Cette semaine à Parrêsia, Francis Denis s’entretient de la théologie du corps de saint Jean-Paul II avec l’auteur du livre « Tu es don: la théologie du corps pour les jeunes » Alex Deschênes. Sont notamment abordés les thèmes de jeunesse, de la théologie, de la sexualité, de la dignité humaine, de la spiritualité ainsi que de la nécessité de la Grâce dans l’agir chrétien. Tout cela et bien plus sur Parrêsia, votre balado qui prend le temps de penser.
Le sport est une partie de plaisir
(Photo: Courtoisie Pixabay) Hier soir, mercredi 7 juillet 2021, le Canadien de Montréal perdait la finale de la coupe Stanley contre le Lightning de Tampa Bay. Alors que, pour les vainqueurs, cet événement était l’occasion de réjouissances et de célébrations, on comprend que les perdants et leurs partisans ont ressenti les émotions inverses. Comment faire en sorte que, pour les uns et les autres, cet engouement demeure à l’intérieur du cadre de cet « esprit sportif » qui rend l’expérience agréable ? Quelles sont les conditions qui font du sport une activité au service du développement humain ? L’actualité de cette semaine nous invite à nous pencher sur la question.
La vertu oubliée de l’Eutrapélie
Depuis que le monde est monde, les divertissements et jeux de toutes sortes agrémentent les sociétés humaines. Lors de l’apparition du christianisme, l’empire romain vouait au sport, à l’athlétisme et aux combats de gladiateurs une importance considérable. Citoyens comme les autres, les chrétiens ont dû réfléchir et développer une ligne de conduite par rapport à ces jeux. En effet, l’emprise que les divertissements peuvent avoir sur les personnes est grande et il est facile de perdre la raison en se laissant prendre par l’émotion. Or, devant cette possibilité, des générations de penseurs ont établi que, comme tout le reste, le rapport au jeu devrait être modéré par la vertu de tempérance. Plus tard, saint Thomas d’Aquin fera les distinctions nécessaires.
De fait, la tempérance, selon le catéchisme de l’Église catholique, est la « vertu morale qui modère l’attrait des plaisirs et procure l’équilibre dans l’usage des biens créés » (no 1809). Puisque cet équilibre doit être recherché dans l’ensemble de nos activités, la langue française a développé plusieurs mots propres à manifester l’exercice de la tempérance en des matières particulières. Alors que des termes comme ceux de continence, mansuétude, clémence ou modestie sont parvenus jusqu’à nous, d’autres ont été perdus en cours de route. C’est le cas notamment de « l’eutrapelia », cette vertu liée à la modestie qui « modère notre attitude face au jeu et au sport en général »*. Comme toutes les vertus, son exercice nous apprend à désirer à sa juste mesure la participation au sport afin de tirer profit de ses bénéfices pour la santé ou le développement personnel tout en évitant les excès qui peuvent être dommageables. Pratiquer l’eutrapélie a donc de très nombreux avantages.
Garder le plaisir du sport
Lorsqu’on considère la réalité du sport et des jeux, on voit tout de suite comment ces activités peuvent être bonnes pour les personnes et la société. Par exemple, le sentiment d’appartenance que le soutien à une équipe comme le Canadien de Montréal peut procurer est noble et sain en soi. Par contre, si celui-ci en vient à occuper une place disproportionnée dans nos vies, nous serions en proie à de nombreux désagréments. C’est ce que l’on voit parfois lorsqu’on assiste à des scènes de vandalisme après un match et où on voit des supporters s’insulter. Dans ces excès, on voit très bien comment le sport n’est plus l’occasion de fêter et d’avoir du plaisir dans le cadre d’une juste compétition mais, au contraire, le prétexte pour rabaisser les potentialités humaines à leur plus bas niveau. Dans ce cas, on perd non seulement la dignité due aux personnes mais aussi l’attrait du sport lui-même.
