parmi les prises de position dans le débat public, notons l’intervention de l’AECQ par l’entremise du Cardinal Lacroix, Mgr Paul Lortie ainsi que Mgr Christian Lépine en commission parlementaire, le 27 octobre 2016. Ils ont présenté leur mémoire sur le « projet de loi 62 Loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l’État »

10. Travail sur le terrain

Cette bien humble et brève revue de l’année ne serait pas complète sans mentionner le travail inlassable de toutes les personnes qui vivent la dimension missionnaire de leur vocation chrétienne dans l’Église. Quelque soit l’organisme dans lequel ils s’engagent comme par exemple, les Chevaliers de Colomb ou tous les agents et agentes de pastorale, l’Église et la présence de Jésus dans notre société ne seraient absolument pas possibles sans ce « fiat » désintéressé, cette disponibilité à se mettre au service des autres au nom de Jésus.  J’ai souvenir de ma visite au lancement de l’année pastorale du diocèse de Mont-Laurier où j’ai pu être témoin du dévouement et de la joie des acteurs pastoraux de ce diocèse du Québec.

Pour ce qui est des médias catholiques, j’ai noté durant la dernière année un souffle nouveau, une fierté de retrouver, de proclamer haut et fort la joie, l’intelligence et l’engagement que suscite la foi catholique. Que ce soit à la télévision, sur internet ou dans la riche diversité de la presse écrite catholique, un grand nombre d’ouvriers sont occupés à transmettre une information religieuse de qualité, soucieux de mettre de l’avant la justice et la miséricorde éternellement inspirantes.

Je vous souhaite donc une Sainte et Heureuse Année 2017. Qu’elle soit pour vous tous l’occasion d’approfondir ce Mystère du salut présent en nous depuis notre baptême. Que Dieu vous bénisse !

Montréal, une histoire à redécouvrir

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Le 11 décembre prochain, aura lieu le lancement du 375e anniversaire de la ville de Montréal. Cette année sera donc l’occasion de connaître davantage cette Ville-Marie qui allait naître il y a bientôt 375e ans. Outre les nombreuses activités organisées par la ville de Montréal pour célébrer cette riche histoire, tous sont invités à faire mémoire de ce passé pas si loin de nous afin de réfléchir aux grandes orientations qui détermineront les années à venir. En ce sens, la lettre pastorale de Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal, intitulée « Au nom de Jésus » nous offre une profonde réflexion qui peut nous aider à mieux comprendre la métropole du Québec.

Ville-Marie, une aventure mystique

Lorsqu’on côtoie trop souvent une réalité, nous avons tendance à nous y habituer, à ne plus y porter attention et même à la prendre pour acquise. Une ville ne fait pas exception à ce phénomène. Parlez-en à tous ces Parisiens qui ne sont jamais montés dans la tour Eiffel ou à tous ces Torontois qui ne sont jamais montés dans la Tour du CN ! De la même manière, trop peu souvent les Montréalais s’arrêtent et s’interrogent sur l’histoire de leur ville, spécialement son passé religieux, bien que sa fondation soit indissociablement « animée par un souffle d’évangélisation ».

Selon Mgr Lépine, Montréal est d’abord et avant tout un « projet inspiré par Dieu » fondé par des hommes et des femmes qui « au Nom de Jésus […] ont fondé la ville de Montréal le 17 mai 1642 ». Faire abstraction de cette dimension religieuse de la fondation de celle que l’on nommait à l’époque « Ville-Marie » participe, selon moi, de cette « mémoire blessée » selon les mots de l’historien Éric Bédard (19 :45min). Comment surmonter cette amnésie volontaire d’« un monde qui veut souvent se construire sans Dieu » ?

Pour une guérison de la mémoire

Ce monde « sans Dieu » correspond-t-il vraiment aux promesses telles que formulées par certains courants influents lors de la Révolution Tranquille ? Une « juste conception de la laïcité » est bien évidemment louable. Je ne connais aucun évêque ou prêtre désireux de gérer le boulevard Métropolitain. Cependant, faire comme si la forme la plus haute de l’expérience humaine s’exprimait dans la culture du divertissement m’apparaît être une des sources de la crise actuelle telle que décrite dans le document de l’AECQ « Des solidarités à reconstituer et à reconstruire ». Esquiver la tentation de réduire les citoyens à de simples « homo economicus » est l’une des tâches importantes des institutions aujourd’hui, et c’est à ce rendez-vous que nous convie Mgr Christian Lépine lors de ce 375e.

