Message Urbi et Orbi du pape François pour le Dimanche de Pâques

(Photos: Vatican Media) Vous trouverez ci-dessous le texte du Message Urbi et Orbi du pape François pour Pâques tel que prononcé lors de la célébration eucharistique en la Basilique vaticane en ce dimanche 12 avril 2020.

Chers frères et sœurs, bonne fête de Pâques !

Aujourd’hui retentit dans le monde entier l’annonce de l’Eglise: “Jésus Christ est ressuscité ! ” – “ Il est vraiment ressuscité !”.
Comme une nouvelle flamme, cette Bonne Nouvelle s’est allumée dans la nuit : la nuit d’un monde déjà aux prises avec des défis du moment et maintenant opprimé par la pandémie, qui met à dure épreuve notre grande famille humaine. En cette nuit la voix de l’Eglise a résonné : « Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! » (Séquence pascale).

C’est une autre “contagion”, qui se transmet de cœur à cœur – parce que tout cœur humain attend cette Bonne Nouvelle. C’est la contagion de l’espérance : « Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! » Il ne s’agit pas d’une formule magique, qui fait s’évanouir les problèmes. Non, la résurrection du Christ n’est pas cela. Elle est au contraire la victoire de l’amour sur la racine du mal, une victoire qui “ n’enjambe pas” la souffrance et la mort, mais les traverse en ouvrant une route dans l’abime, transformant le mal en bien : marque exclusive de la puissance de Dieu.

Le Ressuscité est le Crucifié, pas un autre. Dans son corps glorieux il porte, indélébiles, les plaies : blessures devenues fissures d’espérance. Nous tournons notre regard vers lui pour qu’il guérisse les blessures de l’humanité accablée.

Aujourd’hui ma pensée va surtout à tous ceux qui ont été frappés directement par le coronavirus : aux malades, à ceux qui sont morts et aux familles qui pleurent la disparition de leurs proches, auxquels parfois elles n’ont même pas pu dire un dernier au revoir. Que le Seigneur de la vie accueille avec lui dans son royaume les défunts et qu’il donne réconfort et espérance à ceux qui sont encore dans l’épreuve, spécialement aux personnes âgées et aux personnes seules. Que sa consolation ne manque pas, ni les aides nécessaires à ceux qui se trouvent dans des conditions de vulnérabilité particulière, comme ceux qui travaillent dans les maisons de santé, ou qui vivent dans les casernes et dans les prisons. Pour beaucoup, c’est une Pâques de solitude, vécue dans les deuils et les nombreuses difficultés que la pandémie provoque, des souffrances physiques aux problèmes économiques.

Cette maladie ne nous a pas privé seulement des affections, mais aussi de la possibilité d’avoir recours en personne à la consolation qui jaillit des Sacrements, spécialement de l’Eucharistie et de la Réconciliation. Dans de nombreux pays il n’a pas été possible de s’approcher d’eux, mais le Seigneur ne nous a pas laissés seuls ! Restant unis dans la prière, nous sommes certains qu’il a mis sa main sur nous (cf. Ps 138, 5), nous répétant avec force : ne crains pas, « je suis ressuscité et je suis toujours avec toi » (cf. Missel romain) !

Que Jésus, notre Pâque, donne force et espérance aux médecins et aux infirmiers, qui partout offrent au prochain un témoignage d’attention et d’amour jusqu’à l’extrême de leurs forces et souvent au sacrifice de leur propre santé. A eux, comme aussi à ceux qui travaillent assidument pour garantir les services essentiels nécessaires à la cohabitation civile, aux forces de l’ordre et aux militaires qui en de nombreux pays ont contribué à alléger les difficultés et les souffrances de la population, va notre pensée affectueuse, avec notre gratitude.

Au cours de ces semaines, la vie de millions de personnes a changé à l’improviste. Pour beaucoup, rester à la maison a été une occasion pour réfléchir, pour arrêter les rythmes frénétiques de la vie, pour être avec ses proches et jouir de leur compagnie. Pour beaucoup cependant c’est aussi un temps de préoccupation pour l’avenir qui se présente incertain, pour le travail que l’on risque de perdre et pour les autres conséquences que la crise actuelle porte avec elle. J’encourage tous ceux qui ont des responsabilités politiques à s’employer activement en faveur du bien commun des citoyens, fournissant les moyens et les instruments nécessaires pour permettre à tous de mener une vie digne et pour favoriser, quand les circonstances le permettront, la reprise des activités quotidiennes habituelles.

