Fondé en 1878 par le pape Léon XIII, le diocèse de Chicoutimi se déploie sur plus de 100 000 km. Longeant le Fjord du Saguenay de Sagar à Jonquière et couvrant l’ensemble du territoire du Lac Saint-Jean d’Alma à Dolbeau-Mistassini en passant par Roberval-Saint-Félicien, l’Église au Saguenay-Lac-St-Jean célèbre cette année son 140e anniversaire. Nommé par le pape François le 18 novembre 2017, Mgr René Guay se dépense depuis, corps et âme, au service des 275 000 âmes qui lui sont confiées. Conscient des nombreux défis auxquels fait face son Église particulière, il n’en demeure pas moins à l’écoute de la Parole de Dieu et soucieux de l’urgence d’annoncer « la Bonne Nouvelle aux pauvres ». Dans cet épisode de « Sur la Route des diocèses », Francis Denis part à la découverte des racines de ce diocèse et des différentes communautés religieuses qui, par leur foi et leur dévouement, ont joué un rôle clef dans l’établissement de la société dans ce coin de pays. De cette communauté qui, depuis ses origines, est pleinement consciente que « La volonté de Dieu, c’est que vous viviez dans la sainteté » (Première lettre de saint Paul aux Thessaloniciens, 4,3).
Discours du pape François aux bénévoles des JMJs 2019
(Photo:VaticanMedia) Vous trouverez ci-dessous le texte de l’allocution du pape François tel que prononcé lors de la rencontre avec les jeunes bénévoles des Journées mondiales de la jeunesse 2019 au Panama:
Chers volontaires
Discours du Saint-PèreAvant de terminer ces Journées Mondiales de la Jeunesse, j’ai voulu me retrouver avec vous tous, pour vous remercier, chacun de vous, du service qui a été accompli durant ces jours et dans les derniers mois qui ont précédés ces Journées.
Merci à Bartosz, à Stella Maris del Carmen et à Maria Margarida pour le partage de leurs expériences de première main. Comme il est important de les écouter et de se rendre compte de la communion qui est engendrée quand nous nous unissons pour servir les autres. Nous expérimentons comment la foi acquiert une saveur et une force complètement nouvelles : elle devient plus vivante, dynamique et réelle. On fait l’expérience d’une joie différente pour avoir eu l’opportunité de travailler côte à côte avec les autres pour réaliser un rêve commun. Je sais que vous avez tous vécu cela.
Vous savez maintenant comment le cœur palpite quand on vit une mission, non pas parce que quelqu’un vous l’a dit, mais parce que vous l’avez vécu. Vous avez touché dans votre propre vie qu’« il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13).
Vous avez eu à vivre aussi des moments durs qui ont exigé l’un ou l’autre sacrifice. Comme tu nous as dit, Bartosz, on expérimente aussi ses propres faiblesses. La bonne chose, c’est que ces faiblesses ne t’ont pas arrêté dans ton dévouement, ni ne sont devenues l’essentiel et le plus important. Tu en as fait l’expérience dans le service, oui ; en essayant de comprendre et de servir les autres volontaires et les pèlerins, oui ; mais tu as eu le courage que cela ne te freine pas, ne te paralyse pas, tu es allé de l’avant. Ainsi c’est la beauté de nous savoir envoyés, la joie de savoir que par-dessus tous les inconvénients nous avons une mission qui nous porte de l’avant. Ne pas laisser les limites, les faiblesses, y compris les péchés, nous freiner et nous empêcher de vivre la mission, parce que Dieu nous invite à faire ce que nous pouvons et à demander ce que nous ne pouvons pas, en sachant que son amour nous prend et nous transforme de manière progressive (cf. Exhort. Ap. Gaudete et exsultate, n.49-50). Tu as mis le service et la mission à la première place, le reste, tu verras, viendra en plus.
