Cette semaine à Église en sortie, nous vous présentons une entrevue avec Jean Sévillia, journaliste (Le Figaro Magazine, Le Figaro Histoire) et écrivain avec qui Francis Denis s’est entretenu sur plusieurs sujets liés à l’histoire. On vous présente un reportage sur le Colloque : Pour une guérison de la mémoire au Québec organisé par l’Observatoire Justice & Paix.
Vidéo-promotionnelle: Rencontre Mondiale des Familles 2018 à Dublin, Irlande
Tous les trois ans, l’Eglise convoque la plus grande rencontre internationale des familles. En 2018, elle se tiendra à Dublin, en Irlande. Suivez Sel et Lumière pour les plus récentes nouvelles sur cet événement incontournable de la vie de l’Église aujourd’hui.
La famille, lieu de diffusion de l’amour de Dieu: la lettre du Pape pour Dublin 2018″, un article de Radio Vatican:
(RV) La Lettre du Pape pour la Rencontre mondiale des familles, qui se tiendra à Dublin, en Irlande du 21 au 26 août 2018, a été présentée ce jeudi matin en Salle de presse du Saint-Siège.
Dans la lignée des Synodes sur le famille, de son exhortation apostolique Amoris Laetitia et de la Rencontre mondiale des familles de 2015 à Philadelphie, le Pape réaffirme son attachement à une vie familiale ancrée dans une dynamique de pardon et d’amour.
«L’Évangile continue-t-il d’être une joie pour le monde ? Est-ce que la famille continue d’être une Bonne Nouvelle pour le monde d’aujourd’hui ?». À ces deux questions qui ouvrent cette lettre adressée au cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, le Pape invite chacun à répondre par un « »oui » fermement basé sur le plan de Dieu».
L’amour de Dieu s’exprime à travers «l’union entre l’homme et la femme, dans l’ouverture et le service de la vie dans toutes ses phases», et Son engagement pour «une humanité qui est souvent blessé, maltraitée et dominée par un manque d’amour». Alors ce n’est qu’en partant de l’amour que «la famille manifeste, diffuse et régénère l’amour de Dieu dans le monde».
Le Pape rappelle une nouvelle fois l’importance du pardon et de la patience, face à la fragilité et à la faiblesse de chacun des membres de la famille. Dans ce sens, le Pape rappelle que «beaucoup de familles chrétiennes sont un lieu de miséricorde», que les parents, les frères et sœurs sont «des témoins de la miséricorde», et il espère que le rassemblement de Dublin en donnera des signes concrets, deux ans après le Jubilé.
Le Pape conclut sa lettre en remerciant la nation irlandaise et l’archidiocèse de Dublin pour leur «généreux accueil», et place l’organisation de cette rencontre sous la protection de la Sainte Famille de Nazareth.
(CV)
Église en sortie 27 janvier 2017
Cette semaine à Église en sortie, nous recevons Daniel Paradis, responsable de l’organisme Présence-Compassion qui nous parle de cette initiative au service des itinérants du centre-ville de Montréal. L’abbé Claude Paradis nous offre sa première chronique des actualités de la rue de l’année 2017. Dans la troisième partie de l’émission, Francis Denis s’entretient avec Mme Estelle Drouvin sur le Centre de Services de justice réparatrice dont elle est la coordonnatrice.
Former des prêtres pour le XXIe siècle
CNS photo/L’Osservatore Romano
Le 8 décembre dernier, en la Solennité de l’Immaculée Conception, la Congrégation pour le Clergé publiait la nouvelle Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis (Guide fondamental pour la formation des prêtres). Intitulé « Le don de la vocation presbytérale », ce document d’environ 80 pages résulte en partie du transfert de la compétence des séminaires de la Congrégation pour l’éducation catholique à la Congrégation pour le clergé. Dans la lignée des grands textes modernes sur cette question tels que l’Exhortation apostolique Pastores Dabo Vobis ou le Décret conciliaire Optatam Totius, cette nouvelle Ratio fundamentalis vise, comme son nom l’indique, à manifester le caractère de don total de soi de la vocation à la prêtrise. Ainsi, puisque l’homme appelé au sacerdoce ministériel a vocation à se donner totalement, sa formation doit englober chacune des dimensions de sa personne qu’elle soit humaine, spirituelle, intellectuelle ou pastorale.