Ce temps n’est pas le temps de l’indifférence, parce que tout le monde souffre et tous doivent se retrouver unis pour affronter la pandémie. Jésus ressuscité donne espérance à tous les pauvres, à tous ceux qui vivent dans les périphéries, aux réfugiés et aux sans-abri. Que ces frères et sœurs plus faibles, qui peuplent les villes et les périphéries de toutes les parties du monde, ne soient pas laissés seuls. Ne les laissons pas manquer des biens de première nécessité, plus difficiles à trouver maintenant alors que beaucoup d’activités sont arrêtées, ainsi que les médicaments et, surtout, la possibilité d’une assistance sanitaire convenable. En considération des circonstances, que soient relâchées aussi les sanctions internationales qui empêchent aux pays qui en sont l’objet de fournir un soutien convenable à leurs citoyens, et que tous les Etats se mettent en condition de faire front aux nécessités majeures du moment, en réduisant, si non carrément en remettant, la dette qui pèse sur les budgets des plus pauvres.
Ce temps n’est pas le temps des égoïsmes, parce que le défi que nous affrontons nous unit tous et ne fait pas de différence entre les personnes. Parmi les nombreuses régions du monde frappées par le coronavirus, j’adresse une pensée spéciale à l’Europe. Après la deuxième guerre mondiale, ce continent bien-aimé a pu renaître grâce à un esprit concret de solidarité qui lui a permis de dépasser les rivalités du passé. Il est plus que jamais urgent, surtout dans les circonstances actuelles, que ces rivalités ne reprennent pas vigueur, mais que tous se reconnaissent membres d’une unique famille et se soutiennent réciproquement. Aujourd’hui, l’Union Européenne fait face au défi du moment dont dépendra, non seulement son avenir, mais celui du monde entier. Que ne se soit pas perdue l’occasion de donner une nouvelle preuve de solidarité, même en recourant à des solutions innovatrices. L’alternative est seulement l’égoïsme des intérêts particuliers et la tentation d’un retour au passé, avec le risque de mettre à dure épreuve la cohabitation pacifique et le développement des prochaines générations.

Ce temps n’est pas le temps des divisions. Que le Christ notre paix éclaire tous ceux qui ont des responsabilités dans les conflits, pour qu’ils aient le courage d’adhérer à l’appel pour un cessez le feu mondial et immédiat dans toutes les régions du monde. Ce n’est pas le temps de continuer à fabriquer et à trafiquer des armes, dépensant des capitaux énormes qui devraient être utilisés pour soigner les personnes et sauver des vies. Que ce soit au contraire le temps de mettre finalement un terme à la longue guerre qui a ensanglanté la Syrie, au conflit au Yémen et aux tensions en Irak, comme aussi au Liban. Que ce temps soit le temps où Israéliens et Palestiniens reprennent le dialogue, pour trouver une solution stable et durable qui permette à tous deux de vivre en paix. Que cessent les souffrances de la population qui vit dans les régions orientales de l’Ukraine. Que soit mis fin aux attaques terroristes perpétrées contre tant de personnes innocentes en divers pays de l’Afrique.

Ce temps n’est pas le temps de l’oubli. Que la crise que nous affrontons ne nous fasse pas oublier tant d’autres urgences qui portent avec elles les souffrances de nombreuses personnes. Que le Seigneur de la vie se montre proche des populations en Asie et en Afrique qui traversent de graves crises humanitaires, comme dans la région de Cabo Delgado, au nord du Mozambique. Qu’il réchauffe le cœur des nombreuses personnes réfugiées et déplacées, à cause de guerres, de sécheresse et de famine. Qu’il donne protection aux nombreux migrants et réfugiés, beaucoup d’entre eux sont des enfants, qui vivent dans des conditions insupportables, spécialement en Libye et aux frontières entre la Grèce et la Turquie. Qu’il permette au Vénézuela d’arriver à des solutions concrètes et immédiates pour accorder l’aide internationale à la population qui souffre à cause de la grave conjoncture politique, socio-économique et sanitaire.

