Père Olivier Maire: témoin crédible de la vérité du ciel

(Image: Courtoisie KTO TV) Lundi dernier 9 août 2021, était retrouvé mort le père Olivier Maire s.m.m. dans son couvent de Saint-Laurent-sur-Sèvre. Ce prêtre régulier de l’Ordre des missionnaires Montfortains a été assassiné par un homme reconnu comme fortement perturbé et dont les antécédents (il s’était avoué responsable de l’incendie criminel de la cathédrale de Nantes) lassaient présager le pire. Sans entrer dans le débat sur les éventuelles fautes ou erreurs de jugement des autorités civiles impliquées, il est opportun de réfléchir sur la figure et les motivations du père Olivier Maire s.m.m. qui en font désormais un exemple pour nous tous.

Fidèle fils de saint Louis-Marie Grignon de Montfort (1673-1716)

Depuis la mort du père Olivier Maire, les témoignages élogieux ne manquent pas. Tous s’accordent pour dire combien cet homme âgé de 60 ans était un fidèle fils du fondateur de son ordre et comment sa vie entière trouvait en lui son inspiration. De fait, l’une des caractéristiques du missionnaire breton n’était-elle pas cette audace qui, souvent sans égards aux formalités humaines, marque ceux qui prennent l’Évangile au sérieux. Comme l’affirmait le saint missionnaire breton dans son Traité de la Vraie dévotion à la Sainte Vierge :

Enfin, nous savons que ce seront de vrais disciples de Jésus-Christ, qui marchant sur les traces de sa pauvreté, humilité, mépris du monde et charité, enseignant la voie étroite de Dieu dans la pure vérité, selon le saint Évangile, et non selon les maximes du monde, sans se mettre en peine ni faire acception de personne, sans épargner, écouter ni craindre aucun mortel, quelque puissant qu’il soit. (no59).

Les circonstances entourant son assassinat qui font toujours l’objet d’une enquête approfondie, nous permettent déjà de voir sa grande fidélité au Dévot de Marie. En effet, le père Maire s.m.m. avait, dans une décision éclairée, accepté d’accueillir celui qui allait devenir son assassin. Conscient du risque que représentait l’accueil d’une personne aussi instable, il avait tout même consenti à en prendre soin. Alors que certains seront tentés d’y voir de la « naïveté », nous chrétiens, pouvons aller plus loin en y voyant le don d’une vie qui ne fait « acception de personne […] ni ne craint aucun mortel ». Devant ces incompréhensions, nous devons toujours garder en tête ce verset du Nouveau-Testament: « Nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes » (1 Cor, 23). Par son exemple, nous sommes donc appelés à regarder en face cette vérité de plus en plus dure à comprendre : il existe des biens dont la valeur implique le risque de l’ultime sacrifice.

Aller au-delà de nous-mêmes

Offrir librement sa vie pour Dieu au service des autres est évidemment un non-sens pour notre monde actuel (cela a peut-être été toujours le cas…). En effet, la société de consommation nous assaille d’invitations à satisfaire sans retenue le moindre de nos caprices. Prétendant, souvent jusqu’à l’absurde, assouvir l’ensemble de nos désirs, notre monde cultive en nous l’illusion d’une vie sans limite et sans égards à ce qui nous est extérieur. La culture hédoniste depuis 70 ans ne nous laisse-t-elle pas aujourd’hui devant un vide existentiel au goût amer et face à des problèmes écologiques sans précédent ? Dans ce contexte, l’exemple du père Maire nous est, plus que jamais, utile.

Par le don de lui-même jusqu’à la « folie de la croix » ne nous invite-t-il pas à reconnaître que tout ne se résume pas au bien-être physique ? Ne nous dit-il pas que le Bien principal, Celui pour lequel nous sommes fait ne peut souffrir aucun commerce ? Par le risque de l’accueil inconditionnel, Olivier Maire ne nous laisse-t-il pas en héritage la certitude que le bonheur se trouve au-delà de cette vie ? Balayant du revers de la main les fausses philosophies hédonistes et consuméristes, son sacrifice est donc une preuve tangible que le véritable bonheur se trouve dans le don total de soi. Telle est la clef de l’éternité. En ce sens, par le don de sa vie, ce religieux rend crédible au monde entier les promesses de la vie éternelle en Jésus-Christ.

