Prière mariale avec le clergé diocésain : Paroles du Saint-Père

Basilique Notre-Dame de la Garde, Marseille. Wikimedia Commons.

Le Pape François a débuté sa visite apostolique à Marseille par un service de prière mariale avec le clergé de l’archidiocèse de Marseille et d’autres personnes. Il leur a rappelé que « comme Marie qui, à Cana, a d’abord assumé puis porté devant le Seigneur les préoccupations de deux jeunes mariés (cf. Jean 2, 3), vous êtes vous aussi appelés à être une voix d’intercession pour les autres – des hommes et des femmes pour les autres (cf. Romains 8, 34). »

Voici le texte intégral:

Chers frères et sœurs, bon après-midi !

Je suis heureux de commencer ma visite en partageant avec vous ce moment de prière. Je remercie le Cardinal Jean-Marc Aveline pour son mot de bienvenue et je salue S.E. Mgr Éric de Moulins-Beaufort, les frères évêques, les Pères Recteurs et vous tous, prêtres, diacres et séminaristes, personnes consacrées, qui œuvrez dans cet archidiocèse avec générosité et dévouement pour construire une civilisation de la rencontre avec Dieu et avec le prochain. Merci pour votre présence, pour votre service, et merci pour vos prières !

Arrivant à Marseille, je me rallie aux plus grands : sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Charles de Foucauld, Jean-Paul II, et tant d’autres qui sont venus ici en pèlerinage pour se confier à Notre Dame de la Garde. Nous déposons sous son manteau les fruits des Rencontres Méditerranéennes, avec les attentes et les espérances de vos cœurs.

Dans la lecture biblique, le prophète Sophonie nous a exhorté à la joie et à la confiance en nous rappelant que le Seigneur notre Dieu n’est pas loin, il est là, près de nous, pour nous sauver (cf. 3, 17). C’est un message qui nous renvoie, d’une certaine manière, à l’histoire de cette Basilique et à ce qu’elle représente. En effet, elle n’a pas été fondée en souvenir d’un miracle ou d’une apparition particulière, mais simplement parce que, depuis le XIIIe siècle, le saint peuple de Dieu cherche et trouve ici, sur la colline de La Garde, la présence du Seigneur dans le regard de sa Sainte Mère. C’est pourquoi, depuis des siècles, les Marseillais – spécialement ceux qui naviguent sur les flots de la Méditerranée – y montent pour prier. C’est le saint peuple fidèle de Dieu qui – j’utilise le mot – a “oint” ce sanctuaire, ce lieu de prière. Le saint peuple de Dieu qui, comme le dit le Concile, est infaillible in credendo.

Aujourd’hui encore, la Bonne Mère est pour chacun la protagoniste d’un tendre “croisement de regards” : d’une part celui de Jésus qu’elle nous indique toujours, et dont l’amour se reflète dans ses yeux – le geste le plus authentique de la Vierge est : “Faites ce qu’il vous dira”, en désignant Jésus – d’autre part celui de nombre d’hommes et de femmes de tous âges et de toutes conditions, qu’elle rassemble et conduit à Dieu, comme nous l’avons rappelé au début de cette prière en déposant à ses pieds un cierge allumé. En ce carrefour des peuples qu’est Marseille, je voudrais réfléchir avec vous sur ce croisement de regards, car il me semble que s’y exprime parfaitement la dimension mariale de notre ministère. Nous aussi, prêtres, personnes consacrées, diacres, nous sommes appelés à faire sentir aux gens le regard de Jésus et, en même temps, porter à Jésus le regard de nos frères. Un échange de regards. Dans le premier cas, nous sommes des instruments de miséricorde, dans le second, des instruments d’intercession.

Premier regard : celui de Jésus qui caresse l’homme. C’est un regard qui va de haut en bas, non pas pour juger mais pour relever celui qui est à terre. C’est un regard plein de tendresse qui transparaît dans les yeux de Marie. Et nous, appelés à transmettre ce regard, nous sommes tenus de nous abaisser, d’éprouver de la compassion – j’insiste sur ce mot : compassion. N’oublions pas que le style de Dieu est celui de la proximité, de la compassion et de la tendresse – de faire nôtre « la bienveillance, patiente et encourageante, du Bon Pasteur qui ne fait pas de remontrances à la brebis perdue, mais la charge sur ses épaules et fête son retour à la bergerie (cf. Lc 15, 4-7) » (Congrégation pour le Clergé, Directoire pour le ministère et la vie des prêtres, n. 41). J’aime à penser que le Seigneur ne sait pas faire le geste de pointer le doigt pour juger, mais qu’il sait faire le geste de tendre la main pour relever.

