Ignatius Maloyan, archevêque et martyr arménien : bientôt canonisé par le pape Léon XIV

Statue du bienheureux Ignatius Maloyan, Bzommar, Liban. Wikimedia Commons.

Le 19 octobre 2025, le pape Léon XIV proclamera saint Ignatius (Choukrallah) Maloyan, archevêque arménien-catholique de Mardin, martyrisé en 1915. Sa canonisation marque une étape importante non seulement pour l’Église arménienne catholique, mais aussi pour toute l’Église universelle, pour tous ceux et celles qui, hier comme aujourd’hui, témoignent du Christ au milieu des persécutions : un témoignage de foi, de courage et de fidélité au Christ jusqu’au bout. Qui était ce pasteur qui a préféré mourir plutôt que de renier sa foi ?

 

Une vie consacrée à Dieu

Ignatius Maloyan, de son nom de naissance Choukrallah* Maloyan, est né le 19 avril 1869 à Mardin, dans l’Empire ottoman (aujourd’hui Turquie).

*Le prénom de naissance de Monseigneur Ignatius Maloyan était Choukrallah (en arabe شكر الله), qui signifie littéralement « Dieu merci ». Ce choix n’est pas anodin : il traduit la profondeur de la foi de sa famille et leur reconnaissance envers Dieu pour le don de la vie. Chaque fois que ses proches l’appelaient par son prénom, c’était un acte de gratitude et une prière en soi, une manière simple mais puissante de garder vivante la relation avec le divin au quotidien. Ainsi, dès son enfance, Maloyan a grandi dans une atmosphère marquée par la piété, l’action de grâce et la fidélité à la foi, des valeurs qui allaient façonner toute sa vie spirituelle et pastorale. Dès son adolescence, il ressent l’appel au sacerdoce et entre au séminaire arménien-catholique de Bzommar, au Liban à l’âge de 14 ans.

Après avoir terminé ses études supérieures en 1896, le jour dédié au Sacré-Cœur de Jésus, il est ordonné prêtre à l’église du couvent de Bzommar. Il devint membre de l’Institut de Bzommar et adopta le nom d’Ignatius en mémoire du célèbre martyr d’Antioche saint Ignace d’Antioche. Entre 1897 et 1910, le père Ignatius fut nommé curé à Alexandrie et au Caire, où sa bonne réputation était largement répandue.

En 1911, le pape Pie X le nomme archevêque de Mardin lors du synode des évêques arméniens à Rome, qui examine la situation en Turquie après la montée du mouvement des Jeunes Turcs. Pasteur zélé et proche de son peuple, il se distingue par son attention aux pauvres, son engagement pastoral et son désir de réconcilier et d’enseigner dans un contexte marqué par des tensions religieuses et politiques.

En 1915, après l’entrée en guerre de la Turquie dans la Première Guerre mondiale alors que se déchaîne le génocide arménien, l’archevêque Maloyan fut arrêté avec 13 prêtres et 600 autres chrétiens dans le tumulte qui accompagna les enrôlements forcés et le harcèlement des chrétiens, en particulier des chrétiens arméniens.

On lui propose la liberté en échange de son reniement du christianisme et de sa conversion à l’islam. Sa réponse est ferme :

 « Si Jésus-Christ, mon Seigneur et mon Dieu, a été crucifié pour moi, pourquoi ne serais-je pas prêt, moi aussi, à mourir pour Lui ? » 

L’archevêque Maloyan et ses compagnons furent exécutés le 3 juin de la même année, après avoir refusé de renoncer à leur foi. Il meurt en proclamant le nom de Jésus.

 

De la béatification à la canonisation

Reconnu martyr, Monseigneur Maloyan est béatifié par saint Jean-Paul II le 7 octobre 2001. Dans son homélie, le Pape soulignait son témoignage comme un signe d’espérance pour les chrétiens persécutés.

En juin 2025, le pape Léon XIV a approuvé sa canonisation. La cérémonie aura lieu le 19 octobre 2025, place Saint-Pierre à Rome, en présence de nombreux fidèles arméniens et de pèlerins venus du monde entier.

L’Église ne célèbre pas seulement la fidélité d’un homme de foi, mais rend aussi hommage à la mémoire du génocide qui a coûté la vie à 1,5 million d’Arméniens, d’Assyriens et de Grecs — des peuples qui ont souffert et se sont sacrifiés pour préserver leur foi et leur identité. Mgr Maloyan devient ainsi le visage des martyrs arméniens restés anonymes, rappelant au monde que leur sacrifice n’a pas été vain. Sa canonisation est donc un acte de justice historique et spirituelle, une reconnaissance universelle qui dépasse le silence des hommes pour inscrire leur témoignage dans la mémoire de l’Église et de l’humanité.

La canonisation de Mgr Maloyan revêt une signification particulière non seulement pour les Arméniens et les Libanais, mais aussi pour tous les chrétiens du Moyen-Orient. Dans une région encore marquée par la guerre, la persécution et l’incertitude, son témoignage de foi et son sacrifice deviennent une source de courage et d’espérance. Malgré ces circonstances difficiles, de nombreux fidèles manifestent leur enthousiasme et se préparent à se rendre à Rome le 19 octobre pour vivre ce moment historique.

 

Mémoire et fête liturgique

La fête liturgique de saint Ignatius Maloyan est célébrée le 11 juin, jour de son martyr. Il est particulièrement honoré au Liban, en Arménie et au sein de la diaspora arménienne. 

La présidence Libanaise sera présente à Rome pour cette occasion à la suite d’ une invitation officielle du patriarche catholicos Raphaël Bedros XXI Minassian. Beaucoup de libanais et arméniens se préparent pour le grand jour. Un site pour organiser ces voyages du Liban au Vatican a été créé.

L’équipe de Sel + Lumière Média représentée par son Président, directeur général, le père Haig Chahinian sera présente à Rome pour la couverture médiatique et pour des entrevues exclusives à cette occasion.

À travers la canonisation de Mgr Ignatius Maloyan, l’Église nous rappelle que la sainteté n’est pas une idée lointaine mais une réalité incarnée : celle d’hommes et de femmes qui, dans les moments les plus sombres, choisissent de rester fidèles à la lumière. Son exemple interpelle chacun et chacune de nous : Comment rendre témoignage au Christ dans notre vie quotidienne, à notre tour ?

Carlo Acutis, un exemple à suivre !

Photo © Sel + Lumière Média, 2025.

Ce jeune adolescent a été déclaré saint de l’Église ! Il n’est pas loin de nous, mais c’est un saint de notre temps, dont la simplicité et le génie pour le monde numérique toucheront petits et grands. 

Et comme nous sommes des responsables d’évangélisation, dans nos familles, nos écoles, nos communautés paroissiales, etc. Carlo Acutis, en est un bel exemple à présenter aux jeunes générations. Nous pouvons nous demander, quelle influence aura-t-il ainsi sur nos jeunes d’aujourd’hui ? En accompagnant nos jeunes sur leur chemin de foi, n’hésitons pas à le présenter à eux, à elles, et à leur en parler. Certes, ils, elles vont se reconnaître en lui. Il leur ressemble ! 

Ce saint contemporain, qui vient d’un milieu humble et d’une famille très modeste, est un jeune comme eux, habillé comme eux et qui accomplissait au quotidien des actions et des tâches simples tournées vers Dieu. Ce génie de l’informatique reconnu pour être « un geek de Dieu », n’hésitera pas d’utiliser son talent d’informaticien pour évangéliser les croyant.es et les non pratiquant.es autour de lui. 

Rappelons qu’après sa naissance, Beata, une nourrice ayant une grande foi s’occupa de lui et lui inculqua petit à petit les bonnes valeurs à adopter, la récitation du chapelet et une affinité pour le mystère de la célébration du don de l’Eucharistie au quotidien. De plus, sa mère Antonia Salazano qui n’a été à l’église que trois fois dans sa vie : à sa Première des communions, à la confirmation et à son mariage, témoigna plus tard qu’elle avait été touchée par la foi de son fils et la transformation de sa vie par lui.  

Quand nos jeunes auront découvert la vie du jeune italien et la preuve de sainteté, essayeront-ils ou elles de réciter le chapelet comme lui, à son âge ? Carlo Acutis deviendra-t-il l’ami de nos jeunes ? Leur meilleur ami ?

Découvrez comment l’exemple de Carlo Acutis peut inspirer les parents d’aujourd’hui: Élever son enfant à l’exemple de Carlo Acutisreflète l’actuelle réalité comme parents face à l’éducation de la foi de nos enfants dans ce monde numérique si bruyant et très distrayant. Car « Élever son enfant dans la foi chrétienne est un beau défi au quotidien, mais aussi une véritable épreuve dans un monde où les distractions numériques sont partout. »

Canonisation d’un saint de la jeunesse, un jeune adulte !

Carlo Acutis a été béatifié à Assise le 10 octobre 2020 par le pape François, puis canonisé en tant que « cyber-apôtre » par le pape Léon XIV hier matin à Rome. Il est donc le premier saint de la génération Y ; sa canonisation ouvre la voie à d’autres saints de sa génération et des générations suivantes. C’est un événement exceptionnel pour l’Église universelle ! 

Avec sa simplicité, sa foi inébranlable en Dieu, sa profonde spiritualité, et sa belle humeur ; Carlo Acutis s’imposa naturellement dans le quotidien des fidèles, influença nos vies et nous marquera de cette nouvelle inspirante : Un jeune ado qui deviendra un saint parmi les autres saints vénérés de l’Église. Nous devons alors nous préparer et lui en faire de la place !

Rappelons que Carlo Acutis ce jeune captivant, au visage souriant, radiant et lumineux de sainteté et d’amour du Christ est un symbole de bonté et de fraternité. Pourquoi il est décédé si jeune et si vite, … c’est un mystère : il a eu la leucémie à 15 ans et il est mort en trois jours. Mais le message de sa vie est clair ! Dès son jeune âge, Carlo Acutis a fait de la place à Jésus dans sa vie. Il s’attacha à l’essentiel: L’Eucharistie. Il œuvra de tout son cœur et de pleine volonté à rester près de Dieu, le rencontrer tous les jours dans l’Eucharistie et à être en totale réconciliation avec Lui.

Impressionné par le miracle à Lanciano en l’an 750, Carlo Acutis se demandait si le Seigneur manifestait sa présence dans l’Eucharistie. Doté d’immenses compétences informatiques, il a développé un site web répertoriant « les Miracles eucharistiques » pour le bénéfice de toutes et de tous. De plus, il rencontra Dieu dans le visage des pauvres et des démunis, en faisant du bénévolat auprès des sans-abri. 

Carlo Acutis mène une vie simple, pure et juste loin de ce qu’il peine Dieu ! 

Il a tenu à ce qu’il reste près de Jésus, en tout temps, dans ses diverses activités qu’elles soient spirituelles, communautaires ou sportives. Les moments passés dans l’adoration, la récitation du chapelet, la messe quotidienne, prévalent sur tout. Il ne manqua pas de recevoir la communion chaque fois et tenait à plaire à son Créateur pour rester en état de pureté et de réconciliation. 

Il était impliqué dans sa paroisse et était la référence en informatique. En accompagnant les jeunes, ils, elles seront invité.es à revoir leurs talents, à se questionner sur ce qu’ils, elles aiment. Et mettre en pratique leurs compétences, afin d’aider la communauté à laquelle ils, elles, appartiennent. Une nouvelle opportunité qui s’offre à nos églises d’aujourd’hui. Elles se voient appelées à prier Carlo Acutis afin qu’il intercède pour les familles, les jeunes qui se reconnaissent en lui, les adultes et même les plus âgé.es. 

Le défi est : 

  1. Comment s’y prendre avec nos jeunes d’aujourd’hui ? 
  2. Comment leur transmettre la foi en Dieu qui puisse susciter leur intérêt ? 

Avant tout, prenons en considération les étapes de leur développement physique, psychosocial et affectif et tentons de comprendre leur psychologie en général. Car l’adolescence, est une période de recherche de repères, de redéfinition de soi, et de beaucoup de questionnements… Nous devons travailler à leur transmettre différemment la foi, les aider à la définir en suscitant leurs intérêts que ce soit les activités qu’ils, elles aiment faire, telles que : Scouts, Missions jeunesse des diocèses, autres initiatives ou activités d’église, etc. 

  • Les accompagner aussi dans leur cheminement de foi en Dieu en les accueillant chacun.e avec leur appartenance, race, langue ou pratique religieuse. 
  • Les occuper, car pleins d’énergie et de vie, ils et elles aiment s’impliquer. Et sont dévoué.es, généreux et généreuses. Ils ont besoin d’être encadré.es et encouragé.es à mettre leurs talents au service de Jésus. 
  • Apprenons-leur de mettre leur confiance, leurs préoccupations et leurs angoisses en Lui et de prier en amis. Car Jésus et saint Carlo Acutis sont leurs amis au ciel !

Enfin, s’unir à Jésus au quotidien nous rend heureux et heureuse !

Prier saint Carlo Acutis, le Seigneur Jésus-Christ et notre « Médecin du Ciel », saint Charbel Makhlouf au quotidien, que ce soit pour moi, pour ma famille ou bien pour les personnes qui ont le plus besoin de prières ; cela me rend personnellement très heureuse.

Ainsi, je mets toute ma confiance en eux et en leur intercession ! J’ai toujours gardé dans mon cœur les paroles de la jeune sainte sœur Faustine Kowalska, qui a dit un jour : « Ô Jésus, j’ai confiance en toi ». Et moi, je répète souvent cette phrase plusieurs fois par jour.

Dieu et son Église, nous donnent l’exemple de Carlo Acutis, quand on en a le plus besoin ! 

Rendons grâce au Seigneur pour ce jeune ado qui, dans la simplicité de sa vie toute entière, nous montre le chemin vers le ciel !

Carlo Acutis : Un jeune ado vers la sainteté !

« Nous ne sommes pas seuls : Jésus, le Vivant, est avec nous pour toujours. L’Église et le monde se réjouissent car aujourd’hui nos espérances ne se brisent plus contre le mur de la mort, mais le Seigneur nous a ouvert un pont vers la vie. » Ce message Urbi et Orbi du pape François à Pâques 2023, résonne dans ma tête !

Le temps de Pâques nous guide en plein à « l’Essentiel ». Avec la résurrection du Christ, nous passons des ténèbres à la lumière et nous renouvelons notre vie pour être des personnes de lumière, justes et envoyées pour proclamer la Bonne Nouvelle autour de nous. 

Carlo Acutis, ce jeune ado dont la canonisation est prévue pour le dimanche 7 septembre, a vécu une vie qui témoigne d’un chemin vers la clarté, une « autoroute » vers le ciel parsemée de foi, de prière et de confiance. Il a tracé toute sa vie ce chemin qui l’amènera à rencontrer le Christ, au quotidien, dans l’Eucharistie ainsi que sur le visage des pauvres.    

Nous découvrons depuis quelques années une panoplie d’articles, de documentaires et de bandes dessinées créés partout dans le monde, ayant un même centre d’intérêt, Carlo Acutis

Carlo Acutis est reconnu pour avoir de grandes facilités et des talents exceptionnels en informatique. Il a occupé son temps dans la prière, l’adoration et le service aux autres. Sa mort mystérieuse et sa courte vie sur terre, nous dévoile un jeune ado qui est venu nous livrer un message lui tenant à cœur et qui a été au centre de sa vie, l’Eucharistie. Cet inestimable cadeau laissé par Jésus-Christ par amour à toute l’humanité. 

Qui est le futur saint Carlo Acutis ?

Dès son jeune âge, Carlo Acutis se trouva fasciné par l’amour de Jésus-Christ. Sa rencontre avec le Seigneur dans le Tabernacle lors de longues heures d’adoration, l’enlève aux bruits de la vie mondaine, des distractions diverses, des sorties et des files d’attente pour un film ou pour un spectacle éphémère et passager. 

Sa foi forte et sa profonde spiritualité le conduisirent à faire profiter les autres autour de lui d’un bel héritage de prière reçu de sa nourrice dans son enfance et, qui est consolidé de sa découverte fascinante du miracle de l’Eucharistie de Lanciano en 750 après J.C., où Jésus s’y laissa voir. Ce qui l’amène à y croire plus et continue ses recherches afin d’en répertorier d’autres pour le bien commun. Étant un grand expert en informatique, il a pu répertorier sur son site 132 miracles reconnus et authentifiés par l’Église. 

Il passe son temps à être le plus près possible du Christ en pensées et en actions ; afin de le rencontrer partout, que ce soit dans l’Eucharistie, son implication dans les activités diverses de la paroisse qu’il fréquente et le bénévolat auprès des pauvres et des sans-abri.

Témoignage

Personnellement, j’ai découvert Carlo Acutis lors de la Messe de béatification le 10 octobre 2020. La célébration diffusée sur les ondes de Sel + Lumière TV, m’a grandement marquée. J’ai commencé à le découvrir de plus en plus sur l’Internet à travers des sites catho. 

Il a reçu la grâce de suivre le chemin qui mène vers le ciel avec clarté, détermination et certitude. Tout simplement : il a choisi la sainteté. 

Son exemple nous fascine, nous épate et nous apprend que rien n’est impossible à celui et à celle qui cherche « l’Essentiel »  et décide de le suivre. Avec un cœur vrai et une entière disponibilité nous sommes tous et toutes invité.es à la conversion, à la confiance et non à la condamnation.

Une similitude de vie avec de grands saints de l’Église : 

Car œuvrer sérieusement pour la sainteté occupait une première place dans leur vie !

La vie de saint Charbel Makhlouf, un moine ermite de l’Ordre Libanais Maronite (OLM), né au ciel, la veille de Noël, le 24 décembre 1898 qui, s’est éteint lors de la célébration du don de l’Eucharistie : il s’effondra devant l’autel en tenant la Coupe du sang du Christ et Son corps, pendant qu’il remettait l’âme à Dieu et tout en gardant des morceaux d’hostile entre ses doigts. Il porta dans son cœur et dans son âme l’amour infini du Christ présent dans l’Eucharistie. Une similitude de vie avec celle de saint Padre Pio.  

Tous les trois saints mettaient en priorité l’amour du Christ, 

pratiquaient l’adoration de l’Eucharistie et les longues heures de prières. 

Un facteur commun les unissait : C’est de rester le plus possible près du Seigneur en pensées et en actions. Que ce soit à travers la célébration de l’Eucharistie lors des messes, l’adoration devant le Tabernacle et la prière du chapelet dans leur vie de tous les jours. L’adoption d’une attitude éclairée et d’un comportement juste pour être toujours le plus près de Dieu.

Nous pensons que ces saints n’ont jamais été tentés par des expériences ou des idées qui les ont éloignés du chemin de Dieu. Détrompons-nous ! Ils invoquaient sans cesse la bonté et la grâce du Seigneur, d’être épargnés et loin de tout ce qui pourrait Lui faire mal, en adoptant un bon discernement et la prière. 

L’exemple de nos trois saints nous montre qu’ils ont trouvé leur salut en cheminant vers le haut, vers Lui : 

  • Saint Charbel répétait souvent que le chemin du ciel est vers le haut et que les hommes, voire les humains, courent vers les bas. Et, il ne comprenait pas pourquoi ? Je vous invite à lire le blogue sur : Saint Charbel, le médecin du ciel qui ne chôme pas !
  • Saint Padre Pio, malgré une vie complexe remplie d’épreuves, choisissait de s’unir au Christ et d’accueillir avec joie les stigmates pour partager avec Lui, ces douleurs.
  • Très jeune, Carlo Acutis, se mettait lui aussi en route vers le ciel qu’il l’appelait « l’autoroute du ciel ». Une de ses citations inspirantes, me touche en particulier et qui est la suivante : « La conversion n’est rien d’autre que de déplacer le regard de bas en haut, un simple mouvement des yeux suffit. » 

Enflammé par une vivante et forte foi depuis sa tendre enfance, Carlo Acutis a grandi avec Beata sa nourrice, à la foi fervente, et qui lui montrait l’importance de prier Dieu, de l’adorer et d’en parler afin que les personnes autour de lui, profitent de ses belles expériences de foi enrichissante. Il décida de s’y mettre à penser à la manière de leur transmettre l’amour du Christ. 

Car comme baptisé.es et envoyé.es, nous sommes à notre tour invité.es à la sainteté en adoptant une vie d’amour du Christ, de compassion et d’évangélisation, et en y faisant plus de place à Jésus à l’exemple de nos saints. Et chacun.e de nous y trouvera sa mission !

*** À lire la partie 2 : Carlo Acutis : L’adolescence d’un jeune, sur la route de la sainteté, nous inspire. Deviendra-t-il un ami au ciel ?

La vocation des laïcs en 2022 avec Mgr Antoine de Rochebrune

Cette semaine à Parrêsia, Francis Denis s’entretient la vie et de la vocation propre des laïcs dans l’Église et le monde avec Mgr Antoine de Rochebrune, vicaire de l’Opus Dei au Canada. Sont notamment abordés les thèmes de l’histoire de l’Église, du développement de la théologie du laïcat, de l’apport du Concile Vatican II, des moyens essentiels à leur sanctification ainsi que de l’importance de cultiver un bon rapport à la liberté dans l’apostolat. Tout cela et bien plus sur Parrêsia, votre balado qui prend le temps de penser.

Père Olivier Maire: témoin crédible de la vérité du ciel

(Image: Courtoisie KTO TV) Lundi dernier 9 août 2021, était retrouvé mort le père Olivier Maire s.m.m. dans son couvent de Saint-Laurent-sur-Sèvre. Ce prêtre régulier de l’Ordre des missionnaires Montfortains a été assassiné par un homme reconnu comme fortement perturbé et dont les antécédents (il s’était avoué responsable de l’incendie criminel de la cathédrale de Nantes) lassaient présager le pire. Sans entrer dans le débat sur les éventuelles fautes ou erreurs de jugement des autorités civiles impliquées, il est opportun de réfléchir sur la figure et les motivations du père Olivier Maire s.m.m. qui en font désormais un exemple pour nous tous.

Fidèle fils de saint Louis-Marie Grignon de Montfort (1673-1716)

Depuis la mort du père Olivier Maire, les témoignages élogieux ne manquent pas. Tous s’accordent pour dire combien cet homme âgé de 60 ans était un fidèle fils du fondateur de son ordre et comment sa vie entière trouvait en lui son inspiration. De fait, l’une des caractéristiques du missionnaire breton n’était-elle pas cette audace qui, souvent sans égards aux formalités humaines, marque ceux qui prennent l’Évangile au sérieux. Comme l’affirmait le saint missionnaire breton dans son Traité de la Vraie dévotion à la Sainte Vierge :

Enfin, nous savons que ce seront de vrais disciples de Jésus-Christ, qui marchant sur les traces de sa pauvreté, humilité, mépris du monde et charité, enseignant la voie étroite de Dieu dans la pure vérité, selon le saint Évangile, et non selon les maximes du monde, sans se mettre en peine ni faire acception de personne, sans épargner, écouter ni craindre aucun mortel, quelque puissant qu’il soit. (no59).

Les circonstances entourant son assassinat qui font toujours l’objet d’une enquête approfondie, nous permettent déjà de voir sa grande fidélité au Dévot de Marie. En effet, le père Maire s.m.m. avait, dans une décision éclairée, accepté d’accueillir celui qui allait devenir son assassin. Conscient du risque que représentait l’accueil d’une personne aussi instable, il avait tout même consenti à en prendre soin. Alors que certains seront tentés d’y voir de la « naïveté », nous chrétiens, pouvons aller plus loin en y voyant le don d’une vie qui ne fait « acception de personne […] ni ne craint aucun mortel ». Devant ces incompréhensions, nous devons toujours garder en tête ce verset du Nouveau-Testament: « Nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes » (1 Cor, 23). Par son exemple, nous sommes donc appelés à regarder en face cette vérité de plus en plus dure à comprendre : il existe des biens dont la valeur implique le risque de l’ultime sacrifice.

Aller au-delà de nous-mêmes

Offrir librement sa vie pour Dieu au service des autres est évidemment un non-sens pour notre monde actuel (cela a peut-être été toujours le cas…). En effet, la société de consommation nous assaille d’invitations à satisfaire sans retenue le moindre de nos caprices. Prétendant, souvent jusqu’à l’absurde, assouvir l’ensemble de nos désirs, notre monde cultive en nous l’illusion d’une vie sans limite et sans égards à ce qui nous est extérieur. La culture hédoniste depuis 70 ans ne nous laisse-t-elle pas aujourd’hui devant un vide existentiel au goût amer et face à des problèmes écologiques sans précédent ? Dans ce contexte, l’exemple du père Maire nous est, plus que jamais, utile.

Par le don de lui-même jusqu’à la « folie de la croix » ne nous invite-t-il pas à reconnaître que tout ne se résume pas au bien-être physique ? Ne nous dit-il pas que le Bien principal, Celui pour lequel nous sommes fait ne peut souffrir aucun commerce ? Par le risque de l’accueil inconditionnel, Olivier Maire ne nous laisse-t-il pas en héritage la certitude que le bonheur se trouve au-delà de cette vie ? Balayant du revers de la main les fausses philosophies hédonistes et consuméristes, son sacrifice est donc une preuve tangible que le véritable bonheur se trouve dans le don total de soi. Telle est la clef de l’éternité. En ce sens, par le don de sa vie, ce religieux rend crédible au monde entier les promesses de la vie éternelle en Jésus-Christ.

La mort n’aura pas le dernier mot

Alors que la fin de la pandémie est désormais perceptible à vue d’œil, nous allons bientôt entrer dans une période d’intenses examens rétrospectifs des attitudes et solutions mises de l’avant durant cette crise. Il sera bien entendu facile de juger à posteriori de ce qu’il aurait fallu faire ou éviter. Toutefois, il est désormais évident que les réactions personnelles et sociales auraient pu bénéficier d’une relation plus saine avec la mort. En ce sens, l’héroïcité de la vie du père Oliver Maire s.m.m. peut être considérée comme le signe de Dieu nous invitant à reconnaître, d’un côté, notre propre finitude et, de l’autre, que sa Présence indéfectible nous rend « plus fort que la mort ». À l’exemple du saint pape Jean-Paul II, celui-là même qui s’était laissé inspirer par saint Louis-Marie Grignon de Montfort dans le choix de sa devise Totus Tuus, laissons-nous convaincre et transformer par cette exhortation à la confiance absolue en la vie éternelle. En communion avec le père Olivier Maire et saint Jean-Paul ll, revêtons-nous de cette grâce du courage et proclamons à toute l’humanité « N’ayez pas peur ».

Vous pouvez visionner la Veillée de prière pour le Père Olivier Maire telle que transmise par KTO TV

Église en Sortie 6 avril 2020

Cette semaine à Église en Sortie, Francis Denis reçoit l’auteur et théologien Jacques Gauthier pour parler de son plus récent livre « Devenir saint : petit mode d’emploi ». Dans la deuxième partie de l’émission, on parle de la vie et de l’œuvre de Mgr Olivier- Elzéar Mathieu avec l’historien et auteur Jacques Mathieu.

Homélie du pape François lors des canonisations de Paul VI et Oscar Romero


Crédit: CNS photo/Paul Haring

(14 septembre 2018) Vous trouverez ci-dessous le texte de l’homélie du pape François telle que prononcée ce matin sur la Place Saint-Pierre lors de la célébration de canonisation de 7 nouveaux saints dont celles de Paul VI et Oscar Romero: 

La deuxième Lecture nous a dit qu’« elle est vivante, la Parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée » (He 4, 12). Il en est vraiment ainsi : la Parole de Dieu n’est pas seulement un ensemble de vérités ou un récit spirituel édifiant, non, c’est une Parole vivante, qui touche la vie, qui la transforme. Là Jésus en personne, lui qui est la Parole vivante de Dieu, parle à nos cœurs.

L’Évangile, en particulier, nous invite à la rencontre avec le Seigneur, à l’exemple de cet ‘‘homme’’ qui ‘‘court à sa rencontre’’ (cf. Mc 10, 17). Nous pouvons nous identifier à cet homme, dont le texte ne mentionne pas le nom, presque pour suggérer qu’il peut représenter chacun d’entre nous. Il demande à Jésus comment « avoir la vie éternelle en héritage » (v. 17). Il demande la vie pour toujours, la vie en plénitude : qui d’entre nous ne la voudrait pas ? Mais, remarquons-le, il la demande comme un héritage à posséder, comme un bien à obtenir, à conquérir par ses forces. En effet, pour posséder ce bien, il a observé les commandements depuis son enfance et pour atteindre l’objectif il est disposé à en observer d’autres ; c’est pourquoi il demande : « Que dois-je faire pour avoir ? »

La réponse de Jésus le désoriente. Le Seigneur fixe le regard sur lui et l’aime (cf. v. 12). Jésus change de perspective : des préceptes observés pour obtenir des récompenses à l’amour gratuit et total. Cet homme parlait en termes de demande et d’offre, Jésus lui propose une histoire d’amour. Il lui demande de passer de l’observance des lois au don de soi, du faire pour soi-même à l’être avec Lui. Et il lui fait une proposition de vie ‘‘tranchante’’ : « Va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres […] puis viens, suis-moi » (v. 21). À toi aussi, Jésus dit : ‘‘Viens, suis-moi’’. Viens : ne reste pas sur place, car il ne suffit pas de ne faire aucun mal pour appartenir à Jésus. Suis- moi : ne marche pas derrière Jésus seulement quand cela te convient, mais cherche-le chaque jour ; ne te contente pas d’observer les préceptes, de faire un peu d’aumône et de dire quelques prières : trouve en lui le Dieu qui t’aime toujours, le sens de ta vie, la force de te donner.

Jésus dit encore : « Vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ». Le Seigneur ne fait pas des théories sur la pauvreté et la richesse, mais il va directement à la vie. Il te demande de laisser ce qui appesantit ton cœur, de te libérer des biens pour lui faire une place à lui, l’unique bien. On ne peut pas suivre vraiment Jésus quand on est alourdi par les choses. Car, si le cœur est surchargé par les biens, il n’y aura pas de place pour le Seigneur, qui deviendra une chose parmi les autres. C’est pourquoi la richesse est dangereuse et – dit Jésus – rend même difficile le salut. Non pas parce que Dieu est sévère, non ! Le problème est de notre côté : le fait d’avoir trop, le fait de vouloir trop étouffe notre cœur et nous rend incapables d’aimer. C’est pourquoi saint Paul rappelle que « la racine de tous les maux, c’est l’argent » (1 Tm 6, 10). Nous le voyons : là où on met l’argent au centre, il n’y a pas de place pour Dieu et il n’y en a pas non plus pour l’homme.

Jésus est radical. Il donne tout et demande tout : il donne un amour total et demande un cœur sans partage. Aujourd’hui également, il se donne à nous comme Pain vivant ; pouvons-nous lui donner en échange des miettes ? À lui qui s’est fait notre serviteur jusqu’à aller sur la croix pour nous, nous ne pouvons pas répondre uniquement par l’observance de quelques préceptes. À lui qui nous offre la vie éternelle, nous ne pouvons pas donner un bout de temps. Jésus ne se contente pas d’un ‘‘pourcentage d’amour’’ : nous ne pouvons pas l’aimer à vingt, à cinquante ou à soixante pour cent. Ou tout ou rien !

Chers frères et sœurs, notre cœur est comme un aimant : il se laisse attirer par l’amour, mais peut s’attacher d’un côté seulement et doit choisir : ou bien il aimera Dieu ou bien il aimera la richesse du monde (cf. Mt 6, 24) ; ou bien il vivra pour aimer ou bien il vivra pour lui-même (Mc 8, 35). Demandons-nous de quel côté nous sommes. Demandons-nous où nous en sommes dans notre histoire d’amour avec Dieu. Nous contentons-nous de quelques préceptes ou suivons-nous Jésus comme des amoureux, vraiment disposés à quitter quelque chose pour lui ? Jésus interroge chacun d’entre nous et nous sommes tous, en tant qu’Église, en chemin : sommes-nous une Église qui ne prêche que de bons préceptes ou une Église-épouse qui s’abandonne dans l’amour pour son Seigneur ? Le suivons-nous vraiment ou retournons-nous sur les pas du monde, comme cet homme ? Au total, Jésus nous suffit-il ou bien cherchons-nous beaucoup de sécurités du monde ? Demandons la grâce de savoir quitter par amour du Seigneur : quitter les richesses, les nostalgies de rôles et de pouvoirs, les structures qui ne sont plus adaptées à l’annonce de l’Évangile, les poids qui freinent la mission, les liens qui attachent au monde. Sans un saut en avant dans l’amour, notre vie et notre Église souffrent d’une « autosatisfaction égocentrique » (Evangelii gaudium, n. 95) : on cherche la joie dans un plaisir passager, on s’enferme dans les palabres stériles, on s’installe dans la monotonie d’une vie chrétienne sans élan, où un peu de narcissisme couvre la tristesse de rester inachevé.

Il en fut ainsi pour cet homme, qui – dit l’Évangile – « s’en alla tout triste » (v. 22). Il s’était attaché aux préceptes et à ses nombreux biens, il n’avait pas donné son cœur. Et, bien qu’ayant rencontré Jésus et accueilli son regard d’amour, il s’en est allé triste. La tristesse est la preuve de l’amour inachevé. C’est le signe d’un cœur tiède. Par contre, un cœur détaché des biens, qui aime librement le Seigneur, répand toujours la joie, cette joie dont on a besoin aujourd’hui. Le saint Pape Paul VI a écrit : « C’est au cœur de leurs angoisses que nos contemporains ont besoin de connaître la joie, de sentir son chant (Exhort. ap. Gaudete in Domino, I). Aujourd’hui, Jésus nous invite à retourner aux sources de la joie, qui sont la rencontre avec lui, le choix courageux de prendre des risques pour le suivre, le goût de quitter quelque chose pour embrasser sa vie. Les saints ont parcouru ce chemin.

Paul VI l’a fait, à l’exemple de l’Apôtre dont il a pris le nom. Comme lui, il a consacré sa vie à l’Évangile du Christ, en traversant de nouvelles frontières et en se faisant son témoin dans l’annonce et dans le dialogue, prophète d’une Église ouverte qui regarde ceux qui sont loin et prend soin des pauvres. Paul VI, y compris dans la difficulté et au milieu des incompréhensions, a témoigné de manière passionnée de la beauté et de la joie de suivre Jésus totalement. Aujourd’hui, il nous exhorte encore, avec le Concile dont il a été le sage timonier, à vivre notre vocation commune : la vocation universelle à la sainteté. Non pas aux demi-mesures, mais à la sainteté. Il est beau qu’avec lui et avec les autres saints et saintes d’aujourd’hui, il y ait Mgr Romero, qui a quitté les certitudes du monde, même sa propre sécurité, pour donner sa vie selon l’Évangile, aux côtés des pauvres et de son peuple, avec le cœur attaché à Jésus et à ses frères. Nous pouvons en dire autant de Francesco Spinelli, de Vincenzo Romano, de Maria Caterina Kasper, de Nazaria Ignazia de Sainte Thérèse de Jésus et de Nunzio Sulprizio. Tous ces saints, dans des contextes différents, ont traduit par leur vie la Parole d’aujourd’hui, sans tiédeur, sans calculs, avec le désir de risquer et de quitter. Que le Seigneur nous aide à imiter leurs exemples !

[01595-FR.01] [Texte original: Italien]

Vincenzo Romano: prêtre au milieu du peuple

Prêtre diocésain de larchidiocèse de Naples
Jour de fête : 20 décembre
3 juin 1751 – 20 décembre 1831

Vincenzo Romano est né à Torre del Greco, en Italie, le 3 juin 1751, dune famille pauvre, mais pieuse. Il a été baptisé Domenico Vincenzo Michele Romano, surnommé « Vincenzo » en lhonneur de Vincent Ferrer, le saint préféré de la famille Romano. Il passa les premières années de sa vie dans une atmosphère familiale très religieuse, étudiant les écrits de saint Alphonse de Liguori et acquérant une forte dévotion au Saint-Sacrement.

Bien que son père ait dabord espéré qu’il devienne un orfèvre, ce dernier soutint la décision de son fils de devenir prêtre. Au début, Vincenzo a eu du mal à se faire accepter à cause du nombre élevé de séminaristes et du clergé local, mais il fut admis au séminaire diocésain de Naples à lâge de 14 ans.

Ordonné en 1775, P. Romano a travaillé à la paroisse Sainte-Croix, qui comprenait à lépoque toute la ville de Torre del Greco, la ville la plus peuplée du territoire de Naples. Ses manières simples, sa préoccupation pour les enfants orphelins et son travail auprès des autres candidats à la prêtrise furent remarqués par de nombreuses personnes.

Après la terrible éruption du Vésuve le 15 juin 1794, qui détruisit presque complètement la ville et léglise paroissiale, il s’est immédiatement dévoué au difficile travail de reconstruction matérielle et spirituelle de la ville et de léglise. Il a consacré de nombreuses heures à l’organisation des efforts de reconstruction de la ville et était même prêt à travailler de ses propres mains pour nettoyer les décombres.

Bien que souvent opprimé par des groupes politiques et par son entourage, P. Vincenzo fit preuve de résilience tout au long de son séjour à Sainte-Croix et a veillé à toujours accorder une attention particulière à léducation des enfants et à lévangélisation de la population. On dit quil a été un prédicateur qui proclamait le message de lÉvangile dune manière simple et visant à éduquer les fidèles.

Malheureusement, le 1er janvier 1825, il est tombé et sest fracturé le fémur gauche, ce qui a entrainé un déclin constant de son état de santé. Il mourut dune pneumonie à Torre del Greco le 20 décembre 1831 après une longue et douloureuse maladie, mais a laissé un héritage de charité fraternelle engagée et de bonté. Reconnu pour sa sainteté et son dévouement envers son peuple, P. Romano a été béatifié par Paul VI le 17 novembre 1963 à Rome. Son corps ayant été enterré dans la basilique Sainte-Croix, cest là que Jean-Paul II la vénéré le 11 novembre 1990, lors de sa visite pastorale à léglise de Naples.

Suivant lexemple du Bon Pasteur, P. Vincenzo Romano était une figure simple, mais puissante pour les gens de Torre del Greco. Il a passé toute sa vie à guider la communauté dont il avait la direction, la confirmant dans la foi et lédifiant par son amour.

Nazaria Ignacia de Sainte-Thérèse-de-Jésus​

Nazaria Ignacia de Sainte-Thérèse-de-Jésus

Fondatrice de la congrégation des Missionnaires croisées de lÉglise
Jour de fête : 6 juillet
10 janvier 1889 – 6 juillet 1943

« Toi, Nazaria, suis-moi. » À 9 ans seulement, Nazaria Ignacia March Mesa a entendu ces mots, ressentant son premier appel du Seigneur. « Je vais suivre Jésus, a-t-elle répondu, daussi près que le peut une créature humaine. »

Née à Madrid en 1889 dans une grande famille espagnole, Nazaria acquit rapidement une foi solide. Sa famille s’opposa souvent à sa foi et, si lasse de ses dévotions, elle lempêcha même une fois daller à la messe. Cependant, Nazaria persista dans sa conviction, et après que sa famille eut déménagée au Mexique en 1904, elle continua sa dévotion et décida de se joindre à linstitut des Petites sœurs des personnes âgées abandonnées (Instituto de Hermanitas de Ancianos Desamparados) en 1908, prenant le nom de Nazaria Ignacia de Sainte-Thérèse-de-Jésus et prononça ses vœux perpétuels en 1915. L’institut l’envoya travailler à Oruro, en Bolivie, où elle aida les personnes âgées, pauvres et abandonnées.

Après quelques années en Bolivie, sœur Nazaria, inspirée par les exercices spirituels de saint Ignace de Loyola, commença à se sentir appelée à établir un nouvel ordre consacré à la mission, à lévangélisation et à léducation religieuse. Le 16 juin 1925, elle fonda les Missionnaires de la Croisade pontificale (renommée plus tard congrégation des Missionnaires croisées de lÉglise). Cétait la première communauté religieuse bolivienne pour femmes. Leur mission était de soutenir la catéchisation des enfants et des adultes, tout en soutenant les prêtres, en menant des missions et en imprimant des tracts religieux. Comme supérieure de la congrégation, Mère Nazaria travailla avec diligence pour surmonter lopposition et les difficultés, faisant tout ce qui était en son pouvoir pour que cette nouvelle congrégation grandisse. Elle eut même une audience privée avec le pape Pie XI en 1934 dans laquelle elle lui dit quelle était prête à mourir pour lÉglise, mais le pape lui répondit : « Ne meurs pas, mais vis et travaille pour lÉglise. »

Dans cet esprit, la congrégation a poursuivi ses travaux en Bolivie tout en fondant des maisons et des œuvres dans plusieurs pays. Dirigées par Mère Nazaria, les sœurs ont travaillé pour aider de nombreuses personnes dans le besoin. Elles se sont occupées des femmes, des orphelins et des soldats, ont créé un magazine pour les femmes dans la vie religieuse et ont même aidé à former le premier syndicat de travail pour les femmes. En commençant en Bolivie, leur travail sest étendu à l’Amérique du Sud et au Portugal, à l’Espagne, la France, l’Italie et au Cameroun.

De retour à Buenos Aires, Mère Nazaria commença à souffrir d’une pneumonie au début de 1943 et mourut le 6 juillet de la même année. Sa renommée et celle de sa congrégation continuèrent à se répandre après sa mort. La congrégation des Croisées missionnaires de lÉglise reçut la reconnaissance officielle du Vatican le 9 juin 1947 et Nazaria Ignacia de Sainte-Thérèse-de-Jésusfut béatifiée par Jean-Paul II le 27 septembre 1992.

Mère Nazaria a laissé derrière elle une grande réputation de sainteté et de bonté. Elle est reconnue pour avoir toujours recommandé aux supérieures des maisons de sa congrégation une approche maternelle envers les sœurs sous leur responsabilité, n’oubliant pas leur rôle de mère de la maison. Un grand nombre la considère comme une visionnaire pour son époque par sa proposition que lÉglise catholique soit ouverte à vraiment rencontrer les gens, et ce, des décennies avant les débats et les documents du Concile Vatican II.

Homélie du pape François pour la Solennité des saints apôtres Pierre et Paul

CNS photo/Paul Haring

Vous trouverez ci-dessous le texte complet de l’homélie du pape François telle que prononcée lors de la Messe de la Solennité des saints apôtres Pierre et Paul et dans laquelle les nouveaux archevêques du monde entier on reçu le Pallium:

Les lectures proclamées nous permettent d’entrer en contact avec la tradition apostolique, celle qui «n’est pas une transmission de choses ou de paroles, une collection de choses mortes. LaTradition est le fleuve vivant qui nous relie aux origines, le fleuve vivant dans lequel les origines sont toujours présentes» (Benoît XVI, Catéchèse, 26 avril 2006) et nous offrent les clés du Royaume des cieux (cf. Mt 16, 19). Tradition pérenne et toujours nouvelle qui ravive et rafraîchit lajoie de l’Evangile, et nous permet ainsi de confesser avec nos lèvres et notre cœur: «“Jésus-Christ est Seigneur!” à la gloire de Dieu le Père» (Ph 2, 11).

