«Le visage de l’Église est en premier lieu le visage de l’amour»

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Image: Courtoisie de CNS         

Dans le précédent article, nous avons vu que le voyage du Pape François en Corée fut orienté vers la promotion de la paix et c’est pourquoi l’espérance chrétienne a été un thème centrale dans sa prédication, cette dernière étant un élément essentiel à la réconciliation nécessaire à la réalisation de la paix. Fait intéressant : pour le pape François, la promotion de la justice, de la solidarité et de la paix sont connaturels à l’acte évangélisateur. C’est à cet aspect que nous nous arrêterons maintenant.

L’Évangélisation

Nous le savons, l’évangélisation est au cœur du pontificat de François. L’exhortation apostolique Evangelii Gaudium est un bon exemple de la conversion missionnaire souhaitée par le Pape pour l’Église. En effet, selon le pape François, « la Corée est devenue désormais une terre de missionnaires »[2]. Sa posture était donc celle d’un missionnaire rencontrant d’autres missionnaires, manifestant ainsi l’attitude qu’ il désire que les chrétiens adoptent entre eux. Son voyage peut donc être, en partie, compris comme un enseignement gestis verbisque [3] -par les paroles et les gestes- sur la façon d’être un authentique évangélisateur puisque « évangéliser est, en effet, la grâce et la vocation propres de l’Église, son identité la plus profonde »[4]. Pour ce faire, l’Église doit être « constamment en sortie vers le monde et, spécialement, vers les périphéries de la société contemporaine »[5]. Comment donc être disponible à la sollicitude de tous sans se laisser emporter dans la logique du monde parfois visiblement en contradiction avec l’Évangile ? [Read more…]

« Toujours prier sans se décourager »

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Image: Courtoisie de CNS

« Toujours prier sans se décourager » (Luc 18, 1)

Depuis quelque temps, le monde vit des instabilités grandissantes dans plusieurs parties du monde. Que les conflits soient en Ukraine, en Syrie, au Liban, au Nigéria, en Irak et, plus récemment, dans la bande de Gaza, les moyens de communication font en sorte que nous nous sentons de plus en plus directement concernés par ces conflits. De plus, avec la globalisation, cette instabilité tend à s’accroître à l’extérieur des frontières des pays impliqués. Comment réagir chrétiennement à cette situation difficile?

Selon moi, la solution se trouve dans l’imitation de l’attitude du pape François. En effet, lors de son voyage en Terre sainte il y a quelques mois, le Saint-Père a appelé des représentants palestiniens et israéliens à venir prier avec lui au Vatican le 8 juin dernier. Cette rencontre fut riche d’émotion et de fraternité. Devant les événements des derniers jours, plusieurs se demandent ce qui s’est passé. N’étions-nous pas sur la bonne voie? La prière est-elle vraiment utile? La paix est-elle possible? C’est la tentation du découragement qui nous guette tous.

Pour ne pas perdre espoir, il est important de s’arrêter quelques instants sur la réalité de la prière. Dans un premier temps, et pour satisfaire notre envie moderne d’efficacité, nous pourrions nous consoler en nous disant que peut-être sans cette rencontre le conflit aurait été pire encore! Cette réponse ne nous satisfait cependant qu’à moitié. La prière est subtile et profonde. C’est pourquoi elle échappe au calcul géostratégique et politique. L’Église enseigne que la prière est tout d’abord un lieu de rencontre où tous les hommes de bonne volonté peuvent se réunir. En effet, « l’homme reste à l’image de son créateur. Il garde le désir de Celui qui l’appelle à l’existence. Toutes les religions témoignent de cette quête essentielle des hommes »[1] . Ainsi, la prière peut réunir tous les hommes, même les plus grands ennemis, puisqu’elle est une réponse à l’appel universel à l’Amour de Dieu.

