Homélie du pape François – 20 octobre 2024

Le pape François présidant la messe et la canonisation le 20 octobre 2024. © Sel + Lumière Média, 2024.

Au cours de la messe et de la canonisation, la Canadienne Marie-Léonie Paradis et treize autres bienheureux ont été canonisés. Dans son homélie, le pape François a évoqué la relation entre Jésus et ses disciples, Jacques et Jean.

Lisez le texte intégral de son homélie ci-dessous.

MESSE ET CANONISATION DES BIENHEUREUX:
MANUEL RUIZ LÓPEZ AVEC SES SEPT COMPAGNONS ET FRANCESCO, MOOTI ET RAFFAELE MASSABKI,GIUSEPPE ALLAMANO, MARIE-LÉONIE PARADIS ET ELENA GUERRA

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS 

Place Saint-Pierre
XXIXe dimanche du Temps ordinaire, 20 octobre 2024

 

Jésus demande à Jacques et Jean : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » (Mc 10, 36). Et tout de suite après, il les exhorte : « Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? » (Mc 10, 38). Jésus pose des questions et nous aide à discerner, parce que les questions nous font découvrir ce qui est en nous, elles éclairent ce que nous portons dans notre cœur et que nous ne savons pas souvent.

Laissons-nous interroger par la Parole du Seigneur. Imaginons qu’il demande à chacun de nous : “Que veux-tu que je fasse pour toi ?” ; et la deuxième question : “Peux-tu boire ma coupe ?”.

Par ces questions, Jésus met en évidence le lien et les attentes des disciples à son égard, avec les ombres et les lumières propres à toute relation. Jacques et Jean sont en effet liés à Jésus mais ont des exigences. Ils expriment le désir d’être proches de lui, mais seulement pour occuper une place d’honneur, pour jouer un rôle important, pour « siéger, l’un à la droite et l’autre à la gauche, dans la gloire » (Mc 10, 37). Ils pensent évidemment à Jésus comme à un Messie, un Messie victorieux, glorieux et attendent qu’Il partage sa gloire avec eux. Ils voient en Jésus le Messie, mais ils l’imaginent selon la logique du pouvoir.

Jésus ne s’arrête pas aux paroles des disciples, mais Il va plus loin, Il écoute et lit dans le cœur de chacun d’eux et même de chacun de nous. Et dans le dialogue, à travers deux questions, Il essaie de faire ressortir le désir qui se cache dans ces demandes.

Il demande d’abord : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? ». Cette question dévoile les pensées de leur cœur, met en lumière les attentes cachées et les rêves de gloire que les disciples cultivent secrètement. C’est comme si Jésus demandait : “Qui veux-tu que je sois pour toi ?” et, ainsi, il démasque ce qu’ils désirent vraiment : un Messie puissant, un Messie victorieux qui leur donnera une place d’honneur. Et parfois dans l’Église vient cette pensée : l’honneur, le pouvoir…

Ensuite, avec la deuxième question, Jésus réfute cette image du Messie et les aide à changer leur regard, à se convertir : « Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? ». Il leur révèle ainsi qu’Il n’est pas le Messie qu’ils croient, mais le Dieu de l’amour, qui s’abaisse pour rejoindre les humbles, qui se fait faible pour relever les faibles, qui œuvre pour la paix et non pour la guerre, qui est venu pour servir et non pour être servi. La coupe que le Seigneur boit est l’offrande de sa vie, c’est sa vie donnée par amour, jusqu’à la mort et la mort sur la croix.

Et alors, à sa droite et à sa gauche, il y aura deux larrons, suspendus comme lui à la croix et non assis sur des sièges de pouvoir ; deux larrons cloués avec le Christ dans la douleur et non assis dans la gloire. Le roi crucifié, le juste condamné devient l’esclave de tous : c’est vraiment le Fils de Dieu ! (cf. Mc 15, 39). Ce n’est pas celui qui domine qui gagne, mais celui qui sert par amour. Nous le répétons : Ce n’est pas celui qui domine qui gagne, mais celui qui sert par amour. La Lettre aux Hébreux nous le rappelait également : « Nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses » (He 4, 15).

À ce stade, Jésus peut aider les disciples à se convertir, à changer de mentalité : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir » (Mc 10, 42). Mais il ne doit pas en être ainsi pour ceux qui suivent un Dieu qui s’est fait serviteur, pour atteindre chacun par son amour. Ceux qui suivent le Christ, s’ils veulent être grands, doivent servir, en apprenant de Lui.

Frères et sœurs, Jésus dévoile les pensées, dévoile les désirs et les projets de notre cœur, démasquant parfois nos attentes de gloire, de domination, de pouvoir, de vanité. Il nous aide à penser, non plus selon les critères du monde, mais selon le style de Dieu qui se fait dernier pour que les derniers soient élevés et deviennent les premiers. Et souvent ces questions de Jésus, avec son enseignement sur le service, sont aussi incompréhensibles, incompréhensibles pour nous qu’elles l’étaient pour les disciples. Mais en Le suivant, en marchant sur ses pas et en acceptant le don de son amour qui transforme notre façon de penser, nous pouvons nous aussi apprendre le style de Dieu : le style de Dieu, le service. N’oublions pas les trois mots qui illustrent le style de service de Dieu : proximité, compassion et tendresse. Dieu se fait proche pour servir ; il se fait compatissant pour servir ; il se fait tendre pour servir. Proximité, compassion et tendresse…