En ce sens, retrouver l’accès à l’inspiration de nos pères fondateurs « par le pardon et la confiance, le dialogue et la réconciliation » dépend d’un nouveau souffle évangélisateur selon les deux conseils du pape François lors de la Messe d’action de grâce pour la canonisation équipollente des saints François de Laval et Marie de l’Incarnation, à Rome, le 12 octobre 2014 :

Le premier est celui-ci : « Souvenez-vous de ceux qui vous ont dirigés : ils vous ont annoncé la parole de Dieu. La mémoire des missionnaires nous soutient au moment où nous faisons l’expérience de la rareté des ouvriers de l’Évangile.

Le second est celui-ci : Rendre hommage à qui a souffert pour nous apporter l’Évangile signifie livrer nous aussi la bonne bataille de la foi, avec humilité, douceur et miséricorde, dans la vie de chaque jour. Et cela porte du fruit.

 Mémoire de ceux qui nous ont précédés, de ceux qui ont fondé notre Église. Église féconde que celle du Québec ! Féconde de nombreux missionnaires qui sont allés partout. []

Maintenant un conseil : que cette mémoire ne nous conduise pas à abandonner la franchise et le courage. Le diable est jaloux et il ne tolère pas qu’une terre soit ainsi féconde de missionnaires. Prions le Seigneur pour que le Québec revienne sur ce chemin de la fécondité, pour donner au monde de nombreux missionnaires. [] Que le Québec redevienne cette source de bons et de saints missionnaires. 

Église en sortie 2 décembre 2016

Cette semaine à Église en sortie, on s’entretient avec le père Timothy Scott c.s.b. directeur général de la Conférence religieuse canadienne. On vous présente un reportage sur l’Association des médias catholiques et œcuméniques. Dans la troisième partie d’émission, Mgr Raymond Poisson, évêque de Joliette, nous parle de la réalité pastorale de son église particulière.

Une neutralité au service de la liberté de conscience et de religion

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Ce mercredi 27 octobre 2016, l’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AECQ) a participé, par l’entremise de ses représentants, aux consultations publiques sur le projet de loi no 62 visant à faire respecter « la neutralité religieuse de l’État et visant notamment à encadrer les demandes d’accommodements religieux dans certains organismes ». C’est ainsi que le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, Mgr Christian Lépine ainsi que Mgr Paul Lortie ont présenté leur point de vue sur cette question d’actualité. Dans ce qui peut être qualifié d’« échange cordial » les parlementaires ont pu, à la fois, approfondir leur réflexion sur la nature de la « neutralité religieuse de l’État » telle qu’évoquée dans le projet de loi mais également, espérons le, remettre en question certaines formulations qui laissent présager un parti pris idéologique.

Pour une véritable neutralité

Parmi les points centraux de ce mémoire de huit pages, on note la clarification nécessaire dont le terme « neutralité » devrait faire l’objet si l’intention des législateurs est vraiment de protéger les droits et libertés des citoyens du Québec. En effet, pour les évêques du Québec, la « neutralité religieuse de l’État peut être comprise et interprétée de plusieurs façons » (no 1.2.). De fait, on ne calcule plus les positionnements politiques faisant appel à ce soi-disant principe bien qu’on le fasse souvent de manière totalement contradictoire et pour appuyer des propositions souvent contraires. Cet état de fait manifeste une confusion notoire. Dans un premier cas, on invoque la « neutralité de l’État » pour signifier l’impartialité du Gouvernement devant les préférences religieuses des citoyens. Toutefois, cet énoncé est souvent utilisé pour imposer une vision séculariste de la société qui se rapproche « dans les faits, d’une sorte d’athéisme officiel » (p.2).

Selon les évêques du Québec, pour éviter toute équivoque ou interprétation laïciste que l’on pourrait faire de ce projet de loi, il serait important de le bonifier en faisant explicitement référence aux « libertés de conscience et de religion » (p.4) qui sont la raison d’être de la neutralité religieuse de l’État et non l’inverse.

