Audience générale du pape François – mercredi 13 décembre 2023

Photo par Francois Gha sur Unsplash.

Lors de l’audience générale d’aujourd’hui, le pape François a conclu ses catéchèses sur le thème du zèle apostolique, en répétant les paroles de Jésus « à chaque croyant et à son Église : ‘Soyez ouverts’, soyez ouverts parce que le message de l’Évangile a besoin de vous pour en témoigner et pour l’annoncer ! »

Voici le texte intégral:

Chers frères et sœurs,

Nous concluons aujourd’hui le cycle consacré au zèle apostolique, au cours duquel la Parole de Dieu nous a inspirés à aider à cultiver la passion pour l’annonce de l’Evangile. Et cela concerne tout chrétien, dès le début. Pensons au fait que dans le  baptême, le célébrant dit, en touchant les oreilles et les lèvres du baptisé: «Que le Seigneur Jésus, qui a fait entendre les sourds et parler les muets, t’accorde d’entendre bientôt sa parole et de professer ta foi».

Et nous avons entendu le prodige de Jésus. L’évangéliste Marc s’attarde à décrire le lieu où cela s’est produit: vers «la mer de Galilée» (Mc 7, 31). Qu’est-ce que ces territoires ont en commun? Le fait d’être  habités majoritairement par des païens. Ce n’était pas des territoires habités par les juifs, mais majoritairement par des païens.  Les disciples sont sortis avec Jésus, qui est capable d’ouvrir les oreilles et la bouche, c’est-à-dire le phénomène du mutisme et de la surdité, qui dans la Bible est également métaphorique, et désigne la fermeture aux appels de Dieu. Il existe une surdité physique, mais dans la Bible, celui qui est sourd à la parole de Dieu est muet, il ne communique pas la Parole de Dieu.

Un autre signe est indicatif: l’Evangile rapporte la parole décisive de Jésus en araméen, effatà, qui  signifie «ouvre-toi», que s’ouvrent les oreilles et que se délie la langue et  c’est une invitation adressée non pas tant au sourd-muet, qui ne pouvait pas l’entendre, mais précisément aux disciples de l’époque et de tous les temps. Nous aussi, qui avons reçu l’effatà de l’Esprit dans le Baptême,  nous sommes appelés à nous ouvrir. «Ouvre-toi», dit Jésus à chaque -croyant et à son Eglise: ouvre-toi parce que le message de l’Evangile a besoin de toi pour être témoigné et proclamé!  Et cela nous fait penser aussi à l’attitude d’un chrétien: le chrétien doit être ouvert à la Parole de Dieu et au service des autres. Les chrétiens fermés finissent mal, toujours, parce qu’ils ne sont pas chrétiens, ce sont des idéologues, des idéologues de la fermeture. Un chrétien doit être ouvert à l’annonce de la Parole, à l’accueil de ses frères et sœurs. Et pour cela, cet effatà, ce «ouvre-toi», est une invitation à nous tous à nous ouvrir.

Même à la fin des Evangiles, Jésus nous livre ce désir missionnaire: allez au-delà, allez paître, allez prêcher l’Evangile.

Frères, sœurs, sentons-nous tous appelés, en tant que baptisés, à témoigner et à annoncer Jésus. Et demandons la grâce, en tant qu’Eglise, de savoir mettre en œuvre une conversion pastorale et missionnaire. Le Seigneur, sur les rives de la mer de Galilée, a demandé à -Pierre s’il l’aimait et lui a ensuite demandé d’être le berger de ses brebis (cf. v. 15-17). Nous aussi, interrogeons-nous, qui chacun de nous se pose cette question, interrogeons-nous: est-ce que j’aime vraiment le Seigneur, au point de vouloir l’annoncer? Est-ce que je veux devenir son témoin ou est-ce que je me contente d’être son disciple? Est-ce que je prends à cœur les personnes que je rencontre, est-ce que je les amène à Jésus dans la prière? Est-ce que je désire faire quelque chose pour que la joie de l’Evangile, qui a transformé ma vie, embellisse aussi la leur? Pensons à cela, pensons à ces questions et allons de l’avant avec notre témoignage.


APPEL

Je continue de suivre avec une profonde préoccupation le conflit en Israël et en Palestine.

