Intention de prière du pape Léon pour décembre 2025

Rejoignez-nous dans la prière pour les intentions qui nous ont été confiées par le pape Léon.
Pour décembre 2025, nous nous joignons au Saint-Père pour prier pour les chrétiens qui vivent dans des contextes de conflit :

Prions pour que les chrétiens qui vivent dans des contextes de guerre ou de conflit, en particulier au Moyen-Orient, soient des semences de paix, de réconciliation et d’espoir.

Écoutez également la Video du Pape sur les intentions de décembre.

Prions pour que les chrétiens qui vivent dans des contextes de guerre ou de conflit, en particulier au Moyen-Orient, soient des semences de paix, de réconciliation et d’espoir.

Dieu de paix,
toi qui, par le sang de ton Fils,
as réconcilié le monde avec toi,
nous te prions aujourd’hui pour les chrétiens
qui vivent au milieu des guerres et des violences.

Même plongés dans la douleur,
qu’ils ne cessent jamais de percevoir la douce bonté de ta présence
et la prière de leurs frères et sœurs dans la foi.

Car ce n’est qu’en toi,
et fortifiés par les liens fraternels,
qu’ils peuvent devenir semences de réconciliation,
bâtisseurs d’espérance, dans les gestes les plus simples comme dans les plus grands,
capables de pardonner et d’aller de l’avant,
de jeter des ponts,
et de rechercher la justice avec miséricorde.

Seigneur Jésus,
toi qui as appelé bienheureux
ceux qui œuvrent pour la paix,
fais de nous tes instruments de paix,
même là où l’harmonie semble impossible.

Esprit Saint,
source d’espérance dans les heures les plus sombres,
soutiens la foi de ceux qui souffrent et affermis leur espérance.
Ne permets pas que nous tombions dans l’indifférence,
et fais de nous des artisans d’unité, à l’image de Jésus.

Amen

Prière quotidienne

Vous pouvez accompagner l’intention de prière du Pape par cette prière d’offrande quotidienne:

Dieu, notre Père, je t’offre toute ma journée.

Je t’offre mes prières, pensées,
paroles, actions, joies
et souffrances en union avec
ton Fils Jésus-Christ
qui continue à s’offrir à toi
dans l’Eucharistie pour le salut du monde.

Que l’Esprit Saint
qui a guidé Jésus,
soit mon guide et ma force
aujourd’hui pour que je puisse témoigner de ton amour.

Avec Marie,
la mère du Seigneur et de l’Église,
je prie spécialement aux intentions
que le Saint-Père recommande
à la prière de tous les fidèles pour ce mois.

Pour en apprendre plus sur l’Apostolat de la Priere, visitez le site du Réseau Mondial de la Prière.

 

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Intention de prière du pape Léon XIV pour novembre 2025

Rejoignez-nous dans la prière pour les intentions qui nous ont été confiées par le pape Léon XIV.
Pour novembre 2025, nous nous joignons au Saint-Père pour prier pour les personnes qui luttent contre des pensées suicidaires :

Prions pour que les personnes qui luttent contre des pensées suicidaires trouvent dans leur communauté le soutien, l’attention et l’amour dont elles ont besoin, et s’ouvrent à la beauté de la vie.

Écoutez également la Video du Pape sur les intentions de novembre.

Prions pour que les personnes qui luttent contre des pensées suicidaires trouvent dans leur communauté le soutien, l’attention et l’amour dont elles ont besoin, et s’ouvrent à la beauté de la vie.

Seigneur Jésus,
Toi qui invites ceux qui sont épuisés et accablés
à venir à toi et à trouver le repos dans ton Cœur,
nous te confions en ce mois toutes les personnes
qui vivent dans les ténèbres et le désespoir,
en particulier celles qui luttent
contre des pensées suicidaires.

Qu’elles trouvent toujours une communauté
qui les accueille, les écoute et les accompagne.
Donne à chacun de nous un cœur attentif et compatissant,
capable d’apporter réconfort et soutien,
y compris avec l’aide professionnelle nécessaire.

Apprends-nous à leur être proches, avec respect et tendresse,
à panser les blessures, tisser des liens et ouvrir des horizons.
Ensemble, puissions-nous redécouvrir que la vie est un don,
qu’il y a encore de la beauté et du sens,
même au cœur de la douleur et de la souffrance.

Nous savons bien que ceux qui te suivent
ne sont pas à l’abri de la tristesse ni du désespoir.

Fais-nous toujours sentir ton amour,
afin que, dans ta proximité,
nous reconnaissions et annoncions à tous l’amour infini du Père,
qui nous prend par la main
et renouvelle notre confiance dans la vie que tu nous donnes.

Amen.

 

Prière quotidienne

Vous pouvez accompagner l’intention de prière du Pape par cette prière d’offrande quotidienne:

Dieu, notre Père, je t’offre toute ma journée.

Je t’offre mes prières, pensées,
paroles, actions, joies
et souffrances en union avec
ton Fils Jésus-Christ
qui continue à s’offrir à toi
dans l’Eucharistie pour le salut du monde.

Que l’Esprit Saint
qui a guidé Jésus,
soit mon guide et ma force
aujourd’hui pour que je puisse témoigner de ton amour.

Avec Marie,
la mère du Seigneur et de l’Église,
je prie spécialement aux intentions
que le Saint-Père recommande
à la prière de tous les fidèles pour ce mois.

Pour en apprendre plus sur l’Apostolat de la Priere, visitez le site du Réseau Mondial de la Prière.

 

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Intention de prière du pape Léon pour octobre 2025

Rejoignez-nous dans la prière pour les intentions qui nous ont été confiées par le pape Léon.
Pour octobre 2025, nous nous joignons au Saint-Père pour prier pour les croyants des différentes traditions religieuses :

Prions pour que les croyants des différentes traditions religieuses puissent travailler ensemble pour défendre et promouvoir la paix, la justice et la fraternité humaine.

Écoutez également la Video du Pape sur les intentions de octobre.

Prions pour que les croyants de différentes traditions religieuses travaillent ensemble afin de défendre et de promouvoir la paix, la justice et la fraternité humaine.

Seigneur Jésus,
Toi qui es un en la diversité
et qui poses un regard d’amour sur chaque personne,
aide-nous à nous reconnaître comme frères et sœurs,
appelés à vivre, prier, travailler et rêver ensemble.

Nous vivons dans un monde plein de beauté,
mais aussi blessé par de profondes divisions.
Parfois, les religions, au lieu de nous unir,
deviennent une cause de confrontation.

Donne-nous ton Esprit pour purifier notre cœur,
afin que nous reconnaissions ce qui nous unit
et qu’à partir de là, nous réapprenions à écouter
et à collaborer sans détruire.

Que les exemples concrets de paix,
de justice et de fraternité dans les religions
nous inspirent à croire qu’il est possible de vivre
et de travailler ensemble, au-delà de nos différences.

Que les religions ne soient pas utilisées
comme des armes ou des murs,
mais qu’elles soient vécues comme des ponts et une prophétie :
rendant crédible le rêve du bien commun,
accompagnant la vie, soutenant l’espérance
et devenant le levain de l’unité dans un monde fragmenté.

Amen.

 

Prière quotidienne

Vous pouvez accompagner l’intention de prière du Pape par cette prière d’offrande quotidienne:

Dieu, notre Père, je t’offre toute ma journée.

Je t’offre mes prières, pensées,
paroles, actions, joies
et souffrances en union avec
ton Fils Jésus-Christ
qui continue à s’offrir à toi
dans l’Eucharistie pour le salut du monde.

