Du Liban au monde : les maronites au-delà des frontières

Saint Maroun et ses disciples. Le tableau se trouve dans l’église paroissale Saint Maroun de Jazzine au Liban. Commons Wikipedia.

Découvrez l’héritage culturel et spirituel des Maronites, voyageant de leurs racines au Liban vers les horizons du monde, façonnant ainsi une histoire riche et diversifiée.

Qui sont les maronites?

Les Maronites ont une histoire riche et ancienne, enracinée dans les montagnes du Liban, au Moyen-Orient. Leur origine remonte aux premiers siècles du christianisme, et leur nom est dérivé du moine Saint Maron ou « Maroun », un ermite qui a fondé un monastère sur la montagne de Naboau Vème siècle, qui est devenu le « Père des Maronites » et qu’on fête aujourd’hui le 9 février. 

Au fil du temps, les adeptes de la foi de saint Maron se sont organisés en une communauté distincte, les Maronites, adoptant une forme particulière du christianisme oriental, fortement influencée par les traditions syriaques et antiochiennes mais en communion avec l’Église Romaine. Les Maronites ont traversé des périodes tumultueuses, souvent confrontés à des défis politiques et religieux dans la région du Levant. Malgré ces difficultés, leur attachement à leur foi et à leurs racines culturelles a perduré, façonnant l’identité maronite au fil des siècles et s’étendant aujourd’hui bien au-delà des frontières du Moyen-Orient, avec une expansion significative en Amérique du Nord et surtout au Canada. 

La communauté maronite à travers le monde

Quoi que l’église mère des maronites est au Liban représentée par le Patriarcat Maronite, des maronites vivent aussi en Syrie, en Égypte et d’autres pays du Moyen-Orient.

Les Maronites ont établi des communautés dynamiques partout dans le monde, en Amérique, en Australie, en Europe et en Afrique avec une présence significative qui continue de se développer au fil des ans. 

Au Canada, en particulier, la communauté maronite a connu une croissance remarquable, reflétant le phénomène de l’expansion qui a vu de nombreux membres de cette tradition religieuse s’installer dans ce vaste pays. Les premières vagues d’immigration maronite au Canada remontent aux XIXe et XXe siècles, lorsque des familles ont fui les troubles politiques et religieux au Moyen-Orient. Au fil du temps, ces communautés ont prospéré, érigeant des églises et des centres communautaires qui sont devenus des piliers de la vie maronite au Canada. Les Maronites canadiens ont maintenu avec dévotion leur identité culturelle et religieuse, organisant des célébrations annuelles, des événements culturels et des activités caritatives qui renforcent les liens communautaires.

Les Maronites canadiens

Les nouvelles générations de Maronites canadiens sont de plus en plus impliquées dans la vie sociale et économique du pays, tout en conservant un lien fort avec leur pays d’origine. Les églises maronites, disséminées à travers les provinces canadiennes, sont des points de rassemblement essentiels, offrant un lieu de culte et des espaces pour maintenir les traditions. De plus, des initiatives éducatives et culturelles ont émergé pour transmettre l’héritage maronite aux jeunes générations, garantissant ainsi la continuité et la vitalité de cette communauté dans le tissu multiculturel du Canada. 

Les jeunes maronites se réunissent une fois par an lors d’une convention qui les rassemble d’un océan à l’autre. Cette année cette convention aura lieu à Ottawa du 17 au 20 mai sous le thème : « Enracinés dans le Christ et dans nos traditions »

Ainsi, les Maronites en Amérique du Nord, et tout particulièrement au Canada, continuent de prospérer en édifiant un pont entre leur passé ancien et les opportunités offertes par leur nouvelle patrie.

Pour en savoir plus sur les Maronites au Canada visitez leur site :  maronitescanda.ca. Et pour voir les célébrations de la fête de saint Maron et les activités de cette communauté, cliquez ici.

Saint Pierre, saint Paul et l’unité du genre humain

Ce mardi 29 juin, l’Église universelle fête la solennité des saints apôtres Pierre et Paul. La liturgie du jour revêt un caractère spécial à Rome puisqu’elle est non seulement présidée par le Pape (successeur de Pierre) mais également parce qu’elle est célébrée situé au-dessus du tombeau même du chef des apôtres. Outre cette commémoration et l’action de grâce pour la vie de ces deux témoins de la foi apostolique, cette journée est une invitation à réfléchir et nous inspirer des enseignements qu’ils nous ont tous deux laissés. 