Je renouvelle mon appel pour un cessez-le-feu humanitaire immédiat: on souffre beaucoup, là-bas. J’encourage toutes les parties impliquées à reprendre les négociations et je demande à tous de s’engager avec urgence à faire arriver les aides humanitaires à la population de Gaza, qui est à bout de forces et qui en a véritablement besoin.

Que l’on libère immédiatement tous les otages, qui avaient vu une espérance dans la trêve il y a quelques jours. Que cette grande souffrance pour les israéliens et pour les palestiniens finisse.

S’il vous plaît: non aux armes, oui à la paix!

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Audience générale du pape François – mercredi 29 novembre 2023

Détail de la peinture murale The Word of Life, Theodore Hesburgh Library, University of Notre Dame. Wikimedia Commons.

Au cours de l’audience générale d’aujourd’hui, le pape François a réfléchi sur l’évangélisation et sur l’inculturation à l’heure actuelle. Il a déclaré que « Jésus ne peut être annoncé qu’en habitant la culture de son temps, et en prenant toujours à cœur les paroles de l’apôtre Paul sur le présent : Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut » (2 Corinthiens 6:2).

Voici le texte intégral:

Chers frères et sœurs,

La dernière fois, nous avons vu que l’annonce chrétienne est joie et qu’elle est pour tous ; observons aujourd’hui, un troisième aspect : elle est pour l’aujourd’hui.

On entend presque toujours dire du mal de l’aujourd’hui. Certes, entre guerres, changements climatiques, injustices planétaires et migrations, crises de la famille et de l’espérance, les motifs d’inquiétude ne manquent pas. En général, l’époque actuelle semble être habitée par une culture qui place l’individu au-dessus de tout et la technologie au centre de tout, avec sa capacité à résoudre de nombreux problèmes et ses gigantesques progrès dans tant de domaines. Mais en même temps, cette culture du progrès technico-individuel conduit à l’affirmation d’une liberté qui ne veut pas se donner de limites et qui est indifférente à ceux qui restent en arrière. Elle livre ainsi les grandes aspirations humaines à la logique souvent vorace de l’économie, avec une vision de la vie qui écarte ceux qui ne produisent pas et peine à dépasser l’immanent. Nous pourrions même dire que nous nous trouvons dans la première civilisation de l’histoire qui tente globalement d’organiser une société humaine sans la présence de Dieu, en se concentrant dans d’immenses villes qui restent horizontales même si elles ont des gratte-ciels vertigineux.

L’on se rappelle l’histoire de la ville de Babel et de sa tour (cf. Gn 11, 1-9). On y raconte un projet de société où chaque individualité est sacrifiée à l’efficacité de la collectivité. L’humanité parle une seule langue – nous pourrions dire qu’elle a une « pensée unique » -, elle est comme enveloppée dans une sorte de sortilège général qui absorbe l’unicité de chacun dans une bulle d’uniformité. Alors Dieu confond les langues, c’est-à-dire qu’il rétablit les différences, recrée les conditions pour que l’unicité puisse se développer, fait revivre le multiple là où l’idéologie voudrait imposer l’unique. Le Seigneur détourne aussi l’humanité de son délire de la toute-puissance : « faisons-nous un nom », disent les habitants exaltés de Babel (v. 4), qui veulent s’élever jusqu’au ciel, se mettre à la place de Dieu. Mais ce sont là des ambitions dangereuses, aliénantes, destructrices, et le Seigneur, en confondant ces attentes, protège l’humanité, en évitant une catastrophe annoncée. Ce récit semble vraiment d’actualité : aujourd’hui encore, la cohésion, au lieu de la fraternité et de la paix, est souvent basée sur l’ambition, les nationalismes, l’homologation et les structures technico-économiques qui inculquent la persuasion que Dieu soit insignifiant et inutile : non pas tant parce que l’on cherche plus de savoir, mais surtout pour plus de pouvoir. C’est une tentation qui s’insinue dans les grands défis de la culture d’aujourd’hui.

