Les quatre types de neuvaines

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Quand j’étais plus jeune, ma mère et ses sœurs se réunissaient avec leurs familles au mois d’août pour un « padasal » (mot tagalog désignant les prières de neuvaine, y compris le rosaire pour les défunts), afin de prier pour le repos de l’âme de leur mère. Ma grand-mère, dont l’anniversaire était en août, est décédée avant ma naissance. Je ne l’ai donc jamais connue, mais cette réunion était aussi une occasion de la célébrer, car nous mangions ensemble après avoir prié.

Une neuvaine qui vient du mot latin novem et qui signifie neuf, désigne neuf jours de prière publique ou privée. Il peut s’agir de neuf jours consécutifs de prière ou, par exemple, des neuf premiers vendredis du mois pendant neuf mois. Alors qu’une octave, huit jours, est davantage associée à une fête, une neuvaine se caractérise plus souvent par un deuil plein d’espérance, un désir ardent et des prières de supplication. Traditionnellement, il existe quatre types de neuvaines : les neuvaines de deuil, les neuvaines de préparation, les neuvaines de prières et les neuvaines d’indulgence.

Neuvaine de deuil

En tant que catholiques, nous croyons que lorsqu’une personne meurt, son âme va au paradis, en enfer ou au purgatoire. Les âmes du purgatoire ont besoin d’être purifiées avant de pouvoir atteindre le paradis, et nos prières peuvent contribuer à ce processus de purification. Les neuvaines de deuil trouvent leur origine dans une ancienne coutume chrétienne qui consistait à offrir neuf jours de prières et de messes pour le repos de l’âme d’une personne récemment décédée.

Ce type de neuvaine peut être commencé neuf jours avant l’anniversaire du décès d’une personne, neuf jours après son décès, ou à tout moment. Le « padasal » auquel je participais chaque année serait considéré comme une neuvaine de deuil. Même si nous ne savons pas avec certitude où sont allées les âmes de nos proches décédés, l’Église nous encourage à prier pour eux.

Neuvaine de prières

Considérées comme le type de neuvaine le plus courant, les neuvaines de demande ou de prières permettent d’adresser une intention particulière directement à Dieu ou de demander l’intercession d’un saint en particulier. Par exemple, une personne à la recherche d’un emploi peut prier une neuvaine à saint Joseph, le travailleur, ou une personne à la recherche d’un conjoint peut prier une neuvaine à sainte Anne.

Ce type de neuvaine ne nécessite pas nécessairement un ensemble de prières formelles, par exemple : réciter le rosaire tous les jours et la demande peut être spécifique ou générale. Un autre exemple, nous pouvons prier pour la santé d’un membre en particulier de notre famille ou pour quelque chose de plus général, comme la paix au Moyen-Orient. Lorsque nous prions cette neuvaine, nous développons une confiance dans la réponse que nous obtiendrons à la fin de la neuvaine. Même si nous n’obtenons pas ce que nous demandons, ou si la réponse arrive après le neuvième jour de notre neuvaine ; nous nous soumettons, par la prière, à la volonté de Dieu.

Neuvaine d’indulgences

Les neuvaines d’indulgences, également appelées neuvaines de pénitence, offrent la possibilité d’effacer la peine temporelle du péché. Même après s’être confessé.e, toutes les peines temporelles du péché ne peuvent pas être effacées. Réciter plus de 30 neuvaines donne à quelqu’un la possibilité de recevoir des indulgences partielles qui effacent une partie de la peine temporelle due aux péchés ; et des indulgences plénières qui effacent toute la peine, accordées par l’Église.

Neuvaines de préparation

Enfin, il y a les neuvaines de préparation. Ce type de neuvaine est récité en prévision d’une grande fête ou d’un événement important comme un mariage ou un baptême. Les neuvaines en préparation de Noël ont vu le jour au Moyen Âge : les neuf jours reflétaient les neuf mois de grossesse de Marie.

Prochainement, Sel + Lumière Média proposera une neuvaine spéciale de préparation de la fête de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie. Nous espérons que vous envisagerez de prier avec nous, que ce soit votre première neuvaine ou l’une parmi tant d’autres. Restez à l’écoute sur notre site web et nos réseaux sociaux pour plus de détails à venir ! 

Les neuvaines sont l’occasion de s’engager à prier quotidiennement et nous rappellent de rester fidèles dans notre relation avec Dieu.

Prier avec le pape Réflexion – Juillet 2025

Mes frères et sœurs : En ce mois de juillet, le Saint-Père nous invite à prier pour que nous apprenions à être toujours plus en mesure de discerner, pour choisir des chemins de vie et rejeter tout ce qui nous éloigne du Christ et de l’Évangile.