Pierre ou l’unité par l’universalité

Nous connaissons tous ce passage de l’Évangile où Jésus affirme sans équivoque : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Mt 16,18). Ce mandat pastoral divin manifeste à quel point la mission de Pierre est celle du maintien de l’identité même de l’Église. Lorsque l’on construit un bâtiment, la pierre fondatrice doit toujours être parfaitement proportionnée et, d’une certaine manière, contenir en gestation l’ensemble de l’édifice à venir. Pierre devait donc, sous l’impulsion de l’Esprit Saint, incarner et devenir le signe des qualités essentielles de l’Église que sont l’unicité, la sainteté, la catholicité et l’apostolicité. Comme on le dit dans le CREDO, l’Église est « Une, Sainte, Catholique et Apostolique ». Comme le disait le pape émérite Benoît XVI en 2005 dans son homélie pour cette solennité :

La Catholicité n’exprime pas qu’une dimension horizontale, le rassemblement de nombreuses personnes dans l’unité ; elle exprime également une dimension verticale : ce n’est qu’en tournant le regard vers Dieu, seulement en s’ouvrant à Lui que nous pouvons devenir vraiment une seule chose.

Notre attachement à Pierre et ses successeurs est donc le signe que nous sommes en lien avec l’intention que Dieu a donnée à l’Église dès sa fondation. Par notre union à l’évêque de Rome, c’est-à-dire par l’écoute attentive et la mise en pratique de ses enseignements, nous avons la garantie que nous sommes sur le droit chemin. Nous sommes certains de ne pas nous laisser égarer par des fausses doctrines qui ont toujours pour résultat la division. Aujourd’hui, c’est donc unis au pape François que nous pouvons également recevoir les grâces attachées au véritable culte « en esprit et en vérité » (Jn 4, 23). Grâce à ce charisme de l’unité, tous les chrétiens peuvent pleinement recevoir en eux la présence salvatrice du Christ. Ainsi donc, « Par Lui, avec Lui et en Lui », l’unité verticale avec Dieu est rétablie. Cela a aussi pour effet de solidifier l’unité de la communauté.

À la verticalité, le charisme de Pierre ajoute donc l’horizontalité nécessaire au déploiement de la grâce au sein même de nos communautés. Par l’unité que chaque membre entretient avec Dieu le Père, Fils et Esprit Saint, se déploie une unité mystérieuse au sein des chrétiens. Personnellement transfigurés par la Grâce de l’adoption filiale qui fait de nous des fils et des filles d’un même Père, l’unité désormais solidifiée peut dès lors rayonner au-delà de ses frontières. Cette catholicité « horizontale » permet donc de garder les portes grandes ouvertes afin d’accueillir tous ceux qui sentent l’appel à la plénitude de la vie et de l’existence.

Paul : modèle missionnaire par excellence

 L’unité incarnée par le ministère et la vie de Pierre et de ses successeurs devait être « complétée » par un autre charisme, tout aussi nécessaire et cohérent avec le premier. Alors que la communauté croyante est réunie par Dieu autour de Pierre, cette dernière ne peut se contenter de rester sur place. Elle ne peut souffrir d’un entre-soi « autoréférentiel » (no 94)comme le dit le pape François. Bien que les portes restent toujours ouvertes, la force de la charité vécue doit faire un pas de plus dans le don. Elle nous pousse au-dehors, à la rencontre de toute personne humaine. Historiquement, c’est à Paul que fut donné la grâce d’être le modèle du missionnaire. D’incarner l’élan qui découle de la catholicité de l’Église.

À travers les siècles, des milliers de missionnaires allaient suivre son exemple. Parcourant tous les continents de la terre à toutes les époques, les chrétiens n’ont jamais cesser de proposer le Christ à tous. Cette dynamique missionnaire allait cependant garder ce caractère d’universalité en cherchant, non seulement à inclure tous les peuples et cultures dans l’assemblée priante mais également en cherchant à transfigurer de l’intérieur toutes les réalités humaines. Ainsi, chaque « langue, peuple ou nation » allait désormais être en mesure d’inclure la Révélation dans sa vie propre et déployer toujours un peu plus la beauté et la grandeur de la création nouvelle s’opérant dans l’histoire.