Dans Evangelii gaudium, j’ai essayé de décrire certaines d’entre elles (cf. n. 52-75), mais j’ai surtout appelé à « une évangélisation qui éclaire les nouvelles manières de se mettre en relation avec Dieu, avec les autres et avec l’environnement, et qui suscite les valeurs fondamentales. Il est indispensable d’arriver là où se forment les nouveaux récits et paradigmes, d’atteindre avec la Parole de Jésus les éléments centraux les plus profonds de l’âme de la ville. » (n. 74). En d’autres termes, on ne peut annoncer Jésus qu’en habitant la culture de son temps et en ayant toujours à l’esprit les paroles de l’apôtre Paul sur l’aujourd’hui : « Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut » (2 Co 6,2). Il n’est donc pas nécessaire d’opposer à l’aujourd’hui des visions alternatives provenant du passé. Il ne suffit pas non plus de réaffirmer des convictions religieuses acquises qui, même si elles sont vraies, deviennent abstraites avec le temps. Une vérité ne devient pas plus crédible parce que l’on élève la voix en l’affirmant, mais parce qu’elle est attestée par la vie.

Le zèle apostolique n’est jamais la simple répétition d’un style acquis, mais le témoignage que l’Évangile est vivant aujourd’hui pour nous. Conscients de cela, regardons donc notre époque et notre culture comme un don. Elles sont les nôtres et les évangéliser ne signifie pas les juger de loin, ni même se tenir sur un balcon en criant le nom de Jésus, mais descendre dans la rue, aller dans les lieux où les gens vivent, fréquenter les espaces où les gens souffrent, travaillent, étudient et réfléchissent, habiter les carrefours où les êtres humains partagent ce qui a du sens pour leur vie. Cela signifie être, comme Église, « ferment de dialogue, de rencontre, d’unité. Du reste, nos formulations de foi elles- mêmes sont le fruit d’un dialogue et d’une rencontre entre cultures, communautés et instances différentes. Nous ne devons pas avoir peur du dialogue : c’est même au contraire la confrontation et la critique qui nous aident à préserver la théologie d’une transformation en idéologie » (Discours à la Ve conférence nationale de l’Église italienne, Florence, 10 novembre 2015).

Il est nécessaire de se tenir aux carrefours de l’aujourd’hui. Les quitter appauvrirait l’Évangile et réduirait l’Église à une secte. Les fréquenter, en revanche, nous aide, nous chrétiens, à comprendre de manière renouvelée les raisons de notre espérance, à extraire et à partager du trésor de la foi « du neuf et de l’ancien » (Mt 13, 52). En définitive, plus que de vouloir convertir le monde d’aujourd’hui, il faut convertir la pastorale pour qu’elle incarne mieux l’Évangile dans l’aujourd’hui (cf. Evangelii gaudium, 25). Faisons nôtre le désir de Jésus : aider les compagnons de voyage à ne pas perdre le désir de Dieu, à Lui ouvrir le cœur et à trouver le seul qui, aujourd’hui et toujours, donne la paix et la joie à l’humanité.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Audience Générale du Pape François – 15 février 2023

Lors de l’audience générale d’aujourd’hui, le pape François a abordé une partie du chapitre 10 de l’Évangile de Matthieu comme guide pour la proclamation de l’Évangile.

Il a déclaré que ce « discours missionnaire » de l’Évangile de Matthieu nous enseigne « pourquoi annoncer, que faut-il annoncer et comment annoncer »

Voici le texte intégral:

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous poursuivons nos catéchèses ; le thème que nous avons choisi est : “La passion d’évangéliser, le zèle apostolique”. Parce qu’évangéliser, ce n’est pas dire : « Regarde, blablabla » et rien de plus ; il y a une passion qui mobilise tout : l’esprit, le cœur, les mains, aller… tout, toute la personne est impliquée dans cette proclamation de l’Évangile, et c’est pourquoi nous parlons de passion d’évangéliser. Après avoir vu en Jésus le modèle et le maître de l’annonce, passons aujourd’hui aux premiers disciples, à ce que les disciples ont fait. L’Évangile dit que Jésus « en institua douze pour qu’ils soient avec lui et pour les envoyer proclamer la Bonne Nouvelle » (Mc 3, 14) deux choses : pour qu’ils restent avec Lui et les envoyer prêcher. Il y a un aspect qui semble contradictoire : Il les invite pour être avec Lui et pour qu’ils aillent prêcher. On dirait : soit l’un, soit l’autre, soit rester, soit aller. Pourtant non : pour Jésus, on ne peut aller sans rester et inversement on ne peut rester sans aller. Ce n’est pas facile à comprendre, mais c’est ainsi. Cherchons de comprendre un peu quel est le sens dans lequel Jésus exprime ces choses.

