Ignatius Maloyan, archevêque et martyr arménien : bientôt canonisé par le pape Léon XIV

Statue du bienheureux Ignatius Maloyan, Bzommar, Liban. Wikimedia Commons.

Le 19 octobre 2025, le pape Léon XIV proclamera saint Ignatius (Choukrallah) Maloyan, archevêque arménien-catholique de Mardin, martyrisé en 1915. Sa canonisation marque une étape importante non seulement pour l’Église arménienne catholique, mais aussi pour toute l’Église universelle, pour tous ceux et celles qui, hier comme aujourd’hui, témoignent du Christ au milieu des persécutions : un témoignage de foi, de courage et de fidélité au Christ jusqu’au bout. Qui était ce pasteur qui a préféré mourir plutôt que de renier sa foi ?

 

Une vie consacrée à Dieu

Ignatius Maloyan, de son nom de naissance Choukrallah* Maloyan, est né le 19 avril 1869 à Mardin, dans l’Empire ottoman (aujourd’hui Turquie).

*Le prénom de naissance de Monseigneur Ignatius Maloyan était Choukrallah (en arabe شكر الله), qui signifie littéralement « Dieu merci ». Ce choix n’est pas anodin : il traduit la profondeur de la foi de sa famille et leur reconnaissance envers Dieu pour le don de la vie. Chaque fois que ses proches l’appelaient par son prénom, c’était un acte de gratitude et une prière en soi, une manière simple mais puissante de garder vivante la relation avec le divin au quotidien. Ainsi, dès son enfance, Maloyan a grandi dans une atmosphère marquée par la piété, l’action de grâce et la fidélité à la foi, des valeurs qui allaient façonner toute sa vie spirituelle et pastorale. Dès son adolescence, il ressent l’appel au sacerdoce et entre au séminaire arménien-catholique de Bzommar, au Liban à l’âge de 14 ans.

Après avoir terminé ses études supérieures en 1896, le jour dédié au Sacré-Cœur de Jésus, il est ordonné prêtre à l’église du couvent de Bzommar. Il devint membre de l’Institut de Bzommar et adopta le nom d’Ignatius en mémoire du célèbre martyr d’Antioche saint Ignace d’Antioche. Entre 1897 et 1910, le père Ignatius fut nommé curé à Alexandrie et au Caire, où sa bonne réputation était largement répandue.

En 1911, le pape Pie X le nomme archevêque de Mardin lors du synode des évêques arméniens à Rome, qui examine la situation en Turquie après la montée du mouvement des Jeunes Turcs. Pasteur zélé et proche de son peuple, il se distingue par son attention aux pauvres, son engagement pastoral et son désir de réconcilier et d’enseigner dans un contexte marqué par des tensions religieuses et politiques.

En 1915, après l’entrée en guerre de la Turquie dans la Première Guerre mondiale alors que se déchaîne le génocide arménien, l’archevêque Maloyan fut arrêté avec 13 prêtres et 600 autres chrétiens dans le tumulte qui accompagna les enrôlements forcés et le harcèlement des chrétiens, en particulier des chrétiens arméniens.

On lui propose la liberté en échange de son reniement du christianisme et de sa conversion à l’islam. Sa réponse est ferme :

 « Si Jésus-Christ, mon Seigneur et mon Dieu, a été crucifié pour moi, pourquoi ne serais-je pas prêt, moi aussi, à mourir pour Lui ? » 

L’archevêque Maloyan et ses compagnons furent exécutés le 3 juin de la même année, après avoir refusé de renoncer à leur foi. Il meurt en proclamant le nom de Jésus.

 

De la béatification à la canonisation

Reconnu martyr, Monseigneur Maloyan est béatifié par saint Jean-Paul II le 7 octobre 2001. Dans son homélie, le Pape soulignait son témoignage comme un signe d’espérance pour les chrétiens persécutés.

En juin 2025, le pape Léon XIV a approuvé sa canonisation. La cérémonie aura lieu le 19 octobre 2025, place Saint-Pierre à Rome, en présence de nombreux fidèles arméniens et de pèlerins venus du monde entier.

L’Église ne célèbre pas seulement la fidélité d’un homme de foi, mais rend aussi hommage à la mémoire du génocide qui a coûté la vie à 1,5 million d’Arméniens, d’Assyriens et de Grecs — des peuples qui ont souffert et se sont sacrifiés pour préserver leur foi et leur identité. Mgr Maloyan devient ainsi le visage des martyrs arméniens restés anonymes, rappelant au monde que leur sacrifice n’a pas été vain. Sa canonisation est donc un acte de justice historique et spirituelle, une reconnaissance universelle qui dépasse le silence des hommes pour inscrire leur témoignage dans la mémoire de l’Église et de l’humanité.

La canonisation de Mgr Maloyan revêt une signification particulière non seulement pour les Arméniens et les Libanais, mais aussi pour tous les chrétiens du Moyen-Orient. Dans une région encore marquée par la guerre, la persécution et l’incertitude, son témoignage de foi et son sacrifice deviennent une source de courage et d’espérance. Malgré ces circonstances difficiles, de nombreux fidèles manifestent leur enthousiasme et se préparent à se rendre à Rome le 19 octobre pour vivre ce moment historique.

 

Mémoire et fête liturgique

La fête liturgique de saint Ignatius Maloyan est célébrée le 11 juin, jour de son martyr. Il est particulièrement honoré au Liban, en Arménie et au sein de la diaspora arménienne. 

La présidence Libanaise sera présente à Rome pour cette occasion à la suite d’ une invitation officielle du patriarche catholicos Raphaël Bedros XXI Minassian. Beaucoup de libanais et arméniens se préparent pour le grand jour. Un site pour organiser ces voyages du Liban au Vatican a été créé.

L’équipe de Sel + Lumière Média représentée par son Président, directeur général, le père Haig Chahinian sera présente à Rome pour la couverture médiatique et pour des entrevues exclusives à cette occasion.

À travers la canonisation de Mgr Ignatius Maloyan, l’Église nous rappelle que la sainteté n’est pas une idée lointaine mais une réalité incarnée : celle d’hommes et de femmes qui, dans les moments les plus sombres, choisissent de rester fidèles à la lumière. Son exemple interpelle chacun et chacune de nous : Comment rendre témoignage au Christ dans notre vie quotidienne, à notre tour ?

Carlo Acutis, un exemple à suivre !

Photo © Sel + Lumière Média, 2025.

Ce jeune adolescent a été déclaré saint de l’Église ! Il n’est pas loin de nous, mais c’est un saint de notre temps, dont la simplicité et le génie pour le monde numérique toucheront petits et grands. 

Et comme nous sommes des responsables d’évangélisation, dans nos familles, nos écoles, nos communautés paroissiales, etc. Carlo Acutis, en est un bel exemple à présenter aux jeunes générations. Nous pouvons nous demander, quelle influence aura-t-il ainsi sur nos jeunes d’aujourd’hui ? En accompagnant nos jeunes sur leur chemin de foi, n’hésitons pas à le présenter à eux, à elles, et à leur en parler. Certes, ils, elles vont se reconnaître en lui. Il leur ressemble ! 

Ce saint contemporain, qui vient d’un milieu humble et d’une famille très modeste, est un jeune comme eux, habillé comme eux et qui accomplissait au quotidien des actions et des tâches simples tournées vers Dieu. Ce génie de l’informatique reconnu pour être « un geek de Dieu », n’hésitera pas d’utiliser son talent d’informaticien pour évangéliser les croyant.es et les non pratiquant.es autour de lui. 

Rappelons qu’après sa naissance, Beata, une nourrice ayant une grande foi s’occupa de lui et lui inculqua petit à petit les bonnes valeurs à adopter, la récitation du chapelet et une affinité pour le mystère de la célébration du don de l’Eucharistie au quotidien. De plus, sa mère Antonia Salazano qui n’a été à l’église que trois fois dans sa vie : à sa Première des communions, à la confirmation et à son mariage, témoigna plus tard qu’elle avait été touchée par la foi de son fils et la transformation de sa vie par lui.  

Quand nos jeunes auront découvert la vie du jeune italien et la preuve de sainteté, essayeront-ils ou elles de réciter le chapelet comme lui, à son âge ? Carlo Acutis deviendra-t-il l’ami de nos jeunes ? Leur meilleur ami ?