Frères, sœurs, apprenons de ce regard, ne laissons pas un jour passer sans nous rappeler le moment où nous-mêmes l’avons reçu, et faisons-le nôtre, pour être des hommes et des femmes de compassion. Proximité, compassion, tendresse. Ne l’oublions pas. Avoir de la compassion veut dire être proche et tendre. Ouvrons les portes des églises et des presbytères, mais surtout celles du cœur, pour montrer par notre douceur, notre gentillesse et notre accueil le visage de notre Seigneur. Que celui qui vous approche ne trouve ni distance ni jugement ; qu’il trouve le témoignage d’une humble joie, plus fructueuse que toute capacité affichée. Que les blessés de la vie trouvent un port sûr, un accueil dans votre regard, un encouragement dans votre étreinte, une caresse dans vos mains capables d’essuyer des larmes. Même dans les nombreuses occupations de chaque jour, s’il vous plaît, ne laissez pas faiblir la chaleur du regard paternel et maternel de Dieu. Et aux prêtres, s’il vous plaît : dans le sacrement de pénitence, pardonnez toujours ! Soyez généreux comme Dieu est généreux avec nous. Pardonnez ! Et avec le pardon de Dieu, de nombreux chemins s’ouvrent dans la vie. Il est bon de le faire en dispensant généreusement son pardon, toujours, toujours, afin de délivrer, par la grâce, les personnes des chaînes du péché et les libérer des blocages, des remords, des rancunes et des peurs dont elles ne peuvent triompher toutes seules. Il est beau de redécouvrir avec émerveillement, à tout âge, la joie d’éclairer les vies avec les sacrements dans les moments heureux et tristes, et de transmettre, au nom de Dieu, des espérances inattendues : sa proximité qui console, sa compassion qui guérit, sa tendresse qui émeut. Proximité, compassion, tendresse. Soyez proches de chacun, surtout des plus fragiles et des moins chanceux, et ne laissez jamais ceux qui souffrent manquer de votre proximité attentive et discrète. C’est ainsi que grandiront en eux – mais aussi en vous – la foi qui anime le présent, l’espérance qui ouvre sur l’avenir, et la charité qui dure pour toujours. Voilà le premier mouvement : porter à vos frères le regard de Jésus. Il n’y a qu’une seule situation dans la vie où il est permis de regarder une personne de haut en bas : c’est lorsque nous essayons de la prendre par la main et de la soulever. Dans les autres situations, c’est un péché d’orgueil. Regardez les personnes qui sont en bas et qui vous demandent – consciemment ou inconsciemment – de les soulever avec votre main. Prenez-les par la main et soulevez-les : c’est un très beau geste, un geste qui ne peut se faire sans tendresse.

Et puis il y a le second regard : celui des hommes et des femmes qui se tournent vers Jésus. De même que Marie à Cana recueillit et porta au Seigneur les inquiétudes de deux jeunes mariés (cf. Jn 2, 3), vous êtes, vous aussi, appelés à être pour les autres – des hommes et des femmes pour les autres -, la voix qui intercède (cf. Rm 8, 34). Alors, la récitation du Bréviaire, la méditation quotidienne de la Parole, le Rosaire et toute autre prière, je vous recommande surtout l’adoration. Nous avons perdu un peu le sens de l’adoration, nous devons le reprendre, je vous recommande cela. Toutes ces prières seront pleines des visages de ceux que la Providence met sur votre chemin. Vous porterez avec vous leurs regards, leurs voix, leurs questions, à la table eucharistique, devant le tabernacle ou dans le silence de votre chambre, là où le Père voit (cf. Mt 6, 6). Vous leur ferez écho fidèlement, en tant qu’intercesseurs, comme des “anges sur la terre”, des messagers qui portent tout « devant la gloire de Dieu » (Tb 12, 12).

Et je voudrais résumer cette brève méditation en attirant votre attention sur trois images de Marie qui sont vénérées dans cette Basilique. La première est la grande image qui la surplombe et qui la représente lorsqu’elle tient l’Enfant Jésus bénissant. Voilà : comme Marie, nous portons partout la bénédiction et la paix de Jésus, dans toutes les familles et dans tous les cœurs. Semez la paix ! C’est le regard de la miséricorde. La deuxième image se trouve en dessous de nous, dans la crypte : c’est la Vierge au bouquet, le don d’un laïc généreux. Elle aussi porte l’Enfant Jésus sur un bras et nous le montre, mais elle tient dans l’autre main, au lieu d’un sceptre, un bouquet de fleurs. Cela nous fait penser à la façon dont Marie, modèle de l’Église, en nous présentant son Fils, nous présente également à Lui, comme un bouquet de fleurs dans lequel chaque personne est unique, est belle et précieuse aux yeux du Père. C’est le regard de l’intercession. C’est très important : l’intercession. Le premier était le regard de miséricorde de la Vierge, celui-ci est le regard d’intercession. Enfin, la troisième image est celle que nous voyons ici au centre, sur l’autel, qui frappe par la splendeur dont elle rayonne. Nous aussi, chers frères et sœurs, nous devenons un Évangile vivant dans la mesure où nous le donnons, en sortant de nous-mêmes, en reflétant sa lumière et sa beauté par une vie humble, joyeuse et riche de zèle apostolique. Que nous y aident les si nombreux missionnaires qui sont partis de ce haut lieu pour annoncer la bonne nouvelle de Jésus-Christ au monde entier.

