Audience générale du pape François – mercredi 22 janvier 2025

Statue de l’Annonciation, Basilique de l’Annonciation, Nazareth. Wikimedia Commons.

Lors de l’audience générale de mercredi, le pape François a poursuivi ce cycle de catéchèse sur « Jésus-Christ notre espérance », dans le cadre du Jubilé 2025. Réfléchissant à la salutation de l’ange Gabriel à la Vierge Marie lors de l’Annonciation, il a déclaré que « le “Tout-Puissant”, le Dieu de l’ »impossible« est avec Marie, ensemble et à côté d’elle ; il est son compagnon, son principal allié, l’éternel “je-avec-toi” ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour ! 

Nous reprenons aujourd’hui la catéchèse du cycle jubilaire sur Jésus Christ, notre espérance.  Au début de son Évangile, Luc montre les effets de la puissance transformatrice de la Parole de  Dieu qui se manifeste non seulement dans les atriums du Temple, mais aussi dans la pauvre maison d’une  jeune femme, Marie, qui, fiancée à Joseph, vit encore avec sa famille. 

Après Jérusalem, le messager des grandes annonces divines, Gabriel, qui célèbre en son nom la  puissance de Dieu, est envoyé dans un village jamais mentionné dans la Bible hébraïque : Nazareth. Il  s’agit à l’époque d’un petit village de Galilée, à la périphérie d’Israël, une zone frontalière avec les païens  et leur contamination. 

C’est précisément là que l’ange apporte un message d’une forme et d’un contenu totalement inédits,  à tel point que le cœur de Marie est secoué, troublé. Au lieu de la salutation classique « la paix soit avec  toi », Gabriel s’adresse à la Vierge par une invitation « réjouis-toi ! », « réjouis-toi ! », un appel cher à  l’histoire sacrée, parce que les prophètes l’utilisent pour annoncer la venue du Messie à la Fille de Sion  (cf. Soph 3,14 ; Joël 2,21-23 ; Za 9,9). C’est l’invitation à la joie que Dieu adresse à son peuple lorsque  l’exil prend fin et que le Seigneur fait sentir sa présence vivante et agissante. 

Par ailleurs, Dieu appelle Marie par un nom d’amour inconnu dans l’histoire biblique :  kecharitoméne, qui signifie « remplie de la grâce divine ». Ce nom dit que l’amour de Dieu a déjà habité  depuis longtemps et continue d’habiter le cœur de Marie. Il dit combien elle est « gracieuse » et surtout  combien la grâce de Dieu a accompli en elle une ciselure intérieure, faisant d’elle son chef-d’œuvre.  

Ce surnom affectueux, que Dieu ne donne qu’à Marie, est immédiatement accompagné d’un  réconfort : « Sois sans crainte ! », qu’Il adresse à tous ses serviteurs à qui Il confie des missions  importantes. « Ne crains pas », dit Dieu à Abraham, Isaac, Moïse, Josué (cf. Gn 15,1 ; 26,24 ; Dt 31,8 ; Jc  8,1). Le « Tout-Puissant », le Dieu de « l’impossible » (Lc 1,37) est avec Marie, il est avec elle et à côté  d’elle, il est son compagnon, son principal allié, le « Je-avec-toi » éternel (cf. Gn 28,15 ; Ex 3,12 ; Jdg  6,12). 

Gabriel annonce ensuite sa mission à la Vierge, en faisant résonner dans son cœur de nombreux  passages bibliques qui se réfèrent à la royauté et à la messianité de l’enfant qui naîtra d’elle, présenté  comme l’accomplissement des anciennes prophéties. La Parole qui vient d’en haut appelle Marie à être la  mère du Messie davidique tant attendu. Il sera roi, non pas à la manière humaine et charnelle, mais à la  manière divine et spirituelle. Son nom sera « Jésus », qui signifie « Dieu sauve » (cf. Lc 1,31 ; Mt 1,21),  rappelant à tous et à jamais que ce n’est pas l’homme qui sauve, mais Dieu seul. Jésus, en effet, est celui  qui accomplit les paroles du prophète Isaïe : « Ce n’était ni un messager ni un ange, mais sa face qui les  sauva. Dans son amour et sa compassion, lui-même les racheta ; il s’est chargé d’eux et les a portés tous  ces jours d’autrefois » (Is 63,9).  

Cette maternité absolument unique bouleverse Marie. Et en femme intelligente qu’elle est, c’est-à dire capable de lire à l’intérieur des événements (cf. Lc 2, 19.51), elle cherche à comprendre, à discerner  ce qui lui arrive. Marie ne cherche pas à l’extérieur mais à l’intérieur, car, comme l’enseigne saint 

Augustin, « in interiore homine habitat veritas » (De vera religione 39,72). Et c’est là, au plus profond de  son cœur ouvert et sensible, qu’elle entend l’invitation à faire totalement confiance à Dieu, qui a préparé  pour elle une « Pentecôte » particulière. Comme au début de la création (cf. Gn 1,2), Dieu veut « couver »  Marie de son Esprit, une force capable d’ouvrir ce qui est fermé sans le violer, sans affecter la liberté  humaine ; il veut l’envelopper dans la « nuée » de sa présence (cf. 1Cor 10,1-2) pour que le Fils vive en  elle et qu’elle vive en lui. 

Et Marie s’illumine de confiance : elle est « une lampe à plusieurs lumières », comme le dit  Théophane dans son Canon de l’Annonciation. Elle se livre, elle obéit, elle fait de la place : elle est « une  chambre nuptiale faite par Dieu » (ibid.). Marie accueille le Verbe dans sa propre chair et s’engage ainsi  dans la plus grande mission jamais confiée à une créature humaine. Elle se met au service, non pas  comme esclave, mais comme collaboratrice de Dieu le Père, emplie de dignité et d’autorité pour  administrer, comme elle le fera à Cana, les dons du trésor divin, afin que beaucoup puissent y puiser à  pleines mains. 

Sœurs et frères, apprenons de Marie, Mère du Sauveur et notre Mère, à laisser nos oreilles s’ouvrir à la Parole divine, à l’accueillir et à la conserver, afin qu’elle transforme nos cœurs en tabernacles de sa  présence, en maisons hospitalières pour ceux qui sont fatigués et qui ont besoin d’espérance.

Texte courtoisie du Bureau de presse du Saint-Siège.

Pour consulter le répertoire complet des audiences générales du pape François, visitez notre blogue.

 

Audience générale du pape François – mercredi 8 janvier 2025

Pieter Bruegel l’Ancien, « Le Massacre des Innocents ». Projet d’Art Google, Wikimedia Commons.

