Élever son enfant à l’exemple de Carlo Acutis

Ma fille entrain de prier à la cathédrale de saint Maron à Montréal

Ma fille est entrain de prier à la cathédrale de saint Maron à Montréal

Élever son enfant dans la foi chrétienne est un beau défi au quotidien, mais aussi une véritable épreuve dans un monde où les distractions numériques sont partout. Chaque jour, nous faisons face à des choix qui influencent la manière dont nos enfants grandissent, ce qu’ils regardent, ce qu’ils apprennent et ce qui façonne leur vision du monde.

Ma fille de 9 ans a fait sa première communion l’année dernière, un moment rempli de joie et de foi pour elle comme pour nous. C’était un temps de grâce, où elle a pris conscience de l’importance de sa relation avec Dieu et de la force de la prière. Jusqu’à l’âge de 7 ans, nous avons fait le choix de la garder éloignée des écrans, non pas par opposition à la technologie, mais parce que nous voulions lui offrir un environnement où l’imaginaire, la lecture, les jeux et les échanges en famille occupaient une place centrale. Nous avons privilégié les histoires du soir, les jeux de société, les sorties en plein air, et ce temps nous a permis de tisser des liens forts avec elle.

Mais aujourd’hui, la réalité nous rattrape. Ses amis sont de plus en plus nombreux à posséder une tablette ou un téléphone, à passer du temps sur des jeux en ligne ou à regarder des vidéos à longueur de journée. Lorsqu’elle revient de l’école, elle nous raconte que tel camarade joue à Roblox, que telle amie a une chaîne YouTube favorite ou possède un compte TikTok, et qu’elle se sent parfois mise à l’écart parce qu’elle ne connaît pas ces références. La pression sociale commence à se faire sentir : « Pourquoi moi je n’ai pas le droit alors que tout le monde le fait ? »

C’est un dilemme auquel de nombreux parents sont confrontés : comment poser des limites sans que notre enfant ait l’impression d’être exclu.e de son cercle d’ami.es ? Comment lui expliquer que nos choix éducatifs ne sont pas une punition, mais une manière de l’aider à grandir avec discernement ?

Nous avons donc cherché des alternatives. Plutôt que de diaboliser les écrans, nous avons commencé à l’orienter vers des applications et des contenus enrichissants : le dessin numérique, l’apprentissage des langues, et bien sûr, des applications axées sur la foi. Mais même en proposant ces solutions, le défi demeure. L’attrait du divertissement instantané, des vidéos virales et des jeux en ligne reste fort, et il nous faut sans cesse l’accompagner, lui expliquer, et surtout lui donner l’exemple par notre propre usage des écrans.

 

Carlo Acutis : Un modèle pour la jeunesse connectée

Dans cette quête d’un équilibre entre foi et numérique, un exemple m’est venu en tête : Carlo Acutis. Ce jeune Italien, qui sera canonisé à la fin du mois, est un modèle fascinant pour notre époque. Né en 1991 à Londres, il a grandi à Milan dans une famille ordinaire ; mais très tôt, il a montré un attachement particulier à la foi. Dès son plus jeune âge, il avait une profonde dévotion pour l’Eucharistie et assistait à la messe quotidiennement, ce qui est peu commun pour un enfant de son âge.

Mais Carlo n’était pas un enfant coupé du monde moderne. Passionné d’informatique, il a appris seul à programmer, à créer des sites web et à utiliser la technologie pour une cause bien plus grande que le simple divertissement. À l’âge de 11 ans, il a entrepris un projet ambitieux : créer une plateforme en ligne pour recenser et documenter les miracles eucharistiques du monde entier. Son objectif ? Partager avec le plus grand nombre la beauté et la vérité de la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie, en utilisant les outils numériques à bon escient.

Malgré son amour pour la technologie, il ne s’est jamais laissé absorber par elle au détriment de sa relation avec Dieu et les autres. Il avait conscience du danger d’une vie dominée par les écrans et mettait un point d’honneur à limiter son propre usage des technologies. Il disait souvent :

« L’Eucharistie est mon autoroute vers le ciel. »

Et aussi cette phrase devenue célèbre :

« Tous naissent comme des originaux, mais beaucoup meurent comme des photocopies. »

Ces paroles résonnent particulièrement dans un monde où les jeunes sont souvent influencés par les tendances des réseaux sociaux, cherchant à imiter plutôt qu’à cultiver leur propre identité.

À 15 ans, Carlo est tombé malade d’une leucémie foudroyante. Malgré la douleur, il a accepté sa maladie avec une foi inébranlable, offrant ses souffrances pour l’Église et pour le Pape. Il est décédé en 2006, laissant derrière lui un témoignage puissant de sainteté accessible, enracinée dans la vie quotidienne et dans une utilisation vertueuse de la technologie.

