Le Québec doit se doter d’une politique sur les soins palliatifs et non pas s’engager sur la voie de l’euthanasie
Les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale se sont entendus pour réintroduire le projet de loi qui permettrait aux médecins de pratiquer l’euthanasie sous l’appellation « aide médicale à mourir ». L’adoption de ce projet de loi aurait des conséquences graves et néfastes pour l’avenir du Québec.
Faire mourir n’est pas un soin. Les expressions « mourir dans la dignité » et « aide médicale à mourir » employées pour qualifier une injection mortelle sèment la confusion et induisent en erreur. Il s’agit purement et simplement d’euthanasie, et non d’un soin de fin de vie.
Nous avons déjà le droit de refuser l’acharnement thérapeutique. Nous avons déjà le droit de ne pas voir notre vie prolongée artificiellement en étant branchés à toutes sortes d’appareils. Mais ce dont il est question dans le projet de loi, c’est de tout autre chose: c’est de permettre aux médecins de causer directement la mort. Cela contredirait le but même de la médecine: donner la mort à un patient, ce n’est pas le soigner.
Nous comprenons, bien sûr, l’angoisse et la peine de tous ceux et celles qui ont entendu un proche réclamer la mort pendant une difficile agonie. Personne ne peut rester insensible à cette détresse. Mais la vraie réponse de la médecine et de la société à cette situation, ce sont les soins palliatifs: ils sont la meilleure façon de soulager la souffrance de la personne approchant de la fin de sa vie et de l’aider à vivre cette étape ultime avec humanité et dignité.
Cette question interpelle et engage la conscience de chacun et chacune. Les soins palliatifs ont fait leurs preuves. Nous avons au Québec l’expérience nécessaire pour les implanter dans toutes nos régions. C’est ce qu’il faut demander de toute urgence à nos élus: que le Québec se dote d’une politique sur les soins palliatifs et sur leur accessibilité universelle mais qu’il ne s’engage pas sur la voie de l’euthanasie.
+ Pierre-André Fournier
archevêque de Rimouski
président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec
27 mai 2014
Déclaration du président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec au sujet du projet de loi 52
L’Évangélisation au Canada, réfléchissons avec les évêques (2e partie)
Un passage de la lettre des évêques canadiens sur l’évangélisation doit particulièrement attirer notre attention. De fait, comme nous en avons déjà fait mention, la nouvelle évangélisation doit se faire près de la réalité de ceux qui se sont éloignés du Christ ou qui n’ont parfois pas plus de connaissances religieuses que ce que les médias présentent. C’est pourquoi, il est très important de bien connaître les traits caractéristiques de la société dans laquelle le Seigneur nous envoie. En ce sens, le § 10 de la lettre est tout spécialement pertinent puisqu’il affirme que :
« S’il y a une chose que le monde d’aujourd’hui recherche, c’est l’authenticité. […] il a besoin de témoins, c’est-à-dire de personnes qui sont habitées par une rencontre, celle de Jésus, qui leur a ouvert des horizons nouveaux et qui a donné un sens à leur vie »[1].
Qu’est-ce donc que l’authenticité? Pourquoi notre société la recherche-t-elle à ce point? Comment notre prédication de l’Évangile pourra-t-elle être plus authentique? Voilà quelques questions qui peuvent susciter notre étonnement et stimuler nos efforts intellectuels.
Au niveau fondamental, et nous pourrions dire « métaphysique », l’authenticité signifie qu’un être est vrai. Que l’apparence extérieure manifeste exactement ce qui est à l’intérieur d’un être, ce qui ne se voit pas au premier coup d’oeil. Un être est authentique en tant qu’il correspond à sa propre définition. Par exemple, nous parlons d’un authentique tableau de Rubens lorsque la peinture à laquelle nous faisons référence est véritablement peinte par Rubens lui-même. S’il s’agissait d’une copie, la peinture perdrait de son authenticité. L’idée et le dessin peuvent être de Rubens et, en tant que tels, être authentiquement de Rubens. Cependant, nous ne pourrions parler de la sorte pour la peinture elle-même. Nous parlerions d’elle comme d’une « copie de l’originale ». De plus, la valeur de cette peinture dépend de son authenticité. Par exemple, une même copie peut avoir une valeur plus ou moins grande selon qu’elle s’approche ou s’éloigne de l’originale. C’est donc que la valeur que l’on accorde à une réalité dépend de son degré de véracité ou, en d’autres termes, de son authenticité. Peut-être cette soif d’authenticité vient-elle d’un transfert des mécanismes économiques aux relations sociales? Cependant là n’est pas l’objet de notre réflexion. [Read more…]
L’Évangélisation au Canada, réfléchissons avec les Évêques
Il devenu maintenant évident que l’Église en occident, spécialement depuis l’élection du Pape François, est en train de vivre une véritablement révolution. Non que la nature de l’Église catholique soit en train de changer : elle restera toujours l’Épouse bien aimée du Christ sauveur de l’humanité. C’est plutôt l’attitude de ses enfants qui subit un tournant : une conversion missionnaire. Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, le Pape François parle de « transformation missionnaire de l’Église », un changement qui nous invite tous à « sortir de [notre] propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile »[1]. L’évangélisation a toujours été d’actualité puisque tous les cœurs ont le droit d’entendre la voix du Christ. Dans les sociétés fondées et développées sous l’influence du christianisme, ce mandat missionnaire a pu se dissoudre peu à peu devant des réflexions comme : « tout le monde est chrétien autour de moi, pourquoi devrais-je faire l’effort d’aller vers d’autres? Ils ne veulent pas entendre parler de Jésus, ils sont bien comme ils sont ! ». Pourquoi ce genre de réflexion n’a plus lieu d’être? Parce que nous ne sommes plus dans un monde chrétien et que nous voyons, puisque nous l’avons nous-mêmes expérimenté, combien le Christ pourrait faire une heureuse différence dans la vie des gens. Cette prise de conscience est le point de départ de notre appel à la mission. L’Église canadienne vit cette situation et elle prend l’interpellation du Pape François au sérieux. Voilà pourquoi la commission épiscopale pour la doctrine de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a publié récemment un document pour proposer plusieurs changements que nous devons apporter à notre attitude pour qu’elle soit plus conforme à l’ardeur de l’Amour du Christ pour les âmes canadiennes qui nous entourent. Je vous propose donc une série de blogues dans les prochaines semaines consacrés à une lecture commentée du document : Les composantes de l’Évangélisation aujourd’hui.