Tout d’abord, on ne peut aller sans rester : avant d’envoyer les disciples en mission, le Christ – dit l’Évangile – « les appelle à lui » (cf. Mt 10,1). L’annonce naît de la rencontre avec le Seigneur ; toute activité chrétienne, et surtout la mission, part de là. On n’apprend pas dans une académie : non ! Cela commence par la rencontre avec le Seigneur. Témoigner de Lui, en effet, signifie Le rayonner ; mais, si nous ne recevons pas Sa lumière, nous serons éteints ; si nous ne Le fréquentons pas, nous porterons nous-même au lieu de Lui – je me porte moi-même et non Lui -, et cela sera totalement vain. Donc, peut porter l’Évangile de Jésus la personne qui reste avec Lui. Celui qui ne reste pas avec Lui ne peut pas porter l’Evangile. Il apportera des idées, mais pas l’Évangile. De même, cependant, on ne peut rester sans aller. En effet, suivre le Christ n’est pas un acte intimiste : sans annonce, sans service, sans mission, la relation avec Jésus ne croît pas. Notons que dans l’Évangile, le Seigneur envoie les disciples avant d’avoir achevé leur préparation : peu après les avoir appelés, il les envoie déjà ! Cela signifie que l’expérience de la mission fait partie de la formation chrétienne. Rappelons alors ces deux moments constitutifs pour tout disciple : rester avec Jésus et aller, envoyés par Jésus.

Après avoir appelé les disciples à lui et avant de les envoyer, le Christ leur adresse un discours, connu comme le « discours missionnaire » – c’est ainsi qu’on le définit dans l’Evangile. Il se trouve au chapitre 10 de l’Évangile de Matthieu et est comme la  » constitution  » de l’annonce. De ce discours, dont je vous recommande la lecture aujourd’hui – c’est une petite page seulement de l’Evangile -, je tire trois aspects : pourquoi annoncer, quoi annoncer et comment annoncer.

Pourquoi annoncer. La motivation réside dans cinq paroles de Jésus, qu’il est bon de rappeler : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (v. 8). Cela fait cinq mots. Mais pourquoi annoncer ? Parce que j’ai reçu gratuitement et que je dois donner gratuitement. L’annonce ne part pas de nous, mais de la beauté de ce que nous avons reçu gratuitement, sans mérite : rencontrer Jésus, le connaître, découvrir que nous sommes aimés et sauvés. C’est un don si grand que nous ne pouvons le garder pour nous, nous ressentons le besoin de le répandre ; mais dans le même style, c’est-à-dire dans la gratuité. En d’autres termes : nous avons un don, nous sommes donc appelés à nous faire don ; nous avons reçu un don et notre vocation est de nous transformer en don pour les autres ; nous éprouvons la joie d’être enfants de Dieu, elle doit être partagée avec nos frères et sœurs qui ne la connaissent pas encore ! C’est cela la justification de l’annonce. Aller et porter la joie de ce que nous avons reçu.

Deuxièmement : Quoi, donc, annoncer ? Jésus dit : « proclamez que le royaume des Cieux est tout proche  » (v. 7). Voici ce qu’il faut dire, avant tout et en tout : Dieu est proche. Mais n’oubliez jamais ceci : Dieu a toujours été proche du peuple, Il le dit Lui-même au peuple. Il dit : « Regardez, quel Dieu est aussi proche des nations comme je le suis de vous ? ». La proximité est l’une des choses les plus importantes de Dieu. Il y a trois choses importantes : la proximité, la miséricorde et la tendresse. Il ne faut pas l’oublier. Qui est Dieu ? Le Proche, le Tendre, le Miséricordieux. Telle est la réalité de Dieu. Dans la prédication, nous incitons souvent les gens à faire quelque chose, et c’est bien, mais n’oublions pas que le message principal est que Lui est proche : proximité, miséricorde et tendresse. Accueillir l’amour de Dieu est plus difficile parce que nous voulons toujours être au centre, nous voulons être protagonistes, nous sommes plus enclins à faire qu’à nous laisser modeler, à parler qu’à écouter. Mais, si ce que nous faisons passe en premier, nous serons encore les protagonistes. Au contraire, l’annonce doit donner la primauté à Dieu : laisser la primauté à Dieu, Dieu au premier plan, et donner aux autres l’opportunité de l’accueillir, de se rendre compte qu’il est proche. Et moi, derrière.