Lorsque j’ai parlé de Carlo Acutis à ma fille, elle a été intriguée. Elle a lu son histoire et a été surprise de voir qu’un jeune si proche d’elle en âge avait réussi à concilier foi et technologie de manière inspirante. Cela l’a fait réfléchir sur sa propre utilisation des écrans et lui a donné envie d’en apprendre plus sur la manière dont elle pourrait aussi utiliser le numérique pour quelque chose de plus grand que le simple divertissement.

 

Comment guider nos enfants dans un monde ultra-connecté ?

L’exemple de Carlo Acutis m’a confortée dans l’idée qu’il est possible d’utiliser le numérique intelligemment, sans sacrifier les valeurs chrétiennes. Plutôt que de voir les écrans uniquement comme un danger, je réalise qu’ils peuvent aussi être un outil puissant d’apprentissage, de créativité et même d’évangélisation. Mais pour cela, un cadre clair et une guidance bienveillante sont essentiels. Voici quelques principes que j’essaie d’appliquer avec ma fille :

 

1. Encadrer et orienter l’usage des écrans

L’interdiction totale des écrans n’est plus une solution viable lorsque nos enfants grandissent dans un monde où le numérique fait partie de leur quotidien. Plutôt que de bannir complètement la technologie, nous avons choisi de l’encadrer en établissant des règles claires :

  • Limiter le temps d’écran et privilégier les moments en famille, comme les repas, sans distractions numériques.
  • Choisir ensemble des contenus enrichissants, qu’il s’agisse d’applications éducatives, de documentaires, ou même de dessins animés portant sur des valeurs positives.
  • Impliquer l’enfant dans le choix des médias pour lui apprendre à discerner ce qui est bénéfique de ce qui est superflu ou nuisible.

Nous avons par exemple exploré des applications chrétiennes interactives, des jeux qui stimulent la réflexion, et des chaînes YouTube éducatives qui abordent la foi de manière accessible. L’idée est de montrer à ma fille qu’il existe un autre usage des écrans que le simple divertissement passif.

 

2. Favoriser les discussions sur les influences numériques

Les enfants sont influencés par ce qu’ils voient en ligne, que ce soit sur YouTube, les réseaux sociaux ou les jeux vidéo. Même sans accès direct aux plateformes populaires, ils entendent parler de certaines tendances et veulent comprendre ce qui les entoure.

C’est pourquoi, je prends le temps de discuter avec ma fille des contenus qu’elle rencontre : Pourquoi certaines vidéos sont-elles conçues pour capter notre attention en permanence ? Pourquoi tant de jeunes veulent imiter des influenceurs et des influenceuses ? Quels sont les dangers des défis viraux ou des interactions en ligne ?

L’objectif n’est pas de diaboliser le numérique, mais d’éveiller son esprit critique. Je l’encourage à me poser des questions et à exprimer son ressenti face aux images et aux messages qu’elle découvre.

 

3. Valoriser le temps passé hors écran

Les écrans sont captivants, mais ils ne doivent pas remplacer les expériences de la vie réelle. Nous avons donc instauré des moments dédiés aux activités non numériques :

  • La lecture, qui nourrit l’imagination et la réflexion.
  • Le dessin et la musique, qui permettent d’exprimer sa créativité.
  • Le jeu en plein air, essentiel pour le développement physique et émotionnel.
  • La prière et la participation à la vie de l’Église, qui l’aident à ancrer sa foi dans le quotidien.

Carlo Acutis lui-même alternait entre sa passion pour l’informatique et des activités qui nourrissaient son âme et son corps, telles que la messe, la charité envers les plus pauvres, le temps en famille et les activités sportives.

 

4. Présenter des modèles positifs

Un autre aspect qui me conforte dans l’importance d’une éducation chrétienne, c’est l’impact qu’elle peut avoir dans les moments difficiles. Ma fille a été intimidée à l’école, et cette période a été particulièrement éprouvante pour elle. Voir son enfant souffrir à cause des autres est une douleur immense pour un parent, et j’ai mis en pratique tous les moyens possibles pour l’aider à surmonter cela.

C’est finalement dans la catéchèse et dans sa foi qu’elle a trouvé une véritable force intérieure. Elle a découvert, à travers les histoires bibliques et les Enseignements de l’Église, que même les saints ont traversé des épreuves et qu’ils ont trouvé leur réconfort en Dieu. L’exemple de Jésus lui-même, qui a connu l’injustice et le rejet, l’a aidée à comprendre qu’elle n’était pas seule et que sa valeur ne dépendait pas du regard des autres.