Chers frères et sœurs,
indifférence, égoïsme, division, oubli ne sont pas vraiment les paroles que nous voulons
entendre en ce temps. Nous voulons les bannir en tout temps ! Elles semblent prévaloir quand la peur et la mort sont victorieuses en nous, c’est-à-dire lorsque nous ne laissons pas le Seigneur Jésus vaincre dans notre cœur et dans notre vie. Lui, qui a déjà détruit la mort nous ouvrant le chemin du salut éternel, qu’il disperse les ténèbres de notre pauvre humanité et nous introduise dans son jour glorieux qui ne connaît pas de déclin.

[00485-FR.01] [Texte original: Italien, courtoisie de Libreria éditrice Vaticana]

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Jeudi Saint 2020 : Homélie du pape François lors de la messe de la Cène

Le pape François célèbre la messe de la Cène le 9 avril 2020, dans la basilique Saint-Pierre au Vatican. (CNS photo/Vatican Media via Reuters)

Homélie de Sa Sainteté le pape François


Messe de la Cène
Jeudi 9 avril 2020

 

L’Eucharistie, le service, l’onction

La réalité que nous vivons aujourd’hui, en cette célébration: le Seigneur qui veut rester avec nous dans l’Eucharistie. Et nous devenons toujours davantage des tabernacles du Seigneur, nous portons le Seigneur avec nous, au point qu’il nous dit lui-même que si nous ne mangeons pas son corps et ne buvons pas son sang, nous n’entrerons pas dans le Royaume des Cieux. C’est le mystère du pain et du vin, du Seigneur avec nous, en nous, à l’intérieur de nous.

Le service. Ce geste qui est la condition pour entrer dans le Royaume des Cieux. Servir, oui, tous. Mais le Seigneur, dans cet échange de paroles qu’il a eu avec Pierre (cf. Jn 13, 6-9), lui fait comprendre que, pour entrer dans le Royaume des Cieux, nous devons permettre au Seigneur de nous servir, permettre que le Serviteur de Dieu soit notre serviteur. Et cela est difficile à comprendre. Si je ne permets pas que le Seigneur soit mon serviteur, que le Seigneur me lave, me fasse grandir, me pardonne, je n’entrerai pas dans le Royaume des Cieux.

Et le sacerdoce. Je voudrais aujourd’hui être proche des prêtres, de tous les prêtres, du dernier ordonné jusqu’au Pape. Nous sommes tous prêtres. Les évêques, tous… Nous sommes oints, oints par le Seigneur; oints pour faire l’Eucharistie, oints pour servir.

Aujourd’hui il n’y a pas la Messe Chrismale – j’espère que nous pourrons l’avoir avant la Pentecôte, autrement nous devrons la renvoyer à l’année prochaine -, mais je ne peux pas laisser passer cette Messe sans rappeler les prêtres. Les prêtres qui offrent leur vie pour le Seigneur, les prêtres qui sont des serviteurs. Ces jours-ci plus de 60 sont morts ici, en Italie, dans l’attention portée au malade dans les hôpitaux, avec les médecins, les infirmiers, les infirmières… Ils sont les “saints de la porte d’à côté”, des prêtres qui ont donné leur vie en servant. Et je pense à ceux qui sont loin. J’ai reçu aujourd’hui la lettre d’un prêtre, aumônier d’une prison lointaine, qui raconte comment il vit cette Semaine Sainte avec les détenus. Un franciscain. Des prêtres qui partent loin pour porter l’Evangile et qui meurent là. Un évêque disait que la première chose qu’il faisait, lorsqu’il arrivait dans un lieu de mission, c’était d’aller au cimetière, sur la tombe des prêtres qui ont laissé la vie, en raison des maladies du lieu: les prêtres anonymes. Les curés de campagne, qui sont curés de 4, 5, 7 villages, en montagne, et vont de l’un à l’autre, qui connaissent les gens… Une fois, l’un d’eux me disait qu’il connaissait le nom de tout le monde dans les villages. “Vraiment?” lui ai-je dit. Et lui m’a dit: “aussi le nom des chiens!”. Ils connaissent tout le monde. La proximité sacerdotale. Bons, bons prêtres.

