Les béatitudes, modèle de sainteté

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Réflexion du père Thomas Rosica c.s.b. pour la Solennité de la Toussaint (dimanche 26 octobre 2015)

Les paroles de Mgr Angelo Amato, s.d.b., préfet de la Congrégation pour la cause des saints, prononcées l’année dernière lors du Synode sur La Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Église, résonnent encore dans mon esprit et mon cœur en ce jour de la Solennité de la Toussaint :

Jésus dit: “Je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes” (Mt 11, 29). Pendant deux millénaires, des hommes et des femmes, grands et petits, savants et ignorants, en Orient comme en Occident, se sont mis à l’école du Seigneur Jésus, qui a fait résonner dans leur esprit et dans leur cœur un commandement sublime : “soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait” (Mt 5, 48).

Leur savoir était composé essentiellement par la vie et par la Parole de Jésus : heureux les pauvres, heureux les affligés, heureux les doux, heureux les affamés et assoiffés de la justice, heureux les miséricordieux, heureux les cœurs purs, heureux les artisans de paix, heureux les persécutés. Les saints, comprenant que les béatitudes sont l’essence de l’Évangile et le portrait même de Jésus, l’ont ainsi imité.

Les béatitudes, modèle de sainteté

Les béatitudes énumérées par le Christ dans son Sermon sur la Montagne (Matthieu 5,1-12) sont la recette de sainteté extrême. Comme plusieurs l’ont souligné auparavant, le Mont des Béatitudes est réellement le sommet le plus élevé au monde même s’il se retrouve quelque dizaine de pieds en dessous du niveau de la mer. Sur cette montagne sacrée de la Galilée, Jésus a proclamé la nouvelle loi; une expression de la sainteté du Christ. Il faut préciser qu’il ne s’agit pas d’un code de conduite abstrait. Jésus est pauvre d’esprit, doux, persécuté et artisan de la paix. Il représente plutôt le nouveau « code de sainteté » qui doit être étampé dans nos cœurs et contemplé par les actes de l’Esprit Saint. Sa mort et sa passion sont le couronnement de sa sainteté.

La sainteté est un mode de vie qui implique l’engagement et le passage à l’acte. À l’opposé, elle n’est pas une tentative passive, mais plutôt une série de choix continus qui visent à approfondir son lien à Dieu pour ensuite permettre à cette relation de diriger nos gestes en société. La sainteté nécessite un changement radical dans sa façon de voir les choses et dans son attitude. Lorsqu’on accepte l’appel à la sainteté, Dieu devient l’objectif final de chaque aspect de notre vie.

En observant Jésus, on peut voir la définition même de ce qui est pauvreté de cœur, douceur et compassion, attristement et préoccupation pour la justice, cœur pur, artisan de paix et persécuté. C’est pourquoi il a le droit de dire à chacun, « Viens, suis-moi! » Jésus ne dit pas simplement, « Fais ce que je dis. » Il dit plutôt, « Viens, suis-moi. » 

Faire le point sur la multitude des saints

Les saints et les bienheureux sont nos compagnons de voyage sur le chemin de la vie lors des moments de joie comme ceux de misère. Ils sont des hommes et des femmes qui ont écrit une page nouvelle dans la vie de tellement de gens. Cette pensée fut au cœur du message de Jean-Paul II à l’humanité : la sainteté n’est pas un don réservé à certains. Nous pouvons tous aspirer à la sainteté, car c’est un objectif à notre portée, une grande leçon réaffirmée par le Concile Vatican II et son appel à la sainteté universelle (Lumen Gentium).

Aujourd’hui, la solennité de la Toussaint est une occasion formidable pour l’Église entière de faire le point sur la façon dont le serviteur de Dieu, le pape Jean-Paul II, a changé notre façon de voir les saints et les bienheureux. En presque 27 ans de pontificat, le pape Jean-Paul II a confié 1 338 bienheureux et 482 saints à l’Église.

Jean-Paul II nous a rappelé que les héros et les héroïnes de ce monde offerts aux jeunes d’aujourd’hui sont viciés à la base. Ils nous laissent avec un vide intérieur. Les « vedettes » réelles de son pontificat sont les saints et les bienheureux qui n’ont pas cherché à être considérés comme des héros, à choquer ou à provoquer. Si l’on veut véritablement croire que la grandeur est accessible, nous avons besoin de bons modèles à émuler. Nous avons désespérément besoin de vrais héros et héroïnes qui sont à la fois des exemples à suivre et les témoins de la foi et de la vertu. Ce sont les « vedettes » que les mondes du sport, du cinéma, des sciences et de la musique n’arrivent pas à offrir à la société.