Pierre, Paul et l’unité du genre humain

On l’aura compris, les saints apôtres Pierre et Paul sont plus que jamais pertinent pour notre époque. À l’heure de la globalisation, de la mondialisation des communications, de la diversité et complexité des rapports sociaux, une culture de la rencontre est plus que jamais nécessaire. En ce sens, la dynamique missionnaire de l’Apôtre des nations et la force de l’unité de Pierre peuvent nous inspirer et, ainsi, transformer les diverses tensions en occasions d’échange et d’acceptation du mystère de notre humanité commune. Ce mystère, nous le savons, ne saura jamais totalement épuisé ni par les uns, ni par les autres. Au « choc des civilisations » nous devons substituer une « culture de la rencontre » capable d’affirmer les différences afin que tous aient l’opportunité de manifester leur portion du mystère du genre humain qui leur est donné d’incarner.

Saint Paul VI, prophète

(Image : courtoisie de Wikimedia)

C’est aujourd’hui la fête de saint Paul VI, pape de l’Église catholique romaine entre 1963 et 1978. Élu pour succéder à son vénéré prédécesseur le pape saint Jean XXIII, les premières années de son pontificat ont été marquées par la poursuite et la conclusion des travaux du Concile Vatican II, sans doute l’un des événements les plus importants du XXe siècle. 

Une figure majeure de l’Église de son temps

Artisan de la diplomatie vaticane et membre influent de la curie romaine durant les premières années de sa vie, Giovanni Battista Montini choisit d’être connu sous le nom de Paul dans l’exercice de la charge pontificale. En un sens, ce nom en dit beaucoup sur le charisme particulier de ce pape qui a plus voyagé qu’aucun de ses prédécesseurs.

En plus de ses voyages, qui ont contribué à faire connaître au monde le visage de l’Église, le pape Paul VI a également contribué à renouveler la vie chrétienne par une réforme liturgique majeure, qui visait la purification et la simplification de la messe et de la liturgie des heures notamment. 

Si la réforme liturgique s’est inscrite dans le contexte des délibérations conciliaires, un autre aspect majeur des développements de l’Église à cette époque réside dans les considérations relatives à la morale sexuelle et l’enseignement catholique sur la nature du mariage, de la famille et de leur relation avec la vie humaine.

Le pape d’une époque troublée

Nous ne sommes pas étrangers aux contextes intellectuel, social et culturel spécifiques des années 1960. Le monde est en ébullition et les diverses sociétés occidentales traversent des transformations majeures. C’est notamment l’époque de la révolution sexuelle, qui remet en cause de manière parfois radicale la conception traditionnelle du mariage, les représentations traditionnelles de la différence sexuelle et la dignité de la vie humaine dans toute sa portée. 

Ces remises en cause, lancées notamment par l’invention et la popularisation de la pilule contraceptive, sont radicalisées à mesure que passe la décennie. Durant la période 1967-1968 éclatent en Occident, et en particulier aux États-Unis et en France, des vagues de contestation de l’ordre social sans précédent. 

À l’époque, nombreux sont ceux qui croient, même dans l’Église elle-même, à une mise à jour de l’enseignement chrétien pour répondre à la nouveauté représentée par la pilule contraceptive. Certains théologiens de renom, comme Charles de Koninck, considèrent sérieusement la licéité de la contraception chimique dans le contexte du mariage. 

Une encyclique lourde de conséquences

C’est dans ce contexte que le pape Paul VI affronte la question de la régulation des naissances. Il prend en considération les conclusions d’une commission d’experts mandatée pour étudier le sujet, étudie lui-même la question et arrive à des conclusions différentes. Le 25 juillet 1968 est promulguée l’encyclique Humanae Vitae, qui clarifie l’enseignement de l’Église sur le sacrement de mariage et la régulation des naissances. 

Évidemment, on s’en souvient largement pour sa réaffirmation de l’opposition de l’Église à la contraception artificielle et son insistance sur les deux dimensions constitutives et inséparables de l’acte sexuel – c’est-à-dire l’union et la procréation. Or, l’encyclique du pape Paul VI est également un texte d’une grande profondeur et d’une clarté exceptionnelle, et continue d’être utilisée dans la préparation au mariage de nombreux fiancés de par le monde. 

