Prêtres de demain : célèbre les prêtres d’aujourd’hui, en union avec le cœur de Jésus qui est : Amour !

Crédit photo: Torchia Communications

« Vous auriez deux cents anges là, qu’ils ne pourraient pas absoudre. Un prêtre, tant simple soit-il, le peut. Il peut vous dire : «  Allez en paix, je vous pardonne. » Oh, que le prêtre est quelque chose de grand ! Le prêtre ne se comprendra bien que dans le ciel… Si on le comprenait sur la terre, on mourrait non de frayeur, mais d’amour. Le prêtre n’est pas prêtre pour lui. Il ne se donne pas l’absolution. Il ne s’administre pas les sacrements. Il n’est pas pour lui : il est pour vous. Le sacerdoce, c’est l’amour du cœur de Jésus. Quand vous voyez un prêtre, pensez à Notre-Seigneur ».

Jean-Marie Vianney, LES PRÊTRES. 

Voici une réflexion sur les prêtres de Jean-Marie Vianney ou le saint curé d’Ars, nommé par le pape Pie XI en 1929 « patron de tous les curés de l’Univers ».  

L’Église de nos jours a plus que jamais besoin de personnes consacrées, de séminaristes, de futurs diacres et même des diacres permanents ; afin de suivre le cœur de Jésus et devenir des prêtres disciples missionnaires sur la terre. Qu’ils puissent entendre Son appel en laissant tout derrière. Ces disciples envoyés vont être les prêtres de demain afin de poursuivre l’extraordinaire œuvre d’amour du Christ. De plus que le sacerdoce représente l’amour du cœur de Jésus qui est source de l’amour débordant. C’est cet amour qui fait que le consacré ou le prêtre n’est pas au service de lui-même ; mais il est au service des autres et pour tous. Le prêtre ne peut alors être pour lui. Il est plutôt pour nous tous fils ou filles de Dieu.  Il doit également, par amour du cœur de Jésus, servir surtout les personnes vulnérables et nécessiteuses : en suivant l’exemple de Jésus-Christ qui nous a tant aimés et nous a donnés tout son amour tel qu’Il l’a reçu du Père sans hésitation ! 

Cette année, nous avons fêté le SacréCœur de Jésus, le vendredi 28 juin. Et, en cette même occasion l’Église était invitée à prier pour la sanctification des prêtres. Puisque Prêtres de demain qui est connu sous le nom de l’Œuvre pontificale de Saint-Pierre-Apôtre (OPSPA) est voué à la formation des séminaristes dans les Églises locales des pays les moins avantagés, pour ne pas dire les plus démunis, tels qu’en Afrique, en Asie, en Océanie et en Amérique latine. Elle est l’une des quatre œuvres pontificales missionnaires. Prêtres de demain, c’est aussi un organisme de charité de l’Église catholique qui a pour mission : l’importance de la formation de la relève sacerdotale.  En cette occasion, Prêtres de demain a ainsi organisé une messe de reconnaissance pour le sacerdoce des prêtres tout en offrant aux donateurs qui contribuent au parrainage de séminaristes (ces prêtres en devenir) ou des séminaires en territoires de mission, une occasion particulière pour rencontrer et échanger avec leurs bénéficiaires. Plusieurs séminaristes y étaient présents en compagnie des prêtres, de Montréal et des diocèses environnants, célébrants un jubilé de 25, 50 ou même 60 ans d’après le père Yoland Ouellet, o.m.i., directeur national des Œuvres pontificales missionnaires au Canada francophone.   

La célébration eucharistique a été présidée par S. Exc. Mgr Luigi Bonazzi, nonce apostolique du Canada qui, dans son homélie, a fortement insisté sur l’amour à donner aux autres, à l’exemple de celui donné à Jésus par le Père. Il a également transmis à chacun des prêtres, dévoués au service du peuple de Dieu depuis tant d’années, les bons vœux de la part du Saint-Père, le pape François. La célébration eucharistique était concélébrée par le père Yoland Ouellet, o.m.i., et en la présence de S. Exc. Mgr Noël Simard, président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec ; et la chorale Harmonie d’Afrique s’occupait des chants !

Les Œuvres pontificales missionnaires ont reçu trois invités tant attendus qui sont venus témoigner du soutien des Canadiens et Canadiennes des Œuvres pontificales missionnaires du Canada et de leurs nombreux projets :

  • Père Basil Rothan Fernando, directeur national des OPM au Sri Lanka et président des OPM pour l’Asie,
  • Père Jules Pascal Zabré, recteur du grand séminaire St-Jean Baptiste de l’archidiocèse d’Ouagadougou, Burkina Faso. 
  • Et le Père André Poré, directeur diocésain des OPM d’Ouahigouya au Burkina Faso, 

Est-ce un hasard qu’une messe de reconnaissance pour le sacerdoce des prêtres coïncide avec la fête du Sacré-Cœur de Jésus ? C’est plutôt une bénédiction pour ces prêtres qui suivent le cœur de Jésus et son amour. 

Les prêtres de demain et les fidèles ont pu rendre grâce et prier pour les prêtres d’aujourd’hui et ceux du monde entier servant l’Église de Dieu avec amour et dévouement à l’exemple du cœur de Jésus débordant d’amour, accessible par l’adoration, la prière, le sacrifice et l’amour du prochain et des plus vulnérables.  

Rappelons-nous que Prêtres de demain, soutient plusieurs séminaires en Afrique, en Asie, en Océanie et en Amérique latine et qu’il est toujours possible de les soutenir en leur écrivant un courriel (Prêtres de demain) : administration.opspa@opmcanada.ca ; ou visitez le site web : pretresdedemain.ca.

Prions pour les prêtres du monde, qu’ils ne se découragent pas devant les difficultés et les problèmes rencontrés dans leur ministère. Mais qu’ils se fortifient de la Croix, cet instrument d’amour qui transforme le cœur des hommes. 