Vers un pluralisme assumé

Une autre critique formulée contre la mouture actuelle du projet de loi 62 de l’Assemblée nationale du Québec se trouve dans le fait que l’on note une certaine méfiance devant le phénomène religieux. S’appuyant sur le constat de la pluralité culturelle présente sur le territoire du Québec tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Église (no3.3), l’AECQ souligne une réorientation nécessaire de la compréhension de la place de la religion au Québec. En effet, « Il [le pluralisme] faut le traiter comme une richesse, non comme une menace qu’il faut encadrer » (no3.3).

En ce sens, il ne faut pas confondre, nous dit le document, la neutralité religieuse ou, en d’autres termes, la « laïcité » de l’État en l’appliquant à la société en général comme le soutiennent parfois certaines personnes « qui invoquent la neutralité ou la  laïcité » parce qu’elles ne veulent pas voir de signes religieux (no 3.5). Au contraire, la société civile et l’espace public sont des lieux où l’expression de la foi personnelle de chacun peut et doit avoir le droit de se manifester.

Je vous invite à lire et même à écouter le segment de cette présentation du mémoire de l’AECQ lors de cette Commission parlementaire. Que ce soit dans leur volonté de participer au débat démocratique, la précision des suggestions faites aux députés ou encore par leur souci d’aider l’ensemble de la société à se doter d’une loi utilisant un langage clair et sans équivoque, les évêques ont bien démontré le rôle irremplaçable des autorités religieuses dans la protection et la promotion d’une société libre et moderne.

 

Mémoire de l’AECQ lors des consultations publiques sur le projet de loi 62

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Vous trouverez ci-dessous le document complet de la Contribution de l’Assemblée des évêques à la consultation publique organisée par la Commission des Institutions sur le projet de loi 62 Loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l’État et visant notamment à encadrer les demandes d’accommodements religieux dans certains organismes:

Introduction

Nous remercions la Commission des Institutions de nous avoir invités dans le cadre de cette consultation. Nous sommes heureux et honorés de pouvoir apporter notre contribution à la réflexion sur un sujet qui est de grande importance pour le Québec.

Notre délégation est composée de trois membres du comité exécutif de notre Assemblée:

Monsieur le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec;

Monseigneur Christian Lépine, archevêque de Montréal;

et Monseigneur Paul Lortie, évêque de Mont-Laurier, président de l’Assemblée.

Un mot, d’abord, pour présenter l’Assemblée des évêques catholiques du Québec.

D’après un document d’archives, les évêques du Québec se réunissent en Assemblée depuis 1849. Il y a donc 167 ans.

Aujourd’hui, nous nous réunissons en assemblée plénière deux fois par année, quatre jours en mars et quatre jours en septembre. Entre ces plénières, un comité exécutif de sept évê- ques, élus par l’Assemblée, assure le suivi, avec le concours du secrétariat général. Celui-ci a été créé il y a cinquante ans cette année, en septembre 1966, et est incorporé sous le nom de Secrétariat des évêques catholiques du Québec; cinq personnes y travaillent à temps plein, dont le secrétaire général.

Les membres de l’Assemblée sont les évêques catholiques exerçant leur ministère au Québec, c’est-à-dire non seulement les dix-neuf évêques diocésains de rite latin, mais aussi leurs auxiliaires et les évêques de rites orientaux — maronites, grecs-melkites, syro-catholi- que — ayant leur siège au Québec. Il y a actuellement vingt-huit évêques qui sont membres. On en trouvera la liste en annexe au présent mémoire.

L’Assemblée est ce que son nom indique: une assemblée. Ce n’est pas une instance supplé- mentaire de la hiérarchie de l’Église, ni une autorité qui serait au-dessus des évêques. C’est un lieu d’entraide, de concertation, de fraternité. Le président n’est pas « le président des évêques », mais président d’assemblée. Lorsqu’il intervient, avec l’Exécutif, sur la place pu- blique, il tâche d’exprimer ce qui fait consensus au sein de l’Assemblée.