Cette encyclique contient également des passages que l’on pourrait qualifier de prophétiques sur le devenir et de la sexualité humaine lorsque transformée par la contraception artificielle. En effet, il écrivait alors : 

« Il n’est pas besoin de beaucoup d’expérience pour connaître la faiblesse humaine et pour comprendre que les hommes – les jeunes, en particulier, si vulnérables sur ce point – ont besoin d’encouragement à être fidèles à la loi morale, et qu’il ne faut pas leur offrir quelque moyen facile pour en éluder l’observance. On peut craindre aussi que l’homme en s’habituant à l’usage des pratiques anticonceptionnelles, ne finisse par perdre le respect de la femme et, sans plus se soucier de l’équilibre physique et psychologique de celle-ci, n’en vienne à la considérer comme un simple instrument de jouissance égoïste, et non plus comme sa compagne respectée et aimée. »

Un enseignement prophétique

À l’époque de sa publication, Humanae Vitae suscite la controverse et fait l’objet de critiques parfois vitrioliques. Plusieurs sont consternés devant la continuation d’un enseignement jugé parfois rétrograde. On sait que cette époque est marquée par une vague de déconfessionnalisation, alors que la perspective catholique sur le mariage et la famille est parfois taxée de patriarcat par une partie du mouvement féministe en émergence.

Or, la clarté de vue du pape Paul VI est plus évidente que jamais. Dans un contexte marqué par l’hypersexualisation, l’exposition à la pornographie et la banalisation de la contraception comme de l’avortement, les violences sexuelles faites aux femmes font plus que jamais l’objet d’inquiétudes justifiées, bien en dehors des seuls milieux chrétiens. Il semble que le temps ait donné raison à Paul VI et que les intenses remises en cause qui s’en sont suivies aient eu le caractère d’une persécution peut-être inévitable.

On sait que le pape Paul VI a beaucoup souffert des conséquences de cette décision guidée par sa conscience. Or, l’actualité de son enseignement, enrichi par la catéchèse de Jean-Paul II sur la théologie du corps, continue de soutenir dans la vertu les familles chrétiennes à travers le monde. Dans le contexte d’une Église dont l’avenir, surtout en Occident, dépend beaucoup de la force des familles – comme l’ont souvent dit les papes – il est plus urgent que jamais de lire cette encyclique et de rendre grâce pour le courage de son auteur. 

Au moment de sa canonisation en 2018, Paul VI a fait l’objet d’un vibrant hommage par son successeur le pape François, qui parle de lui en ces termes : « Paul VI, y compris dans la difficulté et au milieu des incompréhensions, a témoigné de manière passionnée de la beauté et de la joie de suivre Jésus totalement ». Tâchons de suivre son exemple à travers les joies et les peines qui sont les nôtres. 

L’Annonciation du Seigneur avec Thérèse Nadeau-Lacour

Cette semaine à Parrêsia, Francis Denis s’entretient avec la théologienne et auteure Thérèse Nadeau-Lacour sur le Mystère de l’Annonciation, à la veille de la célébration de sa Solennité par l’Église le 25 mars 2021. Sont notamment abordés les thèmes du rôle de Marie dans l’histoire du Salut, de la judéité de la Vierge, de la Sainte Famille, de Saint Joseph et de l’exemplarité du « fiat » de Marie dans notre vie spirituelle. Tout cela et bien plus sur Parrêsia, votre balado qui prend le temps de penser.

Église en Sortie 22 mars 2021

Cette semaine à Église en Sortie, on parle de la Solennité de l’Annonciation avec la théologienne et auteur Thérèse Nadeau-Lacour. On vous présente un reportage sur l’église Sacré-Coeur-de-Jésus de l’archidiocèse de Montréal. Et on discute de la spiritualité en temps de pandémie avec l’abbé Jimmy Delalin. Église en sortie est tous les lundis à 20H30 et en reprise les vendredis à 19H30. Sur les ondes de Sel + Lumière, votre chaîne canadienne de télévision catholique.

Pour une préparation spirituelle à la vie familiale

(Photo: courtoisie de Pixabay)

En ce 19 mars, nous célébrons la fête de saint Joseph ainsi que le début d’une année consacrée à la « famille Amoris Laetitia ». En tant que futurs parents, mon mari et moi avons de nombreux doutes et questionnements sur la famille, et les réflexions du pape dans Amoris Laetitia nous aident à y voir plus clair.  Si nous avons déjà abordé plusieurs thèmes liés à la famille et la foi récemment, discutons plus en profondeur de ce qu’implique une préparation à la vie familiale, notamment les valeurs essentielles qui sont propres à la vocation familiale. 

 

Se préparer à l’inconnu

Depuis presque 7 mois, un petit garçon grandit en moi. Il a vécu l’entièreté de sa vie sur terre dans mon corps, et pourtant, j’attends encore de le rencontrer et d’apprendre à le connaître. Ce mélange de proximité et de découverte incarne parfaitement la beauté et la grandeur du don de Dieu. Dieu donne ce qu’on ne peut se donner nous-mêmes, il a une capacité à la création qui nous dépasse complètement, et, en même temps, il nous accorde l’immense privilège de l’intimité. 