Bien-aimés, portons à nos frères le regard de Dieu, portons à Dieu la soif de nos frères, répandons la joie de l’Évangile. C’est notre vie, et elle est incroyablement belle malgré les difficultés et les chutes, et même nos péchés. Prions ensemble la Sainte Vierge, qu’elle nous accompagne, qu’elle nous garde. Et vous, s’il vous plaît, priez pour moi.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

Comme Marie et Joseph, laisse Jésus entrer dans ta vie à Noël

(Image : Courtoisie de Unsplash)

Imaginez. Vous êtes un couple de fiancés, plein de projets pour votre avenir ensemble, et tout à coup Dieu fait une entrée spectaculaire et inattendue dans votre vie. C’est l’expérience de Marie et Joseph. C’est ce que nous célébrons à Noël. 

Laissons-nous Jésus entrer dans nos vies, comme Marie et Joseph l’ont fait? Peut-être que nous croyons en Jésus. Peut-être que nous connaissons Jésus. Peut-être que nous prions Jésus. Peut-être que nous le recevons dans l’eucharistie. Laissons-nous Jésus entrer dans notre famille, dans nos relations amicales, dans notre travail et dans notre vie quotidienne? Laissons-nous Jésus venir dans le monde à travers nous? Y a-t-il des domaines où nous essayons de le tenir à l’écart? Ou plutôt, avec une confiance pleine d’amour, laissons-nous Jésus « prendre le volant » en toute chose?

Alors, comment pouvons-nous laisser Jésus entrer?

1) Réalise qu’il vient pour toi. Nous avons parfois du mal à nous faire à cette idée. Peut-être parce que ça va bien au-delà de notre capacité à comprendre. Dieu vient pour nous sauver. Peu importe que nous soyons perdus, déchus, meurtris ou blessés : Dieu vient pour nous. Il vient à notre secours. Il ne nous laisse jamais seuls. La première étape pour être proche de Jésus est de réaliser qu’il vient pour être proche de toi. Il prend l’initiative. Demandons à Dieu la grâce de voir comment il est déjà présent dans nos vies, tout près de nous. 

2) Prends du temps devant la crèche. Le temps de Noël passe si vite. Entre les cadeaux, la cuisine, la décoration et les vœux, Jésus peut se perdre dans le décor. Comme il peut être puissant de simplement se tenir debout, s’asseoir ou s’agenouiller devant la crèche, devant l’humble mangeoire où Dieu vient habiter parmi nous. Laisse-toi toucher par Jésus, qui vient pour toi, et pour toute l’humanité. 

3) Laisse Dieu transformer ton cœur en une crèche pour Jésus. Laisser Dieu entrer dans notre vie ne nécessite pas un tour de magie. Nous n’avons pas besoin de convaincre Dieu. Jésus vient. Nous devons simplement le laisser entrer. Marie et Joseph ont frappé à tant de portes à la recherche d’un lieu pour la naissance de Jésus. Tant d’auberges étaient fermées, déjà occupées, tant d’aubergistes ignoraient qui se tenait sur le pas de leur porte. La nuit de Noël, lorsque Joseph et Marie viendront chercher un lieu pour la naissance de Jésus, ton cœur sera-t-il une auberge fermée, ou une crèche ouverte pour accueillir le Christ?

Demandons à Dieu de faire tomber les obstacles qui nous empêchent de l’accueillir dans tous les domaines de notre vie. Jésus veut venir habiter dans nos cœurs, et à travers nous venir plus puissamment dans notre monde. 

Jésus, ouvre mon cœur à toi. Viens aimer en moi. Viens dans ma famille. Viens parmi mes amis. Viens dans mon école ou mon lieu de travail. Jésus, viens dans chaque partie de ma vie. Viens dans notre monde. Viens nous sauver. Viens à notre secours. Jésus, ouvre-nous pour t’accueillir! Car tu viens à nous. Ouvre-nous à la joie et à l’émerveillement de Ta venue.

La liberté religieuse en 2021

(Photo: courtoisie de Unsplash)

 

Il y a quelques jours seulement, l’Aide à l’Église en détresse (AED) lançait son rapport bisannuel sur la liberté religieuse. L’organisme qui soutient les chrétiens dans le besoin et les victimes de persécution ou d’oppression dans le monde a acquis à travers les années une expertise considérable qui lui permet de documenter la situation entourant ce droit fondamental dans une perspective internationale et de faire le point sur les persécutions subies par les chrétiens sur une base régulière. 

On comprend facilement qu’un organisme de bienfaisance lié par sa mission à l’œuvre de l’Église universelle cherche à soutenir les chrétiens victimisés et à documenter leur expérience pour faire valoir leurs droits. Or, l’intérêt particulier que porte l’AED à la question de la liberté religieuse justifie une réflexion sur le sens de cette dernière dans une perspective chrétienne.

 

La liberté religieuse, pour quoi faire? 

Le philosophe français Pierre Manent a consacré une bonne partie des dernières années à réfléchir à la notion des droits de l’homme et aux enjeux qu’elle soulève lorsque mise en relation avec l’enseignement de l’Église. Issue de la tradition philosophique libérale, qui au moment de son apparition s’est souvent opposée aux autorités ecclésiales, la notion de droits de l’homme n’a pas été immédiatement intégrée dans l’enseignement catholique, bien au contraire.

