† Cardinal Turcotte: un « prêtre de la Révolution Tranquille »

Cette semaine nous avons appris une triste nouvelle, celle du décès du † Cardinal Jean-Claude Turcotte. Un homme qui a laissé son empreinte, d’abord, dans le Diocèse de Montréal dont il était l’archevêque et sur l’ensemble du Québec puisque son influence s’étendait au-delà des frontières canoniques pour ainsi dire. Au moment de la perte d’une personne, spécialement d’une personnalité publique comme un archevêque, il est de mise de faire mémoire, de se rappeler que la vie d’une personne est l’écriture de Dieu. Moyen qu’Il a choisi pour déployer son « surplus » d’Amour à d’autres êtres que Lui-même. Faire mémoire du Cardinal Jean-Claude Turcotte signifie donc retracer dans sa vie ce que Dieu voulait nous communiquer personnellement à travers lui. Pour ce faire, j’ai pensé à un exercice que les nouvelles technologies rendent possible aujourd’hui et qui deviendra de plus en plus commun à mesure que nous avançons dans le XXIe siècle. En effet, nous pouvons désormais laisser les « morts » nous parler eux-mêmes d’eux-mêmes! Quoi de mieux pour faire le bilan de la vie d’une personne que de laisser cette même personne le faire devant nos yeux.

Le 25 août 2009, le père Thomas Rosica c.s.b. a eu la chance de s’entretenir avec le Cardinal Turcotte dans une entrevue de 30 minutes dans laquelle il offre à tous les fidèles une sorte de rétrospective personnelle de sa vie. Vous pouvez la visionner sur la chaîne Youtube de Sel + Lumière en cliquant sur le lien ci-dessus. Cette entrevue est extrêmement intéressante puisqu’elle fut l’occasion pour le Cardinal de nous confier, à la fois, les événements marquants de sa vie mais aussi sa perception de l’avenir de l’Église au Québec.

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Message du Président de la CECC pour la Semaine sainte et Pâques 2015

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Message pour la Semaine sainte et Pâques 2015

Le 25 mars 2015,

« Choisissez la vie! » C’est Dieu qui supplie son peuple, et cette supplication retentit dans nos églises depuis la première semaine du Carême quand furent proclamées ces quelques lignes du livre du Deutéronome (30,19). N’est-il pas étonnant d’entendre Dieu plaider avec son peuple, le supplier, l’implorer de faire ce choix? Peut- être Dieu doit-il plaider avec nous parce que le choix n’est ni évident ni facile. Mais ce choix, il est toujours crucial.

L’adjectif « crucial » vient du latin crux, qui veut dire « croix ». On dit qu’un choix est crucial quand nous nous trouvons à la croisée des chemins, face à la Croix de Jésus. Le Crucifié nous invite à supporter les souffrances les uns des autres, à demeurer patients et vigilants ensemble dans la nuit, à écouter le battement de la vie jusque dans la mort. Lorsque des chrétiennes et des chrétiens entrent au tombeau avec Jésus, ce n’est pas pour choisir la mort, mais pour témoigner de l’amour et de l’espérance alors même que les signes de vie vacillent et se font imperceptibles. Nous n’avons pas pour mission de rouler la pierre pour refermer le tombeau, mais avec Celui qui nous précède, d’inviter le monde à s’ouvrir à la lumière et à la vie.

Tels sont les choix cruciaux que nous sommes appelés à faire. Offrir amour et encouragement aux mourants, afin qu’ils fassent partie du tissu communautaire et du réseau de sollicitude qui s’étendent au-delà de la mort. Porter les douleurs de l’existence avec ceux et celles qui luttent contre diverses formes de dépendance, en leur offrant réconfort et assurance aux heures de solitude et d’angoisse. Reconnaître nos erreurs et nos limites alors que nous cheminons avec des criminels, confiant que chaque personne peut un jour être guérie et par le fait même en guider une autre vers la guérison. Accepter nos peurs et nos vulnérabilités face à la violence quand nous cherchons à sortir de l’injustice et de l’exploitation. Bâtir des ponts et promouvoir le respect de chacun en insistant sur la dignité de la vie et de la communauté humaines.