Discours du Pape aux personnes consacrées de Témara au Maroc

Vous trouverez ci-dessous le texte de l’allocution du pape François lors de la rencontre avec le clergé, religieux, religieuses ainsi que le Centre oecuménique des églises en la cathédrale de Rabat:

Chers frères et sœurs,
Je suis très heureux de pouvoir vous rencontrer. Je remercie spécialement le Père Germain et Sœur Mary pour leurs témoignages. Je tiens aussi à saluer les membres du Conseil Œcuménique des Églises, qui manifeste visiblement la communion vécue ici, au Maroc, entre les chrétiens de différentes confessions, sur le chemin de l’Unité. Les chrétiens sont un petit nombre dans ce pays. Mais cette réalité n’est pas, à mes yeux, un problème, même si elle peut parfois s’avérer difficile à vivre pour certains. Votre situation me rappelle la question de Jésus : « À quoi le règne de Dieu est- il comparable, à quoi vais-je le comparer ? […] Il est comparable au levain qu’une femme a pris et enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. » (Lc 13, 18.21). En paraphrasant les paroles du Seigneur nous pourrions nous demander : à quoi est comparable un chrétien sur ces terres ? A quoi puis-je le comparer ? Il est comparable à un peu de levain que la mère Eglise veut mélanger à une grande quantité de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. En effet, Jésus ne nous a pas choisis et envoyés pour que nous devenions les plus nombreux ! Il nous a appelés pour une mission. Il nous a mis dans la société comme cette petite quantité de levain : le levain des béatitudes et de l’amour fraternel dans lequel, comme chrétiens, nous puissions tous nous retrouver pour rendre présent son Règne.

Cela signifie, chers amis, que notre mission de baptisés, de prêtres, de consacrés, n’est pas déterminée particulièrement par le nombre ou par l’espace que nous occupons, mais par la capacité que l’on a de produire et de susciter changement, étonnement et compassion ; par la manière dont nous vivons comme disciples de Jésus, au milieu de celles et ceux dont nous partageons le quotidien, les joies, les peines, les souffrances et les espoirs (cf. Conc. Oecum. Vat. II, Const. past. Gaudium et spes, n. 1). Autrement dit, les chemins de la mission ne passent pas par le prosélytisme, qui conduit toujours à une impasse, mais par notre manière d’être avec Jésus et avec les autres. Ainsi le problème n’est donc pas d’être peu nombreux mais d’être insignifiants, de devenir un sel qui n’a plus la saveur de l’Évangile, ou une lumière qui n’éclaire plus rien (cf. Mt 5,13-15).

Je pense que la préoccupation surgit quand nous chrétiens, nous sommes harcelés par la pensée de pouvoir être signifiants seulement si nous sommes une masse et si nous occupons tous les espaces. Vous savez bien que la vie se joue avec la capacité que nous avons de « lever » là où nous nous trouvons et avec qui nous nous trouvons. Même si apparemment cela ne peut pas apporter d’avantages tangibles ou immédiats (cf. Exhort. apost. Evangelii gaudium, n. 210). Parce qu’être chrétien, ce n’est pas adhérer à une doctrine, ni à un lieu de culte, ni à un groupe ethnique. Etre chrétien c’est une rencontre. Nous sommes chrétiens parce que nous avons été aimés et rencontrés et non pas parce que nous sommes des fruits du prosélytisme. Être chrétien, c’est se savoir pardonnés et invités à agir de la même manière dont Dieu a agi avec nous, puisque « à ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13, 35).

Conscient du contexte dans lequel vous êtes appelés à vivre votre vocation baptismale, votre ministère, votre consécration, chers frères et sœurs, il me vient à l’esprit cette parole du saint Pape Paul VI dans son Encyclique Ecclesiam suam : « L’Église doit entrer en dialogue avec le monde dans lequel elle vit. L’Église se fait parole ; l’Église se fait message ; l’Église se fait conversation » (n.67). Affirmer que l’Église doit entrer en dialogue ne relève pas d’une mode, encore moins d’une stratégie pour accroître le nombre de ses membres ! Si l’Église doit entrer en dialogue, c’est par fidélité à son Seigneur et Maître qui, depuis le commencement, mu par l’amour, a voulu entrer en dialogue comme un ami et nous inviter à participer à son amitié (cf. Conc. Oecum. Vat. II, Const. dogm. Dei Verbum, n. 2). Ainsi, comme disciples de Jésus Christ, nous sommes appelés, depuis le jour de notre baptême, à faire partie de ce dialogue de salut et d’amitié, dont nous sommes les premiers bénéficiaires.

En ces terres, le chrétien apprend à être sacrement vivant du dialogue que Dieu veut engager avec chaque homme et chaque femme, quelle que soit sa condition de vie. Un dialogue que, par conséquent, nous sommes invités à réaliser à la manière de Jésus, doux et humble de cœur (cf. Mt 11, 29), avec un amour fervent et désintéressé, sans calculs et sans limites, dans le respect de la liberté des personnes. Dans cet esprit, nous trouvons des frères aînés qui nous montrent le chemin, parce que, par leur vie, ils ont témoigné que cela est possible, une « mesure haute » qui nous défie et nous stimule. Comment ne pas évoquer la figure de saint François d’Assise qui, en pleine croisade, est allé rencontrer le Sultan al-Malik al-Kamil? Et comment ne pas mentionner le Bienheureux Charles de Foucault qui, profondément marqué par la vie humble et cachée de Jésus à Nazareth, qu’il adorait en silence, a voulu être un « frère universel » ? Ou encore ces frères et sœurs chrétiens qui ont choisi d’être solidaires avec un peuple jusqu’au don de leurs propre vies ? Ainsi, quand l’Eglise, fidèle à la mission reçue du Seigneur, entre en dialogue avec le monde et se fait conversation, elle participe à l’avènement de la fraternité, qui a sa source profonde non pas en nous, mais dans la Paternité de Dieu. Ce dialogue de salut, comme consacrés, nous sommes invités à le vivre avant tout comme une intercession pour le peuple qui nous a été confié. Je me souviens d’une fois, parlant avec un prêtre qui se trouvait comme vous sur une terre où les chrétiens sont une minorité, il me racontait que la prière du « Notre Père » avait acquis en lui un écho spécial parce que, en priant au milieu de personnes d’autres religions, il ressentait avec force les paroles « donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ». La prière d’intercession du missionnaire pour ce peuple, qui d’une certaine manière lui avait été confié, non pas pour l’administrer mais pour l’aimer, le conduisait à prier cette prière avec un ton et un goût spécial. Le consacré, le prêtre porte à son autel, dans sa prière la vie de ses compatriotes et maintient vivante, comme à travers une petite brèche dans cette terre, la force vivifiante de l’Esprit.

Comme il est beau de savoir que, en divers lieux de cette terre, dans vos voix, la création peut implorer et continuer à dire : « Notre Père ».