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L’ouverture à la vie et la responsabilité éducative: réflexion sur l’Instrumentum Laboris (4e partie)

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Comme il est mentionné à plusieurs reprises, l’Instrumentum Laboris « a été agencé […] de façon à en confronter le contenu et à favoriser son approfondissement durant les travaux de la IIIème Assemblée Générale Extraordinaire du Synode des Évêques »[1]. C’est en restant fidèle à ce but que la troisième partie du document aborde la responsabilité de la transmission de la vie et de la foi. Pour ce faire, on représente la « signification prophétique » (no122) de l’encyclique Humanae vitae et du lien indissoluble qu’il définit entre la dimension procréative et unitive de l’acte sexuel humain qui ne peuvent être séparées sans causer un dommage à l’amour entre les époux. Tout en soulignant le « tourment de l’homme contemporain pour tout ce qui touche à l’affectivité, à l’engendrement de la vie, à la réciprocité entre l’homme et la femme, à la paternité et à la maternité »[2], le document explicite les diverses réponses obtenues sur les causes de « l’accueil difficile » (no 126) de cet enseignement d’amour de l’Église. Parmi ces dernières sont mentionnées « l’abîme qui existe entre la doctrine de l’Église et l’éducation civile » (no 126) manifestant une « différence de l’anthropologie de fond » (no 126) comme, par exemple, la mentalité contraceptive et la présence massive de l’idéologie du genre (no 127). Pour contrer un tel phénomène, le document souligne l’idée qu’on ne pourra bien répondre à ces défis par « une casuistique » puisque cela impliquerait un réductionnisme jetant un ombrage sur « l’ample vision de l’anthropologie chrétienne » (no 126). Ainsi on proposerait, par l’usage d’un « nouveau langage » (no 128) des « parcours d’éducation à l’amour » (no 128) permettant la diffusion de mœurs intellectuelles ainsi que la promotion sur la place publique de politiques sociales favorisant une plus grande « ouverture à la vie » (no 131). [Read more…]

La pastorale de la famille face à de nouveaux défis : réflexion sur l’Instrumentum Laboris (3e partie)

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Photo: courtoisie CatholicNewsService

Dans sa deuxième partie, l’Instrumentum Laboris, document préparatoire du Synode extraordinaire des évêques d’octobre 2014, fait le point sur les différents défis auxquels la famille est aujourd’hui confrontée dans sa mission évangélisatrice.

Dans un premier temps, le document se réfère aux différentes propositions en cours, que ce soit au niveau de la préparation au mariage que de l’accompagnement des familles de la part de l’Église. Ces deux moyens sont rapidement identifiés comme ayant leur légitimité bien que leur mode de réalisation doive être mis à jour. Par exemple, on mentionne que la préparation au mariage a subi à de nombreux endroits « un changement substantiel, passant d’un service orienté vers le seul Sacrement à une première annonce de la foi »[1]. Nous pourrions noter l’importance d’une telle approche dans les pays plus sécularisés où les adultes cheminant vers le mariage ne peuvent plus se contenter d’une catéchèse centrée sur ce seul sacrement compte tenu de leur manque de connaissances ou du refus d’adhérer à certains « enseignements fondamentaux de l’Église »[2]. Ainsi, on propose de réfléchir sur une préparation au mariage plus près de la réalité des jeunes qui désirent s’engager dans cette voie en les aidant, entre autres, « à sortir d’une vision romantique de l’amour [par une] éducation de l’affectivité » ainsi qu’en leur manifestant « qu’ils ne sont pas seuls à construire leur famille, car l’Église est à leurs côtés comme « famille des familles » »[3]. [Read more…]

Communiquer l’évangile de la famille aujourd’hui : réflexion sur L’Instrumentum Laboris (2e partie)

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Photo: courtoisie CatholicNewsService

