Audience Générale du pape Léon XIV – Mercredi 15 octobre 2025

Vitrail de Jésus ressuscité devant un fond bleu.

Photo de Cathopic.

En ce temps du Jubilé 2025, le Saint-Père nous invite à contempler la Pâque du Christ, source de notre espérance. Il a dit que « Jésus Ressuscité … est la source qui satisfait notre soif, la soif infinie de plénitude que l’Esprit Saint répands dans nos cœurs » .

Lisez le texte intégral de son discours ci-dessous. Vous pourrez suivre l’intégralité de l’émission sur Sel + Lumière TV ce soir à 19h00 HE, 16h00 HP et sur slmedia.org/fr/endirect.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Dans les catéchèses de l’Année jubilaire, nous avons jusqu’à présent retracé la vie de Jésus en suivant les Évangiles, de sa naissance à sa mort et à sa résurrection. Ce faisant, notre pèlerinage dans l’espérance a trouvé son fondement solide, son chemin sûr. Maintenant, dans la dernière partie de notre cheminement, nous laisserons le mystère du Christ, culminant dans la Résurrection, répandre sa lumière de salut au contact de la réalité humaine et historique actuelle, avec ses questions et ses défis.

Notre vie est ponctuée d’innombrables événements, remplis de nuances et d’expériences différentes. Parfois nous nous sentons joyeux, parfois tristes, ou encore comblés, ou stressés, gratifiés, démotivés. Nous vivons occupés, nous nous concentrons pour obtenir des résultats, nous atteignons même des objectifs élevés et prestigieux. À l’inverse, nous restons suspendus, précaires, dans l’attente de succès et de reconnaissances qui tardent à arriver ou qui n’arrivent pas du tout. En somme, nous expérimentons une situation paradoxale : nous voudrions être heureux, mais il est très difficile de l’être continuellement et sans ombres. Nous devons accepter nos limites et, en même temps, avec l’envie irrépressible d’essayer de les dépasser. Nous sentons au fond de nous qu’il nous manque toujours quelque chose.

En vérité, nous n’avons pas été créés pour le manque, mais pour la plénitude, pour jouir de la vie et de la vie en abondance, selon l’expression de Jésus dans l’Évangile de Jean (cf. 10,10).

Ce désir infini de notre cœur peut trouver sa réponse ultime non pas dans les rôles, non pas dans le pouvoir, non pas dans l’avoir, mais dans la certitude qu’il y a quelqu’un qui est le garant de cet élan constitutif de notre nature humaine ; dans l’assurance que cette attente ne sera pas déçue ou anéantie. Cette certitude coïncide avec l’espérance. Il ne s’agit pas de penser de manière optimiste : souvent l’optimisme nous déçoit, voit nos attentes imploser, tandis que l’espérance promet et tient.

Sœurs et frères, Jésus Ressuscité est la garantie de cet abri sûr ! Il est la source qui satisfait notre soif, la soif infinie de plénitude que l’Esprit Saint répands dans nos cœurs. En effet, la résurrection du Christ n’est pas un simple événement dans l’histoire humaine, mais l’événement qui l’a transformée de l’intérieur.

Pensons à une source d’eau. Quelles sont ses caractéristiques ? Elle désaltère et rafraîchit les créatures, elle irrigue la terre, les plantes, elle rend fertile et vivant ce qui autrement resterait aride. Elle rafraîchit le voyageur fatigué en lui offrant la joie d’une oasis de fraîcheur. Une source apparaît comme un don gratuit pour la nature, pour les créatures, pour les êtres humains. Sans eau, on ne peut pas vivre.

Le Ressuscité est la source vive qui ne se tarit pas et ne s’altère pas. Elle reste toujours pure et préparée pour celui qui a soif. Et plus nous goûtons au mystère de Dieu, plus nous sommes attirés par lui, sans jamais être complètement rassasiés. Saint Augustin, dans le dixième livre des Confessions, saisit précisément cette aspiration inépuisable de notre cœur et l’exprime dans le célèbre Hymne à la beauté : « Tu as exhalé ton parfum, j’ai respiré et j’aspire à toi, j’ai goûté, j’ai faim et soif ; tu m’as touché, et j’ai brûlé du désir de ta paix » (X, 27, 38).

Jésus, par sa Résurrection, nous a assuré une source de vie permanente : Il est le Vivant (cf. Ap 1,18), celui qui aime la vie, le vainqueur de toute mort. Il est donc en mesure de nous procurer le repos dans notre parcours terrestre et de nous assurer une tranquillité parfaite dans l’éternité. Seul Jésus, mort et ressuscité, répond aux questions les plus profondes de notre cœur : y a-t-il vraiment une fin pour nous ? Notre existence a-t-elle un sens ? Et comment la souffrance de tant d’innocents pourra-t-elle être rachetée ?

Jésus Ressuscité ne fait pas tomber une réponse « d’en haut », mais il se fait notre compagnon dans ce voyage souvent fatigant, douloureux, mystérieux. Lui seul peut remplir notre gourde vide, quand la soif devient insupportable.

Et il est aussi le point d’arrivée de notre marche. Sans son amour, le voyage de la vie deviendrait une errance sans but, une erreur tragique sans destination. Nous sommes des créatures fragiles. L’erreur fait partie de notre humanité, c’est la blessure du péché qui nous fait tomber, abandonner, désespérer. Ressusciter, en revanche, signifie se relever et se mettre debout. Le Ressuscité nous garantit un abri sûr, il nous ramène à la maison, où nous sommes attendus, aimés, sauvés. Faire le voyage avec Lui à nos côtés signifie expérimenter que nous sommes soutenus malgré tout, désaltérés et rafraîchis dans les épreuves et les labeurs qui, comme de lourdes pierres, menacent de bloquer ou de dévier notre histoire.

Bien-aimés, de la Résurrection du Christ jaillit l’espérance qui nous fait déjà goûter, malgré les difficultés de la vie, un calme profond et joyeux : cette paix que Lui seul nous donnera à la fin, sans fin.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

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Audience Générale du pape Léon XIV – Mercredi 8 octobre 2025

Caravage, « Le repas à Emmaüs ». Wikimedia Commons

En ce temps du Jubilé 2025, le Saint-Père nous invite à contempler la Pâque du Christ, source de notre espérance. À travers les disciples d’Emmaüs, il nous rappelle que le Ressuscité marche à nos côtés, souvent dans le silence, pour raviver en nous la flamme du cœur.

Lisez le texte intégral de son discours ci-dessous. Vous pourrez suivre l’intégralité de l’émission sur Sel + Lumière TV ce soir à 19h00 HE, 16h00 HP et sur slmedia.org/fr/endirect.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, je voudrais vous inviter à réfléchir sur un aspect surprenant de la Résurrection du Christ : son humilité. Si nous réexaminons les récits évangéliques, nous réalisons que le Seigneur ressuscité ne fait rien de spectaculaire pour s’imposer à la foi de ses disciples. Il ne se présente pas avec une armée d’anges, il ne fait pas de gestes d’éclat, il ne prononce pas de discours solennels pour révéler les secrets de l’univers. Au contraire, il s’approche avec discrétion, comme un simple passant, comme un homme affamé qui demande à partager un peu de pain (cf. Lc 24, 15.41).

