FRANÇOIS DE LAVAL ET MARIE DE L’INCARNATION
Déclaration de Monseigneur Paul-André Durocher
Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada
C’est dans la joie et la gratitude que les évêques du Canada reçoivent aujourd’hui la proclamation du pape François annonçant que Mgr François de Laval et Mère Marie de l’Incarnation sont reconnus saints par l’Église universelle. À la fin de l’année dernière, le Saint-Père avait consulté la Conférence des évêques catholiques du Canada au sujet de son intention de procéder à leur canonisation. Nous avions alors répondu, comme nous le faisons de nouveau aujourd’hui, par un Amen retentissant! Nous sommes reconnaissants envers le Seigneur d’avoir suscité parmi nous ces deux modèles éminents de sainteté et de service. Nous remercions le pape François du magnifique cadeau qu’il fait à l’Église au Canada et à toute la population de notre pays.
Saint François de Laval (1623-1708) fut le premier évêque de la Nouvelle-France. À l’origine, son diocèse comprenait une grande partie du nord de la Nouvelle-Angleterre et toute la vallée du Mississippi, et s’étendait même jusqu’aux Rocheuses. Son travail pastoral chez les peuples autochtones et les colons de la Nouvelle-France, et les efforts qu’il fit pour empêcher l’exploitation des indigènes par les marchands et les gouverneurs qui leur vendaient de l’alcool suscitèrent l’admiration. Attachant une grande importance à l’éducation, il a fondé un petit et un grand séminaire. Le Séminaire de Québec, qui a donné naissance à l’Université Laval, a apporté au cours des siècles une contribution importante à l’enseignement supérieur non seulement au Québec et dans le reste du Canada, mais également partout en Amérique du Nord. Saint François de Laval était connu pour son engagement à l’évangélisation et sa générosité envers les pauvres. Après avoir présenté sa démission comme évêque de Québec, il a consacré ses dernières années à la prière, à la pénitence et au service des pauvres.
Sainte Marie de l’Incarnation (1599-1672) fut une religieuse ursuline, qui fonda un couvent et un collège pour l’éducation des jeunes filles en Nouvelle-France. Les filles des colons français et des autochtones étaient instruites ensemble, partageaient la même table et vivaient sous le même toit. Après avoir appris plusieurs langues autochtones, elle rédigea des catéchismes et des prières en huron et en algonquin, et compila un dictionnaire algonquin. Elle entretint également une correspondance volumineuse. Aujourd’hui encore, ses lettres témoignent de la profondeur et de la générosité de sa spiritualité mystique, et offrent un tableau précieux de la vie quotidienne de la Nouvelle-France de l’époque. Sainte Marie de l’Incarnation a instauré à travers notre continent une longue tradition d’écoles primaires et secondaires ursulines dédiées à l’éducation des filles et des jeunes femmes de diverses religions et diverses langues. Sa canonisation coïncide heureusement avec le 375e anniversaire de son arrivée dans ce qui est aujourd’hui la ville de Québec. [Read more…]