Homélie du pape François pour le dimanche des Rameaux

Vous trouverez ci-dessous le texte de l’homélie du pape François telle que prononcée lors de la Messe du dimanche des Rameaux (9 avril 2017) en la Place Saint-Pierre au Vatican:

Cette célébration a comme une double saveur, douce et amère ; elle est joyeuse et douloureuse, car nous y célébrons le Seigneur qui entre dans Jérusalem et qui est acclamé par ses disciples en tant que roi. Et en même temps, le récit évangélique de sa passion est solennellement proclamé. C’est pourquoi notre cœur sent le contraste poignant et éprouve dans une moindre mesure ce qu’a dû sentir Jésus dans son cœur en ce jour, jour où il s’est réjoui avec ses amis et a pleuré sur Jérusalem.

Depuis 32 ans, la dimension joyeuse de ce dimanche a été enrichie par la fête des jeunes : les Journées Mondiales de la Jeunesse, qui sont célébrées cette année au niveau diocésain, mais qui sur cette Place connaîtront sous peu un moment toujours émouvant, d’horizons ouverts, avec le remise de la Croix par les jeunes de Cracovie à ceux du Panama.

L’Évangile proclamé avant la procession (cf. Mt 21, 1-11) décrit Jésus qui descend du mont des Oliviers monté sur un ânon, sur lequel personne n’est jamais monté. Cet Évangile met en exergue l’enthousiasme des disciples, qui accompagnent le Maître par de joyeuses acclamations et on peut vraisemblablement imaginer comment cet enthousiasme a gagné les enfants et les jeunes de la ville, qui se sont unis au cortège par leurs cris.  Jésus lui-même reconnaît dans cet accueil joyeux une force imparable voulue par Dieu, et il répond aux pharisiens scandalisés : « Je vous le dis, si eux se taisent, les pierres crieront » (Lc 19, 40).

Mais ce Jésus, qui selon les Écritures, entre justement ainsi dans la ville sainte, n’est pas un naïf qui sème des illusions, un prophète ‘‘new age’’, un vendeur d’illusions, loin de là : il est un Messie bien déterminé, avec la physionomie concrète du serviteur, le serviteur de Dieu et de l’homme qui va vers la passion ; c’est le grand Patient de la douleur humaine.

Donc, tandis que nous aussi, nous fêtons notre Roi, pensons aux souffrances qu’il devra subir au cours de cette Semaine. Pensons aux calomnies, aux outrages, aux pièges, aux trahisons, à l’abandon, à la justice inique, aux parcours, aux flagellations, à la couronne d’épines…, et enfin à la via crucis jusqu’à la crucifixion.

Il l’avait clairement dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive «  (Mt 16, 24). Il n’a jamais promis honneurs et succès. Les Évangiles sont clairs. Il a toujours prévenu ses amis que sa route était celle-là, et que la victoire finale passerait par la passion et la croix. Et cela vaut pour nous également. Pour suivre fidèlement Jésus, demandons la grâce de le faire non pas par les paroles mais dans les faits, et d’avoir la patience de supporter notre croix : de ne pas la rejeter, de ne pas la jeter, mais en regardant Jésus, de l’accepter et de la porter, jour après jour.

Et ce Jésus, qui accepte d’être ovationné tout en sachant bien que le ‘‘crucifie-[le]’’ l’attend, ne nous demande pas de le contempler uniquement dans les tableaux ou sur les photographies, ou bien dans les vidéos qui circulent sur le réseau. Non ! Il est présent dans beaucoup de nos frères et sœurs qui aujourd’hui, aujourd’hui connaissent les souffrances comme lui : ils souffrent du travail d’esclaves, ils souffrent de drames familiaux, de maladies… Ils souffrent à cause des guerres et du terrorisme, à cause des intérêts qui font mouvoir les armes et qui les font frapper. Hommes et femmes trompés, violés dans leur dignité, rejetés… Jésus est en eux, en chacun d’eux, et avec ce visage défiguré, avec cette voix cassée, il demande à être regardé, à être reconnu, à être aimé.

Ce n’est pas un autre Jésus : c’est le même qui est entré à Jérusalem au milieu des rameaux de palmiers et d’oliviers agités. C’est le même qui a été cloué à la croix et est mort entre deux malfaiteurs. Nous n’avons pas un autre Seigneur en dehors de lui : Jésus, humble Roi de justice, de miséricorde et de paix.