Se placer à l’extrême centre

Plusieurs pensent que la sainteté est réservée aux privilégiés. En fait, devenir saint est la tâche de tout chrétien et on irait même jusqu’à dire la fonction de tous. Nous pensons souvent que les saints sont tout simplement des « excentriques » que le Christ élève comme modèle à émuler, c’est-à-dire plus au moins des personnes qui forment l’exception et qui ne sont pas en phase avec la réalité humaine. Ce qui est certainement le cas des hommes et des femmes qui étaient littéralement « excentriques », c’est-à-dire qu’ils déviaient du juste milieu, de la pratique habituelle, des façons de faire dites ordinaires, de la méthode usuelle. Sous un autre angle, les saints se sont placés à « l’extrême centre ».

Devenez les saints du nouveau millénaire

Jean Paul II, le serviteur de Dieu, a beaucoup parlé aux jeunes de l’appel à la sainteté et de la vocation de sainteté. Dans son message de la Journée mondiale de la jeunesse 2000 à Rome, il s’adressa aux jeunes du monde entier par ses paroles inoubliables qui sont devenues le cri de ralliement pour la plus grande célébration du jubilé:

Jeunes de tous les continents, n’ayez pas peur d’être les saints du nouveau millénaire! Soyez contemplatifs et aimant la prière, cohérents avec votre foi et généreux au service de vos frères, membres actifs de l’Église et artisans de paix. Pour réaliser cet projet de vie engageant , restez à l’écoute de sa Parole, prenez des forces dans les Sacrements, spécialement l’Eucharistie et la Pénitence. Le Seigneur vous veut apôtres intrépides de son Évangile et constructeurs d’une nouvelle humanité.

Deux ans plus tard, en 2002, lors de notre Journée mondiale de la jeunesse au Canada, Jean-Paul II a soulevé encore une fois le thème de la sainteté et des saints dans son message :

De même que le sel donne de la saveur aux aliments et que la lumière éclaire les ténèbres, de même la sainteté donne le sens plénier à la vie, en en faisant un reflet de la gloire de Dieu. Combien de saints, même parmi les jeunes, compte l’histoire de l’Église ! Dans leur amour pour Dieu, ils ont fait resplendir leurs vertus héroïques à la face du monde, devenant des modèles de vie que l’Église a présentés en vue de leur imitation par tous. Chers jeunes, par l’intercession de cette foule immense de témoins, je prie le Dieu trois fois saint de vous rendre saints, les saints du troisième millénaire. [Read more…]

Vers une encyclique sur l’écologie

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Image: Courtoisie de CNS

Le 5 mars 2015, le cardinal Peter Turkson, président du Conseil Pontifical Justice et Paix, prononçait un discours au Trócaire 2015 (l’Agence irlandaise catholique d’aide pour le développement international) à l’Université pontificale Saint-Patrick à Maynooth en Irlande. Ce discours était d’une importance capitale puisqu’il est considéré par plusieurs comme étant un prélude à la prochaine encyclique du pape François qui portera sur l’écologie. Dans ce discours prononcé en langue anglaise, le cardinal Turkson explique ce que l’Église entend lorsqu’elle parle d’écologie. La formule à retenir est celle « d’écologie globale ». En fait, cette expression vise à mettre sous un même toit certaines problématiques qui sont parfois considérées séparément, ce qui nuit à leur résolution. En effet, l’originalité de l’Église est qu’elle voit la racine commune des problèmes liés au soin de l’environnement, au développement des pays et à « l’écologie humaine ». Pour le cardinal Turkson, le pape François cherche avant tout à apporter la « chaleur de l’espoir ». Sa prochaine encyclique montrera donc le rôle bénéfique de la foi catholique dans la résolution de problèmes dont « les régulations, les politiques et les orientations sont nécessaires pour faire face à la pauvreté et aux changements climatiques mais peuvent rester sans effet si elles ne sont pas accompagnées d’une conversion morale et d’un changement du cœur »[2]. Tout cela en plus d’apporter des principes clairs qui peuvent orienter les décideurs politiques et ceux du monde des affaires. Pour ce faire, le Cardinal guinéen a voulu expliciter 4 principes fondamentaux à prendre en compte et à respecter pour un juste
souci de la création.