Invités à vivre pleinement leur humanité
La vocation à la prêtrise est un appel à configurer son être au « Christ Tête, Pasteur, Serviteur et Époux » (no2). Les séminaristes, comme tout chrétien d’ailleurs, « sont un mystère pour eux-mêmes » (no 28). Ils doivent donc se découvrir eux-mêmes dans leur humanité et leur personnalité propre. Cette connaissance, jointe à une maîtrise de soi qui rend libre et responsable se nomme « maturité » et c’est ce que la formation humaine cherche à donner et par toutes sortes de moyens, de faire croître les « capacités relationnelles avec les hommes et femmes de tous âges et conditions sociales » (no 95). À cette sensibilité aigüe à l’esprit de communauté qui fera de lui un « homme de communion » devra s’ajouter un saint savoir-vivre tant au niveau « physique […] psychologique […] moral […] esthétique et social » qui lui permettra d’acquérir une « autonomie équilibrée » (no 94).
Des hommes profondément unis au Christ
Les prêtres étant configurés d’une manière unique (no10) à la personne du Christ, ils ont une responsabilité accrue de le fréquenter et de garder une chaleureuse proximité avec Lui. Ainsi, les candidats à la prêtrise doivent apprendre à intégrer dans leur vie quotidienne les différents éléments qui leur permettront, tout au long de leur vie, d’être non pas « des fonctionnaires du sacré » (no 84) mais de véritables Alter Christus, ipse Christus (d’autres Christ, le Christ Lui-même).
Se préparant à recevoir la grâce du sacrement de l’Ordre et ainsi le pouvoir d’agir In persona Christi Capitis (no 1548) les séminaristes devront « avoir une foi vivante en l’Eucharistie (no 104) par la célébration quotidienne de la Messe et d’une pratique régulière de l’adoration (no 66-68). La prière silencieuse (no 102), la liturgie des heures (no 105), la fréquentation des Écritures Saintes (no 103) et des Pères de l’Église (no 113), la confession (no 106), la retraite annuelle (no 108) et la dévotion aux saints et saintes de la tradition bimillénaire de l’Église sont les éléments centraux à incorporer dans la vie du futur prêtre.
De savants chercheurs de Dieu
On entend souvent l’expression « chercheur de Dieu » dans le sens d’une recherche de spiritualité floue et confuse, comme si Dieu ne s’était pas exprimé clairement et d’une manière définitive en Jésus-Christ. Loin d’être un agnostique, le prêtre est appelé à adopter le « regard du bon Pasteur » (no120) c’est-à-dire celui du Fils éternel cherchant la subtile Présence de Dieu en tout être et voyant l’œuvre de la Providence en tout évènement aussi mauvais qu’il puisse paraître. Pour ce faire, de longues années d’études sont requises.
Les deux années complètes de philosophie auront pour but d’approfondir les découvertes de la raison humaine sur les différentes réalités humaines. Elles auront également pour but de purifier les différentes formes d’idéologie ou superstitions présentes en toute culture et qui risqueraient de tordre le sens de la Révélation. Enfin, cette étape des études de la philosophie a pour but de façonner des « disciples » (no 61) du Christ, désireux « de rechercher rigoureusement la vérité, de la pénétrer et de la démontrer, tout en étant conscients des limites de la connaissance humaine (no 164).
Quelques années d’étude en théologie auront, quant à elles, pour but de « configurer au Christ par une contemplation profonde de la Personne de Jésus-Christ » (no 68) par l’étude des différentes matières que sont : l’Écriture Sainte, la liturgie, la dogmatique, la théologie fondamentale, morale, pastorale, spirituelle, la Doctrine sociale de l’Église, l’histoire de l’Église sans oublier le Droit canonique.
Des hommes de service
Si on devait choisir parmi les priorités pastorales du pape François, on pourrait certainement affirmer que la purification dans le clergé de tout « cléricalisme ou tentation d’orienter sa vie sur la recherche du consensus populaire » arriverait en pôle position. Ce document ne fait pas exception à cette démarche.
