Homélie du pape François lors de la Messe de canonisation de Saint Stanislas de Jésus Marie Papczyński & Sainte Marie Élisabeth Hesselblad

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La Parole de Dieu que nous avons écoutée nous reconduit à l’événement central de la foi : la victoire de Dieu sur la souffrance et sur la mort. C’est l’Évangile de l’espérance jaillissant du Mystère pascal du Christ ; il irradie à partir de son visage qui révèle Dieu le Père, consolateur des affligés. C’est une Parole qui nous appelle à demeurer intimement unis à la passion de notre Seigneur Jésus, afin que se manifeste en nous la puissance de sa résurrection.

En effet, dans la Passion du Christ, il y a la réponse de Dieu au cri angoissé, et parfois indigné, que l’expérience de la souffrance et de la mort suscite en nous. Il s’agit de ne pas échapper de la Croix, mais de rester là, comme l’a fait la Vierge Mère, qui en souffrant avec Jésus a reçu la grâce d’espérer contre toute espérance (cf. Rm 4, 18).

Cela a aussi été l’expérience de Stanislas de Jésus Marie et de Marie Élisabeth Hesselblad, qui sont aujourd’hui proclamés saints : ils sont restés intimement unis à la passion de Jésus et la puissance de sa résurrection s’est manifestée en eux.

La première lecture et l’évangile de ce dimanche nous présentent justement deux signes prodigieux de résurrection : le premier opéré par le prophète Elie, le Capture d’écran 2016-06-05 à 09.30.17second par Jésus. Dans les deux cas, les morts sont de très jeunes fils de femmes veuves qui sont rendus vivants à leurs mères.

La veuve de Sarepta – une femme non juive, qui cependant avait accueilli dans sa maison le prophète Elie – s’est indignée contre le prophète et contre Dieu parce que, justement pendant qu’Elie était son hôte, son enfant était tombé malade et avait à présent expiré dans ses bras. Alors Elie dit à cette femme : « Donne-moi ton fils ! » (1 R17, 19). Voilà un mot-clé : il exprime l’attitude de Dieu devant notre mort (sous toutes ses formes) ; il ne dit pas : « Garde-le, arrange-toi ! », mais il dit : « Donne-le moi ». Et en effet, le prophète prend l’enfant et le porte dans la chambre à l’étage supérieur, et là, seul, dans la prière, « il lutte avec Dieu », le mettant devant l’absurdité de cette mort. Et le Seigneur écoute la voix d’Elie, parce qu’en réalité c’était Lui, Dieu, qui parlait et agissait à travers le prophète. C’était lui qui, par la bouche d’Elie, avait dit à la femme : « Donne- moi ton fils ». Et maintenant c’était Lui qui le rendait vivant à sa mère.

La tendresse de Dieu se révèle pleinement en Jésus. Nous avons entendu dans l’Évangile (Lc 7, 11-17) comme il a été saisi de compassion (cf. v. 13) pour cette veuve de Naïm, en Galilée, qui accompagnait son fils unique, encore adolescent, pour l’enterrer. Mais Jésus s’approche, touche le cercueil, arrête le cortège funèbre, et il aura certainement caressé le visage baigné de larmes de cette pauvre maman. « Ne pleure pas ! », lui dit-il (Lc 7, 13). Comme s’il lui demandait : « Donne-moi ton fils ». Jésus demande pour lui notre mort, afin de nous en libérer et de nous redonner la vie. En effet ce jeune s’est réveillé comme d’un sommeil profond et il a recommencé à parler. Et Jésus « le rendit à sa mère » (v. 15). Il n’est pas un magicien ! Il est la tendresse de Dieu incarnée ; en lui opère l’immense compassion du Père.

Que l’apôtre Paul d’ennemi et persécuteur féroce des chrétiens devienne témoin et héraut de l’Évangile (cf. Ga 1, 13-17) est aussi une espèce de résurrection. Ce Capture d’écran 2016-06-05 à 09.38.25changement radical n’a pas été son œuvre personnelle mais un don de la miséricorde de Dieu, qui l’« a mis à part » et l’« a appelé dans sa grâce » et a voulu révéler « en lui » son Fils pour qu’il annonce ce Fils parmi les nations (vv. 15-16). Paul dit qu’il a plu à Dieu le Père de révéler le Fils non seulement à lui mais aussi en lui, c’est-à-dire en imprimant dans sa personne, chair et esprit, la mort et la résurrection du Christ. Ainsi l’apôtre sera non seulement un messager, mais avant tout un témoin.