Découvrez comment l’exemple de Carlo Acutis peut inspirer les parents d’aujourd’hui: Élever son enfant à l’exemple de Carlo Acutisreflète l’actuelle réalité comme parents face à l’éducation de la foi de nos enfants dans ce monde numérique si bruyant et très distrayant. Car « Élever son enfant dans la foi chrétienne est un beau défi au quotidien, mais aussi une véritable épreuve dans un monde où les distractions numériques sont partout. »

Canonisation d’un saint de la jeunesse, un jeune adulte !

Carlo Acutis a été béatifié à Assise le 10 octobre 2020 par le pape François, puis canonisé en tant que « cyber-apôtre » par le pape Léon XIV hier matin à Rome. Il est donc le premier saint de la génération Y ; sa canonisation ouvre la voie à d’autres saints de sa génération et des générations suivantes. C’est un événement exceptionnel pour l’Église universelle ! 

Avec sa simplicité, sa foi inébranlable en Dieu, sa profonde spiritualité, et sa belle humeur ; Carlo Acutis s’imposa naturellement dans le quotidien des fidèles, influença nos vies et nous marquera de cette nouvelle inspirante : Un jeune ado qui deviendra un saint parmi les autres saints vénérés de l’Église. Nous devons alors nous préparer et lui en faire de la place !

Rappelons que Carlo Acutis ce jeune captivant, au visage souriant, radiant et lumineux de sainteté et d’amour du Christ est un symbole de bonté et de fraternité. Pourquoi il est décédé si jeune et si vite, … c’est un mystère : il a eu la leucémie à 15 ans et il est mort en trois jours. Mais le message de sa vie est clair ! Dès son jeune âge, Carlo Acutis a fait de la place à Jésus dans sa vie. Il s’attacha à l’essentiel: L’Eucharistie. Il œuvra de tout son cœur et de pleine volonté à rester près de Dieu, le rencontrer tous les jours dans l’Eucharistie et à être en totale réconciliation avec Lui.

Impressionné par le miracle à Lanciano en l’an 750, Carlo Acutis se demandait si le Seigneur manifestait sa présence dans l’Eucharistie. Doté d’immenses compétences informatiques, il a développé un site web répertoriant « les Miracles eucharistiques » pour le bénéfice de toutes et de tous. De plus, il rencontra Dieu dans le visage des pauvres et des démunis, en faisant du bénévolat auprès des sans-abri. 

Carlo Acutis mène une vie simple, pure et juste loin de ce qu’il peine Dieu ! 

Il a tenu à ce qu’il reste près de Jésus, en tout temps, dans ses diverses activités qu’elles soient spirituelles, communautaires ou sportives. Les moments passés dans l’adoration, la récitation du chapelet, la messe quotidienne, prévalent sur tout. Il ne manqua pas de recevoir la communion chaque fois et tenait à plaire à son Créateur pour rester en état de pureté et de réconciliation. 

Il était impliqué dans sa paroisse et était la référence en informatique. En accompagnant les jeunes, ils, elles seront invité.es à revoir leurs talents, à se questionner sur ce qu’ils, elles aiment. Et mettre en pratique leurs compétences, afin d’aider la communauté à laquelle ils, elles, appartiennent. Une nouvelle opportunité qui s’offre à nos églises d’aujourd’hui. Elles se voient appelées à prier Carlo Acutis afin qu’il intercède pour les familles, les jeunes qui se reconnaissent en lui, les adultes et même les plus âgé.es. 

Le défi est : 

  1. Comment s’y prendre avec nos jeunes d’aujourd’hui ? 
  2. Comment leur transmettre la foi en Dieu qui puisse susciter leur intérêt ? 

Avant tout, prenons en considération les étapes de leur développement physique, psychosocial et affectif et tentons de comprendre leur psychologie en général. Car l’adolescence, est une période de recherche de repères, de redéfinition de soi, et de beaucoup de questionnements… Nous devons travailler à leur transmettre différemment la foi, les aider à la définir en suscitant leurs intérêts que ce soit les activités qu’ils, elles aiment faire, telles que : Scouts, Missions jeunesse des diocèses, autres initiatives ou activités d’église, etc. 

  • Les accompagner aussi dans leur cheminement de foi en Dieu en les accueillant chacun.e avec leur appartenance, race, langue ou pratique religieuse. 
  • Les occuper, car pleins d’énergie et de vie, ils et elles aiment s’impliquer. Et sont dévoué.es, généreux et généreuses. Ils ont besoin d’être encadré.es et encouragé.es à mettre leurs talents au service de Jésus. 
  • Apprenons-leur de mettre leur confiance, leurs préoccupations et leurs angoisses en Lui et de prier en amis. Car Jésus et saint Carlo Acutis sont leurs amis au ciel !

Enfin, s’unir à Jésus au quotidien nous rend heureux et heureuse !

Prier saint Carlo Acutis, le Seigneur Jésus-Christ et notre « Médecin du Ciel », saint Charbel Makhlouf au quotidien, que ce soit pour moi, pour ma famille ou bien pour les personnes qui ont le plus besoin de prières ; cela me rend personnellement très heureuse.

Ainsi, je mets toute ma confiance en eux et en leur intercession ! J’ai toujours gardé dans mon cœur les paroles de la jeune sainte sœur Faustine Kowalska, qui a dit un jour : « Ô Jésus, j’ai confiance en toi ». Et moi, je répète souvent cette phrase plusieurs fois par jour.

Dieu et son Église, nous donnent l’exemple de Carlo Acutis, quand on en a le plus besoin ! 

Rendons grâce au Seigneur pour ce jeune ado qui, dans la simplicité de sa vie toute entière, nous montre le chemin vers le ciel !

Carlo Acutis : Un jeune ado vers la sainteté !

« Nous ne sommes pas seuls : Jésus, le Vivant, est avec nous pour toujours. L’Église et le monde se réjouissent car aujourd’hui nos espérances ne se brisent plus contre le mur de la mort, mais le Seigneur nous a ouvert un pont vers la vie. » Ce message Urbi et Orbi du pape François à Pâques 2023, résonne dans ma tête !

Le temps de Pâques nous guide en plein à « l’Essentiel ». Avec la résurrection du Christ, nous passons des ténèbres à la lumière et nous renouvelons notre vie pour être des personnes de lumière, justes et envoyées pour proclamer la Bonne Nouvelle autour de nous. 

Carlo Acutis, ce jeune ado dont la canonisation est prévue pour le dimanche 7 septembre, a vécu une vie qui témoigne d’un chemin vers la clarté, une « autoroute » vers le ciel parsemée de foi, de prière et de confiance. Il a tracé toute sa vie ce chemin qui l’amènera à rencontrer le Christ, au quotidien, dans l’Eucharistie ainsi que sur le visage des pauvres.    

Nous découvrons depuis quelques années une panoplie d’articles, de documentaires et de bandes dessinées créés partout dans le monde, ayant un même centre d’intérêt, Carlo Acutis

Carlo Acutis est reconnu pour avoir de grandes facilités et des talents exceptionnels en informatique. Il a occupé son temps dans la prière, l’adoration et le service aux autres. Sa mort mystérieuse et sa courte vie sur terre, nous dévoile un jeune ado qui est venu nous livrer un message lui tenant à cœur et qui a été au centre de sa vie, l’Eucharistie. Cet inestimable cadeau laissé par Jésus-Christ par amour à toute l’humanité. 

Qui est le futur saint Carlo Acutis ?

Dès son jeune âge, Carlo Acutis se trouva fasciné par l’amour de Jésus-Christ. Sa rencontre avec le Seigneur dans le Tabernacle lors de longues heures d’adoration, l’enlève aux bruits de la vie mondaine, des distractions diverses, des sorties et des files d’attente pour un film ou pour un spectacle éphémère et passager. 

Sa foi forte et sa profonde spiritualité le conduisirent à faire profiter les autres autour de lui d’un bel héritage de prière reçu de sa nourrice dans son enfance et, qui est consolidé de sa découverte fascinante du miracle de l’Eucharistie de Lanciano en 750 après J.C., où Jésus s’y laissa voir. Ce qui l’amène à y croire plus et continue ses recherches afin d’en répertorier d’autres pour le bien commun. Étant un grand expert en informatique, il a pu répertorier sur son site 132 miracles reconnus et authentifiés par l’Église. 

Il passe son temps à être le plus près possible du Christ en pensées et en actions ; afin de le rencontrer partout, que ce soit dans l’Eucharistie, son implication dans les activités diverses de la paroisse qu’il fréquente et le bénévolat auprès des pauvres et des sans-abri.