C’est ce que nous devons viser : non pas le pouvoir, mais le service. Le service est le mode de vie chrétien. Il ne s’agit pas d’une liste de choses à faire, comme si, une fois faites, nous pouvions considérer que notre tour est fini ; celui qui sert avec amour ne dit pas : “maintenant, ce sera le tour de quelqu’un d’autre”. Cela c’est la pensée d’employés, pas celle de témoins. Le service naît de l’amour et l’amour ne connaît pas de limites, il ne fait pas de calculs, il dépense et donne. L’amour ne se contente pas de produire pour obtenir des résultats, il n’est pas une performance occasionnelle, il naît du cœur, un cœur renouvelé par l’amour et dans l’amour.

Lorsque nous apprenons à servir, chaque geste d’attention et de soin, chaque expression de tendresse, chaque œuvre de miséricorde devient un reflet de l’amour de Dieu. Et ainsi nous tous – et chacun de nous – nous poursuivons l’œuvre de Jésus dans le monde.

Dans cette lumière, nous pouvons nous souvenir des disciples de l’Évangile qui sont aujourd’hui canonisés. Tout au long de l’histoire troublée de l’humanité, ils ont été des serviteurs fidèles, des hommes et des femmes qui ont servi, dans le martyre et dans la joie, comme Frère Manuel Ruiz Lopez et ses compagnons. Ce sont des prêtres et des personnes consacrées ardents, et ardents de passion missionnaire, comme le Père Giuseppe Allamano, Sœur Paradis Marie Léonie et Sœur Elena Guerra. Ces nouveaux saints ont vécu le style de Jésus : le service. La foi et l’apostolat qu’ils ont exercés n’ont pas alimenté en eux les désirs mondains et les envies de pouvoir mais, au contraire, ils les ont rendus serviteurs de leurs frères et sœurs, créatifs dans le bien, inébranlables dans les difficultés, généreux jusqu’à la fin.

Demandons avec confiance leur intercession, afin que nous puissions nous aussi suivre le Christ, le suivre dans son service et devenir des témoins d’espérance pour le monde.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Tout sur la bienheureuse Giuseppina (Joséphine) Vannini

Jeunesse

Giuseppina (Joséphine) Vannini est née le 7 juillet 1859 à Rome, Giuditta Vannini, deuxième enfant d’Angelo Vannini et d’Annunziata Papi. Son père mourut en 1863 et sa mère en 1866, alors Giuditta, âgée de sept ans, et ses deux frères et sœurs devinrent orphelins très jeunes. Les enfants ont été séparés après la mort de leurs parents et Giuditta s’est rendue à l’orphelinat de Torlonia sous la garde des Sœurs vincentiennes. Sa sœur est allée chez les Sœurs de Saint-Joseph et leur frère est allé chez un oncle maternel. À l’origine intéressée à devenir enseignante de maternelle, Giuditta a finalement choisi la vie religieuse.

Vocation à la vie religieuse

Elle a décidé d’entrer au noviciat des Filles de la Charité à Sienne, une Congrégation de Sœurs Vincentiennes. Malheureusement, elle dut rentrer à Rome pour des raisons de santé en 1887, mais décida de reprendre sa formation religieuse en 1888.

Toujours incertaine de son appartenance, c’est en décembre 1891 que Giuditta rencontra le père Luigi (Louis) Tezza lors d’une retraite spirituelle lorsqu’elle lui demanda conseil dans un confessionnal. Le père Tezza souhaitait former une congrégation religieuse composée exclusivement de femmes et dédiée aux soins des malades.

Après plusieurs semaines de discernement, Giuditta accepta l’offre du père Tezza et, en mars 1892, elle et ses deux compagnons reçurent l’habit scapulaire et religieux des Tertiaires Camilliens. Elle a pris le nom religieux « Giuseppina » et a été nommée Supérieure générale des Filles de Saint-Camille le 8 décembre 1895, la congrégation qu’elle a fondée avec le P. Tezza.

La congrégation a commencé à se développer malgré sa pauvreté, avec l’ouverture de nouvelles communautés à Crémone, Mesagne et Brindisi à la fin du XIXe siècle. Cependant, il était difficile d’obtenir l’approbation ecclésiastique des Filles de Saint-Camille, le pape Léon XIIIe ayant décidé de ne pas permettre la fondation de nouvelles communautés religieuses. Les relations du père Tezza avec les femmes de la communauté ont fait l’objet d’une interprétation malveillante ; mais il a refusé de se défendre contre les allégations. Il a quitté Rome et s’est rendu à Lima, au Pérou, où il est resté jusqu’à la fin de ses jours.

La Mère Giuseppina était maintenant responsable de la communauté des Filles de Saint-Camille, mais elle était dotée de force et avait confiance en l’aide de Dieu. La communauté s’est répandue dans le monde entier, avec des maisons en France, en Argentine et en Belgique. La congrégation a finalement obtenu l’approbation officielle en 1909.