C’est donc un dialogue qui devient prière et que nous pouvons réaliser concrètement tous les jours au nom « de la “fraternité humaine” qui embrasse tous les hommes, les unit et les rend égaux. Au nom de cette fraternité déchirée par les politiques d’intégrisme et de division, par les systèmes de profit effréné et par les tendances idéologiques haineuses, qui manipulent les actions et les destins des hommes » (Document sur la fraternité humaine, Abu Dhabi, 4 février 2019). Une prière qui ne fait pas de distinction, ne sépare pas et ne marginalise pas, mais qui se fait l’écho de la vie du prochain ; prière d’intercession qui est capable de dire au Père : « Que ton Règne vienne ». Non pas par la violence, non pas par la haine, ni par la suprématie ethnique, religieuse, économique, mais par la force de la compassion répandue sur la Croix pour tous les hommes. C’est l’expérience vécue par la majorité d’entre vous.

Je remercie Dieu pour ce que vous avez fait, comme disciples de Jésus Christ, ici au Maroc, en trouvant chaque jour dans le dialogue, dans la collaboration et dans l’amitié, les instruments pour semer avenir et espérance. Ainsi vous démasquez et réussissez à mettre en évidence toutes les tentatives d’utiliser les différences et l’ignorance pour semer la peur, la haine et le conflit. Parce que nous savons que la peur et la haine, nourries et manipulées, déstabilisent et laissent spirituellement sans défense nos communautés.

Je vous encourage, sans autre désir que de rendre visible la présence et l’amour du Christ qui s’est fait pauvre pour nous pour nous enrichir de sa pauvreté (cf. 2 Co 8,9) : continuez à vous faire proches de ceux qui sont souvent laissés de côté, des petits et des pauvres, des prisonniers et des migrants. Que votre charité se fasse toujours active et soit ainsi un chemin de communion entre les chrétiens de toutes les confessions présentes au Maroc : l’œcuménisme de la charité. Qu’elle puisse être aussi un chemin de dialogue et de coopération avec nos frères et sœurs musulmans et avec toutes les personnes de bonne volonté. La charité, spécialement envers les plus faibles, est la meilleure opportunité que nous avons pour continuer à travailler en faveur d’une culture de la rencontre. Qu’elle soit enfin ce chemin qui permette d’aller, sous le signe de la fraternité, vers les personnes blessées, éprouvées, empêchées de se reconnaître membres de l’unique famille humaine. Comme disciples de Jésus Christ, dans ce même esprit de dialogue et de coopération, ayez toujours à cœur d’apporter votre contribution au service de la justice et de la paix, de l’éducation des enfants et des jeunes, de la protection et de l’accompagnement des personnes âgées, des faibles, des handicapés et des opprimés.

Je vous remercie encore vous tous, frères et sœurs, pour votre présence et pour votre mission ici au Maroc. Merci pour votre présence humble et discrète, à l’exemple de nos anciens dans la vie consacrée, parmi lesquels je veux saluer la doyenne, sœur Ersilia. A travers toi, chère sœur, j’adresse un salut cordial aux sœurs et aux frères âgés qui, en raison de leur état de santé, ne sont pas présents physiquement mais sont unis à nous par la prière.

Vous tous, vous êtes des témoins d’une histoire qui est glorieuse parce qu’elle est une histoire de sacrifices, d’espérance, de lutte quotidienne, de vie consumée dans le service, de constance dans le travail fatigant, parce que tout travail est à la sueur du front. Mais permettez-moi de vous dire aussi : « Vous n’avez pas seulement à vous rappeler et à raconter une histoire glorieuse, mais vous avez à construire une grande histoire ! Regardez vers l’avenir, où l’Esprit vous envoie » (Exhort apost. postsyn. Vita consecrata, n. 110), pour continuer à être un signe vivant de cette fraternité à laquelle le Père nous a appelés, sans volontarisme ni résignation, mais comme des croyants qui savent que le Seigneur nous précède toujours et ouvre des espaces d’espérance là où quelque chose ou quelqu’un semblait perdu.

Que le Seigneur bénisse chacun de vous, et à travers vous les membres de toutes vos communautés. Que son Esprit vous aide à porter des fruits en abondance : des fruits de dialogue, de justice, de paix, de vérité et d’amour pour qu’ici, sur cette terre aimée de Dieu, grandisse la fraternité humaine. Et, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci.

Et maintenant, mettons-nous sous la protection de la Vierge Marie, en récitant l’Angélus. [00535-FR.01] [Texte original: Italien]

Messe pour les vocations sacerdotales de l’Archidiocèse de Montréal sur S+L

En EXCLUSIVITÉ sur les ondes de Sel et Lumière, voyez EN DIRECT la télé diffusion de la Messe pour les vocations sacerdotales de l’Archidiocèse de Montréal le vendredi 8 février prochain à 19h30. Cette Messe célébrée à la magnifique chapelle du Grand Séminaire de Montréal sera présidée par S.Exc. Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal. L’animation de cette Messe est confiée aux communautés présentent sur le territoire de l’Archidiocèse de Montréal ainsi qu’aux séminaristes étudiants au Grand Séminaire de Montréal.

Veuillez noter que cette Messe sera également disponible en direct sur la chaîne web de Sel et Lumière dès 19h30. Un rendez-vous à ne pas manquer!

Église en Sortie 30 novembre 2018

Cette semaine à Église en Sortie, Francis Denis reçoit la théologienne et auteur Line Desmarais-Letendre sur son tout dernier livre intitulé De la blessure au pardon. On vous présente un reportage sur la Célébration d’accueil par les Chevaliers de Colomb de l’icône de Notre-Dame du Secours aux Chrétiens persécutés et Messe mariale en la cathédrale de Saint-Hyacinthe. Dans la troisième partie d’émission, on parle de la pastorale vocationnelle avec l’abbé Normand Bergeron, président de l’Association des responsables diocésains de la pastorale des vocations du Québec.

Messe pour les vocations sacerdotales de l’Archidiocèse de Montréal

En EXCLUSIVITÉ sur les ondes de TV Sel + Lumière et en ligne sur le web, suivez EN DIRECT la diffusion de la Messe pour les vocations sacerdotales de l’Archidiocèse de Montréal, le vendredi 26 octobre à 19 h 30 min. Cette Messe célébrée, à la magnifique chapelle du Grand Séminaire de Montréal, sera présidée par S. Exc. Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal. L’animation est confiée aux communautés présentes sur le territoire de l’Archidiocèse ; ainsi qu’aux séminaristes étudiants au Grand Séminaire de Montréal. Veuillez noter que la Messe sera également disponible sur Facebook EN DIRECT de Sel et Lumière dès 19 h 30 min. Un rendez-vous à ne pas manquer !

