Cette semaine à Église en Sortie, on parle du livre « Entre l’arbre et l’écorce: Fidélité et obéissance dans l’Église d’aujourd’hui » avec l’éditeur adjoint chez Novalis Simon Maltais. On vous présente un reportage sur la cathédrale Sainte-Céline de Valleyfield. Et on s’entretient de la grandeur et beauté du sacerdoce ministériel avec la philosophe Laurence Godin-Tremblay.
Église en Sortie 16 novembre 2020
Cette semaine à Église en Sortie, Francis Denis reçoit le théologien et auteur Jacques Gauthier pour parler de son livre « En présence des anges ». On vous présente un reportage sur l’église Saint-Eustache du diocèse de Saint-Jérôme. Dans la troisième partie de l’émission, on s’entretient du livre « Sur les traces de Joseph Venne » avec l’historien et professeur Michel Allard.
Liberté et confinement : où sont les chrétiens?
(Image: courtoisie de Pixabay)
Cette semaine a lieu la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Initiée en 1908, cette semaine de prière a pour but l’oecuménisme, c’est-à-dire la communication et le rapprochement entre toutes les dénominations chrétiennes. Par le passé, des célébrations étaient organisées un peu partout afin d’accueillir les autres communautés. À Montréal en particulier, certaines églises orthodoxes accueillent habituellement des catholiques et protestants dans leurs rites singuliers, et organisent des conférences sur des aspects de la foi orthodoxe. Une célébration oecuménique est également organisée alternativement dans une église catholique, presbytérienne ou orthdoxe. Cette année, la distanciation est de mise. Comment peut-on penser et vivre l’unité chrétienne sans cet élément essentiel qu’est la communion au sens de rassemblement?
Il est incontournable que c’est une année difficile pour l’ensemble des chrétiens. Les besoins spirituels des fidèles sont perçus comme non-essentiels alors même que les centres d’achats et les gyms étaient présentés comme tels il y a quelque temps. Il est donc compréhensible que de nombreux chrétiens se sentent peu écoutés par leurs gouvernements. Une fois que cela est dit, la situation actuelle est incontournable. La pandémie demeure, et les mesures de distanciation restent essentielles pour la traverser. Par ailleurs, nous ne sommes plus habitués à recevoir la réalité de notre époque avec résignation, car la modernité fournit l’illusion du choix en abondance. Nous pouvons choisir notre divertissement, nos vêtements, notre nourriture dans une diversité immensément plus vaste que jamais auparavant. Nous voguons sur des choix matériels et superficiels, et nous ignorons le plus souvent ce qu’est la conscience réellement libre.
Libérés par l’Esprit Saint
La liberté au sens chrétien est synonyme d’une vie intérieure enrichie par sa relation avec Dieu. Une personne complètement absorbée par Son amour suivra les commandements du Seigneur et cherchera à faire le bien, à agir en conséquence. Cette recherche du bien sera guidée par l’Esprit Saint, qui procure la vraie liberté. Où se trouve l’Esprit du Seigneur se trouve la liberté (2 Corinthiens 3:17). C’est dans cette parole que se transforme la notion banale de liberté comme possibilité d’agir. La transformation s’opère dès l’arrivée du Christ, lorsqu’il nous enseigne que l’exigence extérieure de suivre la loi de Dieu doit s’appuyer sur une exigence intérieure motivée par l’amour:
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. (Mt 22:37-40)
Le Christ nous invite à aimer Dieu de telle façon que nous n’ayons d’autre désir que de suivre sa volonté. Ainsi, tout en restant cohérentes avec la vision légaliste de l’Ancien Testament, les notions de liberté et de loi prennent un sens nouveau, plus conforme à nos aspirations humaines.
Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes plus soumis à la loi (Galates 5:18). Certains ont supposé que cela voulait dire que les justes sont au-dessus de la loi, mais au contraire, ils vivent intimement celle-ci, au point que la soumission n’est plus requise. La volonté libre est pleinement engagée. Saint Thomas d’Aquin commente en ce sens la deuxième lettre aux Corinthiens de saint Paul : « On peut donc dire l’âme libre, non parce qu’elle se soumet à la loi divine, mais parce que, par l’effet de l’habitude bonne, elle incline à faire ce que la loi divine ordonne. » Cette perspective à la fois sur la vie intérieure et sur la liberté peut porter fruit dans la situation que vivent les chrétiens actuellement.