Témoignage

Personnellement, j’ai découvert Carlo Acutis lors de la Messe de béatification le 10 octobre 2020. La célébration diffusée sur les ondes de Sel + Lumière TV, m’a grandement marquée. J’ai commencé à le découvrir de plus en plus sur l’Internet à travers des sites catho. 

Il a reçu la grâce de suivre le chemin qui mène vers le ciel avec clarté, détermination et certitude. Tout simplement : il a choisi la sainteté. 

Son exemple nous fascine, nous épate et nous apprend que rien n’est impossible à celui et à celle qui cherche « l’Essentiel »  et décide de le suivre. Avec un cœur vrai et une entière disponibilité nous sommes tous et toutes invité.es à la conversion, à la confiance et non à la condamnation.

Une similitude de vie avec de grands saints de l’Église : 

Car œuvrer sérieusement pour la sainteté occupait une première place dans leur vie !

La vie de saint Charbel Makhlouf, un moine ermite de l’Ordre Libanais Maronite (OLM), né au ciel, la veille de Noël, le 24 décembre 1898 qui, s’est éteint lors de la célébration du don de l’Eucharistie : il s’effondra devant l’autel en tenant la Coupe du sang du Christ et Son corps, pendant qu’il remettait l’âme à Dieu et tout en gardant des morceaux d’hostile entre ses doigts. Il porta dans son cœur et dans son âme l’amour infini du Christ présent dans l’Eucharistie. Une similitude de vie avec celle de saint Padre Pio.  

Tous les trois saints mettaient en priorité l’amour du Christ, 

pratiquaient l’adoration de l’Eucharistie et les longues heures de prières. 

Un facteur commun les unissait : C’est de rester le plus possible près du Seigneur en pensées et en actions. Que ce soit à travers la célébration de l’Eucharistie lors des messes, l’adoration devant le Tabernacle et la prière du chapelet dans leur vie de tous les jours. L’adoption d’une attitude éclairée et d’un comportement juste pour être toujours le plus près de Dieu.

Nous pensons que ces saints n’ont jamais été tentés par des expériences ou des idées qui les ont éloignés du chemin de Dieu. Détrompons-nous ! Ils invoquaient sans cesse la bonté et la grâce du Seigneur, d’être épargnés et loin de tout ce qui pourrait Lui faire mal, en adoptant un bon discernement et la prière. 

L’exemple de nos trois saints nous montre qu’ils ont trouvé leur salut en cheminant vers le haut, vers Lui : 

  • Saint Charbel répétait souvent que le chemin du ciel est vers le haut et que les hommes, voire les humains, courent vers les bas. Et, il ne comprenait pas pourquoi ? Je vous invite à lire le blogue sur : Saint Charbel, le médecin du ciel qui ne chôme pas !
  • Saint Padre Pio, malgré une vie complexe remplie d’épreuves, choisissait de s’unir au Christ et d’accueillir avec joie les stigmates pour partager avec Lui, ces douleurs.
  • Très jeune, Carlo Acutis, se mettait lui aussi en route vers le ciel qu’il l’appelait « l’autoroute du ciel ». Une de ses citations inspirantes, me touche en particulier et qui est la suivante : « La conversion n’est rien d’autre que de déplacer le regard de bas en haut, un simple mouvement des yeux suffit. » 

Enflammé par une vivante et forte foi depuis sa tendre enfance, Carlo Acutis a grandi avec Beata sa nourrice, à la foi fervente, et qui lui montrait l’importance de prier Dieu, de l’adorer et d’en parler afin que les personnes autour de lui, profitent de ses belles expériences de foi enrichissante. Il décida de s’y mettre à penser à la manière de leur transmettre l’amour du Christ. 

Car comme baptisé.es et envoyé.es, nous sommes à notre tour invité.es à la sainteté en adoptant une vie d’amour du Christ, de compassion et d’évangélisation, et en y faisant plus de place à Jésus à l’exemple de nos saints. Et chacun.e de nous y trouvera sa mission !

*** À lire la partie 2 : Carlo Acutis : L’adolescence d’un jeune, sur la route de la sainteté, nous inspire. Deviendra-t-il un ami au ciel ?

Homélie du cardinal Parolin pour le deuxième jour du Novendiali

Crédit photo : Vatican Media

Le dimanche de la Divine Miséricorde, 27 avril 2025, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du pape François, a présidé la messe et prononcé l’homélie pour le deuxième jour des Novendiali et le Jubilé des adolescents. Il a déclaré que le pape François « nous a rappelé que la “miséricorde” est le nom même de Dieu et que, par conséquent, personne ne peut mettre une limite à son amour miséricordieux avec lequel il veut nous élever et faire de nous des personnes nouvelles ».

Pour suivre aussi notre couverture du conclave et l’interrègne papal visitez notre page : https://slmedia.org/fr/papaute

Lisez le texte intégral de l’homélie du cardinal Parolin ci-dessous :

Homélie de Son Éminence le Card. Pietro Parolin
Dimance de la Divine Miséricorde, 27 avril 2025

Chers frères et sœurs,

Jésus ressuscité apparaît à ses disciples, alors qu’ils se trouvent dans le cénacle où ils se sont enfermés par peur, les portes verrouillées (Cf. Jn 20, 19). Leur état d’esprit est troublé et leur cœur est triste, car le Maître et le Pasteur qu’ils avaient suivi en abandonnant tout a été cloué sur la croix. Ils ont vécu des choses terribles et se sentent orphelins, seuls, perdus, menacés et sans défense.

L’image initiale que l’Évangile nous offre en ce dimanche peut aussi bien représenter l’état d’esprit de chacun de nous, de l’Église et du monde entier. Le Pasteur que le Seigneur a donné à son peuple, le pape François, a terminé sa vie terrestre et nous a quittés. La douleur de son départ, le sentiment de tristesse qui nous assaille, le trouble que nous ressentons dans notre cœur, le sentiment de désorientation : nous vivons tout cela, comme les apôtres affligés par la mort de Jésus.

Pourtant, l’Évangile nous dit que c’est précisément dans ces moments d’obscurité que le Seigneur vient à nous avec la lumière de la résurrection, pour éclairer nos cœurs. Le pape François nous l’a rappelé dès son élection et nous l’a répété souvent, en plaçant au centre de son pontificat cette joie de l’Évangile qui, comme il l’écrit dans Evangelii gaudium, « remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours » (n° 1).

La joie pascale, qui nous soutient à l’heure de l’épreuve et de la tristesse, est aujourd’hui quelque chose que l’on peut presque toucher sur cette place ; elle est surtout imprimée sur vos visages, chers jeunes et adolescents venus du monde entier pour célébrer le Jubilé. Vous venez de partout : de tous les diocèses d’Italie, d’Europe, des États-Unis, d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie, des Émirats arabes… Avec vous, le monde entier est vraiment présent !

Je vous adresse un salut particulier, avec le souhait que vous ressentiez l’étreinte de l’Église et l’affection du pape François, qui aurait tant souhaité vous rencontrer, vous regarder dans les yeux, passer parmi vous pour vous saluer.

Face aux nombreux défis auxquels vous êtes appelés à faire face – je pense, par exemple, à celui de la technologie et de l’intelligence artificielle qui caractérise particulièrement notre époque –, n’oubliez jamais d’alimenter votre vie avec la véritable espérance qui a le visage de Jésus Christ. Avec lui, rien ne sera trop grand ni trop difficile ! Avec lui, vous ne serez jamais seuls ni abandonnés à vous-mêmes, même dans les moments les plus difficiles ! Il vient à votre rencontre là où vous êtes, pour vous donner le courage de vivre, de partager vos expériences, vos pensées, vos dons, vos rêves, de voir dans le visage de ceux qui sont proches ou lointains un frère et une sœur à aimer, à qui vous avez tant à donner et tant à recevoir, pour vous aider à être généreux, fidèles et responsables dans la vie qui vous attend, pour vous faire comprendre ce qui a le plus de valeur dans la vie : l’amour qui comprend tout et espère tout (cf. 1 Co 13, 7).

Aujourd’hui, deuxième dimanche de Pâques, dimanche in Albis, nous célébrons la fête de la Miséricorde.

C’est précisément la miséricorde du Père, plus grande que nos limites et nos calculs, qui a caractérisé le magistère du pape François et son intense activité apostolique, ainsi que son désir ardent de l’annoncer et de la partager avec tous – l’annonce de la Bonne Nouvelle, l’évangélisation – qui a été le programme de son pontificat. Il nous a rappelé que “miséricorde” est le nom même de Dieu et que, par conséquent, personne ne peut mettre une limite à son amour miséricordieux par lequel Il veut nous relever et faire de nous des personnes nouvelles.