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Notre intervention portera principalement sur trois sujets, sur lesquels nous ferons des re- commandations qui pourraient, à notre avis, bonifier le projet de loi:

• La signification et la raison d’être de la neutralité religieuse de l’État. • La liberté de conscience et de religion.

• La valeur du pluralisme québécois actuel.

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Église en sortie 7 octobre 2016

Cette semaine à Église en sortie, Francis Denis reçoit l’abbé Thierry Sol, prêtre de l’Opus Dei et professeur à l’Université Pontificale de la Sainte-Croix sur le thème du Droit canonique. Nous vous présentons un reportage sur l’Assemblée des évêques catholiques du Québec à Notre-Dame du Cap. Dans la troisième partie de l’émission, le professeur Ernest Caparros nous parle des procédures en nullité de mariage.

La pastorale face à l’euthanasie

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Cette semaine se tenait à Cornwall, l’Assemblée plénière des évêques catholiques du Canada. Lors de cette rencontre annuelle, les évêques de partout au pays se sont réunis pour prier, réfléchir, discuter et prendre des décisions concernant les grandes orientations de la Conférence pour l’année à venir. Suivant un agenda bien rempli, les évêques ont donc pu aborder plusieurs thèmes relatifs à la réalité pastorale propre au Canada. Parmi les sujets abordés cette année, l’euthanasie a certainement retenu l’attention des participants.

La pastorale devant l’euthanasie

La question de l’euthanasie au Québec et au Canada est une problématique relativement nouvelle puisque les législations permettant une telle pratique sont apparues dans le courant de cette année. La CECC a donc fait appel au Cardinal Willem Eijk, archevêque d’Utrecht au Pays-Bas, afin qu’il puisse partager son expérience d’évêque dans un pays ayant une législation très permissive en matière d’euthanasie et de suicide assisté. Dans un deuxième temps, les évêques de partout au pays ont pu se concerter avant d’amorcer ce qui pourrait être le début d’un processus visant à définir certaines balises communes en cette matière. Les évêques catholiques d’Alberta ayant publié un document sur cette question peu de temps avant la plénière, celle-ci n’a attiré l’attention des médias québécois et canadiens qu’à la veille de la clôture de cette rencontre. Manifestant l’urgence d’aborder cette nouvelle réalité, cette polémique va certainement pousser les évêques à réfléchir avec plus d’intensité aux conséquences d’une telle législation sur la pastorale.

De la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté surgissent deux problématiques distinctes, celle de la célébration du sacrement de l’onction des malades d’une part, et, d’autre part, celle de la célébration des funérailles. C’est deux questions appellent à certaines clarifications.

Le sacrement de l’onction des malades, une porte de la miséricorde

Dans un premier temps, la célébration du sacrement des malades dans le contexte précédant une euthanasie demande un discernement approfondi. D’un côté, il y a la réalité objective. Dans le cas d’une personne faisant la demande de l’injection létale causant directement sa mort, il apparaît contradictoire qu’elle demande du même coup le sacrement des malades. En effet, comment célébrer authentiquement le signe efficace d’une foi qui est volontairement niée dans son élément le plus fondamental, c’est-à-dire le sens chrétien de la souffrance ? Le sacrement des malades (anciennement « extrême onction ») ayant pour but d’ouvrir à l’espérance de la vie éternelle et d’accepter le don gratuit de la miséricorde de Dieu dans la vie d’une personne, il apparaît contradictoire que cette personne en face la demande avant de commettre ce que l’Église enseigne comme étant un rejet du don le plus précieux de Dieu : la vie humaine elle-même. Que conclure de cette contradiction?