Lors de la première audience générale hebdomadaire de l’année, le pape François a consacré sa catéchèse à la lutte contre la marginalisation et l’exploitation des enfants dans le monde. Il a déclaré que « les disciples de Jésus-Christ ne doivent jamais permettre que les enfants soient négligés ou maltraités, qu’ils soient privés de leurs droits, qu’ils ne soient pas aimés ou protégés ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Je voudrais dédier cette catéchèse et la suivante aux enfants et réfléchir sur le fléau du travail des enfants.

Aujourd’hui nous savons regarder vers Mars ou les mondes virtuels, mais nous avons du mal à regarder dans les yeux un enfant qui a été laissé en marge et qui est exploité et abusé. Le siècle qui génère l’intelligence artificielle et conçoit des existences multi-planétaires n’a pas encore pris la mesure du fléau de l’enfance humiliée, exploitée et mortellement blessée. Pensons à cela.

Tout d’abord, nous nous demandons : quel message l’Écriture Sainte nous donne-t-elle sur les enfants ? Il est curieux de constater que le mot qui revient le plus dans l’Ancien Testament, après le nom divin de Jahvé est le mot ben, c’est-à-dire “fils” : près de cinq mille fois. « Des fils (ben), voilà ce que donne le Seigneur, des enfants, la récompense qu’il accorde » (Ps 127, 3). Les enfants sont un don de Dieu. Malheureusement, ce don n’est pas toujours accueilli avec respect. La Bible elle-même nous emmène dans les rues de l’histoire où résonnent les chants de joie, mais aussi les cris des victimes. Par exemple, dans le livre des Lamentations, nous lisons : « La langue du nourrisson assoiffé colle à son palais ; les petits enfants réclament du pain, mais nul ne leur en donne » (4,4) ; et le prophète Nahum, rappelant ce qui s’est passé dans les anciennes villes de Thèbes et de Ninive, écrit : « ses petits enfants eux-mêmes ont été massacrés à tous les carrefours » (3,10). Pensons au nombre d’enfants qui, aujourd’hui, meurent de faim et de misère, ou qui sont déchiquetés par les bombes.

Même sur Jésus nouveau-né, la tempête de la violence d’Hérode éclate immédiatement, massacrant les enfants de Bethléem. Un drame profond qui se répète sous d’autres formes dans l’histoire. Et voici pour Jésus et ses parents, le cauchemar de devenir des réfugiés dans un pays étranger, comme cela arrive aujourd’hui à tant de personnes (cf. Mt 2,13-18) à tant d’enfants. Après la tempête, Jésus grandit dans un village jamais mentionné dans l’Ancien Testament, Nazareth ; il apprend le métier de charpentier de son père légal, Joseph (cf. Mc 6,3 ; Mt 13,55). C’est ainsi que « l’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui » (Lc 2,40).

Dans sa vie publique, Jésus prêchait dans les villages avec ses disciples. Un jour, des mères s’approchèrent de lui et lui présentèrent leurs enfants pour qu’il les bénisse, mais les disciples les réprimandèrent. Alors Jésus, rompant avec la tradition qui ne considérait l’enfant que comme un objet passif, appelle les disciples et dit : « Laissez les enfants venir à moi, et ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent ». Il désigne ainsi les petits comme un modèle pour les adultes. Et il ajoute solennellement : « Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas » (Lc 18,16-17).

Dans un passage similaire, Jésus appelle un enfant, le place au milieu des disciples et dit : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux » (Mt 18,3). Puis il avertit : « Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable pour lui qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’il soit englouti en pleine mer » (Mt 18, 6).

Frères et sœurs, les disciples de Jésus-Christ ne devraient jamais permettre que les enfants soient négligés ou maltraités, qu’ils soient privés de leurs droits, qu’ils ne soient pas aimés et protégés. Les chrétiens ont le devoir de prévenir sérieusement et de condamner fermement la violence ou les abus à l’encontre des enfants.

Aujourd’hui encore, en particulier, trop d’enfants sont contraints de travailler. Mais un enfant qui ne sourit pas, un enfant qui ne rêve pas ne pourra pas connaître et faire éclore ses talents. Partout dans le monde, il y a des enfants exploités par une économie qui ne respecte pas la vie ; une économie qui, ce faisant, brûle notre plus grande réserve d’espoir et d’amour. Mais les enfants occupent une place particulière dans le cœur de Dieu, et quiconque fait du mal à un enfant devra Lui en rendre compte.

Chers frères et sœurs, celui qui se reconnaît enfant de Dieu, et en particulier celui qui est envoyé pour porter aux autres la bonne nouvelle de l’Évangile, ne peut rester indifférent ; il ne peut accepter que les petites sœurs et les petits frères, au lieu d’être aimés et protégés, soient privés de leur enfance, de leurs rêves, victimes de l’exploitation et de la marginalisation.

Demandons au Seigneur de nous ouvrir l’esprit et le cœur au soin et à la tendresse, afin que chaque enfant grandisse en âge, en sagesse et en grâce (cf. Lc 2,52), en recevant et en donnant de l’amour. Je vous remercie !

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

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Message Urbi et Orbi du pape François pour Noël 2024

Le 25 décembre 2024 à midi, le pape François a prononcé le traditionnel message de Noël et la bénédiction « urbi et orbi » (à la ville et au monde) depuis le Loggia centrale de la basilique Saint-Pierre.

Vous trouverez ci-dessous le texte intégral de son message pour Noël 2024 :

MESSAGE DE NOËL
DU PAPE FRANÇOIS

NOËL 2024

Loggia centrale de la basilique Saint-Pierre
Lundi 25 décembre 2024

Chers frères et sœurs, joyeux Noël !  

Cette nuit le mystère, qui ne cesse de nous étonner et de nous émouvoir, s’est renouvelé: la  Vierge Marie a donné naissance à Jésus le Fils de Dieu, elle l’a enveloppé de langes et l’a déposé  dans une mangeoire. C’est ainsi que les bergers de Bethléem l’ont trouvé, pleins de joie, tandis que  les anges chantaient : “Gloire à Dieu et paix aux hommes” (cf. Lc 2, 6-14).  

Oui, cet événement, qui s’est produit il y a plus de deux mille ans, se renouvelle par l’œuvre  du Saint-Esprit, le même Esprit d’Amour et de Vie qui a fécondé le sein de Marie et, de sa chair  humaine, a formé Jésus. Ainsi, aujourd’hui, dans l’enfantement de notre temps, la Parole éternelle du  salut s’incarne à nouveau et réellement, elle dit à chaque homme et à chaque femme, elle dit au monde  entier : Je t’aime, je te pardonne, reviens vers moi, la porte de mon cœur est ouverte ! 