Marie de Magdala le prend pour un jardinier (cf. Jn 20, 15). Les disciples d’Emmaüs le prennent pour un étranger (cf. Lc 24, 18). Pierre et les autres pêcheurs le prennent pour un simple passant (cf. Jn 21, 4). Nous aurions attendu des effets spéciaux, des signes de puissance, des preuves flagrantes. Mais le Seigneur ne cherche pas cela : il préfère le langage de la proximité, de la normalité, de la table partagée.

Frères et sœurs, il y a là un message précieux : la Résurrection n’est pas un coup de théâtre, c’est une transformation silencieuse qui remplit de sens chaque geste humain. Jésus ressuscité mange une portion de poisson devant ses disciples : ce n’est pas un détail marginal, c’est la confirmation que notre corps, notre histoire, nos relations ne sont pas un emballage à jeter. Ils sont destinés à la plénitude de la vie. Ressusciter ne signifie pas devenir des esprits évanescents, mais entrer dans une communion plus profonde avec Dieu et avec nos frères, dans une humanité transfigurée par l’amour.

Dans la Pâque du Christ, tout peut devenir grâce. Même les choses les plus ordinaires : manger, travailler, attendre, s’occuper de la maison, soutenir un ami. La Résurrection ne soustrait pas la vie au temps et à l’effort, mais elle en change le sens, la « saveur ». Chaque geste accompli dans la gratitude et dans la communion anticipe le Règne de Dieu.

Cependant, un obstacle nous empêche souvent de reconnaître cette présence du Christ au quotidien : l’allégation que la joie devrait être sans blessures. Les disciples d’Emmaüs marchent tristement parce qu’ils espéraient une autre fin, un Messie qui ne connaitrait pas la croix. Bien qu’ils aient appris que le tombeau est vide, ils ne parviennent pas à sourire. Mais Jésus se tient à côté d’eux et les aide patiemment à comprendre que la douleur n’est pas la négation de la promesse, mais le chemin à travers lequel Dieu a manifesté la mesure de son amour (cf. Lc 24, 13-27).

Lorsqu’ils s’assoient enfin à table avec Lui et rompent le pain, les yeux s’ouvrent. Et ils se rendent compte que leur cœur était déjà brûlant, même s’ils ne le savaient pas (cf. Lc 24, 28-32). C’est la plus grande surprise : découvrir que sous la cendre du désenchantement et de la lassitude, il y a toujours une braise vivante, qui attend seulement d’être ravivée.

Frères et sœurs, la résurrection du Christ nous enseigne qu’il n’y a pas d’histoire si marquée par la déception ou le péché qu’elle ne puisse être visitée par l’espérance. Aucune chute n’est définitive, aucune nuit n’est éternelle, aucune blessure n’est destinée à rester ouverte pour toujours. Aussi éloignés, perdus ou indignes que nous puissions nous sentir, aucune distance ne peut éteindre la force indéfectible de l’amour de Dieu.

Nous pensons parfois que le Seigneur ne vient nous visiter que dans les moments de recueillement ou de ferveur spirituelle, quand nous nous sentons à la hauteur, quand notre vie semble ordonnée et lumineuse. Au contraire, le Ressuscité se fait proche précisément dans les endroits les plus obscurs : dans nos échecs, dans les relations détériorées, dans les labeurs quotidiens qui pèsent sur nos épaules, dans les doutes qui nous découragent. Rien de ce que nous sommes, aucun fragment de notre existence ne lui est étranger.

Aujourd’hui, le Seigneur ressuscité vient à côté de chacun de nous, exactement sur nos chemins – ceux du travail et de l’engagement, mais aussi ceux de la souffrance et de la solitude – et, avec une infinie délicatesse, il nous demande de nous laisser réchauffer le cœur. Il ne s’impose pas avec clameur, il n’a pas la prétention d’être reconnu immédiatement. Avec patience, il attend le moment où nos yeux s’ouvriront pour voir son visage amical, capable de transformer la déception en attente confiante, la tristesse en gratitude, la résignation en espérance.

Le Ressuscité veut seulement manifester sa présence, se faire notre compagnon de route et allumer en nous la certitude que sa vie est plus forte que toute mort. Demandons donc la grâce de reconnaître sa présence humble et discrète, de ne pas prétendre à une vie sans épreuves, de découvrir que toute douleur, si elle est habitée par l’amour, peut devenir un lieu de communion.

Ainsi, comme les disciples d’Emmaüs, nous retournions nous aussi dans nos maisons, le cœur brûlant de joie. Une joie simple, qui n’efface pas les blessures mais les illumine. Une joie qui nait de la certitude que le Seigneur est vivant, marche avec nous et nous donne à chaque instant la possibilité de recommencer.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

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Prier avec le pape Réflexion – Octobre 2025

Mes frères et sœurs : En ce mois d’octobre, le Pape nous invite à prier pour la collaboration entre les différentes traditions religieuses, pour que les croyants de différentes traditions religieuses travaillent ensemble afin de défendre et de promouvoir la paix, la justice et la fraternité humaine.

Rappelons-nous les paroles de la troupe des anges lors de la naissance de Jésus, que nous récitons pendant le Gloria de la messe : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime », ou, selon une autre traduction,au peuple de bonnes volonté. 

Des personnes de différentes traditions religieuses font partie de ce « peuple de bonne volonté ». 

Nos derniers papes ont adressé certaines de leurs encycliques aux personnes de bonne volonté, à savoir Pacem in Terris (Paix sur la terre) de saint Jean XXIII et Laudato Si (Loué sois-tu) du pape François. L’Église est profondément investie dans le dialogue et le travail avec ceux qui sont différents de nous, mais qui sont néanmoins bons dans l’âme.  

Souvent, nous n’avons pas le choix de la composition religieuse de l’endroit où nous vivons. Dans de nombreux endroits du monde, les racines historiques des différentes religions sont profondes, et une attitude intolérante à l’égard des différences religieuses peut conduire à l’hostilité et à la violence. 

Nous sommes mis au défi de vivre notre foi chrétienne de manière concrète, tout en travaillant et en vivant avec ceux qui sont différents de nous. Le point commun que nous partageons est un sens commun de l’humanité basé sur une dignité humaine inhérente ; que la bonté, la vérité et la beauté valent la peine d’être poursuivies ; que la paix et la justice valent la peine d’être recherchées.  

Il ne nous est pas demandé d’abandonner notre zèle évangélique, mais plutôt de vivre notre foi d’une manière plus tridimensionnelle. Nous n’avons pas besoin d’une sorte de pureté idéologique pour travailler ensemble, pour que tout le monde soit « dans la même équipe » avant de nous efforcer de promouvoir la justice et la paix. 

Travaillons ensemble et laissons le Seigneur parler à travers notre témoignage vivant. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui. 

