Une journée pour une nouvelle fraternité humaine

(Image: Courtoisie VaticanNews) Aujourd’hui, jeudi 4 février 2021, se tient la première « Journée internationale de la fraternité humaine ». Pleinement impliqué dans cette initiative internationale votée « à l’unanimité par l’Assemblée des Nations Unies le 21 décembre 2020 », le Saint-Siège a mis de l’avant une participation centrée sur le rôle des grandes religions dans la construction d’une véritable culture de la paix. Deux événements récents manifestent cet engagement du Saint-Siège au service de la fraternité humaine. En lien avec la signature du document sur la « Fraternité humaine » co-signé avec Grand Imam d’Al-Azhar Ahmad Al-Tayyeb et sa plus récente encyclique « Fratelli Tutti », le pape François souhaite que l’implication de l’Église soit comprise comme une manifestation de ce « courage de l’altérité », courage permettant de comprendre que «celui qui est différent de moi, culturellement et religieusement, ne doit pas être vu et traité comme un ennemi, mais accueilli comme un compagnon de route, avec la ferme conviction que le bien de chacun réside dans le bien de tous ». Dans ce contexte, les religions ont non seulement une grande responsabilité mais aussi une capacité unique pour rendre notre monde plus fraternel.

La paix, entre architecture et artisanat

Alors que notre monde vit une crise sanitaire, pour plusieurs, sans précédent, il est central de penser à l’état des lieux de notre monde pour tenter de modifier les mauvaises routes qui nous désorientaient jusqu’à présent. Guidée par des principes dirigés vers le développement global de la personne, la reprise pourrait être l’occasion de développer des relations humaines et politiques véritablement au service du bien commun. Comment donc être un acteur de cette culture de la paix dans notre vie quotidienne ? Pour le pape François :

Les processus efficaces d’une paix durable sont avant tout des transformations artisanales réalisées par les peuples, où chaque être humain peut être un ferment efficace par son mode de vie quotidien. Les grandes transformations ne sont pas produites dans des bureaux ou dans des cabinets. (No 231)

Bien que les grandes organisations internationales aient un rôle irremplaçable en facilitant l’amitié entre les États et les différentes institutions de la société civile, nous sommes tous appelés à prendre notre part de responsabilité. La fraternité n’est donc pas seulement une « architecture » mise de l’avant par des professionnels, elle est également un « artisanat » auquel toute personne peut participer. Cela est tout particulièrement vrai pour les croyants. Par la prière, la connaissance approfondie de sa propre foi (ce que le Pape nomme « le devoir d’identité »)ainsi que le dialogue, les hommes et les femmes de toutes les religions sont appelés à faire rayonner l’apport des grandes traditions religieuses en faveur de la fraternité universelle.

L’amitié dans la liberté

Cette pandémie a bien évidemment eu comme première conséquence, outre la maladie de ceux qui ont eu le malheur d’être infectés, la diminution sinon une perte considérable de notre liberté de mouvement. Cette expérience, vécue presque universellement, peut nous rendre sensibles à ce que signifie pour beaucoup de croyants du monde les restrictions en matière de liberté religieuse. Comment, en effet, faire la promotion d’une fraternité universelle sans permettre à nos frères et sœurs en humanité de prier et de vivre leur foi librement ? Comme le dit le Pape :

« Nous, chrétiens, nous demandons la liberté dans les pays où nous sommes minoritaires, comme nous la favorisons pour ceux qui ne sont pas chrétiens là où ils sont en minorité (No 279).

Si l’amitié ne se trouve que dans la liberté, et que celle-ci n’est véritablement possible que dans un cadre politique et légal respectant la liberté religieuse, nous devons, chacun à son niveau, mettre en pratique ce principe fondamental. L’invitation du Grand Imam d’Al-Azhar, Ahmad Al-Tayyeb adressée au pape François à participer à une réunion en visioconférence en présence du Cheikh Mohammed Ben Zayed d’Abou Dhabi peut être comprise en ce sens. En soulignant l’engagement commun au service de cette fraternité humaine, cette invitation est en soit un exemple de cette esprit de liberté et, donc, de fraternité. Elle manifeste que l’amitié est possible non pas, en faisant fi des différences mais, bien au contraire, en les assumant pleinement.

Un prix pour l’engagement en faveur de la fraternité

Créé en 2019 dans la foulée de ce nouveau canal du dialogue islamo-chrétien ouvert sous le pontificat du pape François, le « Prix Zayed de la Fraternité humaine »sera remis aujourd’hui 4 février par visioconférence. Grâce à Vatican news[12], KTO TV et Sel + Lumière Média, vous serez en mesure d’écouter cette cérémonie exceptionnelle. Les lauréats de cette année sont Latifah Ibn Ziaten, fondatrice de l’Association Imad pour la jeunesse et la paix et António Guterres, 9e Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. Laissons-nous inspirer par ces modèles d’un engagement au service de la fraternité universelle. Un rendez-vous à ne pas manquer !

(Vidéo: Courtoisie PC Interreligious Dialogue Journée Internationale de la Fraternité Humaine)

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