Aujourd’hui, je vous porte dans mon cœur et je vous porte à l’autel. Prêtres calomniés. Cela arrive souvent aujourd’hui, ils ne peuvent pas aller dans la rue car on leur dit des méchancetés, à cause du drame que nous avons vécu dans la découverte des prêtres qui ont fait des choses horribles. Certains me disaient qu’ils ne peuvent pas sortir de chez eux en clergyman car ils se font insulter; et eux, continuent. Prêtres pécheurs, qui, avec les évêques et avec le Pape, pécheurs, n’oublient pas de demander pardon, et apprennent à pardonner, car ils savent qu’ils ont besoin de demander pardon et de pardonner. Nous sommes tous pécheurs. Prêtres qui souffrent des crises, qui ne savent que faire, qui sont dans l’obscurité…

Vous-tous, aujourd’hui, frères prêtres, vous êtes avec moi sur l’autel, vous qui êtes consacrés. Je vous dis une seule chose: se soyez pas entêtés comme Pierre. Laissez-vous laver les pieds. Le Seigneur est votre serviteur, il est proche de vous pour vous donner la force, pour vous laver les pieds.

Et ainsi, avec la conscience de cette nécessité d’être lavés, soyez de grands pardonneurs! Pardonnez! le cœur plein de générosité dans le pardon. C’est la mesure avec laquelle nous serons évalués. Comme tu as pardonné, tu seras pardonné: la même mesure. N’ayez pas peur de pardonner. Il y a parfois des doutes… regardez le Crucifié. Là se trouve le pardon de tous. Soyez courageux; également dans le risque de pardonner, pour consoler. Et si vous ne pouvez pas donner le pardon sacramentel à ce moment-là, donnez au moins la consolation d’un frère qui accompagne et qui laisse la porte ouverte afin que cette personne revienne.

Je remercie Dieu pour la grâce du sacerdoce; nous tous, remercions. Je remercie Dieu pour vous, prêtres. Jésus vous aime! Il veut seulement que vous vous laissiez laver les pieds.

 

Source : Libreria Editrice Vaticana (cliquez ici pour le texte original).

Déconnectés de la réalité… plus pour très longtemps.

La jeune fille à Gaza qui a touché le cœur de M. Carl Hétu

Par Carl Hétu, Directeur national canadien de l’Association catholique d’aide à l’Orient (CNEWA)

La jeune fille de Gaza touche mon cœur sans même prononcer un mot

La distanciation physique est désormais la nouvelle norme, mais combien de temps faudra-t-il attendre avant qu’elle ne soit plus la bienvenue? Le souvenir d’une jeune fille de Gaza me pousse à me questionner.

C’était le 12 janvier par une journée froide et nuageuse à Gaza. J’avais voyagé avec les évêques du Canada, des États-Unis et d’Europe (en provenance de la France, de l’Allemagne, de l’Angleterre, de l’Espagne et de l’Italie) dans le cadre d’une visite annuelle pour montrer ma solidarité avec les quelques catholiques qui vivent encore dans cette partie du monde déchirée par la guerre.

Au terme d’un trajet en voiture de deux heures depuis Jérusalem, nous avons passé un point de contrôle israélien bien organisé avant d’atteindre la paroisse de la Sainte-Famille, la seule paroisse catholique de Gaza. Environ 150 catholiques vivent dans ce modeste quartier de Gaza. Nous nous sommes dirigés à l’arrière de l’enceinte de l’église, vers une maison cachée par un grand arbre et un parc pour enfants. C’est là que nous avons trouvé nos hôtes pour l’après-midi, les Missionnaires de la Charité.

Les religieuses gèrent un établissement pour les enfants et les adultes ayant des besoins spéciaux; elles s’occupent également des personnes ayant un handicap mental ou physique, ainsi que de leurs familles. En parcourant les couloirs, en file indienne, je m’attendais à ce que des discours et des poignées de main marquent officiellement la fin de notre visite.

Avant de partir, notre délégation est entrée dans une salle remplie de gens, où une vingtaine de personnes étaient confinées dans leur fauteuil roulant, plusieurs d’entre elles depuis leur naissance. Un spectacle affligeant pour nombre d’entre nous. Il était évident que les sœurs qui vivaient et travaillaient là considéraient comme un privilège d’œuvrer auprès de ces personnes dans le besoin. Pendant un bref instant, leur présentation des résidents de l’établissement semblait outrancière; on aurait dit la présentation d’une grande vedette de la pop et non celle d’une personne ordinaire.

Je suis resté sur le pas de la porte, regardant à la dérobée dans la salle sans avoir l’intention d’y entrer (j’ai un fils né avec un handicap intellectuel et il devient agité quand trop de gens se présentent à lui en même temps). J’ai donc pensé qu’il valait mieux limiter le nombre de personnes.