Jésus ressuscité souffle sur les disciples et leur offre la paix. Avec lui, nous aussi insufflons la vie à nos relations, à nos collectivités, à notre travail et à notre monde. L’Esprit de paix et de joie que nous offrons ne préfère pas la mort. Invités, poussés par lui, nous recherchons et protégeons la vie. Le Christ ressuscité est avec nous : dans le sein maternel, au chevet du mourant, dans les champs et les demeures de nos Galilées, et plus loin encore. L’amour que Dieu nous appelle à offrir est plus fort que la mort; la vie que nous partageons s’étend plus profondément et beaucoup plus loin que le tombeau.

« Choisissez la vie! » C’est le choix « crucial » que chacun de nous doit prendre. De ce choix montent tous les Alléluias! Car dans le Christ, notre espérance est vivante. Il est ressuscité. Oui, vraiment ressuscité.

+ Paul-André Durocher
Archevêque de Gatineau
Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada

Réouverture de la Porte sainte de Notre-Dame de Québec le 12 décembre 2015

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Jubilé de la miséricorde par le pape François

L’Année sainte annoncée
signifie la réouverture de la
Porte sainte de Notre-Dame de Québec
le 12 décembre 2015

Québec, le 17 mars 2015 – À l’occasion du second anniversaire de son pontificat, le pape François a annoncé qu’une Année sainte de la miséricorde sera lancée le 8 décembre 2015 (solennité de l’Immaculée Conception), par l’ouverture de la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre. Ce jubilé fait en sorte que les 6 autres Portes saintes au monde seront aussi ouvertes pour l’occasion, dont celle de la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec.

Le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec, a partagé la joie du diocèse de s’unir au pape François en cette Année de la miséricorde : «  Après le 350e anniversaire de Notre-Dame de Québec, ce sera un jubilé que nous célébrerons avec toute l’Église universelle. Le thème de la miséricorde touche le cœur de la vie de toutes les femmes et de tous les hommes. Cette année nous permettra de redécouvrir la miséricorde de Dieu qui nous ouvre les bras et nous invite à sa rencontre. »

Pour Mgr Denis Bélanger, curé de la paroisse Notre-Dame de Québec, cette annonce lance un beau défi à son équipe : «  L’aire d’accès à la Porte sainte devait être démantelée au mois de mai ! Nous garderons bien sûr cette structure pour permettre de traverser de nouveau la Porte sainte dès le 12 décembre prochain. Même fermée, nous attendons des pèlerins qui viendront se recueillir à la Porte tout au long des prochains mois. L’appel à la miséricorde lancé par le pape François nous interpelle beaucoup et nous serons heureux de vivre une nouvelle année de Jubilé, même si nous l’attendions seulement en 2025. »

L’ouverture de cette année jubilaire coïncidera avec le 50e anniversaire de la conclusion du Concile Vatican II en 1965. L’Année sainte se déroulera jusqu’au 20 novembre 2016, en la fête du Christ Roi.

L’annonce officielle et solennelle de l’Année sainte sera faite le dimanche de la Miséricorde Divine,  célébrée le deuxième Dimanche de Pâques, le 12 avril. La dernière Année sainte, remonte au Jubilé de l’année 2000. Le dernier Jubilé extraordinaire, l’Année sainte de la Rédemption, s’était déroulé en 1983, pendant le pontificat de Jean-Paul II.

Un carême en profondeur

Chaque année, le temps liturgique nous invite à prendre le temps de nous réexaminer intérieurement par le jeûne et la prière. Cette période toute spécialement dédiée à la conversion est ce que l’on appelle le carême. En effet, à l’exemple de Jésus qui a passé 40 jours au désert, les chrétiens sont invités à se mettre sur Son chemin par la pénitence, la prière et l’aumône. Le but de tout cela ? Nous rapprocher du Seigneur et lui manifester jusqu’à quel point nous tenons à sa Présence dans notre vie. Sur ce chemin, plusieurs voies s’offrent à nous.

