Audience générale du pape François – mercredi 14 novembre 2024

L’Annonciation. Tapisserie des Pays-Bas méridionaux. Collection The Cloisters, 1971. Metropolitan Museum of Art.

Dans sa catéchèse hebdomadaire, le pape François a rappelé comment l’Esprit Saint a donné à la Vierge Marie le pouvoir de devenir la Mère de Dieu. Il a déclaré que « Marie, en tant que premier disciple et figure de l’Église, est … une lettre écrite avec l’Esprit du Dieu vivant », de sorte qu’elle peut être « la mère qui nous conduit par la main vers Jésus ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Parmi les différents moyens par lesquels l’Esprit Saint accomplit son œuvre de sanctification dans l’Église – Parole de Dieu, sacrements, prière – il en est un très particulier, c’est la piété mariale. Dans la tradition catholique, il y a cette maxime, ce dicton : “Ad Iesum per Mariam”, c’est-à-dire “à Jésus par Marie”. La Sainte Vierge nous fait voir Jésus. Elle nous ouvre les portes, toujours ! La Madone est la maman qui nous conduit par la main à Jésus. Jamais la Vierge ne se montre elle-même, la Madone montre Jésus. Et c’est cela la piété mariale : aller à Jésus par les mains de la Madone.

Saint Paul définit la communauté chrétienne comme « une lettre du Christ, produite par notre ministère, écrite non pas avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non pas, comme la Loi, sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos cœurs » (2 Co 3,3). Marie, en tant que premier disciple et figure de l’Église, est également une lettre écrite avec l’Esprit du Dieu vivant. C’est précisément pour cette raison que « tout le monde peut en avoir connaissance et la lire » (2 Co 3,2), même par ceux qui ne peuvent pas lire les livres de théologie, par ces “petits” à qui Jésus dit que les mystères du Royaume, cachés aux sages, sont révélés (cf. Mt 11,25).

En disant son “oui” – lorsque Marie accepte et dit à l’ange : “oui, que la volonté du Seigneur soit faite” et elle accepte d’être la maman de Jésus -, c’est comme si Marie disait à Dieu : “Me voici, je suis une tablette pour écrire : que l’Écrivain écrive ce qu’il voudra, qu’il fasse de moi, ce qu’il veut, le Seigneur de toutes choses” [1] A l’époque, on écrivait sur des tablettes cirées ; aujourd’hui, nous dirions que Marie s’offre comme une page blanche sur laquelle le Seigneur peut écrire ce qu’il veut. Le “oui” de Marie à l’ange – a écrit un célèbre exégète – représente « le sommet de tout comportement religieux devant Dieu, puisqu’il exprime, de la manière la plus haute, la disponibilité passive unie à l’empressement actif, le vide le plus profond qui s’accompagne de la plus grande plénitude » [2].

Voici donc comment la Mère de Dieu est un instrument de l’Esprit Saint dans son œuvre de sanctification. Au milieu de la profusion infinie de mots dits et écrits sur Dieu, sur l’Église et sur la sainteté (que très peu, voire aucun, n’est en mesure de lire et de comprendre entièrement), elle propose seulement deux mots que chacun, même le plus simple, peut prononcer en toute occasion : “Me voici” et “fiat”. Marie est celle qui a dit “oui” au Seigneur et, par son exemple et son intercession, elle nous incite à Lui dire aussi notre “oui”, chaque fois que nous sommes confrontés à une obéissance à acter ou à une épreuve à surmonter.

À chaque époque de son histoire, mais particulièrement en ce moment, l’Église se trouve dans la situation dans laquelle se trouvait la communauté chrétienne au lendemain de 1’Ascension de Jésus au ciel. Elle doit prêcher l’Évangile à toutes les nations, mais elle attend la “puissance du très haut” pour pouvoir le faire. Et n’oublions pas qu’à ce moment-là, comme nous le lisons dans les Actes des Apôtres, les disciples étaient réunis autour de « Marie, mère de Jésus » (Ac 1,14).

Il est vrai qu’il y avait aussi d’autres femmes avec elle dans le cénacle, mais sa présence est différente et unique parmi toutes. Entre elle et l’Esprit Saint, il existe un lien unique et éternellement indestructible qui est la personne même du Christ, “conçu par l’Esprit Saint et né de la Vierge Marie”, comme nous récitons dans le Credo. L’évangéliste Luc souligne délibérément la correspondance entre la venue de l’Esprit Saint sur Marie à l’Annonciation et sa venue sur les disciples à la Pentecôte, en utilisant des expressions identiques dans les deux cas.

Saint François d’Assise, dans l’une de ses prières, salue la Vierge comme « fille et servante du Roi très haut, du Père céleste, mère du très saint Seigneur Jésus-Christ, épouse de l’Esprit Saint » [3]. Fille du Père, Mère du Fils, Épouse du Saint-Esprit ! On ne saurait illustrer avec des mots plus simples la relation unique de Marie avec la Trinité.

Comme toutes les images, celle de “l’épouse du Saint-Esprit” ne doit pas être absolutisée, mais prise pour la part de vérité qu’elle contient, et c’est une très belle vérité. Elle est l’épouse, mais elle est avant tout la disciple de l’Esprit Saint. Épouse et disciple. Apprenons d’elle à être dociles aux inspirations de l’Esprit, surtout quand Il nous suggère de nous “mettre en route avec empressement” et d’aller aider quelqu’un qui a besoin de nous, comme Marie l’a fait immédiatement après que l’ange l’a quittée (cf. Lc 1,39). Je vous remercie !

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[1] Cf. Origène, Commentaire sur l’Évangile de Luc, framm. 18 (GCS 49, p. 227).

[2] H. Schürmann, Das Lukasevangelium, Freiburg in Br. 1968 : transl. ital. Brescia 1983, 154

[3] Fonti Francescane, Assise 1986, n. 281.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

 

Homélie du pape François – 20 octobre 2024

Le pape François présidant la messe et la canonisation le 20 octobre 2024. © Sel + Lumière Média, 2024.

Au cours de la messe et de la canonisation, la Canadienne Marie-Léonie Paradis et treize autres bienheureux ont été canonisés. Dans son homélie, le pape François a évoqué la relation entre Jésus et ses disciples, Jacques et Jean.

Lisez le texte intégral de son homélie ci-dessous.

MESSE ET CANONISATION DES BIENHEUREUX:
MANUEL RUIZ LÓPEZ AVEC SES SEPT COMPAGNONS ET FRANCESCO, MOOTI ET RAFFAELE MASSABKI,GIUSEPPE ALLAMANO, MARIE-LÉONIE PARADIS ET ELENA GUERRA

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS 

Place Saint-Pierre
XXIXe dimanche du Temps ordinaire, 20 octobre 2024

 

Jésus demande à Jacques et Jean : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » (Mc 10, 36). Et tout de suite après, il les exhorte : « Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? » (Mc 10, 38). Jésus pose des questions et nous aide à discerner, parce que les questions nous font découvrir ce qui est en nous, elles éclairent ce que nous portons dans notre cœur et que nous ne savons pas souvent.