Frères et sœurs, la porte du cœur de Dieu est toujours ouverte, revenons à Lui ! Revenons à  ce cœur qui nous aime et nous pardonne ! Laissons-nous pardonner par Lui, laissons-nous réconcilier  avec Lui ! 

C’est le sens de la Porte Sainte du Jubilé, que j’ai ouverte hier soir, ici à Saint-Pierre : elle  représente Jésus, la Porte du salut ouverte à tous. Jésus est la Porte que le Père miséricordieux a  ouverte au milieu du monde, au coeur de l’histoire, pour que nous puissions tous revenir à Lui. Nous  sommes tous comme des brebis égarées et nous avons besoin d’un Berger et d’une Porte pour  retourner à la maison du Père. Jésus est le berger, Jésus est la Porte.  

Frères et sœurs, n’ayez pas peur ! La Porte est ouverte, elle est grande ouverte ! Venez !  Laissons-nous réconcilier avec Dieu, et alors nous nous serons réconciliés avec nous-mêmes et nous  pourrons nous réconcilier les uns avec les autres, y compris avec nos ennemis. Oui, la miséricorde de  Dieu peut tout, elle défait tous les nœuds, elle abat tous les murs de division, elle dissout la haine et  l’esprit de vengeance. Venez ! Jésus est la Porte de la paix. 

Souvent, nous ne nous arrêtons qu’au seuil, nous n’avons pas le courage de le franchir, parce  qu’il nous interpelle. Entrer par la Porte exige le sacrifice de faire un pas, de laisser derrière soi les  litiges et les divisions, pour s’abandonner aux bras ouverts de l’Enfant qui est le Prince de la Paix. En  ce Noël, début de l’Année jubilaire, j’invite chaque personne, chaque peuple et chaque nation à avoir  le courage de franchir la Porte, à devenir des pèlerins de l’espérance, à faire taire les armes et à  surmonter les divisions ! 

Que les armes se taisent dans l’Ukraine martyrisée ! Qu’on ait l’audace d’ouvrir la porte à la  négociation et aux gestes de dialogue et de rencontre, pour parvenir à une paix juste et durable.

BOLLETTINO N. 1033 – 25.12.2024 4 

Que les armes se taisent au Moyen-Orient ! Les yeux fixés sur le berceau de Bethléem, ma  pensée va aux communautés chrétiennes en Israël et en Palestine, en particulier à Gaza, où la situation  humanitaire est désastreuse. Que cesse le feu, que les otages soient libérés et que la population épuisée  par la faim et la guerre soit aidée. Je suis également proche de la communauté chrétienne au Liban,  particulièrement au sud, et de celle de Syrie, en cette période si délicate. Que les portes du dialogue  et de la paix s’ouvrent dans toute la région déchirée par les conflits. Je veux également rappeler ici le  peuple libyen, en l’encourageant à rechercher des solutions qui permettent la réconciliation nationale. 

Puisse la naissance du Sauveur apporter un temps d’espérance aux familles de milliers  d’enfants qui meurent d’une épidémie de rougeole en République Démocratique du Congo, ainsi  qu’aux populations de l’Est du pays et à celles du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Mozambique.  La crise humanitaire qui les frappe est principalement causée par les conflits armés et le fléau du  terrorisme. Elle est aggravée par les effets dévastateurs du changement climatique qui entraînent des  pertes en vies humaines et le déplacement de millions de personnes. Je pense aussi aux populations  des pays de la Corne de l’Afrique pour lesquels j’implore les dons de la paix, de la concorde et de la  fraternité. Que le Fils du Très-Haut soutienne les efforts de la Communauté internationale pour  favoriser l’accès aux aides humanitaires à la population civile du Soudan et entamer de nouvelles  négociations en vue d’un cessez-le-feu.  

Que l’annonce de Noël apporte un réconfort aux habitants du Myanmar qui, à cause des  affrontements armés continuels, souffrent gravement et sont contraints à fuir leurs foyers. Que l’Enfant Jésus inspire les autorités politiques et toutes les personnes de bonne volonté du  continent américain, afin que des solutions efficaces soient trouvées au plus vite, dans la vérité et la  justice, afin de promouvoir l’harmonie sociale, en particulier en Haïti, au Venezuela, en Colombie et  au Nicaragua, et que l’on s’efforce, surtout en cette année jubilaire, de construire le bien commun et  de redécouvrir la dignité de chaque personne, au-delà des clivages politiques. Que le Jubilé soit l’occasion de briser tous les murs de séparation : les murs idéologiques, qui  marquent si souvent la vie politique, et les murs physiques, comme la division qui affecte depuis  maintenant cinquante ans l’île de Chypre et qui a déchiré son tissu humain et social. Je souhaite  qu’une solution commune puisse être trouvée pour mettre fin à la division, dans le plein respect des  droits et de la dignité de toutes les communautés chypriotes. 

Jésus, le Verbe éternel de Dieu fait homme, est la Porte grande ouverte que nous sommes  invités à franchir pour redécouvrir le sens de notre existence et le caractère sacré de toute vie, et pour  redécouvrir les valeurs fondatrices de la famille humaine. Il nous attend sur le seuil. Il attend chacun  de nous, spécialement les plus fragiles. Il attend les enfants, tous les enfants qui souffrent de la guerre  et de la faim ; Il attend les personnes âgées, souvent contraintes à vivre dans des conditions de solitude  et d’abandon ; Il attend ceux qui ont perdu leur maison ou qui fuient leur terre dans le but de trouver  un refuge sûr ; Il attend ceux qui ont perdu ou ne trouvent pas de travail ; Il attend les prisonniers qui,  malgré tout, restent toujours des enfants de Dieu. Il attend ceux qui sont persécutés pour leur foi. 

En ce jour de fête, notre gratitude va à l’endroit de ceux qui font le bien de manière silencieuse  et fidèle : je pense aux parents, aux éducateurs et aux enseignants, qui ont la grande responsabilité de  former les générations futures ; je pense aux agents de santé, aux forces de l’ordre, à ceux qui sont  engagés dans des œuvres de charité, en particulier aux missionnaires répandus de par le monde qui  apportent lumière et réconfort à tant de personnes en difficulté. À tous, nous voulons dire : merci !  