Merci à tous, parce qu’en ces jours, vous avez été attentifs et ouverts jusqu’aux plus petits, quotidiens, et apparemment insignifiants détails, comme offrir un verre d’eau, et, en même temps, vous vous êtes occupés de choses plus importantes qui requièrent beaucoup de planification. Vous avez préparé chaque détail avec joie, créativité et engagement, et avec beaucoup de prière. Parce que les choses priées sont ressenties avec profondeur. La prière donne une épaisseur et une vitalité à tout ce que nous faisons. En priant, nous découvrons que nous faisons partie d’une famille plus grande que ce que nous pouvions voir et imaginer. En priant, « nous ouvrons le jeu » à l’Eglise qui nous soutient et nous accompagne du ciel, aux saints et aux saintes qui ont marqué notre chemin, mais surtout « nous ouvrons le jeu » à Dieu.
Vous avez voulu consacrer votre temps, votre énergie, vos moyens à rêver et à construire cette rencontre. Vous pourriez parfaitement avoir choisi d’autres choses, mais vous avez voulu vous engager. Donner le meilleur de soi-même, pour rendre possible le miracle de la multiplication non seulement des pains mais de l’espérance. Ici, une fois de plus, vous avez montré qu’il est possible de renoncer à ses propres intérêts en faveur des autres. Comme tu l’as fait toi aussi, Stella Maris, qui as rassemblé pesos après pesos pour pouvoir participer aux JMJ à Cracovie, mais qui as renoncé à y aller pour payer les obsèques de tes trois grands-parents. Tu as renoncé à participer à quelque chose qui te plaisait et dont tu avais rêvé, afin de pouvoir aider et accompagner ta famille, pour honorer tes racines ; et le Seigneur, sans que tu l’attendes ni ne le penses, te préparait le cadeau des JMJ qui allaient venir dans ton pays. Comme Stella Maris, beaucoup d’entre vous ont réalisé des renoncements de tout type. Vous avez eu à reporter les rêves de prendre soin de votre terre, de vos racines. Cela le Seigneur le bénit toujours, et il ne se laisse pas vaincre par la générosité. Chaque fois que nous renonçons à quelque chose qui nous plaît pour le bien des autres et spécialement des plus fragiles, ou de nos racines comme le sont nos grands-parents et les anciens, le Seigneur nous le rend à cent pour un. Parce que dans la générosité personne ne peut le battre, et dans l’amour personne ne peut le surpasser. Mes amis : donnez et il vous sera donné, et vous connaitrez comment le Seigneur « versera dans le pan de votre vêtement une mesure bien pleine, tassée, secouée et débordante » (Lc 6,38).
Vous avez fait une expérience de foi plus vivante, plus réelle ; vous avez vécu la force qui naît de la prière et une joie différente, fruit du travail côte à côte, y compris avec des personnes que vous ne connaissiez pas. Maintenant vient le moment de l’envoi : allez et racontez, allez et témoignez, allez et transmettez ce que vous avez vu et entendu. Tout cela, chers amis, donnez-le à connaître. Non pas avec beaucoup de paroles mais, comme vous l’avez fait ici, avec des gestes simples et quotidiens, ceux qui transforment et rendent chaque heure nouvelle.
Demandons au Seigneur sa bénédiction. Qu’il bénisse vos familles et vos communautés et toutes les personnes que vous allez rencontrer et croiser dans un avenir proche. Mettons-nous également sous le manteau de la Vierge Sainte. Qu’elle vous accompagne toujours. Et comme je vous l’ai dit à Cracovie, je ne sais pas si je serai aux prochaines JMJ, mais Pierre y sera assurément et il vous confirmera dans la foi. Continuez d’avancer, avec audace et courage, et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci beaucoup.
Allocution du Saint-Père lors du Chemin de Croix JMJ Panama 2019
Vous trouverez ci-dessous le texte complet de l’allocution du pape François telle que prononcée lors du Chemin de Croix des JMJ 2019 au Panama:
Seigneur, Père de miséricorde, sur cette Bande Côtière, aux côtés d’un grand nombre de jeunes venus du monde entier, nous avons accompagné ton Fils sur le chemin de la croix ; ce chemin qu’il a voulu parcourir pour nous montrer combien tu nous aimes et à quel point tu es engagé pour nos vies.