En 1910, la santé de Mère Guiseppina commença à se détériorer lorsqu’elle fut frappée par une maladie cardiaque grave. En février 1911, elle mourut à l’âge de 51 ans. Son corps avait été inhumé dans le cimetière du Verano à Rome. En 1932, ses restes furent exhumés et enterrés dans l’église de la Maison mère des Filles de Saint-Camille. Ses restes ont de nouveau été transférés en 1976 à la chapelle de la nouvelle Maison généralice de Grottaferrata.

Les miracles

Olga Nuñez, du diocèse de Buenos Aires, souffrait d’un mélanome paralysant et les traitements médicaux se sont révélés inefficaces. Les Filles de Saint-Camille ont servi à l’hôpital où, elle était soignée et ont placé une relique de Mère Giuseppina sur son lit d’hôpital ; tout en priant une neuvaine pour demander l’intercession de leur fondatrice. Nuñez a commencé à s’améliorer jusqu’à ce qu’elle soit complètement guérie.

Le deuxième miracle a été produit par un ouvrier du bâtiment à Sinop, au Brésil, nommé Arno Celson Klauck, qui est tombé dans une cage d’ascenseur, sur trois étages, tout en plaçant des poutres en bois. Il a spontanément demandé l’aide de Mère Giuseppina lors de sa chute et il a été retrouvé indemne, à l’exception de quelques bleus.

Patronage – Protection

Parmi les domaines possibles où la bienheureuse Giuseppina pourrait avoir de la popularité, nous citons: les personnes souffrant de problèmes cardiaques, les orphelins, les malades, les parents malades, les enseignants, les jeunes enfants, les hôpitaux et les religieuses.

Tout sur la bienheureuse Dulce Lopes Pontes – le bon ange du Brésil.

Bienheureuse Dulce Lopes Ponte

Bienheureuse Dulce Lopes Pontes. Image reproduite avec l’aimable autorisation de Vatican Media.

traduit par Mireille Haj-Chahine | version anglais

S’il y avait plus d’amour, le monde serait différent; si on aimait plus, il y aurait moins de guerre. Tout se résume à ceci: Fais de ton mieux pour ton frère, et donc il y aura la paix sur la terre.
– Bienheureuse Dulce Lopes Pontes

Jeunesse

Née à Salvador de Bahia, au Brésil, le 26 mai 1914, Maria Rita de Souza Brito Lopes Pontes était une enfant joyeuse et pleine de vie. Son père, Augusto, était un dentiste et professeur renommé et reconnu pour son dévouement envers les pauvres. Sa vie d’humilité et de charité a sans aucun doute eu un impact sur sa fille ; mais apparemment, la visite de sa tante Maddalena, dans un quartier pauvre à l’âge de 13 ans, qui s’est avérée être le tournant crucial de sa vie. Cette rencontre avec la pauvreté a incité la jeune Maria à commencer à s’occuper des pauvres et des malades chez elle, en sollicitant des ressources auprès de sa famille et de ses voisins pour l’aider dans son travail.

Après avoir obtenu son diplôme d’enseignement secondaire, Maria s’est rendue dans la municipalité brésilienne de São Cristóvão, dans l’État voisin de Sergipe, afin de commencer sa nouvelle vie avec les Sœurs missionnaires de l’Immaculée Conception de la Mère de Dieu (SMIC). Lorsqu’elle a prononcé ses vœux, Maria a pris le nom de Dulce en mémoire de sa mère, décédée alors qu’elle n’avait que sept ans.

Engagement envers les pauvres

Fondée en 1959 par la bienheureuse Dulce et dotée de statues conçues par son père Augusto, cette organisation est l’une des plus importantes organisations caritatives de soins de santé du pays. Elle est spécialisée non seulement dans les soins de santé, mais aussi dans l’éducation et la recherche scientifique. Desservant plus de 3,5 millions de personnes chaque année et ouverte à un large éventail de personnes dans le besoin, notamment les personnes âgées, les sans-abri, les enfants et les adolescents considérés comme « à risque », les victimes de toxicomanie, les personnes handicapées et les malformations. Et tout cela a commencé avec seulement 70 patients, un poulailler et une religieuse déterminée.

Reconnue de son vivant pour son grand service envers les pauvres, la bienheureuse Dulce a été présentée pour le prix Nobel de la paix en 1988. Elle a eu l’occasion de rencontrer une fois Mère Teresa et le pape Jean-Paul II deux fois, alors qu’elle était à l’hôpital ; peu de temps avant sa mort d’insuffisance respiratoire le 13 mars 1992.

Les Brésiliens ont pleuré son décès et sa messe de béatification en 2011 a rassemblé 70 000 personnes et a été retransmise, en direct, à la télévision nationale. Elle a été surnommée la « Mère des Pauvres » et le « bon ange de Bahia ».

Les miracles

En 2001, Claudia Cristina dos Santos a donné naissance à son deuxième fils, Gabriel. Après 18 heures d’hémorragies et trois interventions chirurgicales, les médecins ont perdu espoir que sa vie soit sauvée. Un prêtre appelé à célébrer ses derniers sacrements a été inspiré par le lancement d’une chaîne de prières demandant l’intercession de la bienheureuse Dulce et, a également donné à Claudia une relique de cette sainte femme. Au-delà de toutes les attentes médicales et de l’explication scientifique, le saignement s’est arrêté.

En 2010, ce miracle a été approuvé comme étant nécessaire pour la béatification du bon ange de Bahia.