Il est important d’accueillir comme un trésor précieux cette indication sur laquelle le pape François a tant insisté. Et – permettez-moi de le dire – notre affection pour lui, qui se manifeste en ces heures, ne doit pas rester une simple émotion du moment ; nous devons accueillir son héritage et le faire devenir vie vécue, en nous ouvrant à la miséricorde de Dieu et en devenant nous aussi miséricordieux les uns envers les autres.

La miséricorde nous ramène au cœur de la foi. Elle nous rappelle que nous ne devons pas interpréter notre relation avec Dieu et notre appartenance à l’Église selon des catégories humaines ou mondaines, car la bonne nouvelle de l’Évangile est avant tout la découverte d’être aimé par un Dieu qui a des entrailles de compassion et de tendresse pour chacun de nous, indépendamment de nos mérites ; elle nous rappelle également que notre vie est tissée de miséricorde : nous ne pouvons nous relever après nos chutes et regarder vers l’avenir que si nous avons quelqu’un qui nous aime sans limites et qui nous pardonne. C’est pourquoi nous sommes appelés à nous engager à vivre nos relations non plus selon des critères calculateurs ou aveuglés par l’égoïsme, mais en nous ouvrant au dialogue avec l’autre, en accueillant ceux que nous rencontrons sur notre chemin et en pardonnant leurs faiblesses et leurs erreurs. Seule la miséricorde guérit et crée un monde nouveau, éteignant les feux de la méfiance, de la haine et de la violence : c’est le grand enseignement du pape François.

Jésus nous montre ce visage miséricordieux de Dieu dans sa prédication et dans les gestes qu’il accomplit ; et, comme nous l’avons entendu, en se présentant dans le Cénacle après sa résurrection, il offre le don de la paix et dit : « À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus » (Jn 20, 23). Ainsi, le Seigneur ressuscité établit que ses disciples, son Église, sont des instruments de miséricorde pour l’humanité, pour ceux qui désirent accueillir l’amour et le pardon de Dieu. Le pape François a été un témoin lumineux d’une Église qui se penche avec tendresse vers ceux qui sont blessés et les guérit avec le baume de la miséricorde ; et il nous a rappelé qu’il ne peut y avoir de paix sans la reconnaissance de l’autre, sans l’attention aux plus faibles et, surtout, il ne peut jamais y avoir de paix si nous n’apprenons pas à nous pardonner mutuellement, en utilisant entre nous la même miséricorde que Dieu a pour notre vie.

Frères et sœurs, en ce dimanche de la miséricorde, nous nous souvenons avec affection de notre bien-aimé Pape François. Ce souvenir est particulièrement vivant parmi les employés et les fidèles de la Cité du Vatican, dont beaucoup sont ici présents, et que je tiens à remercier pour le service qu’ils accomplissent chaque jour. À vous, à nous tous, au monde entier, le Pape François adresse son étreinte depuis le Ciel.

Nous nous confions à la Bienheureuse Vierge Marie, à laquelle Il était si pieusement attaché qu’Il a choisi de reposer dans la basilique Sainte-Marie-Majeure. Qu’Elle nous protège, intercède pour nous, veille sur l’Église, soutienne le cheminement de l’humanité dans la paix et la fraternité. Amen.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

Homélie lors la messe de funérailles du pape François

La messe de funérailles du pape François présidée par Son Éminence le cardinal Giovanni Battista Re, Doyen du Collège des cardinaux, sur la place Saint-Pierre. Crédit photo : Vatican Media

Le texte ci-dessous est publié tel qu’il a été communiqué par le Service de presse du Saint-Siège, sans modification, y compris l’homélie prononcée lors de la messe des funérailles du pape François.

Messe de funérailles du Pape François
Homélie de Son Éminence le Card. Giovanni Battista Re
Samedi, 26 avril 2025

Sur cette majestueuse place Saint-Pierre, où le pape François a célébré tant de fois l’Eucharistie et présidé de grandes rencontres au cours de ces 12 années, nous sommes rassemblés en prière autour de sa dépouille mortelle, le cœur triste, mais soutenus par les certitudes de la foi, qui nous assure que l’existence humaine ne s’achève pas dans la tombe, mais dans la maison du Père, dans une vie de bonheur qui ne connaîtra pas de crépuscule. 

Au nom du Collège des Cardinaux, je remercie cordialement chacun d’entre vous pour votre présence. Avec une profonde émotion, j’adresse un salut respectueux et mes vifs remerciements aux chefs d’État, aux chefs de gouvernement et aux délégations officielles venus de nombreux pays pour exprimer leur affection, leur vénération et leur estime envers le Pape qui nous a quittés. 

Le plébiscite des manifestations d’affection et de participation, que nous avons vu ces derniers jours après son passage de cette terre vers l’éternité, nous montre à quel point le pontificat intense du pape François a touché les esprits et les cœurs. 

Sa dernière image, qui restera gravée dans nos yeux et dans nos cœurs, est celle de dimanche dernier, jour de la solennité de Pâques, lorsque le pape François, malgré ses graves problèmes de santé, a voulu nous donner la bénédiction depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, puis est descendu sur cette place pour saluer depuis la papamobile découverte toute la foule venue assister à la messe de Pâques. 

Par notre prière, nous voulons maintenant confier l’âme du bien-aimé Pontife à Dieu, afin qu’Il lui accorde la félicité éternelle dans l’horizon lumineux et glorieux de son immense amour. La page de l’Évangile, où résonne la voix même du Christ interpellant le premier des Apôtres, nous éclaire et nous guide : “Pierre, m’aimes-tu plus que ceux-ci ?”. Et la réponse de Pierre fut immédiate et sincère : “Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime”. Et Jésus lui confia la grande mission : “Pais mes brebis”.  Ce sera là la tâche constante de Pierre et de ses successeurs, un service d’amour à la suite du Maître et Seigneur Jésus-Christ qui « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10, 45). 

Malgré sa fragilité dernière et sa souffrance, le pape François a choisi de suivre cette voie du don jusqu’au dernier jour de sa vie terrestre. Il a suivi les traces de son Seigneur, le bon Pasteur, qui a aimé ses brebis jusqu’à donner sa vie pour elles. Et il l’a fait avec force et sérénité, proche de son troupeau, l’Église de Dieu, en se souvenant de la phrase de Jésus citée par l’apôtre Paul : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20, 35). 

Lorsque le Cardinal Bergoglio a été élu le 13 mars 2013 par le Conclave pour succéder au pape Benoît XVI, il avait derrière lui des années de vie religieuse dans la Compagnie de Jésus et surtout il était enrichi par l’expérience de 21 ans de ministère pastoral dans l’archidiocèse de Buenos Aires, d’abord comme auxiliaire, puis comme coadjuteur et enfin, surtout, comme archevêque. 

La décision de prendre le nom de François est immédiatement apparue comme le choix d’un programme et d’un style sur lesquels il souhaitait fonder son pontificat, en cherchant à s’inspirer de l’esprit de saint François d’Assise. 

 Il a conservé son tempérament et sa manière de guider son troupeau, et a immédiatement imprimé sa forte personnalité dans la gouvernance de l’Église, en établissant un contact direct avec les individus et les populations, désireux d’être proche de tous, avec une attention particulière pour les personnes en difficulté, se dépensant sans compter, en particulier pour les plus démunis, les exclus. 

Il a été un pape parmi les gens, avec un cœur ouvert à tous. Il a également été un pape attentif à ce qui émergeait de nouveau dans la société et à ce que l’Esprit Saint suscitait dans l’Église. Avec son vocabulaire caractéristique et son langage riche en images et en métaphores, il a toujours cherché à éclairer les problèmes de notre temps par la sagesse de l’Évangile, en offrant une réponse à la lumière de la foi et en encourageant à vivre en chrétiens les défis et les contradictions de ces années de changements, qu’il aimait qualifier de “changement d’époque”. Il avait une grande spontanéité et une manière informelle de s’adresser à chacun, même aux personnes éloignées de l’Église. 

Riche de chaleur humaine et profondément sensible aux drames actuels, le pape François a véritablement partagé les angoisses, les souffrances et les espoirs de notre époque de mondialisation, et s’est dépensé pour réconforter et encourager chacun par un message capable de toucher le cœur des gens de manière directe et immédiate. 

Son charisme de l’accueil et de l’écoute, unis à une manière d’être en phase avec la sensibilité d’aujourd’hui, a touché les cœurs, cherchant à réveiller les énergies morales et spirituelles. 