Vous pouvez également visionner la vidéo complète de cette célébration au lien suivant:

Veillée de prière pour la Journée Mondiale de la Jeunesse

Message du Président de la CECC Mgr Douglas Crosby o.m.i. pour Pâques 2017

Vous trouverez ci-dessous le vidéo du message du président de la Conférence des évêques catholiques du Canada Mgr Douglas Crosby o.m.i. pour Pâques 2017:

Lors de la veillée pascale, nous célébrons la lumière du Christ que nous portons, pleins d’espoir, dans un monde plongé dans l’obscurité et l’incertitude. Dans l’ombre du massacre de Sainte-Foy en février dernier, dans un contexte de tensions croissantes entre les puissances nucléaires et de réfugiés en quête d’asile, l’invocation de l’espérance semble prématurée à certains et dangereusement naïve à d’autres. À un niveau plus personnel, en cette fête de Pâques, le moral de certains est peut-être sapé par la maladie, le deuil, la rupture familiale, les dépendances, ou le chômage. Lorsque l’espérance commence à disparaître, la peur prend le dessus et nous perdons la paix.

La fête de Pâques est censée nous laisser un sentiment très différent du présent et du futur. Elle nous offre une réalité pleine de joie. Pâques proclame que la peur, la terreur et la mort ne sont pas la fin de l’histoire. Ainsi, les prières de la veillée pascale sont porteuses d’une confiance sans équivoque : « Nous allons donc commémorer ensemble la Pâque du Seigneur en écoutant sa parole et en célébrant ses sacrements, dans l’espérance d’avoir part à son triomphe sur la mort et de vivre avec lui pour toujours en Dieu. » (Missel romain : Bénédiction du feu et préparation du cierge pascal).

Lorsque la vie nous a déçus ou lorsque les luttes ne cessent de se succéder, nous pouvons trouver difficile de croire en la victoire du Seigneur. Telle est la réalité pour plusieurs d’entre nous, même pour ceux qui se sont consacrés inlassablement à l’amour de Dieu et de leur prochain. C’est à cela que les écrits intimes de Sainte Mère Teresa nous donnent à réfléchir. Pour certains, la perte de l’espérance peut même entraîner de l’amertume ou le sentiment d’avoir été trahi par Dieu.

Comme lorsque la trompette retentit, Pâques interrompt cette spirale descendante avec des paroles inattendues : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts » (Luc 24,5). Cette question paradoxale a été posée aux trois femmes qui sont arrivées devant le tombeau vide à l’aube du premier jour de la semaine. Ce qu’elles ont découvert n’aurait pas pu être prévu par les cycles naturels de la vie; car de même que la vieillesse n’est pas suivie par la jeunesse, ainsi la mort de Jésus ne pouvait-elle pas être naturellement suivie par la vie.

Mais il n’y a rien de naturel dans la Résurrection. C’est un événement qui bouleverse et renverse le temps et la nature. La Résurrection n’est possible qu’en tant qu’acte divin; et comme tous les actes divins, elle est un moment de prise de conscience pour chacun de nous, nous rappelant que Dieu qui ressuscite les morts est plus réel, plus puissant que toute crise ou tout échec que nous pouvons rencontrer.

Pour nous tous devant le tombeau vide, quelques soient les circonstances, il y a une espérance insondable. Il y a de l’espérance pour ceux qui se trouvent dans les périphéries de la société; de l’espérance pour les gouvernements et leurs dirigeants; de l’espérance pour l’Église en ce temps de purification et de renouveau, et de l’espérance pour vous comme pour moi dans nos efforts vers la sainteté (Jérémie 29,11).

En cette fête de Pâques, alors que nos cœurs sont allumés par l’insatiable feu de l’amour de Dieu, il nous est demandé de nous confier à l’amour du Christ tandis que nous plaçons notre espérance dans le pouvoir divin qui « chasse les crimes et lave les fautes, rend l’innocence aux coupables et l’allégresse aux affligés, dissipe la haine, dispose l’amitié et soumet toute puissance. » (Missel romain, Exultet, forme longue).