Le 14 mai 2019, le Vatican a annoncé qu’un deuxième miracle avait été approuvé pour la canonisation de la bienheureuse Dulce.

José Maurício Bragança Moreira (qui avait effectivement rencontré la bienheureuse Dulce dans sa jeunesse) était aveugle depuis 14 ans en raison d’un glaucome sévère qui l’avait frappé très jeune. Un jour de 2014, souffrant d’une conjonctivite, il prit une petite statue de la Bienheureuse Dulce et la plaça sur son œil pour demander son intercession, afin de soulager sa douleur. Quand il s’est réveillé quelques heures plus tard, il a été surpris de découvrir qu’il pouvait voir à nouveau.

Patronage – Protection

Parmi les personnes et les endroits, qui peuvent prendre Dulce Lopes Pontes -future sainte à devenir- comme patronne et protectrice, figurent les personnels de santé, les administrateurs d’hôpitaux, les travailleurs sociaux et, bien entendu, Bahia et OSID.

Je ne me lance pas dans la politique, je n’ai pas le temps de connaître les implications du parti. Mon parti est la pauvreté.
– Bienheureuse Dulce Lopes Pontes

 

Homélie du pape François lors de la Messe de canonisation des Bx Francesco Marto et Giacinta Marto

CNS/Paul Haring

Vous trouverez ci-dessous le texte de l’homélie du pape François lors de la Messe de canonisation des bienheureux bergers de Fatima Francesco Marto et Giacinta Marto sur la place du Sanctuaire des apparitions à Fatima:

« Apparut dans le ciel une femme ayant le soleil pour manteau » atteste le voyant de Patmos dans l’Apocalypse (12,1), faisant aussi observer qu’elle est sur le point de donner naissance à un fils. Puis, dans l’Evangile, nous avons entendu Jésus dire au disciple : « Voici ta mère » (Jn 19, 26-27). Nous avons une Mère ! Une “Dame très belle“, comme disaient entre eux les voyants de Fatima sur la route de la maison, en ce jour béni du 13 mai, il y a cent ans. Et, le soir, Jacinthe ne réussit pas à se retenir, et elle révèle le secret à sa maman : « Aujourd’hui j’ai vu la Vierge ». Ils avaient vu la Mère du ciel. Le regard d’un grand nombre s’est dirigé dans la direction que suivaient leurs yeux, mais… ils ne l’ont pas vue. La Vierge Mère n’est pas venue ici pour que nous la voyions : pour cela nous aurons toute l’éternité, si nous allons au ciel, bien entendu.

Mais elle, présageant et nous mettant en garde contre le risque de l’enfer où mène la vie – souvent proposée et imposée – sans Dieu et qui profane Dieu dans ses créatures, elle est venue nous rappeler la lumière de Dieu qui demeure en nous et qui nous couvre, car, comme nous l’avons entendu dans la première lecture, « l’enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu » (Ap 12, 5). Et, selon les paroles de Lucie, les trois privilégiés se trouvaient dans la lumière de Dieu qui rayonnait de la Vierge. Elle les enveloppait dans le manteau de lumière que Dieu lui avait donné. Comme le croient et le sentent de nombreux pèlerins, si non tous, Fatima est surtout ce manteau de lumière qui nous couvre, ici comme partout ailleurs sur la terre quand nous nous réfugions sous la protection de la Vierge Marie pour lui demander, comme l’enseigne le Salve Regina, “montre-nous Jésus”.

Chers pèlerins, nous avons une Mère. Cramponnés à elle comme des enfants, vivons de l’espérance fondée sur Jésus, car, comme nous l’avons entendu dans la seconde lecture, à cause de Jésus- Christ, et de lui seul, ceux qui reçoivent en abondance le don de la grâce qui les rend justes régneront dans la vie (cf. Rm 5,17). Quand Jésus est monté au ciel, il a apporté auprès du Père céleste l’humanité – notre humanité – qu’il avait assumée dans le sein de la Vierge Mère ; et il ne s’en séparera jamais plus. Fixons notre espérance, comme une ancre, dans cette humanité placée dans le ciel à la droite du Père (cf. Ep 2,6). Que cette espérance soit le levier de la vie de chacun de nous ! Une espérance qui nous soutient toujours, jusqu’au dernier souffle.

Forts de cette espérance, nous sommes réunis ici pour remercier des innombrables bienfaits que le Ciel a accordés au cours de ces cent années, passées sous ce manteau de lumière que la Vierge, à partir de ce Portugal porteur d’espérance, a étendue aux quatre coins de la terre. Nous avons comme exemples devant nos yeux saint François Marto et sainte Jacinthe, que la Vierge Marie a introduits dans la mer immense de la lumière de Dieu et y a conduits pour l’adorer. De là leur venait la force de surmonter les contrariétés et les souffrances. La présence divine devint constante dans leur vie, comme cela se manifeste clairement par la prière insistante pour les pécheurs et par le désir permanent de rester près de “Jésus caché” dans le Tabernacle.