Le pape François écrit dans Amoris Laetitia que « toutes les caractéristiques somatiques de [l’enfant] sont inscrites dans son code génétique depuis son état d’embryon. Mais seul le Père qui l’a créé le connaît en plénitude. » (Amoris Laetitia, 170)

Malgré la panoplie de livres écrits sur la famille, la grossesse et les enfants, l’expérience de la conception et de l’éducation des enfants est chaque fois entièrement nouvelle pour un couple. Mon mari et moi apprendrons certes à connaître un peu mieux chaque jour notre petit garçon, et d’autres encore si Dieu le veut, mais pour aujourd’hui, et chaque jour qui viendra, nous devrons accepter une part d’inconnu et nous reposer sur la Providence dans le soin de notre famille. 

Aimer en toute quiétude

Dans l’Évangile selon saint Luc, on nous présente Marthe, affairée pour servir le Seigneur, et Marie, à genoux et à l’écoute du Seigneur. Lorsque Marthe demande ce que Jésus pense du fait que Marie ne l’aide pas, il répond:


Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. –
(Luc 10:41-42)

Ce passage en dit beaucoup sur nos manières de vivre l’amour parental. Parfois, nous pouvons avoir l’impression d’aimer, alors que nous tombons dans l’inquiétude et la distraction.

Déjà durant la grossesse, beaucoup d’inquiétudes peuvent survenir quant à la santé du bébé, la santé de la mère, la dynamique du couple et l’anticipation de l’arrivée du bébé au sein du mariage. Il faut un grand soin pour être à l’écoute du Seigneur et être dans la joie. Le pape fait cette prière aux femmes enceintes:


« À toute femme enceinte, je voudrais demander affectueusement : protège ta joie, que rien ne t’enlève la joie intérieure de la maternité. Cet enfant mérite ta joie. Ne permets pas que les peurs, les préoccupations, les commentaires d’autrui ou les problèmes éteignent cette joie d’être un instrument de Dieu pour apporter une nouvelle vie au monde. »
– (Amoris Laetitia, 171)

 

La résistance qu’il faut opposer à cette inquiétude, surtout durant une période de pandémie où le souci règne, dépend nécessairement de la grâce de Dieu. Pour les couples qui attendent leur premier enfant, il faut combattre tout particulièrement l’anticipation anxieuse du changement à la vie d’un couple marié qu’apporte un enfant. 

L’amour prend patience

Les catholiques ont la chance de pouvoir vivre une préparation au mariage au sein de l’Église. Avant de faire le grand saut, de recevoir les grâces du sacrement du mariage, les futurs époux sont préparés à la vie de couple, au don de soi, au Seigneur et à l’autre. Cet amour « prend patience » et « n’entretient pas de rancune », nous dit saint Paul (1 Co 13:4-5).

Toutefois, nombre d’entre nous constatent une fois mariés que les affirmations de l’hymne à l’amour sont difficiles à mettre en pratique. Nous priorisons souvent nos intérêts sur ceux de notre époux, nous devenons impatients pour les petites choses en oubliant notre espérance commune, et nous nous heurtons aux défis de communication qui entravent l’intimité conjugale. 

Le pape François explique ainsi l’attitude à privilégier:


« Peu importe que [l’autre] soit pour moi un fardeau, qu’il contrarie mes plans, qu’il me dérange par sa manière d’être ou par ses idées, qu’il ne soit pas tout ce que j’espérais. L’amour a toujours un sens de profonde compassion qui porte à accepter l’autre comme une partie de ce monde, même quand il agit autrement que je l’aurais désiré. »
(Amoris Laetitia, 92)

 

Considérant le grand risque d’imperfection lié à l’amour que nous portons à notre époux, nous pouvons douter de nos capacités à accueillir un enfant. Cela dit, s’aimer soi-même et aimer son époux avec une patience renouvelée prend toute une vie. C’est sur ce double effort, et non sur la réalisation parfaite de celui-ci (Dieu seul est saint!) que nous trouverons la solidité requise pour aimer l’enfant à son tour.