Pour Manent, l’opposition initiale de l’Église au principe des droits de l’homme s’explique par une conception différente et opposée, entre l’Église et les libéraux, du rapport entre la liberté et la vérité. Dans une perspective libérale, la liberté est le principe dominant, et la vérité lui est subordonnée. Dans une perspective proprement catholique, c’est plutôt le contraire : la liberté n’a pour sens que de permettre à l’homme de parvenir à la vérité. 

 

La condition d’une foi authentique 

Cela n’a pas empêché l’enseignement de l’Église catholique de connaître des développements qui l’ont conduit, avec la Déclaration sur la liberté religieuse issue du Concile Vatican II, à faire sienne l’idée de liberté de religion. Si elle s’y était auparavant opposée dans un contexte de Chrétienté, l’Église a maintenu à travers les âges le principe suivant lequel seul une adhésion pleinement libre aux vérités enseignées par l’Église est véritablement valide. 

Pour Manent, ce développement de la doctrine peut être décrit, dans une perspective de continuité, de la manière suivante : « les hommes sont appelés à parvenir librement à la vérité dont l’Église est le dépositaire et l’instrument » (Cours familier de philosophie politique, p. 166). C’est ainsi que la liberté religieuse est progressivement devenue un principe chéri par l’Église et que les chrétiens se sont engagés dans sa défense, pour eux-mêmes comme pour ceux d’autres religions dont les droits seraient également bafoués. 

 

Trois tendances préoccupantes 

Les travaux de l’AED ont en cette matière de quoi susciter inquiétudes et préoccupations. Pour les représentants de l’organisme, trois tendances inquiétantes pour la liberté religieuse sont à la hausse. Ainsi, la montée en puissance de certaines formes de nationalismes ethno-religieux — qui cherchent à faire coïncider les frontières politiques, le paysage ethnographique et le visage religieux d’une société au péril des consciences, si nécessaire — menace les droits de communautés minoritaires dans plusieurs pays, comme en Inde, par exemple. 

De même, l’AED est préoccupée par le développement d’outils permettant la surveillance et la privation de liberté individuelle à un degré extrêmement élevé, comme le mécanisme de crédit social en place en République populaire de Chine, ainsi que la pression soutenue dans les régimes de ce type — pensons à la Corée du Nord — contre la pratique religieuse. Enfin, la prolifération de formes extrémistes et violentes d’islamisme politique menacerait la liberté de religion de chrétiens et de non-chrétiens dans plusieurs régions du monde, notamment sur le continent africain, où certains États peinent à défendre la liberté religieuse contre des groupes armés non-étatiques. 

 

De l’indignation à l’espérance

Les travaux des experts de l’AED montrent que presque deux tiers des pays dans le monde, la liberté religieuse est attaquée dans une forme ou une autre. À la persécution à laquelle nous pensons le plus souvent s’ajoute ainsi des discriminations moins graves. Or, les représentants de l’AED ont également parlé d’un phénomène, prévalant en Occident : une forme d’enfermement de la religion dans la seule sphère privée qui, dans ses formes les plus pernicieuses, a été appelée par le Pape François une « persécution polie ». De même, on souligne une méconnaissance des réalités religieuses et un traitement parfois injuste des croyants dans le contexte de la pandémie mondiale de COVID-19  jusqu’ici, au Canada. 

En dépit de ces réalités peu réjouissantes, les chrétiens demeurent habités par la responsabilité d’être des témoins de l’espérance chrétienne. Un lien de solidarité mutuelle peut et doit unir ceux qui ont la chance de vivre dans des sociétés pacifiées par le droit, dans lesquelles les menaces contre la liberté de conscience et de religion sont aussi rares que subtiles, avec ceux qui subissent les pires formes de persécution. Ce lien dépasse les situations particulières de chaque individu et nous unit dans l’amitié avec le Seigneur par l’amour de notre prochain, un amour qui exige parfois une forme d’héroïsme spirituel. 

Les intentions du Pape pour avril 2021: les droits fondamentaux

Rejoignez-nous en prière avec les intentions que nous confie le Pape! Durant le mois d’avril, nous prions pour les droits fondamentaux: 

Prions pour ceux qui luttent au péril de leur vie pour les droits fondamentaux sous les dictatures, les régimes autoritaires mais aussi dans les démocraties en crise pour que leur sacrifice et leur travail donnent un fruit abondant.