Frères et sœurs, que le Jubilé soit l’occasion de remettre les dettes, en particulier celles qui  pèsent sur les pays les plus pauvres. Chacun est appelé à pardonner les offenses reçues, car le Fils de  Dieu, qui est né dans le froid et l’obscurité de la nuit, remet toutes nos dettes. Il est venu pour nous  guérir et nous pardonner. Pèlerins de l’espérance, allons à sa rencontre ! Ouvrons-Lui les portes de  nos cœurs, comme Il nous a ouvert la porte de son Cœur. 

Je vous souhaite à tous un joyeux et saint Noël. 

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Audience générale du pape François – mercredi 18 décembre 2024

Détail du vitrail « Jesse Tree » à St. Mary’s, Shrewsbury, Royaume-Uni. Le vitrail représente la généalogie de Jésus sous la forme d’une vigne qui pousse à partir de Jessé, le père de David, qui est couché comme les racines de l’arbre. Wikimedia Commons.

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape François a entamé une nouvelle série de catéchèses sur le thème « Jésus-Christ notre espérance », à la lumière de l’année jubilaire à venir. Dans cette première catéchèse, il a réfléchi à la généalogie du Christ dans l’Évangile de Matthieu, rappelant que « c’est le peuple élu, et ceux qui héritent de la foi de leurs ancêtres, en transmettant la vie à leurs enfants, leur transmettent aussi la foi en Dieu ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous commençons aujourd’hui le cycle de catéchèse qui se développera tout au long de l’Année  jubilaire. Le thème est « Jésus Christ notre espérance » : c’est Lui, en effet, qui est le but de notre  pèlerinage, et Lui-même est la voie, le chemin à suivre.  

La première partie traitera de l’enfance de Jésus, qui nous est racontée par les évangélistes  Matthieu et Luc (cf. Mt 1-2 ; Lc 1-2). Les Évangiles de l’enfance racontent la conception virginale de  Jésus et sa naissance dans le sein de Marie ; ils rappellent les prophéties messianiques qui se sont  accomplies en lui et parlent de la paternité légale de Joseph, qui a greffé le Fils de Dieu sur le « tronc » de  la dynastie davidique. Jésus nous est présenté nouveau-né, enfant et adolescent, soumis à ses parents et,  en même temps, conscient d’être entièrement dévoué au Père et à son Royaume. La différence entre les  deux évangélistes est que si Luc raconte les événements à travers les yeux de Marie, Matthieu le fait à  travers ceux de Joseph, en insistant sur cette paternité sans précédent. 

Matthieu ouvre son Évangile et tout le canon néotestamentaire par la « généalogie de Jésus-Christ,  fils de David, fils d’Abraham » (Matthieu 1,1). Il s’agit d’une liste de noms déjà présents dans les Écritures  hébraïques, pour montrer la vérité de l’histoire et la vérité de la vie humaine. En effet, « La généalogie du  Seigneur est constituée d’une histoire vraie, où l’on trouve des noms pour le moins problématiques et où  l’on souligne le péché du roi David (cf. Mt 1, 6). Mais tout se termine et s’épanouit en Marie et dans le  Christ (cf. Mt 1, 16). » (Lettre sur le renouveau de l’étude de l’histoire de l’Église, 21 novembre 2024).  Apparaît alors la vérité de la vie humaine qui passe d’une génération à l’autre en délivrant trois choses : un  nom qui englobe une identité et une mission uniques ; l’appartenance à une famille et à un peuple ; et  enfin l’adhésion de foi au Dieu d’Israël. 

La généalogie est un genre littéraire, c’est-à-dire une forme appropriée pour transmettre un  message très important : personne ne se donne la vie, mais il la reçoit des autres comme un don ; dans ce  cas, il s’agit du peuple élu, et ceux qui héritent du dépôt de la foi de leurs pères, en transmettant la vie à  leurs enfants, leur transmettent également la foi en Dieu. 

Mais contrairement aux généalogies de l’Ancien Testament, où seuls les noms masculins  apparaissent, parce qu’en Israël c’est le père qui impose le nom à son fils, dans la liste de Matthieu, parmi  les ancêtres de Jésus, les femmes apparaissent aussi. Nous en trouvons cinq : Tamar, la belle-fille de Juda  qui, restée veuve, se fait passer pour une prostituée pour assurer une descendance à son mari (cf. Gn 38) ;  Racab, la prostituée de Jéricho qui permet aux explorateurs juifs d’entrer dans la terre promise et de la  conquérir (cf. Jos 2) ; Ruth, la Moabite qui, dans le livre homonyme, reste fidèle à sa belle-mère, prend  soin d’elle et deviendra l’arrière-grand-mère du roi David ; Bethsabée, avec qui David commet l’adultère  et qui, après avoir fait tuer son mari, engendre Salomon (cf. 2 Sam 11) ; et enfin Marie de Nazareth,  épouse de Joseph, de la maison de David : d’elle naît le Messie, Jésus.

Les quatre premières femmes sont unies non pas par le fait qu’elles sont pécheresses, comme on le dit  parfois, mais par le fait qu’elles sont étrangères au peuple d’Israël. Ce que Matthieu met en évidence, c’est  que, comme l’a écrit Benoît XVI, « par leur biais… le monde des gens entre dans la généalogie de Jésus – sa mission auprès des juifs et des païens devient visible » (L’enfance de Jésus, Milan-Vatican 2012, 15). 

Tandis que les quatre femmes précédentes sont mentionnées à côté de l’homme qui est né d’elles  ou de celui qui l’a engendré, Marie, en revanche, acquiert une importance particulière : elle marque un  nouveau commencement, elle est elle-même un nouveau commencement, parce que dans son histoire, ce  n’est plus la créature humaine qui est protagoniste de la génération, mais Dieu lui-même. C’est ce qui  ressort clairement du verbe « naquit » : « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut  engendré Jésus, que l’on appelle Christ » (Mt 1,16). Jésus est fils de David, greffé par Joseph dans cette  dynastie et destiné à être le Messie d’Israël, mais il est aussi fils d’Abraham et de femmes étrangères,  destiné donc à être la « Lumière des nations » (cf. Lc 2,32) et le « Sauveur du monde » (Jn 4,42).  

Le Fils de Dieu, consacré au Père avec la mission de révéler son visage (cf. Jn 1,18 ; Jn 14,9),  entre dans le monde comme tous les fils de l’homme, à tel point qu’à Nazareth il sera appelé « fils de  Joseph » (Jn 6,42) ou « fils du charpentier » (Mt 13,55). Vrai Dieu et vrai homme. 