Le primat de l’évangélisation a été le guide de son pontificat, diffusant, avec une empreinte missionnaire évidente, la joie de l’Évangile, qui a été le titre de sa première exhortation apostolique Evangelii gaudium. Une joie qui remplit de confiance et d’espérance le cœur de tous ceux qui se confient à Dieu. 

Le fil conducteur de sa mission a également été la conviction que l’Église est une maison pour tous, une maison dont les portes sont toujours ouvertes. Il a souvent utilisé l’image de l’Église comme “hôpital de campagne” après une bataille qui a fait de nombreux blessés ; une Église désireuse de prendre en charge avec détermination les problèmes des personnes et les grandes souffrances qui déchirent le monde contemporain ; une Église capable de se pencher sur chaque homme, au-delà de toute croyance ou condition, pour soigner ses blessures. 

Ses gestes et ses exhortations en faveur des réfugiés et des personnes déplacées sont innombrables. Son insistance à œuvrer en faveur des pauvres a également été constante. Il est significatif que le premier voyage du pape François ait été celui à Lampedusa, île symbole du drame de l’émigration avec des milliers de personnes noyées en mer. Dans la même ligne, il y a eu également le voyage à Lesbos, avec le patriarche œcuménique et l’archevêque d’Athènes, ainsi que la célébration d’une messe à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, à l’occasion de son voyage au Mexique. 

Parmi ses 47 voyages apostoliques intenses, celui qu’il a effectué en Irak en 2021, au péril de sa vie, restera particulièrement gravé dans les mémoires. Cette difficile visite apostolique a été un baume sur les plaies ouvertes du peuple irakien, qui a tant souffert des actes inhumains de Daech. 

Ce voyage a également été important pour le dialogue interreligieux, autre dimension importante de son œuvre pastorale. Avec sa visite apostolique de 2024 dans quatre pays d’Asie-Océanie, le pape a atteint “la périphérie la plus périphérique du monde”. 

Le pape François a toujours mis au centre l’Évangile de la miséricorde, soulignant à plusieurs reprises que Dieu ne se lasse pas de nous pardonner : Il pardonne toujours, quelle que soit la situation de celui qui demande pardon et revient sur le droit chemin. 

Il a voulu le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, afin de mettre en évidence que la miséricorde est “le cœur de l’Évangile”. 

Miséricorde et joie de l’Évangile sont deux mots clés du pape François. 

En opposition à ce qu’il a défini comme “la culture du déchet”, il a parlé de la culture de la rencontre et de la solidarité. Le thème de la fraternité a traversé tout son pontificat avec des accents vibrants. Dans la lettre encyclique Fratelli tutti, il a voulu faire renaître une aspiration mondiale à la fraternité, car nous sommes tous enfants du même Père qui est aux cieux. Il a souvent rappelé avec force que nous appartenons tous à la même famille humaine. 

En 2019, lors de son voyage aux Émirats arabes unis, le pape François a signé un document sur la “Fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune”, rappelant la paternité commune de Dieu. 

S’adressant aux hommes et aux femmes du monde entier, la lettre encyclique Laudato si’ a attiré l’attention sur les devoirs et la coresponsabilité envers notre maison commune. “Personne ne peut se sauver seul”. 

Face à la fureur des nombreuses guerres de ces dernières années, avec leurs horreurs inhumaines, leurs innombrables morts et destructions, le pape François n’a cessé d’élever la voix pour implorer la paix et appeler à la raison, à des négociations honnêtes afin de trouver les solutions possibles, car la guerre, disait-il, n’est que mort d’êtres humains, destruction de maisons, d’hôpitaux et d’écoles. La guerre laisse toujours le monde pire qu’il n’était auparavant : elle est toujours une défaite douloureuse et tragique pour tous. 

“Construire des ponts et non des murs” est une exhortation qu’il a répétée à plusieurs reprises et son service de foi en tant que Successeur de l’Apôtre Pierre a toujours été lié au service de l’homme dans toutes ses dimensions. 

En union spirituelle avec toute la Chrétienté, nous sommes nombreux ici à prier pour le pape François afin que Dieu l’accueille dans l’immensité de son amour. 

Le pape François avait l’habitude de conclure ses discours et ses rencontres en disant : “N’oubliez pas de prier pour moi”. 

Cher Pape François, nous te demandons maintenant de prier pour nous et que, du ciel, tu bénisses l’Église, bénisses Rome, bénisses le monde entier, comme tu l’as fait dimanche dernier depuis le balcon de cette basilique, dans une dernière étreinte avec tout le peuple de Dieu, mais aussi, idéalement, avec l’humanité qui cherche la vérité avec un cœur sincère et qui tient haut le flambeau de l’espérance. 

Pour une couverture complète du pontificat du pape François, y compris des documentaires originaux, des événements au Vatican, des visites apostoliques, des discours et d’autres articles, visitez https://slmedia.org/fr/pape-françois.

Pour suivre aussi notre couverture du conclave et l’interrègne papal visitez notre page https://slmedia.org/fr/papaute

 

Le pape François : Nécrologie

Le pape François : Nécrologie

« C’est ainsi que le nom est venu dans mon cœur : François d’Assise. Pour moi, il est l’homme de la pauvreté, l’homme de la paix, l’homme qui aime et protège la création. »

(Discours aux représentants des médias, 16 mars 2013)

Nous sommes profondément attristés par le décès de notre bien-aimé pape François, survenu le 21 avril 2025. Il était le 266e successeur au siège de Pierre, un berger diligent de l’Église catholique dans le monde entier et un fidèle serviteur des serviteurs de Dieu.

Il a été un pape de la pauvreté. Des réfugiés de la Méditerranée à Lampedusa aux migrants qui traversent la frontière entre les États-Unis et le Mexique, en passant par les habitants du Sud-Soudan qui construisent leur nouveau pays, il a rencontré les marginaux avec l’amour tendre du Christ.

Il a été un pape de la paix. Il a appelé les autorités civiles et les personnes de bonne volonté du monde entier à s’embrasser dans la fraternité et la concorde.

C’était un pape qui aimait et protégeait la création. Il nous a tous invités à adorer Dieu à travers une rencontre transformatrice avec notre maison commune, une rencontre qui nous amène à dépasser les échanges commerciaux pour approfondir le sens de la responsabilité mutuelle et de l’interdépendance.

Il a été un pape de la réconciliation. Il est venu sur le sol canadien et autochtone pour présenter ses excuses et chercher à guérir les profondes blessures infligées dans les pensionnats.

Il a été un pape de l’espoir et du pèlerinage. Il a mis l’Église sur la voie d’une écoute plus profonde et d’une croissance continue, en nous donnant les moyens de marcher sur le chemin de la synodalité.

 

Miserando atque eligendo

Jorge Mario Bergoglio est né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, en Argentine, et a grandi dans un foyer de migrants italiens. Il a étudié la technologie chimique et a exercé divers emplois avant d’entrer au noviciat jésuite en 1958. Il a prononcé ses vœux perpétuels en 1960 et a été ordonné prêtre en 1969. Il a été nommé provincial de la province argentine des Jésuites de 1973 à 1979, puis a occupé une série de postes universitaires jusqu’en 1992, date à laquelle le pape Jean-Paul II l’a nommé évêque auxiliaire, puis coadjuteur, de Buenos Aires. Il a succédé au cardinal Antonio Quarracino en tant qu’ archevêque de Buenos Aires en 1998 et a été lui-même nommé cardinal en 2001.

Tout au long de son ministère épiscopal et papal, il a porté la devise Miserando atque eligendo : « ayant miséricorde et choisissant », en référence à l’appel de Jésus à saint Matthieu à le suivre (voir Matthieu 9:9). Le service du cardinal Bergoglio à l’Église d’Argentine a été marqué par une présence pastorale proche des marginaux, illustrée par ses visites régulières dans les barrios de Buenos Aires. Cet engagement envers les pauvres et les oubliés s’est prolongé dans son service en tant qu’évêque de Rome et pape de l’Église universelle. Son encyclique environnementale Laudato Si’ (2015) et son exhortation de suivi Laudate Deum (2023) nous ont exhortés à renouveler notre attention pour la planète, à inverser le changement climatique et à passer d’une production et d’une utilisation d’énergie à partir de combustibles fossiles à des ressources renouvelables. Son encyclique sociale Fratelli Tutti (2020) nous appelle, ainsi que les dirigeants du monde, à tendre la main dans la paix à toute la famille humaine, au milieu des divisions d’une pandémie mondiale et de la menace d’un conflit permanent.