En effet, on note un souci à développer un « forma mentis » (no 118) se mettant à la disposition de tous sans distinction afin de pouvoir aider à cheminer sur la voie de la sainteté. Ayant le souci de façonner des hommes ayant fait de leur propre vie « un lieu d’accueil et d’écoute de Dieu et du prochain » (no 120), la formation pastorale mettra les séminaristes en contact avec toutes sortes de réalités et de situations afin qu’ils développent « la même compassion, générosité, amour pour tous, spécialement pour les plus pauvres ainsi qu’un élan pour la cause du Royaume qui a caractérisé le ministère public du Fils de Dieu » (no 119).
Bien que ce document ne soit pas encore disponible en français, la lecture du « Don de la vocation presbytérale » peut aider tout chrétien à s’approprier plusieurs des éléments qu’il contient. Toute personne, étant appelée à la réalisation du sacerdoce commun reçu au baptême, peut connaître les éléments fondamentaux de la formation des futurs prêtres, à des degrés divers, afin de l’aider dans son propre cheminement.
Voyage apostolique du pape François en Suède du 31 octobre au 1er novembre 2016
Le pape François en Suède
31 octobre – 1er novembre 2016
Du lundi 31 octobre au mardi 1er novembre 2016 le pape François se rendra en Suède pour commémorer le 500ème anniversaire de la Réforme initiée par Martin Luther en 1517. C’est donc un voyage à caractère oecuménique que le Saint-Père entreprend dans ce pays de 9 millions d’habitants, dont 3% seulement sont catholiques. Au cours de cette visite de deux jours le Pape s’arrêtera dans les villes de Lund et de Malmo pour des rencontres oecuméniques, avant de célébrer la messe de la Toussaint avec la communauté catholique du pays. C’est la première fois que luthériens et catholiques célèbrent ensemble l’anniversaire de la Réforme.
Programme
Lundi 31 octobre
9h30 : prière oecuménique à la cathédrale luthérienne de Lund
11h30 : rencontre oecuménique au Malmo Arena
Mardi 1er novembre
9h00 : messe de la Toussaint au stade Sweban de Malmo
Vous trouverez notre programmation complète au lien suivant.
Annonce de la création de 17 nouveaux cardinaux par le pape François
Suivant la célébration de la Messe pour le Jubilé marial, tout de suite après la récitation de l’Angelus place Saint-Pierre, le pape François a annoncé la tenue d’un consistoire le 19 novembre prochain dans lequel seront créé 17 nouveaux cardinaux. De ce nombre, 13 proviennent de 11 nations différentes représentant ainsi les 5 continents. Se trouve également parmi ces derniers deux archevêques ainsi qu’un évêque émérite.
Une singularité attire cependant une attention particulière. La création à venir du père Ernest Simoni, prêtre de l’archidiocèse de Shkodrë-Pult (Scutari – Albanie). Ce prêtre avait profondément ému le pape François lors de son voyage en Albanie. En effet, ce prêtre de 87 ans avait alors témoigné de son expérience d’emprisonnement. Il avait effectivement fait le récit ses 30 années de prison et de travaux forcés à l’époque où l’Albanie était sous le joug du régime totalitaire athée.
À l’issue de ce consistoire, le pape François célébrera la Messe de la solennité du Christ Roi en leur compagnie. Cette célébration eucharistique marquera la fin du Jubilé de la Miséricorde.