La première partie de l’Instrumentum Laboris introduit la réalité de la famille dans le cadre de la révélation en la plaçant d’emblée comme une institution voulue et créée par Dieu avec une intention bien déterminée c’est-à-dire de permettre à l’homme et la femme « d’être les collaborateurs de Dieu dans l’accueil et la transmission de la vie »[1]. C’est cependant dans la plénitude de la Révélation qu’est Jésus que la famille trouve son sens le plus complet puisque c’est « en révélant pleinement la divine miséricorde, [qu’Il] permet à l’homme et à la femme de récupérer le « principe » selon lequel Dieu les a unis en une seule chair (cf. Mt 19, 4-6) par lequel –grâce du Christ – ils deviennent capables de s’aimer fidèlement pour toujours »[2]. C’est dans ce cadre salvifique que peuvent être compris tous les enseignements de l’Église sur la vie et la famille.

La première partie de ce document se propose ensuite d’explorer la réception de cette même révélation de Dieu sur la famille par le Peuple de Dieu. C’est dans cette perspective que l’on prend en considération les grandeurs et les misères de la connaissance et de l’appropriation des enseignements présents dans la Bible et dans les documents du Magistère. En effet, on montre bien comment l’accueil de ces enseignements est diversifié et présente souvent des difficultés pour les fidèles. Ainsi, on identifie plusieurs causes à ce phénomène comme « l’absence d’une expérience chrétienne authentique […] les nouvelles technologies diffusives et invasives; l’influence des médias; la culture hédoniste; le relativisme; le matérialisme; l’individualisme; le sécularisme croissant, etc. »[3]. Pour remédier à ce constat des plus navrant, l’Instrumentum Laboris propose la diffusion chez les catholiques d’une culture de l’étude de la Bible et des documents du Magistère en proposant quelques exemples d’initiatives comme « des centres académiques appropriés et préparés aux thématiques familiales, au niveau doctrinal, spirituel et pastoral »[4]. De cette manière, l’Église pourra répondre aux aspirations présentes « surtout chez les nouvelles générations d’un désir renouvelé de [la] famille »[5] puisque « les jeunes ont besoin d’être aidés pour connaître ce que l’Église enseigne et pourquoi elle l’enseigne »[6] [Read more…]

La famille dans le contexte de l’évangélisation : réflexions sur l’Instrumentum Laboris du Synode extraordinaire des Évêques 2014

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Photo: courtoisie CatholicNewsService

Depuis son élection le 13 mars 2013, la conversion missionnaire de l’Église a clairement été identifiée par le pape François comme étant une priorité de son pontificat. La convocation du Synode extraordinaire d’octobre prochain peut être lue à la lumière de cette orientation. Dans un premier temps, il est nécessaire de mettre l’Instrumentum laboris dans le contexte de sa publication et des différents rôles qu’il est sensé jouer durant les travaux synodaux. D’abord, le présent Instrumentum Laboris, comme son nom l’indique, se veut un instrument de travail ou, plutôt, un guide orientant la réflexion des Pères Synodaux. La particularité de ce texte de base, que l’on retrouve avant tout synode, se trouve dans le fait qu’il est le fruit d’une consultation mondiale sur le thème de la famille. En effet, il y a maintenant plusieurs mois, un questionnaire attaché au Document préparatoire a été envoyé dans tous les pays du monde pour connaître la perception des fidèles en général sur les thèmes liés à la réalité de la famille non seulement dans un contexte chrétien catholique mais également dans la société en général. Les résultats ont été compilés et présentés dans ce document « pour réfléchir sur le chemin à suivre pour communiquer à tous les hommes la vérité de l’amour conjugal et de la famille en répondant à ses multiples défis »[1] puisque c’est dans la contemplation du « visage réel que l’Église présente aujourd’hui [que] naît un désir généreux et comme impatient de renouvellement »[2]. Enfin, il est important de noter que la démarche de réflexion de l’Église universelle se déroulera en deux étapes étalées sur deux années comprenant un synode extraordinaire en octobre 2014 plus spécifiquement dédié à l’analyse des résultats de l’enquête et qui mènera à un Synode ordinaire en 2015 duquel émanera, sous la responsabilité de l’évêque de Rome, des orientations fondamentales pour la mission évangélisatrice de la famille au niveau de l’Église universelle. [Read more…]