En effet, le bien de l’activité sportive (et cela est vrai en tant que participant ou spectateur engagé) est de permettre le déploiement des éléments propres à chaque personnalité dans le contexte d’une collaboration sociale. Lorsque nous jouons au hockey, l’ensemble de l’équipe se dédie à la cause de la victoire dans le cadre de règles établies et régies par les autorités compétentes. En l’occurrence il s’agit de la LNH. Cette unité autour d’un but commun est très importante et permet à chacun des joueurs de déployer ses propres talents. On comprend donc comment le sport peut être un lieu de croissance physique et personnel à ne pas négliger. L’eutrapélie rend donc le sport à sa véritable nature et permet à celui qui en fait l’exercice d’optimiser les effets positifs de cette activité sur sa vie. C’est également la meilleure façon de gagner ou de vivre la défaite dignement…
Le sport est une partie de plaisir
Il est tout à fait normal et souhaitable que des partisans du Canadien de Montréal soient déçus suite à la défaite! Une autre attitude nous ferait douter de leur attachement au tricolore. L’eutrapélie ne demande pas d’être détacher et stoïque face aux sentiments que nous fait vivre le fait d’être partisan d’une équipe plutôt qu’une autre. Dans ce contexte, on comprend comment le développement d’une attitude saine face au jeu et au sport peut faire toute la différence. Que nous soyons spectateurs ou joueurs, nous avons tous avantage à redécouvrir ce mot oublié, cette vertu de l’eutrapélie qui peut nous aider tous à vivre de beaux moments et des émotions intenses. Et que le sport demeure une partie de plaisir !
* Thomas d’Aquin, Somme théologique, IIa-IIae, q.198, a.2, c.
Saint Pierre, saint Paul et l’unité du genre humain
Ce mardi 29 juin, l’Église universelle fête la solennité des saints apôtres Pierre et Paul. La liturgie du jour revêt un caractère spécial à Rome puisqu’elle est non seulement présidée par le Pape (successeur de Pierre) mais également parce qu’elle est célébrée situé au-dessus du tombeau même du chef des apôtres. Outre cette commémoration et l’action de grâce pour la vie de ces deux témoins de la foi apostolique, cette journée est une invitation à réfléchir et nous inspirer des enseignements qu’ils nous ont tous deux laissés.
Pierre ou l’unité par l’universalité
Nous connaissons tous ce passage de l’Évangile où Jésus affirme sans équivoque : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Mt 16,18). Ce mandat pastoral divin manifeste à quel point la mission de Pierre est celle du maintien de l’identité même de l’Église. Lorsque l’on construit un bâtiment, la pierre fondatrice doit toujours être parfaitement proportionnée et, d’une certaine manière, contenir en gestation l’ensemble de l’édifice à venir. Pierre devait donc, sous l’impulsion de l’Esprit Saint, incarner et devenir le signe des qualités essentielles de l’Église que sont l’unicité, la sainteté, la catholicité et l’apostolicité. Comme on le dit dans le CREDO, l’Église est « Une, Sainte, Catholique et Apostolique ». Comme le disait le pape émérite Benoît XVI en 2005 dans son homélie pour cette solennité :
La Catholicité n’exprime pas qu’une dimension horizontale, le rassemblement de nombreuses personnes dans l’unité ; elle exprime également une dimension verticale : ce n’est qu’en tournant le regard vers Dieu, seulement en s’ouvrant à Lui que nous pouvons devenir vraiment une seule chose.
Notre attachement à Pierre et ses successeurs est donc le signe que nous sommes en lien avec l’intention que Dieu a donnée à l’Église dès sa fondation. Par notre union à l’évêque de Rome, c’est-à-dire par l’écoute attentive et la mise en pratique de ses enseignements, nous avons la garantie que nous sommes sur le droit chemin. Nous sommes certains de ne pas nous laisser égarer par des fausses doctrines qui ont toujours pour résultat la division. Aujourd’hui, c’est donc unis au pape François que nous pouvons également recevoir les grâces attachées au véritable culte « en esprit et en vérité » (Jn 4, 23). Grâce à ce charisme de l’unité, tous les chrétiens peuvent pleinement recevoir en eux la présence salvatrice du Christ. Ainsi donc, « Par Lui, avec Lui et en Lui », l’unité verticale avec Dieu est rétablie. Cela a aussi pour effet de solidifier l’unité de la communauté.