Laissons-nous interroger par la Parole du Seigneur. Imaginons qu’il demande à chacun de nous : “Que veux-tu que je fasse pour toi ?” ; et la deuxième question : “Peux-tu boire ma coupe ?”.

Par ces questions, Jésus met en évidence le lien et les attentes des disciples à son égard, avec les ombres et les lumières propres à toute relation. Jacques et Jean sont en effet liés à Jésus mais ont des exigences. Ils expriment le désir d’être proches de lui, mais seulement pour occuper une place d’honneur, pour jouer un rôle important, pour « siéger, l’un à la droite et l’autre à la gauche, dans la gloire » (Mc 10, 37). Ils pensent évidemment à Jésus comme à un Messie, un Messie victorieux, glorieux et attendent qu’Il partage sa gloire avec eux. Ils voient en Jésus le Messie, mais ils l’imaginent selon la logique du pouvoir.

Jésus ne s’arrête pas aux paroles des disciples, mais Il va plus loin, Il écoute et lit dans le cœur de chacun d’eux et même de chacun de nous. Et dans le dialogue, à travers deux questions, Il essaie de faire ressortir le désir qui se cache dans ces demandes.

Il demande d’abord : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? ». Cette question dévoile les pensées de leur cœur, met en lumière les attentes cachées et les rêves de gloire que les disciples cultivent secrètement. C’est comme si Jésus demandait : “Qui veux-tu que je sois pour toi ?” et, ainsi, il démasque ce qu’ils désirent vraiment : un Messie puissant, un Messie victorieux qui leur donnera une place d’honneur. Et parfois dans l’Église vient cette pensée : l’honneur, le pouvoir…

Ensuite, avec la deuxième question, Jésus réfute cette image du Messie et les aide à changer leur regard, à se convertir : « Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? ». Il leur révèle ainsi qu’Il n’est pas le Messie qu’ils croient, mais le Dieu de l’amour, qui s’abaisse pour rejoindre les humbles, qui se fait faible pour relever les faibles, qui œuvre pour la paix et non pour la guerre, qui est venu pour servir et non pour être servi. La coupe que le Seigneur boit est l’offrande de sa vie, c’est sa vie donnée par amour, jusqu’à la mort et la mort sur la croix.

Et alors, à sa droite et à sa gauche, il y aura deux larrons, suspendus comme lui à la croix et non assis sur des sièges de pouvoir ; deux larrons cloués avec le Christ dans la douleur et non assis dans la gloire. Le roi crucifié, le juste condamné devient l’esclave de tous : c’est vraiment le Fils de Dieu ! (cf. Mc 15, 39). Ce n’est pas celui qui domine qui gagne, mais celui qui sert par amour. Nous le répétons : Ce n’est pas celui qui domine qui gagne, mais celui qui sert par amour. La Lettre aux Hébreux nous le rappelait également : « Nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses » (He 4, 15).

À ce stade, Jésus peut aider les disciples à se convertir, à changer de mentalité : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir » (Mc 10, 42). Mais il ne doit pas en être ainsi pour ceux qui suivent un Dieu qui s’est fait serviteur, pour atteindre chacun par son amour. Ceux qui suivent le Christ, s’ils veulent être grands, doivent servir, en apprenant de Lui.

Frères et sœurs, Jésus dévoile les pensées, dévoile les désirs et les projets de notre cœur, démasquant parfois nos attentes de gloire, de domination, de pouvoir, de vanité. Il nous aide à penser, non plus selon les critères du monde, mais selon le style de Dieu qui se fait dernier pour que les derniers soient élevés et deviennent les premiers. Et souvent ces questions de Jésus, avec son enseignement sur le service, sont aussi incompréhensibles, incompréhensibles pour nous qu’elles l’étaient pour les disciples. Mais en Le suivant, en marchant sur ses pas et en acceptant le don de son amour qui transforme notre façon de penser, nous pouvons nous aussi apprendre le style de Dieu : le style de Dieu, le service. N’oublions pas les trois mots qui illustrent le style de service de Dieu : proximité, compassion et tendresse. Dieu se fait proche pour servir ; il se fait compatissant pour servir ; il se fait tendre pour servir. Proximité, compassion et tendresse…

C’est ce que nous devons viser : non pas le pouvoir, mais le service. Le service est le mode de vie chrétien. Il ne s’agit pas d’une liste de choses à faire, comme si, une fois faites, nous pouvions considérer que notre tour est fini ; celui qui sert avec amour ne dit pas : “maintenant, ce sera le tour de quelqu’un d’autre”. Cela c’est la pensée d’employés, pas celle de témoins. Le service naît de l’amour et l’amour ne connaît pas de limites, il ne fait pas de calculs, il dépense et donne. L’amour ne se contente pas de produire pour obtenir des résultats, il n’est pas une performance occasionnelle, il naît du cœur, un cœur renouvelé par l’amour et dans l’amour.

Lorsque nous apprenons à servir, chaque geste d’attention et de soin, chaque expression de tendresse, chaque œuvre de miséricorde devient un reflet de l’amour de Dieu. Et ainsi nous tous – et chacun de nous – nous poursuivons l’œuvre de Jésus dans le monde.

Dans cette lumière, nous pouvons nous souvenir des disciples de l’Évangile qui sont aujourd’hui canonisés. Tout au long de l’histoire troublée de l’humanité, ils ont été des serviteurs fidèles, des hommes et des femmes qui ont servi, dans le martyre et dans la joie, comme Frère Manuel Ruiz Lopez et ses compagnons. Ce sont des prêtres et des personnes consacrées ardents, et ardents de passion missionnaire, comme le Père Giuseppe Allamano, Sœur Paradis Marie Léonie et Sœur Elena Guerra. Ces nouveaux saints ont vécu le style de Jésus : le service. La foi et l’apostolat qu’ils ont exercés n’ont pas alimenté en eux les désirs mondains et les envies de pouvoir mais, au contraire, ils les ont rendus serviteurs de leurs frères et sœurs, créatifs dans le bien, inébranlables dans les difficultés, généreux jusqu’à la fin.

Demandons avec confiance leur intercession, afin que nous puissions nous aussi suivre le Christ, le suivre dans son service et devenir des témoins d’espérance pour le monde.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Homélie du pape François lors de la messe d’ouverture 2024 | Synode sur la synodalité

La place Saint-Pierre durant la messe d’ouverture de la session 2024 du Synode. © Sel + Lumière Média, 2024.