Vous trouverez le feuillet de célébration en cliquant sur le lien suivant:

Feuillet Messe vocationnelle

Sur la route du diocèse d’Amos (2e partie)

Dans ce 2e épisode de « Sur la route des diocèses », Francis Denis nous transporte dans le diocèse d’Amos à la rencontre des différents visages de cette église particulière. Sous l’épiscopat de Mgr Gilles Lemay, évêque du lieu, l’Église à Amos est pleinement engagée dans la transformation missionnaire voulue par le pape François. Que ce soit dans sa volonté de transmettre son riche héritage ou par la proximité avec les pauvres, les jeunes et toute personne habitant sur ce territoire aux dimensions démesurées, l’Église catholique à Amos est un bon exemple d’un Peuple de Dieu au service des besoins spirituels et humains des âmes auxquelles il est envoyé.

Sur la route du diocèse de Sherbrooke

Dans cet épisode de « Sur la route des diocèses », Francis Denis nous transporte dans l’archidiocèse de Sherbrooke à la rencontre des différents visages de cette Église particulière. Sous l’épiscopat de Mgr Luc Cyr, archevêque du lieu, l’Église de Sherbrooke est pleinement engagée dans la transformation missionnaire voulue par le pape François. Que ce soit dans sa volonté de transmettre son riche héritage ou par la proximité avec les pauvres, les jeunes et tous les milieux, l’archidiocèse de Sherbrooke est un exemple d’un Peuple de Dieu au service des besoins spirituels et humains des âmes auxquelles il est envoyé.

Homélie du pape François lors de la Messe chrismale

CNS photo/Paul Haring

Vous trouverez ci-dessous le texte officiel de l’homélie du pape François telle que prononcée lors de la Messe chrismale 2018 en la basilique Saint-Pierre de Rome:

Chers frères, prêtres du diocèse de Rome et des autres diocèses du monde!
En lisant les textes de la liturgie de ce jour il me venait à l’esprit, avec insistance, le passage du Deutéronome qui dit : «Quelle est en effet la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons» (4, 7). La proximité de Dieu… notre proximité apostolique.

Dans le texte du prophète Isaïe nous contemplons l’envoyé de Dieu autrefois “oint et envoyé”, au milieu de son peuple, proche des pauvres, des malades, des prisonniers…; et l’Esprit qui “est sur lui”, qui le pousse et l’accompagne le long du chemin.

Dans le Psaume 88 nous voyons comment la compagnie de Dieu, qui a guidé par la main le roi David dès son enfance et qui lui a prêté son bras, maintenant que celui-ci est âgé prend le nom de fidélité: la proximité qui se conserve au cours du temps s’appelle fidélité.

L’Apocalypse nous rapproche, au point de nous le rendre visible, de l’Erchomenos, le Seigneur en personne qui, toujours, «vient». L’allusion au fait que le verront «aussi ceux qui l’ont crucifié» nous fait sentir que les plaies du Seigneur ressuscité sont toujours visibles, que le Seigneur vient toujours à notre rencontre si nous voulons “nous faire proches” de la chair de tous ceux qui souffrent, spécialement des enfants.

Dans l’image centrale de l’Evangile de ce jour, nous contemplons le Seigneur à travers les yeux de ses compatriotes qui étaient « fixés sur lui» (Lc 4, 20). Jésus se leva pour lire dans la synagogue de Nazareth. Le rouleau du prophète Isaïe lui fut donné. Il le déroula jusqu’à ce qu’il trouve le passage de l’envoyé de Dieu. Il lut à voix haute: «L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi […] il m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé…» (61, 1). Et il conclut en établissant la proximité si provocatrice de ces paroles: «Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre» (Lc 4, 21).

Jésus trouve le passage et lit avec la compétence des scribes. Il aurait pu parfaitement être un scribe ou un docteur de la loi, mais il a voulu être un “évangélisateur”, un prédicateur de rue, le «Messager des Bonnes Nouvelles» pour son peuple, le prédicateur dont les pieds sont beaux, comme le dit Isaïe (cf. 52, 7).

Voilà le grand choix de Dieu : le Seigneur a choisi d’être quelqu’un qui se tient proche de son peuple. Trente ans de vie cachée ! Après seulement, il commencera à prêcher. C’est la pédagogie de l’incarnation, de l’inculturation; pas seulement dans les cultures lointaines, mais aussi dans la paroisse même, dans la nouvelle culture des jeunes…

La proximité est plus que le nom d’une vertu particulière, elle est une attitude qui implique toute la personne, sa manière d’établir des liens, d’être en même temps en soi-même et attentif à l’autre. Quand les gens disent d’un prêtre qu’il “est proche”, cela fait ressortir en général deux choses : la première, qu’ “il est toujours là” (contrairement au fait qu’ “il ne soit jamais là”. On dit souvent : “je sais, mon père, que vous êtes très occupé”). Et l’autre, qu’il sait trouver une parole pour chacun. Les gens disent : “Il parle avec tout le monde ; avec les grands, avec les petits, avec les pauvres, avec ceux qui ne croient pas…” Des prêtres proches, qui sont présents, qui parlent avec tout le monde… Des prêtres de rue.

Quelqu’un qui a bien appris de Jésus à être un prédicateur de rue, c’est Philippe. Les Actes disent qu’il allait de lieu en lieu en annonçant la Bonne Nouvelle de la Parole en prêchant dans toutes les villes et que celles-ci étaient pleines de joie (cf. 8, 4.5-8). Philippe était un de ceux que l’Esprit pouvait « saisir » à tout moment, le faire partir pour évangéliser en allant d’un endroit à un autre, quelqu’un capable aussi de baptiser les personnes de bonne foi, comme le ministre de la reine d’Ethiopie, et de le faire n’importe où, le long de la route (cf. Ac 8, 5 ; 36-40).

La proximité est la clé de l’évangélisateur car elle est une attitude-clé dans l’Evangile (le Seigneur l’utilise pour décrire le Royaume). Nous considérons pour acquis le fait que la proximité est la clé de la miséricorde, parce que la miséricorde, comme une “bonne Samaritaine”, ne serait pas ce qu’elle est si l’on ne s’efforçait pas toujours de réduire les distances. Mais je crois que nous avons besoin de mieux percevoir le fait que la proximité est aussi la clé de la vérité. Peut-on supprimer les distances dans la vérité ? Oui, on le peut. La vérité n’est pas seulement en effet la définition qui permet de nommer les situations et les choses en les tenant à distance avec des concepts et des raisonnements logiques. Elle n’est pas seulement cela. La vérité est aussi fidélité (emeth), celle qui te permet de désigner les personnes par leur nom propre, comme le Seigneur les nomme, avant de les classifier ou de définir “ leur situation”.