Un appel universel

Reprenant les grandes orientations formulé par Benoît XVI, c’est-à-dire de celui que l’on a appelé le « pape vert », le cardinal Turkson a mentionné que le souci pour l’environnement n’est pas réservé à une catégorie de personnes ou de pays mais nous concerne tous. Ce qui implique qu’aucun organisme et aucune personnalité ne peut monopoliser le discours et le souci de l’environnement. Prendre soin de la création est une responsabilité qui incombe à tous. De plus, s’il veut prendre soin de la nature qui est hors de lui, il doit prendre soin de sa propre nature. En d’autres termes, protéger la nature implique de protéger la nature humaine contre ce qui la rend malade. Comme le disait Benoît XVI :

« L’Église ne peut pas et ne doit pas se limiter à transmettre à ses fidèles uniquement le message du salut. Elle a une responsabilité à l’égard de la création et doit faire valoir cette responsabilité également en public. Et en le faisant, elle ne doit pas seulement défendre la terre, l’eau et l’air comme des dons de la création appartenant à tous. Elle doit également protéger l’homme contre la destruction de lui-même. Il est nécessaire qu’il existe quelque chose comme une écologie de l’homme, entendue d’une juste manière. »[4].

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Messes de la Neuvaine à saint Joseph en direct de la Crypte de l’Oratoire à Montréal

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L’un des plus importants pèlerinages de l’année à l’Oratoire Saint-Joseph de Montréal a lieu au mois de mars alors que se tient la grande neuvaine annuelle dédiée à saint Joseph. Pendant neuf jours, du 10 au 18 mars 2015, Télévision Sel + Lumière télédiffusera la messe quotidienne célébrée à 19h30 dans la Crypte de l’Oratoire. Ces célébrations seront une merveilleuse préparation à la fête de saint Joseph, époux de Marie, et qui sera présidée le 19 mars par le Père Thomas Rosica c.s.b à 8 :00 am. La neuvaine à saint Joseph est présentée sous un thème différent chaque année, mettant en valeur un aspect ou l’autre de la foi chrétienne. Cette année le thème de la neuvaine est : « Avec Joseph, sur le chemin du bonheur ». Soyez nombreux à vous joindre à nous par l’entremise de la télévision et la prière en cette période importante de l’année liturgique !

Pour plus d’information, vous pouvez accéder à l’horaire en cliquant le lien ci-dessous :

http://www.saint-joseph.org/sites/default/files/documents/feuillet_neuvaine2015-web.pdf

Oscar Romero, bienheureux défenseur des pauvres et de la justice

People carry a picture of the late Archbishop Romero during a march ahead of the 34th anniversary of his assassination in San SalvadorCité du Vatican, le 4 février 2015 (VIS). Ce midi près la Salle de Presse, Mgr.Vincenzo Paglia, Président du Conseil pontifical pour la famille et postulateur de cette cause de béatification, a évoqué la vie, l’oeuvre et le martyre de Oscar Arnulfo Romero y Galdámez, l ‘Archevêque de San Salvador assassiné en 1980, dont le Pape à reconnu hier qu’il est mort en haine de la foi. A pris part à la conférence de presse M. Roberto Morozzo della Rocca, auteur d’une biographie du futur saint. Voici la synthèse de l’intervention de Mgr. Paglia:

Romero photoC’est un don extraordinaire pour toute l’Eglise en ce début de millénaire que de voir sanctifié un pasteur ayant offert sa vie pour son peuple. Il est un exemple pour tous les chrétiens, comme en témoigne l’Eglise anglicane qui a placé sa statue sur la façade de la cathédrale de Westminster aux côtés de celles du Pasteur Martin Luther King et du Pasteur Dietrich Bonhoeffer. Il est aussi un symbole pour la société tout entière qui voit en lui un champion des pauvres et de la paix. Notre gratitude doit également aler à Benoît XVI, qui a suivi l’affaire depuis le début et qui, le 20 décembre 2012 a décidé de débloquer la procédure canonique. Le travail de la Congrégation pour les causes des saints…a été attentif et précis. A l’unanimité de la commission des cardinaux et de la commission des théologiens, le martyre a été confirmée comme subi en haine de la foi. Le martyre de Mgr. Romero a donné espoir et force aux nombreuses familles salvadoriennes qui avaient perdu des parents et des amis durant la guerre civile. Son souvenir est devenu immédiatement celui des autres victimes, moins connues. Après un long processus qui a connu beaucoup de difficultés et même des oppositions à propos de la pensée et de l’action pastorale du prélat. Enfin a été résolu le climat conflictuel qui s’était créé autour de sa figure. Désormais, Mgr.Romero devient comme le premier d’une longue liste de nouveaux martyrs contemporains. Le 24 mars, jour de sa mort, sera pour la Conférence épiscopale italienne une Journée de prière pour les missionnaires martyrs. Les Nations-Unies ont pour leur part proclamé la Journée internationale pour le droit à la vérité en rapport aux graves violations des droits humains fondamentaux et de la dignité des victimes. Le monde a beaucoup changé depuis ce lointain 1980, mais le pasteur d’un petit pays d’Amérique centrale, continue de parler avec force. Et il est significatif que sa béatification ait lieu alors que la chaire de Pierre est, pour la première fois dans l’histoire, occupée par un latino-américain qui veut une Eglise pauvre pour les pauvres. C’est là une coïncidence providentielle. [Read more…]