Je tiens à adresser mes prières et bénédictions à chacun et chacune d’entre vous, pour que votre temps pascal soit rempli d’espérance.

Mgr Douglas Crosby, OMI
Évêque de Hamilton
Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada

Pâques 2017

Église en sortie 24 mars 2017

Cette semaine à Église en sortie, nous vous présentons une entrevue avec le père Timothy Scott c.s.b. sur l’implication de la Conférence religieuse dans les relations de l’Église avec les peuples autochtones du Canada. On vous présente un reportage sur la Journée de rencontre avec les premières nations organisée à l’Institut pastoral des dominicains de Montréal. Dans la troisième partie de l’émission, Francis Denis s’entretient avec Josianne Gauthier, directrice des programmes à Développement et paix sur l’engagement de l’organisme dans le cercle Notre-Dame-de-Guadalupe.

Homélie du père supérieur George Smith c.s.b. lors de sa visite au studio de S+L à Toronto

Messe au studio de Télévision S+L
Jeudi de la troisième semaine du carême 

« Tout royaume divisé contre lui-même devient désert, ses maisons s’écroulent les unes sur les autres. » Luc 11,17

L’une des réalités de la vie dans cette première partie du XXIe siècle est la prévalence de la polarisation. Ce manque d’unité existe à de nombreux niveaux : en politique bien sûr de la manière peut-être la plus dramatique. Cette division existe aussi en terme de disparité sociale entre les pays développés et les pays en voie de développement. On note aussi des grandes fractures entre les grandes religions : entre chrétiens et musulmans certainement mais également au sein d’une même religion comme c’est le cas dans le christianisme. Nous connaissons que trop bien les divisions qui existent parmi nous. Même dans notre propre Église, on distingue cette attitude qui ressemble à ces Israélites de vision étroite qui ont rejeté les prophètes de Yahvé, comme Jérémie les décrit dans notre première lecture.

À la lumière de ces divisions, les enseignements de Jésus dans l’Évangile d’aujourd’hui prend un sens de mauvais augure. Pour combattre ces divisions, nous devons regarder vers les personnes et organisations qui font la promotion de l’unité et qui nous donnent de l’espoir.

Dans mon esprit, l’un des plus importants charismes de Sel et Lumière est celui de ministère au service de l’unité. Il s’agit, bien sûr, d’un apostolat de nouvelle évangélisation. Nous ne devons pas perdre de vue ce dynamisme initial même s’il émanait davantage des pontificats de saint Jean-Paul II et de Benoît XVI. Rallumer la flamme de la foi qui a été atténuée au sein du Peuple de Dieu et l’apporter à ceux qui n’en ont pas fait encore l’expérience reste toujours un élément central de la mission de Sel et Lumière. Voilà le cœur de la nouvelle évangélisation ! D’un point de vue plus fondamental, il s’agit d’un apostolat d’éducation et d’évangélisation. C’est pourquoi S+L mérite et reçoit toute la reconnaissance et l’admiration des pères Basiliens. Étant nous-mêmes au service de l’éducation et de l’évangélisation, les pères Basiliens dont je fais partie, sont émerveillés devant la myriades d’initiatives et de possibilités que permet l’utilisation des médias comme la télévision et les réseaux sociaux lorsqu’ils sont utilisés au profit de nos instruments d’éducation et d’évangélisation plus traditionnels. Votre créativité qui se manifeste dans vos émissions et documentaires est pour nous une source de joie intense.