Les 47 visites apostoliques du pape François à l’étranger lui ont permis de continuer à « sentir l’odeur des brebis », en rencontrant les fidèles du monde entier et en s’adressant directement à leur situation particulière. Depuis son acte poignant de repentance à Lampedusa jusqu’à ses appels à une hospitalité généreuse en Hongrie et à Marseille, il nous a rappelé à tous le courage et la souffrance des réfugiés et des migrants. Ses voyages en Irak, à Abu Dhabi (EAU), au Bahreïn, aux Nations unies et au Canada ont préparé le terrain pour son message durable de paix, de réconciliation et de dialogue fraternel. Il a été le premier pape à se rendre en Mongolie et le premier depuis des décennies à se rendre en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Timor-Leste, nous rappelant que ceux que nous pourrions considérer comme les plus éloignés sont au centre du cœur de Dieu. Au cours des deux jubilés de son pontificat, en 2025 et lors du jubilé extraordinaire de 2016, il nous a appelés à renouveler notre espérance dans le Christ et à manifester la miséricorde inébranlable de Dieu envers le monde. Ses quatre participations aux Journées mondiales de la jeunesse, y compris une visite apostolique complète au Portugal pour Lisbonne 2023, nous ont inspiré l’espérance et la confiance dans les plans de Dieu pour l’Église et pour nos vies.

Tout son pontificat a été marqué par un désir ardent de transformer les luttes internes de l’Église en opportunités audacieuses de mission et de renouveau. Il s’est immédiatement mis au travail, promulguant sa profonde exhortation Evangelli Gaudium, sur la joie de l’Évangile, neuf mois seulement après son élection à la chaire de saint Pierre. Il a réformé avec diligence la Curie romaine, la mettant sur la voie d’une plus grande responsabilité, d’une plus grande intégrité et d’une orientation vers l’extérieur dans la joie de l’Évangile. Son Synode sur la synodalité, qui a fait date, a revigoré l’esprit et la pratique du dialogue entre le vaste éventail de personnes et de perspectives, de rôles et d’expériences, d’espérance et de préoccupations de l’Église. Sa Commission sur la protection des mineurs, le Conseil des cardinaux et une série complète de réformes fiscales ont tous contribué à améliorer la responsabilité, la gouvernance collégiale et la fiabilité de la direction de l’Église.

Alors que nous pleurons sa mort et prions pour le repos de son âme, nous sommes également émus d’exprimer notre gratitude à Dieu pour nous avoir envoyé un berger aussi ardent, fidèle, surprenant et rempli de joie, qui a refusé de laisser les limites de notre temps entraver le rêve de ce que nous pourrions être un jour. L’impact indélébile du pape François sur l’Église et le monde se répercutera sur les générations à venir.

Pour une couverture complète du pontificat du pape François, y compris des documentaires originaux, des événements au Vatican, des visites apostoliques, des discours et d’autres articles, visitez https://slmedia.org/fr/pape-françois.

 

Message Urbi et Orbi du pape François pour Noël 2024

Le 25 décembre 2024 à midi, le pape François a prononcé le traditionnel message de Noël et la bénédiction « urbi et orbi » (à la ville et au monde) depuis le Loggia centrale de la basilique Saint-Pierre.

Vous trouverez ci-dessous le texte intégral de son message pour Noël 2024 :

MESSAGE DE NOËL
DU PAPE FRANÇOIS

NOËL 2024

Loggia centrale de la basilique Saint-Pierre
Lundi 25 décembre 2024

Chers frères et sœurs, joyeux Noël !  

Cette nuit le mystère, qui ne cesse de nous étonner et de nous émouvoir, s’est renouvelé: la  Vierge Marie a donné naissance à Jésus le Fils de Dieu, elle l’a enveloppé de langes et l’a déposé  dans une mangeoire. C’est ainsi que les bergers de Bethléem l’ont trouvé, pleins de joie, tandis que  les anges chantaient : “Gloire à Dieu et paix aux hommes” (cf. Lc 2, 6-14).  

Oui, cet événement, qui s’est produit il y a plus de deux mille ans, se renouvelle par l’œuvre  du Saint-Esprit, le même Esprit d’Amour et de Vie qui a fécondé le sein de Marie et, de sa chair  humaine, a formé Jésus. Ainsi, aujourd’hui, dans l’enfantement de notre temps, la Parole éternelle du  salut s’incarne à nouveau et réellement, elle dit à chaque homme et à chaque femme, elle dit au monde  entier : Je t’aime, je te pardonne, reviens vers moi, la porte de mon cœur est ouverte ! 

Frères et sœurs, la porte du cœur de Dieu est toujours ouverte, revenons à Lui ! Revenons à  ce cœur qui nous aime et nous pardonne ! Laissons-nous pardonner par Lui, laissons-nous réconcilier  avec Lui ! 

C’est le sens de la Porte Sainte du Jubilé, que j’ai ouverte hier soir, ici à Saint-Pierre : elle  représente Jésus, la Porte du salut ouverte à tous. Jésus est la Porte que le Père miséricordieux a  ouverte au milieu du monde, au coeur de l’histoire, pour que nous puissions tous revenir à Lui. Nous  sommes tous comme des brebis égarées et nous avons besoin d’un Berger et d’une Porte pour  retourner à la maison du Père. Jésus est le berger, Jésus est la Porte.  

Frères et sœurs, n’ayez pas peur ! La Porte est ouverte, elle est grande ouverte ! Venez !  Laissons-nous réconcilier avec Dieu, et alors nous nous serons réconciliés avec nous-mêmes et nous  pourrons nous réconcilier les uns avec les autres, y compris avec nos ennemis. Oui, la miséricorde de  Dieu peut tout, elle défait tous les nœuds, elle abat tous les murs de division, elle dissout la haine et  l’esprit de vengeance. Venez ! Jésus est la Porte de la paix. 

Souvent, nous ne nous arrêtons qu’au seuil, nous n’avons pas le courage de le franchir, parce  qu’il nous interpelle. Entrer par la Porte exige le sacrifice de faire un pas, de laisser derrière soi les  litiges et les divisions, pour s’abandonner aux bras ouverts de l’Enfant qui est le Prince de la Paix. En  ce Noël, début de l’Année jubilaire, j’invite chaque personne, chaque peuple et chaque nation à avoir  le courage de franchir la Porte, à devenir des pèlerins de l’espérance, à faire taire les armes et à  surmonter les divisions ! 

Que les armes se taisent dans l’Ukraine martyrisée ! Qu’on ait l’audace d’ouvrir la porte à la  négociation et aux gestes de dialogue et de rencontre, pour parvenir à une paix juste et durable.

BOLLETTINO N. 1033 – 25.12.2024 4 

Que les armes se taisent au Moyen-Orient ! Les yeux fixés sur le berceau de Bethléem, ma  pensée va aux communautés chrétiennes en Israël et en Palestine, en particulier à Gaza, où la situation  humanitaire est désastreuse. Que cesse le feu, que les otages soient libérés et que la population épuisée  par la faim et la guerre soit aidée. Je suis également proche de la communauté chrétienne au Liban,  particulièrement au sud, et de celle de Syrie, en cette période si délicate. Que les portes du dialogue  et de la paix s’ouvrent dans toute la région déchirée par les conflits. Je veux également rappeler ici le  peuple libyen, en l’encourageant à rechercher des solutions qui permettent la réconciliation nationale. 

Puisse la naissance du Sauveur apporter un temps d’espérance aux familles de milliers  d’enfants qui meurent d’une épidémie de rougeole en République Démocratique du Congo, ainsi  qu’aux populations de l’Est du pays et à celles du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Mozambique.  La crise humanitaire qui les frappe est principalement causée par les conflits armés et le fléau du  terrorisme. Elle est aggravée par les effets dévastateurs du changement climatique qui entraînent des  pertes en vies humaines et le déplacement de millions de personnes. Je pense aussi aux populations  des pays de la Corne de l’Afrique pour lesquels j’implore les dons de la paix, de la concorde et de la  fraternité. Que le Fils du Très-Haut soutienne les efforts de la Communauté internationale pour  favoriser l’accès aux aides humanitaires à la population civile du Soudan et entamer de nouvelles  négociations en vue d’un cessez-le-feu.  