Audience Générale du pape Léon XIV – Mercredi 1er octobre 2025

Statue du Christ Rédempteur dans un ciel bleu clair. Rio de Janeiro, Brésil. Photo Pexel.

Lors de son Audience générale hebdomadaire, le Pape Léon XIV a poursuivi son cycle de catéchèse sur « Jésus-Christ notre Espérance » dans le cadre du Jubilé 2025. Il a réfléchi sur l’apparition du Christ ressuscité aux disciples au Cénacle, en disant que « Jésus, après être descendu dans les abîmes de la mort pour libérer ceux qui y étaient emprisonnés, entre dans la chambre fermée de ceux qui sont paralysés par la peur, leur apportant un cadeau que personne n’aurait osé espérer : la paix. »

Lisez le texte intégral de son discours ci-dessous. Vous pourrez suivre l’intégralité de l’émission sur Sel + Lumière TV ce soir à 19h00 HE, 16h00 HP et sur slmedia.org/fr/endirect.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Le centre de notre foi et le cœur de notre espérance sont fermement enracinés dans la résurrection du Christ. En lisant attentivement les Évangiles, nous réalisons que ce mystère est surprenant non seulement parce qu’un homme – le Fils de Dieu – est ressuscité des morts, mais aussi pour la manière choisie pour le faire. En effet, la résurrection de Jésus n’est pas un triomphe pompeux, ce n’est pas une revanche ou une vengeance contre ses ennemis. C’est le merveilleux témoignage de la capacité de l’amour à se relever après une grande défaite pour continuer son irrépressible chemin.

Lorsque nous nous relevons après un traumatisme causé par d’autres, la première réaction est souvent la colère, le désir de faire payer à quelqu’un ce que nous avons subi. Le Ressuscité ne réagit pas ainsi. Sorti des enfers de la mort, Jésus ne se venge pas. Il ne revient pas avec des gestes de puissance, mais manifeste avec douceur la joie d’un amour plus grand que toute blessure et plus fort que toute trahison.

Le Ressuscité n’éprouve aucun besoin de rétablir ou d’affirmer sa supériorité. Il apparaît à ses amis – les disciples – et il le fait avec une extrême discrétion, sans les forcer leur capacité à l’accepter. Son unique désir est d’être à nouveau en communion avec eux en les aidant à surmonter leur sentiment de culpabilité. Nous le voyons très bien au cénacle, où le Seigneur apparaît à ses amis enfermés dans la peur. C’est un moment qui exprime une force extraordinaire : Jésus, après être descendu dans les abîmes de la mort pour libérer ceux qui y étaient emprisonnés, entre dans la chambre fermée de qui est paralysé par la peur, en apportant un don que personne n’aurait osé espérer : la paix.

Sa salutation est simple, presque ordinaire : « La paix soit avec vous ! » (Jn 20,19). Mais elle s’accompagne d’un geste si beau qu’il en est presque inconvenant : Jésus montre aux disciples ses mains et son côté avec les marques de sa passion. Pourquoi dévoiler ces blessures devant qui, en ces heures dramatiques, l’a renié et abandonné ? Pourquoi ne pas cacher ces signes de douleur et éviter de rouvrir la blessure de la honte ?

Pourtant, l’Évangile dit que, voyant le Seigneur, les disciples se réjouirent (cf. Jn 20, 20). La raison en est profonde : Jésus est maintenant pleinement réconcilié avec tout ce qu’il a souffert. Il n’y a pas d’ombre de rancœur. Les blessures ne servent pas à faire des reproches, mais à confirmer un amour plus fort que toute infidélité. Elles sont la preuve qu’au moment même de notre échec, Dieu n’a pas reculé. Il ne nous a pas abandonnés.

Ainsi, le Seigneur se montre nu et désarmé. Il n’exige rien, il ne fait pas de chantage. C’est un amour qui n’humilie pas, c’est la paix de celui qui a souffert par amour et qui peut finalement affirmer que cela en valait la peine.

Nous, en revanche, nous masquons souvent nos blessures par orgueil ou par crainte de paraître faibles. Nous disons « ce n’est pas grave », « c’est du passé », mais nous ne sommes pas vraiment en paix avec les trahisons qui nous ont blessés. Parfois, nous préférons cacher notre lutte pour pardonner pour ne pas paraître vulnérables ou risquer de souffrir à nouveau. Ce n’est pas le cas de Jésus. Il offre ses blessures comme une garantie de pardon. Et il montre que la résurrection n’est pas l’effacement du passé, mais sa transfiguration en une espérance de miséricorde.

Ensuite, le Seigneur répète : « La paix soit avec vous ! » Et il ajoute : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (v. 21). Par ces paroles, il confie aux apôtres une tâche qui n’est pas tant un pouvoir qu’une responsabilité : être dans le monde des instruments de réconciliation. Comme s’il disait : « Qui pourra annoncer le visage miséricordieux du Père, sinon vous, qui avez fait l’expérience de l’échec et du pardon ? »

Jésus souffle sur eux et leur donne l’Esprit Saint (v. 22). C’est le même Esprit qui l’a soutenu dans l’obéissance au Père et dans l’amour jusqu’à la croix. Dès lors, les apôtres ne pourront plus taire ce qu’ils ont vu et entendu : Dieu pardonne, relève, redonne confiance.

Tel est le cœur de la mission de l’Église : non pas administrer un pouvoir sur les autres, mais communiquer la joie de qui a été aimé alors qu’il ne le méritait pas. C’est cette force qui a fait naître et grandir la communauté chrétienne : des hommes et des femmes qui ont découvert la beauté du retour à la vie pour pouvoir la donner aux autres.

Chers frères et sœurs, nous aussi nous sommes envoyés. À nous aussi, le Seigneur montre ses blessures et dit : La paix soit avec vous. N’ayez pas peur de montrer vos blessures guéries par la miséricorde. N’ayez pas peur de vous approcher de ceux qui sont enfermés dans la peur ou la culpabilité. Que le souffle de l’Esprit fasse aussi de nous des témoins de cette paix et de cet amour plus fort que toutes les défaites.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

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Audience Générale du pape Léon XIV – Mercredi 24 septembre2025

Markos Bathas. Icône de la descente aux enfers. Wikimedia Commons.

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape Léon XIV a poursuivi son cycle de catéchèse sur « Jésus-Christ, notre espérance » dans le cadre du Jubilé 2025. Il a médité sur la descente de Jésus aux enfers le samedi saint, affirmant que « la fidélité de son amour nous a recherchés là où nous étions perdus, là où seule la puissance d’une lumière capable de pénétrer le royaume des ténèbres peut atteindre ».

Lisez le texte intégral de son discours ci-dessous. Vous pourrez suivre l’intégralité de l’émission sur Sel + Lumière TV ce soir à 19h00 HE, 16h00 HP et sur slmedia.org/fr/endirect.

Chers frères et sœurs, bonjour!

aujourd’hui encore, nous contemplons le mystère du Samedi Saint. C’est le jour du Mystère pascal où tout semble immobile et silencieux, alors qu’en réalité s’accomplit une action invisible de salut : le Christ descend dans le royaume des enfers pour annoncer la Résurrection à tous ceux qui étaient dans les ténèbres et l’ombre de la mort.