Dans leur introduction, les Évêques canadiens constatent : « nous vivons […] dans une société pluraliste où la foi chrétienne ne va pas de soi »[2]. Telle est aujourd’hui la réalité qui nous entoure. Ainsi, puisque l’Église n’est plus aujourd’hui l’unique référence morale mais demeure, néanmoins, orientée vers le salut de tous, elle se doit de mieux comprendre ce monde afin de mieux l’aimer. C’est donc cette volonté d’améliorer la qualité de son amour envers le monde que l’Église propose comme critère premier pour guider les diverses transformations à faire. Mieux connaître : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent »[3] nous aidera donc à accentuer, en un premier temps, ce qui dans notre Foi, correspond le mieux à ces besoins. Cette considération nous aide à comprendre pourquoi les évêques affirment que : « à bien des égards, notre situation est semblable à celle des premiers chrétiens qui devaient porter la Bonne Nouvelle dans un monde où s’affrontaient divers courants religieux et philosophiques »[4]. Tentons de voir qu’elles sont les similitudes entre notre époque et celle du premier siècle.
Avec sa porte sainte, Notre-Dame de Québec est « une autre Rome pour l’Amérique »
La capitale de la Belle Province est fière. Sa basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec abritera dans quelques mois la 7ème Porte sainte du monde. Un privilège octroyé par le Saint-Siège pour souligner le 350ème anniversaire de la première paroisse catholique d’Amérique du Nord. L’histoire de Notre-Dame de Québec, érigée en 1664 par Mgr François de Laval, est étroitement liée au développement de l’église canadienne. Et « cette porte sainte est une marque de reconnaissance, une manière de signifier que cette paroisse est une autre Rome pour l’Amérique » se félicite frère Thomas, directeur des expositions dans le cadre du 350ème anniversaire.
Les travaux de cette porte sainte ont officiellement commencé ce lundi, avec les 3 coups de marteau frappés par l’archevêque de la ville et primat du Canada, Mgr Gérald Cyprien Lacroix, sur le mur en brique où sera érigée cette porte. « Fondés sur Jésus-Christ, sur la foi, nous désirons ardemment continuer d’écrire l’histoire sainte à Québec, en étant chacun à notre façon collaborateur de Dieu » a-t-il lancé lors de la cérémonie liturgique.
Pour le maire de la ville, Régis Labeaume, les festivités de ce jubilé ont un effet insoupçonné : « Québec est le diocèse fondateur en Amérique du Nord. C’est un évènement important et les gens n’ont pas idée du nombre de personnes qui viendront à Québec pour cette fête-là. Ça sera impressionnant », annonce-t-il.
Et pour cause. Cette porte Sainte, la première hors d’Europe, devrait attirer de nombreux fidèles dans une démarche de foi et de pèlerinage. La porte, qui ouvrira solennellement le 8 décembre en la fête de l’Immaculée Conception, restera ouverte tout au long de l’année jubilaire. Elle honorera ainsi « tous ceux et celles qui sont venus de France pour ouvrir la porte du Christ aux peuples d’Amérique », explique Mgr Lacroix. Et de conclure : « fiers de notre histoire, nous tournons maintenant notre regard vers l’avenir, confiant en la fidélité de Dieu ».
Ci-dessous la vidéo de l’évènement, (crédits: ECDQ)
Messe pour la paix sociale et le dialogue sincère
Ce lundi soir, 4 juin, aura lieu à Québec une célébration eucharistique pour la paix sociale et le dialogue sincère. La cérémonie, qui est ouverte à tous et à toutes, sera l’occasion de prier pour une solution adéquate au conflit sur les droits de scolarité universitaires qui polarise la population québécoise.
La célébration eucharistique aura lieu ce soir à 19h à la paroisse Saint-Sacrement, 1330 chemin Sainte-Foy, Québec.