Du côté pastoral, il apparaît clair qu’un refus pur et simple de célébrer ce sacrement pourrait faire offense au cri de détresse qu’une telle demande représente. En effet, les pasteurs ne peuvent jamais « jeter l’éponge » puisque Dieu accueille toujours celui ou celle qui vient à Lui. C’est ainsi que nous devons comprendre l’appel du pape François ainsi que des évêques du Québec entendues ces derniers jours dans les médias. Bien que le contexte médical et humain de la société risque fort de se détériorer avec les lois 52 et C-14, puisque ces dernières désacralisent la vie et la dignité humaine de tous les citoyens, de son côté, l’Église ne changera pas la posture qui était et qui sera la sienne, celle d’accompagner toutes les personnes qui viennent à elle et qui lui demandent de l’aide. L’absence d’interdiction de célébrer les sacrements des malades aux personnes sur le point de se suicider ne devrait donc ni être comprise comme un encouragement, ni comme un consentement. Au contraire, elle devrait être interprétée comme une porte ouverte aux personnes en détresse sur le point de commettre l’irréparable. Une « porte de la miséricorde » par laquelle la grâce de Dieu pourrait être sentie par l’entremise de la présence aimante et pleine de tendresse d’un frère dans la foi.

Pour ce qui est des funérailles

La célébration des funérailles est une autre question. Il ne s’agit hélas plus d’accompagner la personne vers « sa mort naturelle » mais bien d’accompagner les personnes qui sont encore parmi nous afin qu’elles puissent prier pour le défunt et se sentir elles-mêmes réconfortées par la présence mystérieuse de Dieu.

Prier pour le défunt, contrairement à ce qu’on pourrait penser, n’est pas une évidence. Durant les funérailles, prier pour une personne signifie la remettre dans les mains de Dieu en Lui demandant de bien vouloir l’accueillir dans son Royaume. Cependant, un suicide peut causer du ressentiment et de la rancœur pour ceux qui restent et qui se sentent souvent trahis lorsqu’une personne aimée les quitte de cette manière. Avec la légalisation de l’euthanasie, sa banalisation et l’élargissement de cette pratique dont les premiers signes sont déjà perceptibles à l’horizon, ces blessures seront de plus en plus répandues. L’Église devra donc mettre sur pied une pastorale adéquate d’accueil et d’accompagnement des personnes, nous pourrions dire, « doublement » endeuillées. Les funérailles étant un lieu privilégié pour accompagner et manifester la sollicitude de l’Église, il m’apparaît important qu’elle respecte la volonté du défunt d’avoir des funérailles puisque, malgré l’aspect objectivement contradictoire de sa « dernière volonté » avec la foi catholique, elle peut être une belle occasion d’aider et d’évangéliser.

Ainsi, loin de causer scandale ou de présenter une image de l’Église comme cautionnant cette pratique inhumaine qu’est l’euthanasie, fermer unilatéralement la porte aux familles des défunts serait une erreur tant au niveau de la pastorale d’accompagnement si chère au pape François, qu’au niveau d’une perspective missionnaire.

Bien que les assemblées d’évêques, telles que l’AECQ ou la CECC n’ont pas pour mission de se substituer au jugement pastoral de chaque évêque dans son diocèse, la plénière de la CECC de cette année aura certainement permis aux évêques de partout au pays de réfléchir aux différents scénarios d’adaptation devant les défis de l’effritement de la protection juridique de la dignité humaine au Canada. Les évêques devront faire preuve d’une immense tendresse envers les personnes qui seront, à cause de la pratique de l’euthanasie, de plus en plus blessées et en détresse. En ce sens, garder un esprit et une réglementation fondamentalement ouverts aux personnes m’apparaît le plus à même de servir le salut des âmes.

Une semaine à Notre-Dame du cap pour l’Assemblée des évêques catholiques du Québec

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Cette semaine, du 19 au 23 mars, l’Assemblée des évêques du Québec s’étaient réunis au Sanctuaire Notre-Dame du cap à Trois-Rivières pour leur rencontre semestrielle. Ces réunions ont pour but de favoriser la concertation entre les évêques de partout au Québec et ainsi, permettre une plus grande solidarité entre les différentes instances de l’Église sur les grands enjeux qui touchent les catholiques de la Belle province. Cette année, j’ai eu la chance de pouvoir me rendre sur place à l’occasion de la célébration eucharistique du mercredi soir durant laquelle, chaque évêque a pu passer la porte de la miséricorde du Sanctuaire marial à tour de rôle.

Ce fut également pour moi l’occasion de rencontre Mgr Paul Lortie, évêque de Mont-Laurier et président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AECQ) avec lequel j’ai pu discuter des différentes discussions qui ont eu lieu au cours de cette semaine.

