Dans cet épisode d’Église en Sortie, on parle de l’histoire des dominicaines de Trois-Rivières avec l’historienne Lucia Ferretti. On vous présente un reportage sur l’église Saint-Anicet du diocèse de Valleyfield. Et on célèbre le 135e anniversaire de la Congrégation des Filles de la Sagesse avec la responsable provinciale, Sr. Linda Joseph fdls.
Les intentions du Pape pour les femmes victimes de violence
(Photo: courtoisie de Pixabay)
La tradition de transmettre au monde entier les intentions du pape existe depuis plus de 150 ans, mais depuis deux ans, une nouvelle initiative a été mise en place pour les promouvoir et les faire circuler: le Réseau Mondial de Prière du Pape. Par l’entremise d’une immersion dans le monde de l’internet et du vidéo, le Pape peut maintenant partager ses intentions sur des sujets qui nous concernent de près. Durant le mois de février, les intentions sont centrées sur les femmes victimes de violence. Le pape nous invite à prier ainsi:
Prions pour les femmes victimes de violence, afin qu’elles soient protégées par la société et que leurs souffrances soient prises en compte et écoutées.
L’objectif de ces intentions est de nous faire reconnaître la présence et le soutien de Dieu en toutes circonstances ainsi que la force de la prière pour renforcer notre foi, notre capacité à faire le bien ainsi que notre unité en tant qu’Église du Christ.
Les femmes victimes de violence: qui sont-elles?
Le plus souvent, les femmes victimes de violence le sont aux mains des membres de leurs familles. L’ONU rapporte qu’environ 137 femmes par jour sont tuées par un membre de leur famille dans le monde. En 2017, 87 000 femmes ont été tuées intentionnellement, dont plus de la moitié par un conjoint ou un membre de leur famille. Ces femmes qui subissent de la violence sont donc prises au piège dans leur propre cercle intime. Ce ne sont pas des actes de violence au hasard ou liés au crime organisé ; ces mêmes gens censés vivre l’amour et la confiance avec ces femmes les trahissent et leur enlèvent la vie.
Au Québec, on rapporte que 78% des cas de violence conjugale sont subis par des femmes. La violence que peuvent subir les hommes est généralement d’une nature tout à fait différente. Les femmes souffrent le plus en termes non seulement de violence conjugale, mais aussi de violence sexuelle, les deux formes de violence qui affectent l’intimité, la confiance, le sens de soi et de sa propre sécurité le plus profondément.
L’ONU rapporte que 35% des femmes dans le monde ont déjà subi de la violence sexuelle. Au Canada, la proportion de femmes victimes de violence en général n’est qu’un peu plus élevée que celle d’hommes victimes de violence. Toutefois, quand on observe le taux de violence sexuelle, 29% de ce type de violence est subie par les femmes, contre 6% pour les hommes. Il faut ajouter que ces chiffres ne représentent que les cas déclarés c’est-à-dire, les femmes qui ont affronté le système de justice. Bien des femmes restent dans l’ombre par peur de représailles, de jugement ou tout simplement de voir leur cause abandonnée par faute de preuves matérielles.
Justice et prière: des alliées insoupçonnées
Les systèmes de justice sont certes imparfaits. Il faut une force surnaturelle, qui touche le cœur des gens au plus profond d’eux-mêmes pour espérer changer les choses. Voilà où Dieu s’invite. La prière n’est pas un système alternatif dépourvu de tout impact sur nos sociétés. La prière est un outil puissant, car il nous permet d’actualiser le lien entre ciel et terre, entre Dieu et nous. Chaque fois que nous prions, nous nous tournons vers Dieu, nous lui faisons confiance pour soutenir l’œuvre du bien en ce monde.
Le fait que le pape présente ces intentions à l’Église universelle n’est pas anodin non plus. Elles nous demandent de reconnaître que nous sommes pécheurs. Il y en parmi nous qui ont été victimes de violence, et d’autres qui ont été violents envers leur épouse. Le Pape nous invite ainsi à nous regarder nous-mêmes, à prier pour notre Église, pour tous ceux qui ont lancé des pierres à Marie Madeleine sans se demander si eux-mêmes n’avaient pas quelque chose à se reprocher d’abord.