Troisième point : comment annoncer. C’est l’aspect sur lequel Jésus s’attarde le plus : comment annoncer, quelle est la méthode, quelle doit être le langage pour annoncer ; c’est significatif : il nous dit que la manière, le style est essentiel dans le témoignage. Le témoignage n’implique pas seulement l’esprit et le fait de dire quelque chose, des concepts : non. Il implique tout, l’esprit, le cœur, les mains, tout, les trois langages de la personne : le langage de la pensée, le langage de l’affection et le langage de l’action. Les trois langages. On ne peut pas évangéliser seulement avec l’esprit ou seulement avec le cœur ou seulement avec les mains. Tout participe. Et, dans le style, l’important est le témoignage, comme le veut Jésus. Il dit ceci :  » Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups  » (v. 16). Il ne nous demande pas d’être capables d’affronter les loups, c’est-à-dire d’être capables d’argumenter, de contre-argumenter et de nous défendre : non. Nous penserions ainsi : devenons pertinents, nombreux, prestigieux, et le monde nous écoutera et nous respectera et nous vaincrons les loups : non, ce n’est pas ainsi. Non, je vous envoie comme des brebis, comme des agneaux – voilà ce qui est important. Si tu ne veux pas être brebis, le Seigneur ne te défendra pas contre les loups. Arrange-toi comme tu peux. Mais si tu es brebis, sois assuré que le Seigneur te défendra contre les loups. Être humbles. Il nous demande d’être ainsi, d’être doux et avec le désir d’être innocents, d’être prêts au sacrifice ; c’est ce que représente en fait l’agneau : douceur, innocence, dévouement, tendresse. Et Lui, le berger, reconnaîtra ses agneaux et les protégera des loups. Au lieu de cela, des agneaux déguisés en loups sont démasqués et malmenés. Un Père de l’Église écrivait : « Tant que nous serons des agneaux, nous vaincrons, et même si nous sommes entourés de nombreux loups, nous les vaincrons. Mais si nous devenons des loups, nous serons vaincus, car nous serons privés de l’aide du berger. Il ne fait pas paître les loups, mais les agneaux » (Saint Jean Chrysostome, Homélie 33 sur l’Évangile de Matthieu). Si je veux être au Seigneur, je dois laisser que Lui soit mon berger, et Lui n’est pas un berger de loups, Il est un berger d’agneaux, doux, humbles, agréables au Seigneur.

Toujours sur comment annoncer, il est frappant de constater que Jésus, au lieu de prescrire ce qu’il faut apporter en mission, dit ce qu’il ne faut pas apporter. Parfois, on voit quelque apôtre, une personne qui déménage, un chrétien qui dit qu’il est apôtre et qu’il a donné sa vie au Seigneur, et il emporte tant de bagages : mais ce n’est pas du Seigneur, le Seigneur te déleste de l’équipage et te dit ce qu’il ne faut pas emporter : « Ne prenez ni or, ni argent, ni monnaie dans vos ceintures, ni sac de voyage, ni deux tuniques, ni sandales, ni bâton » (v. 9-10). Ne rien emporter. Il dit de ne pas s’appuyer sur les sécurités matérielles, d’aller dans le monde sans mondanité. Voilà ce qu’il faut dire : je vais dans le monde non pas avec le style du monde, non pas avec les valeurs du monde, non pas avec la mondanité – pour l’Église, tomber dans la mondanité est le pire qui puisse arriver. J’y vais avec simplicité. Voilà comment on annonce : en montrant Jésus plutôt qu’en parlant de Jésus. Et comment montrons-nous Jésus ? Par notre témoignage. Et enfin, en allant ensemble en communauté : le Seigneur envoie tous les disciples, mais personne ne va seul. L’Église apostolique est toute missionnaire et dans la mission elle retrouve son unité. Donc : aller doux et bons comme des agneaux, sans mondanité, et aller ensemble. C’est là que se trouve la clé de l’annonce, voilà la clé du succès de l’évangélisation. Accueillons ces invitations de Jésus : que ses paroles soient notre point de référence.