Préparation de la visite Ad liminacapture-decran-2016-09-23-a-09-15-14

Traditionnellement à tous les cinq ans, chaque conférence ou assemblée épiscopale  envoie une délégation à Rome pour une rencontre avec le Saint-Père afin de lui faire part de la réalité pastorale du territoire confié par le Siège apostolique ainsi pour favoriser les liens fraternels entre les évêques et le Pape. Pour Mgr Paul Lortie, « c’est avant tout une visite au tombeau des apôtres Pierre et Paul et donc une invitation à prier et nous laisser inspirer par ces deux
grandes colonnes de l’Église ». C’est donc au mois d’Avril et de Mai que les évêques se rendrons au Vatican pour rencontrer le successeur de Pierre ainsi que les différents dicastères et Conseil pontificaux. Les travaux de cette semaine ont donc servi de préparation à cette rencontre qu’ils auront avec le Pape afin de le mettre au diapason de la situation de la foi sur le territoire québécois.

Travailler à une culture de la vie

Un deuxième grand enjeu des réflexions de cette semaine de rencontre de l’AECQ fut des discussions sur les moyens de défendre plus efficacement la vie de la conception à la mort naturelle. Ils ont donc pu étudier plus en profondeur les lois 52 (Québec) et C-14 (Canada) permettant l’euthanasie en compagnie d’expert et ainsi développer des stratégies communicationnel et pastorale efficaces et pertinentes en continuité avec les initiatives déjà promu par l’AECQ. En effet, pour Mgr Lortie :

« On voit les effets négatifs de l’éclipse de Dieu dans la société. Les référents moraux sont aujourd’hui surtout centrés sur nous-mêmes, sur le « fais ce que tu veux ! Il n’y a pas de mal à te faire plaisir ». Or ce refus de référence à la transcendance revient à se priver d’une grande sagesse. Aujourd’hui on voit que ces lois causent un tort important à toute la société. […] On est rendu un des endroits au monde avec le plus haut tôt de suicide. On comprend donc que ce laxisme dans lequel nous baignons ne procure pas nécessairement un sens à la vie ».

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Une œuvre de miséricorde

L’année de la miséricorde promulguée par le pape François il y a presqu’un an de cela maintenant ne pouvait se conclure sans une action concertée des évêques du Québec en ce sens. L’AECQ a donc choisi de supporter l’œuvre « Mission chez nous » qui vient en aide au autochtone du Grand Nord québécois pour un montant de 15 000$. Ce don est une main tendue aux autochtones dans le but de manifester la solidarité des évêques avec ces peuples qui vivent de grandes difficultés familiales. D’un autre côté, souligne Mgr Lortie, « nous avons beaucoup à apprendre d’eux comme leur esprit de communauté ainsi que de leur sens du respect de la nature ». Ce geste espère donc encourager et promouvoir une culture du dialogue avec les peuples autochtones du Québec.

De cette semaine de prière, de réflexion et de discussion, fut certainement l’occasion pour les évêques du Québec de faire le point sur leur réalité pastorale respectives ainsi que de développer une meilleur vision d’ensemble des initiatives appropriées afin de faire aux nombreux défis que représente la nouvelle évangélisation au Québec. La semaine prochaine, les évêques du Québec seront également réunis à Cornwall pour l’Assemblée générale de la Conférence des évêques catholiques du Canada. Vous pourrez suivre les plus récents développements sur nos ondes dans le cadre notre couverture spéciale de l’évènement. Un Rendez-vous à ne pas manquer!

Belle visite au diocèse de Mont-Laurier pour le lancement de l’année pastorale

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Chaque année, les personnes engagées dans les différents diocèses du Québec se réunissent pour échanger, approfondir leur foi et connaître les grandes priorités pastorales de leur diocèse. C’est à cet exercice auquel j’ai assisté jeudi dernier pour le lancement de l’année pastorale 2016-17 du diocèse de Mont-Laurier. S’étaient donc réunies quelque 150 personnes autour de leur évêque Mgr Paul Lortie pour vivre en sa compagnie une journée de ressourcement avant le départ en mission.