Frères et sœurs, réveillons en nous la mémoire reconnaissante envers nos ancêtres. Et surtout,  rendons grâce à Dieu qui, par notre Mère l’Église, nous a engendrés à la vie éternelle, la vie de Jésus,  notre espérance. 

Texte courtoisie du Bureau de presse du Saint-Siège.

 

 

La visite du pape en Corse met en lumière la diversité de la spiritualité du catholicisme méditerranéen

Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption d’Ajaccio et ses environs. Le bateau de pêche bleu au premier plan évoque l’identité insulaire méditerranéenne de la Corse. Wikimedia Commons.

Le pape François s’apprête à effectuer un dernier voyage apostolique avant la fin de l’année 2024.

Le dimanche 15 décembre, il se rendra à Ajaccio, sur l’île de Corse, de l’autre côté de la mer Tyrrhénienne, en Méditerranée. L’île se trouve au nord de l’île italienne de Sardaigne et est assez proche de l’Italie continentale, mais a longtemps été un territoire français. Comme le Saint-Père se rend techniquement en France, il s’agit de son 47e voyage à l’étranger.

L’objectif principal de sa visite est de s’adresser au congrès La Religiosité Populaire en Méditerranée, une conférence consacrée à la vie spirituelle et liturgique de la région. Il prononcera le discours de clôture du congrès et dirigera un service de prière avec le clergé, les religieux et les séminaristes du diocèse à la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption. Plus tard, il célébrera la messe sur la place d’Austerlitz, une place en plein air où se trouve une statue de l’empereur légendaire et compliqué Napoléon Bonaparte, qui est né à Ajaccio. Le pape rencontrera brièvement le président français Emmanuel Macron avant de retourner à Rome.

La situation et l’histoire de la Corse en tant que point de passage dans la Méditerranée en font un lieu privilégié pour la conférence. Le cardinal François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio, a expliqué à Vatican News que la conférence réunira des évêques de Sicile, de Sardaigne, d’Espagne et de France qui présentent des exposés sur les dévotions populaires et les processions liturgiques publiques. Il a déclaré que la conférence vise à « proposer une formation théologique sur la manière d’évangéliser par les traditions populaires ce qui peut être important aussi pour la vie de l’Église ».

Il est tout à fait approprié que la conférence culmine avec le discours du Pape François. Sa visite en Corse s’inscrit dans le prolongement d’un thème majeur de ce pontificat : un appel urgent à célébrer et à préserver la Méditerranée en tant que lieu de rencontre humaine mondiale. Cette attention portée à la Méditerranée a été introduite pour la première fois lors de son voyage pénitentiel à Lampedusa en 2013, et a été exprimée plus récemment lors de sa visite à Marseille en 2023 pour la conférence des Rencontres Méditerranéennes. Cette fois-ci, le pasteur en chef de l’Église et le Congrès de La Religiosité Populaire se tourneront vers la puissance de la spiritualité et de la dévotion populaire pour favoriser cette rencontre.

Sel + Lumière TV a le plaisir de diffuser l’Angélus du Pape François avec les évêques, les prêtres et les séminaristes à 10h30 HE / 7h30 HP et la célébration de la Sainte Messe sur la place d’Austerlitz à 18h00 HE / 15h00 HP.

Prier avec le pape François Réflexion – Décembre 2024

Mes frères et sœurs : En ce mois de décembre, le pape François nous invite à prier pour les pèlerins de l’espérance : Prions pour que le Jubilé qui s’ouvre nous renforce dans la foi, en nous aidant à reconnaître le Christ ressuscité au milieu de nos vies, et nous transforme en pèlerins de l’espérance chrétienne.

La première proclamation du Jubilé a eu lieu il y a plus de 700 ans. Normalement, un Jubilé a lieu tous les 25 ans ; le pape François a fait une exception la dernière fois et a déclaré un Jubilé en 2016, l’Année de la Miséricorde. Il a déclaré que l’année 2025 serait le Jubilé de l’espérance.

Notre espérance chrétienne va au-delà de la psychologie, en devenant simplement plus optimiste. En déclarant le Jubilé, le pape François nous rappelle que l’espérance chrétienne ne trompe ni ne déçoit, parce qu’elle est fondée sur la certitude que rien ni personne ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu.

Il est normal que les saisons de l’Avent et de Noël nous conduisent au Jubilé : Comme nous le rappelle l’Évangile de Jean, Jésus-Christ est la lumière qui brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. Nous avons besoin de cette lumière dans notre monde qui continue d’être entaché par la violence et le péché ; nous avons besoin de l’amour de Dieu pour dissiper les ténèbres.

Lorsque nous choisissons d’espérer, les résultats souhaités échappent à notre contrôle ; c’est pourquoi la vertu de la patience est nécessaire. Le voyage pour rencontrer Jésus-Christ et pour que nos cœurs soient touchés et transformés par lui est un processus ; soyons patients, car Dieu est patient avec nous. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui.

Regardez ici, les vidéos précédentes de Prier avec le pape François.

Consistoire pour la création de nouveaux cardinaux en 2024

Le pape François préside le Collège des cardinaux dans la prière. Le Saint-Père créera 21 nouveaux cardinaux lors du prochain consistoire, le 7 décembre 2024. Photo par Jonathan OreMen sur Cathopic.

Le 7 décembre, le pape François tiendra un consistoire pour la création de nouveaux cardinaux. Puis, le 8 décembre, en la solennité de l’Immaculée Conception, il présidera une messe d’action de grâce avec les nouveaux cardinaux.

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Consistoire pour la création des nouveaux cardinaux
Samedi le 7 décembre
17h30 HE | 14h30 HP

Messe d’action de grâce avec les nouveaux cardinaux
Dimanche le 8 décembre
17h30 HE | 14h30 HP

Qu’est-ce qu’un consistoire ?

Un consistoire est une réunion officielle de tous les cardinaux ou d’une partie d’entre eux, convoquée par le Pape. Les cardinaux, en tant que groupe, agissent comme conseillers du Saint-Père, qui peut les rassembler pour les consulter sur des questions majeures concernant l’Église. En outre, pour créer de nouveaux cardinaux, il doit publier un décret public en présence des autres cardinaux. Il s’agira du neuvième consistoire du pape François pour la création de nouveaux cardinaux. 

Tous les cardinaux âgés de moins de 80 ans peuvent voter lors d’un conclave, la réunion solennelle des cardinaux pour élire un nouveau pape.

 

Que se passera-t-il pendant l’événement ?

