Image: Courtoisie de CNS
Dimanche dernier, le pape François a présidé la célébration de la béatification du pape Paul VI. Cette reconnaissance de l’Église n’est pas, comme le disait le père Thomas Rosica, « une obligation, comme si le fait d’être Pape était suffisant pour être béatifié » mais plutôt le résultat d’une enquête minutieuse sur sa vie avant et après sa mort. En effet, l’Église n’est pas maîtresse de l’action de la Grâce en ce monde mais la dépositaire de l’autorité du Christ. Cela signifie que son rôle n’est pas de créer des saints mais de reconnaître l’action de la Grâce, peu importe où elle se manifeste. C’est le cas de Paul VI qui a su laisser l’Esprit Saint se manifester en sa personne. Comment cela s’est-il réalisé ? Dans son discours de clôture du Synode extraordinaire des évêques sur la famille, le pape François a fait mention du rôle spécifique de ce successeur de Pierre. Examinons la vie du nouveau bienheureux à la lumière de ces critères.
Le conclave qui a eu pour résultat l’élection du Cardinal Montini au rang de Souverain Pontife a eu la particularité de se tenir au beau milieu d’une Église mouvementée, en plein cœur des travaux du Concile Vatican II. Cette époque de grands changements allait mener l’Église à faire un « aggiornamento », c’est à dire un travail d’adaptation du mode de transmission de la foi. Comme l’affirmait Jean XXIII dans son discours d’ouverture du Concile : « Le premier intérêt du Concile est que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit gardé et enseigné d’une manière plus efficace »[2]. Cette mission difficile de mener à terme le Concile Vatican II allait cependant incomber à ce nouveau Pape autrefois patriarche de Venise. De fait, un Concile est toujours un moment où les sentiments sont souvent contradictoires c’est-à-dire que les grands espoirs s’accompagnent de grandes déceptions et les grandes joies croisent souvent des peines profondes. Dans ces moments difficiles, où la barque de Pierre peut sembler prendre l’eau et être sur le point de couler, le bienheureux Paul VI a su mettre son espérance et sa foi en Jésus. C’est cette même foi héroïque de la présence de Dieu dans son Église qui lui a permis de porter le Concile à terme. Aujourd’hui, nous voyons la grandeur des intuitions présentes dans tous ses textes et il serait absolument impensable de revenir en arrière. [Read more…]