La mort n’aura pas le dernier mot

Alors que la fin de la pandémie est désormais perceptible à vue d’œil, nous allons bientôt entrer dans une période d’intenses examens rétrospectifs des attitudes et solutions mises de l’avant durant cette crise. Il sera bien entendu facile de juger à posteriori de ce qu’il aurait fallu faire ou éviter. Toutefois, il est désormais évident que les réactions personnelles et sociales auraient pu bénéficier d’une relation plus saine avec la mort. En ce sens, l’héroïcité de la vie du père Oliver Maire s.m.m. peut être considérée comme le signe de Dieu nous invitant à reconnaître, d’un côté, notre propre finitude et, de l’autre, que sa Présence indéfectible nous rend « plus fort que la mort ». À l’exemple du saint pape Jean-Paul II, celui-là même qui s’était laissé inspirer par saint Louis-Marie Grignon de Montfort dans le choix de sa devise Totus Tuus, laissons-nous convaincre et transformer par cette exhortation à la confiance absolue en la vie éternelle. En communion avec le père Olivier Maire et saint Jean-Paul ll, revêtons-nous de cette grâce du courage et proclamons à toute l’humanité « N’ayez pas peur ».

Vous pouvez visionner la Veillée de prière pour le Père Olivier Maire telle que transmise par KTO TV

Jacques Hamel : serviteur de Dieu, martyr

La tombe du père Jacques Hamel, assassiné par des terroristes le 26 juillet 2016. Crédit photo : Gérard sur Wikimedia Commons, recadré et utilisé selon les termes de la licence CC BY-SA 4.0

 

Il y a cinq ans aujourd’hui, le prêtre catholique français Jacques Hamel est assassiné en pleine messe par deux jeunes terroristes. Sa mise à mort s’est inscrite dans un contexte de violences religieuses et communautaires ayant frappé la France en particulier, mais de manière plus générale l’Europe occidentale, durant la seconde moitié de la décennie 2010. 

Une vague de violence 

On se rappellera évidemment les attentats contre Charlie Hebdo, survenus le 7 janvier 2015, ou encore ceux du 13 novembre suivant, ayant notamment frappé le Bataclan. L’expérience de cette violence avait alors suscité à l’égard de la France une vague de soutien de la part de la communauté internationale, mais aussi d’importantes réflexions sur les moyens de construire un monde commun dans une société se diversifiant sur les plans culturels, linguistiques et religieux.  

Pour comprendre cette situation, les explications se sont multipliées. À juste titre, le contexte géopolitique international, notamment lié à la Guerre civile syrienne, mais également la réalité des inégalités économiques et l’ampleur des revendications politiques et sociales dans le monde arabo-musulman ont été évoqués. 

De même, dans la foulée de ces conflits politiques et religieux complexes, on a intelligemment insisté sur l’importance d’une interprétation sobre et prudente des faits en cause et sur la nécessité de reconnaître qu’en dépit de ces violences, l’immense majorité des musulmans, qu’ils se trouvent en Occident ou ailleurs, partagent un idéal de paix profondément enraciné dans le cœur de l’Homme. 

Mourir dans la haine de la foi

L’attentat de l’église Saint-Étienne-du-Rouvray du 26 juillet 2016, au cours duquel le père Jacques Hamel fut assassiné, a naturellement lui aussi fait l’objet d’explications diverses, liées aux lunettes interprétatives à travers lesquelles on a pu contempler l’événement. Si l’on peut convenir du caractère obscène et tout à fait erratique de l’acte meurtrier en tant que tel, il convient hautement de le comprendre à la lumière du cadre symbolique à l’intérieur duquel il a eu lieu. 

