L’ouverture à la vie et la responsabilité éducative: réflexion sur l’Instrumentum Laboris (4e partie)

blog_1404130354

Comme il est mentionné à plusieurs reprises, l’Instrumentum Laboris « a été agencé […] de façon à en confronter le contenu et à favoriser son approfondissement durant les travaux de la IIIème Assemblée Générale Extraordinaire du Synode des Évêques »[1]. C’est en restant fidèle à ce but que la troisième partie du document aborde la responsabilité de la transmission de la vie et de la foi. Pour ce faire, on représente la « signification prophétique » (no122) de l’encyclique Humanae vitae et du lien indissoluble qu’il définit entre la dimension procréative et unitive de l’acte sexuel humain qui ne peuvent être séparées sans causer un dommage à l’amour entre les époux. Tout en soulignant le « tourment de l’homme contemporain pour tout ce qui touche à l’affectivité, à l’engendrement de la vie, à la réciprocité entre l’homme et la femme, à la paternité et à la maternité »[2], le document explicite les diverses réponses obtenues sur les causes de « l’accueil difficile » (no 126) de cet enseignement d’amour de l’Église. Parmi ces dernières sont mentionnées « l’abîme qui existe entre la doctrine de l’Église et l’éducation civile » (no 126) manifestant une « différence de l’anthropologie de fond » (no 126) comme, par exemple, la mentalité contraceptive et la présence massive de l’idéologie du genre (no 127). Pour contrer un tel phénomène, le document souligne l’idée qu’on ne pourra bien répondre à ces défis par « une casuistique » puisque cela impliquerait un réductionnisme jetant un ombrage sur « l’ample vision de l’anthropologie chrétienne » (no 126). Ainsi on proposerait, par l’usage d’un « nouveau langage » (no 128) des « parcours d’éducation à l’amour » (no 128) permettant la diffusion de mœurs intellectuelles ainsi que la promotion sur la place publique de politiques sociales favorisant une plus grande « ouverture à la vie » (no 131).

Devant les défis de l’éducation intégrale de la personne dans toutes ses dimensions, incluant sa dimension spirituelle, nous trouvons dans les réponses compilées dans l’Instrumentum Laboris une insistance sur une transmission passant par « l’expérience de l’amour » et, ce, dans toutes les relations familiales. Dans cette éducation à l’amour, le document manifeste certains obstacles rendant difficile cette mission. Par exemple, on mentionne que durant les « années Soixante et Soixante-dix du siècle dernier, il y a eu un fort conflit générationnel »[3] ce qui a amené à des « fragilités chez des adultes » et ainsi « ils apparaissent beaucoup plus prudents pour pousser leurs enfants à la pratique religieuse »[4].

L’école est également mentionnée comme jouant « un rôle important » dans la transmission de la foi et explicite le besoin qu’elle a d’être promue spécialement là « où l’État est particulièrement envahissant dans le processus éducatif, en cherchant à évincer la famille de sa responsabilité éducative »[5]. De manière assez surprenante, on termine en soulignant qu’en beaucoup de circonstances « ce ne sont pas les parents qui transmettent la foi aux enfants, mais l’inverse »[6].

Dans la dernière partie du document, on revient sur les incidences des situations irrégulières dans le processus de transmission de la foi. Ainsi, on revient sur les différentes composantes en s’arrêtant sur des initiatives pastorales pouvant rendre l’Église près de ces souffrances engendrées par ces dernières. On mentionne, par exemple, l’importance d’aider les enfants de parents divorcés à « refermer ou à élaborer leurs blessures » (no 149). On insiste aussi sur le choix des catéchistes, spécialement dans les lieux où leur travail est important pour qu’ils soient « formés sérieusement et qu’ils soient choisis avec plus de discernement, car certains cas de catéchistes qui vivent dans des situation d’irrégularité conjugale provoquent des divisions et des perplexités »[7].

Avant de conclure par une prière à la Sainte Famille, le document exprime ces plus profondes espérances et cette joie (no 159) pour ce qu’il annonçait en avant-propos comme l’aurore d’un « nouveau printemps pour la famille ».

Nous reproduisons ici cette magnifique prière :

 

Prière à la Sainte Famille

Jésus, Marie et Joseph


en vous nous contemplons


la splendeur de l’amour véritable,


à vous nous nous adressons avec confiance.

Sainte Famille de Nazareth,


fais aussi de nos familles


des lieux de communion et des cénacles de prière,


des écoles authentiques de l’Évangile


et des petites Églises domestiques.

Sainte Famille de Nazareth,


que jamais plus dans les familles on fasse l’expérience


de la violence, de la fermeture et de la division:


que quiconque a été blessé ou scandalisé


connaisse rapidement consolation et guérison.

 

Sainte Famille de Nazareth,


que le prochain Synode des Évêques


puisse réveiller en tous la conscience


du caractère sacré et inviolable de la famille,


sa beauté dans le projet de Dieu.

 

Jésus, Marie et Joseph


écoutez-nous, exaucez notre prière.

Amen.

[1] Instrumentum Laboris, Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation, III Assemblée générale extraordinaire, Vatican, 2014, no 158. [2] Ibid, no 122. [3] Ibid, no 135. [4] Ibid, no 135. [5] Ibid, no 136. [6] Ibid, no 137. [7] Ibid, no 155.

Secured By miniOrange