Le Christ a défendu une femme mal vue par la société et l’a sauvée in extremis de la violence qui allait s’abattre sur elle. Même si elle avait effectivement péché, il a préféré la pardonner et l’aimer, n’est-ce pas magnifique? Il savait qu’aucune femme, si pécheresse soit-elle, mérite ainsi la souffrance et le mal. Il nous enseigne aussi que le jugement n’est pas de notre ressort, mais du Sien. Nous sommes l’Église du Christ, et nous devons, comme lui, faire attention aux filles et femmes qui nous entourent, et, surtout, prendre soin de transmettre ce respect à nos fils.
Être dans le monde avec Dieu
Il est facile d’oublier que chaque relation, chaque interaction de nos vies est empreinte de la présence de Dieu. Bien sûr, nous sommes appelés à chercher le salut et à espérer entrer dans le Royaume des Cieux, mais nous sommes aussi dans le monde. Le mal existe, et personne en cette vie n’est épargné par sa présence, qui prend des formes parfois terribles. Prier Dieu pour le bien de toute l’humanité, mais tout particulièrement pour toutes celles qui souffrent de la main de ceux-là même qui devraient les chérir, voilà ce à quoi nous invite le pape François en ce mois de février. Ainsi, comme Dieu est avec nous dans cette prière, il sera aussi avec elles et avec ceux qui ont le pouvoir de changer les choses.
Vous pouvez visionner le vidéo des intentions de prières du pape François du mois de février réalisé par le Réseau Mondial de Prière du Pape (Apostolat de la prière)
https://thepopevideo.org/?lang=fr
Homélie du Pape en la solennité de Marie mère de Dieu
Voici l’homélie prononcée par le pape François en la basilique Sant-Pierre ce lundi 1er janvier 2018, solennité de Sainte Marie mère de Dieu, et journée mondiale de la paix.
L’année s’ouvre au nom de la Mère de Dieu. Mère de Dieu est le titre le plus important de la Vierge. Mais une question pourrait surgir : pourquoi disons-nous Mère de Dieu et non Mère de Jésus ? Certains, dans le passé, ont demandé de se limiter à cela, mais l’Eglise a affirmé : Marie est Mère de Dieu. Nous devons être reconnaissants parce que dans ces paroles est contenue une splendide vérité sur Dieu et sur nous. C’est-à-dire que, depuis que le Seigneur s’est incarné en Marie, dès lors et pour toujours, il porte notre humanité attachée à lui. Il n’y a plus Dieu sans homme : la chair que Jésus a prise de sa Mère est sienne aussi maintenant et le sera pour toujours. Dire Mère de Dieu nous rappelle ceci : Dieu est proche de l’humanité comme un enfant de sa mère qui le porte en son sein. Le mot mère (mater), renvoie aussi au mot matière. Dans sa Mère, le Dieu du ciel, le Dieu infini s’est fait petit, s’est fait matière, pour être non seulement avec nous, mais aussi comme nous.
Voilà le miracle, voilà la nouveauté : l’homme n’est plus seul ; plus jamais orphelin, il est pour toujours fils. L’année s’ouvre avec cette nouveauté. Et nous la proclamons ainsi, en disant : Mère de Dieu ! C’est la joie de savoir que notre solitude est vaincue. C’est la beauté de nous savoir fils aimés, de savoir que notre enfance ne pourra jamais nous être enlevée. C’est nous regarder dans le Dieu fragile et enfant entre les bras de sa Mère et voir que l’humanité est chère et sacrée au Seigneur. C’est pourquoi, servir la vie humaine c’est servir Dieu ; et toute vie, depuis celle qui est dans le sein de la mère jusqu’à celle qui est âgée, souffrante et malade, à celle qui est gênante et même répugnante, doit être accueillie, aimée et aidée.
Laissons-nous maintenant guider par l’Evangile d’aujourd’hui. De la Mère de Dieu il est dit une seule phrase : « Elle gardait avec soin toutes ces choses, les méditant en son coeur » (Lc 2, 19). Elle gardait. Simplement elle gardait. Marie ne parle pas : l’Evangile ne rapporte pas même une seule de ses paroles dans tout le récit de Noël. Même en cela la Mère est unie à son Fils. Jésus est un bébé, c’est-à-dire « sans parole ». Lui, le Verbe, la Parole de Dieu qui « à bien des reprises et de bien des manières, dans le passé, a parlé » (He 1, 1), maintenant, à la « plénitude des temps » (Ga 4, 4), il est muet. Le Dieu devant qui on se tait est un bébé qui ne parle pas. Sa majesté est sans paroles, son mystère d’amour se révèle dans la petitesse. Cette petitesse silencieuse est le langage de sa royauté.