Comme je le mentionnais plus tôt, le contexte de l’évangile d’aujourd’hui nous amène à contempler votre charisme d’unité de votre ministère. C’est cette dimension qui m’a porté à avoir une appréciation encore plus profonde de la télévision S+L. Cette unité trouve sa force à de nombreuses sources : d’abord, c’est une conséquence des racines spirituelles qui sont au cœur de votre ministère. Nous connaissons tous la passion du père Tom pour les Écritures Saintes et nous voyons à quel point elle fut transmise à tous les niveaux de son entreprise apostolique. Une autre source de cette unité qui vous habite est la tradition vivante du Concile Vatican II qui imprègne virtuellement toutes vos émissions. Vous avez tellement donné pour stimuler ce désir d’une ecclésiologie toute conciliaire et, ce, spécialement chez les jeunes ! Une autre source d’unité,  qui est présente au sein de S+L depuis le commencement,  c’est la vie de saints et saintes, aujourd’hui vivants ou décédés, habités que nous sommes de cette conviction extraordinaire que nous pouvons tous être saints. Que, par la Grâce, cette sainteté est à notre portée, même si nous luttons quotidiennement avec nos faiblesses et nos péchés. Malgré tout cela, Dieu nous appelle à la sainteté et c’est cette même conviction qui nous permet de vivre saintement et, ainsi, d’être témoins de la foi de ceux qui nous ont précédés. La dernière source de l’unité est, selon moi, la force unificatrice du pape François. Évidemment, il s’agit de la première mission du ministère pétrinien. Toutefois, nous sentons que cet esprit est particulièrement perceptible dans la programmation de S+L. Programmation qui, soit dit en passant, est appréciée du pape François lui-même ! En effet, nous chérissons tous cette photo du pape François fixant l’écran d’ordinateur souriant et, ce, entouré de l’équipe de S+L. Ce sourire du pape François révèle une joie authentique et bellement partagée.

Nous ne devrions pas oublier l’importante contribution qu’apporte l’aspect plurilingue de la programmation qui favorise l’unité dont nous venons de parler.

L’Écriture Sainte, les enseignements du Concile Vatican II, la vie de saints hommes et femmes, le pape François, la pluralité de langues, voilà les grands socles qui apportent de l’unité non seulement à notre Église canadienne mais également à l’Église universelle. Je le répète, je ne connais aucun autre apostolat qui apporte davantage d’unité que la Télévision Sel et Lumière.

Pour tout cela, nous, les pères Basiliens, nous remercions Dieu de tout cœur.

Père George T. Smith, c.s.b.
Supérieur général
Congrégation de Saint-Basile
23 mars 2017

Vidéo des intentions du Pape (Mars 2017): Aider les chrétiens persécutés

Mars 2017. La vidéo du Pape. Dans de nombreuses régions du monde, des chrétiens sont persécutés simplement parce qu’ils sont chrétiens. Ils ont besoin non seulement d’une aide matérielle, mais aussi de nos prières. Unissons-nous au Pape dans sa prière pour les chrétiens persécutés.

«  »Tant de personnes sont persécutées à cause de leur foi, forcées de fuir leurs maisons, leurs lieux de culte, leur terre, leurs proches !

Ils sont persécutés et assassinés parce que chrétiens, sans que leurs persécuteurs fassent la moindre distinction entre les confessions auxquelles ils appartiennent.

Je vous demande ceci : combien d’entre vous prient pour les chrétiens persécutés ?

Je vous encourage à tenter avec moi l’expérience du soutien fraternel à toutes les églises et toutes les communautés, à travers la prière et l’aide matérielle. »

Par le Réseau Mondial de Prière du Pape (Apostolat de la prière) –
http://www.prieredupape.org/

Si tu veux voir davantage de vidéos sur les intentions du Pape, suis le lien : http://www.ilvideodelpapa.org

Comment combattre la tentation ?

Une réflexion pour le premier dimanche de carême

Il peut sembler presque scandaleux de penser que Jésus a été tenté. Souvent, on considère la tentation comme quelque chose de honteux, quelque chose qui nous arrive seulement à nous et non pas aux autres, quelque chose qui nous éloigne de Dieu.

Mais dans l’Évangile pour ce premier dimanche du Carême, voici Jésus tenté dans le désert (Matthieu 4,1-11). Jésus est conduit au désert où Il doit subir les tactiques manipulatrices et déroutantes du diable.

Jésus était comme nous en toutes choses excepté le péché. Mais le péché et la tentation ce sont deux choses différentes. Jésus a été tenté. Il n’a pas péché. Quelle leçon pouvons-nous en tirer dans notre propre combat contre la tentation ? Comment éviter le péché lorsque nous subissons la tentation ?

Vivre avec Dieu c’est pas du gâteau ! Parfois, nous avons une image de l’Église comme étant un lieu d’ hymnes angéliques et de fleurs paradisiaques où les pieux polissent leur perfection et vénèrent des grands saints qui ont vécu d’une manière remarquablement héroïque. Mais cela n’est pas la vie spirituelle !