C’est en tant que prêtre célébrant le sacrement de l’Eucharistie, « source et sommet de toute la vie chrétienne » nous enseigne notre sainte mère l’Église, que Jacques Hamel fut mis à mort, à genoux devant l’autel, par deux jeunes hommes revendiquant leur appartenance au soi-disant État islamique, depuis considérablement affaibli. 

À ce titre, on peut raisonnablement comprendre que le meurtre de Jacques Hamel est lié à sa foi et qu’en ce sens, il est mort in odium fidei, c’est-à-dire dans la haine de la foi. Ses dernières paroles (« Va-t’en Satan »), l’indiquent tout à fait. Le Pape François, réagissant aux circonstances de la mort du père Jacques Hamel, a soutenu que le fait de « tuer au nom de Dieu est satanique », ciblant ainsi le vrai coupable de cet acte de persécution. 

Le martyr : un témoignage de l’espérance chrétienne

Devant l’éternité, la mort du père Hamel a fait de lui un martyr. S’il a ainsi emprunté la voie royale, au soir de sa vie, c’est du fait de la haine religieuse qui corrompt le cœur de ceux qui en sont faits prisonniers. Or, le témoignage du père Jacques Hamel n’aura pas été vain, ayant suscité l’attention et le soutien de centaines de milliers de personnes de par le monde.

Des appels à la reconnaissance officielle de son sacrifice ultime par l’Église se sont rapidement déployés, si bien que le Pape François aura rapidement levé le délai, autrement obligatoire, de cinq années avant la mise en place d’une procédure en vue de son éventuelle canonisation. Jacques Hamel est ainsi reconnu par l’Église comme un serviteur de Dieu, et son histoire – son martyr – et la profondeur de sa lucidité devant l’action du Mal continuent d’émouvoir, mais aussi de faire réfléchir croyants et incroyants de part le monde. 

Nous qui vivons dans des sociétés occidentales pacifiées, confortables, et de surcroît héritières d’une civilisation chrétienne, n’avons pas spontanément le sens du sacrifice. C’est un état d’esprit qu’il faut cultiver pour comprendre la vraie nature du martyr, témoignage ultime de foi, parfois même désiré à l’excès chez les premiers chrétiens. Ce sens du sacrifice, qui s’impose à ceux qui doivent l’expérimenter, est l’expression la plus éloquente du caractère tragique de notre existence : à travers l’épreuve – parfois ultime – se trouve l’espérance du Salut. 

Saint Etienne

A la découverte des Saints et Saintes…

Nous fêtons aujourd’hui, 26 décembre, Saint Etienne.

saint_etienneSaint Etienne, de son nom grec Stephanos c’est-à-dire « le couronné » est le premier de tous les martyrs. Il est aussi l’un des sept diacres, « sept hommes, de bonne réputation, remplis d’Esprit Saint et de sagesse » (Actes des Apôtres, 6, 3-4), choisis par les premiers apôtres pour assurer le « service des tables ». Un service complémentaire de celui de la Parole, assumé par les Douze. Grand prédicateur, habité par le Saint Esprit, Etienne proclame avec sagesse l’Évangile de Jésus. Lui, le Messie, le Serviteur qui a livré sa vie par amour des hommes.

Accusé de paroles blasphématoires contre Dieu, Moïse et la Loi, Etienne est arrêté et amené devant le Sanhédrin. Tous écoutent le discours enflammé que l’on retrouve dans les Actes des Apôtres (chapitre 7) jusqu’à ce qu’il termine par une vision divine: « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’Homme debout à la droite de Dieu » (Actes des Apôtres, 7, 56). C’en est trop ! Ils se jettent alors sur lui, le mènent en dehors de Jérusalem et le lapide à mort sous les yeux d’un certain Saul qui se convertira sur la route de Damas et deviendra Saint Paul ! A l’image du Christ, Saint Etienne meurt en pardonnant à ses persécuteurs, exultant de joie. Sa mort est estimée en l’an 34 après Jésus-Christ.

Représenté sous les traits d’un diacre avec pour attributs des pierres, la palme et le Livre, Saint Etienne est le saint patron du diaconat permanent.

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