Il faut faire attention à ne pas tomber dans la tentation de se faire des idoles de certaines vérités abstraites. Ce sont des idoles commodes, à portée de main, qui donnent un certain prestige et pouvoir, et qui sont difficiles à reconnaître. Car la “vérité-idole” se déguise, elle utilise les paroles évangéliques comme un vêtement mais elle ne permet pas de toucher le cœur. Et, ce qui est pire, elle éloigne les gens simples de la proximité de la Parole et des Sacrements de Jésus, qui guérit.

Sur ce point, adressons-nous à Marie, Mère des prêtres. Nous pouvons l’invoquer comme “Vierge de la Proximité” : « Comme une vraie mère, elle marche avec nous, lutte avec nous, et répand sans cesse la proximité de l’amour de Dieu » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 286), de telle manière que personne ne se sente exclu. Notre Mère est non seulement proche en se mettant au service avec cet « empressement » (ibid., n. 288) qui est une forme de proximité, mais aussi avec sa manière de dire les choses. A Cana, l’à-propos et le ton avec lesquels elle dit aux serviteurs : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jn 2, 5), feront que ces mots deviendront le modèle maternel de tout langage ecclésial. Mais, pour les dire comme elle, en plus de demander la grâce, il faut savoir se trouver là où les choses importantes se « mijotent », celles qui comptent pour tout cœur, pour toute famille, pour toute culture. C’est seulement avec cette proximité que l’on peut discerner quel est le vin qui manque, et quel est celui de meilleure qualité que le Seigneur veut donner.

Je vous suggère de méditer trois domaines de proximité sacerdotale dans lesquels ces paroles : “Tout ce qu’il vous dira, faites-le” doivent résonner – de mille manières différentes mais avec un même ton maternel – dans le cœur des personnes auxquelles nous parlons : le domaine de l’accompagnement spirituel, celui de la Confession et celui de la prédication.

Nous pouvons méditer la proximité dans le dialogue spirituel en contemplant la rencontre du Seigneur avec la Samaritaine. Le Seigneur lui apprend à reconnaître avant tout comment adorer, en Esprit et en vérité. Puis, avec délicatesse, il l’aide à donner un nom à son péché ; enfin il la gagne de son esprit missionnaire et va avec elle évangéliser dans son village. Modèle de dialogue spirituel que celui du Seigneur qui sait mettre au jour le péché de la Samaritaine sans faire de l’ombre à sa prière d’adoratrice ni mettre d’obstacles à sa vocation missionnaire.

Nous pouvons méditer la proximité dans la Confession en contemplant le passage de la femme adultère. On voit là clairement comment la proximité est décisive, car les vérités de Jésus s’approchent toujours et se disent (on peut dire, toujours) seul à seul. Regarder l’autre dans les yeux – comme le Seigneur quand il se met debout après avoir été à genoux près de la femme adultère qu’ils voulaient lapider et quand il lui dit : « Moi non plus je ne te condamne pas » (Jn 8, 11) – ce n’est pas aller contre la loi. Et l’on peut ajouter : « désormais ne pèche plus » (ibid.) non pas avec un ton qui appartient au domaine juridique de la vérité-définition – le ton de celui qui doit décider quelles sont les conditions de la Miséricorde divine – mais avec une expression que l’on emploie dans le domaine de la vérité-fidélité, qui permet au pécheur de regarder en avant et non en arrière.

Le ton juste de ce « ne pèche plus » est celui du confesseur qui le dit en étant prêt à le répéter soixante-dix fois sept fois. Enfin, le domaine de la prédication. Méditons là-dessus en pensant à ceux qui sont loin, et faisons-le en écoutant la première prédication de Pierre, qui se situe dans le contexte de l’événement de la Pentecôte. Pierre annonce que la parole est «pour tous ceux qui sont loin» (Ac 2, 39) et prêche de telle sorte que le kérygme “transperce leurs cœurs” et les conduit à demander « Que devons-nous faire?» (Ac 2, 37). Une question, comme nous le disions, que nous devons poser et à laquelle nous devons toujours répondre sur un ton marial, ecclésial. L’homélie est la pierre de touche « pour évaluer la proximité et la capacité de rencontre d’un pasteur avec son peuple» (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 135). Dans l’homélie on voit combien nous avons été proches de Dieu dans la prière, et combien nous sommes proches de nos gens dans leur vie quotidienne.

La bonne nouvelle se réalise quand ces deux proximités se nourrissent et s’entretiennent mutuellement. Si tu te sens loin de Dieu, approche-toi de son peuple qui te guérira des idéologies qui ont refroidi ta ferveur. Les petits t’apprendront à regarder Jésus de manière différente. A leurs yeux, la personne de Jésus est attachante, son bon exemple donne de l’autorité morale, ses enseignements sont utiles pour la vie. Si tu te sens loin des gens, rapproche-toi du Seigneur, de sa Parole : dans l’Evangile, Jésus t’apprendra sa manière de regarder les gens, quelle valeur a, à ses yeux, chacun de ceux pour qui il a versé son sang sur la croix. Dans la proximité avec Dieu, la Parole se fera chair en toi et tu deviendras un prêtre proche de toute chair. Dans la proximité avec le peuple de Dieu, sa chair douloureuse deviendra parole dans ton cœur et tu auras de quoi parler avec Dieu, tu deviendras un prêtre intercesseur.

Le prêtre qui est proche, qui marche au milieu de ses gens avec la proximité et la tendresse du bon pasteur (et, dans sa pastorale, parfois devant, parfois au milieu et parfois derrière), les gens non seulement l’apprécient beaucoup, mais plus encore : ils sentent pour lui quelque chose de spécial, quelque chose qui se sent seulement en présence de Jésus. Par conséquent, cette reconnaissance de notre proximité n’est pas seulement une chose en plus. En elle se joue le fait que Jésus sera rendu présent dans la vie de l’humanité, ou bien qu’il restera au plan des idées, enfermé en lettres d’imprimerie, incarné tout au plus dans quelque bonne habitude qui peu à peu deviendra routine.

Demandons à Marie, “Vierge de la Proximité”, de se faire proche de nous et d’unifier notre ton au moment où nous disons à notre peuple de “faire tout ce que Jésus dit”, afin que dans la diversité de nos opinions soit rendue présente sa proximité maternelle qui, par son “oui” nous a pour toujours rapprochés de Jésus.

