Audience générale du pape François – mercredi 18 décembre 2024

Détail du vitrail « Jesse Tree » à St. Mary’s, Shrewsbury, Royaume-Uni. Le vitrail représente la généalogie de Jésus sous la forme d’une vigne qui pousse à partir de Jessé, le père de David, qui est couché comme les racines de l’arbre. Wikimedia Commons.

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape François a entamé une nouvelle série de catéchèses sur le thème « Jésus-Christ notre espérance », à la lumière de l’année jubilaire à venir. Dans cette première catéchèse, il a réfléchi à la généalogie du Christ dans l’Évangile de Matthieu, rappelant que « c’est le peuple élu, et ceux qui héritent de la foi de leurs ancêtres, en transmettant la vie à leurs enfants, leur transmettent aussi la foi en Dieu ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous commençons aujourd’hui le cycle de catéchèse qui se développera tout au long de l’Année  jubilaire. Le thème est « Jésus Christ notre espérance » : c’est Lui, en effet, qui est le but de notre  pèlerinage, et Lui-même est la voie, le chemin à suivre.  

La première partie traitera de l’enfance de Jésus, qui nous est racontée par les évangélistes  Matthieu et Luc (cf. Mt 1-2 ; Lc 1-2). Les Évangiles de l’enfance racontent la conception virginale de  Jésus et sa naissance dans le sein de Marie ; ils rappellent les prophéties messianiques qui se sont  accomplies en lui et parlent de la paternité légale de Joseph, qui a greffé le Fils de Dieu sur le « tronc » de  la dynastie davidique. Jésus nous est présenté nouveau-né, enfant et adolescent, soumis à ses parents et,  en même temps, conscient d’être entièrement dévoué au Père et à son Royaume. La différence entre les  deux évangélistes est que si Luc raconte les événements à travers les yeux de Marie, Matthieu le fait à  travers ceux de Joseph, en insistant sur cette paternité sans précédent. 

Matthieu ouvre son Évangile et tout le canon néotestamentaire par la « généalogie de Jésus-Christ,  fils de David, fils d’Abraham » (Matthieu 1,1). Il s’agit d’une liste de noms déjà présents dans les Écritures  hébraïques, pour montrer la vérité de l’histoire et la vérité de la vie humaine. En effet, « La généalogie du  Seigneur est constituée d’une histoire vraie, où l’on trouve des noms pour le moins problématiques et où  l’on souligne le péché du roi David (cf. Mt 1, 6). Mais tout se termine et s’épanouit en Marie et dans le  Christ (cf. Mt 1, 16). » (Lettre sur le renouveau de l’étude de l’histoire de l’Église, 21 novembre 2024).  Apparaît alors la vérité de la vie humaine qui passe d’une génération à l’autre en délivrant trois choses : un  nom qui englobe une identité et une mission uniques ; l’appartenance à une famille et à un peuple ; et  enfin l’adhésion de foi au Dieu d’Israël. 

La généalogie est un genre littéraire, c’est-à-dire une forme appropriée pour transmettre un  message très important : personne ne se donne la vie, mais il la reçoit des autres comme un don ; dans ce  cas, il s’agit du peuple élu, et ceux qui héritent du dépôt de la foi de leurs pères, en transmettant la vie à  leurs enfants, leur transmettent également la foi en Dieu. 

Mais contrairement aux généalogies de l’Ancien Testament, où seuls les noms masculins  apparaissent, parce qu’en Israël c’est le père qui impose le nom à son fils, dans la liste de Matthieu, parmi  les ancêtres de Jésus, les femmes apparaissent aussi. Nous en trouvons cinq : Tamar, la belle-fille de Juda  qui, restée veuve, se fait passer pour une prostituée pour assurer une descendance à son mari (cf. Gn 38) ;  Racab, la prostituée de Jéricho qui permet aux explorateurs juifs d’entrer dans la terre promise et de la  conquérir (cf. Jos 2) ; Ruth, la Moabite qui, dans le livre homonyme, reste fidèle à sa belle-mère, prend  soin d’elle et deviendra l’arrière-grand-mère du roi David ; Bethsabée, avec qui David commet l’adultère  et qui, après avoir fait tuer son mari, engendre Salomon (cf. 2 Sam 11) ; et enfin Marie de Nazareth,  épouse de Joseph, de la maison de David : d’elle naît le Messie, Jésus.

Les quatre premières femmes sont unies non pas par le fait qu’elles sont pécheresses, comme on le dit  parfois, mais par le fait qu’elles sont étrangères au peuple d’Israël. Ce que Matthieu met en évidence, c’est  que, comme l’a écrit Benoît XVI, « par leur biais… le monde des gens entre dans la généalogie de Jésus – sa mission auprès des juifs et des païens devient visible » (L’enfance de Jésus, Milan-Vatican 2012, 15). 

Tandis que les quatre femmes précédentes sont mentionnées à côté de l’homme qui est né d’elles  ou de celui qui l’a engendré, Marie, en revanche, acquiert une importance particulière : elle marque un  nouveau commencement, elle est elle-même un nouveau commencement, parce que dans son histoire, ce  n’est plus la créature humaine qui est protagoniste de la génération, mais Dieu lui-même. C’est ce qui  ressort clairement du verbe « naquit » : « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut  engendré Jésus, que l’on appelle Christ » (Mt 1,16). Jésus est fils de David, greffé par Joseph dans cette  dynastie et destiné à être le Messie d’Israël, mais il est aussi fils d’Abraham et de femmes étrangères,  destiné donc à être la « Lumière des nations » (cf. Lc 2,32) et le « Sauveur du monde » (Jn 4,42).  

Le Fils de Dieu, consacré au Père avec la mission de révéler son visage (cf. Jn 1,18 ; Jn 14,9),  entre dans le monde comme tous les fils de l’homme, à tel point qu’à Nazareth il sera appelé « fils de  Joseph » (Jn 6,42) ou « fils du charpentier » (Mt 13,55). Vrai Dieu et vrai homme. 

Frères et sœurs, réveillons en nous la mémoire reconnaissante envers nos ancêtres. Et surtout,  rendons grâce à Dieu qui, par notre Mère l’Église, nous a engendrés à la vie éternelle, la vie de Jésus,  notre espérance. 

Texte courtoisie du Bureau de presse du Saint-Siège.

 

 

Prier avec le pape François Réflexion – Décembre 2024

Mes frères et sœurs : En ce mois de décembre, le pape François nous invite à prier pour les pèlerins de l’espérance : Prions pour que le Jubilé qui s’ouvre nous renforce dans la foi, en nous aidant à reconnaître le Christ ressuscité au milieu de nos vies, et nous transforme en pèlerins de l’espérance chrétienne.