Que l’Esprit Saint
qui a guidé Jésus,
soit mon guide et ma force
aujourd’hui pour que je puisse témoigner de ton amour.

Avec Marie,
la mère du Seigneur et de l’Église,
je prie spécialement aux intentions
que le Saint-Père recommande
à la prière de tous les fidèles pour ce mois.

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Homélie Du Cardinal Giovanni Battista Re – Messe pour l’élection du Pontife romain

La messe pour l’eléction du Pontife Romain de la Basilique Saint-Pierre au Vatican. Droits réservés à Sel + Lumière Médias

Ce mercredi 7 mai 2025, alors que le conclave s’apprête à élire le 267ᵉ successeur de saint Pierre, le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux, a présidé la messe solennelle « Pro Eligendo Romano Pontifice » en la basilique Saint-Pierre. Dans son homélie, il a appelé les cardinaux électeurs à invoquer l’Esprit Saint avec ferveur, soulignant que « prier, en invoquant l’Esprit Saint, est la seule attitude juste qui convienne » face à cette responsabilité exceptionnelle.

Pour suivre aussi notre couverture du conclave et l’interrègne papal visitez notre page : https://slmedia.org/fr/papaute

Lisez le texte intégral de l’homélie du cardinal Battista Re ci-dessous :

HOMÉLIE DU CARDINAL GIOVANNI BATTISTA RE
DOYEN DU COLLÈGE CARDINALICE

Basilique Saint-Pierre
Mercredi 7 mai 2025

 

On lit dans les Actes des Apôtres qu’après l’Ascension du Christ au ciel, et dans l’attente de la Pentecôte, tous étaient assidus à la prière avec Marie, la Mère de Jésus (cf. Ac 1, 14).

C’est exactement ce que nous faisons nous aussi, peu avant le début du Conclave, sous le regard de la Vierge Marie placée à côté de l’autel, en cette Basilique qui s’élève sur la tombe de l’Apôtre Pierre.

Nous sentons que tout le peuple de Dieu est uni à nous, avec sa foi, son amour pour le Pape et son attente confiante.

Nous sommes ici pour invoquer l’aide de l’Esprit Saint, pour implorer sa lumière et sa force afin que soit élu le Pape dont l’Église et l’humanité ont besoin en ce tournant si difficile et si complexe de l’histoire.

Prier, en invoquant l’Esprit Saint, est la seule attitude juste qui convienne, alors que les Cardinaux électeurs se préparent à un acte de la plus haute responsabilité humaine et ecclésiale, et à un choix d’une importance exceptionnelle ; un acte humain pour lequel toute considération personnelle doit être abandonnée, en n’ayant que le Dieu de Jésus-Christ et le bien de l’Église et de l’humanité dans l’esprit et dans le cœur.

Dans l’Évangile qui a été proclamé, résonnent des paroles qui nous conduisent au cœur du message suprême, le testament de Jésus, remis à ses apôtres le soir de la Cèn au Cénacle : « Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15, 12). Afin de préciser ce « comme je vous ai aimés » et indiquer jusqu’où doit aller notre amour, Jésus ajoute : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 13).

C’est le message d’amour que Jésus définit comme un “nouveau” commandement. Nouveau parce qu’il transforme en positif et élargit considérablement l’avertissement de l’Ancien Testament qui disait : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ».

L’amour que Jésus révèle ne connaît pas de limites et doit caractériser les pensées et l’action de tous ses disciples qui doivent toujours, dans leur comportement, manifester un amour authentique et s’engager à construire une nouvelle civilisation, celle que Paul VI a appelée “civilisation de l’amour”. L’amour est la seule force capable de changer le monde.

Jésus nous a donné l’exemple de cet amour au début de la dernière Cène par un geste surprenant : Il s’est abaissé au service des autres, lavant les pieds des apôtres, sans discrimination, n’excluant pas Judas qui allait le trahir.

Ce message de Jésus fait écho à ce que nous avons entendu dans la première lecture de la messe, où le Prophète Isaïe nous a rappelé que la qualité fondamentale des pasteurs est l’amour jusqu’au don total de soi.

Les textes liturgiques de cette célébration eucharistique nous invitent donc à l’amour fraternel, à l’aide mutuelle et à l’engagement en faveur de la communion ecclésiale et de la fraternité humaine universelle. Parmi les tâches de chaque successeur de Pierre, il y a celle de faire grandir la communion : communion de tous les chrétiens avec le Christ ; communion des évêques avec le Pape ; communion des évêques entre eux. Il ne s’agit pas d’une communion autoréférentielle mais tendue vers la communion entre les personnes, les peuples et les cultures, soucieuse que l’Église soit toujours “maison et école de communion”.

L’appel est fort à maintenir l’unité de l’Église dans la voie tracée par le Christ aux Apôtres. L’unité de l’Église est voulue par le Christ ; une unité qui ne signifie pas uniformité, mais une communion solide et profonde dans la diversité, à condition de rester dans la pleine fidélité à l’Évangile.

Chaque Pape continue d’incarner Pierre et sa mission et représente ainsi le Christ sur terre ; il est le roc sur lequel l’Église est édifiée (cf. Mt 16, 18).

L’élection du nouveau Pape n’est pas une simple succession de personnes, mais c’est toujours l’Apôtre Pierre qui revient.

Les Cardinaux électeurs exprimeront leur vote dans la Chapelle Sixtine où, comme le dit la Constitution apostolique Universi dominici gregis, « tout concourt à nourrir la conscience de la présence de Dieu, devant lequel chacun devra un jour se présenter pour être jugé ».

Dans le Triptyque romain, le Pape Jean-Paul II souhaitait que, au moment de la grande décision à travers le vote, l’image imposante de Jésus Juge rappelle à chacun la grandeur de la responsabilité de remettre les “clés suprêmes” (Dante) entre de bonnes mains.

Prions pour que l’Esprit Saint, qui nous a donné au cours des cent dernières années une série de Pontifes vraiment saints et grands, nous donne un nouveau Pape selon le cœur de Dieu, pour le bien de l’Église et de l’humanité.

Prions pour que Dieu accorde à l’Église le Pape qui saura le mieux réveiller les consciences de tous ainsi que les énergies morales et spirituelles dans la société actuelle, caractérisée par de grands progrès technologiques mais qui tend à oublier Dieu.

Le monde d’aujourd’hui attend beaucoup de l’Église pour la sauvegarde de ces valeurs fondamentales, humaines et spirituelles, sans lesquelles la coexistence humaine ne pourra s’améliorer ni porter du bien aux générations futures.

Que la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église, intervienne par sa maternelle intercession, afin que l’Esprit Saint éclaire l’esprit des Cardinaux électeurs et les rende unanimes dans l’élection du Pape dont notre temps a besoin.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

Le prochain conclave expliqué : Traditions ancestrales, questions modernes

Pérugin, « La remise des clés ». Wikimedia Commons.

Vous êtes-vous déjà interrogé sur les règles d’un conclave ? Pourquoi seuls les cardinaux peuvent-ils voter ? Et que signifie le mot « conclave » ? Nous avons préparé une série de questions-réponses pour vous éclairer sur le processus d’élection du prochain pape. Nous avons également établi une chronologie de l’interrègne et du conclave à l’adresse suivante: slmedia.org/fr/blogue/conclave-chronologie.

1- Pourquoi seuls les cardinaux peuvent-ils voter lors d’un conclave et pourquoi doivent-ils avoir moins de 80 ans ?