La session 2024 de l’Assemblée générale du Synode sur la synodalité a débuté par la sainte messe le 2 octobre, fête des Anges gardiens. Dans son homélie, le pape François a rappelé : « L’Esprit Saint est le maître de l’harmonie et il est capable de créer une seule voix parmi tant de voix différentes. Voyez comment l’Esprit a créé l’harmonie entre les différences le matin de la Pentecôte. L’Église a besoin de « lieux paisibles et ouverts » à créer avant tout dans nos cœurs, où chaque personne se sent accueillie, comme un enfant dans les bras de sa mère, et comme un enfant élevé sur la joue de son père. »

Vous pouvez regarder l’intégralité de la messe sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Messe d’ouverture de la session 2024
de la XVIe Assemblée générale du Synode des évêques

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Place Saint-Pierre
Mercredi 2 octobre 2024

Nous célébrons cette Eucharistie à l’occasion de la mémoire liturgique des saints Anges Gardiens, alors que nous rouvrons la Session plénière du Synode des Évêques. À l’écoute de ce que nous suggère la Parole de Dieu, nous pouvons alors prendre trois images comme point de départ de notre réflexion : la voix, le refuge et l’enfant.

La voix. Sur le chemin vers la Terre promise, Dieu recommande au peuple d’écouter la “voix de l’ange” qu’Il a envoyé (cf. Ex 23, 20-22). C’est une image qui nous touche de près car le Synode est aussi un chemin où le Seigneur met entre nos mains l’histoire, les rêves et les espérances d’un grand peuple : des sœurs et des frères dispersés dans toutes les parties du monde, animés par notre même foi, animés par le même désir de sainteté, afin qu’avec eux et pour eux nous cherchions à comprendre quel chemin parcourir pour arriver là où Il veut nous conduire. Mais comment pouvons-nous nous mettre à l’écoute de la “voix de l’ange” ?

Une manière consiste certainement à nous approcher avec respect et attention, dans la prière et à la lumière de la Parole de Dieu, de toutes les contributions recueillies au cours de ces trois années d’intense travail, de partage, de confrontation et d’effort patient de purification de l’esprit et du cœur. Il s’agit, avec l’aide de l’Esprit Saint, d’écouter et de comprendre les voix, c’est-à-dire les idées, les attentes, les propositions, pour discerner ensemble la voix de Dieu qui parle à l’Église (cf. Renato Corti, Quale prete?, Notes inédites). Comme nous l’avons rappelé à plusieurs reprises, notre assemblée n’est pas une assemblée parlementaire mais un lieu d’écoute en communion, où, comme le dit saint Grégoire le Grand, ce que quelqu’un possède partiellement en lui-même, un autre le possède complètement, et bien que certains aient des dons particuliers, tout appartient aux frères dans la “charité de l’Esprit” (cf. Homélies sur les Évangiles, XXXIV).

Mais pour que cela se produise, il y a une condition : nous libérer de ce qui, en nous et parmi nous, peut empêcher la “charité de l’Esprit” de créer l’harmonie dans la diversité. Ceux qui, avec arrogance, présument et prétendent d’en avoir le droit exclusif, ne sont pas en mesure d’entendre la voix du Seigneur (cf. Mc 9, 38-39). Au contraire, chaque parole doit être accueillie avec gratitude et simplicité, pour devenir un écho de ce que Dieu a donné au bénéfice des frères (cf. Mt 10, 7-8). Concrètement, veillons à ne pas transformer nos contributions en points à défendre ou en agendas à imposer, mais offrons-les comme des dons à partager, prêts même à sacrifier ce qui est particulier, si cela peut servir à faire naître ensemble quelque chose de nouveau selon le projet de Dieu. Sinon, nous finirons par nous enfermer dans des dialogues de sourds, où chacun essaiera d’“apporter de l’eau à son moulin” sans écouter les autres, et surtout sans écouter la voix du Seigneur.

Nous n’avons pas les solutions aux problèmes que nous rencontrons, mais Lui les a (cf. Jn 14,6), et rappelons-nous qu’on ne plaisante pas dans le désert : si l’on ne prête pas attention au guide, en prétendant se suffire à soi-même, on peut mourir de faim et de soif en entraînant aussi les autres avec soi. Mettons-nous donc à l’écoute de la voix de Dieu et de son ange, si nous voulons vraiment poursuivre en toute sécurité notre chemin malgré les limites et les difficultés (cf. Ps 23, 4).

Cela nous amène à la deuxième image : le refuge. Le symbole est celui des ailes qui protègent : « Tu trouves sous son aile un refuge » (Ps 91, 4). Les ailes sont des instruments puissants, capables de soulever un corps du sol par leurs mouvements vigoureux. Cependant, même si elles sont fortes, elles peuvent aussi se baisser et se rassembler, devenir un bouclier et un nid accueillant pour les petits qui ont besoin de chaleur et de protection.

C’est un symbole de ce que Dieu fait pour nous, mais c’est aussi un modèle à suivre, particulièrement en cette période d’assemblée. Parmi nous, chers frères et sœurs, il y a beaucoup de personnes fortes, préparées, capables de s’élever vers les hauteurs avec les mouvements vigoureux de la réflexion et des intuitions brillantes. Tout cela est une richesse qui nous stimule, nous pousse, nous oblige parfois à penser plus ouvertement et à aller de l’avant avec détermination, et qui nous aide également à rester fermes dans la foi, y compris devant les défis et les difficultés. Mais c’est un don qui doit être associé, au moment opportun, à la capacité de détendre les muscles et de se pencher, pour s’offrir l’un à l’autre comme une étreinte accueillante et un lieu de refuge : être, comme le disait saint Paul VI, « une maison […] de frères, un atelier d’intense activité, un cénacle d’ardente spiritualité » (Discours au Conseil de Présidence de la C.E.I., 9 mai 1974).

Chacun ici se sentira libre de s’exprimer d’autant plus spontanément et librement qu’il percevra autour de lui la présence d’amis qui l’aiment et qui respectent, apprécient et désirent écouter ce qu’il a à dire.

Et pour nous, ce n’est pas seulement une technique de “facilitation” – il est vrai qu’il y a des “facilitateurs” dans le Synode, mais c’est pour nous aider à mieux avancer – ce n’est pas seulement une technique de facilitation du dialogue ni une dynamique de communication de groupe. Étreindre, protéger et prendre soin fait partie de la nature même de l’Église. Étreindre, protéger et prendre soin. L’Église est par sa vocation même de lieu accueillant de rassemblement, où « la charité collégiale exige une parfaite harmonie, d’où résultent sa force morale, sa beauté spirituelle, son exemplarité » (ibid.). Ce mot est très important : “harmonie”. Il n’y a pas de majorité, de minorité ; cela peut être un premier pas. Ce qui est important, ce qui est fondamental, c’est l’harmonie, l’harmonie que seul l’Esprit Saint peut créer. Il est le maître de l’harmonie, qui, avec beaucoup de différences, est capable de former une seule voix, avec beaucoup de voix différentes. Repensons au matin de la Pentecôte, à la façon dont l’Esprit a créé cette harmonie dans les différences. L’Église a besoin de “lieux paisibles et ouverts”, à créer avant tout dans les cœurs, où chacun se sente accueilli comme un enfant dans les bras de sa mère (cf. Is 49, 15 ; 66, 13) et comme un enfant élevé sur la joue de son père (cf. Os 11, 4 ; Ps 103, 13).Nous arrivons ainsi à la troisième image : l’enfant. C’est Jésus Lui-même, dans l’Évangile, qui “le place au milieu”, qui le montre aux disciples, les invitant à se convertir et à se faire petits comme lui. Ils Lui avaient demandé qui était le plus grand dans le royaume des cieux : Il répond en les encourageant à se faire petits comme un enfant. Mais pas seulement : Il ajoute aussi qu’en accueillant un enfant en son nom, on l’accueille Lui-même (cf. Mt 18,1-5).