Cet événement, que la liturgie et la tradition nous ont transmis, représente le geste le plus profond et le plus radical de l’amour de Dieu pour l’humanité. En effet, il ne suffit pas de dire ou de croire que Jésus est mort pour nous : il faut reconnaître que la fidélité de son amour a voulu nous chercher là même où nous nous étions perdus, là où peut pénétrer seule la force d’une lumière capable de traverser le domaine des ténèbres.

Les enfers, dans la conception biblique, ne sont pas tant un lieu qu’une condition existentielle : cette condition dans laquelle la vie est affaiblie et où règnent la douleur, la solitude, la culpabilité et la séparation d’avec Dieu et des autres. Le Christ nous rejoint même dans cet abîme, franchissant les portes de ce règne des ténèbres. Il entre, pour ainsi dire, dans la maison même de la mort, pour la vider, pour en libérer les habitants, en les prenant par la main un par un. C’est l’humilité d’un Dieu qui ne s’arrête pas devant notre péché, qui n’est pas effrayé par le rejet extrême de l’être humain.

Dans le court passage de sa première lettre que nous avons entendu, l’apôtre Pierre nous dit que Jésus, rendu vivant dans l’Esprit Saint, alla porter l’annonce du salut « même aux âmes prisonnières » (1 3, 19). C’est l’une des images les plus émouvantes, qui ne se trouve pas dans les Évangiles canoniques, mais dans un texte apocryphe appelé l’Évangile de Nicodème. Selon cette tradition, le Fils de Dieu s’est enfoncé dans les ténèbres les plus épaisses pour atteindre même le dernier de ses frères et sœurs, pour aussi y apporter sa lumière. Dans ce geste, il y a toute la force et la tendresse de l’annonce pascale : la mort n’est jamais le dernier mot.

Très chers amis, cette descente du Christ ne concerne pas seulement le passé, mais touche la vie de chacun de nous. Les enfers ne sont pas seulement la condition de qui est mort, mais aussi de qui vit la mort à cause du mal et du péché. C’est aussi l’enfer quotidien de la solitude, de la honte, de l’abandon, de la pénibilité de la vie. Le Christ entre dans toutes ces réalités obscures pour nous témoigner l’amour du Père. Non pas pour juger, mais pour libérer. Non pas pour culpabiliser, mais pour sauver. Il le fait sans clameur, sur la pointe des pieds, comme celui qui entre dans une chambre d’hôpital pour offrir réconfort et aide.

Les Pères de l’Église, dans des pages d’une extraordinaire beauté, ont décrit ce moment comme une rencontre : celle entre le Christ et Adam. Une rencontre qui symbolise toutes les rencontres possibles entre Dieu et l’homme. Le Seigneur descend là où l’homme s’est caché par peur, l’appelle par son nom, le prend par la main, le relève et le ramène à la lumière. Il le fait de pleine autorité, mais aussi avec une infinie douceur, comme un père avec son fils qui craint de ne plus être aimé.

Dans les icônes orientales de la Résurrection, le Christ est représenté en train de briser les portes des enfers et, tendant les bras, il saisit les poignets d’Adam et Ève. Il ne se sauve pas seulement lui-même, il ne revient pas seul à la vie, mais il entraîne avec lui toute l’humanité. Telle est la véritable gloire du Ressuscité : c’est la puissance de l’amour, c’est la solidarité d’un Dieu qui ne veut pas se sauver sans nous, mais seulement avec nous. Un Dieu qui ne ressuscite qu’en embrassant nos misères et en nous relevant pour une vie nouvelle.

Le Samedi Saint est donc le jour où le ciel visite la terre plus profondément. C’est le moment où chaque recoin de l’histoire humaine est touché par la lumière de Pâques. Et si le Christ a pu descendre jusque-là, rien ne peut être exclu de sa rédemption. Pas même nos nuits, pas même nos fautes les plus anciennes, pas même nos liens brisés. Il n’y a pas de passé si détérioré, il n’y a pas d’histoire si compromise qui ne puisse être touchée par la miséricorde.

Chers frères et sœurs, descendre, pour Dieu, n’est pas une défaite, mais l’accomplissement de son amour. Ce n’est pas un échec, mais le moyen par lequel Il montre qu’aucun lieu n’est trop loin, aucun cœur trop fermé, aucune tombe trop scellée pour son amour. Cela nous console, cela nous soutient. Et si parfois nous avons l’impression de toucher le fond, rappelons-nous : c’est de là que Dieu est capable de commencer une nouvelle création. Une création faite de personnes remises debout, de cœurs pardonnés, de larmes asséchées. Le Samedi Saint est l’étreinte silencieuse par laquelle le Christ présente toute la création au Père, pour la replacer dans son dessein de salut.

ANNONCE

Chers frères et sœurs, le mois d’octobre, désormais proche, est particulièrement dédié au Saint Rosaire dans l’Église. C’est pourquoi je vous invite tous, chaque jour du prochain mois, à prier le Rosaire pour la paix, personnellement, en famille et en communauté.

J’invite également tous ceux qui travaillent au Vatican à vivre cette prière dans la Basilique de Saint-Pierre, chaque jour, à 19 heures. En particulier, le samedi 11 octobre, à 18 heures, nous le ferons ensemble sur la Place Saint-Pierre, lors de la veillée du Jubilé de la Spiritualité Mariale, en commémorant également l’anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

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Audience Générale du pape Léon XIV – Mercredi 17 septembre2025

Sculpture du Christ gisant. Photo Pexels.

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape Léon XIV a poursuivi son cycle de catéchèse sur « Jésus-Christ, notre espérance » dans le cadre du Jubilé 2025. Il a médité sur le repos sabbatique de Jésus dans le tombeau le samedi saint, en disant : « Dans le tombeau, Jésus, la Parole vivante du Père, est silencieux. Mais c’est précisément dans ce silence que la nouvelle vie commence à fermenter. Comme une graine dans la terre, comme l’obscurité avant l’aube. Dieu n’a pas peur du temps qui passe, car il est aussi le Dieu de l’attente ».

Lisez le texte intégral de son discours ci-dessous. Vous pourrez suivre l’intégralité de l’émission sur Sel + Lumière TV ce soir à 19h00 HE, 16h00 HP et sur slmedia.org/fr/endirect.

Chers frères et sœurs,

dans notre cheminement de catéchèse sur Jésus, notre espérance, nous contemplons aujourd’hui le mystère du Samedi Saint. Le Fils de Dieu repose dans le tombeau. Mais cette “absence” n’est pas un vide : c’est une attente, une plénitude retenue, une promesse gardée dans l’obscurité. C’est le jour du grand silence, où le ciel semble muet et la terre immobile, mais c’est précisément là que s’accomplit le mystère le plus profond de la foi chrétienne. C’est un silence lourd de sens, comme le sein d’une mère qui garde son enfant non encore né, mais déjà vivant.