Tous les cardinaux en règle âgés de moins de 80 ans sont éligibles et tenus de voter. S’ils ne sont pas en mesure de venir à Rome, ils doivent en expliquer la raison et obtenir l’autorisation du reste du Collège de rester chez eux (Universi Dominici Gregis # 38). Même dans ce cas, il est prévu qu’un cardinal électeur aille chercher les votes des cardinaux qui ont pu venir à Rome mais qui ne peuvent quitter la Casa Santa Marta pour cause de maladie ou de blessure (n° 67).

La limite d’âge de 80 ans est similaire à l’âge de la retraite obligatoire pour les évêques, qui est de 75 ans. Jean-Paul II a expliqué qu’elle découlait du « désir de ne pas ajouter au poids d’un âge aussi vénérable la charge supplémentaire de la responsabilité de choisir celui qui devra conduire le troupeau du Christ d’une manière adaptée aux besoins de l’époque » (préambule).

La limite d’âge signifie que ni le doyen du Collège, le cardinal Re, ni le sous-doyen, le cardinal Leonardo Sandri, ne sont autorisés à participer aux sessions de vote elles-mêmes, bien qu’ils puissent certainement prendre part aux Congrégations générales et à d’autres préparatifs. Par ailleurs, le cardinal Re a présidé avec émotion les funérailles du pape François, il y a prononcé l’homélie, et il présidera la messe Pro Eligendo Romano Pontifice. Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du pape François, présidera les séances de vote du conclave.

La raison pour laquelle seuls les cardinaux peuvent voter est un peu plus obscure. Elle remonte à d’anciennes traditions selon lesquelles l’évêque de Rome était élu par un synode représentatif des principaux clercs et laïcs de la ville. Ces synodes électoraux peuvent être désordonnés, voire très politiques. Les empereurs, les rois et d’autres dirigeants civils exerçaient une influence considérable sur l’élection afin d’obtenir le candidat le plus favorable à leurs intérêts. Au Moyen Âge, la papauté était peut-être devenue la plus grande puissance de la politique européenne, de sorte que l’élection du candidat préféré d’un souverain faisait de la papauté un véritable enjeu politique.

Pour protéger le caractère sacré de la fonction, des réformes ont été entreprises au fil du temps. En 1059, le pape Nicolas II a décrété que seuls les cardinaux pouvaient élire le Pape – à l’origine, seuls les cardinaux-évêques. En 1179, le pape Alexandre III a étendu le vote à tous les cardinaux et exigé une majorité des deux tiers. Cette règle s’applique encore aujourd’hui.

Malgré toutes ces réformes, un conclave reste un type de synode représentatif. Le mot « cardinal » vient du latin cardo, qui signifie charnière d’une porte ou d’une armoire. Ainsi, le diocèse de Rome « tourne » grâce à ce clergé, ainsi qu’à l’apport des évêques des diocèses environnants. C’est pourquoi tous les cardinaux du monde, en plus de leur ministère d’évêque diocésain, de préfet de dicastère ou autre, sont soit des « cardinaux-diacres » ou des « cardinaux-prêtres » honoraires d’une paroisse de Rome, soit des « cardinaux-évêques » d’un diocèse voisin. Par exemple, le cardinal Gérald Cyprien Lacroix est archevêque de Québec et cardinal prêtre de San Giuseppe, une paroisse du quartier de Aurelio à Rome. La communauté paroissiale elle-même est dirigée par un curé et un clergé assistant incardiné dans le diocèse de Rome. Tout cela signifie que le Collège des cardinaux continue d’être, au moins nominalement, le principal clergé de la ville ! La papauté étant un ministère mondial, il est important que les cardinaux élus soient aussi représentatifs que possible de l’Église mondiale. Pour ce conclave, les électeurs viennent de 72 pays du monde entier, représentant tous les continents et toutes les régions.

Pour plus d’informations sur le Collège des cardinaux, y compris une brève biographie de chaque membre du Collège, consultez cette page du site web du Vatican.

 

2 – Seuls les cardinaux de moins de 80 ans peuvent-ils être élus, Pape ?

En fait, la seule condition est qu’ils puissent être consacrés en tant qu’évêque. Autrement dit, tout homme catholique non marié âgé de 35 ans et plus peut être élu Pape ! Bien entendu, l’élection d’un autre cardinal élu est une convention si solide qu’elle n’a jamais été rompue depuis près de 650 ans. Le dernier non cardinal à avoir été élu est l’archevêque Bartolomeo Prignano de Bari en 1378, qui est devenu le pape Urbain VI. Le dernier non-évêque à avoir été élu est le diplomate papal et prêtre camaldule, le cardinal Bartolomeo Alberto Cappellari. (À son époque, les membres du clergé de la Curie et du corps diplomatique n’étaient pas toujours ordonnés évêques, même s’ils étaient élevés au rang de cardinal). Il fut ordonné évêque et devint le pape Grégoire XVI en 1831.

 

3- Pourquoi parle-t-on de « Conclave » ?

Le mot vient du latin cum clave, qui signifie « avec une clé ». Il fait référence au fait que les cardinaux sont littéralement enfermés à l’intérieur de la chapelle Sixtine pour voter. 

À l’origine, c’était un moyen d’encourager les électeurs à prendre une décision plus rapide, comme pour leur dire : « Vous ne pouvez pas sortir avant d’avoir choisi quelqu’un ! ». Le pape Grégoire X a instauré cette règle en 1274 : les cardinaux avaient mis trois ans à l’élire en 1271, et il voulait s’assurer que cela ne se reproduise plus jamais ! En outre, le verrouillage des portes a permis de limiter – mais pas d’exclure totalement – l’influence des rois et autres dirigeants civils sur l’élection, à une époque où la papauté était le plus grand pouvoir de la politique européenne.

C’est 850 ans plus tard, que la règle est plus conceptuelle que littérale, bien que la porte soit effectivement verrouillée pendant les sessions de vote et qu’il soit « expressément interdit aux cardinaux électeurs, pendant toute la durée de l’élection, de recevoir des journaux ou des périodiques de quelque nature que ce soit, d’écouter la radio ou de regarder la télévision » (n° 57). En 2025, cela inclut aussi clairement les smartphones et l’accès à l’internet. À mon avis, cum clave signifie également le secret que les cardinaux élus sont tenus, par serment, de respecter pendant et après le Conclave, et la liberté de l’Église de discerner la volonté de Dieu, à l’écart du gain personnel et des intérêts politiques séculiers.

Je parlerai de la politique d’un Conclave dans un autre article. Pour l’instant, abordons une question complémentaire :

 

4- Pourquoi tous ces secrets ?

Nous aimons les bons drames politiques, même si le processus de vote d’un conclave est en fait assez répétitif. Hélas, les cardinaux  et les assistants (cuisiniers, agents d’entretien et personnel médical) sont tenus, sous peine d’excommunication, de ne pas divulguer les détails concernant les totaux des votes, les blocs de vote, les discussions et les débats pendant le conclave. 

Il est vrai que les journalistes sont souvent en mesure de reconstituer les événements en émettant des hypothèses fondées sur les opinions exprimées publiquement par les cardinaux, sur les informations générales fournies par le Bureau de presse du Saint-Siège, comme les thèmes des Congrégations générales, et avec l’aide de quelques sources anonymes. Cependant, une fois le Conclave terminé et le nouveau Pape présenté à l’Église, le Collège s’engage à présenter une démonstration unie de soutien au nouveau Pape. Plus important encore, il s’engage à tenir compte de l’avertissement de Saint Paul de « s’efforcer de maintenir l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » (Ephésiens 4:3). Les commentaires et les descriptions de divisions au sein du Conclave, aussi exacts soient-ils, risquent de saper ce soutien.  