Nous avons également discuté de la manière dont Carlo Acutis voyait les choses : il disait souvent que notre véritable but dans la vie est d’être proche de Dieu et que ce qui importe, ce n’est pas ce que les autres pensent de nous, mais la façon dont nous choisissons d’aimer et de faire le bien autour de nous.

Sa foi l’a aidée à reprendre confiance en elle, à pardonner et à avancer sans se laisser définir par la douleur qu’elle avait vécue. Aujourd’hui, elle comprend mieux que la vraie force ne réside pas dans la popularité ou l’approbation des autres, mais dans la paix intérieure et la certitude d’être aimée de Dieu.

Dans un monde où les influenceurs, les influenceuses et les célébrités dictent souvent les tendances, il est essentiel de proposer aux enfants d’autres figures d’inspiration. Carlo Acutis en est un parfait exemple : un adolescent passionné par la technologie, mais profondément ancré dans sa foi.

J’essaie de montrer à ma fille qu’il existe des jeunes qui utilisent leur talent pour quelque chose de plus grand que la simple recherche de likes ou de vues. Nous avons lu ensemble des histoires de saints contemporains, de jeunes engagés dans des causes humanitaires et d’enfants qui font une différence autour d’eux. Un rituel aussi fait partie de sa vie quotidienne ;  elle a appris à prier tous les jours avant d’aller se coucher.

En avril 2025, le pape François a souligné l’importance d’une utilisation responsable des nouvelles technologies. Il a exhorté à ce que leur usage « ne remplace pas les relations humaines, respecte la dignité des personnes et aide à affronter les crises de notre temps  ».  Cette réflexion résonne particulièrement dans notre démarche d’accompagner nos enfants dans un monde numérique, en veillant à ce que la technologie serve de pont vers des relations authentiques plutôt que de barrière. 

L’éducation chrétienne à l’ère du numérique est un défi, mais aussi une opportunité. En guidant nos enfants avec bienveillance et discernement, nous pouvons leur montrer que la technologie n’est pas une menace, mais un outil qui, bien utilisé, peut les aider à grandir dans la foi.

La famille: une priorité pour l’Église

CNS/L’Osservatore Romano

Comme nous l’avons vu la semaine dernière, la vision ecclésiale de la famille comme « ciment de la société » manifeste, non seulement, son rôle irremplaçable pour toute société mais également les coûts humains et sociaux qu’entraîne sa détérioration. Quel rôle l’Église peut-elle jouer pour aider les familles à réaliser pleinement ce qu’elles sont appelées à être ? C’est l’un des thèmes abordés par le pape François lors de son allocution au Stade Croke Park de Dublin pour la Rencontre Mondiale des familles. En effet, pour le Saint-Père, « L’Église est la famille des enfants de Dieu […] parce que Dieu notre Père a fait de nous tous ses enfants dans le Baptême ». Le baptême peut donc être considéré comme une nouvelle naissance et l’élargissement de notre propre cercle familial.

Naissance dans l’Esprit

Pour le pape François, il est important « d’encourager les parents à faire baptiser les enfants dès que possible » puisqu’il « est nécessaire d’inviter chacun à la fête, même le petit enfant ! ». Le thème de la « fête » est récurrent dans la pensée du Saint-Père. Pour lui, il est nécessaire d’inviter la communauté entière à se réjouir des réussites et des joies des membres de l’Église. Cela fait même partie de sa définition d’une « Église en sortie » (no24). Une Église cohérente avec le Mystère qu’elle porte, n’attend donc pas avant d’accueillir ses enfants.

« de même que nous laissons la nature dicter le moment de la naissance naturelle, laissons le cycle de la vie sacramentelle rythmer l’éclosion de la vie surnaturelle. »

Un autre argument convainc le pape François de « baptiser rapidement » les enfants. Il s’explique : « Faisons une comparaison : un enfant sans le Baptême, parce que les parents disent : « Non, quand il sera grand » ; et un enfant avec le Baptême, avec l’Esprit Saint en lui : celui-là est plus fort parce qu’il a en lui la force de Dieu ! ». Privé volontairement un enfant du don que Dieu désire ardemment lui transmettre équivaut à l’empêcher d’atteindre son plein épanouissement. Ainsi, de même que nous laissons la nature dicter le moment de la naissance naturelle, laissons le cycle de la vie sacramentelle rythmer l’éclosion de la vie surnaturelle.

La force d’une relation indestructible

Qu’elle est donc cette nouvelle force reçue au baptême et quels en sont les effets sur la vie concrète du baptisé ? Pour le pape François, « si quelque chose doit saintement nous préoccuper et inquiéter notre conscience, c’est que tant de nos frères vivent sans la force, la lumière et la consolation de l’amitié de Jésus-Christ, sans une communauté de foi qui les accueille, sans un horizon de sens et de vie. » (No 49). Nous pourrions facilement écrire plusieurs traités tant la densité du contenu de cette expression est riche. Je ne m’attarderai qu’à en souligner deux grands traits.