Et de même, avec les pécheurs, pris un à un, Jésus ne se lasse pas de faire resplendir la victoire de la grâce qui donne vie. Il dit à la Mère Église : « Donne-moi tes enfants », que nous sommes tous. Il prend sur lui nos péchés, les enlève et il nous redonne vivants à l’Église même. Et cela advient d’une manière spéciale durant cette Année Sainte de la Miséricorde.

Aujourd’hui, l’Église nous montre deux de ses enfants qui sont des témoins exemplaires de ce mystère de résurrection. Les deux peuvent chanter dans l’éternité avec les paroles du Psalmiste : « Tu as changé mon deuil en une danse, / sans fin, Seigneur, mon Dieu, je te rendrai grâce » (Ps 30, 12). Et tous ensemble nous nous unissons en disant : « Je t’exalte, Seigneur : tu m’as relevé » (Refrain du Psaume responsorial).

[00937-FR.01] [Texte original: Italien]

Homélie du Pape de la Messe de canonisation du Père Junípero Serra

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Sainte Messe et canonisation du Père Junípero Serra, Homélie du Saint-Père
Basilique du Sanctuaire National de l’Immaculée  Conception de Washington
Mercredi, 23 septembre 2015

Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur. Je le répète : Réjouissez-vous ! Une invitation qui secoue fortement notre vie. Réjouissez-vous, nous dit Paul avec une force presqu’impérative. Une invitation qui fait écho au désir d’une vie pleine, d’une vie ayant un sens, d’une vie joyeuse, que tous nous nourrissons. C’est comme si Paul avait la capacité d’entendre chacun de nos cœurs et prêtait sa voix à ce que nous sentons, à ce que nous vivons. Il y a quelque chose en nous qui nous invite à la joie et à ne pas nous satisfaire de placébos qui simplement veulent nous apaiser.

Mais d’autre part, nous vivons les tensions de la vie quotidienne. Les situations qui semblent remettre en cause cette invitation sont nombreuses. La dynamique même à laquelle souvent nous sommes soumis semble nous conduire à une résignation triste qui peu à peu se transforme
en accoutumance, avec une conséquence fatale : l’anesthésie du cœur.

Voulons-nous, oui ou non, que la résignation soit le moteur de notre vie ?  Voulons-nous, oui ou non, que l’accoutumance s’empare de nos vies ? Pour cela, nous pouvons nous demander : comment faire pour que notre cœur ne s’anesthésie pas ? Comment approfondir la joie de Capture d’écran 2015-09-23 à 19.57.50l’Evangile dans les différentes situations de notre vie ?

Jésus l’a dit aux disciples d’hier et il nous le dit aujourd’hui : allez, annoncez ! La joie de l’Evangile, on l’expérimente, on la connaît et on la vit uniquement en la donnant, en se donnant.

L’esprit du monde nous invite au conformisme, au confort ; face à cet esprit humain, « il faut reprendre conscience que nous avons besoin les uns des autres, que nous avons une responsabilité vis-à-vis des autres et du monde » (Laudato si’, n. 229). La responsabilité d’annoncer le message de Jésus. En effet, la source de notre joie naît de ce désir inépuisable d’offrir la miséricorde, fruit de l’expérience de l’infinie miséricorde du Père et de sa force communicative (cf. Evangelii gaudium, n. 24). Allez annoncer à tous en oignant et oindre en annonçant. C’est à cela que le Seigneur nous invite aujourd’hui, nous disant :

La joie, le chrétien l’expérimente dans la mission : allez vers les peuples de toutes les nations.

La joie, le chrétien la trouve dans une invitation : allez et annoncez.

La joie, le chrétien la renouvelle, l’actualise à travers un appel : allez et oignez. [Read more…]

Deux cadeaux du ciel pour notre Québec !

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Le dimanche 12 octobre dernier, le pape François présidait une Messe d’action de grâce pour la canonisation de deux saints de chez nous : Mgr de Laval et Marie de l’Incarnation. Pour l’occasion, une délégation du diocèse de Québec comprenant des pèlerins du monde entier s’était déplacée pour célébrer cet événement historique pour l’église particulière du Québec. En effet, cette reconnaissance du pouvoir d’intercession de la part de l’Église universelle allait avoir une triple dimension que je propose d’analyser brièvement.