En me dirigeant vers la sortie, j’ai vu l’une des plus jeunes personnes m’observer. Elle était seule, apparemment immobile dans son fauteuil roulant. J’aurais facilement pu ne pas la remarquer. Or, elle avait remarqué ma présence.

Je me suis approché prudemment et je l’ai regardée. Elle ne pouvait pas bouger sa tête, ses bras ou ses jambes, mais elle me suivait du regard. À gauche. À droite. Nous avons établi un contact. Je lui ai souri, mais en vain. Je me suis alors approché d’elle, en mettant délicatement mes doigts dans la paume de sa main pour ne pas la brusquer; aussitôt, elle a doucement fermé sa main autour de mes doigts. Puis elle m’a adressé un sourire inattendu. J’ai souri en retour. Cela n’a pas duré longtemps, mais j’ai senti qu’elle me disait : « Enchantée de vous avoir rencontré. Merci d’être venu faire un tour. J’ai apprécié votre visite. »

Il était alors temps de partir.

Je n’ai même pas su son nom. Cela n’avait pas d’importance. Ce que je ressentais dans mon cœur me semblait beaucoup plus important que son prénom.

Malgré son état, elle a réussi à me toucher, comme cela survient dans les plus beaux moments de la vie. Il n’y a eu aucun discours frivole, aucune querelle politique, aucun débat idéologique sur Gaza ou d’autres questions. Elle ne se souciait ni de mon statut, ni de mon titre, ni même de ma façon de m’habiller. La seule chose qui l’intéressait était de sympathiser, de laisser parler son cœur. Elle n’avait besoin de rien d’autre. J’imagine qu’elle agit ainsi avec tous ceux et celles qui croisent son chemin. Silencieuse, réservée et pourtant pleinement expressive quand on lui en donne l’occasion.

Selon certains, cette fille de Gaza, ou toute autre personne ailleurs dans un état comparable au sien, aurait peu à apporter à notre société. Mais accordez-lui un moment d’attention et elle vous transmettra peut-être l’une des plus grandes leçons de la vie. Elle me rappelle encore aujourd’hui mon humanité, la vôtre, notre besoin de compassion les uns envers les autres. C’est quand on en prend conscience que l’on peut trouver un épanouissement personnel et qu’une conversion du cœur peut s’opérer. C’est alors que nous pouvons nous efforcer de trouver d’abord la paix intérieure avant la paix avec les autres. C’est cette humanité qui m’a amené à m’associer à CNEWA.

Alors que la distanciation physique est le mot d’ordre à suivre durant cette pandémie historique, reconnaissons sans parti pris la valeur d’une rencontre personnelle, comme celle que j’ai vécue avec cette jeune fille inspirante de Gaza qui m’a touché la main et le cœur. Cette pandémie nous donnera peut-être une nouvelle façon, dans l’esprit de Pâques et de la résurrection de Jésus, d’entrer en relation les uns avec les autres et de voir ce qu’il y a de beau chez l’autre au lieu de mettre l’accent sur le négatif. Mais maintenant que la maladie à coronavirus (COVID‑19) s’est immiscée dans la bande de Gaza, je crains pour le sort de ma nouvelle amie. En effet, le système de santé de Gaza n’est aucunement préparé à affronter cette pandémie et beaucoup n’y survivront pas.

Carl Hétu est le directeur du bureau canadien de l’Association catholique d’aide à l’Orient (CNEWA), une agence créée par le Saint-Siège qui soutient les Églises et les peuples du Moyen-Orient, de l’Europe de l’Est, de l’Afrique du Nord-Est et de l’Inde.

Église en Sortie 6 avril 2020

Cette semaine à Église en Sortie, Francis Denis reçoit l’auteur et théologien Jacques Gauthier pour parler de son plus récent livre « Devenir saint : petit mode d’emploi ». Dans la deuxième partie de l’émission, on parle de la vie et de l’œuvre de Mgr Olivier- Elzéar Mathieu avec l’historien et auteur Jacques Mathieu.

Il y a 15 ans, Jean-Paul II s’en allait !

C’était il y a quinze ans, jour pour jour, le 2 avril 2005. Le saint pape Jean-Paul II rejoignait la maison du Père.