D’abord, puisque le baptême fait de nous des enfants de Dieu, frères et sœurs de Jésus, il imprime en nous un caractère nouveau et indélébile. De la même manière que la famille dans laquelle nous naissons a un impact sur notre vie, la relation vitale avec Dieu créée par l’action du baptême sur notre âme influence l’ensemble de notre existence. Cette amitié a la caractéristique d’être indestructible et indéfectible, à condition que nous ne coupions pas les ponts. Ainsi, comme nous pouvons être certains de l’appui et de la consolation de notre famille, nous pouvons être assurés de la Présence constante de Dieu dans notre vie.

« Créée pour l’Infini, comment des êtres finis, aussi nobles soient-ils, peuvent-ils nous satisfaire ? »

Cette nouvelle relation ne fait pas que nous soutenir lorsque nous tombons, elle nous éclaire et ouvre un horizon indépassable pour notre vie. De fait, nous faisons constamment l’expérience de notre insatisfaction permanente des réalités de ce monde. Nourriture, divertissement, connaissances, succès, technologies, etc., ces réalités ne peuvent satisfaire ce qui apparaît comme un manque insatiable. Ce désir présent en toute personne provient de notre nature créée à l’image et à la ressemblance de Dieu. Créée pour l’Infini, comment des êtres finis, aussi nobles soient-ils, peuvent-ils nous satisfaire ? Ne leur demandons donc pas l’impossible et adressons-nous plutôt au seul Être capable de nous assouvir c’est-à-dire Dieu. C’est ce que le baptême nous offre quelques semaines après notre naissance.

Le baptême : expérience inépuisable

Nos sociétés sont de plus en plus fragmentées et les personnes de moins en moins capables de s’engager dans des relations durables. Or le remède adapté à la situation nous est confié. En nous laissant transformer par la grâce divine présente dans le baptême et les invitations à l’engagement charitable, nos communautés ont tout ce qu’il faut pour offrir à nos contemporains, la famille dont ils ont toujours rêvé. Cherchons donc à nous réjouir de ce cadeau comme une vraie famille et invitons toute personne à recevoir ce don gratuit. Notre société entière ne manquera pas de profiter de cet apport non négligeable.

Vidéo du Pape août 2018: La famille, un trésor

Vous trouverez ci-dessus la vidéo des intentions de prières du pape François pour le mois d’août 2018: La famille, un trésor:

La Vidéo du Pape: aucune famille n’est parfaite. L’amour est exigeant, bien qu’il n’y ait pas de plus grande joie. Il y a beaucoup de façons de se rapprocher de l’idéal de la famille chrétienne (cf. “Amoris laetitia” 32-57). Mais elles ont toutes en commun le respect de l’autre et l’amour durable, des valeurs qui les transforment en un trésor à protéger.

« L’image d’un trésor me vient très souvent à l’esprit pour parler des familles. Le rythme actuel de la vie, le stress, la pression du travail mais aussi le manque d’attention des institutions peut les mettre en danger. C’est pourquoi elles ont besoin de l’aide des institutions publiques et des entreprises. Parler de leur importance ne suffit plus : il faut promouvoir des mesures concrètes et favoriser leur rôle dans la société par une bonne politique familiale.

Demandons ensemble à Jésus que les décisions économiques et politiques protègent les familles comme trésor de l’humanité. » Si vous souhaitez voir d’autres vidéos du Pape, connectez-vous au site http://www.lavideodupape.org et http://www.prieraucoeurdumonde.net/ Avec la collaboration de Vatican Media (http://www.vaticannews.va/fr.html) Projet et réalisation http://www.lamachi.com.

Allocution du pape François lors de sa visite au centre de détention pour femmes de Santiago, Chili

Vous trouverez ci-dessous le texte de l’allocution du pape François lors de la visite au Centre de détention pour femmes de Santiago, Chili:

Chers sœurs et frères,
Merci pour l’occasion que vous m’offrez de pouvoir vous rendre visite; il est important pour moi de partager ce temps avec vous et de pouvoir être plus proche de beaucoup de nos frères qui aujourd’hui sont privés de liberté. Merci, Sœur Nelly, de vos paroles et surtout de témoigner que la vie triomphe toujours de la mort. Merci Janeth de vouloir partager, avec nous tous, tes douleurs et cette courageuse demande de pardon. Que de choses devons-nous apprendre de ton attitude de courage et d’humilité ! Je te cite : « Nous demandons pardon à tous ceux que nous avons blessés par nos délits ». Merci de nous rappeler cette attitude sans laquelle nous nous déshumanisons, nous perdons conscience du fait que nous nous trompons et que chaque jour nous sommes invités à prendre un nouveau départ.