 

5- Comment puis-je me tenir au courant de toutes les nouvelles et de tous les événements de l’Interrègne et du Conclave ?

Rendez-vous sur slmedia.org/fr/papaute pour tous nos reportages à Rome, y compris les messes novendiales en mémoire du pape François, les préparatifs du conclave et la messe d’inauguration du nouveau Pape. Découvrez également le prochain épisode de notre série spéciale « Entre deux pontificats : un pèlerinage d’espérance » dès maintenant !

Le conclave papal : Chronologie

Alors que nous continuons à recommander notre cher pape François dans les bras de Dieu, les catholiques du monde entier ont une autre responsabilité à assumer à partir du 7 mai : l’élection d’un nouveau souverain pontife.

Oui, vous avez bien lu. Vous aussi avez un rôle essentiel à jouer dans le prochain conclave : Prier. Vous êtes appelé.es à vous réunir avec votre famille, vos ami.es et vos paroissiens, paroissiennes et à consacrer du temps à vos prières personnelles pour exprimer à Dieu votre espérance, vos rêves, vos inquiétudes et vos préoccupations concernant l’avenir du peuple de Dieu. 

Vous êtes appelé.es à demander à l’Esprit Saint de donner au Collège des cardinaux une nouvelle dose de courage, de sagesse et de joie afin de choisir notre prochain Pape.

Cependant, vous vous demandez peut-être ce que font les cardinaux. Voici une chronologie pour vous aider à le découvrir !

 

Quel est le processus du conclave ?

Les conclaves des Papes sont régis par la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis de 1996 de saint Jean-Paul II, que le pape Benoît XVI a révisée en 2007 et en 2013. Elle établit des règles très précises et exactes (comme l’aspect des cartes de vote ! Voir n° 65) pour s’assurer que le résultat est clair et universellement reconnu.

Voici ce qui se passe à Rome, selon ces règles et le calendrier général :

  • 21 avril : le pape François meurt ; l’ensemble du Collège des cardinaux est convoqué à Rome et tous s’installent à la Casa Santa Marta.
  • 22 avril : les cardinaux prêtent serment de discrétion et commencent à se réunir quotidiennement pour prier, apprendre à se connaître, discuter et superviser les affaires de l’Église, ce qu’on appelle les « Congrégations générales ». Les cardinaux âgés de plus de 80 ans participent à ces réunions.
  • Du 23 avril au 6 mai : Deuil du pape François : mise en bière, funérailles, inhumation et messes de Novendiali. Les Congrégations générales se poursuivent.
  • Le conclave débute le 7 mai.

 

Le Conclave

Le 7 mai : 

  • Le matin, le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux, préside la messe votive Pro Eligendo Romano Pontifice « pour l’élection du Pontife romain » à la basilique Saint-Pierre.
  • En après-midi, les cardinaux électeurs – tous les cardinaux présents et en règle âgés de moins de 80 ans – passent de la chapelle Pauline à la chapelle Sixtine pendant que le chœur chante la litanie des saints.
  • Les électeurs prêtent à nouveau le serment de discrétion et s’assoient à la place qui leur a été assignée. Mgr Diego Ravelli, le maître des célébrations liturgiques papales, déclare Extra omnes (littéralement « tout le monde dehors ! ») et verrouille la porte de la chapelle Sixtine pour la première session de vote. Le cardinal Raniero Cantalamessa, 90 ans, prédicateur émérite de la Maison pontificale, désigné au préalable prononce une méditation « sur le grave devoir qui leur incombe et donc sur la nécessité d’agir avec une intention droite pour le bien de l’Église universelle » (n° 52). Le cardinal Cantalamessa et l’archevêque Ravelli sont les seuls non-électeurs autorisés à rester dans la chapelle Sixtine. 

Séances de vote :

  • Les électeurs inscrivent le nom de leur choix sur leur bulletin de vote en papier.
  • Un à un, ils présentent leur bulletin aux scrutateurs (tirés au sort parmi les membres du collège).
  • Les votes sont lus et comptés un par un.
  • Les réviseurs (également tirés au sort) vérifient les bulletins et confirment les votes.

« Pour que l’élection du Pontife romain soit valide, il faut au moins deux tiers des voix, calculées sur la base du nombre total d’électeurs présents et votants » (n° 62).

À l’heure où nous écrivons ces lignes, cela signifie que 89 voix sont nécessaires pour une élection. Tout homme catholique célibataire âgé de 35 ans ou plus est éligible. Toutefois, les seuls Papes qui ont été élus au cours des 650 dernières années étaient eux-mêmes des cardinaux-électeurs.

S’il n’y a pas d’élection valide, les bulletins de vote sont brûlés à l’aide de produits chimiques : 

  • Les bulletins de vote sont brûlés avec des produits chimiques pour produire une fumée noire dans la cheminée de la chapelle Sixtine : la foule de la place Saint-Pierre soupire.
  • Les électeurs procèdent immédiatement à un second tour de scrutin, en répétant le processus ci-dessus.
  • Il y a jusqu’à quatre sessions de vote par jour, avec une pause pour le déjeuner après la deuxième session et une pause pour le soir après la quatrième session.
  • Cela dure trois jours, suivis d’une pause d’un jour, puis de sept autres séances de vote, d’une pause et d’un nouveau vote.

S’il y a une élection valide :

  • Le cardinal électeur le plus ancien (voir la question n° 3 ci-dessous) « demande le consentement de l’élu dans les termes suivants : Acceptez-vous votre élection canonique comme Souverain Pontife ? Et, dès qu’il a reçu le consentement, il lui demande : Sous quel nom veux-tu être appelé ? ». (Universi Dominici Gregis # 87).
  • Le nouveau Pape répond ! Le conclave est officiellement terminé, la chapelle Sixtine est ouverte et d’autres officiels sont invités à entrer.
  • Les cardinaux et d’autres personnes accueillent le nouveau Pape.
  • Les bulletins de vote sont brûlés avec des produits chimiques pour produire de la fumée blanche dans la cheminée de la chapelle Sixtine : la foule sur la place Saint-Pierre applaudit !
  • Le cardinal diacre le plus ancien annonce : « Habemus Papam » depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre.
  • Le nouveau Pape salue la foule et donne la bénédiction Urbi et Orbi.

Quelques jours plus tard :

  • Messe d’installation sur la place Saint-Pierre
  • Prise de possession de la basilique Saint-Jean-de-Latran, la cathédrale du diocèse de Rome

 

Homélie du cardinal Parolin pour le deuxième jour du Novendiali

Crédit photo : Vatican Media

Le dimanche de la Divine Miséricorde, 27 avril 2025, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du pape François, a présidé la messe et prononcé l’homélie pour le deuxième jour des Novendiali et le Jubilé des adolescents. Il a déclaré que le pape François « nous a rappelé que la “miséricorde” est le nom même de Dieu et que, par conséquent, personne ne peut mettre une limite à son amour miséricordieux avec lequel il veut nous élever et faire de nous des personnes nouvelles ».