La Mère s’associe à son Fils et elle garde dans le silence. Et le silence nous dit que nous aussi, si nous voulons nous garder, nous avons besoin de silence. Nous avons besoin de demeurer en silence en regardant la crèche. Parce que devant la crèche, nous nous redécouvrons aimés, nous savourons le sens authentique de la vie. Et en regardant en silence, nous laissons Jésus parler à notre coeur : que sa petitesse démonte notre orgueil, que sa pauvreté dérange notre faste, que sa tendresse remue notre coeur insensible. Ménager chaque jour un moment de silence avec Dieu, c’est garder notre âme ; c’est garder notre liberté des banalités corrosive de la consommation et des étourdissements de la publicité, du déferlement de paroles vides et des vagues irrésistibles des bavardages et du bruit.
Marie, poursuit l’Evangile, gardait toutes ces choses et les méditait. Qu’étaient ces choses ?C’étaient des joies et des souffrances : d’une part la naissance de Jésus, l’amour de Joseph, la visite des bergers, cette nuit de lumière. Mais de l’autre : un avenir incertain, l’absence de maison, « car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune » (Lc 2, 7) ; la désolation du refus ; la déception d’avoir dû faire naitre Jésus dans une étable . Espérance et angoisse, lumière et ténèbre : toutes ces choses peuplaient le coeur de Marie. Et elle, qu’a-t-elle fait ? Elle les a méditées, c’est-àdire elle les a passées en revue avec Dieu dans son coeur. Elle n’a rien gardé pour elle, elle n’a rien renfermé dans la solitude ou noyé dans l’amertume, elle a tout porté à Dieu. C’est ainsi qu’elle a gardé. En confiant on garde : non en laissant la vie en proie à la peur, au découragement ou à la superstition, non en se fermant ou en cherchant à oublier, mais en faisant de tout un dialogue avec Dieu. Et Dieu qui nous a à coeur, vient habiter nos vies.
Voilà les secrets de la Mère de Dieu : garder dans le silence et porter à Dieu. Cela se passait, conclut l’Evangile, dans son coeur. Le coeur invite à regarder au centre de la personne, des affections, de la vie. Nous aussi, chrétiens en chemin, au commencement de l’année nous ressentons le besoin de repartir du centre, de laisser derrière nous les fardeaux du passé et de recommencer à partir de ce qui compte. Voici aujourd’hui devant nous le point de départ : la Mère de Dieu. Parce que Marie est comme Dieu nous veut, comme il veut son Eglise : Mère tendre, humble, pauvre de choses et riche d’amour, libre du péché, unie à Jésus, qui garde Dieu dans le coeur et le prochain dans la vie. Pour repartir, regardons vers la Mère. Dans son coeur bat le coeur de l’Eglise. Pour avancer, nous dit la fête d’aujourd’hui, il faut revenir en arrière : recommencer depuis la crèche, de la Mère qui tient Dieu dans ses bras.
La dévotion à Marie n’est pas une bonne manière spirituelle, elle est une exigence de la vie chrétienne. En regardant vers la Mère nous sommes encouragés à laisser tant de boulets inutiles et à retrouver ce qui compte. Le don de la Mère, le don de toute mère et de toute femme est très précieux pour l’Eglise, qui est mère et femme. Et alors que souvent l’homme fait des abstractions, affirme et impose des idées, la femme, la mère, sait garder, unir dans le coeur, vivifier. Parce que la foi ne se réduit pas seulement à une idée ou à une doctrine, nous avons besoin, tous, d’un coeur de mère, qui sache garder la tendresse de Dieu et écouter les palpitations de l’homme. Que la Mère, signature d’auteur de Dieu sur l’humanité, garde cette année et porte la paix de son Fils dans les coeurs, dans nos coeurs, et dans le monde. Et je vous invite à lui adresser aujourd’hui, en tant que ses enfants, simplement, la salutation des chrétiens d’Éphèse, en présence de leurs évêques : ‘‘Sainte Mère de Dieu’’. Disons, trois fois, du fond du coeur, tous ensemble, en la regardant [se tournant vers la statue placée près de l’autel] : ‘‘Sainte Mère de Dieu’’.