 

Regardez la Vidéo du Pape ci-dessous:

« Pour défendre les droits humains fondamentaux, il faut du courage et de la détermination.
Je me réfère ici à la lutte active contre la pauvreté, l’inégalité, le manque de travail, de terre et de logement, de droits sociaux et du travail.
On s’aperçoit bien des fois que les droits humains fondamentaux ne sont pas les mêmes pour tout le monde.
Il y a des gens de première, de deuxième, de troisième classe et ceux qui sont écartés.
Non. Les droits fondamentaux doivent être les mêmes pour tous.
Dans certains pays, défendre la dignité des personnes peut conduire à l’incarcération, parfois sans jugement. Ou à la calomnie.
Tout être humain a le droit de vivre dans la dignité et de se développer pleinement, et ce droit fondamental ne peut être nié par aucun pays.
Prions pour ceux qui luttent au péril de leur vie pour les droits fondamentaux sous les dictatures, les régimes autoritaires mais aussi dans les démocraties en crise pour que leur sacrifice et leur travail donnent un fruit abondant. »

 

Prière quotidienne

Vous pouvez accompagner les intentions de prière du Pape par cette prière d’offrande quotidienne:

Père très bon, en ce jour nouveau,
me voici devant Toi.
Unis mon cœur au Cœur de ton fils Jésus
qui s’offre pour moi dans l’Eucharistie.
Que l’Esprit Saint fasse de moi son ami et apôtre par la prière,
disponible à sa mission.
En communion avec Marie, mère de l’Église et notre mère,
avec mes frères et sœurs du Réseau Mondial de Prière,
je t’offre ma journée, ses joies et ses peines,
pour la mission de l’Église
et l’intention donnée ce mois-ci par le Pape.

 

Pour en apprendre plus sur l’Apostolat de la Priere, visitez le site du Réseau Mondial de la Prière.

 

Cliquez ici pour lire d’autres billets de blogues concernant les intentions du Pape.

L’Annonciation du Seigneur avec Thérèse Nadeau-Lacour

Cette semaine à Parrêsia, Francis Denis s’entretient avec la théologienne et auteure Thérèse Nadeau-Lacour sur le Mystère de l’Annonciation, à la veille de la célébration de sa Solennité par l’Église le 25 mars 2021. Sont notamment abordés les thèmes du rôle de Marie dans l’histoire du Salut, de la judéité de la Vierge, de la Sainte Famille, de Saint Joseph et de l’exemplarité du « fiat » de Marie dans notre vie spirituelle. Tout cela et bien plus sur Parrêsia, votre balado qui prend le temps de penser.

Église en Sortie 22 mars 2021

Cette semaine à Église en Sortie, on parle de la Solennité de l’Annonciation avec la théologienne et auteur Thérèse Nadeau-Lacour. On vous présente un reportage sur l’église Sacré-Coeur-de-Jésus de l’archidiocèse de Montréal. Et on discute de la spiritualité en temps de pandémie avec l’abbé Jimmy Delalin. Église en sortie est tous les lundis à 20H30 et en reprise les vendredis à 19H30. Sur les ondes de Sel + Lumière, votre chaîne canadienne de télévision catholique.

Pour une préparation spirituelle à la vie familiale

(Photo: courtoisie de Pixabay)

En ce 19 mars, nous célébrons la fête de saint Joseph ainsi que le début d’une année consacrée à la « famille Amoris Laetitia ». En tant que futurs parents, mon mari et moi avons de nombreux doutes et questionnements sur la famille, et les réflexions du pape dans Amoris Laetitia nous aident à y voir plus clair.  Si nous avons déjà abordé plusieurs thèmes liés à la famille et la foi récemment, discutons plus en profondeur de ce qu’implique une préparation à la vie familiale, notamment les valeurs essentielles qui sont propres à la vocation familiale. 

 

Se préparer à l’inconnu

Depuis presque 7 mois, un petit garçon grandit en moi. Il a vécu l’entièreté de sa vie sur terre dans mon corps, et pourtant, j’attends encore de le rencontrer et d’apprendre à le connaître. Ce mélange de proximité et de découverte incarne parfaitement la beauté et la grandeur du don de Dieu. Dieu donne ce qu’on ne peut se donner nous-mêmes, il a une capacité à la création qui nous dépasse complètement, et, en même temps, il nous accorde l’immense privilège de l’intimité. 

Le pape François écrit dans Amoris Laetitia que « toutes les caractéristiques somatiques de [l’enfant] sont inscrites dans son code génétique depuis son état d’embryon. Mais seul le Père qui l’a créé le connaît en plénitude. » (Amoris Laetitia, 170)

Malgré la panoplie de livres écrits sur la famille, la grossesse et les enfants, l’expérience de la conception et de l’éducation des enfants est chaque fois entièrement nouvelle pour un couple. Mon mari et moi apprendrons certes à connaître un peu mieux chaque jour notre petit garçon, et d’autres encore si Dieu le veut, mais pour aujourd’hui, et chaque jour qui viendra, nous devrons accepter une part d’inconnu et nous reposer sur la Providence dans le soin de notre famille. 

Aimer en toute quiétude

Dans l’Évangile selon saint Luc, on nous présente Marthe, affairée pour servir le Seigneur, et Marie, à genoux et à l’écoute du Seigneur. Lorsque Marthe demande ce que Jésus pense du fait que Marie ne l’aide pas, il répond:


Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. –
(Luc 10:41-42)

Ce passage en dit beaucoup sur nos manières de vivre l’amour parental. Parfois, nous pouvons avoir l’impression d’aimer, alors que nous tombons dans l’inquiétude et la distraction.