La première proclamation du Jubilé a eu lieu il y a plus de 700 ans. Normalement, un Jubilé a lieu tous les 25 ans ; le pape François a fait une exception la dernière fois et a déclaré un Jubilé en 2016, l’Année de la Miséricorde. Il a déclaré que l’année 2025 serait le Jubilé de l’espérance.

Notre espérance chrétienne va au-delà de la psychologie, en devenant simplement plus optimiste. En déclarant le Jubilé, le pape François nous rappelle que l’espérance chrétienne ne trompe ni ne déçoit, parce qu’elle est fondée sur la certitude que rien ni personne ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu.

Il est normal que les saisons de l’Avent et de Noël nous conduisent au Jubilé : Comme nous le rappelle l’Évangile de Jean, Jésus-Christ est la lumière qui brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. Nous avons besoin de cette lumière dans notre monde qui continue d’être entaché par la violence et le péché ; nous avons besoin de l’amour de Dieu pour dissiper les ténèbres.

Lorsque nous choisissons d’espérer, les résultats souhaités échappent à notre contrôle ; c’est pourquoi la vertu de la patience est nécessaire. Le voyage pour rencontrer Jésus-Christ et pour que nos cœurs soient touchés et transformés par lui est un processus ; soyons patients, car Dieu est patient avec nous. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui.

Regardez ici, les vidéos précédentes de Prier avec le pape François.

Audience générale du pape François – mercredi 4 décembre 2024

Jean Chrysostome d’Antioche, qui reste l’un des prédicateurs les plus célèbres de l’histoire chrétienne. Son homélie de Pâques est particulièrement remarquable. Mosaïque provenant de Sainte-Sophie. Image de Wikimedia Commons.

Dans sa catéchèse hebdomadaire, le pape François a réfléchi à la puissance de l’Esprit Saint dans l’évangélisation et la prédication. Il a déclaré que « prêcher avec l’onction de l’Esprit Saint signifie transmettre, en même temps que les idées et la doctrine, la vie et la conviction de notre foi ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Après avoir réfléchi sur l’action sanctifiante et charismatique de l’Esprit, nous consacrons cette catéchèse à un autre aspect : l’œuvre évangélisatrice de l’Esprit Saint, c’est-à-dire à son rôle dans la prédication de l’Église.

La Première Lettre de Saint Pierre définit les apôtres comme “ceux qui ont annoncé l’Évangile par l’Esprit Saint” (cf. 1,12). Dans cette expression, nous trouvons les deux éléments constitutifs de la prédication chrétienne : son contenu, qui est l’Évangile, et son vecteur, qui est l’Esprit Saint. Parlons de l’un et de l’autre.

Dans le Nouveau Testament, le mot “Évangile” a deux significations principales. Il peut se référer à l’un des quatre Évangiles canoniques : Matthieu, Marc, Luc et Jean, et dans ce sens, l’Évangile signifie la bonne nouvelle proclamée par Jésus durant sa vie terrestre. Après Pâques, le mot “Évangile” prend le sens nouveau de bonne nouvelle concernant Jésus, à savoir le mystère pascal de la mort et de la résurrection du Seigneur. C’est ce que l’Apôtre appelle “Évangile” lorsqu’il écrit : « Je n’ai pas honte de l’Évangile, car c’est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Rm 1,16).

La prédication de Jésus, et plus tard celle des Apôtres, contient également tous les devoirs moraux qui découlent de l’Évangile, en commençant par les dix commandements et en terminant par le commandement “nouveau” de l’amour. Mais si nous ne voulons pas retomber dans l’erreur dénoncée par l’apôtre Paul de faire passer la loi avant la grâce et les œuvres avant la foi, nous devons toujours repartir de la proclamation de ce que le Christ a fait pour nous. C’est pourquoi l’Exhortation apostolique Evangelii gaudium, insiste tant sur la première des deux, c’est-à-dire sur le kerygme, ou “proclamation”, dont dépend toute application morale.

En effet, « dans la catéchèse, la première annonce ou “kérygme” a un rôle fondamental, qui doit être au centre de l’activité évangélisatrice et de tout objectif de renouveau ecclésial. […] Quand nous disons que cette annonce est “la première”, cela ne veut pas dire qu’elle se trouve au début et qu’après elle est oubliée ou remplacée par d’autres contenus qui la dépassent. Elle est première au sens qualitatif, parce qu’elle est l’annonce principale, celle que l’on doit toujours écouter de nouveau de différentes façons et que l’on doit toujours annoncer de nouveau durant la catéchèse sous une forme ou une autre, à toutes ses étapes et ses moments. […] On ne doit pas penser que dans la catéchèse le kérygme soit abandonné en faveur d’une formation qui prétendrait être plus “solide”. Il n’y a rien de plus solide, de plus profond, de plus sûr, de plus consistant et de plus sage que cette annonce » (nn. 164-165) c’est-à-dire du kérygme.

Jusqu’à présent, nous avons vu le contenu de la prédication chrétienne. Cependant, nous devons également garder à l’esprit le vecteur de l’annonce. L’Évangile doit être prêché « par l’Esprit Saint » (1 P 1,12). L’Église doit faire exactement ce que Jésus a dit au début de son ministère public : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres » (Lc 4,18). Prêcher avec l’onction de l’Esprit Saint signifie transmettre, en même temps que les idées et la doctrine, la vie et la conviction de notre foi. Cela signifie s’appuyer non pas sur « les discours persuasifs de sagesse, mais sur la manifestation de l’Esprit et de sa puissance » (1 Co 2,4), comme l’écrivait Saint Paul.

Facile à dire – pourrait-on objecter – mais comment le mettre en pratique si cela ne dépend pas de nous, mais de la venue de l’Esprit Saint ? En fait, il y a une chose qui dépend de nous, en fait deux, et je vais les mentionner brièvement. La première est la prière. L’Esprit Saint vient sur ceux qui prient, parce que le Père céleste – c’est écrit – « donne l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent » (Lc 11,13), surtout quand on le lui demande pour annoncer l’Évangile de son Fils ! Quel malheur de prêcher sans prier ! On devient ce que l’Apôtre appelle « un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante » (cf. 1 Co 13, 1).

Par conséquent, la première chose qui dépend de nous est de prier. Afin que vienne l’Esprit-Saint. La seconde est de ne pas vouloir nous prêcher nous-mêmes, mais Jésus le Seigneur (cf. 2 Co 4,5).