Discerner, c’est savoir qu’il faut prendre une décision. C’est reconnaître que le Seigneur nous a donné la liberté de choisir, même si nous pouvons faire le mauvais choix. Il est préférable d’apprendre à choisir plutôt que de se faire dire ce qu’il faut faire, afin d’apprendre à assumer la responsabilité de nos choix et de nos actes.

Dans le livre du Deutéronome, Moïse dit aux Hébreux : Je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie! Choisissez la voie de Dieu et non la voie de l’égocentrisme et de la mort.

Comment apprendre à choisir sagement, selon la sagesse de Dieu ? Tout d’abord, nous pouvons chercher à comprendre et à nous appuyer sur les enseignements de l’Église qui se sont développés au fil des siècles. La vie des saints peut également être instructive.

Prenons la vie de saint Ignace de Loyola, le fondateur des Jésuites : Pendant sa convalescence à la suite d’une grave fracture de la jambe subie au combat, il commence à remarquer que certaines de ses pensées et imaginations l’éloignent de Dieu, tandis que d’autres le rapprochent de Dieu et lui procurent une joie et une paix durables.

Nous pouvons commencer à accorder, dans la prière, une plus grande attention à nos pensées et à nos expériences quotidiennes en nous rappelant trois points précis : Merci ; Je suis désolé ; et S’il vous plaît. De quoi suis-je reconnaissant ou désolé aujourd’hui ? Pour quoi dois-je demander l’aide de la grâce de Dieu ?

Cela peut nous aider à mieux régler notre antenne spirituelle, afin que nous sachions mieux ce qui nous mène sur un chemin de vie abondante, et ce qui nous mène sur un chemin qui va à l’encontre de l’Évangile. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui.

Prier avec le pape Réflexion – Juin 2025

Mes frères et sœurs : En ce mois de juin, le Pape nous invite à prier pour grandir dans la compassion aÌ l’eìgard du monde, pour que chacun d’entre nous trouve la consolation dans une relation personnelle avec Jésus et apprenne, à partir de son Cœur, à avoir de la compassion pour le monde.

L’intention de prière de ce mois s’inscrit parfaitement dans la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, traditionnellement liée au mois de juin. Cette dévotion ne doit pas se limiter à accrocher un portrait du Sacré-Cœur dans nos maisons comme un porte-bonheur. Elle doit s’enraciner dans une relation personnelle avec notre Seigneur Jésus-Christ.

L’encyclique Dilexit Nos du pape François constitue une excellente introduction et un approfondissement de cette dévotion particulière.

Nous trouvons de la consolation dans cette relation avec Jésus parce que son amour pour nous est à la fois guérisseur et transformateur. Apprendre du cœur de Jésus, c’est apprendre à aimer comme lui. Comme Jésus le dit à ses disciples lors de la dernière Cène, “Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.”

Apprendre du cœur de Jésus nous aide à être moins repliés sur nous-mêmes, mais à être davantage tournés vers l’extérieur ; moins préoccupés par la manière dont nous voulons recevoir et être reçus, et plus préoccupés par la manière dont nous désirons donner. C’est sur cette base que nous pouvons parler de compassion pour le monde.

Comme l’indique la racine du mot compassion – com-passio – la compassion va au-delà de la simple sentimentalité, mais constitue un amour qui nous pousse à souffrir avec les autres. Souffrir avec d’autres par amour donne un sens à quelque chose que nous essayons souvent d’éviter à tout prix.

C’est dans et par la mort et la résurrection de Jésus-Christ qu’il rachète l’acte de souffrir. C’est en fin de compte le destin d’aimer comme Jésus aime, et c’est un destin noble et vivifiant. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui. 

Regina Caeli du pape Léon XIV – dimanche 11 mai 2025

Photo est le droit de Sel + Lumière Media

Le 11 mai 2025, le pape Léon XIV a récité son premier Regina Caeli en tant que souverain pontife. En cette Journée mondiale de prière pour les vocations, il a encouragé les jeunes à répondre à l’appel du Christ et a salué les pèlerins venus célébrer le Jubilé des fanfares et des spectacles populaires. 

Consultez tous nos articles et la couverture du conclave, l’interrègne papal et l’eléction du pape Léon XIV sur notre page : https://slmedia.org/fr/papaute

Lire le texte intégral de la prière Regina Caeli du Saint-Père ci-dessous. :

PAPE LÉON XIV

REGINA CAELI

Loggia des bénédictions de la basilique Saint-Pierre
Dimanche 11 mai 2025

Chers frères et sœurs, bon dimanche !