À l’instant même me vient aussi à l’esprit la phrase de Jésus: «Celui […] qui est sans péché, qu’il soit le premier à jeter une pierre » (Jn 8, 7). Il nous invite à abandonner la logique simpliste de diviser la réalité entre bons et mauvais, pour entrer dans cette autre dynamique à même d’assumer la fragilité, les limites et y compris le péché, pour nous aider à aller de l’avant.

Quand j’entrais, deux mères m’attendaient avec leurs enfants et des fleurs. Ce sont elles qui m’ont souhaité la bienvenue, qu’on peut bien exprimer en trois mots : mères, enfants et fleurs.

Mère: beaucoup d’entre vous sont des mères et savent ce que signifie donner la vie. Vous avez su ‘‘porter’’ dans votre sein une vie et engendrer. La maternité n’est jamais ni ne sera jamais un problème, c’est un don, l’un des présents les plus merveilleux que vous puissiez faire. Aujourd’hui, vous vous trouvez devant un défi très semblable: il s’agit aussi de donner la vie. Aujourd’hui, on vous demande d’engendrer l’avenir. De le faire grandir, de l’aider à se développer. Non seulement pour vous, mais aussi pour vos enfants et pour la société tout entière. Vous, les femmes, vous avez une capacité incroyable de pouvoir vous adapter aux situations et d’aller de l’avant. Je voudrais en ce jour faire appel à cette capacité de faire naître l’avenir qui vit en chacune d’entre vous. Cette capacité qui vous permet de lutter contre les nombreux déterminismes ‘‘chosifiants’’ qui finissent par tuer l’espérance.

Être privé de liberté, comme tu le disais si bien Janet, n’est pas synonyme de perdre les rêves et l’espérance. Être privé de liberté, ce n’est pas la même chose que d’être privé de dignité. D’où la nécessité de lutter contre tout type de carcan, d’étiquette selon lesquels on ne peut pas changer, ou que cela ne vaut pas la peine, ou que tout revient au même. Chères sœurs, non! Tout ne revient pas au même. Chaque effort qui se fait pour lutter en vue d’un lendemain meilleur – même si bien des fois il semble tomber dans un sac troué – portera toujours des fruits et sera récompensé.

Le deuxième mot, c’est enfants: ils sont force, ils sont espérance, ils sont encouragement. Ils sont le souvenir vivant du fait que la vie se construit vers l’avenir et non vers le passé. Aujourd’hui tu es privée de liberté, mais cela ne signifie pas que cette situation marque la fin. D’aucune manière! Il faut toujours regarder l’horizon, vers l’avenir, vers la réinsertion dans la vie courante de la société. C’est pourquoi, je loue et invite à intensifier tous les efforts possibles pour que les projets comme l’Espace Mandela et la Fondation Femme, lève-toi puissent gagner en importance et se renforcer.

Le nom de la Fondation semble me rappeler cette scène de l’Évangile où beaucoup se moquaient de Jésus parce qu’il a dit que la fille du chef de la synagogue n’était pas morte, mais qu’elle dormait. Face aux moqueries, l’attitude de Jésus est pragmatique: en entrant là où elle était, il la prit par la main et lui dit: «Jeune fille, je te le dis, lève-toi» (Mc 5, 21). Ce genre d’initiatives constitue un signe vivant de ce Jésus qui entre dans la vie de chacun d’entre nous, qui va au-delà de toute moquerie, qui ne considère aucune bataille comme perdue, au point de nous prendre par la main et de nous inviter à nous lever. Qu’il est bon qu’il y ait des chrétiens et des personnes de bonne volonté qui suivent les traces de Jésus et qui sont déterminés à entrer et à être signe cette main tendue qui relève!

Nous savons tous que souvent, malheureusement, la peine de prison se réduit surtout à une punition, sans offrir des moyens adéquats afin de créer des processus. Et c’est mauvais. En revanche, ces espaces qui promeuvent des programmes de formation au travail et un accompagnement pour recoudre les liens sont un signe d’espérance et d’avenir. Aidons à ce qu’ils grandissent. Il ne faut pas réduire la sécurité publique à des mesures de contrôle accentué, mais et surtout, il faut l’édifier sur des mesures de prévention, sur le travail, sur l’éducation et en faisant grandir la communauté.

