
Le pape Paul VI avec le cardinal Albino Luciani, le futur Jean-Paul Ier. Wikimedia Commons.
Qui est Paul VI et pourquoi est-ce qu’il est important pour nous aujourd’hui ? Canonisé en 2018, Paul VI a été élu pape il y a 60 ans, le 21 juin 1963. C’était en plein milieu du Concile Vatican II, qui avait été convoquée par le pape Jean XXIII. C’est Jean XXIII qui a eu l’intuition de lancer un concile pour ouvrir les fenêtres de l’Église, pour que l’Église puisse mieux accomplir sa mission dans le monde aujourd’hui. Malheureusement, Jean XXIII est décédé quelques mois après le début du concile. Il revenait à son successeur de prendre sa suite. De fait, le nouveau pape aurait même pu arrêter le concile ou changer de direction. Paul VI a choisi tout de suite de continuer l’élan du concile et de porter ses travaux à terme. Avec Jean XXIII, il est alors « le pape du Concile » qui a travaillé ardemment pour le renouveau de l’Église dans le monde moderne.
Né Giovanni Battista Montini en mille huit-cent quatre-vingts dix-sept près de Brescia dans le nord de l’Italie, il a été diplomate du Vatican en Pologne, aumônier universitaire à Rome, adjoint au Secrétaire d’État du Vatican et bras droit du pape Pie XII, avant d’être nommé archevêque de Milan, sa dernière mission avant d’être élu pape.
Sa première encyclique, Ecclesiam Suam, qui se traduit par « Son Église » c’est-à-dire l’Église du Christ, était un fort appel au dialogue. C’était le moment où l’Église s’ouvrait au terrain peu connu et tout nouveau du dialogue avec d’autres chrétiens en dehors de l’Église catholique et avec d’autres religions telles que le judaïsme, l’islam, le bouddhisme, l’hindouisme. Les voyages de Paul VI montrent bien son ouverture au monde et aux autres traditions religieuses. Il a été le premier pape à visiter la Terre Sainte, où il a rencontré le patriarche Athénagoras. Tous les deux, ils ont enlevé les excommunications mutuelles entre l’Église orthodoxe et l’Église catholique, un grand moment pour l’œcuménisme.
Paul VI a été également le premier pape à voyager en avion, allant à New York au siège des Nations unies pour plaidoyer pour la paix dans les années tendues de la Guerre froide. Ayant lui-même vécu les deux guerres mondiales, il a déclaré à l’ONU : « Jamais plus la guerre, jamais plus la guerre ! C’est la paix, la paix, qui doit guider le destin des peuples et de toute l’humanité ! » Il est aussi allé en Inde pour rencontrer la diversité culturelle et religieuse du pays dans un esprit de dialogue et de fraternité.
Paul VI a également souligné la joie de la vie chrétienne, sur lequel il a écrit son exhortation Gaudete in Domino, « Réjouissez-vous dans le Seigneur ! » Son exhortation Evangelii Nuntiandi, « Pour annoncer l’Évangile » est une boussole pour l’évangélisation qui peut nous inspirer encore aujourd’hui, afin de témoigner au Christ dans le monde contemporain. « L’Église existe pour évangéliser », a-t-il dit, à nous de trouver des moyens les plus féconds de répandre la saveur de l’Évangile dans chaque culture et dans chaque époque.
Paul VI a donné à l’Église « un magistère de la main tendue », comme celle du Bon Samaritain, signe de l’ouverture à l’autre, au dialogue, à la solidarité et à la fraternité. Paul VI croyait profondément que l’Église a quelque chose à recevoir des diverses cultures du monde, qu’il vaut mieux être en solidarité plutôt qu’en conflit, et que Dieu se révèle à nous à travers nos relations avec ceux qui sont différents de nous. Lisons ses documents et inspirons-nous de ses enseignements afin de renouveler notre mission aujourd’hui.
De nos jours, le pape François a repris le flambeau de Paul VI, proposant à l’Église d’être en sortie à la rencontre de tous et de toutes, pour partager la joie du Christ et accomplir la mission que Dieu nous confie au service de la grande famille humaine.
Saint Paul VI, pape du dialogue, priez pour nous.




haute vocation de l’homme à la paternité » (
Cependant, notre compréhension ne pourrait s’arrêter sans prendre en compte deux évolutions importantes et qui se sont déroulées au cours de ces 50 années.

des besoins de chacun » (Ac 2, 45). Cette expression montre clairement la vive préoccupation des premiers chrétiens. L’évangéliste Luc, l’auteur sacré qui, plus que tout autre, a réservé une large place à la miséricorde, ne fait pas de rhétorique lorsqu’il décrit la pratique de partage de la première communauté. Au contraire, en la recommandant, il entend s’adresser aux croyants de toute génération, et donc à nous aussi, pour nous soutenir dans le témoignage et susciter notre action en faveur de ceux qui sont le plus dans le besoin. Le même enseignement est donné avec autant de conviction par l’apôtre Jacques, qui, dans sa Lettre, utilise des expressions fortes et incisives : « Écoutez, donc, mes frères bien-aimés ! Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour en faire des riches dans la foi, et des héritiers du Royaume promis par lui à ceux qui l’auront aimé ? Mais vous, vous avez privé le pauvre de sa dignité. Or n’est-ce pas les riches qui vous oppriment, et vous traînent devant les tribunaux ? […] Mes frères, si quelqu’un prétend avoir la foi, sans la mettre en œuvre, à quoi cela sert-il ? Sa foi peut-elle le sauver ? Supposons qu’un frère ou une sœur n’ait pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours ; si l’un de vous leur dit : ‘‘Allez en paix ! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim !’’ sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il ? Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte » (2, 5-6.14-17).
et de l’argent. Quelle liste impitoyable et jamais complète se trouve-t-on obligé d’établir face à la pauvreté fruit de l’injustice sociale, de la misère morale, de l’avidité d’une minorité et de l’indifférence généralisée !
indépendamment de l’appartenance religieuse, afin qu’ils s’ouvrent au partage avec les pauvres, sous toutes les formes de solidarité, en signe concret de fraternité. Dieu a créé le ciel et la terre pour tous ; ce sont les hommes, malheureusement, qui ont créé les frontières, les murs et les clôtures, en trahissant le don originel destiné à l’humanité sans aucune exclusion.