Et pour nous, ce paradoxe est fondamental. Le Synode, étant donné son importance, nous demande en un certain sens d’être “grands” – dans l’esprit, dans le cœur, dans la vision –, parce que les questions à traiter sont “grandes” et délicates, et que les scénarios dans lesquels elles s’inscrivent sont vastes, universels. Mais c’est justement pour cela que nous ne pouvons pas nous permettre de quitter des yeux l’enfant que Jésus continue à placer au centre de nos réunions et de nos tables de travail, pour nous rappeler que la seule façon d’être “à la hauteur” de la tâche qui nous est confiée est de nous faire petits et de nous accueillir les uns les autres, avec humilité, tels que nous sommes.

Rappelons-nous que c’est précisément en se faisant petit que Dieu nous « démontre ce qu’est la véritable grandeur, et même ce que signifie être Dieu » (Benoît XVI, Homélie pour la Solennité du Baptême du Seigneur, 11 janvier 2009). Ce n’est pas par hasard que Jésus dit que les anges des enfants « voient sans cesse la face de [son] Père qui est aux cieux » (Mt 18, 10) : ils sont donc comme un “télescope” de l’amour du Père.

Demandons au Seigneur, dans cette Eucharistie, de vivre les jours qui nous attendent sous le signe de l’écoute, de la garde réciproque et de l’humilité, pour écouter la voix de l’Esprit, pour nous sentir accueillis et accueillir avec amour et pour ne jamais perdre de vue les yeux confiants, innocents et simples des petits dont nous voulons être la voix, et à travers lesquels le Seigneur continue de faire appel à notre liberté et à notre besoin de conversion.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

🏅Prêts pour les JO du chapelet ? : Un Défi Spirituel Inspiré par les Jeux Olympiques

Alors que les Jeux Olympiques captivent le monde avec leurs démonstrations impressionnantes d’excellence humaine et de persévérance, nous sommes ravis de présenter notre propre défi spirituel : les Jeux Olympiques du chapelet. Cette initiative nous invite à canaliser la même dévotion que les athlètes dans notre vie de prière, en honorant la Vierge Marie avec chaque prière sincère.

Un Plan d’Entraînement Spirituel

Notre défi commence avec une seule dizaine du Rosaire chaque jour, reflétant l’entraînement progressif d’un athlète. Au fur et à mesure que les Jeux Olympiques progressent, nos prières s’intensifieront, englobant finalement les cinq dizaines complètes quotidiennement.

Coach = Notre Sainte Mère : Notre Sainte Mère nous encourage à prier, nous guidant plus près de Dieu à travers chaque prière. Les exploits inspirants des athlètes nous rappellent de nous engager pleinement envers Jésus. En relevant ce défi spirituel, nous honorons non seulement la Vierge Marie, mais nous renforçons également notre foi et notre dévouement. Que ce voyage nous rapproche tous du Christ.

Votre Guide : Rosario

Rosario est honoré de vous offrir un coaching gratuit sur le Rosaire pour les Jeux Olympiques de 2024 ! Notre concept est simple : nous vous guiderons pour intégrer avec succès la prière du Rosaire dans votre routine quotidienne d’ici la fin des Jeux Olympiques.

Pendant les Jeux, vous pourrez rejoindre une nouvelle session de Rosaire en direct tous les trois jours, en utilisant les codes que nous vous enverrons. En ajoutant une dizaine supplémentaire du Rosaire tous les trois jours, vous terminerez les Jeux en priant un Rosaire complet. C’est LA solution pour vous aider à dire un Rosaire complet chaque jour ! Quel défi, n’est-ce pas ?

Comment Participer

Nous vous invitons à participer aux Olympiades du Rosaire du 26 juillet au 11 août ! Pour rejoindre, suivez ces étapes simples :

Ouvrez votre application Rosario
Sélectionnez “Nouveau groupe”, puis “J’ai un code d’invitation”
Entrez le code “CRAQUELALLUMETTE”, pour participer aux JO du chapelet !
Allumez la flamme pour enflammer votre cœur !
Ne relevez pas ce défi seul ; invitez vos proches à devenir des athlètes du Rosaire avec vous !

 

Note de l’auteur : Pour vous aider à prier le Rosaire facilement, téléchargez l’application gratuite Rosario, qui vous permet de créer ou de rejoindre un groupe de Rosaire vivant avec quatre amis ou membres de votre famille et de répartir la méditation des cinq mystères quotidiens, une dizaine chacun, de sorte qu’ensemble vous priez un Rosaire par jour !

Marie-Rose Durocher : Chemin Vers la Béatitude

Chapelle de la bienheureuse Marie-Rose Durocher, cocathédrale Saint-Antoine de Padoue à Longueuil, QC. © Sel + Lumière Média 2024

Elle a consacré sa vie à l’éducation des jeunes et à l’émancipation des femmes, à une époque où ces aspirations étaient souvent étouffées par les conventions sociales. Découvrez dans cet article la vie de la bienheureuse Marie-Rose Durocher.

Lors d’une récente visite à la CoCathédrale Saint-Antoine de Padoue à Longueuil, mes pas m’ont guidé vers une petite chapelle discrète, dans le transept droit  baignée d’une lumière tamisée et imprégnée d’une aura de sérénité. C’est là que j’ai fait la rencontre d’une figure spirituelle remarquable, dont la vie et l’héritage continuent de rayonner à travers les âges : la bienheureuse Marie-Rose Durocher.

Alors que je m’attardais devant l’autel dédié à cette sainte femme, je me suis retrouvé plongé dans les profondeurs de son histoire captivante. Une histoire qui a débuté dans les campagnes de la Nouvelle-France au XIXe siècle, dans un humble foyer où Marie-Rose a fait ses premiers pas. Mais c’est dans les méandres de son cheminement spirituel que son destin a pris une tournure extraordinaire.

De la chapelle , du petit musée dedans et les pamphlets décrivant brièvement sa vie, j’ai continué ma recherche sur elle. Au fil de ma contemplation, j’ai été profondément touché par la force de sa foi, la noblesse de ses idéaux et la compassion qui animait chacun de ses gestes. Et c’est ainsi que j’ai ressenti le besoin impérieux de découvrir davantage cette figure inspirante, dont la présence bienveillante semblait encore palpable dans cette humble chapelle.