Unité et liberté: remèdes à l’individualisme
L’unité des chrétiens dépend de la liberté de chacun et de leur amitié avec Dieu. Il est possible qu’avant la pandémie, nous n’ayons jamais pensé à cela, et que nous concevions la notion de liberté au sens d’une simple capacité de faire ce qui nous plaît. Aujourd’hui, la liberté d’agir est remise en cause au profit d’un but collectif qui est d’éviter un trop grand nombre de malades et de décès liés à la pandémie. Cependant, une recherche de la liberté telle qu’envisagée par le Christ et par saint Paul est à notre portée à chaque instant. Elle implique toutefois une confiance et une espérance en Dieu. Nous ne pouvons choisir les paramètres de gestion de cette pandémie ; nous sommes impuissants face à ses effets et face aux effets des mesures sanitaires. Pourtant, Dieu nous veut libres, il veut que nos cœurs soient unis pour faire le bien là où il se présente. Par sa grâce, en dépit des mesures sanitaires restrictives, une liberté singulière inspirée par l’Esprit Saint nous est accessible.
Ainsi cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens tombe à point. C’est une occasion de nous demander comment percevons-nous l’unité? Par les médias sociaux? Par les rencontres joyeuses mais superficielles? Ou bien encore par une prière soutenue pour le salut du monde? En quoi nos amis chrétiens d’autres dénominations nous ressemblent, et qu’avons-nous en commun face à cette crise toute particulière? Il nous faut avoir confiance en l’amour de Dieu pour eux et pour le monde et s’unir à cet Amour. Nous pouvons tous et chacun être libres grâce à l’Esprit Saint, et c’est plus que jamais une occasion pour nous d’habiter cette liberté dans notre prière et dans notre conscience.
Messe d’installation de Mgr Thomas Dowd, évêque de Sault-Sainte-Marie
Ne manquez pas sur nos ondes la Messe d’installation de Mgr Thomas Dowd comme nouvel évêque de Sault-Sainte-Marie jeudi le 17 décembre 2020 dès 13h30 en direct de la pro-cathédrale de l’Assomption à North Bay. Joignez-vous à la communauté du diocèse de Sault-Sainte-Marie pour cette célébration unique où dès 13h30 nous aurons la joie de vous offrir une émission spéciale de 30 minutes animée par Francis Denis et entièrement dédiée à cet événement central de la vie de l’Église catholique en Ontario.
Pour en connaître davantage sur le diocèse de Sault-Sainte-Marie consultez le site web du diocèse à l’adresse suivante: http://diocesedesaultstemarie.org
Vous trouverez le feuillet de la célébration au lien suivant: Livret de célébration: Messe d’Installation de Mgr Thomas Dowd
L’archidiocèse de Montréal au front contre les abus

(Image: Image by kisistvan77 from Pixabay)
Mercredi, le 25 novembre 2020, lors d’une conférence de presse virtuelle, l’archidiocèse de Montréal rendait public le « Rapport de l’enquête relative à la carrière de Brian Boucher au sein de l’Église catholique ». Long de quelque 270 pages (incluant les annexes), ce rapport rédigé par l’honorable Pepita G. Capriolo est le fruit d’un travail indépendant d’investigation et d’évaluation générales des pratiques de l’archidiocèse en se basant sur le traitement du cas de l’ancien prêtre Brian Boucher. Par son travail rigoureux, l’ancienne juge à la Cour supérieure du Québec Pepita G. Caprioloa décelé plusieurs lacunes dans les processus archidiocésains tant à l’accueil qu’au traitement des plaintes qui, dans ce cas particulier, ont mené à de graves injustices.
Une Église à la hauteur des exigences de transparence
Cette enquête était d’abord un devoir de justice envers les victimes et l’ensemble du corps ecclésial, profondément choqués et humiliés par les actes odieux perpétrés par l’ancien clerc. Ne pouvant ici entrer dans les détails, ce rapport manifeste plusieurs déficiences des processus archidiocésains. Échec à reconnaître le danger (p.176); culture du secret et disparition de documents (p.177-180); dépendance au modèle thérapeutique (p.181); cléricalisme (p. 183); problème d’imputabilité (p.184); et autres problèmes structurel (p.188) sont les principaux aspects relevés par la juge Capriolo qui ont amené les personnes impliquées à ne pas traiter convenablement le cas de Brian Boucher. Cet exercice, bien que pénible, devait être fait par souci de transparence intra-ecclésiale. La transmission du rapport aux plus hautes autorités de la Congrégation de la doctrine de la Foi et de la congrégation pour les évêques est un signe qui va en ce sens.