Dans un premier temps, l’accueil de l’église du Québec autour du tombeau de Saint Pierre en compagnie de son successeur le pape François, avait pour but d’intensifier et d’approfondir la communion avec Dieu en demandant l’intercession de ces deux nouveaux saints. Cela se découvre plus amplement lorsque nous considérons le lien organique entre la foi en la communion des saints et la communion avec Dieu. Plus l’union avec Dieu le Père par l’humanité du Christ s’intensifie, plus nous sommes unie avec nos frères et sœurs en humanité et, plus particulièrement, avec la communauté des baptisés. Ainsi, puisque l’Église a reconnue la présence de deux membres de notre église du Québec auprès de Dieu, nous pouvons vivre plus pleinement dans l’espérance d’être écoutée et ainsi s’attendre à ce « que le Québec revienne sur ce chemin de la fécondité ». Durant son homélie, le pape François a fait référence à deux conséquences que cette canonisation peut avoir sur nos vies.  [Read more…]

La sainteté dans la simplicité: béatification de Don Alvaro del Portillo

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Le 27 septembre dernier, avait lieu à Madrid la célébration de béatification de Don Alvaro del Portillo à Madrid. En effet, plus de 300 000 personnes dont 150 évêques s’étaient rassemblés pour prier et manifester leur affection pour le bienheureux. Par ce geste, l’Église venait non seulement réaffirmer la sainteté de la vie terrestre de l’ancien Prélat de l’Opus Dei et reconnaître son pouvoir d’intercession auprès de Dieu mais également rendre son message accessible à l’Église universelle. Quel est donc ce message ?

Le cœur du message de Don Alvaro est, comme pour tous les saints, de présenter la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu en Jésus-Christ non comme un idéal impossible à atteindre mais comme une Grâce à accueillir avec sincérité. En effet, faire de la nouvelle vie apportée par Jésus un idéal inaccessible ou une utopie, revient à douter de son pouvoir salvifique. Au contraire, l’Église a, de tout temps affirmé que le ciel est accessible à tous puisqu’offert à tous. La sainteté n’est donc pas l’affaire « d’une élite spirituelle » réservée à un petit nombre (no 8) mais elle est une chose possible pour tous les hommes et les femmes de bonne volonté. Tel était le message central du bienheureux Don Alvaro del Portillo et de l’Institution dont il a été la tête de 1975 à 1994. Cet « appel universel à la sainteté » (no 40), le Concile Vatican II allait en faire l’une de ses doctrines principales. En ce sens, la béatification de Don Alvaro doit être vue comme un signe de Dieu que 1) le salut est accessible à tous et, ce, peu importe la vocation et 2) sa vie est un exemple universel et, donc, qu’il peut être une inspiration pour tous les hommes et femmes de notre temps. [Read more…]

Échos du Vatican

Le pape François proclame saint le jésuite Pierre Favre, l’un de ses modèles

On s’y attendait et c’est désormais officiel : le jésuite français Pierre Favre, ami de Saint Ignace de Loyola, vient d’être inscrit dans le catalogue des saints. C’est le pape François lui-même qui l’a décidé par une procédure extraordinaire et personnelle. Homme de dialogue, Pierre Favre est l’un des modèles avoués du Souverain Pontife, lui-même issu de la Compagnie de Jésus. Béatifié par Pie IX en 1872, le cofondateur de la Compagnie de Jésus sera désormais honoré par l’Eglise universelle.

220px-Pierre_Favre_(1506-1546)_Moins connu que Saint François-Xavier ou Saint Ignace de Loyola, Pierre Favre fait partie des co-fondateurs de la Compagnie de Jésus. Berger d’origine savoyarde né en 1506, ce prêtre jésuite du XVIe siècle a parcouru l’Europe entière. En 1525, Pierre Favre arrive à Paris pour étudier au collège Ste Barbe, il y rencontre François-Xavier et Ignace de Loyola et suit fidèlement les Exercices spirituels de ce dernier. Après la fondation de la Compagnie de Jésus en 1537 et sa reconnaissance par le pape Paul III trois ans plus tard, Pierre Favre est ensuite envoyé par le Vatican en Allemagne, à Ratisbonne puis à Cologne, au moment de la Réforme protestante luthérienne. Sa route missionnaire prend aussi la direction du Portugal ou en Espagne, avant de participer au Concile de Trente, dont il ne verra pas la fin : il meurt à l’âge de 40 ans en 1546. Plus de trois siècles plus tard, il est reconnu Bienheureux par Pie IX en 1872.