Pour suivre aussi notre couverture du conclave et l’interrègne papal visitez notre page : https://slmedia.org/fr/papaute

Lisez le texte intégral de l’homélie du cardinal Parolin ci-dessous :

Homélie de Son Éminence le Card. Pietro Parolin
Dimance de la Divine Miséricorde, 27 avril 2025

Chers frères et sœurs,

Jésus ressuscité apparaît à ses disciples, alors qu’ils se trouvent dans le cénacle où ils se sont enfermés par peur, les portes verrouillées (Cf. Jn 20, 19). Leur état d’esprit est troublé et leur cœur est triste, car le Maître et le Pasteur qu’ils avaient suivi en abandonnant tout a été cloué sur la croix. Ils ont vécu des choses terribles et se sentent orphelins, seuls, perdus, menacés et sans défense.

L’image initiale que l’Évangile nous offre en ce dimanche peut aussi bien représenter l’état d’esprit de chacun de nous, de l’Église et du monde entier. Le Pasteur que le Seigneur a donné à son peuple, le pape François, a terminé sa vie terrestre et nous a quittés. La douleur de son départ, le sentiment de tristesse qui nous assaille, le trouble que nous ressentons dans notre cœur, le sentiment de désorientation : nous vivons tout cela, comme les apôtres affligés par la mort de Jésus.

Pourtant, l’Évangile nous dit que c’est précisément dans ces moments d’obscurité que le Seigneur vient à nous avec la lumière de la résurrection, pour éclairer nos cœurs. Le pape François nous l’a rappelé dès son élection et nous l’a répété souvent, en plaçant au centre de son pontificat cette joie de l’Évangile qui, comme il l’écrit dans Evangelii gaudium, « remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours » (n° 1).

La joie pascale, qui nous soutient à l’heure de l’épreuve et de la tristesse, est aujourd’hui quelque chose que l’on peut presque toucher sur cette place ; elle est surtout imprimée sur vos visages, chers jeunes et adolescents venus du monde entier pour célébrer le Jubilé. Vous venez de partout : de tous les diocèses d’Italie, d’Europe, des États-Unis, d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie, des Émirats arabes… Avec vous, le monde entier est vraiment présent !

Je vous adresse un salut particulier, avec le souhait que vous ressentiez l’étreinte de l’Église et l’affection du pape François, qui aurait tant souhaité vous rencontrer, vous regarder dans les yeux, passer parmi vous pour vous saluer.

Face aux nombreux défis auxquels vous êtes appelés à faire face – je pense, par exemple, à celui de la technologie et de l’intelligence artificielle qui caractérise particulièrement notre époque –, n’oubliez jamais d’alimenter votre vie avec la véritable espérance qui a le visage de Jésus Christ. Avec lui, rien ne sera trop grand ni trop difficile ! Avec lui, vous ne serez jamais seuls ni abandonnés à vous-mêmes, même dans les moments les plus difficiles ! Il vient à votre rencontre là où vous êtes, pour vous donner le courage de vivre, de partager vos expériences, vos pensées, vos dons, vos rêves, de voir dans le visage de ceux qui sont proches ou lointains un frère et une sœur à aimer, à qui vous avez tant à donner et tant à recevoir, pour vous aider à être généreux, fidèles et responsables dans la vie qui vous attend, pour vous faire comprendre ce qui a le plus de valeur dans la vie : l’amour qui comprend tout et espère tout (cf. 1 Co 13, 7).

Aujourd’hui, deuxième dimanche de Pâques, dimanche in Albis, nous célébrons la fête de la Miséricorde.

C’est précisément la miséricorde du Père, plus grande que nos limites et nos calculs, qui a caractérisé le magistère du pape François et son intense activité apostolique, ainsi que son désir ardent de l’annoncer et de la partager avec tous – l’annonce de la Bonne Nouvelle, l’évangélisation – qui a été le programme de son pontificat. Il nous a rappelé que “miséricorde” est le nom même de Dieu et que, par conséquent, personne ne peut mettre une limite à son amour miséricordieux par lequel Il veut nous relever et faire de nous des personnes nouvelles.

Il est important d’accueillir comme un trésor précieux cette indication sur laquelle le pape François a tant insisté. Et – permettez-moi de le dire – notre affection pour lui, qui se manifeste en ces heures, ne doit pas rester une simple émotion du moment ; nous devons accueillir son héritage et le faire devenir vie vécue, en nous ouvrant à la miséricorde de Dieu et en devenant nous aussi miséricordieux les uns envers les autres.

La miséricorde nous ramène au cœur de la foi. Elle nous rappelle que nous ne devons pas interpréter notre relation avec Dieu et notre appartenance à l’Église selon des catégories humaines ou mondaines, car la bonne nouvelle de l’Évangile est avant tout la découverte d’être aimé par un Dieu qui a des entrailles de compassion et de tendresse pour chacun de nous, indépendamment de nos mérites ; elle nous rappelle également que notre vie est tissée de miséricorde : nous ne pouvons nous relever après nos chutes et regarder vers l’avenir que si nous avons quelqu’un qui nous aime sans limites et qui nous pardonne. C’est pourquoi nous sommes appelés à nous engager à vivre nos relations non plus selon des critères calculateurs ou aveuglés par l’égoïsme, mais en nous ouvrant au dialogue avec l’autre, en accueillant ceux que nous rencontrons sur notre chemin et en pardonnant leurs faiblesses et leurs erreurs. Seule la miséricorde guérit et crée un monde nouveau, éteignant les feux de la méfiance, de la haine et de la violence : c’est le grand enseignement du pape François.

Jésus nous montre ce visage miséricordieux de Dieu dans sa prédication et dans les gestes qu’il accomplit ; et, comme nous l’avons entendu, en se présentant dans le Cénacle après sa résurrection, il offre le don de la paix et dit : « À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus » (Jn 20, 23). Ainsi, le Seigneur ressuscité établit que ses disciples, son Église, sont des instruments de miséricorde pour l’humanité, pour ceux qui désirent accueillir l’amour et le pardon de Dieu. Le pape François a été un témoin lumineux d’une Église qui se penche avec tendresse vers ceux qui sont blessés et les guérit avec le baume de la miséricorde ; et il nous a rappelé qu’il ne peut y avoir de paix sans la reconnaissance de l’autre, sans l’attention aux plus faibles et, surtout, il ne peut jamais y avoir de paix si nous n’apprenons pas à nous pardonner mutuellement, en utilisant entre nous la même miséricorde que Dieu a pour notre vie.

Frères et sœurs, en ce dimanche de la miséricorde, nous nous souvenons avec affection de notre bien-aimé Pape François. Ce souvenir est particulièrement vivant parmi les employés et les fidèles de la Cité du Vatican, dont beaucoup sont ici présents, et que je tiens à remercier pour le service qu’ils accomplissent chaque jour. À vous, à nous tous, au monde entier, le Pape François adresse son étreinte depuis le Ciel.

Nous nous confions à la Bienheureuse Vierge Marie, à laquelle Il était si pieusement attaché qu’Il a choisi de reposer dans la basilique Sainte-Marie-Majeure. Qu’Elle nous protège, intercède pour nous, veille sur l’Église, soutienne le cheminement de l’humanité dans la paix et la fraternité. Amen.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

Homélie lors la messe de funérailles du pape François

La messe de funérailles du pape François présidée par Son Éminence le cardinal Giovanni Battista Re, Doyen du Collège des cardinaux, sur la place Saint-Pierre. Crédit photo : Vatican Media

Le texte ci-dessous est publié tel qu’il a été communiqué par le Service de presse du Saint-Siège, sans modification, y compris l’homélie prononcée lors de la messe des funérailles du pape François.