Dans ses Mémoires (III, n. 6), Sœur Lucie donne la parole à Jacinthe qui venait d’avoir une vision : « Ne vois-tu pas beaucoup de routes, beaucoup sentiers et de champs pleins de gens qui souffrent de faim et qui n’ont rien à manger ? Et le Saint-Père dans une église, devant le Cœur Immaculé de Marie en prière ? Et beaucoup de monde en prière avec lui ? ». Merci frères et sœurs, de m’accompagner ! Je ne pouvais pas ne pas venir ici pour vénérer la Vierge Mère et lui confier ses fils et ses filles. Sous son manteau ils ne se perdent pas ; de ses bras viendront l’espérance et la paix dont ils ont besoin, et que je demande pour tous mes frères dans le baptême et en humanité, en particulier pour les malades et les personnes avec handicap, pour les détenus et les chômeurs, pour les pauvres et les personnes abandonnées. Chers frères, prions Dieu dans l’espérance que les hommes nous écoutent ; et adressons- nous aux hommes avec la certitude que Dieu nous porte secours.

En effet, il nous a créés comme une espérance pour les autres, une espérance réelle et réalisable selon l’état de vie de chacun. En “demandant” et “exigeant” de chacun de nous l’accomplissement de son devoir d’état (Lettre de Sœur Lucie, 28 février 1943), le ciel déclenchait une vraie mobilisation générale contre cette indifférence qui nous gèle le cœur et aggrave notre myopie. Nous ne voulons pas être une espérance avortée ! La vie ne peut survivre que grâce à la générosité d’une autre vie. « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12,24), a dit et fait le Seigneur qui nous précède toujours. Quand nous passons par quelque croix, il y est déjà passé en premier. Ainsi nous ne montons pas sur la croix pour trouver Jésus ; mais c’est lui qui s’est humilié et qui est descendu jusqu’à la croix pour nous trouver et, en nous, vaincre les ténèbres du mal et nous reconduire à la lumière.

Sous la protection de Marie, nous sommes, dans le monde, des sentinelles du matin qui savent contempler le vrai visage de Jésus Sauveur, celui qui brille à Pâques, et redécouvrir le visage jeune et beau de l’Eglise, qui resplendit quand elle est missionnaire, accueillante, libre, fidèle, pauvre en moyens et riche d’amour.

Canonisation de Mère Teresa de Calcutta: point fort de l’année jubilaire

Tom
La canonisation de Mère Teresa de Calcutta est un événement important non seulement pour l’Église mais aussi pour le monde entier. C’est ce qu’a affirmé le père Thomas Rosica, c.s.b., lors d’une entrevue à l’émission Matins sans frontières à ICI Radio-Canada le vendredi 2 septembre 2016. Même après les célébrations qui ont eu lieu au Vatican le 4 septembre dernier, elle demeure un sujet d’actualité car elle est un modèle pour le monde aujourd’hui de « charité en action ». Dans cette entrevue, le père Rosica revient sur le processus de canonisation de la fondatrice des Missionnaires de la charité et de quelle manière sa vie l’a inspiré.

Écoutez l’entrevue au complet ci-dessous:

Canonisation de Mère Teresa de Calcutta: homélie du pape François

Le dimanche 4 septembre 2016, le pape François a proclamé Mère Teresa de Calcutta une sainte ! Voici le texte complet de son homélie:

« Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? » (Sg 9, 13). Cette interrogation du livre de la Sagesse, que nous avons écoutée dans la première lecture, nous présente notre vie comme un mystère, dont la clef d’interprétation n’est pas en notre possession. Les protagonistes de l’histoire sont toujours deux : Dieu d’une part et les hommes de l’autre. Nous avons la tâche de percevoir l’appel de Dieu et, ensuite, d’accueillir sa volonté. Mais pour l’accueillir sans hésitation, demandons-nous : quelle est la volonté de Dieu ?

Dans le même passage du livre de la Sagesse, nous trouvons la réponse : « C’est ainsi que les hommes ont appris ce qui te plaît » (v. 18). Pour authentifier l’appel de Dieu, nous devons nous demander et comprendre ce qui lui plaît. Bien souvent, les prophètes annoncent ce qui plaît au Seigneur. Leur message trouve une admirable synthèse dans l’expression : « C’est la miséricorde que je veux et non des sacrifices » (Os 6, 6 ; Mt 9, 13). Toute œuvre de miséricorde plaît à Dieu, parce que dans le frère que nous aidons nous reconnaissons le visage de Dieu que personne ne peut voir (cf. Jn 1, 18). Et chaque fois que nous nous penchons sur les besoins de nos frères, nous donnons à manger et à boire à Jésus ; nous vêtons, nous soutenons et nous visitons le Fils de Dieu (cf. Mt 25, 40). En somme, nous touchons la chair du Christ.

Nous sommes donc appelés à traduire dans le concret ce que nous invoquons dans la prière et professons dans la foi. Il n’y a pas d’alternative à la charité : ceux qui se mettent au service de leurs frères, même sans le savoir, sont ceux qui aiment Dieu (cf. 1Jn 3, 16-18 ; Jc 2, 14-18). La vie chrétienne, cependant, n’est pas une simple aide qui est fournie dans le temps du besoin. S’il en était ainsi, ce serait certes un beau sentiment de solidarité humaine qui suscite un bénéfice immédiat, mais qui serait stérile, parce que sans racines. L’engagement que le Seigneur demande, au contraire, est l’engagement d’une vocation à la charité par laquelle tout disciple du Christ met sa propre vie à son service, pour grandir chaque jour dans l’amour.