Déjà durant la grossesse, beaucoup d’inquiétudes peuvent survenir quant à la santé du bébé, la santé de la mère, la dynamique du couple et l’anticipation de l’arrivée du bébé au sein du mariage. Il faut un grand soin pour être à l’écoute du Seigneur et être dans la joie. Le pape fait cette prière aux femmes enceintes:


« À toute femme enceinte, je voudrais demander affectueusement : protège ta joie, que rien ne t’enlève la joie intérieure de la maternité. Cet enfant mérite ta joie. Ne permets pas que les peurs, les préoccupations, les commentaires d’autrui ou les problèmes éteignent cette joie d’être un instrument de Dieu pour apporter une nouvelle vie au monde. »
– (Amoris Laetitia, 171)

 

La résistance qu’il faut opposer à cette inquiétude, surtout durant une période de pandémie où le souci règne, dépend nécessairement de la grâce de Dieu. Pour les couples qui attendent leur premier enfant, il faut combattre tout particulièrement l’anticipation anxieuse du changement à la vie d’un couple marié qu’apporte un enfant. 

L’amour prend patience

Les catholiques ont la chance de pouvoir vivre une préparation au mariage au sein de l’Église. Avant de faire le grand saut, de recevoir les grâces du sacrement du mariage, les futurs époux sont préparés à la vie de couple, au don de soi, au Seigneur et à l’autre. Cet amour « prend patience » et « n’entretient pas de rancune », nous dit saint Paul (1 Co 13:4-5).

Toutefois, nombre d’entre nous constatent une fois mariés que les affirmations de l’hymne à l’amour sont difficiles à mettre en pratique. Nous priorisons souvent nos intérêts sur ceux de notre époux, nous devenons impatients pour les petites choses en oubliant notre espérance commune, et nous nous heurtons aux défis de communication qui entravent l’intimité conjugale. 

Le pape François explique ainsi l’attitude à privilégier:


« Peu importe que [l’autre] soit pour moi un fardeau, qu’il contrarie mes plans, qu’il me dérange par sa manière d’être ou par ses idées, qu’il ne soit pas tout ce que j’espérais. L’amour a toujours un sens de profonde compassion qui porte à accepter l’autre comme une partie de ce monde, même quand il agit autrement que je l’aurais désiré. »
(Amoris Laetitia, 92)

 

Considérant le grand risque d’imperfection lié à l’amour que nous portons à notre époux, nous pouvons douter de nos capacités à accueillir un enfant. Cela dit, s’aimer soi-même et aimer son époux avec une patience renouvelée prend toute une vie. C’est sur ce double effort, et non sur la réalisation parfaite de celui-ci (Dieu seul est saint!) que nous trouverons la solidité requise pour aimer l’enfant à son tour.

 

Suivre le Christ dans la vie familiale

Cette année de la famille est aussi le 5e anniversaire de la publication d’Amoris Laetitia. Cette exhortation apostolique du pape François explique dans un style décomplexé les diverses demandes et inspirations à suivre en ce qui concerne le mariage et la vie familiale dans l’Église catholique et, plus généralement,  la vie familiale en 2021. Nous pouvons nous y référer encore aujourd’hui afin de mieux comprendre par quels chemins le Christ nous invite à le suivre au sein de la vocation au mariage et à la famille. Le Seigneur nous offre un beau chemin de sanctification et, par sa grâce jumelée à nos efforts, chacune de nos familles peut participer à sa création en toute joie et en tout amour. 

 

L’année de la famille commence le 19 mars 2021 et se terminera le 26 juin 2022 avec la 10e rencontre mondiale des familles à Rome. Trouvez des informations supplémentaires sur les événements de l’année ‘Amoris Laetitia’ ici

Semaine des soeurs catholiques: un message du père Fogarty

La semaine du 8 au 14 mars, nous célébrons la Semaine des soeurs catholiques!

L’objectif de cette semaine est de faire rayonner une lumière sur la spiritualité, la mission et le sens de la communauté des femmes consacrées, ces femmes courageuses qui répandent partout l’Évangile en aimant leur prochain en acte et en vérité.

Ici à Sel + Lumière, nous comptons de nombreuses soeurs catholiques ainsi que leurs congrégations parmi nos amis et nos sources de soutien.

Pour l’occasion, le père Fogarty, notre PDG, tient à transmettre sa reconnaissance et celle de Sel + Lumière à toutes les soeurs qui nous soutiennent et nous écoutent:

Saint Grégoire de Narek: mystique et docteur de l’Église

(Photo: combinaison de deux images de Wikimédia Commons)


Ce 27 février, saint Grégoire de Narek est fêté pour la première fois le dans le calendrier romain. La congrégation pour le Culte Divin a annoncé le 2 février dernier qu’en même temps que deux autres docteurs de l’Église, Hildegarde von Bingen et Jean d’Avila, le saint arménien aura une mémoire facultative au calendrier romain. Cela implique non seulement une modification des calendriers liturgiques, mais aussi une intégration encore plus forte de la figure et des enseignements de saint Grégoire de Narek dans la vie de l’Église universelle. 