Cela concerne la prédication. Il y a parfois de longs sermons, 20 minutes, 30 minutes… Mais s’il vous plaît, les prédicateurs doivent prêcher une idée, une émotion et une incitation à l’action. Au-delà de huit minutes, la prédication s’estompe, elle n’est pas comprise. Et cela, je le dis aux prédicateurs… [applaudissements] Je vois que vous aimez entendre cela ! Nous voyons parfois des hommes qui, lorsque le sermon commence, sortent fumer une cigarette et reviennent ensuite. S’il vous plaît, le sermon doit être une idée, une émotion et une proposition d’action. Et ne dépassez jamais dix minutes. C’est très important.

La deuxième chose – je vous le disais – c’est de ne pas nous prêcher nous-mêmes, mais de prêcher le Seigneur. Il n’est pas nécessaire d’insister sur ce point, car toute personne engagée dans l’évangélisation sait bien ce que signifie concrètement ne pas se prêcher soi-même. Je me limiterai à une application particulière de cette exigence. Ne pas vouloir se prêcher soi-même implique aussi de ne pas toujours privilégier les initiatives pastorales promues par nous et liées à notre propre nom, mais de collaborer volontiers, si on nous le demande, à des initiatives communautaires, ou qui nous sont confiées ainsi par obéissance.

Que l’Esprit Saint nous aide, nous accompagne et enseigne à l’Église à prêcher ainsi l’Évangile aux hommes et aux femmes de ce temps ! Je vous remercie.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

 

Audience générale du pape François – mercredi 27 novembre 2024

Photo Pexels

Dans sa catéchèse hebdomadaire, le pape François s’est penché sur les fruits de l’Esprit. En commençant par la joie, il a déclaré que « non seulement elle n’est pas soumise à l’usure inévitable du temps, mais elle se multiplie lorsqu’elle est partagée avec d’autres ! La vraie joie se partage avec les autres, elle se répand même ».

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Chers frères et sœurs, bonjour !

Après avoir parlé de la grâce sanctifiante et des charismes, je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur une troisième réalité. La première est la grâce sanctifiante ; la seconde, les charismes et quelle est la troisième ? Une réalité liée à l’action de l’Esprit Saint : les “fruits de l’Esprit”. Une chose étrange. Quel est le fruit de l’Esprit ? Saint Paul en propose une liste dans la lettre aux Galates. Il écrit ainsi, prêtez attention : « Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. » (5,22). Neuf ; ce sont les “fruits de l’Esprit”. Mais quel est ce “fruit de l’Esprit” ?

À la différence des charismes, que l’Esprit donne à qui il veut et quand il veut pour le bien de l’Église, les fruits de l’Esprit – je répète : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi – sont le résultat d’une collaboration entre la grâce et notre liberté. Ces fruits expriment toujours la créativité de la personne, en qui « la foi opère par la charité » (Ga 5,6), parfois de manière surprenante et joyeuse. Dans l’Église, tout le monde ne peut pas être apôtre, tout le monde ne peut pas être prophète, tout le monde ne peut pas être évangéliste, pas tous ; mais tout le monde indistinctement peut et doit être charitable, patient, humble, artisan de paix, et ainsi de suite. Mais nous tous, oui, nous devons être charitables, nous devons être patients, nous devons être humbles, nous devons être des artisans de la paix et non de guerres.

Parmi les fruits de l’Esprit énumérés par l’Apôtre, je voudrais en souligner un, en rappelant les premiers mots de l’exhortation apostolique Evangelii gaudium : « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par Lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus la joie naît et renaît toujours. » (n. 1). Mais parfois [il y aura] des moments tristes, mais toujours il y a la paix. Avec Jésus, il y a la joie et la paix.

La joie, fruit de l’Esprit, a en commun avec toutes les autres joies humaines un certain sentiment de plénitude et d’accomplissement, qui fait désirer qu’elle dure toujours. Nous savons par expérience qu’il n’en est rien, car tout ici-bas passe vite : Tout passe vite. Réfléchissons ensemble : la jeunesse, la jeunesse – elle passe vite -, la santé, la force, le bien-être, les amitiés, les amours… Elles durent cent ans, mais ensuite… plus rien. Tout passe vite. D’ailleurs, même si ces choses ne passent pas vite, au bout d’un certain temps elles ne suffisent plus, voire elles ennuient, car, comme le disait saint Augustin à Dieu : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos jusqu’à ce qu’il se repose en toi… » [1]. Il y a l’inquiétude du cœur pour chercher la beauté, la paix, l’amour, la joie.

La joie de l’Évangile, la joie évangélique, à la différence de toute autre joie, peut se renouveler chaque jour et devenir contagieuse. « C’est seulement grâce à cette rencontre – ou nouvelle rencontre – avec l’amour de Dieu, qui se convertit en heureuse amitié, que nous sommes délivrés de notre conscience isolée et de l’auto-référence. […] Là se trouve la source de l’action évangélisatrice. Parce que, si quelqu’un a accueilli cet amour qui lui redonne le sens de la vie, comment peut-il retenir le désir de le communiquer aux autres ? » (Evangelii gaudium, 8). Telle est la double caractéristique de la joie, fruit de l’Esprit : non seulement elle n’est pas soumise à l’inévitable usure du temps, mais elle se démultiplie dans le partage avec les autres ! La vraie joie se partage avec les autres ; elle est également contagieuse.

Il y a cinq siècles, vivait à Rome un saint – ici à Rome – appelé Philippe Néri. Il est entré dans l’histoire comme le saint de la joie. Ecoutez bien ceci : le saint de la joie. Aux enfants pauvres et abandonnés de son Oratoire, il disait : “Mes enfants, soyez joyeux ; je ne veux pas de scrupules ni de mélancolie ; il me suffit que vous ne péchiez pas”. Et encore : “ Soyez bons, si vous le pouvez !”. Ce que l’on connaît moins, en revanche, c’est la source de sa joie. Saint Philippe Neri avait un tel amour pour Dieu qu’il semblait parfois que son cœur allait éclater dans sa poitrine. Sa joie était, au sens le plus large, un fruit de l’Esprit. Le saint participa au Jubilé de 1575, qu’il enrichit de la pratique, maintenue par la suite, de la visite des Sept Églises. Il fut, en son temps, un véritable évangélisateur grâce à la joie. Et il avait cela, précisément comme Jésus qui pardonnait toujours, qui pardonnait tout. Peut-être certains d’entre nous pensent-ils : “Mais j’ai commis tel péché, et il ne me sera pas pardonné… ” Écoutez bien ceci : Dieu pardonne tout, Dieu pardonne toujours. Et c’est cela la joie : être pardonné par Dieu. Et aux prêtres et aux confesseurs, je dis toujours : “Pardonnez tout, ne demandez pas trop ; mais pardonnez tout, tout, et toujours”.