Pape en Colombie: homélie lors de la Messe à Villavicencio
Vous trouverez ci-dessous le texte de l’homélie du pape François lors de la Messe de Béatifications à Villavicencio sur l’esplanade de Catama:
Ta naissance, Vierge Mère de Dieu, est la nouvelle aube qui a annoncé la joie au monde entier, car de toi est né le soleil de justice, le Christ, notre Dieu (cf. Antienne du Benedictus) ! La fête de la naissance de Marie projette sa lumière sur nous, comme rayonne la douce lumière de l’aube sur la vaste plaine colombienne, très beau paysage dont Villavicencio est la porte, tout comme dans la riche diversité de ses peuples indigènes.
Marie est la première splendeur qui annonce la fin de la nuit et surtout la proximité du jour. Sa naissance nous fait pressentir l’initiative amoureuse, tendre et compatissante de l’amour avec lequel Dieu s’incline vers nous et nous appelle à une merveilleuse alliance avec lui que rien ni personne ne pourra rompre.
Marie a su être la transparence de la lumière de Dieu et a reflété les rayonnements de cette lumière dans sa maison, qu’elle a partagée avec Joseph et Jésus, et également dans son peuple, sa nation et dans cette maison commune à toute l’humanité qu’est la création.
Dans l’Évangile, nous avons entendu la généalogie de Jésus (Mt 1, 1-17), qui n’est pas une ‘‘simple liste de noms’’, mais une ‘‘histoire vivante’’, l’histoire d’un peuple avec lequel Dieu a marché. Et, en se faisant l’un de nous, ce Dieu a voulu nous annoncer que dans son sang se déroule l’histoire des justes et des pécheurs, que notre salut n’est pas un salut aseptique, de laboratoire, mais un salut concret, de vie qui marche. Cette longue liste nous dit que nous sommes une petite partie d’une histoire vaste et nous aide à ne pas revendiquer des rôles excessifs, elle nous aide à éviter la tentation de spiritualismes évasifs, à ne pas nous détacher des circonstances historiques concrètes qu’il nous revient de vivre. Elle intègre aussi, dans l’histoire de notre salut, ces pages plus obscures ou tristes, les moments de désolation ou d’abandon comparables à l’exil.
La mention des femmes – aucune de celles citées dans la généalogie n’a le rang des grandes femmes de l’Ancien Testament – nous permet un rapprochement spécial : ce sont elles, dans la généalogie, qui annoncent que dans les veines de Jésus coule du sang païen, qui rappellent des histoires de rejet et de soumission. Dans des communautés où nous décelons encore des styles patriarcaux et machistes, il est bon d’annoncer que l’Évangile commence en mettant en relief des femmes qui ont marqué leur époque et fait l’histoire.
Et dans tout cela, Jésus, Marie et Joseph. Marie avec son généreux ‘oui’ a permis que Dieu assume cette histoire. Joseph, homme juste, n’a pas laissé son orgueil, ses passions et les jalousies le priver de cette lumière. Par la forme du récit, nous savons avant Joseph ce qui était arrivé à Marie, et il prend des décisions, révélant sa qualité humaine, avant d’être aidé par l’ange et de parvenir à comprendre tout ce qui se passait autour de lui. La noblesse de son cœur lui fait subordonner à la charité ce qu’il a appris de la loi ; et aujourd’hui, en ce monde où la violence psychologique, verbale et physique envers la femme est patente, Joseph se présente comme une figure d’homme respectueux, délicat qui, sans même avoir l’information complète, opte pour la renommée, la dignité et la vie de Marie. Et, dans son doute sur la meilleure façon de procéder, Dieu l’aide à choisir en éclairant son jugement.