Échos du Vatican

Échos du Vatican

Claude Ryan ou le visage politique de la Foi

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(Photo: Courtoisie Centre Newman McGill)

Les 13 et 14 février derniers se tenait un colloque sur la vie du journaliste et politicien Claude Ryan (1925–2004). Plusieurs collaborateurs, politiciens et journalistes, amis et membres de la famille se sont exprimés sur la personne qu’ils avaient eu la chance de côtoyer à un moment ou à un autre de leur vie. L’image qui s’en est dégagée est conforme à ce que l’on pourrait s’attendre d’un homme aussi diversifié dans ses activités que dans les thèmes sur lesquels il a dû s’exprimer ou même décider. J’utilise ici le verbe « devoir » puisque c’est un concept qui émerge de toutes les interventions qui se sont succédé durant ces deux journées de conférence.

Rigueur intellectuelle, civilité dans les débats, respect des autres, intégrité politique, engagement social ne sont que quelques-unes des qualités qui caractérisaient Claude Ryan selon John Parisella, ancien directeur général du Parti Libéral (1986-1988) et ancien chef de cabinet des premiers ministres Robert Bourassa et Daniel Johnson (1989-1994). Cet homme, parfois qualifié de bourreau de travail, a dû accompagner de sa plume, lorsqu’il était rédacteur en chef du journal Le Devoir, un Québec en pleine transformation; un peuple, pour ainsi dire, en pleine crise d’adolescence puisqu’en recherche de repères stables pour faire face à ce nouveau monde globalisé qui était en train de naître. En ce sens, nous pouvons nous demander ce qui a permis à cet homme de garder une telle crédibilité  « même de la part de ces opposants politiques » comme l’affirmait Guy Lachapelle, professeur de science politique à l’Université Concordia. Le secret derrière cette influence qui faisait dire à Bryan Mulroney qu’il était une « autorité morale et l’un des plus grands Québécois de l’histoire moderne » se trouve dans ce que Jean-Pierre Proulx, ancien président du Conseil supérieur de l’éducation, appelle « la théologie de Ryan ». [Read more…]

«Les personnes gravement malades et en fin de vie occupent nos pensées et nos cœurs »

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Message de l’Archevêque de Montréal aux fidèles du diocèse concernant le projet de loi 52 visant à légaliser l’euthanasie. 2014-02-05

Fragilité et valeur de la vie

Les questions d’accompagnement des personnes gravement malades et en fin de vie occupent nos pensées et nos cœurs depuis quelques décennies. Les soins palliatifs se sont développés pour répondre à la souffrance et à la douleur, tout en évitant l’acharnement thérapeutique. Au Québec, nos députés s’apprêtent à voter très bientôt sur le Projet de loi 52, « Loi concernant les soins de fin de vie », qui rendrait possible l’euthanasie sous l’appellation d’ « aide médicale à mourir ». Or, devancer la mort ce n’est pas aider à mourir mais faire mourir. C’est pourquoi j’estime important de vous faire part d’une réflexion sur le choix inconditionnel du respect de la vie, quel que soit l’état de faiblesse d’une personne, invitant à tenir ensemble fragilité et valeur de la vie, compassion et espérance.

« Pourquoi Dieu donne-t-il la lumière à un malheureux, la vie à ceux qui sont pleins d’amertume, qui aspirent à la mort sans qu’elle vienne, qui la recherchent plus avidement qu’un trésor ? » (Job 3, 20-21). La prière de Job exprime ici que son angoisse est telle qu’il ne veut plus vivre. Il s’en remet pourtant à Dieu qui « tient en son pouvoir l’âme de tout vivant et le souffle de toute chair d’homme » (Job, 12, 10) en disant dans la confiance et l’espérance : «  Je sais que tu peux tout et que nul projet pour toi n’est impossible. » (Job 42, 2). [Read more…]

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