Les intentions du Pape pour les femmes victimes de violence

(Photo: courtoisie de Pixabay)

La tradition de transmettre au monde entier les intentions du pape existe depuis plus de 150 ans, mais depuis deux ans, une nouvelle initiative a été mise en place pour les promouvoir et les faire circuler: le Réseau Mondial de Prière du Pape. Par l’entremise d’une immersion dans le monde de l’internet et du vidéo, le Pape peut maintenant partager ses intentions sur des sujets qui nous concernent de près. Durant le mois de février, les intentions sont centrées sur les femmes victimes de violence. Le pape nous invite à prier ainsi: 

Prions pour les  femmes victimes de violence, afin qu’elles soient protégées par la société et que leurs souffrances soient prises en compte et écoutées. 

L’objectif de ces intentions est de nous faire reconnaître la présence et le soutien de Dieu en toutes circonstances ainsi que la force de la prière pour renforcer notre foi, notre capacité à faire le bien ainsi que notre unité en tant qu’Église du Christ.

Les femmes victimes de violence: qui sont-elles?

Le plus souvent, les femmes victimes de violence le sont aux mains des membres de leurs familles. L’ONU rapporte qu’environ 137 femmes par jour sont tuées par un membre de leur famille dans le monde. En 2017, 87 000 femmes ont été tuées intentionnellement, dont plus de la moitié par un conjoint ou un membre de leur famille. Ces femmes qui subissent de la violence sont donc prises au piège dans leur propre cercle intime. Ce ne sont pas des actes de violence au hasard ou liés au crime organisé ; ces mêmes gens censés vivre l’amour et la confiance avec ces femmes les trahissent et leur enlèvent la vie. 

Au Québec, on rapporte que 78% des cas de violence conjugale sont subis par des femmes. La violence que peuvent subir les hommes est généralement d’une nature tout à fait différente. Les femmes souffrent le plus en termes non seulement de violence conjugale, mais aussi de violence sexuelle, les deux formes de violence qui affectent l’intimité, la confiance, le sens de soi et de sa propre sécurité le plus profondément. 

L’ONU rapporte que 35% des femmes dans le monde ont déjà subi de la violence sexuelle. Au Canada, la proportion de femmes victimes de violence en général n’est qu’un peu plus élevée que celle d’hommes victimes de violence. Toutefois, quand on observe le taux de violence sexuelle, 29% de ce type de violence est subie par les femmes, contre 6% pour les hommes. Il faut ajouter que ces chiffres ne représentent que les cas déclarés c’est-à-dire, les femmes qui ont affronté le système de justice. Bien des femmes restent dans l’ombre par peur de représailles, de jugement ou tout simplement de voir leur cause abandonnée par faute de preuves matérielles. 

Justice et prière: des alliées insoupçonnées

Les systèmes de justice sont certes imparfaits. Il faut une force surnaturelle, qui touche le cœur des gens au plus profond d’eux-mêmes pour espérer changer les choses. Voilà où Dieu s’invite. La prière n’est pas un système alternatif dépourvu de tout impact sur nos sociétés. La prière est un outil puissant, car il nous permet d’actualiser le lien entre ciel et terre, entre Dieu et nous. Chaque fois que nous prions, nous nous tournons vers Dieu, nous lui faisons confiance pour soutenir l’œuvre du bien en ce monde. 

Le fait que le pape présente ces intentions à l’Église universelle n’est pas anodin non plus. Elles nous demandent de reconnaître que nous sommes pécheurs. Il y en parmi nous qui ont été victimes de violence, et d’autres qui ont été violents envers leur épouse. Le Pape nous invite ainsi à nous regarder nous-mêmes, à prier pour notre Église, pour tous ceux qui ont lancé des pierres à Marie Madeleine sans se demander si eux-mêmes n’avaient pas quelque chose à se reprocher d’abord. 

Le Christ a défendu une femme mal vue par la société et l’a sauvée in extremis de la violence qui allait s’abattre sur elle. Même si elle avait effectivement péché, il a préféré la pardonner et l’aimer, n’est-ce pas magnifique? Il savait qu’aucune femme, si pécheresse soit-elle, mérite ainsi la souffrance et le mal. Il nous enseigne aussi que le jugement n’est pas de notre ressort, mais du Sien. Nous sommes l’Église du Christ, et nous devons, comme lui, faire attention aux filles et femmes qui nous entourent, et, surtout, prendre soin de transmettre ce respect à nos fils.

Être dans le monde avec Dieu

Il est facile d’oublier que chaque relation, chaque interaction de nos vies est empreinte de la présence de Dieu. Bien sûr, nous sommes appelés à chercher le salut et à espérer entrer dans le Royaume des Cieux, mais nous sommes aussi dans le monde. Le mal existe, et personne en cette vie n’est épargné par sa présence, qui prend des formes parfois terribles. Prier Dieu pour le bien de toute l’humanité, mais tout particulièrement pour toutes celles qui souffrent de la main de ceux-là même qui devraient les chérir, voilà ce à quoi nous invite le pape François en ce mois de février. Ainsi, comme Dieu est avec nous dans cette prière, il sera aussi avec elles et avec ceux qui ont le pouvoir de changer les choses. 

Vous pouvez visionner le vidéo des intentions de prières du pape François du mois de février réalisé par le Réseau Mondial de Prière du Pape (Apostolat de la prière)
https://thepopevideo.org/?lang=fr

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