L’une d’elles se trouve dans une plus grande attention à l’écoute de la Parole de Dieu. Toutefois, cette Parole nécessite parfois de nous être expliquée de manière à ce qu’elle puisse donner du sens à notre vie de tous les jours. Dans cette optique, Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal, a commencé une série de dix catéchèses sur la Théologie du corps de saint Jean-Paul II dont trois se tiennent durant le présent carême; la première ayant eu lieu le 2 mars dernier. Nous sommes donc tous invités à nous rendre à la cathédrale Marie-Reine-du-monde de Montréal les lundis 9 et 16 mars prochains. Fort heureusement, puisqu’il n’est pas possible à tous d’être physiquement présents à ces rencontres, le diocèse de Montréal, en collaboration avec la Télévision Sel + Lumière, propose la diffusion de ces catéchèses sur le chaîne YOUTUBE du Diocèse de Montréal. Voilà une belle façon de vivre le carême cette année et d’approfondir sa connaissance de l’Enseignement de l’Église.

La pratique plus intense de la prière est une autre façon de se rapprocher du Christ durant le carême. En cette année de préparation au Synode des évêques sur la famille qui se déroulera au mois d’octobre prochain, quoi de mieux que de confier notre vie spirituelle et celle de notre famille au bon saint Joseph. Providentiellement, l’année liturgique 2015 permet d’inclure dans notre démarche pénitentielle un brin de réconfort par la célébration de la Neuvaine à Saint Joseph. Cette Neuvaine débutera le mardi 10 mars prochain à l’Oratoire Saint Joseph de Montréal. Et pourquoi pas un pèlerinage à l’Oratoire du Mont-Royal pour nous rapprocher de Jésus par celui qui fut son père adoptif, sans oublier une visite au tombeau du saint Frère André toujours disposé à intercéder pour nous et ainsi nous accorder de Dieu les élans nécessaires à la conversion de notre cœur. Pour ceux qui ne peuvent se déplacer, Sel + Lumière, en collaboration avec l’Oratoire Saint Joseph et les Pères de Sainte-Croix, offre la télédiffusion de la Messe de la Neuvaine tous les jours du 10 au 18 mars prochains à 19h30. Enfin, la Messe de la fête de Saint Joseph de 8 :00 le matin sera présidée par le Père Thomas Rosica c.s.b, Président Directeur Général de Sel et Lumière média.

Bonne continuation de Carême de la part de toute l’équipe de S + L.

Messes de la Neuvaine à saint Joseph en direct de la Crypte de l’Oratoire à Montréal

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L’un des plus importants pèlerinages de l’année à l’Oratoire Saint-Joseph de Montréal a lieu au mois de mars alors que se tient la grande neuvaine annuelle dédiée à saint Joseph. Pendant neuf jours, du 10 au 18 mars 2015, Télévision Sel + Lumière télédiffusera la messe quotidienne célébrée à 19h30 dans la Crypte de l’Oratoire. Ces célébrations seront une merveilleuse préparation à la fête de saint Joseph, époux de Marie, et qui sera présidée le 19 mars par le Père Thomas Rosica c.s.b à 8 :00 am. La neuvaine à saint Joseph est présentée sous un thème différent chaque année, mettant en valeur un aspect ou l’autre de la foi chrétienne. Cette année le thème de la neuvaine est : « Avec Joseph, sur le chemin du bonheur ». Soyez nombreux à vous joindre à nous par l’entremise de la télévision et la prière en cette période importante de l’année liturgique !