Nous avons écouté dans l’Évangile que « de grandes foules faisaient route avec Jésus » (Lc 14, 25). Aujourd’hui, ces « grandes foules » sont représentées par le vaste monde du volontariat, ici réuni à l’occasion du Jubilé de la Miséricorde. Vous êtes cette foule qui suit le Maître et qui rend visible son amour concret pour chaque personne. Je vous répète les paroles de l’apôtre Paul : « Ta charité m’a déjà apporté de joie et de réconfort, car grâce à toi…, les cœurs des fidèles ont trouvé du repos » (Phm 7). Que de cœurs les volontaires réconfortent ! Que de mains ils soutiennent ! Que de larmes ils essuient ! Que d’amour mis dans le service caché, humble et désintéressé ! Ce service louable manifeste la foi – manifeste la foi – et exprime la miséricorde du Père qui se fait proche de ceux qui sont dans le besoin.

Suivre Jésus est un engagement sérieux et en même temps joyeux ; cela demande radicalité et courage pour reconnaître le divin Maître dans le plus pauvre ainsi que dans le marginalisé de la vie et pour se mettre à son service. C’est pourquoi, les volontaires qui, par amour pour Jésus, servent les derniers et les démunis n’attendent aucune reconnaissance ni aucune gratification, mais renoncent à tout cela parce qu’ils ont découvert l’amour authentique. Et chacun de nous peut dire : ‘‘Comme le Seigneur est venu vers moi et s’est penché sur moi en temps de besoin, de la même manière moi aussi je vais vers lui et je me penche sur ceux qui ont perdu la foi ou vivent comme si Dieu n’existait pas, sur les jeunes sans valeurs et sans idéaux, sur les familles en crise, sur les malades et les détenus, sur les réfugiés et les migrants, sur les faibles et sur ceux qui sont sans défense corporellement et spirituellement, sur les mineurs abandonnés à eux-mêmes, ainsi que sur les personnes âgées laissées seules. Partout où il y a une main tendue qui demande une aide pour se remettre debout, doit se percevoir notre présence ainsi que la présence de l’Église qui soutient et donne espérance’’. Et cela, il faut le faire avec la mémoire vivante de la main du Seigneur tendue sur moi quand j’étais à terre.

Mère Teresa, tout au long de son existence, a été une généreuse dispensatrice de la miséricorde divine, en se rendant disponible à travers l’accueil et la défense de la vie humaine, la vie dans le sein maternel comme la vie abandonnée et rejetée. Elle s’est dépensée dans la défense de la vie, en proclamant sans relâche que « celui qui n’est pas encore né est le plus faible, le plus petit, le plus misérable ». Elle s’est penchée sur les personnes abattues qu’on laisse mourir au bord des routes, en reconnaissant la dignité que Dieu leur a donnée ; elle a fait entendre sa voix aux puissants de la terre, afin qu’ils reconnaissent leurs fautes face aux crimes – face aux crimes – de la pauvreté qu’ils ont créée eux-mêmes. La miséricorde a été pour elle le ‘‘sel’’ qui donnait de la saveur à chacune de ses œuvres, et la ‘‘lumière’’ qui éclairait les ténèbres de ceux qui n’avaient même plus de larmes pour pleurer leur pauvreté et leur souffrance.

Sa mission dans les périphéries des villes et dans les périphéries existentielles perdure de nos jours comme un témoignage éloquent de la proximité de Dieu aux pauvres parmi les pauvres. Aujourd’hui, je remets cette figure emblématique de femme et de consacrée au monde du volontariat : qu’elle soit votre modèle de sainteté ! Je crois qu’il nous sera un peu difficile de l’appeler sainte Teresa ; sa sainteté nous est si proche, si tendre et si féconde que spontanément nous continuerons de lui dire : ‘‘Mère Teresa’’. Que cet infatigable artisan de miséricorde nous aide à comprendre toujours mieux que notre unique critère d’action est l’amour gratuit, libre de toute idéologie et de tout lien et offert à tous sans distinction de langue, de culture, de race ou de religion. Mère Teresa aimait dire : « Je ne parle peut-être pas leur langue, mais je peux sourire ». Portons son sourire le dans le cœur et offrons-le à ceux que nous rencontrons sur notre chemin, surtout à ceux qui souffrent. Nous ouvrirons ainsi des horizons de joie et d’espérance à tant de personnes découragées, qui ont besoin aussi bien de compréhension que de tendresse.

Homélie du pape François lors de la Messe de canonisation de Saint Stanislas de Jésus Marie Papczyński & Sainte Marie Élisabeth Hesselblad

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La Parole de Dieu que nous avons écoutée nous reconduit à l’événement central de la foi : la victoire de Dieu sur la souffrance et sur la mort. C’est l’Évangile de l’espérance jaillissant du Mystère pascal du Christ ; il irradie à partir de son visage qui révèle Dieu le Père, consolateur des affligés. C’est une Parole qui nous appelle à demeurer intimement unis à la passion de notre Seigneur Jésus, afin que se manifeste en nous la puissance de sa résurrection.

En effet, dans la Passion du Christ, il y a la réponse de Dieu au cri angoissé, et parfois indigné, que l’expérience de la souffrance et de la mort suscite en nous. Il s’agit de ne pas échapper de la Croix, mais de rester là, comme l’a fait la Vierge Mère, qui en souffrant avec Jésus a reçu la grâce d’espérer contre toute espérance (cf. Rm 4, 18).