Que l’annonce de Noël apporte un réconfort aux habitants du Myanmar qui, à cause des  affrontements armés continuels, souffrent gravement et sont contraints à fuir leurs foyers. Que l’Enfant Jésus inspire les autorités politiques et toutes les personnes de bonne volonté du  continent américain, afin que des solutions efficaces soient trouvées au plus vite, dans la vérité et la  justice, afin de promouvoir l’harmonie sociale, en particulier en Haïti, au Venezuela, en Colombie et  au Nicaragua, et que l’on s’efforce, surtout en cette année jubilaire, de construire le bien commun et  de redécouvrir la dignité de chaque personne, au-delà des clivages politiques. Que le Jubilé soit l’occasion de briser tous les murs de séparation : les murs idéologiques, qui  marquent si souvent la vie politique, et les murs physiques, comme la division qui affecte depuis  maintenant cinquante ans l’île de Chypre et qui a déchiré son tissu humain et social. Je souhaite  qu’une solution commune puisse être trouvée pour mettre fin à la division, dans le plein respect des  droits et de la dignité de toutes les communautés chypriotes. 

Jésus, le Verbe éternel de Dieu fait homme, est la Porte grande ouverte que nous sommes  invités à franchir pour redécouvrir le sens de notre existence et le caractère sacré de toute vie, et pour  redécouvrir les valeurs fondatrices de la famille humaine. Il nous attend sur le seuil. Il attend chacun  de nous, spécialement les plus fragiles. Il attend les enfants, tous les enfants qui souffrent de la guerre  et de la faim ; Il attend les personnes âgées, souvent contraintes à vivre dans des conditions de solitude  et d’abandon ; Il attend ceux qui ont perdu leur maison ou qui fuient leur terre dans le but de trouver  un refuge sûr ; Il attend ceux qui ont perdu ou ne trouvent pas de travail ; Il attend les prisonniers qui,  malgré tout, restent toujours des enfants de Dieu. Il attend ceux qui sont persécutés pour leur foi. 

En ce jour de fête, notre gratitude va à l’endroit de ceux qui font le bien de manière silencieuse  et fidèle : je pense aux parents, aux éducateurs et aux enseignants, qui ont la grande responsabilité de  former les générations futures ; je pense aux agents de santé, aux forces de l’ordre, à ceux qui sont  engagés dans des œuvres de charité, en particulier aux missionnaires répandus de par le monde qui  apportent lumière et réconfort à tant de personnes en difficulté. À tous, nous voulons dire : merci !  

Frères et sœurs, que le Jubilé soit l’occasion de remettre les dettes, en particulier celles qui  pèsent sur les pays les plus pauvres. Chacun est appelé à pardonner les offenses reçues, car le Fils de  Dieu, qui est né dans le froid et l’obscurité de la nuit, remet toutes nos dettes. Il est venu pour nous  guérir et nous pardonner. Pèlerins de l’espérance, allons à sa rencontre ! Ouvrons-Lui les portes de  nos cœurs, comme Il nous a ouvert la porte de son Cœur. 

Je vous souhaite à tous un joyeux et saint Noël. 

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

« Ne m’abandonne pas dans ma vieillesse » : Chérir ceux qui nous précèdent

Le début et la fin de la vie sont des moments difficiles mais magnifiques, comme l’aube et le coucher du soleil de notre existence sur terre. Pour chacun d’entre nous, il y a eu un début. Et pour chacun d’entre nous, il y aura une fin. Lorsque nous venons au monde, nous sommes soignés, aimés et entourés d’affection. De même, à la fin de notre vie, nous avons besoin de soins, d’amour et d’affection. Lorsque nous voyons un bébé, nous éprouvons souvent un sentiment de joie, considérant cette nouvelle vie comme un don précieux. Voyons-nous les personnes âgées avec le même sens de gratitude et d’émerveillement pour la vie qu’elles ont vécue ?

Le regard que nous portons sur les personnes âgées n’affecte pas seulement l’image qu’elles ont d’elles-mêmes. Il influence également le regard que la société portera sur nous, lorsque nous, qui sommes aujourd’hui jeunes, deviendrons nous-mêmes âgés. Chaque acte de tendresse, de solidarité et de présence auprès des personnes âgées est une goutte d’eau dans l’océan de la compassion qui se propage vers une société qui les apprécie et ne les abandonne pas dans les derniers chapitres de la vie. 

Le thème de la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées de cette année est le suivant : « Ne m’abandonne pas dans ma vieillesse » (Psaume 70,9). Dans son message annuel, le pape François raconte qu’en tant qu’archevêque de Buenos Aires, il visitait des maisons de retraite et se rendait compte à quel point les résidents recevaient rarement des visites : « Certaines n’avaient pas vu leurs proches depuis de nombreux mois ». 

Cela nous place devant une triste réalité qui nous appelle à l’action. Combien de nos parents et voisins âgés sont seuls, confinés à la maison, à l’hôpital ou dans des maisons de retraite ? Combien de fois va-t-on leur rendre visite ? 

Pour ceux d’entre nous qui ont la chance d’avoir connu leurs grands-parents, nous avons peut-être eu le privilège de les accompagner dans les dernières années, voire les derniers instants de leur vie. Certains d’entre nous ont peut-être vécu cette même expérience avec leurs propres parents. Il peut s’agir d’une expérience éprouvante, pleine de hauts et de bas – des montagnes russes émotionnelles. Il peut s’agir d’une période de tension accrue dans les familles, où de nombreuses décisions doivent être prises. Peut-être avons-nous des amis qui nous ont précédés et que nous avons pu accompagner dans les dernières étapes de leur vie.

Quoi qu’il en soit, saisissons les occasions de chérir ceux qui nous ont précédés. Nous sommes tous dans le même bateau et un jour nous serons à leur place. Nous pouvons nous rappeler la règle d’or de l’Évangile : « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi » (Matthieu 7,12). Il se peut qu’un jour nous soyons isolés, alités ou en proie au délire. Cela pourrait bien être moi. Il peut être difficile d’être aux côtés d’une personne malade et souffrante, mais notre réponse ne peut être la distance, elle doit être la proximité. Voir la fragilité humaine – en nous-mêmes ou chez les autres – peut être déconcertant. Pourtant, la réponse la plus significative consiste à apporter notre soutien et à faire de notre mieux pour accompagner la personne, en partageant tous les moments de joie et de connexion que nous pouvons. 

Dans certains cas, la personne n’est même pas en état de comprendre ou d’apprécier ce que nous faisons pour elle. Il peut s’agir simplement de lui tenir la main, de lui sourire, de lui apporter quelque chose à manger, de prier avec elle ou de lui rendre service, comme lui couper les ongles, lui raser le visage ou lui mettre de la crème pour les mains. Quoi qu’il en soit, nous pouvons être sûrs que notre présence et notre amour font une différence pour eux, tout comme le fait d’être avec eux fait une différence pour nous. Ce sont des moments qui demeurent toute une vie, et même au-delà.

Seigneur, tu n’abandonnes jamais aucun de tes enfants. Tu nous accompagnes des premiers instants de la vie jusqu’à la fin et tu nous aimes tout au long du chemin. Aide-nous à cheminer avec nos frères et sœurs qui nous précèdent, vers leur rencontre face à face avec toi. Amen.  

Audience générale du pape François – mercredi 20 mars 2024

Prudencia, avec un livre, s’adresse à huit jeunes femmes assises sur le sol. Wellcome Images, Wikimedia Commons.

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape François a poursuivi son cycle de réflexions sur les vices et les vertus, en abordant la vertu cardinale de « prudence ». Il a rappelé que « la personne prudente est créative : elle raisonne, évalue, essaie de comprendre la complexité de la réalité et ne se laisse pas submerger par les émotions, l’oisiveté, les pressions et les illusions. »

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

La catéchèse d’aujourd’hui est consacrée à la vertu de la prudence. Avec la justice, la force d’âme et la tempérance, elle forme ce que l’on appelle les vertus cardinales, qui ne sont pas l’apanage des chrétiens, mais appartiennent au patrimoine de la sagesse antique, en particulier des philosophes grecs. C’est pourquoi l’un des thèmes les plus intéressants du travail de rencontre et d’inculturation fut précisément celui des vertus.

Dans les écrits médiévaux, la présentation des vertus n’est pas une simple énumération des qualités positives de l’âme. Reprenant les auteurs classiques à la lumière de la révélation chrétienne, les théologiens ont imaginé le septénaire des vertus – les trois théologales et les quatre cardinales – comme une sorte d’organisme vivant, où chaque vertu a un espace harmonieux à occuper. Il y a des vertus essentielles et des vertus accessoires, comme des piliers, des colonnes et des chapiteaux. Ici, rien de tel peut-être que l’architecture d’une cathédrale médiévale pour restituer l’idée de l’harmonie qui existe dans l’homme et de son attrait perpétuel vers le bien.