Après 26 ans de pontificat, le jour de sa mort, les fidèles réclamaient sa canonisation immédiate. Preuve s’il en est de l’importance de cet homme pour l’Église et pour le monde. Son héritage est gravé dans l’histoire, et sa mémoire dans les cœurs.

Son pontificat commence par un appel, ce 22 octobre 1978 lors de sa messe d’intronisation. « N’ayez pas peur ! » lance le nouveau souverain pontife à la foule réunie sur la place Saint-Pierre. « N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ. À sa puissance salvatrice, ouvrez les frontières des états, des systèmes politiques et économiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation et du développement. N’ayez pas peur ! Le Christ sait ce qu’il y a dans l’homme ! Et lui seul le sait ! » Le ton est donné. Sa première homélie est une clé de lecture de son pontificat : un appel à l’espérance, dans un monde marqué à l’époque par la guerre froide.

Cette espérance, Jean-Paul II la confie aux jeunes, avec insistance : « Vous êtes l’avenir du monde, l’espérance de l’Église, vous êtes mon espérance », leur dit-il. Et pour cause, en 1984 il crée les Journées Mondiales de la Jeunesse. Lors d’un de ces rassemblements il leur dit encore: « Vous êtes les hommes et les femmes de demain ; dans vos cœurs et dans vos mains est contenu l’avenir. À vous, Dieu confie la tâche, difficile mais exaltante, de collaborer avec Lui pour édifier la civilisation de l’amour. »

Jean-Paul II, ce « pèlerin de l’espérance », multiplie tout au long de son pontificat les voyages autour du globe. Il visite 127 pays, rencontrant quasiment tous les chefs d’Etats et dirigeants politiques. Il profite de ces déplacements pour faire entendre la voix de l’Église, militant pour la paix, prônant une culture de la vie, défendant les droits humains et notamment la liberté religieuse.

A ce propos, son pontificat est marqué par une intensification des échanges avec les autres religions, et la fameuse rencontre d’Assise est un des exemples les plus marquants. Pour la première fois dans l’histoire, à son initiative, en octobre 1986, toutes les religions sont réunies pour prier. Non pas pour trouver un consensus religieux, mais « pour que le monde puisse enfin devenir un lieu de paix véritable et permanente ».

D’un point de vue diplomatique et à l’échelle internationale le pape polonais joue un rôle des plus importants. La fin de la guerre froide et l’effondrement des régimes communistes sont en partie le fruit de ses efforts. C’est ce qu’admet le dernier leader soviétique, Mikhaïl Gorbatchev : « Rien de ce qui s’est passé en Europe de l’Est n’aurait été possible sans la présence de ce Pape, sans le grand rôle, également politique, qu’il a su tenir sur la scène mondiale ». En effet, plus largement, Jean-Paul II critique avec forces les dérives du capitalisme, dénonçant les inégalités de richesses dans le monde et la primauté des choses matérielles sur l’homme. En la matière il insiste notamment sur la nécessité d’une éthique dans l’économie.

Nombreux sont les enseignements du saint Pape. La dignité de l’homme est au cœur de son pontificat, et en ce sens il consacre une large part de ses catéchèses à la fameuse Théologie du corps. Une vaste réflexion qu’il développe sur plusieurs années à travers de nombreuses homélies. Il partage ainsi sa vision de la personne humaine, avec son corps, son âme, et son esprit, abordant, entre autre, la vocation de l’homme, l’union conjugale entre l’homme et la femme, et la sexualité. Parmi les actes majeurs de son pontificat on relève aussi la publication du catéchisme de l’Eglise catholique. Un ouvrage de référence qui résume la foi, l’enseignement et la morale de l’Eglise catholique.

Avec presque 27 ans de règne, le pontificat de Jean-Paul II est le troisième plus long de l’histoire de l’Église. En 9.665 jours sur le Siège apostolique, non seulement il parcourt plus d’un million de kilomètre, mais il fait tomber des murs entre les nations et construire des ponts entre les religions.

Au total il béatifie 1 340 personnes et canonise 483 saints, soit plus que pendant les cinq siècles précédents.

Incontestablement, saint Jean-Paul II est un des plus grands hommes du XXème siècle.