Vous trouverez ci-dessous la liste des nouveaux cardinaux :
1- Mgr Mario Zenari, nonce apostolique en Syrie
2- Mgr Dieudonné Nzapalainga, C.S.Sp., archevêque de Bangui (RCA)
3- Mgr Carlos Osoro Sierra, archevêque de Madrid (Espagne)
4- Mgr Sérgio da Rocha, archevêque de Brasilia (Brésil)
5- Mgr Blase J. Cupich, archevêque Chicago (États-Unis)
6- Mgr Patrick D’Rozario, C.S.C., archevêque de Dacca (Bangladesh)
7- Mgr Baltazar Enrique Porras Cardozo, archevêque de Merida (Venezuela)
8- Mgr Jozef De Kesel, archevêque de Bruxelles (Bruxelles)
9- Mgr Maurice Piat, archevêque de Port-Louis (Maurice)
10- Mgr Kevin Joseph Farrell, préfet du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie
11- Mgr Carlos Aguiar Retes, archevêque de Tlalnepantla (Mexique)
12- Mgr John Ribat, M.S.C., archevêque de Port Moresby (Papouasie-Nouvelle Guinée)
13- Mgr Joseph William Tobin, C.SS.R., archevêque d’Indianapolis (États-Unis)
Évêque et archevêques émérites :
1- Mgr Anthony Soter Fernandez, archevêque émérite de Kuala Lumpur (Malaisie)
2- Mgr Renato Corti, archevêque émérite de Novara (Italie)
3- Mgr Sebastian Koto Khoarai, O.M.I, évêque émérite de Mohale’s Hoek (Lesotho)
Prêtre:
1- Père Ernest Simoni, prêtre de l’archidiocèse de Shkodrë-Pult (Scutari – Albanie).
Église en sortie 23 septembre 2016
Cette semaine à Église en sortie, nous recevons Mathieu Bock-Côté, sociologue et chroniqueur au Journal de Montréal qui nous parle des relations entre l’Église catholique et la société québécoise. Nous assistons à la conférence sur l’encyclique « Laudato Sì » du pape François organisée par Développement et Paix dans le cadre du Forum social mondial de Montréal. Dans la troisième partie de l’émission, Francis Denis s’entretient avec Éric Bédard, historien et professeur à TELUQ, sur l’histoire de l’Église catholique au Québec.
Homélie du cardinal André Vingt-Trois lors de la Messe à l’intention des victimes des attentats de Paris
Vous trouverez ci-dessous l’homélie du cardinal André Vingt-Trois lors de la Messe à l’intention des victimes, de leurs proches et pour la France suite aux des attentats de Paris.
Les événements tragiques qui ont frappé notre pays ces jours-ci, -et particulièrement Paris et Saint-Denis-, plongent nos concitoyens dans l’effroi et la stupeur. Ils nous posent deux redoutables questions : en quoi notre mode de vie peut-il provoquer une agression aussi barbare ? A cette première question, nous répondons volontiers par l’affirmation de notre attachement aux valeurs de la République, mais l’événement nous oblige à nous interroger sur le prix à payer pour cet attachement et à un examen de ces valeurs. La deuxième question est encore plus redoutable car elle instille un soupçon dans beaucoup de familles : comment des jeunes formés dans nos écoles et nos cités peuvent-ils connaître une détresse telle que le fantasme du califat et de sa violence morale et sociale puissent représenter un idéal mobilisateur ? Nous savons que la réponse évidente des difficultés de l’intégration sociale ne suffit pas à expliquer l’adhésion d’un certain nombre au djihadisme bien qu’ils échappent apparemment à l’exclusion sociale. Comment ce chemin de la barbarie peut-il devenir un idéal ? Que dit ce basculement sur les valeurs que nous défendons ?
La foi chrétienne peut-elle nous être de quelque secours dans le désarroi qui s’est abattu sur nous ? A la lumière des lectures bibliques que nous venons d’entendre, je voudrais vous proposer trois éléments de réflexion.
1. « Dieu, mon seul espoir. » (Psaume15)
Le psaume 15, comme beaucoup d’autres psaumes, est un cri de foi et d’espérance. Pour le croyant dans la détresse, Dieu est le seul recours fiable : « Il est à ma droite, je suis inébranlable. »
C’est peu dire que les tueries sauvages de ce vendredi noir ont plongé dans la détresse des familles entières. Et cette détresse est d’autant plus profonde qu’il ne peut pas y avoir d’explications rationnelles qui justifieraient l’exécution aveugle de dizaines de personnes anonymes. Mais si la haine et la mort ont une logique, elles n’ont pas de rationalité. Bien sûr, nous avons besoin de dire des mots, nous avons besoin que des mots soient dits et que nous les entendions, mais nous sentons tous que ces paroles ne vont pas au-delà d’un réconfort immédiat. Avec l’irruption aveugle de la mort, c’est la situation de chacun d’entre nous qui devient incontournable.