 

Mère Marie-Rose Durocher et les Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie

Eulalie Durocher est née le 6 octobre 1811 à Saint-Antoine-Sur-Richelieu.  Dixième enfant d’une famille de onze, ses parents lui inculquent dès son jeune âge le sens des valeurs: foi en Dieu, prière en Église. Justice et ouverture aux autres.

Elle a consacré sa vie à l’éducation des jeunes et à l’émancipation des femmes, dans une époque où de telles aspirations étaient souvent étouffées par les conventions sociales. Gouvernante au presbytère de Beloeil à l’âge de 19 ans , elle regroupe les jeunes filles de la paroisse dans la congrégation des Enfants de Marie pour les éduquer, les éveiller à leurs responsabilités et contribuer au bonheur de leurs familles. 

Préoccupée par le manque d’éducation chrétienne aux jeunes à cette époque et attirée par la vie religieuse, elle répond à l’appel de Monseigneur Ignace Bourget et fonde sous sa direction des Oblats de Marie Immaculée, la Congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Avec ses deux compagnes, Henriette Céré et Mélodie Dufresne, elle ouvre à Longueuil, en 1843, la première maison de la congrégation qui fut la première congrégation enseignante d’origine canadienne.

En 1844 aussi avec ses compagnes, elle fait sa première profession religieuse. Mère Marie-Rose ne vit que six ans avec sa communauté. Elle meurt à Longueuil le 6 octobre 1849.

Déclarée Vénérable le 13 juillet 1979, Marie-Rose Durocher a été proclamée Bienheureuse par le pape Jean-Paul II le 23 mai 1982. La chapelle à Longueuil abrite son corps dans une tombe de marbre rose. La fête liturgique de Marie-Rose Durocher est le 6 octobre. J’étais surprise de lui trouver une présence dans différents édifices religieux.  De passage à Notre-Dame de Montréal, j’admire sa statue sculptée dans du bois à l’entrée de la basilique où j’ai pris cette photo :

L’influence durable de la congrégation fondée par Marie-Rose Durocher est palpable dans le monde moderne. À travers leurs actions et leur engagement communautaire, les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie perpétuent l’héritage de leur fondatrice en s’efforçant de répondre aux besoins éducatifs, spirituels et sociaux de notre époque. Leur présence continue dans les écoles, les paroisses et les initiatives caritatives témoigne de la pertinence intemporelle des valeurs et de la mission initiées par Marie-Rose Durocher, inspirant ainsi les générations actuelles et futures à poursuivre son œuvre au service de l’humanité. Les sœurs des Saints Noms de Jésus et Marie continuent la mission au Canada, aux États-Unis, au Lesotho (Afrique du Sud), au Brésil, au Pérou et en Haïti.

 

Prière à la bienheureuse Marie-Rose Durocher:

Ô Bienheureuse Marie-Rose Durocher,

Toi qui as consacré ta vie à l’éducation des jeunes et au soulagement des souffrances des plus démunis,
Toi qui as été guidée par la compassion et la générosité envers tes frères et sœurs dans le besoin,
Nous te prions aujourd’hui pour ton intercession auprès de Dieu.
Que ton exemple de foi, de dévouement et d’amour pour les autres inspire nos cœurs à suivre tes pas,
Que nous puissions, comme toi, être des instruments de paix, d’espoir et de réconfort dans un monde souvent tourmenté,
Aide-nous à voir le visage de Jésus dans chaque personne que nous rencontrons, à servir avec humilité et à aimer sans réserve.
Ô Bienheureuse Marie-Rose Durocher, nous te confions nos intentions et nos prières,
Intercède pour nous auprès de Dieu, afin que nous puissions vivre selon sa volonté et répandre sa lumière dans le monde.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

Le défi complètement fou de Rosario pour mai 2024 : un million de roses pour la Vierge Marie !

Pour les chrétiens, le mois de mai est consacré à la Vierge Marie, la mère de Jésus-Christ et de tous les hommes. L’association Hozana, spécialisée dans les parcours de prière en ligne, s’est demandée comment remercier la Sainte Vierge pour tout l’amour et les grâces qu’elle distribue aux hommes, comment lui faire un cadeau à la hauteur de son amour pour le monde ? 

Avec son application Rosario, l’association Hozana invite le monde entier à profiter de ce mois pour offrir un immense cadeau à la Sainte Vierge : un bouquet d’un million de roses !

Concrètement, au mois de mai, chaque dizaine de “Je Vous Salue Marie”, priée avec l’application Rosario en son honneur est comme une rose spirituelle qui lui sera offerte en signe d’amour et de confiance.

Le défi est fou, mais réalisable ! Il s’agit simplement de répondre aux nombreuses demandes de la Vierge Marie. En effet, à chacune de ses apparitions, notamment celles de Fatima, la Vierge l’a explicitement demandé : « Mes chers enfants, priez le chapelet ! »

Lorsque le défi sera relevé, l’association Hozana s’engage à déposer des dizaines de milliers de vraies roses à la Vierge Marie, au sanctuaire marial le plus visité du monde, Notre-Dame de Guadalupe, au Mexique. Ce tapis de roses symbolisera l’immense cadeau spirituel offert à la Vierge par des croyants tout autour du monde !

L’évènement sera évidemment partagé avec tous les participants de ce défi.

Pour participer, il suffit de télécharger Rosario ici, de créer un groupe et d’inviter vos proches, pour offrir ensemble un maximum de roses à la Vierge Marie. Vous pouvez aussi rejoindre un groupe préexistant, avec des personnes que vous ne connaissez pas.

Rosario est une application disponible en français, en anglais, en espagnol et en portuguais, qui permet de prier le chapelet à plusieurs. Le chapelet étant composé de cinq dizaines (une dizaine correspond à une prière du Notre Père et dix prières du Je Vous Salue Marie), Rosario propose à ses utilisateurs de former des groupes de cinq personnes où chacun sera responsable de prier une dizaine par jour. Ainsi, à eux cinq, ils prient un chapelet par jour, pour une intention de prière choisie ensemble. Par exemple : la guérison d’un proche, la réussite professionnelle d’une amie, la recherche de logement d’une soeur, le cheminement spirituel d’un cousin, etc.

La prière du chapelet est une prière extrêmement puissante pour lutter contre le Mal. C’est la Vierge Marie elle-même qui demande à ce que les hommes prient le chapelet, en témoignent ses apparitions aux bergers de Fatima en 1917, où elle a notamment dit : “Je suis du Ciel… récitez le chapelet tous les jours pour obtenir la paix pour le monde”.

Si vous cherchez un groupe à rejoindre, vous pouvez trouver d’autres sympathisants et téléspectateurs de Sel + Lumière Média en entrant « SLMEDIA “ là où il vous sera demandé d’insérer un ” code de missionnaire ».