Le Pape : « Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour du prochain »

Canonizations_ChristLe pape François a célébré ce dimanche matin sur la place Saint-Pierre la messe de canonisation de six nouveaux saints, quatre Italiens et deux Indiens. Les deux indiens sont un prêtre et une religieuse. Kuriakose Elias Chavara della Sacra Famiglia qui vécut au 19ème siècle, carme de rite syro-malabar, fondateur de deux Congrégations religieuses : les Carmes de Marie-Immaculée et la Congrégation de la Mère du Carmel (Carmélites). C’est à cette dernière congrégation qu’appartient la religieuse  canonisée, qui vécut pour sa part entre le 19 ème et le 20 ème siècle

Les deux saints indiens sont considérés comme les acteurs centraux d’un éveil spirituel et social, qui a servi de base à l’essor du catholicisme dans l’Etat du Kerala, au sud de l’Inde.

Le Pape François a canonisé également quatre italiens : un évêque de Vicence considéré comme «l’évêque des pauvres» , un prêtre de l’Ordre des Frères Mineurs à Naples, un oblat calabrais de l’Ordre des Minimes, et un laïc italien du tiers-ordre franciscain, ermite et pèlerin. [Read more…]

Un Pape pour le peuple de Dieu

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Image: Courtoisie de CNS

Dimanche dernier, le pape François a présidé la célébration de la béatification du pape Paul VI. Cette reconnaissance de l’Église n’est pas, comme le disait le père Thomas Rosica, « une obligation, comme si le fait d’être Pape était suffisant pour être béatifié » mais plutôt le résultat d’une enquête minutieuse sur sa vie avant et après sa mort. En effet, l’Église n’est pas maîtresse de l’action de la Grâce en ce monde mais la dépositaire de l’autorité du Christ. Cela signifie que son rôle n’est pas de créer des saints mais de reconnaître l’action de la Grâce, peu importe où elle se manifeste. C’est le cas de Paul VI qui a su laisser l’Esprit Saint se manifester en sa personne. Comment cela s’est-il réalisé ? Dans son discours de clôture du Synode extraordinaire des évêques sur la famille, le pape François a fait mention du rôle spécifique de ce successeur de Pierre. Examinons la vie du nouveau bienheureux à la lumière de ces critères.

Garantir l’unité de l’Église

Le conclave qui a eu pour résultat l’élection du Cardinal Montini au rang de Souverain Pontife a eu la particularité de se tenir au beau milieu d’une Église mouvementée, en plein cœur des travaux du Concile Vatican II. Cette époque de grands changements allait mener l’Église à faire un « aggiornamento », c’est à dire un travail d’adaptation du mode de transmission de la foi. Comme l’affirmait Jean XXIII dans son discours d’ouverture du Concile : «  Le premier intérêt du Concile est que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit gardé et enseigné d’une manière plus efficace »[2]. Cette mission difficile de mener à terme le Concile Vatican II allait cependant incomber à ce nouveau Pape autrefois patriarche de Venise. De fait, un Concile est toujours un moment où les sentiments sont souvent contradictoires c’est-à-dire que les grands espoirs s’accompagnent de grandes déceptions et les grandes joies croisent souvent des peines profondes. Dans ces moments difficiles, où la barque de Pierre peut sembler prendre l’eau et être sur le point de couler, le bienheureux Paul VI a su mettre son espérance et sa foi en Jésus. C’est cette même foi héroïque de la présence de Dieu dans son Église qui lui a permis de porter le Concile à terme. Aujourd’hui, nous voyons la grandeur des intuitions présentes dans tous ses textes et il serait absolument impensable de revenir en arrière.  [Read more…]

Deux cadeaux du ciel pour notre Québec !