Pour plus d’information, vous pouvez accéder à l’horaire en cliquant le lien ci-dessous :

http://www.saint-joseph.org/sites/default/files/documents/feuillet_neuvaine2015-web.pdf

La corruption au Québec : vers un examen de conscience (2e partie)

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photo courtoisie: dszpiro

Le 19 février 2015, le Conseil Église et société de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec publiait un document intitulé : « Dans l’attente du rapport de la Commission Charbonneau, une réflexion sur la corruption ». Comme le titre l’indique, ce document se veut une réflexion portant sur le phénomène de la corruption, sur ses différents effets, causes et solutions. Faisant référence à l’exaspération et à l’indignation de « beaucoup de citoyennes et de citoyens qui peinent à gagner leur vie en respectant leurs devoirs de justice », l’AECQ souhaite offrir un outil qui pourra aider à faire face à ce « cancer qui ronge le corps social de nos pays en particulier, et la communauté internationale en général »

Des pistes de solution

Après avoir clarifié que la posture de l’Église ne consiste pas à se substituer aux actions de l’État mais à encourager les décideurs et acteurs de la société civile à favoriser un climat incitant à l’honnêteté et au respect de la primauté du Bien commun, les évêques du Québec poursuivent, à l’instar des premiers pasteurs chrétiens, et « insistent sur la nécessité de la conversion et de la transformation des consciences […] plus que sur les exigences de changement des structures sociales et politiques » (p.8). [2] Bien sûr, les actions politiques et sociales sur ce qui a été appelé les « causes externes » sont utiles, voir même essentielles. Cependant, elles doivent être accompagnées d’un biais plus en profondeur puisque la « multiplication des lois engendre nécessairement une bureaucratie de plus en plus envahissante » (p.9) ce qui peut entraîner l’effet pervers de légitimer les citoyens à contourner les lois. Par exemple, on remarque que le travail au noir augmente lorsque les taxes augmentent. De plus, il est important de retrouver le lien entre la politique et le monde de l’économie. En ce sens, nous devons refuser la logique qui tend à séparer ces deux sphères : « C’est pourquoi » écrivent les évêques, « il faut avoir présent à l’esprit que séparer l’agir économique, à qui il reviendrait seulement de produire de la richesse, de l’agir politique, à qui il reviendrait de rechercher la justice au moyen de la redistribution, est une cause de graves déséquilibres » [3]. L’agir moral concerne tout le monde et c’est pourquoi l’AECQ mentionne son admiration devant « les personnes qui dans le monde politique ou le milieu des affaires se sont élevées contre des situations de corruption ou qui ont passé leur vie sans se laisser corrompre » (p.12).

L’AECQ y va donc d’un discours original et étranger au discours ambiant. En effet, selon les évêques du Québec, c’est par la vertu, spécialement la vertu de justice et de courage, que cette pratique de la corruption pourra tendre davantage à la diminution qu’à l’augmentation. Pour ce faire, l’État devrait favoriser l’action d’organismes comme l’Église catholique, pour qu’elles puissent réaliser librement leur mission, par exemple dans les écoles ; et ainsi porter et transmettre « des convictions morales et religieuses » (p.9) à la société. En effet, il existe un lien entre le déni de la dimension transcendante de l’homme ou, en d’autres termes, la fermeture aux réalités spirituelles et l’appât du gain qui engendre la corruption.

Je recommande la lecture du document de réflexion du Conseil Église et société de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec. Il s’agit d’un excellent instrument pour nourrir la réflexion et trouver des solutions viables au problème de corruption dont le Québec n’est malheureusement pas exempt. Devant l’imminence de la publication du rapport de la Commission Charbonneau, il est de mise de non seulement surmonter la tentation du cynisme mais, surtout, de retrouver la dimension chrétienne de la vie citoyenne.

[2] Compendium, no 328. Le no 329 cite de très beaux textes de Pères de l’Église.

[3] Caritas in veritate, no 36.

Le corruption au Québec : vers un examen de conscience (1ère partie)

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photo courtoisie:  Paulo Barcelos

Le 19 février 2015, le Conseil Église et société de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec publiait un document intitulé : « Dans l’attente du rapport de la Commission Charbonneau, une réflexion sur la corruption ». Comme le titre l’indique, ce document se veut une réflexion portant sur le phénomène de la corruption, sur ses différents effets, causes et solutions. Faisant référence à l’exaspération et à l’indignation de « beaucoup de citoyennes et de citoyens qui peinent à gagner leur vie en respectant leurs devoirs de justice », l’AECQ souhaite offrir un outil qui pourra aider à faire face à ce « cancer qui ronge le corps social de nos pays en particulier, et la communauté internationale en général »[2] . Pour ce faire, le document se divise en 3 parties que nous explorerons plus en détails.

Qu’est-ce que la corruption :

La corruption est, selon le document de l’AECQ, une perversion du don (p.1), du caractère gratuit que peuvent prendre certaines de nos actions. En effet, nous pouvons aisément voir que la corruption ne réduit pas seulement les interactions humaines à leur simple utilité, elle détourne la portée des actions humaines pour les réduire à un intérêt particulier. Par exemple, lorsqu’une personne offre un pot de vin pour obtenir un contrat de construction, elle demande à ce que les lois qui sont orientées vers le Bien commun ne s’appliquent pas dans son cas. Ainsi, cette personne s’imagine être une exception par rapport à la population en ignorant sciemment la raison d’être de ces lois. En d’autres termes, la corruption se moque du principe selon lequel nous sommes tous égaux devant la loi (principe fondamental de tout état de droit) et qui nous empêche de vivre comme des animaux c’est-à-dire vivant selon la loi du plus fort. Comment donc vaincre ce fléau ? [Read more…]

24 heures de prière pour un nouveau printemps de la vie consacrée

Le 31 janvier et 1er février dernier avait lieu au Sanctuaire du Très-Saint Sacrement de Montréal les 24 heures de prière pour un nouveau printemps de la vie consacrée, événement organisé conjointement par la Fraternité monastique de Jérusalem et l’Archidiocèse de Montréal. Ce véritable marathon spirituel a débuté le samedi par une Messe présidée par le Nonce apostolique au Canada, Mgr Luigi Bonazzi.

« Un témoin de Dieu qui est Amour, voilà ce qu’est la personne consacrée aujourd’hui! Comme il est important aujourd’hui dans une grande ville telle que Montréal, de pouvoir compter sur des personnes capables d’aider leurs prochains, à rencontrer ce Dieu qui est Amour. Le plus grand cadeau que nous pouvons faire à nos prochains est de les aider à faire cette rencontre avec ce Dieu qui est amour. »

La journée s’est ensuite poursuivie durant l’après-midi par une série de témoignages manifestant la diversité et les différents visages de la vie consacrée aujourd’hui. Se sont donc succédé de véritables témoins de la foi et de cette réponse à l’appel de Dieu à la vie consacrée :

  • Le Père Benoît Lacroix o.p. qui a prononcé une allocution sur le thème de la vie consacrée au Québec depuis 1965 : Une mission si féconde, variée et colorée.
  • Sœur Gilberte Bussière CND qui a donné un témoignage touchant sur sa vocation personnelle à la vie consacrée et qui s’est également exprimée pour la toute première fois publiquement sur l’épisode malheureux de ces 58 jours passés en captivité au Cameroun sous le regard de Dieu.
  • Le Frère Antoine-Emmanuel s’est exprimé sur le sens de la vie consacrée, ses nombreux visages et ses nouvelles formes.
  • Une consacrée de l’Institut Notre Dame de vie, Marie-Sophie De Bouville a parlé de l’évangile au quotidien.
  • Jean-François Pouliot fmj a livré un touchant témoignage sur son appel personnel à la vie consacrée.

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Pour une unité entre les chrétiens plus « artisanale »

living-water-jesus-christ-610290-wallpaper1Quand je pense à la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, que nous vivons cette semaine, il y a une conversation qui revient sans cesse à ma mémoire. Il y a quelques années, alors que je me retrouvais dans un café, j’ai reçu l’appel d’une amie, qui était, elle aussi, catholique. Notre conversation est passée par plusieurs chemins, mais nous nous sommes arrêtées longtemps sur notre vie de foi. Notre échange était simple, facile et encourageant. Grâce à cet appel, j’étais remplie de joie et je me sentais revigorée.