Le corps de Jésus, descendu de la croix, est soigneusement enveloppé, comme on le fait avec ce qui est précieux. L’évangéliste Jean nous dit qu’il a été enterré dans un jardin, dans « un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne » (Jn 19, 41). Rien n’est laissé au hasard. Ce jardin rappelle l’Eden perdu, le lieu où Dieu et l’homme étaient unis. Et ce tombeau jamais utilisé parle de quelque chose qui doit encore arriver : c’est un seuil, pas une fin. Au début de la création, Dieu avait planté un jardin, maintenant la nouvelle création commence aussi dans un jardin : avec un tombeau clos qui, bientôt, s’ouvrira.

Le Samedi Saint est également un jour de repos. Selon la Loi juive, on ne doit pas travailler le septième jour : en effet, après six jours de création, Dieu se reposa (cf. Gn 2, 2). Maintenant, le Fils aussi, après avoir accompli son œuvre de salut, se repose. Non pas parce qu’il est fatigué, mais parce qu’il a terminé son travail. Non pas parce qu’il a abandonné, mais parce qu’il a aimé jusqu’au bout. Il n’y a plus rien à ajouter. Ce repos est le sceau de l’œuvre accomplie, la confirmation que ce qui devait être fait a vraiment été porté à terme. C’est un repos rempli de la présence cachée du Seigneur.

Nous avons du mal à nous arrêter et à nous reposer. Nous vivons comme si la vie n’était jamais suffisante. Nous courons pour produire, pour prouver, pour ne pas perdre de terrain. Mais l’Évangile nous enseigne que savoir s’arrêter est un geste de confiance que nous devons apprendre à accomplir. Le Samedi Saint nous invite à découvrir que la vie ne dépend pas toujours de ce que nous faisons, mais aussi de la façon dont nous savons nous détacher de ce que nous avons pu faire.

Dans le sépulcre, Jésus, la Parole vivante du Père, se tait. Mais c’est précisément dans ce silence que la vie nouvelle commence à germer. Comme une graine dans la terre, comme l’obscurité avant l’aube. Dieu n’a pas peur du temps qui passe, car il est aussi le Seigneur de l’attente. Ainsi, même notre temps “inutile”, celui des pauses, des vides, des moments stériles, peut devenir le sein de la résurrection. Chaque silence accueilli peut être le prélude à une nouvelle Parole. Chaque temps suspendu peut devenir un temps de grâce, si nous l’offrons à Dieu.

Jésus, enseveli dans la terre, est le visage doux d’un Dieu qui n’occupe pas tout l’espace. C’est le Dieu qui laisse faire, qui attend, qui se retire pour nous laisser la liberté. C’est le Dieu qui fait confiance, même quand tout semble fini. Et nous, en ce samedi suspendu, nous apprenons que nous ne devons pas nous précipiter pour ressusciter : il faut d’abord rester, accueillir le silence, nous laisser embrasser par la limite. Parfois, nous cherchons des réponses rapides, des solutions immédiates. Mais Dieu œuvre en profondeur, dans le temps lent de la confiance. Le samedi de l’ensevelissement devient ainsi le sein d’où peut jaillir la force d’une lumière invincible, celle de Pâques.

Chers amis, l’espérance chrétienne ne naît pas dans le bruit, mais dans le silence d’une attente habitée par l’amour. Elle n’est pas fille de l’euphorie, mais de l’abandon confiant. La Vierge Marie nous l’enseigne : elle incarne cette attente, cette confiance, cette espérance. Quand il nous semble que tout est immobile, que la vie est une route interrompue, souvenons-nous du Samedi Saint. Même dans le tombeau, Dieu prépare la plus grande surprise. Et si nous savons accueillir avec gratitude ce qui a été, nous découvrirons que, précisément dans la petitesse et le silence, Dieu aime transfigurer la réalité, rendant toutes choses nouvelles par la fidélité de son amour. La vraie joie naît de l’attente habitée, de la foi patiente, de l’espérance que ce qui a été vécu dans l’amour, certainement, ressuscitera à la vie éternelle.

APPEL

J’exprime ma profonde proximité au peuple palestinien de Gaza, qui continue à vivre dans la peur et à survivre dans des conditions inacceptables, contraint de force une fois de plus à quitter ses propres terres. Devant le Seigneur tout-puissant qui a ordonné : « Tu ne tueras pas » (Ex 20,13) et devant toute l’histoire humaine, chaque personne a toujours une dignité inviolable, qui doit être respectée et sauvegardée. Je renouvelle mon appel au cessez-le-feu, à la libération des otages, à la solution diplomatique négociée et au respect intégral du droit humanitaire international. J’invite tout le monde à s’unir à moi dans ma prière douloureuse afin que se lève bientôt une aube de paix et de justice.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

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Prier avec le pape Réflexion – Septembre 2025

Mes frères et sœurs : En ce mois de septembre, le Saint-Père nous invite à prier pour notre relation avec toute la Création, pour que, inspirés par saint François, nous fassions l’expérience de notre interdépendance avec toutes les créatures, aimées de Dieu et dignes d’amour et de respect.

Il est indéniable que la relation entre l’humanité et la Création est une relation d’interdépendance. Nous dépendons les uns des autres pour notre survie et notre épanouissement.

Comme nous l’avons appris dans le livre de la Genèse, notre relation avec la Création n’est pas une relation de domination, mais d’intendance. C’est le Seigneur qui nous a confié cette responsabilité ; nous ne l’avons pas saisie pour nous-mêmes. C’est Dieu qui donne un sens et détermine les bonnes relations.

Nous sommes mis au défi de redresser nos relations, de changer notre relation avec la Création pour le meilleur en la considérant comme ce qu’elle est : Elle a été créée par notre Dieu créateur, et Dieu les considère comme bonnes. Cela va au-delà d’une conviction intellectuelle ; il s’agit plutôt d’une conversion du cœur.

Nous pouvons nous inspirer de saint François d’Assise. Il s’agit d’un saint qui a littéralement prêché aux animaux, ce qui souligne la compréhension qu’il y a une juste relation à avoir avec la Création. La base de cette relation est le titre de l’encyclique du pape François, Laudato Si : Loué sois-tu, Dieu créateur !

Il s’agit de passer d’une mentalité du type « je fais ce que je veux et personne ne peut me dire le contraire » à une mentalité intentionnelle, de voir la Création comme Dieu la voit : Qu’elle est toute très bonne et digne d’être respectée. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui.

Audience Générale du pape Léon XIV – Mercredi 10 septembre2025

Crédit photo : Pexels

Lors de l’audience générale du 10 septembre 2025, le Pape Léon XIV a poursuivi sa catéchèse du Jubilé 2025 sur l’espérance chrétienne. Il a médité sur la mort de Jésus, soulignant la force et le sens du “grand cri” du Christ sur la croix, non pas comme un signe de désespoir, mais comme une prière ultime de confiance et d’espérance. 

Lisez le texte intégral de son discours ci-dessous. Vous pourrez suivre l’intégralité de l’émission sur Sel + Lumière TV ce soir à 19h00 HE, 16h00 HP et sur slmedia.org/fr/endirect.