Cela a aussi été l’expérience de Stanislas de Jésus Marie et de Marie Élisabeth Hesselblad, qui sont aujourd’hui proclamés saints : ils sont restés intimement unis à la passion de Jésus et la puissance de sa résurrection s’est manifestée en eux.

La première lecture et l’évangile de ce dimanche nous présentent justement deux signes prodigieux de résurrection : le premier opéré par le prophète Elie, le Capture d’écran 2016-06-05 à 09.30.17second par Jésus. Dans les deux cas, les morts sont de très jeunes fils de femmes veuves qui sont rendus vivants à leurs mères.

La veuve de Sarepta – une femme non juive, qui cependant avait accueilli dans sa maison le prophète Elie – s’est indignée contre le prophète et contre Dieu parce que, justement pendant qu’Elie était son hôte, son enfant était tombé malade et avait à présent expiré dans ses bras. Alors Elie dit à cette femme : « Donne-moi ton fils ! » (1 R17, 19). Voilà un mot-clé : il exprime l’attitude de Dieu devant notre mort (sous toutes ses formes) ; il ne dit pas : « Garde-le, arrange-toi ! », mais il dit : « Donne-le moi ». Et en effet, le prophète prend l’enfant et le porte dans la chambre à l’étage supérieur, et là, seul, dans la prière, « il lutte avec Dieu », le mettant devant l’absurdité de cette mort. Et le Seigneur écoute la voix d’Elie, parce qu’en réalité c’était Lui, Dieu, qui parlait et agissait à travers le prophète. C’était lui qui, par la bouche d’Elie, avait dit à la femme : « Donne- moi ton fils ». Et maintenant c’était Lui qui le rendait vivant à sa mère.

La tendresse de Dieu se révèle pleinement en Jésus. Nous avons entendu dans l’Évangile (Lc 7, 11-17) comme il a été saisi de compassion (cf. v. 13) pour cette veuve de Naïm, en Galilée, qui accompagnait son fils unique, encore adolescent, pour l’enterrer. Mais Jésus s’approche, touche le cercueil, arrête le cortège funèbre, et il aura certainement caressé le visage baigné de larmes de cette pauvre maman. « Ne pleure pas ! », lui dit-il (Lc 7, 13). Comme s’il lui demandait : « Donne-moi ton fils ». Jésus demande pour lui notre mort, afin de nous en libérer et de nous redonner la vie. En effet ce jeune s’est réveillé comme d’un sommeil profond et il a recommencé à parler. Et Jésus « le rendit à sa mère » (v. 15). Il n’est pas un magicien ! Il est la tendresse de Dieu incarnée ; en lui opère l’immense compassion du Père.

Que l’apôtre Paul d’ennemi et persécuteur féroce des chrétiens devienne témoin et héraut de l’Évangile (cf. Ga 1, 13-17) est aussi une espèce de résurrection. Ce Capture d’écran 2016-06-05 à 09.38.25changement radical n’a pas été son œuvre personnelle mais un don de la miséricorde de Dieu, qui l’« a mis à part » et l’« a appelé dans sa grâce » et a voulu révéler « en lui » son Fils pour qu’il annonce ce Fils parmi les nations (vv. 15-16). Paul dit qu’il a plu à Dieu le Père de révéler le Fils non seulement à lui mais aussi en lui, c’est-à-dire en imprimant dans sa personne, chair et esprit, la mort et la résurrection du Christ. Ainsi l’apôtre sera non seulement un messager, mais avant tout un témoin.

Et de même, avec les pécheurs, pris un à un, Jésus ne se lasse pas de faire resplendir la victoire de la grâce qui donne vie. Il dit à la Mère Église : « Donne-moi tes enfants », que nous sommes tous. Il prend sur lui nos péchés, les enlève et il nous redonne vivants à l’Église même. Et cela advient d’une manière spéciale durant cette Année Sainte de la Miséricorde.

Aujourd’hui, l’Église nous montre deux de ses enfants qui sont des témoins exemplaires de ce mystère de résurrection. Les deux peuvent chanter dans l’éternité avec les paroles du Psalmiste : « Tu as changé mon deuil en une danse, / sans fin, Seigneur, mon Dieu, je te rendrai grâce » (Ps 30, 12). Et tous ensemble nous nous unissons en disant : « Je t’exalte, Seigneur : tu m’as relevé » (Refrain du Psaume responsorial).

[00937-FR.01] [Texte original: Italien]

Homélie du Pape de la Messe de canonisation du Père Junípero Serra

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Sainte Messe et canonisation du Père Junípero Serra, Homélie du Saint-Père
Basilique du Sanctuaire National de l’Immaculée  Conception de Washington
Mercredi, 23 septembre 2015

Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur. Je le répète : Réjouissez-vous ! Une invitation qui secoue fortement notre vie. Réjouissez-vous, nous dit Paul avec une force presqu’impérative. Une invitation qui fait écho au désir d’une vie pleine, d’une vie ayant un sens, d’une vie joyeuse, que tous nous nourrissons. C’est comme si Paul avait la capacité d’entendre chacun de nos cœurs et prêtait sa voix à ce que nous sentons, à ce que nous vivons. Il y a quelque chose en nous qui nous invite à la joie et à ne pas nous satisfaire de placébos qui simplement veulent nous apaiser.