M’apprêtant à repartir, et passant devant une dame qui était assise près de moi, celle-ci m’a interrompu.  Elle avait entendu des bouts de ma conversation au téléphone avec mon amie et se réjouissait de rencontrer une jeune chrétienne. Nous nous sommes lancés dans une conversation sur la foi, en parlant de nos églises, de la prière, de notre relation avec le Christ. Il y avait un véritable désir de communion. Mais ce qui au départ semblait nous unir est subitement devenu un point de divergence. Au lieu de conclure dans la paix et la reconnaissance de l’autre, ça s’est terminé dans un tête-à-tête où ni l’une ni l’autre ne voulait céder.

L’Église nous propose, durant cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, de réfléchir sur le sens du récit de la rencontre entre la Samaritaine et Jésus au puits de Jacob (Jean 4, 1-42). Tiré du texte est le thème pour cette année : Jésus dit à la femme : « Donne-moi à boire ». Ce qui est au départ une rencontre inhabituelle, un dialogue incertain du point de vue de la femme, devient le point tournant dans la vie de la Samaritaine. Jésus va jusqu’au bout de la vérité sur cette femme. Par cette échange, elle est ensuite capable de reconnaitre la vérité sur Jésus, sur son identité de Messie. Profondément changée par cet évènement, elle l’annonce aux gens autour d’elle.

On a soif, comme la Samaritaine et comme Jésus, de cette reconnaissance. Elle est même nécessaire, selon le pape François, puisqu’elle nous révèle un peu plus du mystère de Dieu. Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, il dit « Et si vraiment nous croyons en la libre et généreuse action de l’Esprit, nous pouvons apprendre tant de choses les uns des autres! Il ne s’agit pas seulement de recevoir des informations sur les autres afin de mieux les connaître, mais de recueillir ce que l’Esprit a semé en eux comme don aussi pour nous ». On pourrait alors en tiré la conclusion suivante : ce que l’Esprit a semé en nous peut aussi être don pour les autres.

Le dialogue entre les chrétiens peut parfois être angoissant. Comme dans tout dialogue, on peut faire face au rejet voir jusqu’au mépris. Jésus a risqué cette humiliation lorsqu’il s’est arrêté pour demander à boire à la Samaritaine. Ce que le texte nous apprend, et auquel nous sommes invités, c’est que l’unité entre les chrétiens est rendue possible lorsque nous risquons, comme Jésus, de faire le premier pas.

Si je pouvais retourner en arrière, reprendre cette conversation avec cette femme, et dialoguer avec elle dans l’humilité plutôt que dans la peur, je pourrais plutôt m’émerveiller devant l’œuvre de Dieu dans sa vie plutôt que de lui imposer mes attentes et mes propres normes. Mais nous n’arriverions pas, du premier coup, à trouver l’unité parfaite ce qui restera, pour tous les chrétiens, un travail long et « artisanale » (Evangelii Gaudium, 244), comme le dit le pape François.

De plus, la recherche de l’unité entre les chrétiens doit s’étendre à nos relations avec toutes les églises chrétiennes. En novembre dernier, nous avons célébré le 50e anniversaire du décret sur l’œcuménisme, pour la restauration de l’unité entre les chrétiens, qui est paru suite au Concile Vatican II. La conférence des évêques du Canada a même publié un document, « Une Église en dialogue », qui donne un compte rendu des progrès mais aussi des défis qui apparaissent dans le dialogue œcuménique depuis le Concile jusqu’à aujourd’hui. Le document évoque d’ailleurs le rôle de la prière pour et avec d’autres chrétiens. Cette prière, comme on l’affirme, peut renforcer notre désir de communion et soutenir notre dialogue.

Je dois laisser le dernier mot au pape François qui nous rappelle que « nous sommes pèlerins, et que nous pérégrinons ensemble. Pour cela il faut confier son cœur au compagnon de route sans méfiance, sans méfiance, et viser avant tout ce que nous cherchons : la paix dans le visage unique de Dieu » (Evangelii Gaudium, 244).