À la verticalité, le charisme de Pierre ajoute donc l’horizontalité nécessaire au déploiement de la grâce au sein même de nos communautés. Par l’unité que chaque membre entretient avec Dieu le Père, Fils et Esprit Saint, se déploie une unité mystérieuse au sein des chrétiens. Personnellement transfigurés par la Grâce de l’adoption filiale qui fait de nous des fils et des filles d’un même Père, l’unité désormais solidifiée peut dès lors rayonner au-delà de ses frontières. Cette catholicité « horizontale » permet donc de garder les portes grandes ouvertes afin d’accueillir tous ceux qui sentent l’appel à la plénitude de la vie et de l’existence.
Paul : modèle missionnaire par excellence
L’unité incarnée par le ministère et la vie de Pierre et de ses successeurs devait être « complétée » par un autre charisme, tout aussi nécessaire et cohérent avec le premier. Alors que la communauté croyante est réunie par Dieu autour de Pierre, cette dernière ne peut se contenter de rester sur place. Elle ne peut souffrir d’un entre-soi « autoréférentiel » (no 94)comme le dit le pape François. Bien que les portes restent toujours ouvertes, la force de la charité vécue doit faire un pas de plus dans le don. Elle nous pousse au-dehors, à la rencontre de toute personne humaine. Historiquement, c’est à Paul que fut donné la grâce d’être le modèle du missionnaire. D’incarner l’élan qui découle de la catholicité de l’Église.
À travers les siècles, des milliers de missionnaires allaient suivre son exemple. Parcourant tous les continents de la terre à toutes les époques, les chrétiens n’ont jamais cesser de proposer le Christ à tous. Cette dynamique missionnaire allait cependant garder ce caractère d’universalité en cherchant, non seulement à inclure tous les peuples et cultures dans l’assemblée priante mais également en cherchant à transfigurer de l’intérieur toutes les réalités humaines. Ainsi, chaque « langue, peuple ou nation » allait désormais être en mesure d’inclure la Révélation dans sa vie propre et déployer toujours un peu plus la beauté et la grandeur de la création nouvelle s’opérant dans l’histoire.
Pierre, Paul et l’unité du genre humain
On l’aura compris, les saints apôtres Pierre et Paul sont plus que jamais pertinent pour notre époque. À l’heure de la globalisation, de la mondialisation des communications, de la diversité et complexité des rapports sociaux, une culture de la rencontre est plus que jamais nécessaire. En ce sens, la dynamique missionnaire de l’Apôtre des nations et la force de l’unité de Pierre peuvent nous inspirer et, ainsi, transformer les diverses tensions en occasions d’échange et d’acceptation du mystère de notre humanité commune. Ce mystère, nous le savons, ne saura jamais totalement épuisé ni par les uns, ni par les autres. Au « choc des civilisations » nous devons substituer une « culture de la rencontre » capable d’affirmer les différences afin que tous aient l’opportunité de manifester leur portion du mystère du genre humain qui leur est donné d’incarner.
Une prière pour mettre ses souliers
Chacun a ses propres prières et rituels de prière du matin, mais j’ai pensé partager avec vous une prière que j’ai découverte et que j’ai commencé à réciter avant le début de la journée.
Il est intéressant de noter que cette prière a trait au fait de mettre ses chaussures!
Cette prière est celle des Missionnaires de la Charité, l’ordre fondé par Sainte Mère Teresa. Les sœurs récitent des prières spécifiques lorsqu’elles s’habillent avec chaque vêtement principal (selon Mother Teresa – An Authorized Biography). Cette prière particulière pour les chaussures m’enracine dans ma foi et me pousse à aller de l’avant. Heureusement, elle est facile à retenir parce qu’elle est associée à cette activité simple et répétitive de mettre ses chaussures!
Le livre explique : « En chaussant leurs sandales, ils se sont engagés à suivre Jésus [en disant] :
« Où que vous alliez trouver des âmes, souvenez-vous qu’elles sont pour moi inestimables et que, comme vous, elles sont aimées d’un Amour pur ».
De nombreux aspects de cette prière me touchent particulièrement. Pour commencer, cette courte prière est une forme d’abandon, de mission et de déclaration d’amour, tout cela en même temps – tout en mettant vos chaussures. Cette prière est également un rappel vocal et physique de ce que signifie être un témoin de l’Évangile, un instrument d’évangélisation. Où que nous allions, cette prière nous permet de garder le contact avec l’essentiel.