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Le dimanche 12 octobre dernier, le pape François présidait une Messe d’action de grâce pour la canonisation de deux saints de chez nous : Mgr de Laval et Marie de l’Incarnation. Pour l’occasion, une délégation du diocèse de Québec comprenant des pèlerins du monde entier s’était déplacée pour célébrer cet événement historique pour l’église particulière du Québec. En effet, cette reconnaissance du pouvoir d’intercession de la part de l’Église universelle allait avoir une triple dimension que je propose d’analyser brièvement.

Dans un premier temps, l’accueil de l’église du Québec autour du tombeau de Saint Pierre en compagnie de son successeur le pape François, avait pour but d’intensifier et d’approfondir la communion avec Dieu en demandant l’intercession de ces deux nouveaux saints. Cela se découvre plus amplement lorsque nous considérons le lien organique entre la foi en la communion des saints et la communion avec Dieu. Plus l’union avec Dieu le Père par l’humanité du Christ s’intensifie, plus nous sommes unie avec nos frères et sœurs en humanité et, plus particulièrement, avec la communauté des baptisés. Ainsi, puisque l’Église a reconnue la présence de deux membres de notre église du Québec auprès de Dieu, nous pouvons vivre plus pleinement dans l’espérance d’être écoutée et ainsi s’attendre à ce « que le Québec revienne sur ce chemin de la fécondité ». Durant son homélie, le pape François a fait référence à deux conséquences que cette canonisation peut avoir sur nos vies.  [Read more…]

Mot de remerciement du cardinal Lacroix au pape François

Capture d’écran 2014-10-12 à 11.19.44Mot de remerciement de Monsieur le Cardinal Gérald Cyprien Lacroix
Archevêque de Québec
Primat du Canada

à Sa Sainteté le Pape François

Célébration Eucharistique d’action de grâces pour la canonisation de Saint François de Laval et Sainte Marie de l’Incarnation

Basilique Saint-Pierre de Rome, le 12 octobre 2014

 « Merci pour ces deux nouveaux saints et modèles missionnaires »

Très Saint Père,

Au terme de cette célébration eucharistique et avant de recevoir votre bénédiction apostolique, permettez-moi, en mon nom personnel et au nom des fidèles du Québec et du Canada, de vous remercier du fond du cœur pour le grand cadeau que vous nous avez fait de deux nouveaux saints : Saint François de Laval et Sainte Marie de l’Incarnation.

J’ai accompagné un groupe de pèlerins en France, sur les pas de ces deux géants de la foi et de la vie missionnaire. Notre pèlerinage s’est poursuivi jusqu’à Rome pour être avec vous, le Successeur de Pierre, pour vous redire notre communion profonde et notre désir de répondre à l’appel missionnaire pour évangéliser le monde de notre temps.

Merci, Très Saint Père, de nous avoir donné ces modèles de sainteté et de vie apostolique. La vie de Saint François de Laval et de Sainte Marie de l’Incarnation nous parle beaucoup aujourd’hui et nous invite à imiter leur courage, leur persévérance ainsi que leur zèle apostolique. Comme eux, nous voulons être tout abandonné à Dieu, dans la confiance, et engagés sur les chemins de la mission pour que nos frères et sœurs humains rencontrent Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie; Jésus Christ.

Notre pèlerinage ne se termine pas ici à Rome. Nous le poursuivrons, avec l’aide de Dieu, chez-nous, au Québec, et partout où le Seigneur aura besoin de nous. Nous désirons être encore davantage des disciples-missionnaires au cœur du monde.

Avec vous, nous croyons que « l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus » (Evangelii gaudium, No. 1). Saint François de Laval et Sainte Marie de l’Incarnation en sont des témoins éloquents. Que Dieu fasse de nous les saints et les saintes du troisième millénaire, les missionnaires et les évangélisateurs qui témoignent par leur vie et proclament avec fierté la Bonne Nouvelle qu’est l’Évangile.

Merci, Très Saint Père, de nous avoir accueilli aujourd’hui. Daignez bénir nos familles, nos communautés chrétiennes, nos diocèses et notre pays. Nous prions beaucoup pour vous et pour votre mission.