La vie spirituelle c’est un combat. C’est dur. C’est un travail acharné. Nous ne sommes pas Dieu, pourtant Dieu veut nous façonner de plus en plus comme Lui-même. Cela apporte une joie immense, mais aussi des douleurs liées à la croissance. La vie spirituelle exige un effort de notre part, mais elle nécessite aussi la grâce de Dieu. Nous serons tentés, mais cela ne scandalisera jamais Dieu. Dieu veut nous secourir afin que nous puissions surmonter nos tentations pour notre propre bien. Dieu ne nous tente pas ; Dieu nous aide à traverser nos tentations. Nous ne pouvons pas réussir seuls ; nous avons besoin de Dieu.

Jésus ayant rejeté les avances séduisantes du diable pour la troisième fois, on peut lire : « Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient » (Mt 4,11). La conclusion de ce récit de l’Évangile c’est que la tentation n’est pas interminable. Dieu a toujours le dernier mot. Sa grâce vaincra finalement. Le diable ne sera pas vainqueur : les anges se hâtent.

Inspiré par ce récit de l’Évangile, voici trois moyens pratiques qui pourraient nous aider à éviter et à surmonter la tentation lors de cette saison de carême.

Premièrement, prier Dieu. Priez pour obtenir Sa grâce afin de combattre ce qui est tentant. Demandez Sa miséricorde. Dieu est avec vous et Il vous aime. Il n’est pas scandalisé ni découragé par l’imperfection. La prière nous ouvre à recevoir le secours de Dieu ; également elle nous rapproche de Dieu.

Deuxièmement, prendre des mesures pratiques. Pour certaines tentations qui reviennent encore et encore, trouvez des moyens concrets pour les surmonter et les éviter peut beaucoup aider. Par exemple, la tentation de manger un Babana split disparaît lorsqu’il n’est plus devant nos yeux. Enlevez le Banana split qui vous tente. Tournez-lui le dos ! Trouvez des façons d’éviter ce désert sucré et glacé. Voyez-le pour ce qu’il est dans le fond : du lait, froid et glacé, accompagné d’un fruit quelconque et couvert d’ un coulis brun qui augmente les risques de diabète. Cela pourrait sembler extrême lorsqu’on parle des desserts laitiers, mais cela peut être utile quand même.

Troisièmement, voir avec la perspective de Dieu. Reconnaissez que vous êtes enfant de Dieu. Voyez que Dieu vous appelle à la sainteté. « Le Seigneur prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion » (2 Pierre 3,9). Voyez comment votre sainteté est plus précieuse que ce qui paraît attirant dans la tentation. La valeur de l’or augmente et ne diminue point lorsque l’or est purifié par le feu. Surmonter la tentation nous rend plus forts, non pas plus faibles. La tentation devient péché au moment où nous engageons notre volonté et donnons notre « oui ». Le fait qu’une mauvaise pensée nous arrive n’est pas le péché. Être attiré vers quelque chose de mauvais n’est pas le péché. Dire « oui » à cette attirance mauvaise c’est ça le péché.

Même quand nous péchons, nous ne sommes pas sans espérance. Nous avons un Sauveur qui a été Lui-même tenté comme nous. « En effet, nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours » (Hébreux 4,15-16). Que Jésus notre Seigneur fortifie notre détermination à devenir saint et nous apporte Sa miséricorde tout au long de cette période du carême. Surtout quand nous en avons le plus grand besoin, approchons le Trône de la grâce avec assurance. Le Seigneur est là pour nous secourir dans la bataille. Lui, Il a déjà gagné la guerre.

Homélie du pape François pour le mercredi des cendres

«Revenez à moi de tout votre cœur, […] revenez au Seigneur votre Dieu » (Jl 2, 12.13) : c’est le cri par lequel le prophète Joël s’adresse au peuple au nom du Seigneur; personne ne pouvait se sentir exclu: «Rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons; […] le jeune époux […] et la jeune mariée » (v. 16). Tout le peuple fidèle est convoqué pour se mettre en chemin et adorer son Dieu, «car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour » (v. 13).