 

Suivre le Christ dans la vie familiale

Cette année de la famille est aussi le 5e anniversaire de la publication d’Amoris Laetitia. Cette exhortation apostolique du pape François explique dans un style décomplexé les diverses demandes et inspirations à suivre en ce qui concerne le mariage et la vie familiale dans l’Église catholique et, plus généralement,  la vie familiale en 2021. Nous pouvons nous y référer encore aujourd’hui afin de mieux comprendre par quels chemins le Christ nous invite à le suivre au sein de la vocation au mariage et à la famille. Le Seigneur nous offre un beau chemin de sanctification et, par sa grâce jumelée à nos efforts, chacune de nos familles peut participer à sa création en toute joie et en tout amour. 

 

L’année de la famille commence le 19 mars 2021 et se terminera le 26 juin 2022 avec la 10e rencontre mondiale des familles à Rome. Trouvez des informations supplémentaires sur les événements de l’année ‘Amoris Laetitia’ ici

Saint Grégoire de Narek: mystique et docteur de l’Église

(Photo: combinaison de deux images de Wikimédia Commons)


Ce 27 février, saint Grégoire de Narek est fêté pour la première fois le dans le calendrier romain. La congrégation pour le Culte Divin a annoncé le 2 février dernier qu’en même temps que deux autres docteurs de l’Église, Hildegarde von Bingen et Jean d’Avila, le saint arménien aura une mémoire facultative au calendrier romain. Cela implique non seulement une modification des calendriers liturgiques, mais aussi une intégration encore plus forte de la figure et des enseignements de saint Grégoire de Narek dans la vie de l’Église universelle. 

L’Église arménienne

Ce saint fait a priori partie de l’église apostolique arménienne. Celle-ci est une église autocéphale, c’est-à-dire dont la théologie et l’ecclésiologie relève d’un nombre limité de conciles oecuméniques et qui est totalement indépendante de l’Église catholique. Elle est par ailleurs distincte de l’Église orthodoxe, en raison du statut plus particulier accordé au patriarche oecuménique de Constantinople et à la reconnaissance des sacrements de l’Église orthodoxe par l’Église catholique romaine. 

L’Église arménienne est souvent appelée pré-chalcédonienne au yeux de l’Église catholique, car c’est suite au Concile de Chalcédoine en 451 que l’Église arménienne tient pour la première fois un concile à part, le Concile de Dvin en 506, où les positions christologiques chalcédoniennes sont rejetées. Contrairement à l’Église catholique qui a défini dogmatiquement la double nature du Christ, à la fois tout à fait homme et tout à fait Dieu, l’Église arménienne a tendu à reconnaître davantage la nature humaine du Christ, quoique leur théologie connaisse des nuances à ce sujet depuis. 

Saint Grégoire de Narek: poète et mystique

Ce saint arménien a vécu entre environ 945 et 1010 dans la province de Vaspourakan en Arménie historique, aujourd’hui située en Turquie. Il est élevé par son père, un évêque et théologien. Il passe toute sa vie au monastère de Narek et devient prêtre, puis vardapet, c’est-à-dire un supérieur de monastère très instruit en théologie, et enfin enseignant. 

Il contribue énormément à la liturgie arménienne par ses poèmes mystiques, rassemblés dans plusieurs recueils dont les Élégies sacrées, connues aussi sous le nom de Livre des Lamentations ou des Prières. Il a écrit beaucoup sur Marie, et a ainsi préfiguré certains dogmes mariaux tels que l’Immaculée Conception, dont la croyance fut seulement affirmée au Concile de Trente, quelque 800 ans plus tard, et le dogme par Pie IX en 1854. 

Considéré comme la figure la plus influente de la source de la Renaissance littéraire arménienne à lui seul, il a écrit de la poésie mystique inspirante à la fois d’être innovante d’un point de vue stylistique. En voici un exemple:

Ce n’est pas selon l’étroitesse de l’esprit humain
que je demande pardon,
mais selon ta plénitude inépuisable,
ô Sauveur Jésus Christ,
que j’implore ta clémence.

Moi qui fus créé par toi,
moi qui fus sauvé par toi,
moi qui fus l’objet de tant de sollicitude,
Ah ! que la blessure du péché,
invention de l’Accusateur,
ne me perde pas pour toujours !
        –   Tiré du poème 18 du Livre des Lamentations

Plusieurs des textes de saint Grégoire de Narek sont intégrés à la liturgie arménienne, ce qui montre l’importance de sa contribution dans l’ensemble des communautés chrétiennes arméniennes.  