Le croyant, comme tout un chacun, est confronté à cette réalité inéluctable, proche ou lointaine, mais certaine : notre existence est marquée par la mort. On peut essayer de l’oublier, de la contourner, de la vouloir douce et légère, mais elle est là. La foi, aucune foi, ne permet d’y échapper. Et nous sommes intimement acculés à répondre de nous-mêmes : vers qui nous tourner dans cette épreuve ? Faire confiance aux palliatifs, plus ou moins efficaces ou durables ou bien faire confiance à notre Dieu, qui est le Dieu de la vie. Le psalmiste nous soutient pour mettre sur nos lèvres la prière de la foi et de l’espérance : « Tu ne peux m’abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption. »En ces jours d’épreuve, chacun de ceux qui croient au Christ est appelé au témoignage de l’espérance pour lui-même et tous ceux qu’il essaie d’accompagner et de soulager. Au moment où va s’ouvrir, dans quelques semaines, l’année de la miséricorde, nous voudrions, par nos paroles et nos actions, être des messagers de l’espérance au cœur de la souffrance humaine.
2. « Tu m’apprends le chemin de la vie. » (Psaume 15)
Cette espérance définit une manière de vivre pour ceux qui la reçoivent. Elle nous apprend le chemin de la vie. Heureusement tous ne sont pas confrontés aux horreurs subies par les victimes du fanatisme comme celles de vendredi dernier. Mais tous, sans exception, chacun et chacune d’entre nous, nous devons affronter des événements et des périodes difficiles dans notre existence. À quoi reconnaît-on un homme ou une femme d’espérance ? À sa capacité à assumer des épreuves et à combattre contre les forces destructrices dans la confiance et la sérénité. Cette force intérieure permet à des hommes et à des femmes ordinaires, comme vous et moi, de refuser de plier, de faire des choix difficiles, parfois héroïques, bien au-delà de ses propres forces.
Après les périodes de dures épreuves, nous pouvons reconnaître que certaines et certains ont tenu sans faiblir parce que leur conviction intérieure était assez forte pour braver des dangers possibles ou réels. Pour nous, chrétiens, cette force vient de notre confiance en Dieu et de notre capacité à nous appuyer sur Lui. Mais nous pouvons aller plus loin dans notre interprétation : pour un certain nombre d’hommes et de femmes, leur foi en une réelle transcendance de l’être humain les motive. Même s’ils ne partagent pas notre foi en Dieu, ils partagent un de ses fruits qui est la reconnaissance de la valeur unique de chaque existence humaine et de sa liberté. Pouvons-nous voir dans le calme et le sang-froid dont nos compatriotes ont fait preuve un signe de cette conviction que notre société ne peut se justifier que par son respect indéfectible de la dignité de la personne humaine ?
Face à la barbarie aveugle, toute fissure dans ce socle de nos convictions serait une victoire de nos agresseurs. Nous ne pouvons répondre à la sauvagerie barbare que par un surcroît de confiance en nos semblables et en leur dignité. Ce n’est pas en décapitant que l’on montre la grandeur de Dieu, c’est en travaillant au respect de l’être humain jusque dans ses extrêmes faiblesses.
3. « Lorsque vous verrez arriver tout cela… » (Marc 13, 29)
Cette confiance en Dieu est une lumière sur le chemin de la vie, mais pas seulement pour chacun d’entre nous dans son existence personnelle. Elle est aussi une lumière pour comprendre l’histoire humaine, y compris dans son déroulement énigmatique. L’évangile de Marc que nous avons entendu annonce le retour du Fils de l’Homme, le Sauveur, à travers des signes terrifiants dans les cieux et sur la terre. Nous ne sommes plus accoutumés à cette façon de scruter les signes, encore que beaucoup fassent commerce de cet exercice. Mais il me semble que le plus important pour nous est de puiser dans cette lecture deux enseignements.