Le mot “Évangile” signifie bonne nouvelle. C’est pourquoi on ne peut pas communiquer avec des mines tirées et un visage sombre, mais avec la joie de celui qui a trouvé le trésor caché et la perle précieuse. Nous nous souvenons de l’exhortation que Saint Paul a adressée aux fidèles de l’Église de Philippes, et maintenant à nous tous – et que nous avons entendu dès le début – : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes » (Ph 4, 4-5).

Chers frères et sœurs, soyez dans la joie avec la joie de Jésus dans notre cœur. Je vous remercie.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

 

Audience générale du pape François – mercredi 20 novembre 2024

La Jérusalem céleste peinte sur le dôme de la croisée de la cathédrale Saint-Basile, Braunschweig, Allemagne. Wikimedia Commons.

Dans sa catéchèse hebdomadaire, le Pape François a médité sur le don des charismes par l’Esprit Saint. Il a déclaré qu’un « charisme est le don donné “pour le bien commun” (1 Corinthiens 12:7), pour être utile à tous », et qu’il « est le don donné “à quelqu’un” ou “à certains” en particulier, et non à tous de la même manière… C’est un don que Dieu vous fait ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Dans les trois dernières catéchèses, nous avons parlé de l’œuvre sanctifiante de l’Esprit Saint, qui se réalise dans les sacrements, dans la prière et en suivant l’exemple de la Mère de Dieu. Mais écoutons ce que dit un texte célèbre du Concile Vatican II : « L’Esprit Saint ne se borne pas à sanctifier le Peuple de Dieu par les sacrements et les ministères, à le conduire et à lui donner l’ornement des vertus, il distribue aussi parmi les fidèles de tous ordres, répartissant ses dons à son gré en chacun » (1 Co 12, 11) (Lumen Gentium, 12). Nous aussi, nous avons des dons personnels que le même Esprit donne à chacun de nous.

Le moment est donc venu de parler aussi de cette deuxième forme d’action de l’Esprit Saint qui est l’action charismatique. Une parole un peu difficile, je vais l’expliquer. Deux éléments permettent de définir ce qu’est le charisme. Tout d’abord, le charisme est le don fait “pour le bien commun” (1 Co 12,7), pour être utile à tous. En d’autres termes, il n’est pas prioritairement et ordinairement destiné à la sanctification de la personne, mais au “service” de la communauté (Cf.1 P 4,10). Ceci est le premier aspect. En second lieu, le charisme est le don fait “à un”, ou “à quelques-uns” en particulier, et non à tous de la même manière, et c’est ce qui le distingue de la grâce sanctifiante, des vertus théologales et des sacrements, qui en revanche sont identiques et communs pour tous. Le charisme est donné à une personne ou une communauté spécifique. C’est un don que Dieu te fait.

Le Concile nous l’explique également. L’Esprit Saint – dit-il – « dispense aussi des grâces spéciales aux fidèles de tout ordre, par lesquelles il les rend aptes et prêts à assumer les œuvres et les charges utiles au renouvellement et à la plus grande expansion de l’Église, selon ces paroles : À chacun […] la manifestation de l’Esprit est donnée pour qu’il en résulte un avantage commun » (1 Co 12, 7).

Les charismes sont les “joyaux”, ou les ornements, que l’Esprit Saint distribue pour rendre belle l’Épouse du Christ. On comprend ainsi pourquoi le texte conciliaire se termine par l’exhortation suivante. « Et ces charismes, des plus éclatantes aux plus simples et aux plus largement diffusées, doivent être reçues avec action de grâce et apporter consolation, étant avant tout ajustées aux nécessités de l’Église et destinées à y répondre » (LG, 12).

Benoît XVI a affirmé : « Quiconque regarde l’histoire de l’époque postconciliaire, peut reconnaître la dynamique du vrai renouvellement, qui a souvent pris des formes inattendues dans des mouvements pleins de vie et qui rend presque tangible l’inépuisable vivacité de la sainte Église ». Et ceci est le charisme donné à un groupe, à travers une personne.

Nous devons redécouvrir les charismes afin que la promotion des laïcs et des femmes en particulier soit alors comprise non seulement comme un fait institutionnel et sociologique, mais dans sa dimension biblique et spirituelle. Les laïcs ne sont pas les derniers, non, les laïcs ne sont pas une espèce de collaborateurs externes ou des “troupes auxiliaires” du clergé, non ! Ils ont leurs propres charismes et dons avec lesquels ils contribuent à la mission de l’Église.

Ajoutons une autre chose : lorsqu’on parle de charismes, il faut immédiatement dissiper un malentendu : celui de les identifier avec des dons et des capacités spectaculaires et extraordinaires ; il s’agit en revanche de dons ordinaires – chacun de nous a son propre charisme – qui acquièrent une valeur extraordinaire lorsqu’ils sont inspirés par l’Esprit Saint et s’incarnent avec amour dans les situations de la vie. Une telle interprétation du charisme est importante, car de nombreux chrétiens, en entendant parler de charismes, éprouvent tristesse ou désillusion, car ils sont convaincus qu’ils n’en possèdent pas et se sentent exclus ou chrétiens de seconde zone. Non, il n’y a pas de chrétiens de seconde zone, non, chacun a son charisme personnel et aussi communautaire. À ceux-là, Saint Augustin répondait en son temps par une comparaison assez éloquente : « Si tu aimes – disait-il à son peuple – ce que tu possèdes n’est pas moindre. Si, en effet, tu aimes l’unité, tout ce qu’elle contient est possédé par quelqu’un, tu le possèdes aussi ! Seul l’œil, dans le corps, a la faculté de voir ; mais est-ce seulement pour lui-même que l’œil voit ? Non, il voit pour la main, pour le pied, pour tous les membres » [1].

Voilà dévoilé le secret pour lequel la charité est définie par l’Apôtre comme “le chemin par excellence” (1 Co 12, 31) : elle me fait aimer l’Église, ou la communauté dans laquelle je vis et, dans l’unité, tous les charismes, et pas seulement quelques-uns, sont “miens”, de même que “mes” charismes, même s’ils semblent moindres, sont ceux de tous et pour le bien de tous. La charité multiplie les charismes ; elle fait du charisme de l’un, d’une seule personne, le charisme de tous. Je vous remercie !

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

 

Audience générale du pape François – mercredi 14 novembre 2024

L’Annonciation. Tapisserie des Pays-Bas méridionaux. Collection The Cloisters, 1971. Metropolitan Museum of Art.

Dans sa catéchèse hebdomadaire, le pape François a rappelé comment l’Esprit Saint a donné à la Vierge Marie le pouvoir de devenir la Mère de Dieu. Il a déclaré que « Marie, en tant que premier disciple et figure de l’Église, est … une lettre écrite avec l’Esprit du Dieu vivant », de sorte qu’elle peut être « la mère qui nous conduit par la main vers Jésus ».