Ce peuple de Colombie est peuple de Dieu ; ici aussi nous pouvons faire des généalogies remplies d’histoires, pour beaucoup, d’amour et de lumière ; pour d’autres, de désaccords, de griefs, et aussi de mort… Combien d’entre vous ne peuvent-ils pas raconter des exils et des désolations ! Que de femmes, dans le silence, ont persévéré seules et que d’hommes de bien ont tenté de laisser de côté la colère et les rancœurs, en cherchant à associer justice et bonté ! Comment ferons-nous pour laisser entrer de la lumière ? Quels sont les chemins de réconciliation ? Comme Marie, dire oui à l’histoire dans sa totalité, non à une partie ; comme Joseph, laisser de côté les passions et les orgueils ; comme Jésus Christ, prendre sur nous, assumer, embrasser cette histoire, car nous tous les Colombiens, vous êtes impliqués dans cette histoire ; ce que nous sommes s’y trouve… ainsi que ce que Dieu peut faire avec nous si nous disons oui à la vérité, à la bonté, à la réconciliation. Et cela n’est possible que si nous remplissons nos histoires de péché, de violence et de désaccord, de la lumière de l’Évangile.
La réconciliation n’est pas un mot abstrait ; s’il en était ainsi, cela n’apporterait que stérilité, plus d’éloignement. Se réconcilier, c’est ouvrir une porte à toutes les personnes et à chaque personne, qui ont vécu la réalité dramatique du conflit. Quand les victimes surmontent la tentation compréhensible de vengeance, elles deviennent des protagonistes plus crédibles des processus de construction de la paix. Il faut que quelques-uns se décident à faire le premier pas dans cette direction, sans attendre que les autres le fassent. Il suffit d’une personne de bonne volonté pour qu’il y ait de l’espérance ! Et chacun de nous peut être cette personne ! Cela ne signifie pas ignorer ou dissimuler les différences et les conflits. Ce n’est pas légitimer les injustices personnelles ou structurelles. Le recours à la réconciliation ne peut servir à s’accommoder de situations d’injustice. Plutôt, comme l’a enseigné saint Jean-Paul II : c’est « une rencontre entre des frères disposés à surmonter la tentation de l’égoïsme et à renoncer aux tentatives de pseudo justice ; c’est un fruit de sentiments forts, nobles et généreux, qui conduisent à instaurer une cohabitation fondée sur le respect de chaque individu et des valeurs propres à chaque société civile » (Lettre aux Évêques du Salvador, 6 août 1982). La réconciliation, par conséquent, se concrétise et se consolide par l’apport de tous, elle permet de construire l’avenir et fait grandir l’espérance. Tout effort de paix sans un engagement sincère de réconciliation sera voué à l’échec.
Le texte évangélique que nous avons entendu atteint son sommet en appelant Jésus l’Emmanuel, le Dieu-avec-nous. C’est ainsi que Matthieu commence, c’est ainsi qu’il termine son Évangile : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Cette promesse se réalise également en Colombie : Mgr Jesús Emilio Jaramillo Monsalve, Évêque d’Arauca, et le Père Pedro Maria Ramirez Ramos, en sont des signes, une expression d’un peuple qui veut sortir du bourbier de la violence et de la rancœur.
Dans ce décor merveilleux, il nous revient de dire oui à la réconciliation. Que le oui inclue également notre nature ! Ce n’est pas un hasard si, y compris contre elle, nous avons déchaîné nos passions possessives, notre volonté de domination. Un de vos compatriotes le chante admirablement : « Les arbres pleurent, ils sont témoins de tant d’années de violence. La mer est brune, mélange de sang et de terre » (Juanes, Minas piedras). La violence qu’il y a dans le cœur humain, blessé par le péché, se manifeste aussi à travers les symptômes de maladies que nous observons dans le sol, dans l’eau, dans l’air et dans les êtres vivants (cf. Lettre encyclique Laudato si’, n. 2). Il nous revient de dire oui comme Marie et de chanter avec elle les « merveilles du Seigneur », car comme il l’a promis à nos pères, il aide tous les peuples et chaque peuple, il aide la Colombie qui veut se réconcilier aujourd’hui et sa descendance pour toujours.
[01231-FR.01] [Texte original: Espagnol]
La pastorale au féminin
Nous profitons de la Journée internationale de la femme pour examiner de près le rôle des femmes dans la communauté chrétienne, que ce soit en Afrique, en Europe ou chez nous. Depuis les premiers disciples et les figures présentées dans la bible, nous tentons de voir comment elles continuent de façonner l’Église.
Pr Karlijn Demasure, Théologienne à l’Université Saint-Paul, Ottawa
Sr Marie-Noëlle Chaumette, religieuse Xavière, pilier de S+L
Dominique Tétrault, missionnaire laïque à Montréal – au téléphone
Ce lundi 19h05 et 23h05 et sur le web