La divulgation publique des conclusions du Rapport Capriolo est également un geste courageux dont l’ensemble de notre société pourra bénéficier. En effet, cela est toujours plus manifeste, aucune institution n’est à l’abri de toutes les formes d’abus. Religion, club sportif, entreprise, agence médiatique, école, etc. tout regroupement est susceptible d’attirer des personnes aux comportements déviants. En ce sens, il est un devoir pour chaque institution d’établir un état de sa propre situation devant ce phénomène et bâtir un protocole d’accueil et de traitement des cas rapportés. Or, nous le savons désormais depuis la crise des abus sexuels, l’Église n’a malheureusement pas été épargnée. C’est la raison pour laquelle il est primordiale qu’elle fasse d’elle-même un exemple de lutte interne à toute forme d’abus. En identifiant ses erreurs, l’Église pourra apprendre de ces celles-ci, fixer de nouvelles normes, raffermir la sécurité des personnes qui font appel à ses services, rétablir sa crédibilité et ainsi, montrer que toute institution ne peut que bénéficier des efforts de vérité et de transparence. En autant qu’il y ait véritablement volonté de changer les choses.
Un rapport qui ne risque pas d’être tabletté
On le sait, trop souvent les rapports, tant gouvernementaux que juridiques, voient leurs diagnostics et recommandations ignorés par les personnes en position de responsabilité. Cela ne risque pas d’arriver dans ce cas-ci. D’abord, l’affirmation de Mgr Lépine selon laquelle « Pour guérir, il faut prendre la mesure de la maladie qui nous frappe » manifeste l’aspect prioritaire que revêt, pour lui, l’accueil des victimes et la lutte contre les abus au sein de l’archidiocèse de Montréal. Prenant les devants par la conduite, puis la publication de ce rapport par une juge aussi compétente qu’indépendante, ne peut qu’être le signe d’un souci véritable de mise en application imminente.
Au-delà de cette intention louable de la part de l’archevêque, nous pouvons aussi compter sur la juge elle-même puisque, lors de la conférence de presse, fut également annoncée la création d’un nouveau Comité archidiocésain responsable de la mise en application des recommandations de ce rapport, comité co-présidé par Mgr Christian Lépine et la juge Pepita Capriolo elle-même. Aucun doute que celle qui a émis ces recommandations n’aura aucun scrupule à les appliquer et, ce, afin de les rendre le plus efficace possible.
Une Église à la hauteur de ses prétentions
L’Église catholique, dépositaire du dépôt de la foi, des instruments de salut et surtout, témoin de la Présence indéfectible du Christ parmi les hommes, a le devoir d’avoir des standards et des pratiques internes à la fine pointe des recherches en science de l’administration et de gestion des ressources humaines. Plus que toute autre, elle doit montrer l’exemple par des pratiques efficaces d’accueil des victimes mais également de prévention, détection, traitement des cas en collaboration avec les autorités policière et judiciaire et, finalement, de sanctions canoniques proportionnelles à la gravité des crimes commis en son sein et en son nom. En ce sens, la publication du rapport Capriolo est plus qu’un pas dans la bonne direction. Nous assistons à un changement de cap, un tournant vient d’être pris. Sous leur leadership commun, nous pouvons vraiment affirmer que l’Église catholique à Montréal est pleinement orientée dans l’esprit réformateur du pape François.
Église en Sortie 9 mars 2020
Cette semaine à Église en Sortie, on parle des relations entre les arts et la célébration de la foi avec le père Jacques Houle c.s.v., designer liturgique et clerc de Saint-Viateur. On vous présente un reportage sur le Centre de prière Assomption du diocèse de Nicolet et Francis Denis reçoit François Daoust, directeur du Centre présence religieuse intercommunautaire, pour parler du discernement vocationnel en 2020.
Toutes les émissions d’Église en Sortie sont également disponibles ICI
Sainte Marie-de-l’Incarnation avec Thérèse Nadeau-Lacour (1/2)
Cette semaine à Parrêsia, Francis Denis reçoit la théologienne et auteur Thérèse Nadeau-Lacour pour un premier entretien sur la vie et l’œuvre de sainte Marie-de-l’Incarnation (1599-1672). Religieuse ursuline, fondatrice des Ursulines de la Nouvelle-France, cette mystique du « nouveau monde » est aujourd’hui considérée comme la mère de l’Église et de l’éducation au Québec. Dans cet épisode, sont abordés les différentes étapes de sa vie ainsi que la profondeur spirituelle d’une vie donnée au service de l’évangélisation et la construction de l’Église en Canada.
Église en Sortie 6 janvier 2020
Cette semaine à Église en Sortie, Francis Denis reçoit l’historien et auteur Pierre Hurtubise o.m.i. pour parler de son plus récent livre « La dévotion moderne ». On vous présente l’expérience de S. Marie-Elisabeth des Fraternités monastiques de Jérusalem, au Sanctuaire du Saint-Sacrement à Montréal (Réalisation Bruno Olivier).