Le podcast SLHour de cette fin de semaine avec Deacon Pedro permet d’écouter Cassandre Verhelst, responsable du développement anglophone chez Hozana, et d’en savoir plus sur 1 Million Roses pour Marie et sur l’application Rosario.

Voici le lien pour envoyer des roses spirituelles à Marie.

Le 1er mai, une célébration mariale au cœur du Liban

Notre-Dame du Liban, photo iStock.

Au Liban, le premier mai est bien plus qu’une simple date au calendrier. C’est une journée chargée de spiritualité annonçant le début du mois de Marie où des milliers de pèlerins se dirigent vers Notre-Dame-Du-Liban, un sanctuaire pour honorer la Vierge Marie, la mère de Jésus, patronne, protectrice et reine du Liban (Référence Wikipédia). Cette fête témoigne de la profonde piété des Libanais, en particulier des chrétiens, envers la Sainte Mère de Dieu. 

La Marche des pèlerins

Chaque année, au premier du mois, les routes menant à Notre-Dame-Du-Liban débordent de fidèles libanais, prêts à entreprendre leur parcours spirituel. La marche vers le sanctuaire marial est bien plus qu’un simple acte physique ; c’est un symbole de dévotion et de foi profonde (voici une de mes photos prises en été 2023 des pélerins empreintants les marches vers la statue). Les pèlerins se déplacent de toutes les régions du Liban, certains parcourent des kilomètres à pied et commencent leur pèlerinage la veille, pendant toute la nuit pour exprimer leur amour et leur foi envers la Vierge Marie. Je me rappelle les manifestations de personnes en marche sur l’autostrade (Autoroute au Liban) de Beyrouth en passant par Antélias arrivant à Jounieh ; puis empruntant les routes sinueuses montantes vers le sanctuaire de Harissa.

L’Importance de Notre-Dame-Du-Liban

Pour les Libanais, Notre-Dame-Du-Liban est bien plus qu’un simple lieu de culte. C’est un symbole de leur identité religieuse et culturelle. C’est un lieu de rassemblement et de prière. Nichée au sommet d’un des huit sommets majestueux qui entourent la baie de Jounieh, cette basilique est non seulement un lieu de pèlerinage, mais aussi une destination touristique prisée, attirant des visiteurs du monde entier.

L’histoire de Notre-Dame-Du-Liban remonte à la longue tradition de dévotion mariale au Liban. Construite en 1908 par l’initiative du patriarche maronite Elias Howayek pour vénérer l’Immaculée Conception. La chapelle est devenue un lieu de pèlerinage majeur pour les fidèles et attire des visiteurs de toutes confessions. Son architecture imposante et sa vue panoramique sur la baie de Jounieh en font un lieu unique et emblématique.

La statue de la sainte Vierge Marie qui regarde vers Beyrouth la capitale du Liban et ouvre les bras à tous les Libanais comme si elle disait : « Venez vous qui aspirez à moi, et rassasiez-vous de mes dons ». (Photo dessus de la statue de Notre-Dame du Liban que j’ai prise lors de ma visite au sanctuaire en été 2023). Elle a été fabriquée en France et coulée dans du bronze, mesure 8,5 mètres de haut, 5 mètres de diamètre et pèse 15 tonnes. Cette statue repose sur une structure abritant la chapelle, avec une centaine de marches en spirales que les visiteurs prennent pour monter prier au pied de la statue et profiter de la belle vue panoramique qui coupe le souffle. Wikipédia

On l’appelle aussi Notre-Dame de Harissa, au nom du village à 600 mètres d’altitude où le sanctuaire a été construit.  Ce qui caractérise ce lieu est aussi la grande basilique construite en 1960 en forme d’un navire phénicien. 

C’est le patriarche des maronites Mgr Elias Howayek qui a inauguré le sanctuaire et a fixé au premier dimanche du mois de mai la fête liturgique annuelle de Notre-Dame du Liban. Lisez mon article de blogue: Du Liban au monde : les maronites au-delà des frontières pour en savoir plus sur les maronites.

En ce premier mai, la tradition de la marche vers Notre-Dame-Du-Liban nous rappelle l’importance de la foi et de la dévotion dans nos vies. Que ce sanctuaire marial continue d’inspirer les générations futures et de rassembler les cœurs dans la prière et l’amour. Que la Vierge Marie veille toujours sur le Liban et sur tous ceux et celles qui y accèdent avec foi et humilité.

N’oubliez pas de rejoindre la communauté de prière sur Sel + Lumière Média, où nous pouvons tous ensemble réciter le rosaire tout au long de ce mois sacré.

Prière à la Sainte Vierge 

En ce mois de Marie, je voudrais inviter tous les lecteurs et lectrices à se joindre à moi dans une prière à la Sainte Vierge, en lui confiant nos intentions et nos souhaits.

Ô Marie, Mère de Dieu, 
nous nous tournons vers toi avec confiance, 
implorant ton intercession pour guider nos pas sur le chemin de la foi et de l’amour.
Que ta grâce soit avec nous, maintenant et toujours. 
Oh Marie, reine des montagnes et des mers, et reine de notre cher Liban, 
répand la paix sur notre pays et sur tous les pays du monde.
Amen.

La statue de Notre-Dame du Liban et la basilique d’inspiration phénicienne donnent sur la baie de Jounieh et Beyrouth. Wikimedia Commons.

Audience générale du pape François – mercredi 13 mars 2024

Saints Cyrille, Catherine de Sienne, Méthode, Brigitte de Suède, Benoît de Nursie et Thérèse-Bénédicte de la Croix. Wikimedia Commons

Aujourd’hui, lors de l’audience générale, le pape François a réfléchi à la vertu et au fait qu’elle est un « habitus de liberté ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Après ce tour d’horizon des vices, il est temps de se tourner vers l’image symétrique, qui est à l’opposé de l’expérience du mal. Le cœur humain peut se laisser aller à des passions mauvaises, il peut céder à des tentations néfastes déguisées sous des atours persuasifs, mais il peut aussi s’opposer à tout cela. Aussi laborieux que cela puisse être, l’être humain est fait pour le bien, qui le comble vraiment, et il peut aussi pratiquer cet art, en faisant en sorte que certaines dispositions deviennent permanentes en lui. La réflexion sur cette merveilleuse possibilité qui est la nôtre constitue un chapitre classique de la philosophie morale : le chapitre des vertus.

Les philosophes romains l’appelaient virtus, les grecs aretè. Le terme latin souligne avant tout que la personne vertueuse est forte, courageuse, capable de discipline et d’ascèse ; l’exercice de la vertu est donc le fruit d’une longue germination, qui exige des efforts et même des souffrances. Le mot grec aretè, quant à lui, indique quelque chose qui excelle, qui se distingue, qui suscite admiration. La personne vertueuse est donc celle qui ne se dénature pas en se déformant, mais qui est fidèle à sa vocation, qui se réalise pleinement elle-même.

