Vendredi, le 4 août 2023
Le quatrième jour des Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne, le pape François a prononcé une allocution lors du chemin de Croix au « Parque Eduardo VII ».
Voici le texte intégral :
ALLOCUTION DU PAPE FRANÇOIS
Chemin de Croix avec les jeunes
Parque Eduardo VII, Lisbonne
Vendredi, le 4 août 2023
Aujourd’hui, vous allez marcher avec Jésus. Jésus est le Chemin et nous marcherons avec Lui, parce que Lui a marché. Lorsqu’Il était parmi nous, Jésus a marché, Il a marché en guérissant les malades, en prenant soin des pauvres, en rendant la justice… Il a marché en prêchant, en enseignant. Jésus marche, mais le chemin le plus gravé dans nos cœurs est le chemin du Calvaire, le chemin de la Croix. Et aujourd’hui, vous, nous, moi aussi, nous renouvellerons par la prière le chemin de la Croix. Nous regarderons Jésus passer et nous marcherons avec Lui.
Le chemin de Jésus, c’est Dieu qui sort de lui-même, Il sort de Lui-même pour marcher parmi nous. Ce que nous entendons si souvent à la messe : « Et le Verbe s’est fait chair et a marché parmi nous ». Vous vous souvenez ? Le Verbe s’est fait homme et a marché parmi nous. Et cela, Il le fait par amour. Il le fait par amour. Et la croix qui accompagne toutes les Journées Mondiales de la Jeunesse est l’icône, la figure de cette marche. La Croix est le signe le plus grand du plus grand amour, l’amour avec lequel Jésus veut étreindre notre vie. La nôtre ? Oui, la tienne, la tienne, la tienne, celle de chacun de nous. Jésus marche pour moi. Nous devons tous le dire. Jésus entreprend ce chemin pour moi, pour donner sa vie pour moi. Et personne n’a plus d’amour que celui qui donne sa vie pour ses amis, celui qui donne sa vie pour les autres. N’oubliez pas ceci : personne n’a plus d’amour que celui qui donne sa vie, c’est ce que Jésus a enseigné. C’est pourquoi, lorsque nous regardons la Croix, qui est si douloureuse, si dure, nous voyons la beauté de l’amour qui donne sa vie pour chacun de nous.
Une personne très croyante a dit une phrase qui m’a beaucoup frappé. Elle a dit : « Seigneur, par ton ineffable agonie, je peux croire en l’amour. Seigneur, par ton ineffable agonie, je peux croire en l’amour ».
Et Jésus marche, mais Il attend quelque chose, Il attend notre compagnie, Il attend que nous regardions… je ne sais pas, Il attend d’ouvrir les fenêtres de mon âme, de ton âme, de l’âme de chacun de nous. Qu’elles sont laides les âmes fermées, qui sèment à l’intérieur et sourient à l’intérieur ! Elles n’ont pas de sens. Jésus marche et attend avec son amour, attend avec sa tendresse, pour nous consoler, pour sécher nos larmes.
Maintenant je vous pose une question, mais ne répondez pas à haute voix : chacun répond en lui-même. Est-ce que je pleure parfois ? Y a-t-il des choses dans la vie qui me font pleurer ? Nous avons tous pleuré dans la vie, et nous pleurons encore. Et Jésus est là avec nous, Il pleure avec nous, parce qu’Il nous accompagne dans l’obscurité qui provoque nos pleurs.
Maintenant je ferai un peu silence, et que chacun dise à Jésus ce qui le fait pleurer dans la vie ; chacun de nous le lui dit à présent, en silence.
[moment de silence].
Jésus, avec sa tendresse, essuie nos larmes cachées. Jésus veut combler de sa proximité notre solitude. Que les moments de solitude sont tristes ! Et Lui il est là, Il veut combler cette solitude. Jésus veut combler nos peurs, tes peurs, mes peurs. Ces sombres peurs, Il veut les remplir de sa consolation ; et Il attend de nous pousser à prendre le risque d’aimer. Parce que, vous le savez, vous le savez mieux que moi: aimer est risqué. Il faut prendre le risque d’aimer. C’est un risque, mais il vaut la peine d’être pris, et Il nous accompagne en cela. Toujours Il nous accompagne. Toujours Il marche. Toujours, durant la vie, Il est avec nous.
Je ne veux pas dire beaucoup plus de choses. Aujourd’hui, nous ferons le chemin avec Lui, le chemin de sa souffrance, le chemin de nos soucis, le chemin de nos solitudes.
Maintenant, un moment de silence, et que chacun pense à sa souffrance, à son souci, à ses misères. N’ayez pas peur, pensez-y, et pensez aussi au désir de l’âme de retrouver le sourire.
[moment de silence].
Et Jésus marche jusqu’à la Croix, Il meurt sur la Croix, pour que notre âme puisse sourire. Amen.
Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana