Nunzio Sulprizio est né le 13 avril 1817, alors que l’Europe connaissait une grande famine, mais cette épreuve n’a pas été l’aspect le plus difficile de son enfance. Quand son père mourut, il n’avait que trois ans et deux ans plus tard, sa mère mourut également. Au milieu de ces tragédies, Nunzio a été envoyé chez sa grand-mère, mais elle est également décédée alors qu’il n’avait que huit ans. Il a pu supporter une telle perte, en partie parce qu’il prenait le temps d’assister à la messe, même encore petit garçon, apprenant à connaitre Dieu et à suivre l’exemple de Jésus et des saints et des saintes.
La douleur de perdre parents et grand-mère à un si jeune âge aurait semblé suffisante pour quiconque, pourtant l’enfant continua d’éprouver des difficultés dans sa vie, ayant été envoyé chez un oncle qui était violent et cruel. Cet oncle n’a pas permis à Nunzio d’aller à l’école et l’a plutôt engagé comme apprenti forgeron. Malheureusement pour le garçon, la réalité était moins celle d’un apprentissage que celle d’une servitude. Son oncle était dur avec lui, le battant souvent ou ne le nourrissant pas adéquatement, et si l’oncle croyait que son neveu avait besoin d’être réprimandé ou corrigé, il le traitait plus durement.
Un jour, en 1831, la situation devint trop pénible pour Sulprizio. Son oncle l’envoya chercher du matériel dans les collines. Il revint de ce travail épuisé ce soir-là, ayant une jambe enflée et une fièvre brûlante qui l’obligea à se mettre au lit. Le lendemain matin, il s’aperçut qu’il ne pouvait plus se tenir debout. Bien que son oncle ait été indifférent à la situation, le travail avait visiblement été trop lourd pour Nunzio. Plus tard, son état fut diagnostiqué comme la gangrène dans une jambe.
Il devint très malade et, le 20 juin 1832, il entra à l’hôpital des Incurables à Naples pour se faire soigner. Malheureusement, il y resta hospitalisé pour le reste de sa vie. C’était une situation qu’il supportait avec beaucoup de patience en offrant sa douleur à Dieu. On lui attribue les paroles suivantes : « Jésus a tellement souffert pour nous et, par ses mérites, nous attendons la vie éternelle. Si nous souffrons un peu, nous goûterons à la joie du paradis. Jésus a beaucoup souffert pour moi. Pourquoi ne devrais-je pas souffrir pour lui ? Je mourrais pour convertir même un seul pécheur. » Cette foi et cette attitude l’ont amené à aider les autres autant qu’il le pouvait. Bien que souffrant lui-même, le jeune homme aidait les patients à l’hôpital et faisait tout ce qu’il pouvait pour soulager leur misère.
Comme sa douleur persistait, les médecins décidèrent de lui amputer la jambe en 1835 et, même s’il s’améliorait parfois, sa situation devint sérieuse en mars 1836 ; sa fièvre et ses souffrances augmentaient. Nunzio est décédé deux mois plus tard, le 5 mai 1836, des suites de sa maladie prolongée et d’un cancer des os. Il n’avait que 19 ans.
Durant sa souffrance, Nunzio a toujours été considéré comme un homme doux et pieux. En dépit de sa maladie, il a servi les autres et a été dévoué à sa foi. Des décennies plus tard, cette sainteté conduisit le pape Léon XIII à proposer Sulprizio comme un modèle pour les travailleurs. Lorsque le pape Paul VI le béatifia, le 1er décembre 1963, le Saint-Père le proposa également comme modèle pour les jeunes. Il est clair que par de petits moyens Nunzio a eu un effet puissant sur ceux qui l’entouraient, sur l’Église et sur le monde.