Commençons donc par la prudence. Ce n’est pas la vertu de la personne craintive, toujours hésitante quant à l’action à entreprendre. Non, c’est une interprétation erronée. Il ne s’agit pas non plus de la simple prudence. Accorder la primauté à la prudence signifie que l’action de l’homme est entre les mains de son intelligence et de sa liberté. La personne prudente est créative : elle raisonne, évalue, cherche à comprendre la complexité de la réalité et ne se laisse pas submerger par les émotions, la paresse, les pressions, les illusions.

Dans un monde dominé par les apparences, les pensées superficielles et la banalité du bien et du mal, l’antique leçon de prudence mérite d’être retrouvée.

Saint Thomas, dans le sillage d’Aristote, l’appelait « recta ratio agibilium ». C’est la capacité de gouverner les actions pour les orienter vers le bien, d’où son surnom de « cocher des vertus ». Prudent est celui ou celle qui sait choisir : tant qu’elle reste dans les livres, la vie est toujours facile, mais au milieu des vents et des vagues de la vie quotidienne, c’est une autre affaire, nous sommes souvent incertains et ne savons pas quelle direction prendre. Celui qui est prudent ne choisit pas au hasard : il sait d’abord ce qu’il veut, puis il réfléchit aux situations, se fait conseiller et, avec une vision large et une liberté intérieure, il choisit la voie à suivre. Certes, cela ne veut pas dire qu’il ne peut pas faire d’erreurs, après tout nous restons des êtres humains, mais au moins il évitera les dérapages majeurs. Malheureusement, dans tous les milieux, il y a ceux qui ont tendance à écarter les problèmes par des plaisanteries superficielles ou à toujours susciter la controverse. La prudence, en revanche, est la qualité de qui est appelé à gouverner : il sait qu’administrer est difficile, qu’il y a de nombreux points de vue et qu’il faut essayer de les harmoniser, qu’il faut faire le bien non pas de quelques-uns mais de tous.

La prudence enseigne aussi que, comme on dit,  » le mieux est l’ennemi du bien « . Trop de zèle, en effet, dans certaines situations, peut provoquer du désastre : peut ruiner une construction qui aurait nécessité de la méthode ; peut générer des conflits et des incompréhensions ; peut même déclencher des violences.

La personne prudente sait conserver la mémoire du passé, non pas parce qu’elle a peur de l’avenir, mais parce qu’elle sait que la tradition est un patrimoine de sagesse. La vie est faite d’un chevauchement constant de choses anciennes et de choses nouvelles, et il n’est pas bon de toujours penser que le monde commence avec nous, que nous devons aborder les problèmes en partant de zéro.  La personne prudente est également prévoyante. Une fois que l’on a décidé du but à atteindre, il faut se donner tous les moyens d’y parvenir.

De nombreux passages de l’Évangile nous aident à éduquer la prudence. Par exemple : est prudent celui qui bâtit sa maison sur le roc et imprudent celui qui la bâtit sur le sable (cf. Mt 7, 24-27). Sages sont les jeunes filles qui portent de l’huile pour leurs lampes et folles celles qui n’en portent pas (cf. Mt 25, 1-13). La vie chrétienne est une combinaison de simplicité et de discernement. Préparant ses disciples à la mission, Jésus leur recommande : « Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups ; soyez donc prudents comme les serpents et simples comme les colombes » (Mt 10,16). Comme pour dire que Dieu ne veut pas seulement que nous soyons des saints, il veut que nous soyons des saints intelligents, parce que sans la prudence, c’est facile de s’égarer !

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Audience générale du pape François – mercredi 13 mars 2024

Saints Cyrille, Catherine de Sienne, Méthode, Brigitte de Suède, Benoît de Nursie et Thérèse-Bénédicte de la Croix. Wikimedia Commons

Aujourd’hui, lors de l’audience générale, le pape François a réfléchi à la vertu et au fait qu’elle est un « habitus de liberté ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Après ce tour d’horizon des vices, il est temps de se tourner vers l’image symétrique, qui est à l’opposé de l’expérience du mal. Le cœur humain peut se laisser aller à des passions mauvaises, il peut céder à des tentations néfastes déguisées sous des atours persuasifs, mais il peut aussi s’opposer à tout cela. Aussi laborieux que cela puisse être, l’être humain est fait pour le bien, qui le comble vraiment, et il peut aussi pratiquer cet art, en faisant en sorte que certaines dispositions deviennent permanentes en lui. La réflexion sur cette merveilleuse possibilité qui est la nôtre constitue un chapitre classique de la philosophie morale : le chapitre des vertus.

Les philosophes romains l’appelaient virtus, les grecs aretè. Le terme latin souligne avant tout que la personne vertueuse est forte, courageuse, capable de discipline et d’ascèse ; l’exercice de la vertu est donc le fruit d’une longue germination, qui exige des efforts et même des souffrances. Le mot grec aretè, quant à lui, indique quelque chose qui excelle, qui se distingue, qui suscite admiration. La personne vertueuse est donc celle qui ne se dénature pas en se déformant, mais qui est fidèle à sa vocation, qui se réalise pleinement elle-même.

Nous ferions fausse route si nous pensions que les saints sont des exceptions de l’humanité : une sorte de cercle étroit de champions qui vivent au-delà des limites de notre espèce. Les saints, dans cette perspective que nous venons d’introduire sur les vertus, sont au contraire ceux qui deviennent pleinement eux-mêmes, qui réalisent la vocation propre à tout homme. Quel monde heureux ce serait si la justice, le respect, la bienveillance réciproque, la largeur d’esprit et l’espérance étaient la normalité partagée, et non pas une rare anomalie ! C’est pourquoi le chapitre sur la conduite vertueuse, en ces temps dramatiques où nous sommes souvent confrontés au pire de l’humain, devrait être redécouvert et pratiqué par tous. Dans un monde déformé, nous devons nous souvenir de la forme dans laquelle nous avons été façonnés, de l’image de Dieu qui est imprimée en nous pour toujours.

Mais comment définir le concept de vertu ? Le Catéchisme de l’Église Catholique nous offre une définition précise et concise : « La vertu est une disposition habituelle et ferme à faire le bien » (n° 1803). Il ne s’agit donc pas d’un bien improvisé et quelque peu aléatoire qui tomberait du ciel de manière épisodique. L’histoire nous apprend que même des criminels, dans un moment de lucidité, ont accompli des actes bons ; certainement, ces actes sont inscrits dans le « livre de Dieu », mais la vertu est une autre chose. C’est un bien qui provient d’une lente maturation de la personne, jusqu’à en constituer une caractéristique intérieure. La vertu est un habitus de liberté. Si nous sommes libres dans chaque acte, et chaque fois que nous sommes appelés à choisir entre le bien et le mal, la vertu est ce qui nous permet d’avoir un habitus vers le bon choix.

Si la vertu est un si beau cadeau, une question se pose immédiatement : comment est-il possible de l’acquérir ? La réponse à cette question n’est pas simple, elle est complexe.

Pour le chrétien, le premier secours est la grâce de Dieu. En effet, l’Esprit Saint agit en nous qui avons été baptisés, en travaillant dans notre âme pour la conduire à une vie vertueuse. Combien de chrétiens sont arrivés à la sainteté à travers les larmes, en réalisant qu’ils n’arrivaient pas à surmonter certaines faiblesses ! Mais ils ont fait l’expérience que Dieu a achevé cette bonne œuvre qui n’était pour eux qu’une esquisse. La grâce précède toujours notre engagement moral.

En outre, nous ne devons jamais oublier la très riche leçon de la sagesse des anciens, qui nous dit que la vertu grandit et peut être cultivée. Et pour cela, le premier don de l’Esprit à demander est précisément la sagesse. L’être humain n’est pas un territoire libre pour la conquête des plaisirs, des émotions, des instincts, des passions, sans pouvoir rien faire contre ces forces parfois chaotiques qui l’habitent. Un don inestimable que nous possédons est l’ouverture d’esprit, c’est la sagesse qui sait apprendre de ses erreurs pour bien diriger sa vie. Il faut ensuite la bonne volonté : la capacité de choisir le bien, de nous modeler nous-même par l’exercice ascétique, en évitant les excès.

Chers frères et sœurs, commençons donc notre voyage à travers les vertus, dans cet univers serein qui est un défi, mais qui est décisif pour notre bonheur.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

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