La prêtrise aujourd’hui avec Emanuel Zetino

Cette semaine à Parrêsia, Francis Denis parle on discute de la figure et du rôle du prêtre catholique en 2021 avec le jeune vicaire à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde de Montréal, Emanuel Zetino. Sont notamment abordés les thèmes de son histoire personnelle, de sa vocation, de sa formation au Grand Séminaire de Montréal, de son utilisation remarquable des réseaux sociaux et de sa vision pour le futur de l’Église au Québec . Tout cela et bien plus sur Parrêsia, votre balado qui prend le temps de penser.

L’univers symbolique avec Jonathan Pageau

Cette semaine à Parrêsia, Francis Denis s’entretient de la vie au coeur du monde symbolique avec l’artiste-sculpteur et youtuber Jonathan Pageau. Sont notamment abordés les thèmes de l’art, de la théologie, de la beauté, de la modernité. de la ritualité ainsi des enjeux liés à l’expansion du monde virtuel. Tout cela et bien plus sur Parrêsia, votre balado qui prend le temps de penser.

Vous pouvez également consulter la chaîne YouTube  de Jonathan Pageau en français à l’adresse suivante: Jonathan Pageau en français

Une prière pour mettre ses souliers

Chacun a ses propres prières et rituels de prière du matin, mais j’ai pensé partager avec vous une prière que j’ai découverte et que j’ai commencé à réciter avant le début de la journée.

Il est intéressant de noter que cette prière a trait au fait de mettre ses chaussures!

Cette prière est celle des Missionnaires de la Charité, l’ordre fondé par Sainte Mère Teresa. Les sœurs récitent des prières spécifiques lorsqu’elles s’habillent avec chaque vêtement principal (selon Mother Teresa – An Authorized Biography). Cette prière particulière pour les chaussures m’enracine dans ma foi et me pousse à aller de l’avant. Heureusement, elle est facile à retenir parce qu’elle est associée à cette activité simple et répétitive de mettre ses chaussures!

Le livre explique : « En chaussant leurs sandales, ils se sont engagés à suivre Jésus [en disant] :

« Où que vous alliez trouver des âmes, souvenez-vous qu’elles sont pour moi inestimables et que, comme vous, elles sont aimées d’un Amour pur ».

De nombreux aspects de cette prière me touchent particulièrement. Pour commencer, cette courte prière est une forme d’abandon, de mission et de déclaration d’amour, tout cela en même temps – tout en mettant vos chaussures. Cette prière est également un rappel vocal et physique de ce que signifie être un témoin de l’Évangile, un instrument d’évangélisation. Où que nous allions, cette prière nous permet de garder le contact avec l’essentiel.

En outre, cette prière invite le porteur des chaussures à se laisser guider pleinement et entièrement par Dieu dans ses activités quotidiennes. On se vide de votre propre volonté pour faire totalement place à la volonté de Dieu au cours de la journée. Elle place Dieu au centre, comme moteur et directeur de notre vie et ce, dans tout ce que nous faisons.

Enfin, je suis toujours frappée par ces mots qui soulignent que les âmes auxquelles nous sommes envoyés sont « inestimables » aux yeux de Dieu. Ils me rappellent de témoigner de la foi, même lorsque je suis épuisée, à court « d’air spirituel » ou confrontée à mes propres épreuves. Cette prière m’invite à me détacher, à changer mes plans, ou à « mourir pour les besoins des autres » – chaque fois que Dieu m’appelle. Au milieu de moments difficiles ou imprévus, cette phrase refait souvent surface dans mon esprit.

« Où que vous alliez trouver des âmes, souvenez-vous qu’elles sont pour moi inestimables et que, comme vous, elles sont aimées d’un Amour pur ».

Quelle prière! Si simple et si puissante!