Nous voulons nous aussi nous faire l’écho de cet appel, nous voulons revenir au cœur miséricordieux du Père. En ce temps de grâce que nous commençons aujourd’hui, fixons une fois encore notre regard sur sa miséricorde. La Carême est un chemin: il nous conduit à la victoire de la miséricorde sur tout ce qui cherche à nous écraser ou à nous réduire à quelque chose qui ne convient pas à la dignité des fils de Dieu. Le Carême est la route de l’esclavage à la liberté, de la souffrance à la joie, de la mort à la vie. Le geste des cendres par lequel nous nous mettons en chemin nous rappelle notre condition d’origine: nous avons été tirés de la terre, nous sommes faits de poussière. Oui, mais poussière dans les mains amoureuses de Dieu qui souffle son Esprit de vie sur chacun de nous et veut continuer à le faire; il veut continuer à nous donner ce souffle de vie qui nous sauve des autres types de souffle : l’asphyxie étouffante provoquée par nos égoïsmes, asphyxie étouffante générée par des ambitions mesquines et des indifférences silencieuses; asphyxie qui étouffe l’esprit, réduit l’horizon et anesthésie les battements du cœur. Le souffle de la vie de Dieu nous sauve de cette asphyxie qui éteint notre foi, refroidit notre charité et détruit notre espérance. Vivre le Carême c’est désirer ardemment ce souffle de vie que notre Père ne cesse de nous offrir dans la fange de notre histoire.

Le souffle de la vie de Dieu nous libère de cette asphyxie dont, souvent nous ne sommes pas conscients, et que nous sommes même habitués à «normaliser», même si ses effets se font sentir; cela nous semble «normal» car nous sommes habitués à respirer un air où l’espérance est raréfiée, un air de tristesse et de résignation, un air étouffant de panique et d’hostilité.

Le Carême est le temps pour dire non. Non à l’asphyxie de l’esprit par la pollution causée par l’indifférence, par la négligence à penser que la vie de l’autre ne me regarde pas, par toute tentative de banaliser la vie, spécialement celle de ceux qui portent dans leur chair le poids de tant de superficialité. Le Carême veut dire non à la pollution intoxicante des paroles vides et qui n’ont pas de sens, de la critique grossière et rapide, des analyses simplistes qui ne réussissent pas à embrasser la complexité des problèmes humains, spécialement les problèmes de tous ceux qui souffrent le plus. Le Carême est le temps pour dire non ; non à l’asphyxie d’une prière qui nous tranquillise la conscience, d’une aumône qui nous rend satisfaits, d’un jeûne qui nous fait nous sentir bien. Le Carême est le temps pour dire non à l’asphyxie qui nait des intimismes qui excluent, qui veulent arriver à Dieu en esquivant les plaies du Christ présentes dans les plaies des frères: ces spiritualités qui réduisent la foi à une culture de ghetto et d’exclusion.

Le Carême est le temps de la mémoire, c’est le temps pour penser et nous demander: qu’en serait-il de nous si Dieu nous avait fermé la porte. Qu’en serait-il de nous sans sa miséricorde qui ne s’est pas lassée de pardonner et qui nous a toujours donné l’occasion de recommencer à nouveau ? Le Carême est le temps pour nous demander: où serions-nous sans l’aide de tant de visages silencieux qui, de mille manières, nous ont tendu la main et qui, par des gestes très concrets, nous ont redonné l’espérance et nous ont aidé à recommencer?

Le Carême est le temps pour recommencer à respirer, c’est le temps pour ouvrir le cœur au souffle de l’Unique capable de transformer notre poussière en humanité. Il n’est pas le temps pour déchirer nos vêtements face au mal qui nous entoure, mais plutôt pour faire de la place dans notre vie à tout le bien que nous pouvons faire, nous dépouillant de tout ce qui nous isole, nous ferme et nous paralyse. Le Carême est le temps de la compassion pour dire avec le psalmiste: «Rends-moi la joie d’être sauvé, que l’esprit généreux me soutienne », pour que par notre vie nous proclamions ta louange (cf. Ps 51, 14), et pour que notre poussière – par la force de ton souffle de vie – se transforme en «poussière aimée».

