Audience générale du pape François – mercredi 22 janvier 2025

Statue de l’Annonciation, Basilique de l’Annonciation, Nazareth. Wikimedia Commons.

Lors de l’audience générale de mercredi, le pape François a poursuivi ce cycle de catéchèse sur « Jésus-Christ notre espérance », dans le cadre du Jubilé 2025. Réfléchissant à la salutation de l’ange Gabriel à la Vierge Marie lors de l’Annonciation, il a déclaré que « le “Tout-Puissant”, le Dieu de l’ »impossible« est avec Marie, ensemble et à côté d’elle ; il est son compagnon, son principal allié, l’éternel “je-avec-toi” ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV.

Chers frères et sœurs, bonjour ! 

Nous reprenons aujourd’hui la catéchèse du cycle jubilaire sur Jésus Christ, notre espérance.  Au début de son Évangile, Luc montre les effets de la puissance transformatrice de la Parole de  Dieu qui se manifeste non seulement dans les atriums du Temple, mais aussi dans la pauvre maison d’une  jeune femme, Marie, qui, fiancée à Joseph, vit encore avec sa famille. 

Après Jérusalem, le messager des grandes annonces divines, Gabriel, qui célèbre en son nom la  puissance de Dieu, est envoyé dans un village jamais mentionné dans la Bible hébraïque : Nazareth. Il  s’agit à l’époque d’un petit village de Galilée, à la périphérie d’Israël, une zone frontalière avec les païens  et leur contamination. 

C’est précisément là que l’ange apporte un message d’une forme et d’un contenu totalement inédits,  à tel point que le cœur de Marie est secoué, troublé. Au lieu de la salutation classique « la paix soit avec  toi », Gabriel s’adresse à la Vierge par une invitation « réjouis-toi ! », « réjouis-toi ! », un appel cher à  l’histoire sacrée, parce que les prophètes l’utilisent pour annoncer la venue du Messie à la Fille de Sion  (cf. Soph 3,14 ; Joël 2,21-23 ; Za 9,9). C’est l’invitation à la joie que Dieu adresse à son peuple lorsque  l’exil prend fin et que le Seigneur fait sentir sa présence vivante et agissante. 

Par ailleurs, Dieu appelle Marie par un nom d’amour inconnu dans l’histoire biblique :  kecharitoméne, qui signifie « remplie de la grâce divine ». Ce nom dit que l’amour de Dieu a déjà habité  depuis longtemps et continue d’habiter le cœur de Marie. Il dit combien elle est « gracieuse » et surtout  combien la grâce de Dieu a accompli en elle une ciselure intérieure, faisant d’elle son chef-d’œuvre.  

Ce surnom affectueux, que Dieu ne donne qu’à Marie, est immédiatement accompagné d’un  réconfort : « Sois sans crainte ! », qu’Il adresse à tous ses serviteurs à qui Il confie des missions  importantes. « Ne crains pas », dit Dieu à Abraham, Isaac, Moïse, Josué (cf. Gn 15,1 ; 26,24 ; Dt 31,8 ; Jc  8,1). Le « Tout-Puissant », le Dieu de « l’impossible » (Lc 1,37) est avec Marie, il est avec elle et à côté  d’elle, il est son compagnon, son principal allié, le « Je-avec-toi » éternel (cf. Gn 28,15 ; Ex 3,12 ; Jdg  6,12). 

Gabriel annonce ensuite sa mission à la Vierge, en faisant résonner dans son cœur de nombreux  passages bibliques qui se réfèrent à la royauté et à la messianité de l’enfant qui naîtra d’elle, présenté  comme l’accomplissement des anciennes prophéties. La Parole qui vient d’en haut appelle Marie à être la  mère du Messie davidique tant attendu. Il sera roi, non pas à la manière humaine et charnelle, mais à la  manière divine et spirituelle. Son nom sera « Jésus », qui signifie « Dieu sauve » (cf. Lc 1,31 ; Mt 1,21),  rappelant à tous et à jamais que ce n’est pas l’homme qui sauve, mais Dieu seul. Jésus, en effet, est celui  qui accomplit les paroles du prophète Isaïe : « Ce n’était ni un messager ni un ange, mais sa face qui les  sauva. Dans son amour et sa compassion, lui-même les racheta ; il s’est chargé d’eux et les a portés tous  ces jours d’autrefois » (Is 63,9).  