Chers frères et sœurs,

Bonjour et merci pour votre présence, un beau témoignage !

Aujourd’hui, nous contemplons le sommet de la vie de Jésus dans ce monde : sa mort sur la croix. Les Évangiles attestent un détail très précieux, qui mérite d’être contemplé avec l’intelligence de la foi. Sur la croix, Jésus ne meurt pas en silence. Il ne s’éteint pas lentement, comme une lumière qui s’éteint, mais il quitte la vie avec un cri : « Jésus, poussant un grand cri, expira » (Mc 15, 37). Ce cri résume tout : la douleur, l’abandon, la foi, l’offrande. Ce n’est pas seulement la voix d’un corps qui cède, mais le signe ultime d’une vie qui se donne.

Le cri de Jésus est précédé d’une question, l’une des plus déchirantes qui puissent être prononcées : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». C’est le premier verset du Psaume 22, mais sur les lèvres de Jésus, il porte une gravité unique. Le Fils, qui a toujours vécu en communion intime avec le Père, fait maintenant l’expérience du silence, de l’absence, de l’abîme. Il ne s’agit pas d’une crise de foi, mais de la dernière étape d’un amour qui se donne jusqu’au bout. Le cri de Jésus n’est pas un cri de désespoir, mais de sincérité, de vérité poussée à l’extrême, de confiance qui résiste même lorsque tout fait silence.

À ce moment-là, le ciel s’assombrit et le voile du temple se déchire (cf. Mc 15, 33.38). C’est comme si la création elle-même participait à cette douleur et révélait en même temps quelque chose de nouveau : Dieu n’habite plus derrière un voile, son visage est désormais pleinement visible dans le Crucifié. C’est là, dans cet homme déchiré, que se manifeste le plus grand amour. C’est là que nous pouvons reconnaître un Dieu qui ne reste pas distant, mais qui traverse jusqu’au bout notre douleur.

Le centurion, un païen, le comprend. Non pas parce qu’il a écouté un discours, mais parce qu’il a vu Jésus mourir de cette manière : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! » (Mc 15, 39). C’est la première profession de foi après la mort de Jésus. C’est le fruit d’un cri qui ne s’est pas perdu dans le vent, mais qui a touché un cœur. Parfois, ce que nous ne pouvons pas dire avec des mots, nous l’exprimons avec la voix. Quand le cœur est plein, il crie. Et ce n’est pas toujours un signe de faiblesse, cela peut être un acte profond d’humanité.

Nous avons l’habitude de considérer le cri comme quelque chose de désordonné, à réprimer. L’Évangile confère à notre cri une valeur immense, en nous rappelant qu’il peut être une invocation, une protestation, un désir, un abandon. Il peut même être la forme extrême de la prière, lorsque nous n’avons plus de mots. Dans ce cri, Jésus a mis tout ce qui lui restait : tout son amour, toute son espérance.

Oui, car il y a aussi cela dans le cri : une espérance qui ne se résigne pas. On crie quand on croit que quelqu’un peut encore entendre. On crie non par désespoir, mais par désir. Jésus n’a pas crié contre le Père, mais vers Lui. Même dans le silence, il était convaincu que le Père était là. Et ainsi, il nous a montré que notre espérance peut crier, même quand tout semble perdu.

Crier devient alors un geste spirituel. Ce n’est pas seulement le premier acte de notre naissance – lorsque nous venons au monde en pleurant – : c’est aussi une façon de rester en vie. On crie quand on souffre, mais aussi quand on aime, quand on appelle, quand on invoque. Crier, c’est dire que nous sommes là, que nous ne voulons pas nous éteindre dans le silence, que nous avons encore quelque chose à offrir.

Dans le voyage de la vie, il y a des moments où tout garder à l’intérieur peut nous consumer lentement. Jésus nous enseigne à ne pas avoir peur du cri, pourvu qu’il soit sincère, humble, orienté vers le Père. Un cri n’est jamais inutile s’il naît de l’amour. Et il n’est jamais ignoré s’il est confié à Dieu. C’est un moyen de ne pas céder au cynisme, de continuer à croire qu’un autre monde est possible.

Chers frères et sœurs, apprenons aussi cela du Seigneur Jésus : apprenons le cri de l’espérance lorsque vient l’heure de l’épreuve extrême. Non pas pour blesser, mais pour nous confier. Non pas pour hurler contre quelqu’un, mais pour ouvrir le cœur. Si notre cri est sincère, il peut être le seuil d’une nouvelle lumière, d’une nouvelle naissance. Comme pour Jésus : quand tout semblait fini, en réalité, le salut était sur le point de commencer. Si elle se manifeste avec la confiance et la liberté des enfants de Dieu, la voix souffrante de notre humanité, unie à la voix du Christ, peut devenir source d’espérance pour nous et pour ceux qui nous entourent.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les fidèles venus, du diocèse de Montréal au Canada accompagnés par leur évêque Mgr Lépine, ainsi que les pèlerins du diocèse d’Angers venus de France.

Quand vient l’heure de l’épreuve, comme les nouveaux saints Pier Giorgio Frassati et Carlo Acutis, apprenons du Christ le cri de l’espérance et le désir d’ouvrir grand nos cœurs à la volonté du Père qui veut notre salut.

Que Dieu vous bénisse !

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

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Homélie du pape Léon XIV – Messe de canonisation des saints Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati

Crédit photo : Vatican Media

Dans le cadre solennel du XXIIIᵉ dimanche du temps ordinaire, le pape Léon XIV a élevé à la gloire des autels deux jeunes témoins exemplaires de la foi chrétienne : Carlo Acutis, adolescent passionné d’informatique, et Pier Giorgio Frassati, étudiant et alpiniste engagé. À travers son homélie, le pape a mis en lumière leur capacité unique à reconnaître et à répondre à l’appel divin, en s’abandonnant à la Sagesse de Dieu et en s’offrant avec audace à l’Évangile.

Lisez le texte intégral de son homélie ci-dessous. Si vous souhaitez en savoir plus sur saint Carlo Acutis, rendez-vous sur slmedia.org/fr/carlo-acutis-fr. Vous pouvez lire notre article consacré à saint Pier Giorgio Frassati ici.

Chers frères et sœurs,

dans la première lecture, nous avons entendu une question : « [Seigneur,] qui aurait connu ta volonté, si tu ne lui avais pas donné la sagesse et si tu ne lui avais pas envoyé ton Esprit Saint d’en haut ? » (Sag 9,17). Nous l’avons entendue après que deux jeunes bienheureux, Pier Giorgio Frassati et Carlo Acutis, ont été proclamés saints, et cela est providentiel. En effet, dans le Livre de la Sagesse, cette question est attribuée précisément à un jeune homme comme eux : le roi Salomon. À la mort de David, son père, il s’était rendu compte qu’il disposait de beaucoup de choses : le pouvoir, la richesse, la santé, la jeunesse, la beauté, le royaume. Mais c’est précisément cette grande abondance de moyens qui avait fait naître en lui une question : « Que dois-je faire pour que rien ne soit perdu ? ». Et il avait compris que la seule façon de trouver une réponse était de demander à Dieu un don encore plus grand : sa Sagesse, afin de connaître ses projets et d’y adhérer fidèlement. Il s’était en effet rendu compte que c’était le seul moyen pour que chaque chose trouve sa place dans le grand dessein du Seigneur. Oui, car le plus grand risque de la vie est de la gaspiller en dehors du projet de Dieu.