[00300-FR.01] [Texte original: Italien]

Église en sortie 24 février 2017

Cette semaine à Église en sortie, nous vous présentons un reportage sur le Musée Marguerite-Bourgeoys et la Chapelle Notre-Dame de Bon-Secours du Vieux-Montréal. Dans la deuxième partie de l’émission, Francis Denis s’entretient avec Mme Audrey Charland, agente de communications et de développement de la Presse Missionnaire MIC, au sujet du Centre virtuel de la mémoire historique missionnaire MIC.

http://pressemic.org/fr/accueil/

http://www.marguerite-bourgeoys.com/fr/musee/musee.asp

 

L’Église et les jeunes: un discernement à double sens

CNS photo/Max Rossi, Reuters

Il y a quelques semaines, le Secrétariat de la 15e Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques publiait un document préparatoire ainsi qu’un questionnaire sur le thème « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel » pour les diocèses du monde entier. Suivant la même méthodologie que les précédents synodes sur la famille, ce document a pour but d’amorcer la réflexion en vue des discussions qui auront lieu à Rome en octobre prochain. Ce texte subdivisé en trois parties manifeste non seulement la richesse doctrinale, humaine et pastorale qui fait de l’Église, selon les mots du bienheureux Paul VI, une « experte en humanité » (no 13) mais également sa volonté d’inclure les jeunes dans cette démarche de réflexion qui vise à mieux les accompagner dans leur processus de discernement vocationnel. Ainsi donc, la conversion demandée à toute l’Église est déjà mise en pratique dans le processus même du synode !

À chacun sa vocation

Tout être humain a une vocation, c’est-à-dire un appel à l’amour qui prend « une forme concrète dans la vie quotidienne à travers une série de choix, qui allie état de vie (mariage, ministère ordonné, vie consacrée, etc.), profession, modalité d’engagement social et politique, style de vie, gestion du temps et de l’argent, etc. » (Intro). L’Homme étant un être social, il ne pourra découvrir le sens de sa vie que par l’entremise d’autres personnes qui l’aideront à déployer son plein potentiel tout au long de sa vie. La qualité de ce « parcours “ réflexif ” » (no3) dépendra donc énormément du milieu dans lequel les jeunes évoluent, d’où l’importance d’une approche adaptée à notre monde et à leur destinée intemporelle.

Un double discernement

Pour être en mesure d’aider les jeunes à grandir, à gagner en maturité et à faire les choix qui s’imposent dans tout discernement vocationnel, l’Église doit se mettre à leur portée dans un processus d’accompagnement qui tient compte du monde dans lequel ces jeunes vivent. Pour ce faire, une réflexion profonde sur les grandes dynamiques actuelles qui sont également opportunités et défis doit avoir lieu.

L’une des constatations du document est que la jeunesse ne représente pas un bloc monolithique. Nous avons affaire à « une pluralité de mondes des jeunes (no 1), ce qui demande une attention particulière aux subtilités culturelles, économiques, sociales, politiques, artistiques et j’en passe. Loin de vouloir faire une analyse exhaustive de ces différences, le document cherche à souligner quelques grands courants qui influencent les jeunes de toute société.

Par exemple, on souligne cette énergie de la jeunesse à vouloir s’impliquer, « sa disponibilité à participer et à se mobiliser pour des actions concrètes, où l’apport personnel de chacun peut être une occasion de reconnaissance identitaire ». Elle pourra trouver en l’Église le catalyseur de cette volonté d’engagement total tout en la préservant des différentes dérives de notre temps, qu’elles soient consuméristes ou idéologiques.

Cependant, l’Église doit se départir des attitudes qui pourraient infantiliser les jeunes et les porter à cette « insatisfaction envers des milieux où les jeunes ressentent, à tort ou à raison, qu’ils ne trouvent pas leur place ou dont ils ne reçoivent pas de stimuli ». Ainsi, une transformation missionnaire « d’une Église qui accompagne » (Evangelii Gaudium, no 24) les jeunes dans leur discernement lui permettra également d’exercer un examen de conscience sur ses propres pratiques. En ce sens, lorsque le Pape affirme : « Je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. », cela signifie aussi donner des responsabilités aux jeunes sachant que, comme tout le monde, ils feront des erreurs mais qu’au bout du compte, ils seront à la hauteur des responsabilités que nous leur confierons.

La semaine prochaine, nous continuerons l’analyse de ce document important sur le processus de transformation missionnaire de l’Église tel que voulu par le pape François.

 

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