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Chers frères et sœurs, bonjour !

Parmi les différents moyens par lesquels l’Esprit Saint accomplit son œuvre de sanctification dans l’Église – Parole de Dieu, sacrements, prière – il en est un très particulier, c’est la piété mariale. Dans la tradition catholique, il y a cette maxime, ce dicton : “Ad Iesum per Mariam”, c’est-à-dire “à Jésus par Marie”. La Sainte Vierge nous fait voir Jésus. Elle nous ouvre les portes, toujours ! La Madone est la maman qui nous conduit par la main à Jésus. Jamais la Vierge ne se montre elle-même, la Madone montre Jésus. Et c’est cela la piété mariale : aller à Jésus par les mains de la Madone.

Saint Paul définit la communauté chrétienne comme « une lettre du Christ, produite par notre ministère, écrite non pas avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non pas, comme la Loi, sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos cœurs » (2 Co 3,3). Marie, en tant que premier disciple et figure de l’Église, est également une lettre écrite avec l’Esprit du Dieu vivant. C’est précisément pour cette raison que « tout le monde peut en avoir connaissance et la lire » (2 Co 3,2), même par ceux qui ne peuvent pas lire les livres de théologie, par ces “petits” à qui Jésus dit que les mystères du Royaume, cachés aux sages, sont révélés (cf. Mt 11,25).

En disant son “oui” – lorsque Marie accepte et dit à l’ange : “oui, que la volonté du Seigneur soit faite” et elle accepte d’être la maman de Jésus -, c’est comme si Marie disait à Dieu : “Me voici, je suis une tablette pour écrire : que l’Écrivain écrive ce qu’il voudra, qu’il fasse de moi, ce qu’il veut, le Seigneur de toutes choses” [1] A l’époque, on écrivait sur des tablettes cirées ; aujourd’hui, nous dirions que Marie s’offre comme une page blanche sur laquelle le Seigneur peut écrire ce qu’il veut. Le “oui” de Marie à l’ange – a écrit un célèbre exégète – représente « le sommet de tout comportement religieux devant Dieu, puisqu’il exprime, de la manière la plus haute, la disponibilité passive unie à l’empressement actif, le vide le plus profond qui s’accompagne de la plus grande plénitude » [2].

Voici donc comment la Mère de Dieu est un instrument de l’Esprit Saint dans son œuvre de sanctification. Au milieu de la profusion infinie de mots dits et écrits sur Dieu, sur l’Église et sur la sainteté (que très peu, voire aucun, n’est en mesure de lire et de comprendre entièrement), elle propose seulement deux mots que chacun, même le plus simple, peut prononcer en toute occasion : “Me voici” et “fiat”. Marie est celle qui a dit “oui” au Seigneur et, par son exemple et son intercession, elle nous incite à Lui dire aussi notre “oui”, chaque fois que nous sommes confrontés à une obéissance à acter ou à une épreuve à surmonter.

À chaque époque de son histoire, mais particulièrement en ce moment, l’Église se trouve dans la situation dans laquelle se trouvait la communauté chrétienne au lendemain de 1’Ascension de Jésus au ciel. Elle doit prêcher l’Évangile à toutes les nations, mais elle attend la “puissance du très haut” pour pouvoir le faire. Et n’oublions pas qu’à ce moment-là, comme nous le lisons dans les Actes des Apôtres, les disciples étaient réunis autour de « Marie, mère de Jésus » (Ac 1,14).

Il est vrai qu’il y avait aussi d’autres femmes avec elle dans le cénacle, mais sa présence est différente et unique parmi toutes. Entre elle et l’Esprit Saint, il existe un lien unique et éternellement indestructible qui est la personne même du Christ, “conçu par l’Esprit Saint et né de la Vierge Marie”, comme nous récitons dans le Credo. L’évangéliste Luc souligne délibérément la correspondance entre la venue de l’Esprit Saint sur Marie à l’Annonciation et sa venue sur les disciples à la Pentecôte, en utilisant des expressions identiques dans les deux cas.

Saint François d’Assise, dans l’une de ses prières, salue la Vierge comme « fille et servante du Roi très haut, du Père céleste, mère du très saint Seigneur Jésus-Christ, épouse de l’Esprit Saint » [3]. Fille du Père, Mère du Fils, Épouse du Saint-Esprit ! On ne saurait illustrer avec des mots plus simples la relation unique de Marie avec la Trinité.

Comme toutes les images, celle de “l’épouse du Saint-Esprit” ne doit pas être absolutisée, mais prise pour la part de vérité qu’elle contient, et c’est une très belle vérité. Elle est l’épouse, mais elle est avant tout la disciple de l’Esprit Saint. Épouse et disciple. Apprenons d’elle à être dociles aux inspirations de l’Esprit, surtout quand Il nous suggère de nous “mettre en route avec empressement” et d’aller aider quelqu’un qui a besoin de nous, comme Marie l’a fait immédiatement après que l’ange l’a quittée (cf. Lc 1,39). Je vous remercie !

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[1] Cf. Origène, Commentaire sur l’Évangile de Luc, framm. 18 (GCS 49, p. 227).

[2] H. Schürmann, Das Lukasevangelium, Freiburg in Br. 1968 : transl. ital. Brescia 1983, 154

[3] Fonti Francescane, Assise 1986, n. 281.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

 

Prier avec le pape François Réflexion – Novembre 2024

Mes frères et sœurs : En ce mois de novembre, le pape François nous invite à prier pour ceux qui ont perdu un enfant ; prions pour que tous les parents qui pleurent la mort d’un fils ou d’une fille trouvent un soutien au sein de la communauté et obtiennent de l’Esprit consolateur la paix du cœur.

Cette intention de prière peut toucher une corde sensible. En effet, la perte d’un enfant peut être trop douloureuse pour être évoquée, et que les autres ont trop peur d’en parler. Aucun mot de consolation ne semble suffisant à la mort d’un enfant.

Rappelez-vous le massacre des saints innocents par le roi Hérode, comme le décrit saint Matthieu :  « Un cri s’élève dans Rama, pleurs et longue plainte : c’est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas être consolée, car ils ne sont plus. ».

Luttons contre la tentation de transformer le besoin de prière et de solidarité en un problème à résoudre. Il y a des moments où il n’y a rien à « faire », et où nous sommes simplement invités dans la situation inconfortable de souffrir avec ceux qui souffrent. Que faire alors ?

Commençons par écrire un petit mot aux parents pour leur exprimer notre peine et leur dire que nous prions activement pour le repos de leur enfant et pour leur consolation au milieu de leur chagrin. Nous pouvons les orienter discrètement vers des groupes de soutien pour les parents endeuillés lorsque le moment est venu.