Et enfin, fleurs: je crois que c’est ainsi que la vie fleurit, que la vie parvient à nous offrir sa plus grande beauté ; quand nous arrivons à travailler de concert les uns avec les autres de sorte que la vie gagne, qu’elle dispose toujours davantage de possibilités. Avec ce sentiment, je voudrais bénir et saluer tous les agents pastoraux, volontaires, professionnels et, de manière spéciale, les fonctionnaires de la Gendarmerie ainsi que leurs familles. Je prie pour vous. Vous avez une tâche délicate et complexe, et pour cela j’invite les Autorités à ce qu’ils puissent vous offrir également les conditions nécessaires pour accomplir votre travail dans la dignité. Dignité qui engendre dignité.

À Marie, qui est Mère et dont nous sommes les enfants, dont vous êtes les filles, nous demandons d’intercéder pour vous, pour chacun de ses enfants, pour les personnes que vous portez dans vos cœurs, et de vous couvrir de son manteau. Et s’il vous plaît, je vous demande de ne pas oublier de prier pour moi.

Et ces fleurs que vous m’avez offertes, je les porterai à la Vierge au nom de vous toutes. De nouveau, merci!

[00054-FR.01] [Texte original: Espagnol]

Une conférence pour la dignité des enfants dans le monde numérique

Le mardi 3 octobre, avait lieu, à l’université pontificale Grégorienne de Rome, l’ouverture officielle de la conférence sur la « Dignité des enfants dans le monde digital ». Pour l’occasion, dignitaires, politiciens, spécialistes et membres d’ONG et religieux sont réunis afin non seulement de manifester leur soutien à la cause de la protection des enfants mais également pour en apprendre un peu plus sur tous les dangers potentiels qui se trouvent au bout de leurs doigts lorsqu’ils surfent sur le net. Parmi les prises de parole, trois interventions ont particulièrement retenu l’attention.

Une approche multidisciplinaire et tournée vers l’action

S’est d’abord exprimé le père Hans Zollner s.j. Président du Centre pour la protection des mineurs de l’Université Grégorienne. Dans son allocution, l’organisateur principal de la conférence a démontré comment ce problème inédit de l’immense vulnérabilité des jeunes face aux médias sociaux nécessite une approche multidisciplinaire et multisectoriel : « Au-delà des disciplines et malgré la diversité des points de vue, nous sommes réunis par l’un des plus puissants principes qui tient l’humanité ensemble : la dignité des enfants » a-t-il affirmé.

Ainsi, ces deux jours d’écoute, de réflexion et de dialogue permettront aux participants de réaliser l’ampleur du problème et attireront l’attention du monde entier sur cette problématique : « Protéger les enfants est notre engagement ». Le problème est si grand qu’une action internationale et concertée s’avère incontournable. Tous doivent mettre la main à la pâte qu’ils soient gouvernements, industries du sport, de l’informatique, systèmes d’éducation et câblodistributeurs. C’est pourquoi une déclaration commune sera élaborée durant la conférence afin d’orienter et d’aider à la conscientisation aux dangers qui guettent de plus en plus d’enfants.

Un appui de taille

Le Cardinal secrétaire d’État du Vatican Pietro Parolin était également présent à l’ouverture de la conférence. Dans son allocution, il a tout d’abord manifesté l’appui du Saint-Siège à cette initiative : « L’Église doit travailler sur plusieurs fronts […] nous devons répandre et consolider une nouvelle culture de protection des enfants –une réelle protection- qui leur garantisse efficacement qu’ils peuvent grandir en santé et dans un environnement sécuritaire ».

Faisant écho aux mots choisis par le pape François pour décrire l’abus de mineurs, le Cardinal Parolin a terminé son intervention en montrant l’engagement de l’Église contre cette plaie sociale, en affirmant : « dénigrer l’enfant ou abuser d’enfants est pour le chrétien, non seulement un crime, mais aussi un sacrilège, une profanation de ce qui est sacré, à la présence de Dieu en chaque être humain.

Des solutions multisectorielles

L’une des interventions parmi les plus intéressantes fut, selon moi, celle de la baronne Joanna Shields qui a bien su démontrer l’urgence de la situation. Citant de nombreuses recherches, elle a souligné à quel point l’omniprésence des médias sociaux et leurs supports technologiques influencent les comportements, les relations, l’humeur, ayant même des conséquences biologiques sur le développement du cerveau. Elle affirme que « celle qu’on appelle la « iGeneration » dort moins, sort moins, se rencontre moins. Remettant à plus tard des comportements qui, pendant des décennies, marquaient la transition vers l’âge adulte […] des recherches montrent qu’une augmentation de temps passé devant les écrans est directement reliée au malheur ».