Dans l’Évangile, Jésus nous parle lui aussi d’un projet auquel il faut adhérer pleinement. Il dit : « Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple » (Lc 14, 27) ; et encore : « Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple » (v. 33). Il nous appelle, en effet, à nous lancer sans hésitation dans l’aventure qu’il nous propose, avec l’intelligence et la force qui viennent de son Esprit et que nous pouvons accueillir dans la mesure où nous nous dépouillons de nous-mêmes, des choses et des idées auxquelles nous sommes attachés, pour nous mettre à l’écoute de sa parole.

Au cours des siècles, de nombreux jeunes ont dû faire face à ce choix décisif dans leur vie. Pensons à saint François d’Assise : comme Salomon, lui aussi était jeune et riche, assoiffé de gloire et de renommée. C’est pourquoi il était parti à la guerre, dans l’espoir d’être fait ‘‘chevalier’’ et d’être couvert d’honneurs. Mais Jésus lui était apparu en chemin et l’avait amené à réfléchir à ce qu’il était en train de faire. Rentré en lui-même, il avait posé à Dieu une question simple : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » [1]. Et à partir de là, revenant sur ses pas, il avait commencé à écrire une histoire différente : la merveilleuse histoire de sainteté que nous connaissons tous, se dépouillant de tout pour suivre le Seigneur (cf. Lc 14, 33), vivant dans la pauvreté et préférant à l’or, à l’argent et aux tissus précieux de son père l’amour pour ses frères, en particulier les plus faibles et les plus petits.

Et combien d’autres saints et saintes pourrions-nous rappeler ! Parfois, nous les représentons comme de grands personnages, oubliant que tout a commencé pour eux lorsqu’ils ont répondu ‘‘oui’’ à Dieu alors qu’ils étaient encore jeunes, et se sont donnés pleinement à Lui, sans rien garder pour soi. Saint Augustin raconte à ce propos que, dans le  « nœud tortueux et enchevêtré » de sa vie, une voix, au plus profond de lui, lui disait : « Je te veux » [2]. Et ainsi Dieu lui a donné une nouvelle direction, une nouvelle voie, une nouvelle logique, dans laquelle rien de son existence n’a été perdu.

Dans ce contexte, nous regardons aujourd’hui saint Pier Giorgio Frassati et saint Carlo Acutis : un jeune homme du début du XXe siècle et un adolescent de notre époque, tous deux amoureux de Jésus et prêts à tout donner pour Lui.

Photo gracieusement fournie par le Diacre Robin Cheung

Pier Giorgio a rencontré le Seigneur à travers l’école et les groupes ecclésiaux – l’Action catholique, les Conférences de Saint Vincent, la FUCI, le Tiers-Ordre dominicain – et en a témoigné par sa joie de vivre et d’être chrétien dans la prière, l’amitié et la charité. À tel point que, le voyant parcourir les rues de Turin avec des charrettes remplies d’aides pour les pauvres, ses amis l’avaient rebaptisé “Entreprise Transport Frassati ” ! Aujourd’hui encore, la vie de Pier Giorgio est une lumière pour la spiritualité laïque. Pour lui, la foi n’a pas été une dévotion privée : poussé par la force de l’Évangile et son appartenance à des associations ecclésiales, il s’est engagé généreusement dans la société, a apporté sa contribution à la vie politique et s’est dépensé avec ardeur au service des pauvres.

Photo gracieusement fournie par le Diacre Robin Cheung

Carlo, quant à lui, a rencontré Jésus en famille, grâce à ses parents, Andrea et Antonia – présents ici aujourd’hui avec ses deux frères, Francesca et Michele – puis à l’école, lui aussi, et surtout dans les sacrements, célébrés dans la communauté paroissiale. Il a ainsi grandi, intégrant naturellement dans ses journées d’enfant et d’adolescent la prière, le sport, les études et la charité.

Pier Giorgio et Carlo ont tous deux cultivé l’amour pour Dieu et pour leurs frères à travers de simples moyens, à la portée de tous : la messe quotidienne, la prière, en particulier l’adoration eucharistique. Carlo disait : « Devant le soleil, on se bronze. Devant l’Eucharistie, on devient saint ! », et encore : « La tristesse, c’est le regard tourné vers soi-même, le bonheur, c’est le regard tourné vers Dieu. La conversion n’est rien d’autre que le déplacement du regard du bas vers le haut, un simple mouvement des yeux suffit ». Une autre chose essentielle pour eux était la confession fréquente. Carlo a écrit : « La seule chose que nous devons vraiment craindre, c’est le péché » ; et il s’étonnait parce que – ce sont toujours ses propos – « les hommes se soucient tant de la beauté de leur corps et ne se soucient pas de la beauté de leur âme ». Enfin, tous deux avaient une grande dévotion pour les saints et pour la Vierge Marie, et pratiquaient généreusement la charité. Pier Giorgio disait : « Autour des pauvres et des malades, moi je vois une lumière que nous n’avons pas » [3]. Il appelait la charité « le fondement de notre religion » et, comme Carlo, il l’exerçait surtout à travers de petits gestes concrets, souvent cachés, vivant ce que le pape François a appelé « la sainteté ‘‘de la porte d’à côté’’ » (Exhort. ap. Gaudete et exsultate, n. 7).

Même lorsque la maladie les a frappés et a fauché leurs jeunes vies, cela ne les a pas arrêtés et ne les a pas empêchés d’aimer, de s’offrir à Dieu, de le bénir et de le prier pour eux-mêmes et pour tous. Un jour, Pier Giorgio a dit : « Le jour de ma mort sera le plus beau de ma vie » [4] ; et sur la dernière photo, qui le montre en train d’escalader une montagne du Val di Lanzo, le visage tourné vers son objectif, il avait écrit : « Vers le haut » [5]. Du reste, encore plus jeune, Carlo aimait dire que le Ciel nous attend depuis toujours, et qu’aimer demain, c’est donner aujourd’hui le meilleur de nous-mêmes.

Très chers amis, les saints Pier Giorgio Frassati et Carlo Acutis sont une invitation adressée à nous tous, surtout aux jeunes, à ne pas gâcher la vie, mais à l’orienter vers le haut et à en faire un chef-d’œuvre. Ils nous encouragent par leurs paroles : « Non pas moi, mais Dieu », disait Carlo. Et Pier Giorgio : « Si tu places Dieu au centre de chacune de tes actions, alors tu iras jusqu’au bout ». Telle est la formule simple, mais gagnante, de leur sainteté. C’est aussi le témoignage que nous sommes appelés à suivre, pour goûter pleinement la vie et aller à la rencontre du Seigneur dans la fête du Ciel.