Nous pouvons également offrir un chapelet à cette intention les mardis et vendredis de ce mois, lorsque nous contemplons les mystères douloureux. Notre Dame des Douleurs connaît bien notre douleur, puisqu’elle a pleuré la mort de son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ. Invoquons l’intercession de la Vierge Marie, notre Mère. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui.

Regardez ici, les vidéos précédentes de Prier avec le pape François.

Audience générale du pape François – mercredi 6 novembre 2024

Portrait de Sainte Thérèse de Jésus par Juan de la Miseria. Wikimedia Commons.

Dans sa catéchèse hebdomadaire, le pape François s’est penché sur le pouvoir de l’Esprit Saint qui nous permet de prier. Il a déclaré : « Nous prions Dieu par Dieu. Prier signifie se placer à l’intérieur de Dieu, de sorte que Dieu entre en nous ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

L’action sanctifiante de l’Esprit Saint, outre la Parole de Dieu et les Sacrements, se manifeste dans la prière, et c’est à la prière que nous voulons consacrer la réflexion d’aujourd’hui : la prière. L’Esprit Saint est à la fois sujet et objet de la prière chrétienne. C’est-à-dire qu’il est Celui qui donne la prière et Celui qui est donné par la prière. Nous prions pour recevoir l’Esprit Saint et nous recevons l’Esprit Saint pour pouvoir prier vraiment, c’est-à-dire comme des enfants de Dieu et non comme des esclaves.

Réfléchissons à ceci : priez comme des enfants de Dieu, et non comme des esclaves. On doit toujours prier avec liberté. « Aujourd’hui, je dois prier ceci, ceci, ceci, parce que j’ai promis ceci, ceci, ceci… Sinon, j’irai en enfer ! Non, ce n’est pas cela la prière. La prière est libre. Tu pries quand l’Esprit t’aide à prier. Tu pries quand tu sens dans ton cœur le besoin de prier ; et quand tu ne sens rien, arrête-toi et demande-toi : pourquoi je ne sens pas le désir de prier, qu’est-ce qui se passe dans ma vie ? La spontanéité dans la prière est toujours ce qui nous aide le plus. Cela signifie prier comme des enfants et non comme des esclaves.

Surtout, nous devons prier pour recevoir l’Esprit Saint. Il y a, à cet égard, une parole très précise de Jésus dans l’Évangile : « Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Lc 11, 13). Chacun de nous, chacun de nous, aux petits que nous savons donner de bonnes choses, qu’il s’agisse d’enfants, de petits-enfants ou d’amis. Les petits reçoivent toujours de bonnes choses de nous. Et comment le Père ne nous donnerait-il pas l’Esprit ? Et cela nous donne du courage et nous pouvons continuer. Dans le Nouveau Testament, nous voyons toujours l’Esprit Saint descendre pendant la prière. Il descend sur Jésus lors du baptême dans le Jourdain, alors qu’il « priait » (Lc 3,21) ; et il descend sur les disciples à la Pentecôte, alors qu’ils « persévéraient et priaient d’un commun accord » (Ac 1,14).

C’est l’unique « pouvoir » que nous avons sur l’Esprit de Dieu. Le pouvoir de la prière : il ne résiste pas à la prière. Nous prions et il vient. Sur le Mont Carmel, les faux prophètes de Baal – rappelez-vous ce passage de la Bible – s’agitaient pour invoquer le feu du ciel sur leur sacrifice, mais rien ne se passait, parce qu’ils étaient idolâtres, ils adoraient un dieu qui n’existe pas ; Elie a prié et le feu est descendu et a consumé l’holocauste (cf. 1 Rois 18, 20-38). L’Église suit fidèlement cet exemple : elle a toujours sur les lèvres l’imploration « Viens ! Viens! » chaque fois qu’elle s’adresse à l’Esprit Saint. Et elle le fait surtout à la Messe, pour qu’il descende comme la rosée et sanctifie le pain et le vin pour le sacrifice eucharistique.

Mais il y a aussi l’autre aspect, le plus important et le plus encourageant pour nous : l’Esprit Saint est celui qui nous donne la vraie prière. Saint Paul affirme ceci : « L’Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables. Et Dieu, qui scrute les cœurs, connaît les intentions de l’Esprit puisque c’est selon Dieu que l’Esprit intercède pour les fidèles.» (Rm 8, 26-27).

C’est vrai, nous ne savons pas prier, nous ne savons pas. Nous devons apprendre chaque jour. La raison de cette faiblesse de notre prière s’exprimait autrefois en un seul mot, utilisé de trois manières différentes : comme adjectif, comme nom et comme adverbe. Il est facile à retenir, même pour ceux qui ne connaissent pas le latin, et il vaut la peine de s’en souvenir, car il contient à lui seul tout un traité. Nous, les êtres humains, nous disons “mali, mala, male petimus”, ce qui signifie : étant mauvais (mali), nous demandons de mauvaises choses (mala) et de la mauvaise manière (male). Jésus dit : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu, et le reste vous sera donné par surcroît » (Mt 6, 33) ; nous, en revanche, nous cherchons d’abord le surcroît, c’est-à-dire nos propres intérêts- tant de fois ! -, et nous oublions surtout de demander le règne de Dieu. Demandons au Seigneur le Règne, et tout vient avec.

L’Esprit Saint vient, certes, au secours de notre faiblesse, mais il fait quelque chose de bien plus important encore : il nous atteste que nous sommes enfants de Dieu et met sur nos lèvres le cri : «Père » (Rm 8,15 ; Ga 4,6). Nous ne pouvons pas dire “Père, Abba” sans la force de l’Esprit Saint. La prière chrétienne, ce n’est pas l’homme qui parle à Dieu au bout du fil, c’est Dieu qui prie en nous ! Nous prions Dieu par Dieu. Prier, c’est se mettre à l’intérieur de Dieu et que Dieu entre en nous.

C’est précisément dans la prière que l’Esprit Saint se révèle comme “Paraclet”, c’est-à-dire avocat et défenseur. Il ne nous accuse pas devant le Père, mais il nous défend. Oui, il nous défend, il nous convainc que nous sommes pécheurs (cf. Jn 16,8), mais il le fait pour nous faire goûter la joie de la miséricorde du Père, et non pour nous détruire avec des sentiments stériles de culpabilité. Même lorsque notre cœur nous reproche quelque chose, il nous rappelle que « Dieu est plus grand que notre cœur » (1 Jn 3,20). Dieu est plus grand que notre péché. Nous sommes tous pécheurs… Pensons-y : peut-être que parmi vous – je ne sais pas – certains ont tellement peur à cause de ce qu’ils ont fait, ils ont peur d’être réprimandés par Dieu, ils ont peur de tant de choses et n’arrivent pas à trouver la paix. Mets-toi en prière, fais appel à l’Esprit Saint et il t’apprendra à demander pardon. Et vous savez quoi ? Dieu ne connaît pas beaucoup la grammaire et quand nous demandons pardon, il ne nous laisse pas finir ! « Par… » et là, Il ne nous laisse pas finir le mot pardon. Il nous pardonne avant tout, il nous pardonne toujours, avant que nous ne terminions le mot pardon. Nous disons « par… » et le Père nous pardonne toujours.