D’abord, nul ne sait ni le jour ni l’heure de la fin des temps. Seul, le Père les connaît. Nous savons aussi que nous ne connaissons ni le jour ni l’heure de notre propre fin et que cette ignorance taraude bien des gens. Mais nous voyons tous, -et l’événement de cette semaine nous le rappelle cruellement-, que l’œuvre de mort ne cesse jamais et frappe, parfois aveuglément.
Ensuite, les événements dramatiques ou terrifiants de l’histoire humaine peuvent être interprétés et compris comme des signes adressés à tous. « Lorsque vous verrez cela, sachez que le Fils de l’Homme est proche à votre porte » nous dit l’évangile (Marc 13,29). Cette capacité d’interpréter l’histoire n’est pas une façon de nier la réalité. Elle est une façon de découvrir que l’histoire a un sens. Elle annonce quelqu’un qui frappe à notre porte, à chacune de nos portes. Ce quelqu’un, c’est le Christ.
Ainsi nous ne pouvons pas nous arrêter aux malheurs de la vie ni aux souffrances que nous endurons, comme si cela n’avait aucun sens. À travers eux, nous pouvons découvrir que Dieu frappe à notre porte et veut nous appeler encore à la vie, nous ouvrir les chemins de la vie. Cette espérance, nous devons la porter et en témoigner comme un réconfort pour ceux qui souffrent et comme un appel pour tous à vérifier les vraies valeurs de sa vie.
Je vous propose maintenant de vous unir intensément à la prière des défunts qui va être chantée.
(Lectures: Dn 12, 1-3 ; Ps 15 ; He 10, 11-14.18 ; Mc 13, 24-32)
Publication d’un nouveau Directoire pour l’homélie (2e partie)
Image: Courtoisie de CNS
Comme nous l’avons dit dans le blog précédent, la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements vient de publier un nouveau Directoire qui se veut en continuité au monition du pape François pour qui « un prédicateur qui ne se prépare pas, qui ne prie pas « est malhonnête et irresponsable » (EG, 145) et un « faux prophète, un escroc ou un charlatan sans consistance » (EG, 151). Le document propose donc une réflexion, à la fois, théorique et pratique sur l’homélie.
On retrouve dans la première partie une réflexion visant à promouvoir une meilleure connaissance de la nature de l’homélie. L’homélie est, dans l’Église catholique, intimement liée à la célébration de l’Eucharistie puisque les deux s’insèrent dans la même logique. En effet, comme l’Eucharistie rend présent, à la fois, le sacrifice rédempteur de l’humanité et la glorification parfaite de Dieu, l’homélie doit être non seulement orientée vers la sanctification des hommes mais également servir à la glorification de Dieu. Ainsi, « l’homélie est une hymne d’action de grâces pour les magnalia Dei : elle annonce aux membres de l’assemblée que la Parole de Dieu s’accomplit dans le fait qu’ils l’écoutent et la reçoivent, et, bien plus, qu’ils louent Dieu pour cet accomplissement. » (no 4). Pour ce faire, le document poursuit en donnant quelques orientations.
On montre dans un premier temps ce que l’homélie doit éviter: longueur excessive, exercice d’exégèse biblique, enseignement catéchétique, témoignage personnel (no 6). Toutefois, on montre que ces éléments peuvent parfois être utilisés tout en restant des moyens utiles. « Comme le feu, affirme t-on, tous ces éléments sont de bons serviteurs, mais de mauvais maîtres; ils sont bons dans la mesure où ils sont utiles à la fonction de l’homélie. » (no7). Quelle est donc cette fonction de l’homélie ? Le document répond à cette question en la déployant dans sa dynamique composée de 3 mouvements distincts : 1) le « mystère pascal du Christ est annoncé par les lectures et l’homélie ». En ce sens, « l’homélie consiste en une extension de la proclamation des lectures » (no 12) ; 2). Le deuxième mouvement de l’homélie a pour but « d’aider la communauté à mieux entrer dans la célébration eucharistique » ou, en d’autres termes, à s’unir au « sacrifice de la Messe (no. 13) ; 3) enfin, l’homélie doit disposer d’une conclusion qui doit aider les fidèles à réaliser « qu’ils ont pour mission de porter l’Évangile dans le monde par le témoignage de leur vie quotidienne » (no14). [Read more…]