Nous ferions fausse route si nous pensions que les saints sont des exceptions de l’humanité : une sorte de cercle étroit de champions qui vivent au-delà des limites de notre espèce. Les saints, dans cette perspective que nous venons d’introduire sur les vertus, sont au contraire ceux qui deviennent pleinement eux-mêmes, qui réalisent la vocation propre à tout homme. Quel monde heureux ce serait si la justice, le respect, la bienveillance réciproque, la largeur d’esprit et l’espérance étaient la normalité partagée, et non pas une rare anomalie ! C’est pourquoi le chapitre sur la conduite vertueuse, en ces temps dramatiques où nous sommes souvent confrontés au pire de l’humain, devrait être redécouvert et pratiqué par tous. Dans un monde déformé, nous devons nous souvenir de la forme dans laquelle nous avons été façonnés, de l’image de Dieu qui est imprimée en nous pour toujours.

Mais comment définir le concept de vertu ? Le Catéchisme de l’Église Catholique nous offre une définition précise et concise : « La vertu est une disposition habituelle et ferme à faire le bien » (n° 1803). Il ne s’agit donc pas d’un bien improvisé et quelque peu aléatoire qui tomberait du ciel de manière épisodique. L’histoire nous apprend que même des criminels, dans un moment de lucidité, ont accompli des actes bons ; certainement, ces actes sont inscrits dans le « livre de Dieu », mais la vertu est une autre chose. C’est un bien qui provient d’une lente maturation de la personne, jusqu’à en constituer une caractéristique intérieure. La vertu est un habitus de liberté. Si nous sommes libres dans chaque acte, et chaque fois que nous sommes appelés à choisir entre le bien et le mal, la vertu est ce qui nous permet d’avoir un habitus vers le bon choix.

Si la vertu est un si beau cadeau, une question se pose immédiatement : comment est-il possible de l’acquérir ? La réponse à cette question n’est pas simple, elle est complexe.

Pour le chrétien, le premier secours est la grâce de Dieu. En effet, l’Esprit Saint agit en nous qui avons été baptisés, en travaillant dans notre âme pour la conduire à une vie vertueuse. Combien de chrétiens sont arrivés à la sainteté à travers les larmes, en réalisant qu’ils n’arrivaient pas à surmonter certaines faiblesses ! Mais ils ont fait l’expérience que Dieu a achevé cette bonne œuvre qui n’était pour eux qu’une esquisse. La grâce précède toujours notre engagement moral.

En outre, nous ne devons jamais oublier la très riche leçon de la sagesse des anciens, qui nous dit que la vertu grandit et peut être cultivée. Et pour cela, le premier don de l’Esprit à demander est précisément la sagesse. L’être humain n’est pas un territoire libre pour la conquête des plaisirs, des émotions, des instincts, des passions, sans pouvoir rien faire contre ces forces parfois chaotiques qui l’habitent. Un don inestimable que nous possédons est l’ouverture d’esprit, c’est la sagesse qui sait apprendre de ses erreurs pour bien diriger sa vie. Il faut ensuite la bonne volonté : la capacité de choisir le bien, de nous modeler nous-même par l’exercice ascétique, en évitant les excès.

Chers frères et sœurs, commençons donc notre voyage à travers les vertus, dans cet univers serein qui est un défi, mais qui est décisif pour notre bonheur.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Mère Marie-Léonie Paradis sur le chemin de la canonisation. Gloire à Dieu!

Bienheureuse Marie-Léonie Paradis. Tous droits réservés © 2024 Sel + Lumière Média

Selon l’agence officielle Vatican news, le pape François venait en date du mercredi, le 24 janvier d’autoriser « la promulgation du décret reconnaissant un miracle ». Il a approuvé une liste de décretspubliée par la suite, concernant la cause de sainteté de Mère Marie-Léonie Paradis et de six autres personnes. La bienheureuse Mère Marie-Léonie Paradis, originaire du Québec au Canada, figurait sur cette liste.

La « guérison miraculeuse » reconnue 

Le pape François a reconnu ainsi la « guérison miraculeuse » d’un nouveau-né, de sexe féminin, attribuée à l’intercession de la bienheureuse Mère Marie-Léonie Paradis, née au Québec, et fondatrice de l’Institut des Petites Sœurs de la Sainte-Famille au Canada, à la fin du 19e siècle. Le bébé souffrait d’une « asphyxie périnatale prolongée avec défaillance de plusieurs organes et encéphalopathie ». Mère Paradis a été invoquée à deux reprises : la deuxième nuit après la naissance de la petite fille, et quelques jours plus tard. Dix jours après sa naissance, le bébé est sorti de l’hôpital en bonne santé. Aujourd’hui, la femme est professeure de langues. L’Église catholique souligne et reconnaît que cette « guérison miraculeuse » a eu lieu à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, en 1986. Et puisque le nom de Mère Marie-Léonie Paradis figurait sur la liste de décrets autorisés par le pape François. Elle sera sur le chemin d’être canonisée !

Qui est Élodie Paradis ?

De l’Acadie au Québec où elle a vu le jour en 1840, elle devient novice chez les Sœurs Marianites de Sainte-Croix et prend le nom de Sœur Marie-de-Sainte-Léonie. Elle enseigne pendant de nombreuses années au Québec, ainsi qu’à New York, en Indiana et au Michigan. Au Nouveau-Brunswick, elle répondit à un appel pour aider et soutenir les Pères de Sainte-Croix dans leur mission d’éducation des jeunes Acadiens.

En 1880, les Pères de Sainte-Croix acceptent l’idée d’une nouvelle fondation et peu après « Les Petites Sœurs de la Sainte-Famille » est créée. Mère Marie-Léonie est alors nommée supérieure de la nouvelle communauté. Elle peine à obtenir l’approbation, de l’évêque de Saint-Jean au Nouveau-Brunswick. C’est en 1895 qu’elle rencontre l’évêque de Sherbrooke, Mgr Paul Larocque, qui n’hésite pas d’accueillir la Maison-mère et le noviciat des sœurs dans son diocèse et la fondation reçoit son approbation.

Béatifiée par le pape Jean-Paul II, lors de sa visite au parc Jarry, à Montréal, le 11 septembre 1984 dans le cadre des JMJ ; Mère Marie-Léonie Paradis sera canonisée quarante ans plus tard. Elle meurt le 3 mai 1912. Au moment de son décès, la fondation comptait 635 religieuses œuvrant au Canada et aux États-Unis. Aujourd’hui, plus de 1 600 personnes ont choisi de devenir Petites Sœurs de la Sainte-Famille.