Le chemin de Jésus vers le Calvaire est un chemin de souffrance et de solitude qui se poursuit de nos jours. Il marche et il souffre en tant de visages qui souffrent de l’indifférence satisfaite et anesthésiante de notre société qui consomme et se consume, qui ignore et néglige la douleur de ses frères.
Nous aussi, tes amis Seigneur, nous nous laissons prendre par l’indifférence et l’immobilisme. Les fois ne manquent pas où le conformisme nous a gagnés et nous a paralysés. Il a été difficile de te reconnaître dans le frère souffrant : nous avons détourné le regard, pour ne pas le voir ; nous avons trouvé refuge dans le bruit, pour ne pas l’entendre ; nous avons fermé la bouche, pour ne pas crier.
Toujours la même tentation. Il est plus facile et plus « payant » d’être amis dans les victoires et dans la gloire, dans le succès et sous les applaudissements ; il est plus facile d’être proche de celui qui est considéré comme populaire et vainqueur.
Comme il est facile de tomber dans la culture du bullying, du harcèlement et de l’intimidation.
Pour toi ce n’est pas comme ça Seigneur, sur la croix tu t’identifies à toutes les souffrances, à tous ceux qui se sentent oubliés.
Pour toi ce n’est pas ainsi Seigneur, tu as voulu embrasser tous ceux que nous considérons souvent ne pas être dignes d’une embrassade, d’une caresse, d’une bénédiction ; ou, plus grave encore, ceux dont nous ne réalisons pas qu’ils en ont besoin.
Pour toi ce n’est pas ainsi Seigneur, sur la croix tu rejoins le chemin de croix de chaque jeune, de chaque situation pour la transformer en chemin de résurrection.
Père, aujourd’hui le chemin de croix de ton Fils se prolonge : dans le cri étouffé des enfants que l’on empêche de naître, de tant d’autres qui se voient refuser le droit d’avoir une enfance, une famille, une éducation ; de ceux qui ne peuvent pas jouer, chanter, rêver… dans les femmes maltraitées, exploitées et abandonnées, dépossédées et niées dans leur dignité; dans les yeux tristes des jeunes qui voient leurs espérances d’avenir confisquées par le manque d’éducation et de travail digne ; dans la détresse des visages de jeunes, nos amis qui tombent dans les réseaux de personnes sans scrupules – et parmi elles se trouvent également des personnes qui disent te servir, Seigneur – réseaux d’exploitation, de criminalité et d’abus, qui se nourrissent de leurs vies.
Le chemin de croix de ton Fils se prolonge dans de nombreux jeunes et de nombreuses familles qui, engloutis par une spirale de mort à cause de la drogue, de l’alcool, de la prostitution et du trafic, sont privés non seulement d’avenir mais aussi de présent. Et, comme ont été partagés tes vêtements, Seigneur, leur dignité s’est retrouvé éparpillée et maltraitée.
Le chemin de croix de ton Fils se prolonge dans les jeunes aux visages renfrognés qui ont perdu la capacité de rêver, de créer et d’inventer les lendemains et qui « prennent leur retraite » avec l’ennui de la résignation et le conformisme, une des drogues les plus consommées de notre temps.
Il se prolonge dans la souffrance cachée et révoltante de ceux qui, au lieu de la solidarité de la part d’une société d’abondance, trouvent le rejet, la douleur et la misère, et en plus sont identifiés et traités comme les porteurs et les responsables de tout le mal social.
Il se prolonge dans la solitude résignée des personnes âgées, abandonnées et rejetées.
Il se prolonge dans les peuples autochtones, que l’on prive de leurs terres, de leurs racines et de leur culture, en réduisant au silence et en éteignant toute la sagesse qu’ils pourraient apporter.