Tout l’Evangile veut répondre à la question qui habitait le cœur du Peuple d’Israël et qui aujourd’hui encore ne cesse d’habiter tant de visages assoiffés de vie: «Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?» (Mt 11, 3). Question que Jésus reprend et pose à ses disciples: «Et vous que dites-vous? Pour vous qui suis-je?» (Mt 16, 15).

Pierre, prenant la parole, attribue à Jésus le titre le plus grand avec lequel il pouvaitl’appeler: «Tu es le Messie» (cf. Mt 16, 16); c’est-à-dire l’Oint, le Consacré de Dieu. J’aime savoirque c’est le Père qui a inspiré cette réponse à Pierre qui voyait comment Jésus “oignait” son peuple. Jésus, l’Oint qui, de village en village, marchait avec l’unique désir de sauver et de soulagerquiconque était considéré comme perdu: “il oint” le mort (cf. Mc 5, 41-42 ; Lc 7, 14-15), il oint le malade (cf. Mt 6, 13); Jc 5, 14), il oint les blessures (cf. Lc 10, 34), il oint le pénitent (cf. Mt 6, 17).Il oint l’espérance (cf. Lc 7, 38.46; 10, 34; Jn 11, 2; 12, 3). Dans une telle onction, chaque pécheur, chaque vaincu, chaque malade, chaque païen – là où il se trouvait – a pu se sentir un membre aiméde la famille de Dieu. Par ses gestes, Jésus lui disait d’une façon personnelle: tu m’appartiens.Comme Pierre, nous aussi nous pouvons confesser avec nos lèvres et notre cœur non seulement ce que nous avons entendu, mais aussi l’expérience concrète de notre vie: nous avons été ressuscités,soignés, renouvelés, remplis d’espérance par l’onction du Saint. Chaque joug d’esclavage est détruitgrâce à son onction (cf. Is 10, 27). Il n’est pas permis de perdre la joie et la mémoire de nous savoir délivrés, cette joie qui nous porte à confesser: “Tu es le Fils du Dieu vivant” (cf. Mt 16, 16).

Et il est intéressant ensuite de noter ce qui suit ce passage de l’Evangile dans lequel Pierreconfesse la foi: «À partir de ce moment, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallaitpartir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter» (Mt 16, 21). L’Oint de Dieu porte l’amour et la miséricorde du Père jusqu’aux conséquences extrêmes. Cet amour miséricordieux demande d’aller dans tous lescoins de la vie pour rejoindre chacun, même si cela coûte “la bonne réputation”, les commodités, lasituation… le martyre.

Devant cette annonce si inattendue, Pierre réagit «Dieu t’en garde, Seigneur! cela net’arrivera pas» (Mt 16, 22) et se transforme immédiatement en pierre d’achoppement sur la route du Messie; et en croyant défendre les droits de Dieu, sans s’en apercevoir, il s’est transformé en sonennemi (il l’appelle “Satan”). Contempler la vie de Pierre et sa confession signifie aussi apprendre à connaître les tentations qui accompagneront la vie du disciple. A la manière de Pierre, comme Eglise, nous serons toujours tentés par ces “murmures” du Malin qui seront une pierre d’achoppement pour la mission. Et je dis “murmures” parce que le démon séduit en cachette, faisanten sorte qu’on ne reconnaisse pas son intention, «sa conduite est celle d’un séducteur: il demande le secret et ne redoute rien tant que d’être découvert» (S. Ignace de Loyola, Exercices spirituels n. 326).

Au contraire, participer à l’onction du Christ, c’est participer à sa gloire, qui est sa Croix:Père, glorifie ton Fils… «Père, glorifie ton nom» (Jn 12, 28). Gloire et croix en Jésus Christ vont ensemble et ne peuvent pas se séparer; parce que lorsqu’on abandonne la croix, même si nousentrons dans la splendeur éblouissante de la gloire, nous nous tromperons, parce que celle-ci ne sera pas la gloire de Dieu, mais la tromperie de l’adversaire.

Nous sentons souvent la tentation d’être chrétiens en maintenant une distance prudente avec les plaies du Seigneur. Jésus touche la misère humaine, nous invitant à rester avec Lui et à toucherla chair souffrante des autres. Confesser la foi avec nos lèvres et notre cœur demande – comme il l’ademandé à Pierre – d’identifier les “murmures” du malin. Apprendre à discerner et découvrir ces“couvertures” personnelles et communautaires qui nous maintiennent à distance de la réalité du drame humain ; qui nous empêchent d’entrer en contact avec l’existence concrète des autres et, endéfinitive, de connaître la force révolutionnaire de la tendresse de Dieu (cf. Exhort. Ap. Evangelii gaudium, n. 270).

En ne séparant pas la gloire de la croix, Jésus veut délivrer ses disciples, son Eglise, des triomphalismes vides: vides d’amour, vides de service, vides de compassion, vides de peuple. Ilveut la délivrer d’une imagination sans limites qui ne sait pas mettre de racines dans la vie duPeuple fidèle ou, ce qui serait pire, croire que le service du Seigneur lui demande de se débarrasser des chemins poussiéreux de l’histoire. Contempler et suivre le Christ exige de laisser le cœur s’ouvrir au Père et à tous ceux avec lesquels il a voulu s’identifier (cf. S. Jean-Paul II, Lett. Ap.Novo millennio ineunte, n. 49), et cela avec la certitude qu’il n’abandonne pas son peuple.

Chers frères, la question: «Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?» (Mt 11, 3) continue d’habiter des millions de visages. Confessons avec nos lèvres et notre cœur: Jésus-Christ est Seigneur (cf. Ph 2, 11). C’est notre cantus firmus que nous sommes invités à entonner tous les jours. Avec la simplicité, la certitude et la joie de savoir que «l’Eglise brille non de sa propre lumière, mais de celle du Christ. Tirant sa propre splendeur du Soleil de justice, ensorte qu’elle peut dire: “ Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi” (Ga 2, 20)» (S. Ambroise Hexaemeron, IV, 8, 32).

[01090-FR.02] [Texte original: Italien]

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