Une Québécoise, bien-aimée, Mère Marie-Léonie s’imposa avec grande foi, conviction, simplicité et sagesse. Au fil des années, les fidèles nous rapportèrent le dévouement de Mère Marie-Léonie et l’appréciation qu’ils et elles lui gardent au fond du cœur. À l’exemple d’un grand nombre de communautés religieuses au Québec, Mère Marie-Léonie a énormément contribué à l’évolution de la société québécoise en matière de santé, d’éducation et même des services sociaux. Elle était vouée, ainsi que sa congrégation, au service des prêtres, des presbytères et des évêchés : à assurer les travaux domestiques urgents et nécessaires. C’est Sr Rachel Lemieux, responsable du Centre Marie-Léonie Paradis et « vice-postulatrice de sa cause », en connaît quelque chose de la beauté de cette âme pleine d’amour pour Dieu et pour les autres. Certainement, de nombreux catholiques à travers le Canada et même aux États-Unis, se réjouiront qu’elle soit reconnue officiellement « sainte » et ce, par le processus de canonisation. Ils et elles s’apprêtent à célébrer ce joyeux et magnifique événement de l’Église.

La bienheureuse fondatrice des Petites Sœurs de la Sainte-Famille se rapproche de la sainteté. Une fois qu’elle sera canonisée, son nom s’ajoute au quatorze autres saints canadiens vénérés. Elle deviendra ainsi la 15e sainte canadienne.

Enfin « Faire mémoire de l’histoire de mère Marie-Léonie Paradis, c’est la garder vivante pour qu’elle continue d’être témoin de sa foi et de ses valeurs, aujourd’hui et pour les générations à venir. » https://www.centremarie-leonieparadis.com/fr/musee/alcove-01.php.

Suivez la cause de canonisation de Mère Marie-Léonie Paradis sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus au : https://slmedia.org/fr/endirect/. Vous préférez la regarder à votre rythme, connectez-vous au : https://slmedia.org/fr/slplus. 

Louanges à toi Seigneur et donne à notre monde des saints comme Mère Marie-Léonie Paradis. Amen !

Saint Charbel : guérisseur par les miracles voire le signe du 22 !

Portrait de saint Charbel Makhlouf à la cathédrale maronite de Tyr, au Liban. Wikimedia Commons.

Le 19 janvier, une mosaïque qui représente l’image de saint Charbel Makhlouf, a été placée en la basilique Saint-Pierre. En cette occasion solennelle, toutes les Églises du Liban et celle en particulier de Bekaa kafra, le village natal de st Charbel, ont sonné les cloches en même temps ;  afin de célébrer cet heureux événement rendu possible par la volonté et l’initiative du pape François. 

La mosaïque est produite par la Fabrique de Saint-Pierre, un atelier chargé de la production de mosaïques pour les palais du Vatican en général, et la basilique Saint-Pierre en particulier depuis 1578. Source : Facebook, Miracles de Saint Charbel. 

Voici, comme prévu, la suite de mon blogue sur saint Charbel intitulé : Saint Charbel, le médecin du ciel qui ne chôme pas !  

Saint Charbel est un saint maronite libanais, connu pour ses miracles et sa vie rigoureuse voire même « ascétique ». Veuillez porter attention au 22e jour de chaque mois. Pourquoi ? Parce que le « 22 » c’est le jour qui commémore le signe donné par saint Charbel à une miraculée, et ce depuis 31 ans ! 

Nous parlons du 22e jour de chaque mois; car c’est la date de l’un des miracles de saint Charbel qualifié des plus extraordinaires, rapporté par Mme Nohad Al-Chami en 1993, et enregistré au Registre des miracles à l’ermitage de Annaya,  au Liban. Ce signe incroyable d’une miraculée par saint Charbel, dépasse tous les savoirs et les connaissances scientifiques. Son impact opère jusqu’à nos jours !!

Que s’est-il donc passé la nuit du 21 au 22 janvier 1993 ? 

Rappelons les faits : Après une attaque cérébrale suivie d’une double occlusion de la carotide, Mme Nohad Al-Chami, une mère d’une grande famille devint hémiplégique. Ses enfants se mirent à lui appliquer au cou un mélange de terre et d’huile de la tombe de saint Charbel. Dans un rêve, Nohad vit deux moines vêtus de noir et ayant une barbe blanche : saint Maron et saint Charbel. 

C’est saint Charbel qui lui dit : « Je suis ici pour t’opérer », à cet instant elle sentit une vive douleur à la gorge. Lorsqu’elle se réveilla, Nohad remarqua deux grandes cicatrices des deux côtés du cou, les fils chirurgicaux étaient visibles. Après plusieurs jours saint Charbel revint la voir en rêve et lui demanda d’aller les 22 de chaque mois en action de grâce au couvent de Annaya, au Liban pour participer à la messe. 

Saint Charbel, a précisé que ces cicatrices étaient la volonté de Dieu comme signe pour les incroyants. Une échographie montra, par la suite, qu’elle avait eu une véritable intervention chirurgicale bilatérale de la carotide. Quant aux cicatrices, elles vont saigner vers le 22 de chaque mois et se refermer quelques jours après. C’est incroyable, mais vrai !!

Voici le message de saint Charbel livré à Mme Nohad Al-Chami :

« Tu es un signe sur la terre, ne laisse pas les gens derrière toi, garde ta foi. Je t’ai blessé avec la force de Dieu pour qu’ils puissent te voir, car certains se sont éloignés de la prière, de l’Église et du respect des saints… Celui qui veut quelque chose de moi, je suis le père Charbel qui est toujours à son ermitage, et je te demande de visiter l’ermitage tous les 22e jour du mois, et de participer à la sainte messe pour le reste de ta vie… » 

Pourquoi Nohad Al-Chami ? Qu’a-t-elle de si particulier pour qu’un miracle s’opère à travers elle ? Nohad est une mère d’une grande famille, elle vient d’un milieu modeste. Le chapelet toujours à la main et sa foi est  inébranlable. Dans son jeune âge, elle a vu dans son rêve la Vierge Marie, qui lui caressa les cheveux. Ne sachant pas trop la signification de ce geste, elle accourut vers sa propre mère pour obtenir une explication : « Ma fille, la Vierge Marie, va te réserver bien de bénédictions quand tu seras grande ». Plus tard, elle développe toute sa vie une grande dévotion exceptionnelle à Marie.

Depuis 1993 et jusqu’à maintenant une marée de monde monte vers l’ermitage de Annaya, marche en procession et prie pour que saint Charbel puisse intercéder pour les personnes qui y participent. Ils tiennent à prendre bénédictions et souvenirs. Ils savent d’avance que le père Charbel est au rendez-vous, il les attend ! Le même phénomène se déroule, peut-on dire à la grandeur du globe, à la recherche de l’intercession d’un saint très particulier : qui est présent, accompagne les fidèles dans la prière, les invite à rencontrer le Christ lors de la messe. Ainsi, ils se rapprochent plus de Dieu.

Si vous pensez avoir vécu ou été témoin d’une guérison miraculeuse de la part de saint Charbel, vous pouvez le signaler au monastère et à l’ermitage de Annaya, au Liban, et ce, avec une preuve médicale à l’appui.

 

Que saint Charbel nous protège tous et intercède pour nous auprès du Seigneur !

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