Le chemin de croix de ton Fils se prolonge dans le cri de notre mère la terre, qui est blessée dans ses entrailles par la pollution de son ciel, par la stérilité de ses champs, par la saleté de ses eaux, et qui se voit bafouée par l’indifférence et la consommation effrénée qui dépasse toute raison. Il se prolonge dans une société qui a perdu la capacité de pleurer et de s’émouvoir face à la souffrance.
Oui, Père, Jésus continue à marcher, portant tous ces visages et souffrant en eux, tandis que le monde, indifférent, consomme le drame de sa propre frivolité. Et nous, Seigneur, que faisons-nous ?
Comment réagissons-nous devant Jésus qui souffre, qui marche, qui émigre sur le visage de tant de nos amis, de tant d’étrangers que nous avons appris à rendre invisibles. Et nous, Père de miséricorde, Consolons-nous et accompagnons-nous le Seigneur, abandonné et souffrant, dans les plus petits et les plus délaissés ?
L’aidons-nous à porter le poids de la croix, comme le Cyrénéen, en étant acteurs de paix, créateurs d’alliances, ferments de fraternité ?
Restons-nous au pied de la croix comme Marie ?
Contemplons Marie, femme forte. D’elle nous voulons apprendre à rester debout à côté de la croix. Avec la même détermination et le même courage, sans dérobades et sans illusions. Elle a su accompagner la souffrance de son Fils, ton Fils ; le soutenir dans le regard et le protéger avec le cœur. Douleur qu’elle a subie, mais qui ne lui a pas fait baisser les bras. Elle a été la femme forte du « oui », qui soutient et accompagne, protège et prend dans ses bras. Elle est la grande gardienne de l’espérance.
Nous aussi, nous voulons être une Église qui soutient et qui accompagne, qui sait dire : « Je suis ici ! » dans la vie et dans les croix de tant de christs qui marchent à nos côtés.
De Marie nous apprenons à dire « oui » à la patience endurante et constante de tant de mères, de pères, de grands-parents qui n’arrêtent pas de soutenir et d’accompagner leurs enfants et leurs petits- enfants quand « ils ne vont pas dans la bonne direction ».
D’elle nous apprenons à dire « oui » à la patience obstinée et à la créativité de ceux qui ne sont pas affaiblis et qui recommencent dans des situations où il semble que tout est perdu, en cherchant à créer des espaces, des foyers, des centres d’attention qui soient une main tendue dans la difficulté.
En Marie nous apprenons la force de dire « oui » à ceux qui ne se sont pas tus et qui ne se taisent pas face à une culture de la maltraitance et de l’abus, du dénigrement et de l’agression et qui travaillent pour offrir des possibilités et des conditions de sécurité et de protection.
En Marie nous apprenons à recevoir et à accueillir tous ceux qui ont souffert de l’abandon, qui ont dû quitter ou perdre leur terre, leurs racines, leurs familles et leur travail.
Comme Marie nous voulons être l’Église qui favorise une culture qui sait accueillir, protéger, promouvoir et intégrer ; qui ne stigmatise pas et surtout qui ne généralise pas, par la condamnation la plus absurde et la plus irresponsable, en identifiant tout migrant comme porteur de mal social.
D’elle nous voulons apprendre à rester debout à côté de la croix, non pas avec un cœur blindé et fermé, mais avec un cœur qui sait accompagner, qui connaît la tendresse et le dévouement ; qui comprend ce qu’est la miséricorde en abordant avec révérence, délicatesse et compréhension. Nous voulons être une Eglise de la mémoire qui respecte et valorise les anciens et qui défend leur place.
Comme Marie nous voulons apprendre à « être là ».
Enseigne-nous Seigneur à être présent au pied de la croix, au pied des croix ; réveille cette nuit nos yeux, notre cœur ; sauve-nous de la paralysie et de la confusion, de la peur et du désespoir. Apprends- nous à dire : ici je suis avec ton Fils, avec Marie et avec tant de disciples aimés qui veulent accueillir ton Règne dans leur cœur.