Comme mentionné ci-dessus, il y a des prières supplémentaires associées aux autres vêtements portés par les Missionnaires de la Charité. Il y a une prière spécifique pour le moment où elles mettent leur habit, leur ceinture et leur sari. Alors si vous voulez aussi découvrir le reste de leurs belles prières « pour se préparer le matin », les voici :

Habit

Un rappel de la séparation d’avec le monde: « Que le monde ne soit rien pour moi et moi rien pour le monde ».

Gaine

Un rappel de la pureté angélique de Marie: « Entourée et protégée par cette pauvreté absolue qui a couronné tout ce que tu as fait pour Jésus ».

Sari

Un rappel pour imiter la modestie de Marie: « Ô très Sainte Vierge Marie, couvrez-moi du manteau de votre modestie et que ce sari me rende de plus en plus semblable à vous. »

Je pense que ce sont des prières fantastiques!  Quelle que soit votre situation dans la vie ou ce à quoi ressemblent vos vêtements de tous les jours. Même si vous ne portez pas d’habit, ni de sari (voile), une ou deux de ces prières matinales peuvent vraiment être un moyen d’ancrage pour commencer votre journée! Quelle belle façon d’intégrer la spiritualité dans notre routine matinale!

Bonne prière!

 

Prendre sur soi le visage pauvre du Christ

(Image: courtoisie Pixabay) Dimanche dernier 13 juin 2021 était publié le Message du pape François pour la 5e journée mondiale des pauvres qui aura lieu le 14 novembre prochain. Abordant de nombreux thèmes pastoraux et sociaux, le Pape a soulevé les questionnements et défis que nous devrons relever en cette année qui verra certainement surgir les conséquences négatives du confinement. Qu’est-ce que Jésus nous apprend sur la réalité de la pauvreté? Comment adapter notre regard sur celle-ci afin de mieux y faire face? Comment l’Église peut-elle retrouver sa véritable identité en incluant les pauvres à sa mission évangélisatrice ? Voilà quelques questions auxquelles le Pape a essayé de répondre.

L’enseignement de Jésus sur la pauvreté

Ce message est d’abord un commentaire à la parole de Jésus dans l’évangile de Marc selon laquelle « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous » (Mc 14, 7). Selon le Souverain pontife, cette phrase n’est pas un encouragement à rester indifférents aux pauvres. En d’autres termes, le fait de la permanence de la pauvreté ne nous exonère pas de la responsabilité que nous avons envers les personnes les plus vulnérables. La figure du Christ doit, au contraire, nous faire prendre conscience que « le premier pauvre c’est Lui, le plus pauvre parmi les pauvres parce qu’il les représente tous. » (no1).

Jésus transfigure donc la pauvreté elle-même en l’adoptant pour Lui-même. Aimer Jésus et vouloir le suivre implique donc nécessairement un raisonnable détachement face aux réalités terrestres qui peuvent potentiellement nous éloigner de Lui. De nouveau regard devant la pauvreté nous révèle que « la pauvreté n’est pas le fruit de la fatalité, mais le signe concret de sa présence parmi nous » (no2). Ainsi, comprendre le fait que les pauvres « vous en aurez toujours » n’est pas une mauvaise nouvelle. Au contraire,  elle est une invitation à reconnaître la présence de Dieu qui, elle aussi, sera « toujours » parmi nous.

La pauvreté, un mal permanent transfiguré

Comprendre la pauvreté et sa haute valeur spirituelle ne doit pas nous empêcher d’être sensibles aux malheurs humains qui nous entourent. Tout au contraire. Par la foi, nous comprenons mieux que le combat contre la pauvreté ne peut se suffire d’une vision purement matérielle.

Notre engagement ne consiste pas exclusivement en des actions ou des programmes de promotion et d’assistance ; ce que l’Esprit suscite n’est pas un débordement d’activisme, mais avant tout une attention à l’autre qu’il considère comme un avec lui  (no2).

Être attentif au pauvre présuppose donc une très haute conscience de sa dignité en tant que personne et des différents besoins qui en découlent. Par exemple, donner à manger aux indigents est certes nécessaire mais cela ne doit qu’être un premier pas. Nul ne pourrait se satisfaire d’être spectateur de sa propre vie. Ils doivent être conscients que leur existence a un sens et, qu’eux aussi, peuvent participer activement à l’amélioration de nos sociétés et diminuer le fardeau de la souffrance en ce monde. En ce sens, une pastorale adaptée à la dignité du pauvre cherchera donc à « reconnaître la force salvifique de leur existence, et à les mettre au centre du cheminement de l’Église » (no2).