Je tiens pour un don de Dieu que le premier dimanche de mon service comme Évêque de Rome soit celui du Bon Pasteur, le quatrième du temps pascal. On proclame toujours en ce dimanche, lors de la messe, l’Évangile de Jean au chapitre dix, où Jésus se révèle comme le vrai Pasteur qui connaît et aime ses brebis et donne sa vie pour elles.

Ce dimanche, depuis soixante-deux ans, est célébré la Journée mondiale de prière pour les vocations. De plus, Rome accueille aujourd’hui le Jubilé des fanfares et des spectacles populaires. Je salue avec affection tous ces pèlerins et je les remercie car, par leur musique et leurs représentations, ils égayent la fête, la fête du Christ Bon Pasteur : oui, c’est Lui qui guide l’Église par son Saint-Esprit.

Jésus, dans l’Évangile, dit qu’il connaît ses brebis, et qu’elles écoutent sa voix et le suivent (cf. Jn 10, 27). Comme l’enseigne en effet le Pape saint Grégoire le Grand, les personnes « répondent à l’amour de celui qui les aime » (Homélie 14, 3-6).

Aujourd’hui, frères et sœurs, j’ai donc la joie de prier avec vous et avec tout le peuple de Dieu pour les vocations, en particulier sacerdotales et religieuses. L’Église en a tant besoin! Et il est important que les jeunes, hommes et femmes, trouvent dans nos communautés accueilécouteencouragement dans leur cheminement vocationnel, et qu’ils puissent compter sur des modèles crédibles de don généreux de soi à Dieu et aux frères.

Faisons nôtre l’invitation que le Pape François nous a laissée dans son Message pour cette Journée : l’invitation à accueillir et à accompagner les jeunes. Et demandons au Père céleste d’être les uns pour les autres, chacun selon son état, des pasteurs « selon son cœur » (cf. Jr 3, 15), capables de nous aider mutuellement à marcher dans l’amour et dans la vérité. Et je dis aux jeunes : n’ayez pas peur ! Acceptez l’invitation de l’Église et du Christ Seigneur !

Que la Vierge Marie, dont toute la vie a été une réponse à l’appel du Seigneur, nous accompagne toujours dans la suite de Jésus.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

Prier ensemble à l’écoute de la parole de Dieu

Le chemin d’Emmaüs. Fritz von Uhde. Wikimedia Commons.

Quelle est ton expérience de la prière avec d’autres personnes ? Peut-être prions-nous à la maison, en famille. Peut-être prions-nous dans nos paroisses, pendant la messe. Avez-vous déjà prié avec d’autres en utilisant la Bible, les Saintes Écritures, la Parole de Dieu ? 

À chaque messe, nous, catholiques, entendons la Parole de Dieu proclamée – à partir de l’Ancien Testament, des Psaumes, du Nouveau Testament, et en particulier de l’Évangile. Nous entendons ce que Dieu a fait dans la vie de son peuple tout au long de l’histoire. Si nous la laissons faire, la Parole de Dieu peut parler à notre cœur et éclairer notre vie, même si elle est parfois difficile à écouter ou à comprendre. 

Dieu sait que sa Parole peut être difficile pour nous. Nous le voyons dans le passage de l’Évangile des disciples sur la route d’Emmaüs. C’est le jour de la résurrection, mais les disciples ont du mal à croire que Jésus est bien ressuscité. Il vient donc à eux alors qu’ils marchent ensemble sur le chemin, quittant Jérusalem et rentrant chez eux à Emmaüs, d’où ils sont originaires. Jésus vient à leur rencontre et, comme le raconte l’Évangile, il leur explique tout ce qui le concerne dans les Écritures, faisant brûler leur cœur au fur et à mesure qu’il leur parle sur le chemin.

J’ai vécu quelque chose de semblable lorsque je travaillais comme coordinateur de la pastorale des jeunes en région parisienne. Tous les deux mois, nous nous réunissions avec d’autres responsables de la pastorale des jeunes et des aumôniers de paroisses voisines dans le même secteur du diocèse, rassemblant ainsi un groupe composé de divers états de vie : laïcs et prêtres, femmes et hommes, jeunes et moins jeunes. Au début de chaque réunion, avant d’entrer dans le vif du sujet, nous commencions par nous répartir en petits groupes pour méditer ensemble un passage de la Parole de Dieu. Cette pratique a changé toute la dynamique de la réunion et donnait le ton aux conversations qui suivaient. Écouter ensemble la Parole de Dieu, prier avec elle et y réfléchir ensemble avait pour effet d’éclairer nos expériences de vie et de ministère à la lumière de la foi et de nous unir plus étroitement au Christ et les uns aux autres. Lorsque nous écoutons ensemble la Parole de Dieu, le Christ vient marcher avec nous. Nos cœurs s’accordent davantage pour suivre là où il nous conduit.