[1]  Leggenda dei tre compagni, cap. I: Fonti Francescane, 1401.

[2]  Les Confessions, II, 10,18.

[3]Nicola Gori, Al prezzo della vita: “L’Osservatore romano”, 11 febbraio 2021.

[4] Irene Funghi, I giovani assieme a Frassati: un compagno nei nostri cammini tortuosi: “Avvenire”, 2 agosto 2025.

[5]  Ibid.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

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Audience Générale du pape Léon XIV – Mercredi 3 septembre2025

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Lors de son audience générale hebdomadaire, le Pape Léon XIV poursuit son cycle de catéchèse consacré au Jubilé 2025, intitulé Jésus-Christ, notre espérance — un itinéraire spirituel marqué par les grands moments de la vie du Christ. Lors de cette séance, il nous invite à méditer le cinquième thème du troisième volet consacré à la Pâque de Jésus : la Crucifixion, à travers les paroles poignantes de l’Évangile selon saint Jean — « J’ai soif » (Jean 19,28) suivies de « Tout est accompli » (Jean 19,30)

Lisez le texte intégral de son discours ci-dessous. Vous pourrez suivre l’intégralité de l’émission sur Sel + Lumière TV ce soir à 19h00 HE, 16h00 HP et sur slmedia.org/fr/endirect.

Chers frères et sœurs,

au cœur du récit de la Passion, au moment le plus lumineux et en même temps le plus sombre de la vie de Jésus, l’Évangile de Jean nous livre deux mots qui renferment un immense mystère : « J’ai soif » (19,28), et aussitôt après : « Tout est accompli. » (19,30). Ultimes paroles, mais chargées d’une vie entière, qui révèlent le sens de toute l’existence du Fils de Dieu. Sur la croix, Jésus n’apparaît pas comme un héros victorieux, mais comme un mendiant d’amour. Il ne proclame pas, ne condamne pas, ne se défend pas. Il demande humblement ce qu’il ne peut en aucun cas se donner à lui-même.

La soif du Crucifié n’est pas seulement le besoin physiologique d’un corps meurtri. Elle est même, et surtout, l’expression d’un désir profond : celui d’amour, de relation, de communion. C’est le cri silencieux d’un Dieu qui, ayant voulu tout partager de notre condition humaine, se laisse aussi traverser par cette soif. Un Dieu qui n’a pas honte de mendier une gorgée, car dans ce geste, il nous dit que l’amour, pour être vrai, doit aussi apprendre à demander et pas seulement à donner.

J’ai soif, dit Jésus, et c’est ainsi qu’il manifeste son humanité et la nôtre. Aucun de nous ne peut se suffire à soi-même. Personne ne peut se sauver seul. La vie “s’accomplit” non pas lorsque nous sommes forts, mais lorsque nous apprenons à recevoir. Et c’est précisément à ce moment-là, après avoir reçu des mains étrangères une éponge imbibée de vinaigre, que Jésus proclame : Tout est accompli. L’amour s’est fait nécessiteux, et c’est précisément pour cela qu’il a accompli son œuvre.

C’est là le paradoxe chrétien : Dieu sauve non pas en agissant, mais en se laissant faire. Non pas en vainquant le mal par la force, mais en acceptant jusqu’au fond la faiblesse de l’amour. Sur la croix, Jésus nous enseigne que l’homme ne se réalise pas dans le pouvoir, mais dans l’ouverture confiante à l’autre, même lorsqu’il nous est hostile et ennemi. Le salut ne réside pas dans l’autonomie, mais de reconnaitre avec humilité son propre besoin et de savoir l’exprimer librement.

L’accomplissement de notre humanité dans le dessein de Dieu n’est pas un acte de puissance, mais un geste de confiance. Jésus ne sauve pas par un coup de théâtre, mais en demandant quelque chose qu’il ne peut se donner à lui-même. Et c’est là que s’ouvre une porte sur la véritable espérance : si même le Fils de Dieu a choisi de ne pas se suffire à lui-même, alors notre soif – d’amour, de sens, de justice – n’est pas un signe d’échec, mais de vérité.

Cette vérité, apparemment si simple, est difficile à accepter. Nous vivons à une époque qui récompense l’autosuffisance, l’efficacité, la performance. Pourtant, l’Évangile nous montre que la mesure de notre humanité n’est pas donnée par ce que nous pouvons conquérir, mais par notre capacité à nous laisser aimer et, quand cela est nécessaire, aussi aider.

Jésus nous sauve en nous montrant que demander n’est pas indigne, mais libérateur. C’est le moyen de sortir de la dissimulation du péché, pour retourner dans l’espace de la communion. Dès le départ, le péché a engendré la honte. Mais le pardon, le vrai, naît lorsque nous pouvons regarder en face notre besoin et ne plus craindre d’être rejetés.

La soif de Jésus sur la croix est donc aussi la nôtre. C’est le cri de l’humanité blessée qui cherche encore l’eau vive. Et cette soif ne nous éloigne pas de Dieu, elle nous unit plutôt à Lui. Si nous avons le courage de la reconnaître, nous pouvons découvrir que notre fragilité est aussi un pont vers le ciel. C’est précisément en demandant – et non en possédant – que s’ouvre une voie de liberté, car nous cessons de prétendre nous suffire à nous-mêmes.

Dans la fraternité, dans la vie simple, dans l’art de demander sans honte et de donner sans calcul, se cache une joie que le monde ne connaît pas. Une joie qui nous ramène à la vérité originelle de notre être : nous sommes des créatures faites pour donner et recevoir de l’amour.

Chers frères et sœurs, dans la soif du Christ, nous pouvons reconnaître toute notre soif. Et apprendre qu’il n’y a rien de plus humain, rien de plus divin, que de savoir dire : j’ai besoin. N’ayons pas peur de demander, surtout quand nous pensons ne pas le mériter. N’ayons pas honte de tendre la main. C’est précisément là, dans ce geste humble, que se cache le salut.

APPEL

Des nouvelles dramatiques nous parviennent du Soudan, en particulier du Darfour. À El Fasher, de nombreux civils sont pris au piège dans la ville, victimes de la famine et des violences. À Tarasin, un glissement de terrain dévastateur a fait de très nombreux morts, laissant derrière lui douleur et désespoir. Et comme si cela ne suffisait pas, la propagation du choléra menace des centaines de milliers de personnes déjà épuisées. Je suis plus que jamais proche de la population soudanaise, en particulier des familles, des enfants et des personnes déplacées. Je prie pour toutes les victimes.

Je lance un appel pressant aux responsables et à la communauté internationale afin que des couloirs humanitaires soient garantis et qu’une réponse coordonnée soit mise en œuvre pour mettre fin à cette catastrophe humanitaire. Il est temps d’entamer un dialogue sérieux, sincère et inclusif entre les parties afin de mettre fin au conflit et de redonner espérance, dignité et paix au peuple du Soudan.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

Consultez tous nos articles et la couverture du pape Léon XIV sur notre page :  slmedia.org/fr/pape-leon-xiv

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