S’adapter pour mieux rejoindre

On a souvent mis l’accent sur la contemplation du Christ dans le pauvre. Il est cependant beaucoup plus rare d’entendre parler de la contemplation du pauvre dans Christ. Cela est certainement dû au fait que la pauvreté (et la souffrance en général) nous rend souvent inconfortables. Comme le dit le pape François : « Nous devrions avouer avec une grande humilité que nous sommes souvent des incompétents devant les pauvres » (no 7). Ce malaise ne doit cependant pas nous arrêter. En effet, la grâce de la contemplation et l’annonce du Seul Dieu crucifié devrait nous donner ce surplus d’audace nécessaire à assumer ce visage pauvreté.

Durant plusieurs siècles, les ordres religieux ont cherché des moyens concrets pour adopter ce visage. Par exemple, on peut penser à la simplicité de leur habillement ou, même, de leur coupe de cheveux (tonsure monastique) qui cherchaient à embrasser volontairement l’apparence de celui qui n’a que faire des conventions sociales. Nous avons donc une riche tradition qui peut toujours nous inspirer. Toutefois, et cela concerne d’abord les laïcs, prendre sur soi le visage pauvre du Christ pourrait s’exprimer, selon les paroles du pape, en adoptant un style de vie cohérent et apte, par une constante vigilance à surmonter « l’état de bien-être relatif auquel on s’est habitué (et qui) rend plus difficile l’acceptation des sacrifices et des privations » (no 9) nécessaires au mouvement « d’évangélisation qui rencontre en premier lieu les pauvres là où ils se trouvent » (no 9).

Un message pour préparer ce qui s’en vient

On le sait, la crise sanitaire que nous avons vécue ne pourrait qu’être le premier acte d’une crise économique globale qui pourrait affecter l’ensemble de nos sociétés. En ce sens, le Message pour la 5e Journée Mondiale des pauvres 2021 est un bon moyen pour se préparer dans la prière et la réflexion aux différents engagements qui pourraient découler d’une sensibilité accrue aux défis qui nous entourent. Ainsi, de par cette « solidarité sociale et la générosité dont beaucoup, grâce à Dieu, sont capables, combinées à des projets clairvoyants de promotion humaine », (no 5) nous pourrons sortir grandis de cette période traumatique de notre histoire.

Église en Sortie 10 mai 2021

Cette semaine à « Église en Sortie » on parle du livre « Marcher, parler, écouter: l’exercice pèlerin » avec l’auteure Brigitte Harouni. On vous présente la deuxième partie de notre portrait de l’artiste peintre Pierre Lussier. Et on discute des grandes tendances du pèlerinage au Québec avec le théologien Éric Laliberté.Église en sortie est tous les lundis à 20H30 et en reprise les vendredis à 19H30. Sur les ondes de Sel + Lumière, votre chaîne canadienne de télévision catholique.

Église en Sortie 19 avril 2021

Dans cet épisode d’Église en Sortie, on rencontre le tout nouveau Vicaire de l’Opus Dei pour le Canada, Mgr Antoine de Rochebrune. On vous présente un reportage sur l’église de la Présentation de la Vierge Marie du Diocèse de Saint-Hyacinthe. Et on parle de la communauté des soeurs Missionnaires de l’Immaculée Conception avec Sr. Marie-Paule Sanfaçon. Église en sortie est tous les lundis à 20H30 et en reprise les vendredis à 19H30. Sur les ondes de Sel + Lumière, votre chaîne canadienne de télévision catholique.

L’Église en procès avec Jean Sévilla

Cette semaine à Parrêsia, Francis Denis s’entretient du livre « L’Église en procès: la réponse des historiens » avec le journaliste et chroniqueur histoire au Figaro Magazine Jean Sévilla. Sont notamment abordés les thèmes de l’histoire des idées, de l’Inquisition, de la modernité ,de la rigueur scientifique dans l’exercice de l’histoire ainsi que de l’importance de cette discipline pour la vie de l’Église aujourd’hui.Tout cela et bien plus sur Parrêsia, votre balado qui prend le temps de penser.

 

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