En outre, cette prière invite le porteur des chaussures à se laisser guider pleinement et entièrement par Dieu dans ses activités quotidiennes. On se vide de votre propre volonté pour faire totalement place à la volonté de Dieu au cours de la journée. Elle place Dieu au centre, comme moteur et directeur de notre vie et ce, dans tout ce que nous faisons.
Enfin, je suis toujours frappée par ces mots qui soulignent que les âmes auxquelles nous sommes envoyés sont « inestimables » aux yeux de Dieu. Ils me rappellent de témoigner de la foi, même lorsque je suis épuisée, à court « d’air spirituel » ou confrontée à mes propres épreuves. Cette prière m’invite à me détacher, à changer mes plans, ou à « mourir pour les besoins des autres » – chaque fois que Dieu m’appelle. Au milieu de moments difficiles ou imprévus, cette phrase refait souvent surface dans mon esprit.
« Où que vous alliez trouver des âmes, souvenez-vous qu’elles sont pour moi inestimables et que, comme vous, elles sont aimées d’un Amour pur ».
Quelle prière! Si simple et si puissante!
Comme mentionné ci-dessus, il y a des prières supplémentaires associées aux autres vêtements portés par les Missionnaires de la Charité. Il y a une prière spécifique pour le moment où elles mettent leur habit, leur ceinture et leur sari. Alors si vous voulez aussi découvrir le reste de leurs belles prières « pour se préparer le matin », les voici :
Habit
Un rappel de la séparation d’avec le monde: « Que le monde ne soit rien pour moi et moi rien pour le monde ».
Gaine
Un rappel de la pureté angélique de Marie: « Entourée et protégée par cette pauvreté absolue qui a couronné tout ce que tu as fait pour Jésus ».
Sari
Un rappel pour imiter la modestie de Marie: « Ô très Sainte Vierge Marie, couvrez-moi du manteau de votre modestie et que ce sari me rende de plus en plus semblable à vous. »
Je pense que ce sont des prières fantastiques! Quelle que soit votre situation dans la vie ou ce à quoi ressemblent vos vêtements de tous les jours. Même si vous ne portez pas d’habit, ni de sari (voile), une ou deux de ces prières matinales peuvent vraiment être un moyen d’ancrage pour commencer votre journée! Quelle belle façon d’intégrer la spiritualité dans notre routine matinale!
Bonne prière!
L’Annonciation du Seigneur avec Thérèse Nadeau-Lacour
Cette semaine à Parrêsia, Francis Denis s’entretient avec la théologienne et auteure Thérèse Nadeau-Lacour sur le Mystère de l’Annonciation, à la veille de la célébration de sa Solennité par l’Église le 25 mars 2021. Sont notamment abordés les thèmes du rôle de Marie dans l’histoire du Salut, de la judéité de la Vierge, de la Sainte Famille, de Saint Joseph et de l’exemplarité du « fiat » de Marie dans notre vie spirituelle. Tout cela et bien plus sur Parrêsia, votre balado qui prend le temps de penser.
Église en Sortie 22 mars 2021
Cette semaine à Église en Sortie, on parle de la Solennité de l’Annonciation avec la théologienne et auteur Thérèse Nadeau-Lacour. On vous présente un reportage sur l’église Sacré-Coeur-de-Jésus de l’archidiocèse de Montréal. Et on discute de la spiritualité en temps de pandémie avec l’abbé Jimmy Delalin. Église en sortie est tous les lundis à 20H30 et en reprise les vendredis à 19H30. Sur les ondes de Sel + Lumière, votre chaîne canadienne de télévision catholique.
Église en Sortie 8 mars 2021
Dans cet épisode d’Église en Sortie, on parle de l’histoire des dominicaines de Trois-Rivières avec l’historienne Lucia Ferretti. On vous présente un reportage sur l’église Saint-Anicet du diocèse de Valleyfield. Et on célèbre le 135e anniversaire de la Congrégation des Filles de la Sagesse avec la responsable provinciale, Sr. Linda Joseph fdls.