Cette maternité absolument unique bouleverse Marie. Et en femme intelligente qu’elle est, c’est-à dire capable de lire à l’intérieur des événements (cf. Lc 2, 19.51), elle cherche à comprendre, à discerner  ce qui lui arrive. Marie ne cherche pas à l’extérieur mais à l’intérieur, car, comme l’enseigne saint 

Augustin, « in interiore homine habitat veritas » (De vera religione 39,72). Et c’est là, au plus profond de  son cœur ouvert et sensible, qu’elle entend l’invitation à faire totalement confiance à Dieu, qui a préparé  pour elle une « Pentecôte » particulière. Comme au début de la création (cf. Gn 1,2), Dieu veut « couver »  Marie de son Esprit, une force capable d’ouvrir ce qui est fermé sans le violer, sans affecter la liberté  humaine ; il veut l’envelopper dans la « nuée » de sa présence (cf. 1Cor 10,1-2) pour que le Fils vive en  elle et qu’elle vive en lui. 

Et Marie s’illumine de confiance : elle est « une lampe à plusieurs lumières », comme le dit  Théophane dans son Canon de l’Annonciation. Elle se livre, elle obéit, elle fait de la place : elle est « une  chambre nuptiale faite par Dieu » (ibid.). Marie accueille le Verbe dans sa propre chair et s’engage ainsi  dans la plus grande mission jamais confiée à une créature humaine. Elle se met au service, non pas  comme esclave, mais comme collaboratrice de Dieu le Père, emplie de dignité et d’autorité pour  administrer, comme elle le fera à Cana, les dons du trésor divin, afin que beaucoup puissent y puiser à  pleines mains. 

Sœurs et frères, apprenons de Marie, Mère du Sauveur et notre Mère, à laisser nos oreilles s’ouvrir à la Parole divine, à l’accueillir et à la conserver, afin qu’elle transforme nos cœurs en tabernacles de sa  présence, en maisons hospitalières pour ceux qui sont fatigués et qui ont besoin d’espérance.

Texte courtoisie du Bureau de presse du Saint-Siège.

Pour consulter le répertoire complet des audiences générales du pape François, visitez notre blogue.

 

Audience générale du pape François – mercredi 14 novembre 2024

L’Annonciation. Tapisserie des Pays-Bas méridionaux. Collection The Cloisters, 1971. Metropolitan Museum of Art.

Dans sa catéchèse hebdomadaire, le pape François a rappelé comment l’Esprit Saint a donné à la Vierge Marie le pouvoir de devenir la Mère de Dieu. Il a déclaré que « Marie, en tant que premier disciple et figure de l’Église, est … une lettre écrite avec l’Esprit du Dieu vivant », de sorte qu’elle peut être « la mère qui nous conduit par la main vers Jésus ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Parmi les différents moyens par lesquels l’Esprit Saint accomplit son œuvre de sanctification dans l’Église – Parole de Dieu, sacrements, prière – il en est un très particulier, c’est la piété mariale. Dans la tradition catholique, il y a cette maxime, ce dicton : “Ad Iesum per Mariam”, c’est-à-dire “à Jésus par Marie”. La Sainte Vierge nous fait voir Jésus. Elle nous ouvre les portes, toujours ! La Madone est la maman qui nous conduit par la main à Jésus. Jamais la Vierge ne se montre elle-même, la Madone montre Jésus. Et c’est cela la piété mariale : aller à Jésus par les mains de la Madone.

Saint Paul définit la communauté chrétienne comme « une lettre du Christ, produite par notre ministère, écrite non pas avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non pas, comme la Loi, sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos cœurs » (2 Co 3,3). Marie, en tant que premier disciple et figure de l’Église, est également une lettre écrite avec l’Esprit du Dieu vivant. C’est précisément pour cette raison que « tout le monde peut en avoir connaissance et la lire » (2 Co 3,2), même par ceux qui ne peuvent pas lire les livres de théologie, par ces “petits” à qui Jésus dit que les mystères du Royaume, cachés aux sages, sont révélés (cf. Mt 11,25).