L’Église arménienne

Ce saint fait a priori partie de l’église apostolique arménienne. Celle-ci est une église autocéphale, c’est-à-dire dont la théologie et l’ecclésiologie relève d’un nombre limité de conciles oecuméniques et qui est totalement indépendante de l’Église catholique. Elle est par ailleurs distincte de l’Église orthodoxe, en raison du statut plus particulier accordé au patriarche oecuménique de Constantinople et à la reconnaissance des sacrements de l’Église orthodoxe par l’Église catholique romaine. 

L’Église arménienne est souvent appelée pré-chalcédonienne au yeux de l’Église catholique, car c’est suite au Concile de Chalcédoine en 451 que l’Église arménienne tient pour la première fois un concile à part, le Concile de Dvin en 506, où les positions christologiques chalcédoniennes sont rejetées. Contrairement à l’Église catholique qui a défini dogmatiquement la double nature du Christ, à la fois tout à fait homme et tout à fait Dieu, l’Église arménienne a tendu à reconnaître davantage la nature humaine du Christ, quoique leur théologie connaisse des nuances à ce sujet depuis. 

Saint Grégoire de Narek: poète et mystique

Ce saint arménien a vécu entre environ 945 et 1010 dans la province de Vaspourakan en Arménie historique, aujourd’hui située en Turquie. Il est élevé par son père, un évêque et théologien. Il passe toute sa vie au monastère de Narek et devient prêtre, puis vardapet, c’est-à-dire un supérieur de monastère très instruit en théologie, et enfin enseignant. 

Il contribue énormément à la liturgie arménienne par ses poèmes mystiques, rassemblés dans plusieurs recueils dont les Élégies sacrées, connues aussi sous le nom de Livre des Lamentations ou des Prières. Il a écrit beaucoup sur Marie, et a ainsi préfiguré certains dogmes mariaux tels que l’Immaculée Conception, dont la croyance fut seulement affirmée au Concile de Trente, quelque 800 ans plus tard, et le dogme par Pie IX en 1854. 

Considéré comme la figure la plus influente de la source de la Renaissance littéraire arménienne à lui seul, il a écrit de la poésie mystique inspirante à la fois d’être innovante d’un point de vue stylistique. En voici un exemple:

Ce n’est pas selon l’étroitesse de l’esprit humain
que je demande pardon,
mais selon ta plénitude inépuisable,
ô Sauveur Jésus Christ,
que j’implore ta clémence.

Moi qui fus créé par toi,
moi qui fus sauvé par toi,
moi qui fus l’objet de tant de sollicitude,
Ah ! que la blessure du péché,
invention de l’Accusateur,
ne me perde pas pour toujours !
        –   Tiré du poème 18 du Livre des Lamentations

Plusieurs des textes de saint Grégoire de Narek sont intégrés à la liturgie arménienne, ce qui montre l’importance de sa contribution dans l’ensemble des communautés chrétiennes arméniennes.  

Les docteurs de l’Église mis à l’honneur

En avril 2015, le pape François le nomme 36e docteur de l’Église, le second à venir d’une Église orientale. Il est très significatif que le pape François ait nommé saint Grégoire de Narek docteur de l’Église. Ce rôle, attribué à un petit nombre de saints, marque la valeur théologique des enseignements du docteur en question. Parmi les autres docteurs, nous comptons autant de figures notables que saint Thomas d’Aquin, sainte Thérèse d’Avila, saint Augustin et bien d’autres. Leurs écrits et enseignements sont ainsi considérés particulièrement importants pour comprendre la foi et la vie de l’Église. 

Pour ce qui est de la mise au calendrier liturgique de trois nouvelles mémoires facultatives, la congrégation pour le Culte Divin souligne l’importance du lien entre connaissance et liturgie: 

«La sainteté s’allie à la connaissance, qui est l’expérience du mystère de Jésus-Christ, inextricablement liée au mystère de l’Église. Ce lien entre la sainteté et la compréhension des choses à la fois divines et humaines brille d’une manière toute particulière chez ceux qui ont été honorés du titre de « Docteur de l’Église« .»

Nous pouvons nous réjouir que les figures dont la raison a été particulièrement éclairée par leur foi en Dieu fassent davantage irruption dans notre vie de prière quotidienne. Saint Grégoire de Narek  montre en particulier un côté unique de l’Église. Ayant plongé son âme dans la poésie, il manifeste l’étendue de la beauté que Dieu, lui-même maître de la Parole, rend accessible à l’humanité. La présence de ce saint parmi nous montre bien comment le Seigneur choisit de partager avec nous ses dons, et nous invite à participer à la riche aventure de la sainteté.