Le samedi 7 décembre, le pape François, les cardinaux élus et l’ensemble du collège des cardinaux se réuniront dans la basilique Saint-Pierre pour la cérémonie. Après les mots de bienvenue, une prière, la lecture d’un passage de l’Évangile et l’homélie du pape François ; le Saint-Père va proclamer les noms des nouveaux cardinaux. C’est à partir de ce moment qu’ils deviennent effectivement cardinaux. Ils feront alors une profession de foi et prêteront serment de fidélité à l’Église et au Pape. Ils s’agenouillent ensuite devant le Pape, l’un après l’autre, pour recevoir de ses mains la barrette (chapeau rouge) et l’anneau cardinalices. Ils se verront également attribuer une église à Rome, ce qui constitue leur « titre » ou leur « diaconie ». Cela représente leur rôle dans l’assistance au Pape, qui est le principal pasteur de la ville de Rome. Après que les cardinaux auront échangé le signe de paix avec le Pape et entre eux, la cérémonie se terminera par le Notre Père. Ils se retrouveront avec le pape lors de la messe du 8 décembre, Solennité de l’Immaculée Conception.

Qui sont les nouveaux cardinaux ?

Le pape François nommera 21 nouveaux cardinaux issus du monde entier. Dans le discours de l’Angélus au cours duquel il a annoncé le consistoire, il a déclaré que la diversité des origines des cardinaux « reflète l’universalité de l’Église, qui continue d’annoncer l’amour miséricordieux de Dieu à tous les peuples ».

Parmi les nouveaux cardinaux figure l’archevêque canadien Francis Leo de Toronto. Né à Montréal, il a été prêtre de paroisse dans l’archidiocèse de Montréal avant d’entrer dans le corps diplomatique du Saint-Siège. Il a enseigné au Grand Séminaire jusqu’à ce qu’il soit nommé secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques du Canada en 2015. Le pape François l’a nommé évêque auxiliaire de Montréal en 2022, puis archevêque de Toronto en 2023.

Le Saint-Père poursuit également le précédent qu’il a établi les années précédentes en choisissant des cardinaux issus de diocèses et de pays qui reçoivent rarement le bonnet rouge. Il s’agit de S. Exc. Mgr Joseph Mathieu, archevêque de Téhéran-Ispahan (Iran), de S. Exc. Mgr Ladislav Nemet, archevêque de Belgrade (Serbie), et de S. Exc. Mgr Mykola Bychok, éparque des Saints Pierre et Paul de Melbourne, l’éparchie des catholiques ukrainiens d’Australie, de Nouvelle-Zélande et d’Océanie.

Les nouveaux cardinaux sont, outre ces quatre personnes, les suivants :

Exc. Mgr Carlos Castillo Mattasoglio, archevêque de Lima (Pérou)

Exc. Mgr Vicente Bokalic Iglic, C.M., de Santiago del Estero, dont le pape François a récemment fait le siège primatial de l’Argentine en raison de son importance historique.

Exc. Mgr Gerardo Cabrera Herrera, O.F.M., archevêque de Guayaquil, Équateur

Exc. Mgr Natalio Chomalí Garib, archevêque de Santiago du Chili (Chili)

Exc. Mgr Tarcisio Isao Kikuchi, archevêque de Tokyo, Japon

Exc. Mgr Pablo Virgilio David, évêque de Kalookan, Philippines

Exc. Mgr Jaime Spengler, O.F.M., archevêque de Porto Alegre, Brésil

Exc. Mgr Ignace Bessi Dogbo, archevêque d’Abidjan, Côte d’Ivoire

Exc. Mgr Jean-Paul Vesco, OP, archevêque d’Alger, Algérie

Exc. Mgr Roberto Repole, archevêque de Turin, Italie

Exc. Mgr Baldassare Reina, cardinal vicaire de Rome

Exc. Mgr Rolandas Makrickas, archiprêtre coadjuteur de la basilique papale Sainte-Marie-Majeure, où se trouve l’icône Salus Populi Romani à laquelle le pape François voue une dévotion particulière et où il souhaite être enterré. Le cardinal élu Makrickas a dirigé la réorganisation de la structure de direction de la basilique.

Exc. Mgr Domenico Battaglia, archevêque de Naples, Italie

Exc. l’archevêque George Koovakad, fonctionnaire de la Secrétairerie d’État, a été chargé d’organiser les voyages apostoliques du pape François au cours des trois dernières années. Il a été ordonné archevêque titulaire en novembre.

Le père Fabio Baggio, C.S., sous-secrétaire du dicastère pour la promotion du développement humain intégral. Il sera ordonné archevêque titulaire en janvier par le préfet de son dicastère, le cardinal Michael Czerny, S.J.

Parmi eux, le pape François nommera deux cardinaux en l’honneur de leurs longs services rendus à l’Église. L’un d’eux a dépassé l’âge d’éligibilité au prochain conclave, et l’autre le fera probablement aussi :

Il s’agit de l’archevêque Angelo Acerbi, nonce apostolique de longue date, qui a fêté ses 99 ans en septembre. Il est l‘un des deux derniers hommes ordonnés à l’épiscopat par le pape Paul VI.

Le père Timothy Radcliffe, O.P., théologien qui a dirigé les retraites d’ouverture des première et deuxième sessions du Synode sur la synodalité. Le cardinal élu Radcliffe aura 80 ans en août prochain.

Après le consistoire de samedi, le Collège des cardinaux comptera 256 membres. Il y aura 141 cardinaux ayant le droit de vote au prochain conclave. Toutefois, 15 d’entre eux auront 80 ans en 2025, dont le père Radcliffe.

Félicitations aux nouveaux cardinaux de l’Église catholique !

Audience générale du pape François – mercredi 4 décembre 2024

Jean Chrysostome d’Antioche, qui reste l’un des prédicateurs les plus célèbres de l’histoire chrétienne. Son homélie de Pâques est particulièrement remarquable. Mosaïque provenant de Sainte-Sophie. Image de Wikimedia Commons.

Dans sa catéchèse hebdomadaire, le pape François a réfléchi à la puissance de l’Esprit Saint dans l’évangélisation et la prédication. Il a déclaré que « prêcher avec l’onction de l’Esprit Saint signifie transmettre, en même temps que les idées et la doctrine, la vie et la conviction de notre foi ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Après avoir réfléchi sur l’action sanctifiante et charismatique de l’Esprit, nous consacrons cette catéchèse à un autre aspect : l’œuvre évangélisatrice de l’Esprit Saint, c’est-à-dire à son rôle dans la prédication de l’Église.

La Première Lettre de Saint Pierre définit les apôtres comme “ceux qui ont annoncé l’Évangile par l’Esprit Saint” (cf. 1,12). Dans cette expression, nous trouvons les deux éléments constitutifs de la prédication chrétienne : son contenu, qui est l’Évangile, et son vecteur, qui est l’Esprit Saint. Parlons de l’un et de l’autre.

Dans le Nouveau Testament, le mot “Évangile” a deux significations principales. Il peut se référer à l’un des quatre Évangiles canoniques : Matthieu, Marc, Luc et Jean, et dans ce sens, l’Évangile signifie la bonne nouvelle proclamée par Jésus durant sa vie terrestre. Après Pâques, le mot “Évangile” prend le sens nouveau de bonne nouvelle concernant Jésus, à savoir le mystère pascal de la mort et de la résurrection du Seigneur. C’est ce que l’Apôtre appelle “Évangile” lorsqu’il écrit : « Je n’ai pas honte de l’Évangile, car c’est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Rm 1,16).

La prédication de Jésus, et plus tard celle des Apôtres, contient également tous les devoirs moraux qui découlent de l’Évangile, en commençant par les dix commandements et en terminant par le commandement “nouveau” de l’amour. Mais si nous ne voulons pas retomber dans l’erreur dénoncée par l’apôtre Paul de faire passer la loi avant la grâce et les œuvres avant la foi, nous devons toujours repartir de la proclamation de ce que le Christ a fait pour nous. C’est pourquoi l’Exhortation apostolique Evangelii gaudium, insiste tant sur la première des deux, c’est-à-dire sur le kerygme, ou “proclamation”, dont dépend toute application morale.

En effet, « dans la catéchèse, la première annonce ou “kérygme” a un rôle fondamental, qui doit être au centre de l’activité évangélisatrice et de tout objectif de renouveau ecclésial. […] Quand nous disons que cette annonce est “la première”, cela ne veut pas dire qu’elle se trouve au début et qu’après elle est oubliée ou remplacée par d’autres contenus qui la dépassent. Elle est première au sens qualitatif, parce qu’elle est l’annonce principale, celle que l’on doit toujours écouter de nouveau de différentes façons et que l’on doit toujours annoncer de nouveau durant la catéchèse sous une forme ou une autre, à toutes ses étapes et ses moments. […] On ne doit pas penser que dans la catéchèse le kérygme soit abandonné en faveur d’une formation qui prétendrait être plus “solide”. Il n’y a rien de plus solide, de plus profond, de plus sûr, de plus consistant et de plus sage que cette annonce » (nn. 164-165) c’est-à-dire du kérygme.

Jusqu’à présent, nous avons vu le contenu de la prédication chrétienne. Cependant, nous devons également garder à l’esprit le vecteur de l’annonce. L’Évangile doit être prêché « par l’Esprit Saint » (1 P 1,12). L’Église doit faire exactement ce que Jésus a dit au début de son ministère public : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres » (Lc 4,18). Prêcher avec l’onction de l’Esprit Saint signifie transmettre, en même temps que les idées et la doctrine, la vie et la conviction de notre foi. Cela signifie s’appuyer non pas sur « les discours persuasifs de sagesse, mais sur la manifestation de l’Esprit et de sa puissance » (1 Co 2,4), comme l’écrivait Saint Paul.

Facile à dire – pourrait-on objecter – mais comment le mettre en pratique si cela ne dépend pas de nous, mais de la venue de l’Esprit Saint ? En fait, il y a une chose qui dépend de nous, en fait deux, et je vais les mentionner brièvement. La première est la prière. L’Esprit Saint vient sur ceux qui prient, parce que le Père céleste – c’est écrit – « donne l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent » (Lc 11,13), surtout quand on le lui demande pour annoncer l’Évangile de son Fils ! Quel malheur de prêcher sans prier ! On devient ce que l’Apôtre appelle « un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante » (cf. 1 Co 13, 1).

Par conséquent, la première chose qui dépend de nous est de prier. Afin que vienne l’Esprit-Saint. La seconde est de ne pas vouloir nous prêcher nous-mêmes, mais Jésus le Seigneur (cf. 2 Co 4,5).

Cela concerne la prédication. Il y a parfois de longs sermons, 20 minutes, 30 minutes… Mais s’il vous plaît, les prédicateurs doivent prêcher une idée, une émotion et une incitation à l’action. Au-delà de huit minutes, la prédication s’estompe, elle n’est pas comprise. Et cela, je le dis aux prédicateurs… [applaudissements] Je vois que vous aimez entendre cela ! Nous voyons parfois des hommes qui, lorsque le sermon commence, sortent fumer une cigarette et reviennent ensuite. S’il vous plaît, le sermon doit être une idée, une émotion et une proposition d’action. Et ne dépassez jamais dix minutes. C’est très important.

La deuxième chose – je vous le disais – c’est de ne pas nous prêcher nous-mêmes, mais de prêcher le Seigneur. Il n’est pas nécessaire d’insister sur ce point, car toute personne engagée dans l’évangélisation sait bien ce que signifie concrètement ne pas se prêcher soi-même. Je me limiterai à une application particulière de cette exigence. Ne pas vouloir se prêcher soi-même implique aussi de ne pas toujours privilégier les initiatives pastorales promues par nous et liées à notre propre nom, mais de collaborer volontiers, si on nous le demande, à des initiatives communautaires, ou qui nous sont confiées ainsi par obéissance.

Que l’Esprit Saint nous aide, nous accompagne et enseigne à l’Église à prêcher ainsi l’Évangile aux hommes et aux femmes de ce temps ! Je vous remercie.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

 

Audience générale du pape François – mercredi 27 novembre 2024

Photo Pexels

Dans sa catéchèse hebdomadaire, le pape François s’est penché sur les fruits de l’Esprit. En commençant par la joie, il a déclaré que « non seulement elle n’est pas soumise à l’usure inévitable du temps, mais elle se multiplie lorsqu’elle est partagée avec d’autres ! La vraie joie se partage avec les autres, elle se répand même ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Après avoir parlé de la grâce sanctifiante et des charismes, je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur une troisième réalité. La première est la grâce sanctifiante ; la seconde, les charismes et quelle est la troisième ? Une réalité liée à l’action de l’Esprit Saint : les “fruits de l’Esprit”. Une chose étrange. Quel est le fruit de l’Esprit ? Saint Paul en propose une liste dans la lettre aux Galates. Il écrit ainsi, prêtez attention : « Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. » (5,22). Neuf ; ce sont les “fruits de l’Esprit”. Mais quel est ce “fruit de l’Esprit” ?