Un modèle avoué du pape François
Dans son entretien à la revue jésuite Etudes en septembre 2013, le Pape décrivait ainsi Pierre Favre : « le dialogue avec tous, même avec les plus lointains et les adversaires de la Compagnie ; la piété simple, une certaine ingénuité peut-être, la disponibilité immédiate, son discernement intérieur attentif, le fait d’être un homme de grandes et fortes décisions, capable en même temps d’être si doux ».

Que retenir de la biographie de Pierre Favre ?
Au début, Pierre Favre a été considéré comme le premier compagnon de Saint-Ignace, avant même Saint François-Xavier. Dans cette petite « trinité des Compagnons de Jésus », Pierre Favre est vraiment le second de Saint-Ignace. Ensuite, Pierre Favre est envoyé en mission : d’abord au nord de l’Italie, puis en Allemagne, autour de Cologne, qui est déjà très marquée par le protestantisme et par le luthéranisme. [Read more…]

Homélie du pape François lors de la messe de canonisations dimanche 12 mai

Lors de la messe de canonisation durant laquelle le pape François a canonisé deux religieuses latino-américaines de la première moitié du 20e siècle  :

D’abord la première sainte de Colombie Sr Laura Montoya Upegui morte en 1949, qui a fondé la Congrégation des Missionnaires de Marie Immaculée et de Sainte Catherine de Sienne. Appelée Madre Laura elle a œuvré auprès des autochtones en respectant leur culture.

Sr María Guadeloupe García Zavala, morte en 1963, est la deuxième sainte mexicaine et cofondatrice des servantes de sainte Marguerite Marie et des pauvres. Infirmière, elle a été au service des malades et des abandonnés. Durant les persécutions envers l’église catholique dans les années 1920, cette religieuse appelée Madre Lupita a caché de prêtres dans son hôpital leur sauvant la vie.

ainsi qu’Antonio Primaldo martyr avec ses quelque 800 compagnons, tués en 1480 par les Turcs à Otrante, en Italie. Après la chute d’Otrante, ils avaient refusé de se convertir à l’islam.

Voici son homélie dans son intégralité:
« Chers frères et soeurs,

En ce VIIe dimanche du temps de Pâques, nous sommes rassemblés avec pour célébrer une fête de la sainteté. Nous rendons grâce à Dieu qui a fait resplendir sa gloire, la gloire de l’Amour, sur les Martyrs d’Orante, sur Mère Laura Montoya et sur Mère María Guadalupe García Zavala. Je vous salue tous, vous qui êtes venus pour cette fête – d’Italie, de Colombie, du Mexique et d’autres pays – et je vous en remercie! Nous voulons regarder vers les nouveaux saints à la lumière de la Parole de Dieu qui a été proclamée. Une parole qui nous a invités à la fidélité au Christ, même jusqu’au martyre; elle nous a rappelé l’urgence et la beauté d’apporter à tous le Christ et son Evangile; elle nous a parlé du témoignage de la charité, sans lequel même le martyre et la mission perdent leur saveur chrétienne. [Read more…]

Rencontre entre le Pape et Mgr Smith, président de la CECC et Mgr Durocher, vice-président

En remerciement pour la canonisation de Kateri Tekakwitha, Mgr Richard Smith, président de la CECC et Mgr Paul- André Durocher, vice-président de la CECC, lors de leur rencontre avec le Pape aujourd’hui 10 novembre, lui ont remis le dernier documentaire de Télévision Sel et Lumière « In her footsteps. The story of de Kateri Tekakwitha », « Sur ses pas, l’histoire de Kateri Tekakwitha”.    ainsi qu’une reproduction d’un manuscrit du père Claude Chauchetière, jésuite biographe de sainte Kateri, datant du XVIIe siecle.