Ajoutant à cela le contenu souvent dégradant que l’on trouve sur internet tel que la pornographie, la présence de pédophiles et de prédateurs, le phénomène des bulles culturelles, les fausses nouvelles, il y a de quoi s’inquiéter. D’où, selon elle, l’importance d’une action globale et concertée. En ce sens, plusieurs solutions technologiques, politiques et judiciaires seront étudiées lors de cette semaine à l’Université grégorienne. Parmi ces initiatives, on retrouvera, bien sûr, au centre des conversations, l’organisation « Weprotect » fondée par Joanna Shields à la demande du gouvernement du Royaume-Unis et devenue un leader dans la lutte pour la protection des enfants dans le monde numérique.

Comme vous pouvez le constater, cette semaine dédiée à la protection des enfants dans le monde numérique n’est que le début d’une gigantesque entreprise. Devant l’immensité de la tâche, nous ne devons pas nous décourager mais y trouver une impulsion nouvelle vers l’engagement : « Si nous ne le faisons pas qui le fera ? » affirmait le père Zollner s.j. devant l’audience. Se joignant de tout cœur à cette cause, nous vous présenterons tout au long de la semaine des entrevues et des résumés des discutions de cette conférence internationale qui saura certainement influencer le monde dans la bonne direction.

Unis pour la protection des enfants

CNS photo/David Maung, EPA

Du 3 au 6 octobre prochain, se tiendra à l’Université pontificale grégorienne de Rome le Congrès mondial sur « La dignité des enfants dans le monde digital ». Organisée par le « Centre pour la protection des enfants » de cette Université des Jésuites qui n’a plus besoin de présentation, cette conférence internationale permettra auxacteurs universitaires, gouvernementaux, ecclésiastiques et représentants de diverses ONG de faire le point sur l’état actuel du respect de la dignité des mineurs sur internet.

Des défis inédits

Ce congrès aura d’abord pour but de dresser un portrait de la situation actuelle. Dans une entrevue accordée à nos collègues de Rome Reports, le père Hans Zollner s.j., organisateur de la conférence, explique comment la place de plus en plus importante d’internet dans notre monde n’est pas sans danger. En effet, bien que les nombreux avantages de ce moyen de communication soient indéniables, plusieurs problématiques nouvelles ou déjà existantes y trouvent un lieu de prolifération qui doit nous inquiéter.

En effet, on trouve d’une part, plusieurs phénomènes nouveaux comme celui des « sexting » ou de la « sextortion » découlant d’un mauvais usage des médias sociaux, spécialement chez les adolescents. D’autre part, par l’immense portée d’internet, des « images et vidéos d’abus sexuels peuvent trouver acheteurs partout sur la planète »[5], d’où la croissance de la criminalité.

Une nécessaire convergence

Devant l’ampleur que prennent de tels phénomènes, il est primordial d’enclencher une réflexion globale sur le sujet. Pour lutter efficacement pour la défense de la dignité des enfant sur le continent digital, une « convergence » doit avoir lieu entre spécialistes et les différents acteurs. D’où l’importance des rencontre internationales telle que celle qui se tiendra à l’Université grégorienne.

C’est pourquoi « compagnies de logiciels, médias sociaux, avocats, enquêteurs, policiers, psychologues, psychiatres, sociologues, ONG, Église, législateur, etc. pourront travailler ensemble et discuter de ce qui peut être mis de l’avant en termes de moyens et mesures afin que les jeunes soient mieux protégés… »[6].

De plus, considérant les statistiques alarmantes des images et différents forums de pédophiles qui se retrouvent sur internet (« quelque 200 000 clics par mois pour une site de nouvelles pour pédophiles »), la situation nécessite une approche holistique.

En ce sens, plusieurs panels seront organisés pour approfondir certaines questions fondamentales sur le sens de la vie privée aujourd’hui, du droit à l’intégrité, sur les différentes atteintes à la réputation et les différentes dépendances liées à l’usage d’internet, etc. Des jeunes seront également présents pour témoigner de leur réalité de jeunes dans le monde virtuel.

Une approche multisectorielle

Selon le père Zollner s.j, l’urgence et l’étendue de la problématique demandent une approche globale mettant à contribution tous les secteurs d’activités dont trois sont particulièrement soulignés. En effet, des éléments de solution doivent venir du monde technologique par le « développement de logiciels qui empêchent les abus sur les jeunes »[8]. Deuxièmement, il est impératif de miser sur l’éducation auprès des enfants, familles et des parents. En ce sens, mettre en place des programmes d’information « pour aider les jeunes ni à vendre leur âme ni leur corps; afin qu’ils ne nuisent ni à eux-mêmes ni aux autres »[9].

De plus, on ne peut faire l’économie d’une approche gouvernementale et législative. Sera donc discutée la possibilité d’instaurer « un système de lois supranational qui n’existe pas à l’heure actuelle »[10] tout en soulignant la nécessité d’approche à court terme telle que l’amélioration de la collaboration entre les gouvernements, instances policières et internationale comme Interpol ou l’ONU afin de protéger les victimes à l’heure actuelle.