Le Saint-Esprit intercède pour nous et nous apprend aussi à intercéder à notre tour pour nos frères et sœurs ; il nous enseigne la prière d’ intercession : prier pour telle personne, prier pour tel malade, prier pour celui qui est en prison, prier… ; prier pour la belle-mère aussi, et prier toujours, toujours. Cette prière est particulièrement agréable à Dieu parce qu’elle est la plus gratuite et la plus désintéressée. Quand chacun prie pour tous, il arrive – disait saint Ambroise – que tous prient pour chacun ; la prière se multiplie [1] La prière est ainsi. Voilà une tâche si précieuse et nécessaire dans l’Église, surtout en ce temps de préparation au Jubilé : nous unir au Paraclet qui “intercède pour nous tous selon les desseins de Dieu”.

Mais ne pas prier comme des perroquets, s’il vous plaît ! Ne pas dire «bla, bla, bla…». Non. Dis « Seigneur », mais dis-le du fond du cœur. « Aide-moi, Seigneur », « Je t’aime, Seigneur ». Et quand vous priez le Notre Père, dites « Père, Tu es mon Père ». Priez avec le cœur et non avec les lèvres, ne faites pas comme les perroquets.

Que l’Esprit nous aide dans la prière, car nous en avons tant besoin ! Je vous remercie.

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[1] De Cain et Abel, I, 39.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

 

Audience générale du pape François – mercredi 30 octobre 2024

La Pentecôte, tirée d’un manuscrit illuminé du XIVe siècle. Wikimedia Commons.

Dans sa catéchèse hebdomadaire, le pape François a poursuivi sa série sur « l’Esprit et l’Épouse » en réfléchissant sur le sacrement de la confirmation. Il a souligné que « nous devons veiller à ce qu’il soit le sacrement de la participation, de la participation active à la vie de l’Église… Il n’en sera pas ainsi pour tous les confirmands, enfants ou adultes, mais il est important qu’il le soit au moins pour certains d’entre eux, qui deviendront ensuite les animateurs de la communauté ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous poursuivons aujourd’hui notre réflexion sur la présence et l’action de l’Esprit Saint dans la vie de l’Église à travers les sacrements.

L’action sanctifiante de l’Esprit Saint nous parvient tout d’abord par deux canaux : la Parole de Dieu et les Sacrements. Et parmi tous les sacrements, il en est un qui est, par excellence, le Sacrement de l’Esprit Saint, et c’est sur lui que je voudrais m’arrêter aujourd’hui. Il s’agit du Sacrement de la Confirmation.

Dans le Nouveau Testament, outre le baptême avec l’eau, un autre rite est mentionné, celui de l’imposition des mains, dans le but de communiquer visiblement et de manière charismatique l’Esprit Saint, avec des effets similaires à ceux produits sur les Apôtres à la Pentecôte. Les Actes des Apôtres relatent un épisode significatif à cet égard. Ayant appris que certains, en Samarie, avaient reçu la parole de Dieu, ils y envoyèrent Pierre et Jean depuis Jérusalem. « Ils descendirent, dit le texte, et prièrent pour eux afin qu’ils reçoivent l’Esprit Saint, car il n’était encore descendu sur aucun d’eux, mais ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Ils leur imposèrent les mains et ils reçurent l’Esprit Saint » (8,14-17).

À cela s’ajoute ce qu’écrit Saint Paul dans la seconde épître aux Corinthiens : « Celui qui nous rend solides pour le Christ dans nos relations avec vous, celui qui nous a consacrés, c’est Dieu ; il nous a marqués de son sceau, et il a mis dans nos cœurs l’Esprit, première avance sur ses dons » (1,21-22). La caution de l’Esprit. Le thème de l’Esprit Saint en tant que « sceau royal » dont le Christ marque ses brebis est à la base de la doctrine du « caractère indélébile » conféré par ce rite.

Au fil du temps, le rite de l’onction est devenu un Sacrement à part entière, revêtant des formes et des contenus différents selon les époques et les rites de l’Église. Ce n’est pas le lieu de retracer cette histoire très complexe. Ce qu’est le Sacrement de la Confirmation dans la compréhension de l’Église, me semble-t-il, est décrit, de façon simple et claire, par le Catéchisme pour Adultes de la Conférence Épiscopale Italienne. Il dit : « La confirmation est pour chaque fidèle ce que la Pentecôte a été pour toute l’Église. […] Elle renforce l’incorporation baptismale au Christ et à l’Église et la consécration à la mission prophétique, royale et sacerdotale. Il communique l’abondance des dons de l’Esprit […]. Si donc le baptême est le sacrement de la naissance, la confirmation est le sacrement de la croissance. De même, elle est aussi le sacrement du témoignage, car celui-ci est étroitement lié à la maturité de l’existence chrétienne » [1]

Le problème est de savoir comment faire en sorte que le Sacrement de la Confirmation ne soit pas réduit, dans la pratique, à une “extrême onction”, c’est-à-dire au sacrement de l’“éloignement” de l’Église. On dit que c’est le “sacrement de l’adieu”, car une fois que les jeunes l’ont fait, ils partent et reviendront ensuite pour se marier. Voilà ce que l’on dit. Mais nous devons faire en sorte qu’il devienne le sacrement du début d’une participation active à la vie de l ‘Église. C’est un objectif qui peut nous sembler impossible, compte tenu de la situation actuelle de l’Église, mais cela ne signifie pas que nous devions cesser de le poursuivre. Ce ne sera pas le cas pour tous les confirmands, enfants ou adultes, mais il est important que ce soit le cas au moins pour certains d’entre eux qui seront ensuite les animateurs de la communauté.

Il peut être utile, à cette fin, de se faire aider dans la préparation au Sacrement par des fidèles laïcs qui ont fait une rencontre personnelle avec le Christ et une véritable expérience de l’Esprit. Certaines personnes disent l’avoir vécue comme une éclosion en eux du Sacrement de Confirmation reçu dans leur enfance.