La Foi en temps de crise : Entrevue spéciale avec Mgr. Marc Pelchat sur la pandémie

Depuis l’éclosion du COVID-19, les canadiens ont été demandés d’adopter un nouveau mode de vie pour réduire sa propagation. On reste à la maison. Pour les catholiques, cela implique aussi une nouvelle façon de vivre sa foi. Partout au Canada, les messes ont été annulées. Les églises, fermées. Elles ne sont même plus ouvertes pour la prière personnelle. Ça nous bouscule. Que faire? Comment recevoir les sacrements? Et si on avait besoin d’un prêtre? Dans cette entrevue avec Mgr Marc Pelchat, évêque auxiliaire de Québec, nous nous arrêtons sur ces questions troublantes en ce temps de crise.

Sur la route du diocèse de Trois-Rivières

Même s’il fut fondé le 8 juin 1852 par le bienheureux Pape Pie IX, le diocèse de Trois-Rivières a néanmoins une histoire qui remonte jusqu’au tout début de la Nouvelle-France. Présent sur l’ensemble du territoire de la Mauricie de la rive nord du fleuve Saint-Laurent, il s’étend de Maskinongé à Sainte-Anne-de-la-Pérade en passant par La Tuque, Shawinigan et Wemotaci. Neuvième évêque du lieu, Mgr Luc Bouchard nommé par le pape Benoît XVI en 2012 a fait du « Don de la Vie » le moteur de son action pastorale. Soucieux de répondre aux besoins spirituels et temporels des hommes et des femmes qui lui sont confiés, il accompagne une équipe à la hauteur des défis de l’annonce de l’Amour de Dieu au XXIe siècle. Dans cet épisode de « Sur la route des diocèses », nous partons donc à la rencontre des différents visages du Peuple de Dieu dans cette région du Québec.

« Espérance, gratitude et solidarité » Message aux Canadiens de la part de leaders religieux au Canada au sujet de la pandémie de COVID-19

Vous trouverez ci-dessous le texte complet du message « Espérance, gratitude et solidarité » – aux Canadiennes et Canadiens de la part de leaders religieux au Canada au sujet de la pandémie de COVID-19:

Message aux Canadiennes et Canadiens de leaders religieux au Canada au sujet de la pandémie de COVID-19 – final.

Préambule de la CECC – Aujourd’hui, plus de 80 leaders religieux de partout au Canada ont publié un message commun à l’adresse de toutes les personnes pour qui le Canada est leur foyer afin de souligner le besoin d’espérance, de gratitude et de solidarité face à la pandémie de COVID-19.

Ce message œcuménique et interreligieux qui traduit la réaction de leaders religieux de partout au Canada fait suite à une initiative de la Conférence des évêques catholiques du Canada et du Caucus rabbinique canadien avec l’appui et la coordination du Conseil canadien des Églises et de la Conversation interreligieuse canadienne. La traduction française a été subventionnée par l’Église de Jésus Christ des saints des derniers jours.

Le message dit : « En dépit des présentes souffrances, qui semblent parfois nous écraser, la flamme de l’espérance ne peut être éteinte. L’amour donne tout son sens à notre vie et continue de rechercher le bien commun en dépit de nos difficultés individuelles. »

Le message reflète une unité de pensée et une préoccupation commune entre les diverses communautés religieuses du Canada devant l’incertitude, la peur et l’anxiété qui entourent la COVID-19. Tout en reconnaissant l’impact considérable de la COVID-19, le message rappelle aux Canadiennes et aux Canadiens l’espérance que nous partageons, les motifs que nous avons de rendre grâce et les façons dont nous pouvons agir en solidarité pour le bien des uns et des autres.

L’info du 30 mars 2020

Dans l’info du jour, le Saint-Père continue de prier pour les victimes du Covid-19, en particulier pour ceux qui ne peuvent réagir, effrayés par le virus. Le pape François rencontrait aujourd’hui le premier ministre italien, pour échanger sur cette pandémie qui a fait de l’Italie le pays le plus touché avec près de 11000 morts. En Afrique, le Coronavirus est considéré comme une bombe à retardement, car de nombreux pays souffrent déjà de la pauvreté, de la sécheresse et de la maladie. Au Québec, les responsables religieux publient une déclaration commune, invitant les fidèles à continuer de prier sans quitter la maison.

La Victoire de l’Amour – Dimanche 29 mars 2020

Léanne Ouellette libérée de l’occultiste. – Collaborateurs : Sylvain Charron, Brigitte Bédard, Père Michel Marie, Miguel Padilla – Invitée : Léanne Ouellette

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