Messe de funérailles du Pape François
Homélie de Son Éminence le Card. Giovanni Battista Re
Samedi, 26 avril 2025

Sur cette majestueuse place Saint-Pierre, où le pape François a célébré tant de fois l’Eucharistie et présidé de grandes rencontres au cours de ces 12 années, nous sommes rassemblés en prière autour de sa dépouille mortelle, le cœur triste, mais soutenus par les certitudes de la foi, qui nous assure que l’existence humaine ne s’achève pas dans la tombe, mais dans la maison du Père, dans une vie de bonheur qui ne connaîtra pas de crépuscule. 

Au nom du Collège des Cardinaux, je remercie cordialement chacun d’entre vous pour votre présence. Avec une profonde émotion, j’adresse un salut respectueux et mes vifs remerciements aux chefs d’État, aux chefs de gouvernement et aux délégations officielles venus de nombreux pays pour exprimer leur affection, leur vénération et leur estime envers le Pape qui nous a quittés. 

Le plébiscite des manifestations d’affection et de participation, que nous avons vu ces derniers jours après son passage de cette terre vers l’éternité, nous montre à quel point le pontificat intense du pape François a touché les esprits et les cœurs. 

Sa dernière image, qui restera gravée dans nos yeux et dans nos cœurs, est celle de dimanche dernier, jour de la solennité de Pâques, lorsque le pape François, malgré ses graves problèmes de santé, a voulu nous donner la bénédiction depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, puis est descendu sur cette place pour saluer depuis la papamobile découverte toute la foule venue assister à la messe de Pâques. 

Par notre prière, nous voulons maintenant confier l’âme du bien-aimé Pontife à Dieu, afin qu’Il lui accorde la félicité éternelle dans l’horizon lumineux et glorieux de son immense amour. La page de l’Évangile, où résonne la voix même du Christ interpellant le premier des Apôtres, nous éclaire et nous guide : “Pierre, m’aimes-tu plus que ceux-ci ?”. Et la réponse de Pierre fut immédiate et sincère : “Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime”. Et Jésus lui confia la grande mission : “Pais mes brebis”.  Ce sera là la tâche constante de Pierre et de ses successeurs, un service d’amour à la suite du Maître et Seigneur Jésus-Christ qui « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10, 45). 

Malgré sa fragilité dernière et sa souffrance, le pape François a choisi de suivre cette voie du don jusqu’au dernier jour de sa vie terrestre. Il a suivi les traces de son Seigneur, le bon Pasteur, qui a aimé ses brebis jusqu’à donner sa vie pour elles. Et il l’a fait avec force et sérénité, proche de son troupeau, l’Église de Dieu, en se souvenant de la phrase de Jésus citée par l’apôtre Paul : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20, 35). 

Lorsque le Cardinal Bergoglio a été élu le 13 mars 2013 par le Conclave pour succéder au pape Benoît XVI, il avait derrière lui des années de vie religieuse dans la Compagnie de Jésus et surtout il était enrichi par l’expérience de 21 ans de ministère pastoral dans l’archidiocèse de Buenos Aires, d’abord comme auxiliaire, puis comme coadjuteur et enfin, surtout, comme archevêque. 

La décision de prendre le nom de François est immédiatement apparue comme le choix d’un programme et d’un style sur lesquels il souhaitait fonder son pontificat, en cherchant à s’inspirer de l’esprit de saint François d’Assise. 

 Il a conservé son tempérament et sa manière de guider son troupeau, et a immédiatement imprimé sa forte personnalité dans la gouvernance de l’Église, en établissant un contact direct avec les individus et les populations, désireux d’être proche de tous, avec une attention particulière pour les personnes en difficulté, se dépensant sans compter, en particulier pour les plus démunis, les exclus. 

Il a été un pape parmi les gens, avec un cœur ouvert à tous. Il a également été un pape attentif à ce qui émergeait de nouveau dans la société et à ce que l’Esprit Saint suscitait dans l’Église. Avec son vocabulaire caractéristique et son langage riche en images et en métaphores, il a toujours cherché à éclairer les problèmes de notre temps par la sagesse de l’Évangile, en offrant une réponse à la lumière de la foi et en encourageant à vivre en chrétiens les défis et les contradictions de ces années de changements, qu’il aimait qualifier de “changement d’époque”. Il avait une grande spontanéité et une manière informelle de s’adresser à chacun, même aux personnes éloignées de l’Église. 

Riche de chaleur humaine et profondément sensible aux drames actuels, le pape François a véritablement partagé les angoisses, les souffrances et les espoirs de notre époque de mondialisation, et s’est dépensé pour réconforter et encourager chacun par un message capable de toucher le cœur des gens de manière directe et immédiate. 

Son charisme de l’accueil et de l’écoute, unis à une manière d’être en phase avec la sensibilité d’aujourd’hui, a touché les cœurs, cherchant à réveiller les énergies morales et spirituelles. 

Le primat de l’évangélisation a été le guide de son pontificat, diffusant, avec une empreinte missionnaire évidente, la joie de l’Évangile, qui a été le titre de sa première exhortation apostolique Evangelii gaudium. Une joie qui remplit de confiance et d’espérance le cœur de tous ceux qui se confient à Dieu. 

Le fil conducteur de sa mission a également été la conviction que l’Église est une maison pour tous, une maison dont les portes sont toujours ouvertes. Il a souvent utilisé l’image de l’Église comme “hôpital de campagne” après une bataille qui a fait de nombreux blessés ; une Église désireuse de prendre en charge avec détermination les problèmes des personnes et les grandes souffrances qui déchirent le monde contemporain ; une Église capable de se pencher sur chaque homme, au-delà de toute croyance ou condition, pour soigner ses blessures. 

Ses gestes et ses exhortations en faveur des réfugiés et des personnes déplacées sont innombrables. Son insistance à œuvrer en faveur des pauvres a également été constante. Il est significatif que le premier voyage du pape François ait été celui à Lampedusa, île symbole du drame de l’émigration avec des milliers de personnes noyées en mer. Dans la même ligne, il y a eu également le voyage à Lesbos, avec le patriarche œcuménique et l’archevêque d’Athènes, ainsi que la célébration d’une messe à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, à l’occasion de son voyage au Mexique. 

Parmi ses 47 voyages apostoliques intenses, celui qu’il a effectué en Irak en 2021, au péril de sa vie, restera particulièrement gravé dans les mémoires. Cette difficile visite apostolique a été un baume sur les plaies ouvertes du peuple irakien, qui a tant souffert des actes inhumains de Daech. 

Ce voyage a également été important pour le dialogue interreligieux, autre dimension importante de son œuvre pastorale. Avec sa visite apostolique de 2024 dans quatre pays d’Asie-Océanie, le pape a atteint “la périphérie la plus périphérique du monde”. 

Le pape François a toujours mis au centre l’Évangile de la miséricorde, soulignant à plusieurs reprises que Dieu ne se lasse pas de nous pardonner : Il pardonne toujours, quelle que soit la situation de celui qui demande pardon et revient sur le droit chemin. 

Il a voulu le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, afin de mettre en évidence que la miséricorde est “le cœur de l’Évangile”. 

Miséricorde et joie de l’Évangile sont deux mots clés du pape François. 