Homélie du pape François (messe d’action de grâce pour saints François de Laval et Marie de l’Incarnation)

francis_maryDimanche 12 octobre 2014

Nous avons écouté la prophétie d’Isaïe : « Le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages… » (Is 25, 8). Ces paroles, pleines de l’espérance de Dieu, indiquent le but, montrent l’avenir vers lequel nous sommes en chemin. Sur cette route, les saints nous précèdent et nous guident. Ces paroles esquissent aussi la vocation des hommes et des femmes missionnaires.

Les missionnaires sont ceux qui, dociles à l’Esprit Saint, ont le courage de vivre l’Évangile. Et aussi cet Évangile que nous venons d’entendre : « Allez donc aux croisées des chemins » – dit le roi à ses serviteurs (Mt 22, 9). Et les serviteurs sortirent et rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvaient, « les mauvais comme les bons », pour les conduire au banquet des noces du roi (cf. v. 10).

Les missionnaires ont accueilli cet appel : ils sont sortis pour appeler tous les gens, aux carrefours du monde ; et ainsi ils ont fait beaucoup de bien à l’Église, parce que si l’Église s’arrête et se ferme, elle tombe malade, on peut la corrompre, aussi bien par les péchés que par la fausse science séparée de Dieu, qu’est le sécularisme mondain.

Les missionnaires ont tourné leur regard vers le Christ crucifié, ils ont accueilli sa grâce et ils ne l’ont pas gardée pour eux. Comme saint Paul, ils se sont faits tout à tous ; ils ont su vivre dans la pauvreté et dans l’abondance, être rassasiés et souffrir de la faim ; ils pouvaient tout en celui qui leur donnait la force (cf. Ph 4, 12-13). Et avec cette force de Dieu, ils ont eu le courage de “sortir” sur les routes du monde mettant leur confiance dans le Seigneur qui appelle. Telle est la vie d’un missionnaire, d’une missionnaire… Et pour ensuite finir loin de la maison, loin de sa propre patrie ; tant de fois tués, assassinés ! Comme c’est arrivé, ces derniers jours, à tant de nos frères et sœurs.

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Saint Jean-Paul II: Pour une guérison de la mémoire

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Le 13 septembre dernier, l’Observatoire Justice et paix, en collaboration avec télévision Sel et Lumière, organisait, à Québec, le Colloque Jean-Paul II : Pour une guérison de la mémoire afin de souligner le 30e anniversaire de sa visite en 1984. Pour l’occasion, plusieurs invités de marque se sont exprimés sur l’impact de cette visite sur les relations entre foi et culture au Québec. Le thème du Colloque  « Pour une guérison de la mémoire » faisait référence à ce que certains ont retenu comme étant un élément central du message de Jean-Paul II dans son homélie faite à l’Université Laval, il y a 30 ans. En effet, l’homélie en question exhortait les Québécois à « ne pas accepter le divorce entre foi et culture » (no6). Les différents conférenciers ont donc pu s’exprimer sur ce sujet délicat en l’éclairant de leur vision selon leur domaine d’expertise.

Ce divorce entre foi et culture au Québec est un phénomène récent qui remonte aux années 1960. C’est à ce moment que la forme que prenait alors le catholicisme au Québec a été rejetée en bloc par une grande partie de la population. Sans énumérer ici les causes de cet état de fait, nous pouvons toutefois examiner les différentes caractéristiques de l’image que les Québécois se font généralement de leur passé religieux. Dans son intervention, monsieur Gilles Routhier, doyen de la faculté de théologie de l’Université Laval, a bien montré comment l’imaginaire québécois actuel réduit souvent l’histoire catholique au Québec aux seules années 1940-1950. Durant cette période, l’institution ecclésiale a souvent dû suppléer au manque d’engagement de l’État. C’est ainsi que l’on reproche souvent à l’Église d’avoir été trop près du pouvoir politique. Cependant, l’histoire des relations entre foi et culture au Québec ne peut légitimement se réduire à cette période qui, comme le disait M. Routhier, porte avec elle son lot de misères mais également de grandeurs. Face à cela, deux questions se posent : 1) comment ouvrir de nouveau la mémoire québécoise à l’entièreté de l’histoire religieuse du Québec ? Et 2) comment transmettre ce riche patrimoine pour qu’il puisse faire sens aujourd’hui ? [Read more…]

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