À la différence des charismes, que l’Esprit donne à qui il veut et quand il veut pour le bien de l’Église, les fruits de l’Esprit – je répète : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi – sont le résultat d’une collaboration entre la grâce et notre liberté. Ces fruits expriment toujours la créativité de la personne, en qui « la foi opère par la charité » (Ga 5,6), parfois de manière surprenante et joyeuse. Dans l’Église, tout le monde ne peut pas être apôtre, tout le monde ne peut pas être prophète, tout le monde ne peut pas être évangéliste, pas tous ; mais tout le monde indistinctement peut et doit être charitable, patient, humble, artisan de paix, et ainsi de suite. Mais nous tous, oui, nous devons être charitables, nous devons être patients, nous devons être humbles, nous devons être des artisans de la paix et non de guerres.

Parmi les fruits de l’Esprit énumérés par l’Apôtre, je voudrais en souligner un, en rappelant les premiers mots de l’exhortation apostolique Evangelii gaudium : « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par Lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus la joie naît et renaît toujours. » (n. 1). Mais parfois [il y aura] des moments tristes, mais toujours il y a la paix. Avec Jésus, il y a la joie et la paix.

La joie, fruit de l’Esprit, a en commun avec toutes les autres joies humaines un certain sentiment de plénitude et d’accomplissement, qui fait désirer qu’elle dure toujours. Nous savons par expérience qu’il n’en est rien, car tout ici-bas passe vite : Tout passe vite. Réfléchissons ensemble : la jeunesse, la jeunesse – elle passe vite -, la santé, la force, le bien-être, les amitiés, les amours… Elles durent cent ans, mais ensuite… plus rien. Tout passe vite. D’ailleurs, même si ces choses ne passent pas vite, au bout d’un certain temps elles ne suffisent plus, voire elles ennuient, car, comme le disait saint Augustin à Dieu : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos jusqu’à ce qu’il se repose en toi… » [1]. Il y a l’inquiétude du cœur pour chercher la beauté, la paix, l’amour, la joie.

La joie de l’Évangile, la joie évangélique, à la différence de toute autre joie, peut se renouveler chaque jour et devenir contagieuse. « C’est seulement grâce à cette rencontre – ou nouvelle rencontre – avec l’amour de Dieu, qui se convertit en heureuse amitié, que nous sommes délivrés de notre conscience isolée et de l’auto-référence. […] Là se trouve la source de l’action évangélisatrice. Parce que, si quelqu’un a accueilli cet amour qui lui redonne le sens de la vie, comment peut-il retenir le désir de le communiquer aux autres ? » (Evangelii gaudium, 8). Telle est la double caractéristique de la joie, fruit de l’Esprit : non seulement elle n’est pas soumise à l’inévitable usure du temps, mais elle se démultiplie dans le partage avec les autres ! La vraie joie se partage avec les autres ; elle est également contagieuse.

Il y a cinq siècles, vivait à Rome un saint – ici à Rome – appelé Philippe Néri. Il est entré dans l’histoire comme le saint de la joie. Ecoutez bien ceci : le saint de la joie. Aux enfants pauvres et abandonnés de son Oratoire, il disait : “Mes enfants, soyez joyeux ; je ne veux pas de scrupules ni de mélancolie ; il me suffit que vous ne péchiez pas”. Et encore : “ Soyez bons, si vous le pouvez !”. Ce que l’on connaît moins, en revanche, c’est la source de sa joie. Saint Philippe Neri avait un tel amour pour Dieu qu’il semblait parfois que son cœur allait éclater dans sa poitrine. Sa joie était, au sens le plus large, un fruit de l’Esprit. Le saint participa au Jubilé de 1575, qu’il enrichit de la pratique, maintenue par la suite, de la visite des Sept Églises. Il fut, en son temps, un véritable évangélisateur grâce à la joie. Et il avait cela, précisément comme Jésus qui pardonnait toujours, qui pardonnait tout. Peut-être certains d’entre nous pensent-ils : “Mais j’ai commis tel péché, et il ne me sera pas pardonné… ” Écoutez bien ceci : Dieu pardonne tout, Dieu pardonne toujours. Et c’est cela la joie : être pardonné par Dieu. Et aux prêtres et aux confesseurs, je dis toujours : “Pardonnez tout, ne demandez pas trop ; mais pardonnez tout, tout, et toujours”.

Le mot “Évangile” signifie bonne nouvelle. C’est pourquoi on ne peut pas communiquer avec des mines tirées et un visage sombre, mais avec la joie de celui qui a trouvé le trésor caché et la perle précieuse. Nous nous souvenons de l’exhortation que Saint Paul a adressée aux fidèles de l’Église de Philippes, et maintenant à nous tous – et que nous avons entendu dès le début – : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes » (Ph 4, 4-5).

Chers frères et sœurs, soyez dans la joie avec la joie de Jésus dans notre cœur. Je vous remercie.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

 

Bienvenue au Père Chahinian !

L’équipe de Sel + Lumière Média se réjouit d’accueillir le père Haig Chahinian en tant que nouveau Président, directeur général en décembre ! Nous sommes profondément ravis de sa vision joyeuse, pleine d’espérance et engageante pour notre organisation.

La nomination du père Chahinian arrive juste à temps pour le début de l’Avent – un temps pour regarder vers l’avant et marcher dans l’espérance et l’amour du Christ qui nous ont été donnés lors de sa naissance et de son règne éternel. L’Avent nous rappelle également notre « responsabilité de lire les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile » (Gaudium et Spes n° 4). Il renouvelle notre appel à la mission : nous diffusons l’espérance éternelle du Christ, qui unit son Église dans la foi et l’amour. Nous adaptons les moyens de notre proclamation, dans un monde en mutation rapide et une étendue médiatique de plus en plus connectée, mais plus divisée.

La nomination du père Chahinian en ce moment signifie un appel renouvelé à cette mission. Son leadership énergique et son expérience variée s’alignent profondément avec nos valeurs et notre histoire, et font avancer le développement de Sel + Lumière Média dans cette nouvelle phase de notre cheminement. 

Dieu notre Père,
sur une montagne en Galilée,
Ton Fils Jésus nous a appelés à être
le sel de la terre et la lumière du monde.

Donne-nous la force et la sagesse pour devenir
le peuple des Béatitudes de notre temps.
Que nos paroles apportent au monde une saveur d’Évangile
et que nos vies soient de brillants exemples de Jésus,
Lui qui est la vraie Lumière du Monde.

Nous te le demandons par Jésus-Christ notre Seigneur.

Amen.

 

Vous pouvez lire le communiqué de presse officiel ici.

 

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