En opposition à ce qu’il a défini comme “la culture du déchet”, il a parlé de la culture de la rencontre et de la solidarité. Le thème de la fraternité a traversé tout son pontificat avec des accents vibrants. Dans la lettre encyclique Fratelli tutti, il a voulu faire renaître une aspiration mondiale à la fraternité, car nous sommes tous enfants du même Père qui est aux cieux. Il a souvent rappelé avec force que nous appartenons tous à la même famille humaine. 

En 2019, lors de son voyage aux Émirats arabes unis, le pape François a signé un document sur la “Fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune”, rappelant la paternité commune de Dieu. 

S’adressant aux hommes et aux femmes du monde entier, la lettre encyclique Laudato si’ a attiré l’attention sur les devoirs et la coresponsabilité envers notre maison commune. “Personne ne peut se sauver seul”. 

Face à la fureur des nombreuses guerres de ces dernières années, avec leurs horreurs inhumaines, leurs innombrables morts et destructions, le pape François n’a cessé d’élever la voix pour implorer la paix et appeler à la raison, à des négociations honnêtes afin de trouver les solutions possibles, car la guerre, disait-il, n’est que mort d’êtres humains, destruction de maisons, d’hôpitaux et d’écoles. La guerre laisse toujours le monde pire qu’il n’était auparavant : elle est toujours une défaite douloureuse et tragique pour tous. 

“Construire des ponts et non des murs” est une exhortation qu’il a répétée à plusieurs reprises et son service de foi en tant que Successeur de l’Apôtre Pierre a toujours été lié au service de l’homme dans toutes ses dimensions. 

En union spirituelle avec toute la Chrétienté, nous sommes nombreux ici à prier pour le pape François afin que Dieu l’accueille dans l’immensité de son amour. 

Le pape François avait l’habitude de conclure ses discours et ses rencontres en disant : “N’oubliez pas de prier pour moi”. 

Cher Pape François, nous te demandons maintenant de prier pour nous et que, du ciel, tu bénisses l’Église, bénisses Rome, bénisses le monde entier, comme tu l’as fait dimanche dernier depuis le balcon de cette basilique, dans une dernière étreinte avec tout le peuple de Dieu, mais aussi, idéalement, avec l’humanité qui cherche la vérité avec un cœur sincère et qui tient haut le flambeau de l’espérance. 

Pour une couverture complète du pontificat du pape François, y compris des documentaires originaux, des événements au Vatican, des visites apostoliques, des discours et d’autres articles, visitez https://slmedia.org/fr/pape-françois.

Pour suivre aussi notre couverture du conclave et l’interrègne papal visitez notre page https://slmedia.org/fr/papaute

 

Le pape François : Nécrologie

Le pape François : Nécrologie

« C’est ainsi que le nom est venu dans mon cœur : François d’Assise. Pour moi, il est l’homme de la pauvreté, l’homme de la paix, l’homme qui aime et protège la création. »

(Discours aux représentants des médias, 16 mars 2013)

Nous sommes profondément attristés par le décès de notre bien-aimé pape François, survenu le 21 avril 2025. Il était le 266e successeur au siège de Pierre, un berger diligent de l’Église catholique dans le monde entier et un fidèle serviteur des serviteurs de Dieu.

Il a été un pape de la pauvreté. Des réfugiés de la Méditerranée à Lampedusa aux migrants qui traversent la frontière entre les États-Unis et le Mexique, en passant par les habitants du Sud-Soudan qui construisent leur nouveau pays, il a rencontré les marginaux avec l’amour tendre du Christ.

Il a été un pape de la paix. Il a appelé les autorités civiles et les personnes de bonne volonté du monde entier à s’embrasser dans la fraternité et la concorde.

C’était un pape qui aimait et protégeait la création. Il nous a tous invités à adorer Dieu à travers une rencontre transformatrice avec notre maison commune, une rencontre qui nous amène à dépasser les échanges commerciaux pour approfondir le sens de la responsabilité mutuelle et de l’interdépendance.

Il a été un pape de la réconciliation. Il est venu sur le sol canadien et autochtone pour présenter ses excuses et chercher à guérir les profondes blessures infligées dans les pensionnats.

Il a été un pape de l’espoir et du pèlerinage. Il a mis l’Église sur la voie d’une écoute plus profonde et d’une croissance continue, en nous donnant les moyens de marcher sur le chemin de la synodalité.

 

Miserando atque eligendo

Jorge Mario Bergoglio est né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, en Argentine, et a grandi dans un foyer de migrants italiens. Il a étudié la technologie chimique et a exercé divers emplois avant d’entrer au noviciat jésuite en 1958. Il a prononcé ses vœux perpétuels en 1960 et a été ordonné prêtre en 1969. Il a été nommé provincial de la province argentine des Jésuites de 1973 à 1979, puis a occupé une série de postes universitaires jusqu’en 1992, date à laquelle le pape Jean-Paul II l’a nommé évêque auxiliaire, puis coadjuteur, de Buenos Aires. Il a succédé au cardinal Antonio Quarracino en tant qu’ archevêque de Buenos Aires en 1998 et a été lui-même nommé cardinal en 2001.

Tout au long de son ministère épiscopal et papal, il a porté la devise Miserando atque eligendo : « ayant miséricorde et choisissant », en référence à l’appel de Jésus à saint Matthieu à le suivre (voir Matthieu 9:9). Le service du cardinal Bergoglio à l’Église d’Argentine a été marqué par une présence pastorale proche des marginaux, illustrée par ses visites régulières dans les barrios de Buenos Aires. Cet engagement envers les pauvres et les oubliés s’est prolongé dans son service en tant qu’évêque de Rome et pape de l’Église universelle. Son encyclique environnementale Laudato Si’ (2015) et son exhortation de suivi Laudate Deum (2023) nous ont exhortés à renouveler notre attention pour la planète, à inverser le changement climatique et à passer d’une production et d’une utilisation d’énergie à partir de combustibles fossiles à des ressources renouvelables. Son encyclique sociale Fratelli Tutti (2020) nous appelle, ainsi que les dirigeants du monde, à tendre la main dans la paix à toute la famille humaine, au milieu des divisions d’une pandémie mondiale et de la menace d’un conflit permanent.

Les 47 visites apostoliques du pape François à l’étranger lui ont permis de continuer à « sentir l’odeur des brebis », en rencontrant les fidèles du monde entier et en s’adressant directement à leur situation particulière. Depuis son acte poignant de repentance à Lampedusa jusqu’à ses appels à une hospitalité généreuse en Hongrie et à Marseille, il nous a rappelé à tous le courage et la souffrance des réfugiés et des migrants. Ses voyages en Irak, à Abu Dhabi (EAU), au Bahreïn, aux Nations unies et au Canada ont préparé le terrain pour son message durable de paix, de réconciliation et de dialogue fraternel. Il a été le premier pape à se rendre en Mongolie et le premier depuis des décennies à se rendre en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Timor-Leste, nous rappelant que ceux que nous pourrions considérer comme les plus éloignés sont au centre du cœur de Dieu. Au cours des deux jubilés de son pontificat, en 2025 et lors du jubilé extraordinaire de 2016, il nous a appelés à renouveler notre espérance dans le Christ et à manifester la miséricorde inébranlable de Dieu envers le monde. Ses quatre participations aux Journées mondiales de la jeunesse, y compris une visite apostolique complète au Portugal pour Lisbonne 2023, nous ont inspiré l’espérance et la confiance dans les plans de Dieu pour l’Église et pour nos vies.