[00507-FR.01] [Texte original: Italien]

Allocution du pape François lors de la rencontre avec les prêtres, religieux, religieuses et séminaristes

Vous trouverez ci-dessous le texte officiel de l’allocution du pape François lors de la rencontre avec les prêtres, religieux, religieuses et séminariste telle que prononcée en la cathédrale de Santiago au Chili:

Chers frères et sœurs,

Je me réjouis de pouvoir partager cette rencontre avec vous. J’ai apprécié la façon dont le Cardinal Ezzati progressait en vous présentant: ici il y a… les consacrées, les consacrés, les prêtres, les diacres permanents, les séminaristes. Me vient à la mémoire le jour de notre ordination ou de notre consécration quand, après la présentation, nous disions : « Me voici Seigneur pour faire ta volonté ». Au cours de cette rencontre, nous voulons dire au Seigneur : « nous voici » pour renouveler notre oui. Nous voulons renouveler ensemble la réponse à l’appel qui un jour a secoué notre cœur.

Et pour ce faire, je crois que cela peut nous aider de partir du passage de l’Évangile que nous avons écouté et de partager trois moments connus par Pierre et par la première communauté: Pierre/la communauté abattue, Pierre/la communauté bénéficiaire de miséricorde et Pierre / la communauté transfigurée. Je fais jouer ce binôme Pierre-communauté parce que l’expérience des apôtres relève toujours de ce double aspect, l’un personnel et l’autre communautaire. Ils vont de pair et nous ne pouvons pas les séparer. Nous sommes certes appelés personnellement, mais toujours à faire partie d’un groupe plus grand. Le selfie vocationnel n’existe pas. La vocation exige que la photo te soit prise par un autre ; on n’y peut rien !

1. Pierre abattu
J’apprécie toujours le style des Évangiles qui ne décore pas ni n’embellit pas les évènements, et ne les dépeint pas plus beaux. Il nous présente la vie comme elle vient et non comme il faudrait qu’elle soit. L’Évangile ne craint pas de nous présenter les moments difficiles, et même conflictuels que les disciples ont traversés.

Recomposons la scène. Ils avaient tué Jésus ; certaines femmes disaient qu’il était vivant (Lc 24, 22-24). Même si elles ont vu Jésus Ressuscité, l’évènement est si fort que les disciples auront besoin de temps pour comprendre ce qui s’est passé. Compréhension qui leur viendra à la Pentecôte, avec l’envoi de l’Esprit Saint. L’apparition du Ressuscité prendra du temps pour trouver une place dans le cœur des siens.

Les disciples retournent à leurs lieux d’origine. Ils vont faire ce qu’ils savent faire : pêcher. Non pas tous, seuls quelques-uns. Divisés ? Dispersés ? Nous ne le savons pas. Ce que nous disent les Écritures, c’est qu’ils n’ont rien pêché. Les filets sont vides.

Cependant il y avait un autre vide qui pesait inconsciemment sur eux : le désarroi et le trouble à cause de la mort de leur Maître. Il n’est plus, il a été crucifié. Cependant ce n’était pas seulement lui qui a été crucifié, mais eux aussi, parce que la mort de Jésus a mis en évidence un tourbillon de conflits dans le cœur de ses amis. Pierre l’a renié, Judas l’a trahi, les autres ont fui et se sont cachés. Seule une poignée de femmes et le disciple bien-aimé sont restés. Les autres s’en sont allés. En l’espace de quelques jours, tout s’est effondré. Ce sont les heures de désarroi et de trouble dans la vie du disciple. Dans les moments « où la poussière des persécutions, des épreuves, des doutes, etc. est soulevée par les évènements culturels et historiques, il n’est pas facile trouver le chemin à suivre. Il existe diverses tentations propres à ces moment-là : agiter des idées, ne pas prêter l’attention adéquate au problème, faire trop de cas des persécuteurs… Et il me semble que la pire de toutes les tentations, c’est de rester là à ruminer le chagrin » (Jorge M. BERGOGLIO, Las cartas de la tribulación, 9, Ed. Diego de Torres, Buenos Aires 1987.). Oui, rester là à ruminer le chagrin.

Comme nous le disait le Cardinal Ezzati, « la vie sacerdotale et la vie consacrée au Chili ont traversé et traversent des heures difficiles de turbulences et des difficultés non négligeables. Parallèlement à la fidélité de l’immense majorité, l’ivraie du mal s’est développée avec son cortège de scandale et d’abandon ».

Moment de turbulences. Je connais la douleur qu’ont signifiée les cas d’abus commis sur des mineurs et je suis de près ce que l’on fait pour surmonter ce grave et douloureux mal. Douleur pour le mal et la souffrance des victimes et de leurs familles, qui ont vu trahie la confiance qu’elles avaient placée dans les ministres de l’Église. Douleur pour la souffrance des communautés ecclésiales, et douleur pour vous, frères, qui, en plus de l’épuisement dû à votre dévouement, avez vécu la souffrance qu’engendrent la suspicion et la remise en cause, ayant pu provoquer chez quelques-uns ou plusieurs le doute, la peur et le manque de confiance. Je sais que parfois vous avez essuyé des insultes dans le métro ou en marchant dans la rue, qu’être « habillé en prêtre » dans beaucoup d’endroits se « paie cher ». C’est pourquoi je vous invite à ce que nous demandions à Dieu de nous donner la lucidité d’appeler la réalité par son nom, le courage de demander pardon et la capacité d’apprendre à écouter ce que le Seigneur est en train de nous dire.

J’aimerais ajouter en outre un autre aspect important. Nos sociétés sont en train de changer. Le Chili d’aujourd’hui est bien différent de celui que j’ai connu dans ma jeunesse, quand je me formais. Sont en train de naître de nouvelles et différentes formes culturelles qui ne cadrent pas avec les repères connus. Et il faut reconnaître que, souvent, nous ne savons pas comment nous insérer dans ces nouvelles circonstances. Souvent, nous rêvons des « oignons d’Égypte » et nous oublions que la terre promise est devant. Que la promesse date d’hier mais est faite pour l’avenir. Et nous pouvons céder à la tentation de nous enfermer et de nous isoler pour défendre nos approches qui finissent par devenir rien de plus que de bons monologues. Nous pouvons être tentés de penser que tout va mal, et au lieu d’annoncer une « bonne nouvelle », la seule chose que nous annonçons, c’est l’apathie et la désillusion. Ainsi nous fermons les yeux face aux défis pastoraux en croyant que l’Esprit n’aurait rien à dire. Ainsi nous oublions que l’Évangile est un chemin de conversion, non seulement pour « les autres », mais pour nous aussi.

Que cela nous plaise ou pas, nous sommes invités à affronter la réalité telle qu’elle se présente à nous. La réalité personnelle, communautaire et sociale. Les filets –affirment les disciples- sont vides, et nous pouvons comprendre les sentiments que cela génère. Ils reviennent à la maison sans grandes aventures à raconter ; ils reviennent à la maison les mains vides ; ils reviennent à la maison, abattus.