Je dis « mission » parce que cette année souligne la troisième étape d’une série de trois années dédiées au recentrement missionnaire de cette église diocésaine. En lien avec l’exhortation apostolique « Evangelii Gaudium », Mgr Lortie avait décrété comme priorité pastorale l’invitation pontificale à être « portés par la joie de l’Évangile ». En effet, mettant l’emphase sur la dimension missionnaire de la vocation baptismale, l’évêque de Mont-Laurier avait pensé présenter cette redécouverte en trois étapes, histoire de bien l’assimiler. Après « Semons la Parole. Va, je t’envoie » et « Donnons notre amour. Sors de chez toi ! » le thème de cette année est « Donnons notre pain ! Quitte ton confort. ». Faisant toujours référence au fabuleux texte du pape François, cette invitation, en deux parties, présentée dans un petit document remis aux participants, présente non seulement une vision réaliste des différents défis qui se présentent mais manifeste également une grande confiance en la présence du Seigneur.

Quitte ton confort

Dans un premier temps, le thème de l’année propose un regard critique et réaliste sur la réalité du monde d’aujourd’hui. À la manière du pape François, on décline les principaux défis culturels auxquels les acteurs pastoraux auront affaire alors même qu’ils tenteront d’entreren dialogue avec leurs contemporains, soit pour témoigner de la foi qui les habite, soit pour éduquer directement les personnes de tous âges qui leur seront confiées. « Quitte ton confort » signifie sortir de soi-même et de ses préférences personnelles pour embrasser la réalité de l’autre en montrant comment la miséricorde de Dieu est à leur portée. Pour que cela soit possible, nous dit le document, il ne faut pas se surprendre des réactions parfois négatives qui ne tiennent pas compte des efforts et de la générosité des disciples missionnaires. Au contraire, nous devons être conscients que notre société baigne dans une culture « narcissique » ou « l’indifférence religieuse » est très répandue et où les notions de base de dignité humaine et de respect de la vie ne sont plus comprises dans leur intégralité. En ce sens, l’invitation préalable à faire un deuil de notre propre confort nous permet d’être mieux préparés à la dure réalité de la mission en 2016.

Donne de ton pain

De ce « camps d’entraînement » spirituel que ce dénuement propose, la deuxième partie du thème de l’année pastorale du diocèse de Mont-Laurier vient apporter un baume qui saura réconforter ceux qui pourraient être tentés par le découragement. De fait, le document divulgue plusieurs façons de voir jusqu’à quel point le don généreux de soi peut être un réconfort inégalable tant pour celui qui s’engage que pour celui qui en bénéficie. Confier nos actions et notre bonheur dans les mains du Christ n’est jamais du temps perdu et les répercussions de cette dédication remplit le cœur de bonheur. Non pas de ce « bonheur » apparent que le pape François appelait « divan » dans son discours aux jeunes de Cracovie l’été dernier, mais d’un bonheur profond refusant de voir les personnes qui nous entourent laissées à elles-mêmes, dans l’ignorance de l’Amour qui est à portée de main depuis que le Seigneur a été glorifié sur la Croix.

Je fus très touché par la rencontre de toutes ces personnes présentes à cette journée importante de ressourcement. J’y ai rencontré des gens généreux, confiants de la présence du Seigneur à leurs côtés et enthousiastes de faire partie de cette Œuvre d’évangélisation qui est toujours à refaire. J’ai pu également être témoin d’une grande unité et fraternité de cette communauté avec leur évêque et leurs prêtres. En ce sens, l’envoi en mission à la fin de la journée fut certainement l’occasion de mettre les efforts à venir dans les mains de Dieu afin qu’Il les bénisse et qu’Il permette, s’Il le désire, cette « pêche miraculeuse » tant attendue !

 

Ordination de Mgr Alain Faubert, évêque auxiliaire de Montréal

Télévision Sel et Lumière diffusera l’Ordination épiscopale de Mgr Alain Faubert, C.S.S., en tant qu’évêque auxiliaire de Montréal à la Basilique-Cathédrale Marie-Reine-du-Monde à Montréal. Sa Sainteté le Pape François a nommé Mgr Faubert évêque auxiliaire le 19 avril 2016. Le père Thomas Rosica c.s.b. sera le commentateur bilingue tout au long de la Messe.

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