En disant son “oui” – lorsque Marie accepte et dit à l’ange : “oui, que la volonté du Seigneur soit faite” et elle accepte d’être la maman de Jésus -, c’est comme si Marie disait à Dieu : “Me voici, je suis une tablette pour écrire : que l’Écrivain écrive ce qu’il voudra, qu’il fasse de moi, ce qu’il veut, le Seigneur de toutes choses” [1] A l’époque, on écrivait sur des tablettes cirées ; aujourd’hui, nous dirions que Marie s’offre comme une page blanche sur laquelle le Seigneur peut écrire ce qu’il veut. Le “oui” de Marie à l’ange – a écrit un célèbre exégète – représente « le sommet de tout comportement religieux devant Dieu, puisqu’il exprime, de la manière la plus haute, la disponibilité passive unie à l’empressement actif, le vide le plus profond qui s’accompagne de la plus grande plénitude » [2].

Voici donc comment la Mère de Dieu est un instrument de l’Esprit Saint dans son œuvre de sanctification. Au milieu de la profusion infinie de mots dits et écrits sur Dieu, sur l’Église et sur la sainteté (que très peu, voire aucun, n’est en mesure de lire et de comprendre entièrement), elle propose seulement deux mots que chacun, même le plus simple, peut prononcer en toute occasion : “Me voici” et “fiat”. Marie est celle qui a dit “oui” au Seigneur et, par son exemple et son intercession, elle nous incite à Lui dire aussi notre “oui”, chaque fois que nous sommes confrontés à une obéissance à acter ou à une épreuve à surmonter.

À chaque époque de son histoire, mais particulièrement en ce moment, l’Église se trouve dans la situation dans laquelle se trouvait la communauté chrétienne au lendemain de 1’Ascension de Jésus au ciel. Elle doit prêcher l’Évangile à toutes les nations, mais elle attend la “puissance du très haut” pour pouvoir le faire. Et n’oublions pas qu’à ce moment-là, comme nous le lisons dans les Actes des Apôtres, les disciples étaient réunis autour de « Marie, mère de Jésus » (Ac 1,14).

Il est vrai qu’il y avait aussi d’autres femmes avec elle dans le cénacle, mais sa présence est différente et unique parmi toutes. Entre elle et l’Esprit Saint, il existe un lien unique et éternellement indestructible qui est la personne même du Christ, “conçu par l’Esprit Saint et né de la Vierge Marie”, comme nous récitons dans le Credo. L’évangéliste Luc souligne délibérément la correspondance entre la venue de l’Esprit Saint sur Marie à l’Annonciation et sa venue sur les disciples à la Pentecôte, en utilisant des expressions identiques dans les deux cas.

Saint François d’Assise, dans l’une de ses prières, salue la Vierge comme « fille et servante du Roi très haut, du Père céleste, mère du très saint Seigneur Jésus-Christ, épouse de l’Esprit Saint » [3]. Fille du Père, Mère du Fils, Épouse du Saint-Esprit ! On ne saurait illustrer avec des mots plus simples la relation unique de Marie avec la Trinité.

Comme toutes les images, celle de “l’épouse du Saint-Esprit” ne doit pas être absolutisée, mais prise pour la part de vérité qu’elle contient, et c’est une très belle vérité. Elle est l’épouse, mais elle est avant tout la disciple de l’Esprit Saint. Épouse et disciple. Apprenons d’elle à être dociles aux inspirations de l’Esprit, surtout quand Il nous suggère de nous “mettre en route avec empressement” et d’aller aider quelqu’un qui a besoin de nous, comme Marie l’a fait immédiatement après que l’ange l’a quittée (cf. Lc 1,39). Je vous remercie !

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[1] Cf. Origène, Commentaire sur l’Évangile de Luc, framm. 18 (GCS 49, p. 227).

[2] H. Schürmann, Das Lukasevangelium, Freiburg in Br. 1968 : transl. ital. Brescia 1983, 154

[3] Fonti Francescane, Assise 1986, n. 281.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

 

Église en Sortie 22 mars 2021

Cette semaine à Église en Sortie, on parle de la Solennité de l’Annonciation avec la théologienne et auteur Thérèse Nadeau-Lacour. On vous présente un reportage sur l’église Sacré-Coeur-de-Jésus de l’archidiocèse de Montréal. Et on discute de la spiritualité en temps de pandémie avec l’abbé Jimmy Delalin. Église en sortie est tous les lundis à 20H30 et en reprise les vendredis à 19H30. Sur les ondes de Sel + Lumière, votre chaîne canadienne de télévision catholique.

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