Les docteurs de l’Église mis à l’honneur

En avril 2015, le pape François le nomme 36e docteur de l’Église, le second à venir d’une Église orientale. Il est très significatif que le pape François ait nommé saint Grégoire de Narek docteur de l’Église. Ce rôle, attribué à un petit nombre de saints, marque la valeur théologique des enseignements du docteur en question. Parmi les autres docteurs, nous comptons autant de figures notables que saint Thomas d’Aquin, sainte Thérèse d’Avila, saint Augustin et bien d’autres. Leurs écrits et enseignements sont ainsi considérés particulièrement importants pour comprendre la foi et la vie de l’Église. 

Pour ce qui est de la mise au calendrier liturgique de trois nouvelles mémoires facultatives, la congrégation pour le Culte Divin souligne l’importance du lien entre connaissance et liturgie: 

«La sainteté s’allie à la connaissance, qui est l’expérience du mystère de Jésus-Christ, inextricablement liée au mystère de l’Église. Ce lien entre la sainteté et la compréhension des choses à la fois divines et humaines brille d’une manière toute particulière chez ceux qui ont été honorés du titre de « Docteur de l’Église« .»

Nous pouvons nous réjouir que les figures dont la raison a été particulièrement éclairée par leur foi en Dieu fassent davantage irruption dans notre vie de prière quotidienne. Saint Grégoire de Narek  montre en particulier un côté unique de l’Église. Ayant plongé son âme dans la poésie, il manifeste l’étendue de la beauté que Dieu, lui-même maître de la Parole, rend accessible à l’humanité. La présence de ce saint parmi nous montre bien comment le Seigneur choisit de partager avec nous ses dons, et nous invite à participer à la riche aventure de la sainteté.

 

Les vies consacrées dans la Présentation du Seigneur

(Photo: courtoisie de Pixabay)

Cette semaine était célébrée la solennité de la Présentation du Seigneur, à laquelle est liée la journée mondiale de la Vie consacrée. Ce n’est pas un hasard si ces deux événements coïncident. La journée pour la Vie consacrée fut inaugurée en 1997 par le pape Jean Paul II, en reconnaissance de la grâce toute spéciale offerte à l’humanité dans la vocation religieuse, qui permet, comme il le soulignait, de “ garder vivante dans l’Église la forme historique de vie assumée par le Fils de Dieu quand il est venu sur cette terre”. L’épisode biblique de la Présentation du Seigneur abrite un ensemble de personnes dont la vie est donnée toute entière à Dieu, et chacun porte une mission unique. 

Syméon dans l’attente du Messie

Syméon est un vieil homme qui attend la venue du Messie à Jérusalem. Lorsqu’il voit l’enfant Jésus, il sait tout de suite qu’il est le Christ. C’est à ce moment qu’il exprime les paroles bien connues du Cantique de Syméon, chanté au moment des Complies: 

Maître Souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix selon ta parole, car il a vu le salut que tu préparais à la face des peuples ; lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. 

L’ouverture et la confiance dont témoignent les paroles de Syméon manifestent la plus grande pureté de cœur. Alors que les lectures de l’Avent nous préparaient à veiller à l’arrivée du Christ, nous voici maintenant devant un exemple réel de cette attente incarnée, de toute une vie offerte à l’accueil du Seigneur. 

Il est écrit dans le Livre de Malachie: Qui pourra soutenir le jour de sa venue? Qui pourra rester debout lorsqu’il se montrera? Contrairement aux apôtres et autres figures qui rencontrent le Christ lors de sa vie publique, Syméon reconnaît sa véritable identité alors qu’il n’est qu’un enfant, et qu’il ne peut offrir de signes extérieurs de son lien unique avec Dieu. Sans voir de miracle ni entendre de parole, mais plutôt parce qu’étant rempli d’Esprit Saint, Syméon s’avance et reconnaît celui qui sauvera Israël et l’humanité.

La sainte Famille et les traditions juives

L’épisode de la Présentation du Seigneur présente un ensemble de rites traditionnels juifs entourant la naissance d’un enfant dont la purification de la mère et le sacrifice de deux colombes pour le rachat d’un premier né. Tous deux ont lieu au Temple de Jérusalem. À ce moment, Marie est bien engagée dans sa mission toute particulière: être la mère de Dieu. Marie donne sa vie pour le Seigneur, dès le premier jour où elle a connaissance de sa venue. Cette journée de la Présentation au temple est donc un signe fort de la valeur du don total dont elle a fait preuve en acquiesçant à la demande du Seigneur. Cela est vrai non seulement dans sa relation intime avec Dieu, mais aussi avec toute la tradition juive qui précède et prépare la venue du Christ.