 

Le Carême à l’ère numérique

(Photo: courtoisie de Pixabay)

Cette année, dans son homélie du Mercredi des cendres le Pape a prononcé une parole très évocatrice: Le voyage du Carême est un exode, un exode de l’esclavage à la liberté. Quelle formes d’esclavage pouvons-nous vivre aujourd’hui, alors que les droits et libertés de chacun sont reconnus et la communication est sans limites? La réponse se trouve à même certaines servitudes cachées, certaines tendances subtiles de notre époque qui nous affectent tous à certains degrés. Si l’ère du numérique nous a apporté un grand progrès, elle a aussi eu des conséquences sur notre contact avec Dieu et sa création. 

Les tentations numériques

Si nous pouvions mettre tout notre temps à nous rapprocher de Dieu, en évitant toute forme de distraction, nous pourrions goûter plus profondément à l’expérience de son Amour inconditionnel. Déjà, en étant marqués par le péché, nous avons toutes sortes de tentations qui nous éloignent naturellement de cette relation privilégiée. Nous tombons dans de nombreux excès d’orgueil, de gourmandise, d’avarice, etc. 

Il existe cependant des sources de distraction qui sont propres à notre époque, qui stimulent notre sens de la récompense instantanée: les téléphones intelligents, les jeux électroniques et les médias sociaux. Ayant émergé comme des outils permettant de faciliter la communication et le loisir, ces technologies se sont vite avérées être des sources de distraction sans fond qui absorbent chaque once d’attention que nous possédons. 

De plus, les médias sociaux affectent particulièrement l’image personnelle de nombreux adolescents et adolescentes. Au moment de la transformation physique la plus importante de leur vie, ceux-ci trouvent des millions de personnes auxquelles se comparer et qui sont susceptibles de juger leur apparence. Les réseaux sociaux offrent l’illusion d’une valeur quantifiée de son image corporelle et personnelle. Le nombre de ‘j’aime’ et le nombre d’abonnés ne sont en fait qu’un autre appel à s’enorgueillir. 

En d’autres termes, l’ère numérique semble être une ère du jugement et du divertissement. Où est la place pour la conversion, pour le retour vers le Christ?

Jeûne à la manière numérique

Le jeûne du Carême est bien connu. Depuis les débuts de l’Église, un ensemble de pratiques de jeûne sont maintenues par les fidèles. Aujourd’hui, elles se sont considérablement adoucies, le vrai jeûne n’étant demandé par l’Église qu’au Mercredi des cendres et au Vendredi Saint, et ce, en excluant les enfants, adolescents, les personnes âgées ainsi que les femmes enceintes. Pendant le Carême, une sorte de jeûne mineur est encouragé, en plus de l’aumône et de la prière. C’est pourquoi certains arrêtent de consommer du chocolat ou de l’alcool. 

Fondamentalement, le jeûne se rapporte à l’alimentation, mais par analogie, nous pouvons entamer toutes sortes de jeûnes. Le principe est celui de la conversion. Nous cherchons, en temps de Carême, à nous tourner vers Dieu, à améliorer notre relation avec lui. Nous pouvons difficilement faire cela si nous nous laissons toujours distraire par les réseaux sociaux, la télévision, et les jeux électroniques. 

Un jeûne numérique est peut-être le jeûne le plus profitable pour nombreux d’entre nous. Évidemment, la pandémie ne permet pas un jeûne numérique total, mais on peut tout de même tenter de diminuer notre temps d’écran pour se rapprocher de Dieu et lui offrir des  temps de silence.

Retour vers Dieu

L’origine latine de divertissement est diverto, se détourner de, qui exprime l’opposé de converto, se tourner vers, la racine du mot conversion. Ces deux mouvements très simples nous permettent de comprendre l’enseignement du Pape selon lequel le Carême est un voyage de retour vers Dieu, en même temps d’être un exode de l’esclavage à la liberté. 

Nous pouvons même voir que le passage de l’esclavage vers la liberté est un voyage vers Dieu, car Dieu est le seul à pouvoir nous rendre véritablement libre. En se rapprochant de lui, notre compréhension de la liberté s’aiguise et nous en donne une définition plus complète et précise. Non plus comme la « liberté » de faire n’importe quoi, mais plutôt notre capacité à rechercher et faire le bien.

Quel est alors notre esclavage? L’esclavage est celui du péché certes, mais ce dernier prend des formes diverses pour chacun. De mon côté, la vie numérique, les réseaux sociaux plus généralement, m’éloignent souvent de Dieu. C’est pourquoi c’est un jeûne numérique que j’entame. Quoique le Christ ou les Pères de l’Église n’aient pas présagé l’arrivée de notre monde virtuel, ils nous avaient déjà donné les principes pour en détecter le vice inhérent.

Rester en contact

Il existe une autre forme de communication qui, elle, est grandement utile à notre foi: la prière. Elle implique des choses que l’on a tendance à fuir: le silence et l’arrêt. Occuper chaque seconde avec un bruit ou une image est dangereux, car on passe ainsi à côté de chaque opportunité d’écouter l’Esprit Saint et de rendre grâce à Dieu. Le Carême est ainsi une chance inouïe d’affronter le silence, laisser de côté les tablettes et offrir notre temps “d’ennui” à Dieu pour que, transfigurés avec Lui, nous vivions chaque instant dans toute sa beauté et sa force.

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