Mais cela ne concerne pas seulement les futurs confirmands, cela nous concerne tous et en tout temps. Avec la confirmation et l’onction, nous avons aussi reçu, nous assure l’Apôtre, le dépôt de l’Esprit, qu’il appelle ailleurs “les prémices de l’Esprit” (Rm 8, 23). Nous devons “dépenser” ce dépôt, jouir de ces prémices, ne pas enfouir sous terre les charismes et les talents reçus.

Saint Paul exhortait son disciple Timothée à « raviver le don de Dieu, reçu par l’imposition des mains » (2 Tm 1,6), et le verbe utilisé suggère l’image de celui qui souffle sur le feu pour en raviver la flamme. Voilà un bel objectif pour l’année jubilaire ! Enlever les cendres de l’habitude et du désengagement, pour devenir, comme les porteurs de flambeaux aux Jeux Olympiques, des porteurs de la flamme de l’Esprit. Que l’Esprit nous aide à faire quelques pas dans cette direction !

[1] La verità vi farà liberi. Catechismo degli adulti. Libreria Editrice Vaticana 1995, p. 324.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

 

Audience générale du pape François – mercredi 23 octobre 2024

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Dans sa catéchèse hebdomadaire, le pape François s’est penché sur la puissance de l’Esprit Saint présente dans l’amour des couples mariés. Il a rappelé que « l’Esprit Saint est celui qui continue à accomplir, au niveau spirituel, le miracle que Jésus a accompli à Cana, à savoir transformer l’eau de l’habitude en une nouvelle joie d’être ensemble ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous avons expliqué la dernière fois ce que, de l’Esprit Saint, nous proclamons dans le credo. La réflexion de l’Église ne s’est cependant pas arrêtée à cette brève profession de foi. Elle s’est poursuivie, tant en Orient qu’en Occident, à travers l’œuvre des grands Pères et Docteurs de l’Église. Aujourd’hui, en particulier, nous voudrions recueillir quelques miettes de la doctrine de l’Esprit Saint développée dans la tradition latine, pour voir comment elle éclaire toute la vie chrétienne et plus particulièrement le sacrement du mariage.

Le principal instigateur de cette doctrine est saint Augustin, qui a développé la doctrine sur l’Esprit Saint. Il part de la révélation que « Dieu est amour » ( 1 Jn 4,8). Or l’amour suppose quelqu’un qui aime, quelqu’un qui est aimé, et l’amour lui-même qui les unit. Le Père est, dans la Trinité, celui qui aime, la source et le commencement de tout ; le Fils est celui qui est aimé, et l’Esprit Saint est l’amour qui les unit [1]. Le Dieu des chrétiens est donc un Dieu “unique”, mais non pas solitaire ; Il est une unité de communion et d’amour. Dans cette optique, certains ont proposé d’appeler l’Esprit Saint, non pas la “troisième personne” singulière de la Trinité, mais plutôt la “première personne du pluriel”. En d’autres termes, Il est le Nous, le Nous divin du Père et du Fils, le lien d’unité entre les différentes personnes [2], le principe même de l’unité de l’Église, qui est précisément un “seul corps”, résultant de plusieurs personnes.

Comme je l’ai dit, aujourd’hui je voudrais réfléchir avec vous en particulier sur ce que l’Esprit Saint a à dire à la famille. Qu’est-ce que l’Esprit Saint peut avoir à voir avec le mariage, par exemple ? Beaucoup, peut-être l’essentiel, et j’essaie d’expliquer pourquoi ! Le mariage chrétien est le sacrement du don de soi, l’un à l’autre, de l’homme et de la femme. C’est ainsi que l’a voulu le Créateur lorsqu’il « créa l’homme à son image […] : il les créa homme et femme » (Gn 1,27). Le couple humain est donc la première et la plus élémentaire réalisation de la communion d’amour qu’est la Trinité.

Les époux devraient également former une première personne du pluriel, un “nous”. Se tenir l’un devant l’autre comme un « je » et un « tu », et se tenir devant le reste du monde, y compris les enfants, comme un “nous”. Que c’est beau d’entendre une mère dire à ses enfants : « Ton père et moi… “, comme Marie l’a dit à Jésus lorsqu’ils l’ont trouvé à l’âge de douze ans dans le temple enseignant aux docteurs (cf. Lc 2, 48), et d’entendre un père dire : ” Ta mère et moi », comme s’ils ne formaient qu’un sujet unique. Combien les enfants ont besoin de cette unité- papa et maman ensemble- l’unité des parents et combien ils souffrent lorsqu’elle fait défaut ! Combien souffrent, les enfants dont les parents se séparent, combien en souffrent-ils !

Pour correspondre à cette vocation, le mariage a cependant besoin du soutien de Celui qui est le Don, ou plutôt le don de soi par excellence. Là où l’Esprit Saint entre, la capacité de se donner renaît. Certains Pères de l’Église ont affirmé que, étant le don réciproque du Père et du Fils dans la Trinité, l’Esprit Saint est aussi la raison de la joie qui règne entre eux, et ils n’ont pas craint d’utiliser, pour en parler, l’image des gestes propres à la vie conjugale, comme le baiser et l’étreinte [3].

Personne ne dit qu’une telle unité est un objectif facile à atteindre, surtout dans le monde d’aujourd’hui ; mais c’est la vérité des choses telles que le Créateur les a conçues et c’est donc dans leur nature. Certes, il peut sembler plus facile et plus rapide de construire sur le sable que sur le roc, mais Jésus nous dit quel est le résultat (cf. Mt 7, 24-27). Dans ce cas, nous n’avons même pas besoin de la parabole, car les conséquences des mariages construits sur le sable sont malheureusement visibles pour tous, et ce sont surtout les enfants qui en paient le prix. Les enfants souffrent de la séparation ou du manque d’amour de leurs parents ! De tant d’époux, il faut répéter ce que Marie a dit à Jésus à Cana en Galilée : « Ils n’ont pas de vin » (Jn 2,3). L’Esprit Saint est celui qui continue à accomplir, sur le plan spirituel, le miracle que fit Jésus à cette occasion, à savoir transformer l’eau de l’habitude en une nouvelle joie d’être ensemble. Il ne s’agit pas d’une pieuse illusion : c’est ce que l’Esprit Saint a fait dans tant de mariages, lorsque les époux se sont décidés à l’invoquer.

Il ne serait donc pas mal qu’à côté des informations de nature juridique, psychologique et morale qui sont données, cette préparation “spirituelle” des fiancés au mariage soit approfondie, l’Esprit Saint qui fait l’unité. “Entre le mari et la femme, ne mets pas ton doigt”, dit un proverbe italien. Au contraire, il y a un “doigt” à mettre entre le mari et la femme, et c’est précisément le “doigt de Dieu” : c’est-à-dire l’Esprit Saint !

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

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