Que reste-t-il de ces disciples forts, enthousiastes, qui se donnaient des airs, qui se sentaient choisis et qui avaient tout quitté pour suivre Jésus ? (cf. Mc 1, 16-20) ; que reste-t-il de ces disciples sûrs d’eux-mêmes prêts à aller en prison et qui iraient jusqu’à donner leur vie pour leur Maître (cf. Lc 22, 33), et qui pour le défendre voulaient faire descendre du feu sur la terre (cf. Lc 9, 54) ; pour lequel ils dégaineraient l’épée et combattraient ? (cf. Lc 22, 49-51), que reste-t-il du Pierre qui apostrophait son Maître sur la manière dont celui-ci devrait gérer sa vie ? (cf. Mc 8, 31-33).

2. Pierre bénéficiaire de miséricorde
C’est l’heure de vérité dans la vie de la première communauté. C’est l’heure où Pierre a été

confronté à une partie de lui-même. À la partie de sa vérité que tant de fois il n’a pas voulu voir. Il a fait l’expérience de ses limites, de sa fragilité, de son être de pécheur. Pierre, l’homme de tempérament, le chef impulsif et sauveur, avec une bonne dose d’autosuffisance et un excès de confiance en lui-même ainsi qu’en ses capacités, a dû accepter sa faiblesse et son péché. Il était aussi pécheur que les autres, il était aussi démuni que les autres, il était aussi fragile que les autres. Pierre a déçu celui qu’il avait promis de protéger. Heure cruciale dans la vie de Pierre.

Comme disciples, comme Église, la même chose peut nous arriver : il existe des moments où nous ne nous retrouvons pas devant nos exploits, mais devant notre faiblesse. Heures cruciales dans la vie des disciples, pourtant c’est en ces heures que naît l’apôtre. Laissons-nous guider par le texte. «Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : “Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment plus que ceux-ci ?”» (Jn 21, 15).

Après le repas, Jésus invite Pierre à faire un tour et l’unique parole est une interrogation, une interrogation d’amour: M’aimes-tu? Jésus ne s’oriente pas vers la réprimande ni vers la condamnation. La seule chose qu’il veut faire, c’est de sauver Pierre. Il veut le sauver du danger de rester enfermé dans son péché, de rester là à ‘‘ruminer’’ le chagrin, fruit de ses limites ; du risque de laisser s’effondrer, à cause de ses limites, tout ce qu’il avait vécu de bien avec Jésus. Jésus veut le sauver de l’enfermement et de l’isolement. Il veut le sauver de cette attitude destructrice qui consiste à se faire passer pour une victime, ou au contraire, à tomber dans un « toujours le même » et qui, au bout du compte, finit par édulcorer n’importe quel engagement avec le relativisme le plus nocif. Il veut le libérer du fait de considérer celui qui s’oppose à lui comme un ennemi, ou de ne pas accepter avec sérénité les contradictions ou les critiques. Il veut le libérer de la tristesse et spécialement de la mauvaise humeur. Avec cette question, Jésus invite Pierre à écouter son cœur et à apprendre à discerner. Car « ce n’est pas le propre de Dieu de défendre la vérité au détriment de la charité, ni la charité aux dépens de la vérité, ou l’équilibre au détriment des deux. Jésus veut éviter que Pierre ne devienne un vrai destructeur, ou un menteur charitable ou une personne perplexe paralysée» (cf. Ibid.), comme cela peut nous arriver dans ces situations.

Jésus a interrogé Pierre sur son amour et il a insisté auprès de lui jusqu’à ce qu’il puisse lui donner une réponse réaliste : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime » (Jn 21, 17). C’est ainsi que Jésus l’a confirmé dans sa mission. C’est ainsi qu’il devient définitivement son apôtre.

Qu’est-ce qui consolide Pierre comme apôtre ? Qu’est-ce qui nous maintient apôtres? Une seule chose: «nous avons été traités avec miséricorde » (1 Tm 1, 12-16). « Au cœur de nos péchés, de nos limites, de nos misères ; au milieu de nos nombreuses chutes, Jésus Christ nous a vus, il s’est approché, il nous a donné sa main et nous a traités avec miséricorde. Chacun d’entre nous pourrait en faire mémoire, en repensant à toutes les fois où le Seigneur l’a vu, l’a regardé, s’est approché et l’a traité avec miséricorde » (Message Vidéo au CELAM à l’occasion du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde sur le Continent américain, 27 août 2016). Nous ne sommes pas ici parce que nous serions meilleurs que les autres. Nous ne sommes pas des superhéros qui, de leur hauteur, descendent pour rencontrer des « mortels ». Mais plutôt, nous sommes envoyés avec la conscience d’être des hommes et des femmes pardonnés. Et c’est la source de notre joie. Nous sommes consacrés, pasteurs à la manière de Jésus blessé, mort et ressuscité. Le consacré est celui qui trouve dans ses blessures les signes de la Résurrection. Il est celui qui peut voir dans les blessures du monde la force de la Résurrection. Il est celui qui, à la manière de Jésus, ne va pas à la rencontre de ses frères avec le reproche et la condamnation.

Jésus Christ ne se présente pas aux siens sans ses blessures ; précisément c’est grâce à ses blessures que Thomas peut confesser sa foi. Une Église avec des blessures est capable de comprendre les blessures du monde d’aujourd’hui, et de les faire siennes, de les porter en elle- même, d’y prêter attention et de chercher à les guérir. Une Église avec des blessures ne se met pas au centre, ne se croit pas parfaite, mais elle place au centre le seul qui peut guérir les blessures et qui a pour nom: Jésus Christ.

La conscience d’être nous-mêmes blessés nous libère; oui, elle nous libère du risque de devenir autoréférentiels, de nous croire supérieurs. Elle nous libère de cette tendance « prométhéenne de ceux qui, en définitive, font confiance uniquement à leurs propres forces et se sentent supérieurs aux autres parce qu’ils observent des normes déterminées ou parce qu’ils sont inébranlablement fidèles à un style catholique justement propre au passé » (Exhort. ap. Evangelii Gaudium, n.94).

En Jésus, nos blessures sont ressuscitées. Elles nous rendent solidaires; elles nous aident à détruire les murs qui nous enferment dans une attitude élitiste pour nous encourager à construire des ponts et aller à la rencontre de tant de personnes assoiffées du même amour miséricordieux que seul Christ peut nous offrir. Que de fois « rêvons-nous de plans apostoliques, expansionnistes, méticuleux et bien dessinés, typiques des généraux défaits ! Ainsi nous renions notre histoire d’Église, qui est glorieuse en tant qu’elle est histoire de sacrifices, d’espérance, de lutte quotidienne, de vie dépensée dans le service, de constance dans le travail pénible, parce que tout travail est accompli à la sueur de notre front » (Ibid., n.96). Je vois avec une certaine préoccupation qu’il existe des communautés qui vivent, mues plus par le découragement de ne plus être à l’affiche, par le souci d’occuper les espaces, de paraître et de se montrer, que par celui de se retrousser les manches et de sortir afin de toucher la réalité difficile de notre peuple fidèle.