Bien qu’étant l’Immaculé Conception, c’est-à-dire la seule à n’avoir besoin d’aucune purification, elle se soumet tout de même aux rituels avec la plus grande humilité et le plus grand respect de Dieu. Que la purification ait eu lieu au même moment que la présentation de Jésus est aussi chargé de sens. On voit comment, dans ces rituels est particulièrement manifeste le lien qui unit le Fils à sa Mère. 

Consécration de Jésus: le don total de soi

Une fois que tout cela est dit, le don de Jésus lui-même est bien sûr le plus grand don qui soit.  Bien qu’étant lui-même Seigneur, l’enfant est tout de même présenté au Seigneur par l’entremise du rituel sacerdotal juif. Ce don de soi va bien au-delà de ce que nous, humains, pouvons faire ou imaginer. La fragilité que choisit le Seigneur, en devenant un petit enfant, tout à fait dépendant de sa mère et de son père, qui ne peut même pas se nourrir soi-même, doit nous remplir de joie. Il nous rappelle aussi le don qu’il a fait sur la Croix, le point culminant de sa vie terrestre.

Le récit évangélique de la Présentation au temple se termine ainsi: L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. (Lc 2, 22-40) Encore une fois, on témoigne de la pureté de cet enfant. Cette croissance fortifiante guidée par la grâce de Dieu est celle que nous voulons pour chaque enfant. Même à ce moment de la vie de Jésus, il y a un exemple qui s’adresse particulièrement à nous qui sommes soit  parents, soit enfants. Cherchons toujours la sagesse ensemble, et sachons que le don de soi est essentiel dans le plan de Dieu. 

L’espérance sans attente?

Est-il possible d’imaginer reproduire ces rituels, consacrer sa vie à la venue d’un enfant sans avoir d’espérance ni en Dieu ni en son Royaume? Cette fête et la réaction de Syméon ne sont possibles et beaux que dans un monde où la foi en Dieu existe et où l’Esprit Saint est accueilli. L’espérance transcende les difficultés de nos vies pour nous donner confiance qu’au bout de cette vie, le Seigneur nous attend. Comme Syméon, nous traversons notre vie en quête d’un peu de sagesse et de bonté pour enfin arriver auprès de Dieu. Une fois arrivés là-haut, nous pourrons éternellement ressentir la joie d’un vieillard rempli de sagesse et comme un enfant nouveau-né dans les bras de son Père. 

Noël et la Vierge Marie avec Thérèse Nadeau-Lacour

Cette semaine à Parrêsia, Francis Denis s’entretient de la figure de Marie dans les célébrations de la fête de Noël avec l’auteur et théologienne Thérèse Nadeau-Lacour. Sont notamment abordés les thèmes de l’Avent, de Noël, et de ce qu’implique son titre de « Mater et Magistra » c’est-à-dire de Mère et d’enseignante de vie spirituelle. Tout cela et bien plus sur Parrêsia, votre balado qui prend le temps de penser.

Samedi 19h30 : Messe de la Vigile de Pentecôte

À ne pas manquer sur nos ondes ce samedi 30 mai prochain, à 19 h 30, Messe de la Vigile de la Pentecôte en direct de la cathédrale Marie-Reine-du-Monde de Montréal. Présidée par Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal, cette Messe sera célébrée à huis clos.

« Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins … jusqu’aux extrémités de la terre. » (Ac 1, 8)

Jésus nous invite à attendre le don de l’Esprit Saint pour avoir la force de témoigner de Jésus par notre vie et par la Parole. La Vigile de la Pentecôte est une célébration ou nous prions ensemble avec Marie au Cénacle dans l’attente du don de l’Esprit Saint.

Pentecôte vient du grec Penta qui signifie cinquantième jour : La Pentecôte, cinquante jours après la Résurrection, clôt le Temps Pascal avec l’effusion de l’Esprit Saint pour annoncer l’Amour de Dieu dans le monde.

« C’est l’Esprit Saint qui est la Vie de notre vie. Nous demandons la grâce d’être renouvelés en cette veille de la Pentecôte car sans l’Esprit Saint il nous est impossible d’être Chrétien. Pour les chrétiens, c’est la découverte incroyable d’une force nouvelle, celle de l’Esprit de Dieu, donnée en surabondance au baptême. », a déclaré Monseigneur Lépine, archevêque de Montréal. « Pour que l’Église soit vivante, l’Esprit Saint nous est donné. L’Esprit fortifie, console, inspire, vivifie. Il nous conforte dans une foi vivante et joyeuse. C’est le meilleur des guides spirituels », a-t-il ajouté.

Secured By miniOrange