Tout son pontificat a été marqué par un désir ardent de transformer les luttes internes de l’Église en opportunités audacieuses de mission et de renouveau. Il s’est immédiatement mis au travail, promulguant sa profonde exhortation Evangelli Gaudium, sur la joie de l’Évangile, neuf mois seulement après son élection à la chaire de saint Pierre. Il a réformé avec diligence la Curie romaine, la mettant sur la voie d’une plus grande responsabilité, d’une plus grande intégrité et d’une orientation vers l’extérieur dans la joie de l’Évangile. Son Synode sur la synodalité, qui a fait date, a revigoré l’esprit et la pratique du dialogue entre le vaste éventail de personnes et de perspectives, de rôles et d’expériences, d’espérance et de préoccupations de l’Église. Sa Commission sur la protection des mineurs, le Conseil des cardinaux et une série complète de réformes fiscales ont tous contribué à améliorer la responsabilité, la gouvernance collégiale et la fiabilité de la direction de l’Église.

Alors que nous pleurons sa mort et prions pour le repos de son âme, nous sommes également émus d’exprimer notre gratitude à Dieu pour nous avoir envoyé un berger aussi ardent, fidèle, surprenant et rempli de joie, qui a refusé de laisser les limites de notre temps entraver le rêve de ce que nous pourrions être un jour. L’impact indélébile du pape François sur l’Église et le monde se répercutera sur les générations à venir.

Pour une couverture complète du pontificat du pape François, y compris des documentaires originaux, des événements au Vatican, des visites apostoliques, des discours et d’autres articles, visitez https://slmedia.org/fr/pape-françois.

 

Catéchèse du pape François – mercredi 16 avril 2025

Rembrandt Harmensz van Rijn, « Retour du fils prodigue ». Google Art Project. Wikimedia Commons.

Le pape François a poursuivi son cycle de catéchèse sur « Jésus-Christ notre espérance », dans le cadre du Jubilé 2025. Il s’est penché sur les paraboles de Jésus dans les Évangiles. Cette semaine, il a exploré la parabole du père et des deux fils, également connue sous le nom de parabole du fils prodigue. Il a écrit que « l’Évangile est destiné à nous donner un message d’espérance, car il nous dit que, où que nous soyons perdus, et quelle que soit la manière dont nous nous sommes perdus, Dieu vient toujours nous chercher ! »

Lisez ci-dessous le texte préparé de sa catéchèse.

Chers frères et sœurs,

Après avoir médité sur les rencontres de Jésus avec certains personnages de l’Évangile, je voudrais m’arrêter, à partir de cette catéchèse, sur quelques paraboles. Comme nous le savons, ce sont des histoires qui reprennent des images et des situations de la réalité quotidienne. C’est pourquoi elles touchent aussi notre vie. Elles nous provoquent. Et elles nous demandent de prendre position : où est-ce que je me situe dans ce récit ?

Commençons par la parabole la plus célèbre, celle dont tous nous nous souvenons peut-être depuis que nous étions tout petits : la parabole du père et des deux fils (Lc 15, 1-3.11-32). Nous y trouvons le cœur de l’Évangile de Jésus, à savoir la miséricorde de Dieu.

L’évangéliste Luc dit que Jésus raconte cette parabole pour les pharisiens et les scribes, qui murmuraient du fait que Lui mangeait avec les pécheurs. C’est pourquoi on pourrait dire qu’il s’agit d’une parabole adressée à ceux qui sont perdus mais qui ne le savent pas et qui jugent les autres.

L’Évangile veut nous donner un message d’espérance, car il nous dit que, où que nous soyons perdus, quelle que soit la manière dont nous nous sommes perdus, Dieu vient toujours nous chercher ! Peut-être nous sommes-nous perdus comme une brebis qui s’est éloignée du chemin pour brouter l’herbe, ou qui est restée derrière à cause de la fatigue (cf. Lc 15, 4-7). Ou bien nous sommes perdus comme une pièce de monnaie, qui est peut-être tombée par terre et ne peut plus être retrouvée, ou bien quelqu’un l’a mise quelque part et ne se souvient plus de l’endroit. Ou bien nous nous sommes perdus comme les deux fils de ce père : le plus jeune parce qu’il s’est lassé d’une relation qu’il jugeait trop exigeante ; mais l’aîné aussi s’est perdu, parce qu’il ne suffit pas de rester à la maison s’il y a de l’orgueil et de la rancœur dans le cœur.

L’amour est toujours un engagement, il y a toujours quelque chose que nous devons accepter de perdre pour rencontrer l’autre. Mais le fils cadet de la parabole ne pense qu’à lui-même, comme cela arrive à certaines étapes de l’enfance et de l’adolescence. En réalité, autour de nous, nous voyons aussi beaucoup d’adultes qui sont ainsi, qui ne parviennent pas à poursuivre une relation parce qu’ils sont égoïstes. Ils s’imaginent qu’ils vont se trouver et, au contraire, ils se perdent, car ce n’est que lorsqu’on vit pour quelqu’un que nous vivons vraiment.

Ce fils cadet, comme nous tous, a faim d’affection, il veut être aimé. Mais l’amour est un don précieux, il doit être traité avec soin. Au lieu de cela, il le gaspille, il se dévalorise, il ne se respecte pas. Il s’en rend compte dans les moments de famine, quand personne ne s’occupe de lui. Le risque est que, dans ces moments-là, nous nous mettions à mendier l’affection et nous nous attachions au premier maître venu.

Ce sont ces expériences qui font naître en nous la fausse conviction de pouvoir vivre une relation seulement de manière servile, comme si nous devions expier une faute ou comme si l’amour véritable ne pouvait pas exister. Le fils cadet, en effet, lorsqu’il a touché le fond, pense retourner dans la maison de son père pour ramasser par terre quelques miettes d’affection.

Seul celui qui nous aime vraiment peut nous libérer de cette fausse vision de l’amour. Dans notre relation avec Dieu, nous faisons précisément cette expérience. Le grand peintre Rembrandt, dans un tableau célèbre, a magnifiquement représenté le retour du fils prodigue. Deux détails me frappent particulièrement : la tête du jeune homme est rasée, comme celle d’un pénitent, mais elle ressemble aussi à la tête d’un enfant, car ce fils est en train de renaître. Et puis les mains du père : l’une masculine et l’autre féminine, pour exprimer la force et la tendresse dans l’étreinte du pardon.

Mais c’est le fils aîné qui représente ceux pour qui la parabole est racontée : c’est le fils qui est toujours resté à la maison avec son père, mais qui était distant de lui, distant de cœur. Ce fils aurait peut-être voulu partir lui aussi, mais par peur ou par devoir, il est resté là, dans cette relation. Or, quand on s’adapte contre son gré, on commence à nourrir en soi une colère qui, tôt ou tard, explose. Paradoxalement, c’est le fils aîné qui risque finalement de rester hors de la maison, parce qu’il ne partage pas la joie de son père.

Le père sort également à sa rencontre. Il ne le gronde pas et ne le rappelle pas à l’ordre. Il veut simplement qu’il ressente son amour. Il l’invite à entrer et laisse la porte ouverte. Cette porte reste également ouverte pour nous. C’est en effet la raison de l’espérance : nous pouvons espérer parce que nous savons que le Père nous attend, qu’il nous voit de loin et qu’il laisse toujours la porte ouverte.

Chers frères et sœurs, demandons-nous donc où nous nous situons dans ce merveilleux récit. Et demandons à Dieu le Père la grâce de retrouver nous aussi le chemin vers la maison.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

Pour consulter le répertoire complet des audiences générales du pape François, visitez notre blogue.

 

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