Qu’elle est lourde d’interrogation, la réflexion de ce saint chilien qui faisait remarquer : «Elles seront, en effet, fausses méthodes toutes celles qui seraient imposées en raison de l’uniformité ; toutes celles qui prétendent nous conduire à Dieu en nous faisant perdre de vue nos frères ; toutes celles qui nous font fermer les yeux sur l’univers, au lieu de nous apprendre à les ouvrir pour tout élever vers le Créateur de tout être ; toutes celles qui rendent égoïstes et nous conduisent à nous replier sur nous-mêmes » (SAN ALBERTO HURTADO, Discurso a jóvenes de la Acción Católica,1943).

Le peuple de Dieu n’attend pas de nous ni nous demande que nous soyons des superhéros, il veut des pasteurs, des consacrés, qui aient de la compassion, qui sachent tendre la main, qui sachent s’arrêter devant la personne à terre et, comme Jésus, qui aident à sortir de cette obsession de « ruminer » le chagrin qui empoisonne l’âme.

3. Pierre transfiguré
Jésus invite Pierre à discerner et, ainsi, commencent à prendre force de nombreux évènements de la vie de Pierre, comme le geste prophétique du lavement des pieds. Pierre, lui qui a résisté avant de se laisser laver les pieds, commence à comprendre que la véritable grandeur passe par le fait de se faire petit et serviteur (« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous » [Mc. 9,35]).

Quelle pédagogie de la part de notre Seigneur ! Du geste prophétique de Jésus à l’Église prophétique qui, lavée de son péché, n’a pas peur de sortir pour servir une humanité blessée.

Pierre a connu dans sa chair la blessure non seulement du péché, mais aussi de ses propres limites et faiblesses. Pourtant il a découvert en Jésus que ses blessures peuvent être un chemin de Résurrection. Connaître Pierre abattu pour connaître Pierre transfiguré est l’invitation à passer d’une Église de personnes abattues en proie au chagrin à une Église servante des nombreuses personnes abattues qui se trouvent à nos côtés. Une Église capable de se mettre au service de son Seigneur en celui qui a faim, en celui qui est prisonnier, en celui qui a soif, en celui qui est expulsé, en celui qui est nu, en celui qui est malade… (Mt 25, 35). Un service qui ne s’identifie pas à de l’assistanat ou à du paternalisme, mais à une conversion du cœur. Le problème n’est pas seulement de donner à manger au pauvre, de vêtir celui qui est nu, d’être aux côtés de celui qui est malade, mais de considérer que le pauvre, la personne nue, le malade, le prisonnier, la personne expulsée sont dignes de s’asseoir à nos tables, de se sentir « à la maison » parmi nous, de se sentir en famille. C’est le signe que le Royaume des Cieux est parmi nous. C’est le signe d’une Église qui a été blessée par son péché, a obtenu miséricorde da la part de son Seigneur, et qui est devenue prophétique par vocation.

Redevenir prophétique, c’est renouveler notre engagement à ne pas vouloir un monde idéal, une communauté idéale, un disciple idéal pour vivre ou pour évangéliser, mais c’est créer les conditions afin que chaque personne abattue puisse rencontrer Jésus. On n’aime pas les situations ni les communautés idéales, on aime les personnes.

La reconnaissance sincère, douloureuse et priante de nos limites, loin de nous éloigner de notre Seigneur, nous permet de revenir vers Jésus en sachant qu’il « peut toujours, avec sa nouveauté, renouveler notre vie et notre communauté, et même si la proposition chrétienne traverse des époques d’obscurité et de faiblesses ecclésiales, elle ne vieillit jamais… Chaque fois que nous cherchons à revenir à la source pour récupérer la fraîcheur originale de l’Évangile, surgissent des voies nouvelles, des méthodes créatives, d’autres formes d’expression, des signes plus éloquents, des paroles chargées de sens renouvelé pour le monde d’aujourd’hui » (Exhort. ap. Evangelii Gaudium, n.11). Que cela nous fait du bien à nous tous de laisser Jésus renouveler nos cœurs!

Quand je commençais cette rencontre, je vous disais que nous venions pour renouveler notre oui, avec enthousiasme, avec passion. Nous voulons renouveler notre oui, mais un oui réaliste, parce qu’il est soutenu par le regard de Jésus. Je vous invite à faire dans votre cœur, quand vous serez rentrés chez vous, une espèce de testament spirituel, à la manière du Cardinal Raul Silva Henriquez. Cette belle prière qui commence en disant:

«L’Église que j’aime est la Sainte Église de chaque jour… la tienne, la mienne, la Sainte Église de chaque jour…

Jésus Christ, l’Évangile, le pain, l’Eucharistie, le Corps du Christ humble chaque jour. Avec des visages de pauvres et des visages d’hommes et de femmes qui chantaient, qui luttaient, qui souffraient. La Sainte Église de chaque jour».

Comment est l’Église que tu aimes? Aimes-tu cette Église blessée qui trouve la vie dans les plaies de Jésus?

Merci pour cette rencontre. Merci pour l’opportunité de renouveler avec vous le «Oui». Que Notre-Dame du Carmel vous couvre de son manteau. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. [00055-FR.01] [Texte original: Espagnol]

Le Noël des prêtres

Ce court documentaire présente la vie de prêtres durant la période de Noël. Le temps des fêtes est, pour la majorité des chrétiens, un temps fort de leur vie spirituelle, un temps non seulement de réjouissances en famille mais également de vacances et de repos. Pour les prêtres, le temps de Noël représente un temps d’intense préparation spirituelle et organisationnelle. Messe de minuit, célébration du pardon, souper des pauvres, fêtes des bénévoles, présences auprès des malades : la vie de prêtres durant le temps de Noël est loin d’être une période tranquille. Cela est encore moins le cas pour ceux qui ont parallèlement une carrière de chanteur populaire !

Au cours de cette production originale de Sel et Lumière, Francis Denis nous fait rencontrer deux prêtres et un évêque dans leur vie quotidienne durant le temps de Noël. Quotidien quelque peu transformé depuis qu’ils chantent avec Mario Pelchat et qu’ils l’accompagnent dans une série de spectacles partout au Québec.

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