Message de Noël du Nonce apostolique : « Accueillir et partager l’abondance de Dieu »

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Archevêque Luigi Bonazzi,
Nonce apostolique au Canada

Nous sommes au seuil de Noël, événement important qui peut, si nous l’accueillons, changer nos vies. Une histoire de Tolstoï que j’ai connue grâce au pape Benoît XVI m’aide à transmettre la lumière et la vie qui jaillissent de Noël.

L’auteur russe Léon Tolstoï raconte le récit d’un tyran qui demande à ses prêtres et aux sages de lui enseigner une manière de voir Dieu. Malheureusement, ces hommes, bien qu’intelligents, furent incapables de satisfaire son désir. C’est seulement après ce premier essai qu’un berger, revenant à peine des champs, se présenta, prétendant être à la hauteur de cette tâche précédemment confiée aux sages et aux savants. Ainsi, le berger apprit au roi que ses yeux n’étaient pas assez bons pour voir Dieu. Le tyran répliqua qu’il voulait savoir au moins ce que Dieu faisait. « Pour être en mesure de répondre à votre question » affirma le berger, « nous devons échanger nos vêtements ».

Hésitant mais tout de même intrigué et curieux devant les renseignements tant attendus, le roi consentit à donner au berger sa robe royale et se vêtit lui-même des sobres habits du pauvre homme. Ainsi vint la réponse : « Voilà ce que Dieu fait » : le Fils de Dieu, Dieu né du vrai Dieu, a échangé sa divine splendeur « il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. » (Philippiens 2, 7-8)

À Noël, Dieu a effectué son sacrum commercium, son échange sacré. Il a pris sur Lui ce qui était nôtre pour que nous puissions recevoir ce qui était sien. Tout cela pour nous rendre semblables à Dieu. Désormais, l’exclamation qui résonnera dès le premier siècle de l’ère chrétienne sera : « Chrétiens, reconnaissez votre dignité maintenant que vous participez de la nature même de Dieu. Laissez tomber le péché qui vous ramène à votre vieille condition (Extrait d’une homélie de Noël du pape saint Léon le Grand).

Bonazzi2Quelle est cette dignité ? C’est d’avoir reçu l’habit de Dieu. Or, le vêtement de Dieu c’est l’amour : « Dieu est amour » (1 Jean 4, 8). Devenant homme, ce qui est le mystère central de Noël, Dieu a habillé toute l’humanité de son propre vêtement. Il a mis son amour en nous. Oui, en nous, en moi ! Ne réside pas en nous seulement cette capacité humaine d’aimer qui, parfois, peut devenir égoïsme et haine. Précisément, le sens de Noël nous rappelle qu’en assumant notre nature humaine et devenant l’un de nous, Dieu a montré à chacun l’abondance de son amour. Cet amour de Dieu qui peut vaincre toutes les batailles, surmonter toutes les difficultés, nous rendre capables de vivre en paix avec Dieu, avec nous-mêmes et les autres. Comment pourrais-je ne pas pardonner mon prochain si l’amour de Dieu est en moi, cet amour qui a la force de la miséricorde de Dieu ?

Il est vrai que les pauvres, ceux qui se contentent d’un budget serré pour finir le mois sont très nombreux. L’abondance économique n’est pas donnée à tous. Mais il y a une abondance que nous avons tous et qui ne coûte pas un sou. Qui a la plus grande valeur et qui est disponible à tous. C’est l’abondance de l’amour. Cet amour que Dieu nous donne et que nous pouvons nous partager les uns les autres.

O Seigneur, en ce temps de Noël, aide-nous à être conscients de l’abondance de l’amour que tu as placée entre nos mains ! Cette capacité de nous donner nous-mêmes en apportant la cordialité, la joie et le bonheur chez nos frères et sœurs. Chacun d’entre nous est une personne riche puisque nous transportons en nous l’abondance de l’amour qui peut être distribué aux autres. Le monde est pauvre et souffre beaucoup du fait que cet amour n’est ni donné, ni partagé. « Se donner nous-mêmes » résume ce que signifie célébrer Noël. Seigneur, aide-nous à nous vêtir de cet habit que tu nous donnes en partageant ton amour.

Ainsi, chaque jour sera comme à Noël, un beau Noël.

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