Devant l’ampleur des défis qui s’imposent, la conférence émettra donc au nom des participants une « Déclaration sur la Dignité de l’enfant dans le monde digital » qui pourra servir de ligne directrice pour les instances du monde. Ce qui permettra une plus grande conscientisation ainsi qu’une éventuelle uniformisation des règles de protections des enfants. Fait important à noter, cette Déclaration sera remise au pape François à la fin de la Conférence lors d’une audience où le Saint-Père pourra également s’exprimer sur la question devant les participants rassemblés.

Sel et Lumière au premier rang

Au côté du pape François et de tous les acteurs sociaux engagés dans cette lutte pour la protection des enfants dans le monde digital, Sel et Lumière est fier de s’associer au Centre pour la protection de l’enfance (CCP) de l’Université grégorienne dans sa mission « de fournir des ressources pédagogiques aux personnes travaillant dans le domaine de la protection des mineurs ». À la demande du Vatican et de l’Université grégorienne, Sel et Lumière sera donc sur place à Rome pour couvrir cette conférence incontournable. Ainsi, du 3 au 6 octobre, le père Thomas Rosica c.s.b. et moi-même nous vous présenterons des entrevues exclusives avec les spécialistes, les autorités et les personnalités politiques présents. Un rendez-vous à ne pas manquer.

Vidéo-promotionnelle: Rencontre Mondiale des Familles 2018 à Dublin, Irlande

Tous les trois ans, l’Eglise convoque la plus grande rencontre internationale des familles. En 2018, elle se tiendra à Dublin, en Irlande. Suivez Sel et Lumière pour les plus récentes nouvelles sur cet événement incontournable de la vie de l’Église aujourd’hui.

La famille, lieu de diffusion de l’amour de Dieu: la lettre du Pape pour Dublin 2018″, un article de Radio Vatican:

(RV) La Lettre du Pape pour la Rencontre mondiale des familles, qui se tiendra à Dublin, en Irlande du 21 au 26 août 2018, a été présentée ce jeudi matin en Salle de presse du Saint-Siège.

Dans la lignée des Synodes sur le famille, de son exhortation apostolique Amoris Laetitia et de la Rencontre mondiale des familles de 2015 à Philadelphie, le Pape réaffirme son attachement à une vie familiale ancrée dans une dynamique de pardon et d’amour.

«L’Évangile continue-t-il d’être une joie pour le monde ? Est-ce que la famille continue d’être une Bonne Nouvelle pour le monde d’aujourd’hui ?». À ces deux questions qui ouvrent cette lettre adressée au cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, le Pape invite chacun à répondre par un « »oui » fermement basé sur le plan de Dieu».

L’amour de Dieu s’exprime à travers «l’union entre l’homme et la femme, dans l’ouverture et le service de la vie dans toutes ses phases», et Son engagement pour «une humanité qui est souvent blessé, maltraitée et dominée par un manque d’amour». Alors ce n’est qu’en partant de l’amour que «la famille manifeste, diffuse et régénère l’amour de Dieu dans le monde».

Le Pape rappelle une nouvelle fois l’importance du pardon et de la patience, face à la fragilité et à la faiblesse de chacun des membres de la famille. Dans ce sens, le Pape rappelle que «beaucoup de familles chrétiennes sont un lieu de miséricorde», que les parents, les frères et sœurs sont «des témoins de la miséricorde», et il espère que le rassemblement de Dublin en donnera des signes concrets, deux ans après le Jubilé.

Le Pape conclut sa lettre en remerciant la nation irlandaise et l’archidiocèse de Dublin pour leur «généreux accueil», et place l’organisation de cette rencontre sous la protection de la Sainte Famille de Nazareth.

(CV)

(Tratto dall’archivio della Radio Vaticana)

Saint Jean-Paul II: pape de la famille

« Dans ce service du Peuple de Dieu, saint Jean Paul II a été le Pape de la famille. Lui-même a dit un jour qu’il aurait voulu qu’on se souvienne de lui comme du Pape de la famille. Cela me plaît de le souligner alors que nous vivons un chemin synodal sur la famille et avec les familles, un chemin que, du Ciel, certainement, il accompagne et soutient. » -Pape François. Visionnez ce magnifique vidéo qui présente le profond attachement du saint pape Jean-Paul II pour la famille. Pour Jean-Paul II, la famille était le reflet de la Trinité Sainte. Par l’exercice des vertus théologales de foi, d’espérance et de charité, chacun des membres de la famille peut être le reflet de l’amour de Dieu pour l’humanité et ainsi, rendre présent le bonheur du ciel sur la terre.

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