Premiere page de la biographie de Ste Kateri
L’original se trouve aux Archives des Jésuites à Montreal

 

 

Photos: Courtoisie de L’Osservatore Romano

 

Messe d’action de grâce en l’honneur de sainte Kateri (photos et reportage)

Voici un compte-rendu en images de la célébration qui s’est déroulée dans la Basilique de l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, le dimanche 4 novembre à 14h30, en l’honneur de sainte Kateri.
Notre émission Perspectives du 5 novembre, vous donne un aperçu de la célébration avec des entrevues de participants.

Vous pouvez accéder à l’album photos via le lien suivant:

Album photo de la messe d’action de grâce en l’honneur de sainte Kateri

 

Messe d’action de grâces pour la canonisation de sainte Kateri Tekakwitha en la basilique St Jean de Latran

Ce matin en présence des pèlerins venus à Rome pour la canonisation de Kateri Tekakwitha, Mgr Richard Smith,  archevêque d’Edmonton et président de la CECC, a présidé une messe d’action de grâces, concélébrée avec Mgr Lionel Gendron, évêque de St Jean-Longueuil et de Mgr Louis Dicaire, évêque auxiliaire. Voici l’homélie:

« En ces jours merveilleux, ici à Rome, où nous sommes les témoins bénis, privilégiés, d’un événement extraordinaire qui réjouit profondément la population canadienne, et en particulier nos sœurs et nos frères des Premières Nations. Fille des peuples mohawk et algonquin, Kateri Tekakwitha a été canonisée, élevée à la gloire des autels, par le pape Benoît XVI, et cet honneur rejaillit sur tous les peuples autochtones. Comme mentionnait le bienheureux Jean-Paul II dans son discours aux autochtones d’Amérique, peu de temps après la béatification de Kateri, « elle se dresse devant nous comme le symbole de la meilleure part de l’héritage qui est le vôtre, en tant qu’Indiens d’Amérique du Nord ». Et puisque son nom a été ajouté au canon des saints de l’Église universelle, c’est maintenant devant toute l’Église, devant le monde entier, qu’elle se dresse pour rappeler le caractère universel de l’appel à la sainteté et proposer un modèle de coopération au mystère de la grâce.

Dans notre première lecture, aujourd’hui, l’auteur du livre de la Sagesse pose la question : « Qui peut découvrir les intentions de Dieu? Qui peut comprendre les volontés du Seigneur? » Et il entreprend d’y répondre. Même si le mystère des desseins de Dieu dépasse les limites de la raison humaine, il nous est révélé par l’action de l’Esprit Saint de Dieu. Le Seigneur veut nous faire connaître ses voies, Il tient à ce que nous Le connaissions et Il agit de manière à nous permettre de Le connaître, pour que nous puissions Lui répondre dans l’amour et collaborer à son projet de salut pour nous. Cette révélation de l’admirable vérité de Dieu nous a été faite en son Fils Jésus Christ, qui nous a envoyé l’Esprit Saint promis pour éclairer nos esprits et nos cœurs de sa divine sagesse et nous donner la grâce de pouvoir y répondre dans la foi et dans l’amour.

La beauté de la vie de sainte Kateri illustre la rencontre de l’initiative aimante de Dieu et d’une réponse humaine inspirée par la grâce. On voit déjà les premiers signes de l’action de la grâce divine dans le nom que lui a donné sa famille : Tekakwitha. Ce nom, que lui valut sa cécité, peut recevoir différentes interprétations : « celle qui marche à tâtons », « celle qui avance lentement », « celle qui heurte les objets », mais aussi « celle qui met les choses en ordre » ou « celle qui met tout en place ». Cette palette de sens évoque d’une façon ou d’une autre la vision de ce qu’il y a devant. C’est un fait, bien sûr, que la vision physique de Kateri avait été gravement altérée par la variole. Mais ce qui est tout aussi vrai, par contre, et qui est beaucoup plus important, c’est que sa vision intérieure était nette. Au fond de son cœur, elle avait reçu la grâce de distinguer clairement la vérité du Christ et de son Église. Un peu comme si le Seigneur, dans le nom même de Tekakwitha et dans la vie de celle qui l’a porté, voulait attirer notre attention sur les limites de la vision humaine et nous orienter vers la vision authentique qui vient de la foi. En cette Année de la foi, la vie de Kateri montre bien que le don de la foi nous rend capables d’apercevoir clairement la beauté de Dieu et celle de son projet sur nous, dont la grandeur dépasse infiniment les réalités sensibles de cette terre. [Read more…]

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