Mais d’autre part, nous vivons les tensions de la vie quotidienne. Les situations qui semblent remettre en cause cette invitation sont nombreuses. La dynamique même à laquelle souvent nous sommes soumis semble nous conduire à une résignation triste qui peu à peu se transforme
en accoutumance, avec une conséquence fatale : l’anesthésie du cœur.

Voulons-nous, oui ou non, que la résignation soit le moteur de notre vie ?  Voulons-nous, oui ou non, que l’accoutumance s’empare de nos vies ? Pour cela, nous pouvons nous demander : comment faire pour que notre cœur ne s’anesthésie pas ? Comment approfondir la joie de Capture d’écran 2015-09-23 à 19.57.50l’Evangile dans les différentes situations de notre vie ?

Jésus l’a dit aux disciples d’hier et il nous le dit aujourd’hui : allez, annoncez ! La joie de l’Evangile, on l’expérimente, on la connaît et on la vit uniquement en la donnant, en se donnant.

L’esprit du monde nous invite au conformisme, au confort ; face à cet esprit humain, « il faut reprendre conscience que nous avons besoin les uns des autres, que nous avons une responsabilité vis-à-vis des autres et du monde » (Laudato si’, n. 229). La responsabilité d’annoncer le message de Jésus. En effet, la source de notre joie naît de ce désir inépuisable d’offrir la miséricorde, fruit de l’expérience de l’infinie miséricorde du Père et de sa force communicative (cf. Evangelii gaudium, n. 24). Allez annoncer à tous en oignant et oindre en annonçant. C’est à cela que le Seigneur nous invite aujourd’hui, nous disant :

La joie, le chrétien l’expérimente dans la mission : allez vers les peuples de toutes les nations.

La joie, le chrétien la trouve dans une invitation : allez et annoncez.

La joie, le chrétien la renouvelle, l’actualise à travers un appel : allez et oignez. [Read more…]

Deux cadeaux du ciel pour notre Québec !

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Le dimanche 12 octobre dernier, le pape François présidait une Messe d’action de grâce pour la canonisation de deux saints de chez nous : Mgr de Laval et Marie de l’Incarnation. Pour l’occasion, une délégation du diocèse de Québec comprenant des pèlerins du monde entier s’était déplacée pour célébrer cet événement historique pour l’église particulière du Québec. En effet, cette reconnaissance du pouvoir d’intercession de la part de l’Église universelle allait avoir une triple dimension que je propose d’analyser brièvement.

Dans un premier temps, l’accueil de l’église du Québec autour du tombeau de Saint Pierre en compagnie de son successeur le pape François, avait pour but d’intensifier et d’approfondir la communion avec Dieu en demandant l’intercession de ces deux nouveaux saints. Cela se découvre plus amplement lorsque nous considérons le lien organique entre la foi en la communion des saints et la communion avec Dieu. Plus l’union avec Dieu le Père par l’humanité du Christ s’intensifie, plus nous sommes unie avec nos frères et sœurs en humanité et, plus particulièrement, avec la communauté des baptisés. Ainsi, puisque l’Église a reconnue la présence de deux membres de notre église du Québec auprès de Dieu, nous pouvons vivre plus pleinement dans l’espérance d’être écoutée et ainsi s’attendre à ce « que le Québec revienne sur ce chemin de la fécondité ». Durant son homélie, le pape François a fait référence à deux conséquences que cette canonisation peut avoir sur nos vies.  [Read more…]

La sainteté dans la simplicité: béatification de Don Alvaro del Portillo

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Le 27 septembre dernier, avait lieu à Madrid la célébration de béatification de Don Alvaro del Portillo à Madrid. En effet, plus de 300 000 personnes dont 150 évêques s’étaient rassemblés pour prier et manifester leur affection pour le bienheureux. Par ce geste, l’Église venait non seulement réaffirmer la sainteté de la vie terrestre de l’ancien Prélat de l’Opus Dei et reconnaître son pouvoir d’intercession auprès de Dieu mais également rendre son message accessible à l’Église universelle. Quel est donc ce message ?

Le cœur du message de Don Alvaro est, comme pour tous les saints, de présenter la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu en Jésus-Christ non comme un idéal impossible à atteindre mais comme une Grâce à accueillir avec sincérité. En effet, faire de la nouvelle vie apportée par Jésus un idéal inaccessible ou une utopie, revient à douter de son pouvoir salvifique. Au contraire, l’Église a, de tout temps affirmé que le ciel est accessible à tous puisqu’offert à tous. La sainteté n’est donc pas l’affaire « d’une élite spirituelle » réservée à un petit nombre (no 8) mais elle est une chose possible pour tous les hommes et les femmes de bonne volonté. Tel était le message central du bienheureux Don Alvaro del Portillo et de l’Institution dont il a été la tête de 1975 à 1994. Cet « appel universel à la sainteté » (no 40), le Concile Vatican II allait en faire l’une de ses doctrines principales. En ce sens, la béatification de Don Alvaro doit être vue comme un signe de Dieu que 1) le salut est accessible à tous et, ce, peu importe la vocation et 2) sa vie est un exemple universel et, donc, qu’il peut être une inspiration pour tous les hommes et femmes de notre temps. [Read more…]

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