Les expériences de partage sur la vie et la foi sont profondément nourrissantes pour nos âmes et pour nos communautés. Prier ensemble avec la Parole de Dieu est comme un engrais qui féconde notre relation avec Dieu et avec les autres. Nous pouvons réfléchir à la Parole de Dieu chez nous, avec les membres de notre famille, entre amis et dans nos communautés ecclésiales. Prier avec la Parole de Dieu est une excellente façon de commencer les réunions et les événements dans nos paroisses et nos diocèses. 

Relevons le défi et trouvons des moyens de laisser la Parole de Dieu parler à nos cœurs et les embraser.

Seigneur, viens à nous comme tu l’as fait pour les disciples sur le chemin d’Emmaüs. Brûle dans nos cœurs et rassemble-nous autour de ta Parole vivante. Amen.

L’Avent pour la paix et l’espérance

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La période de l’Avent est synonyme de méditation, d’espérance et de préparation spirituelle pour vivre la naissance de l’Enfant-Jésus. C’est un temps de réflexion qui nous invite à nous tourner vers nos valeurs profondes, à exprimer notre gratitude et à renouveler notre engagement de paix et de solidarité. Mais comment vivons-nous cette période si particulière lorsque le monde autour de nous est marqué par les conflits et les guerres ? Comment trouver la lumière de l’espérance dans une actualité assombrie par la violence ?L’Avent, un temps de réflexion accrue

Chacun.e de nous vit le temps de l’Avent selon sa culture et ses traditions. Dans ma culture, on attend le 4 décembre, à la fête de la sainte Barbe pour débuter les préparatifs de Noël. Nous commençons par les décorations festives, nous semons le blé et nous le déposons devant la crèche. Rappelons que les calendriers remplis de douceurs et les réunions familiales prennent souvent le devant de la scène. Nous préparons la liste des cadeaux à acheter et à distribuer, que ce soit pour la famille, les collègues, les ami.es et les personnes dans le besoin. Nous ne manquons pas de faire des gestes de charité et d’être sensibles de soutenir les organismes environnants qui demandent notre appui. 

Cette année, face aux réalités d’un monde en proie aux conflits, il est essentiel de redonner à cette période son sens profond. La population mondiale est confrontée en ce moment à des situations économiques inquiétantes. Les guerres féroces et incompréhensibles dans le monde, dont mon pays natal le Liban, touchent des populations pacifiques qui cherchent à vivre dignement.

L’Avent, cette année, nous interpelle à réfléchir sur notre rôle en tant que porteurs de paix dans notre environnement immédiat et au-delà.

Solidarité et soutien envers ceux et celles qui souffrent

Il est possible de transformer notre réflexion en actions concrètes. Surtout avant les fêtes, les demandes grandissantes pour aider ceux et celles qui sont démuni.es exigent notre implication dans une ou plusieurs catégories suivantes : des initiatives de collecte de dons, des messages de soutien, et des prières pour la paix. 

L’impact sera immédiat et réel ! Le partage et la générosité au cœur de cette saison, nous rappellent que la solidarité humaine est plus forte que la haine et la division.

En cette période particulièrement difficile, je pense avec beaucoup d’émotion au peuple libanais et à mes compatriotes qui traversent des moments d’épreuve plus dures, avant les fêtes. Je prie pour que la guerre prenne fin et que les politiciens du monde entier acquièrent la sagesse et la conscience nécessaires pour protéger les êtres humains et mettre un terme aux conflits. Que la lumière de la paix et de la compréhension guide leurs décisions.

Des moments pour cultiver la paix intérieure

Dans un climat marqué par l’anxiété et l’incertitude, il est essentiel de prendre le temps de cultiver la paix intérieure. La méditation, la prière ou même des moments de silence permettent de nous recentrer sur ce qui est fondamental dans nos vies. Cette paix intérieure, fruit de la préparation spirituelle durant la période de l’Avent, peut devenir une source de réconfort pour nous ; ainsi que pour ceux et celles qui nous entourent pour accueillir l’Enfant de la crèche. Prenez du temps d’ici Noël pour faire à chaque jour une prière dédiée à la paix intérieure des personnes que vous aimez et à la paix extérieure qui concerne les pays en état de conflits et de guerre. 

Redécouvrir le véritable message de l’Avent

Enfin, l’Avent nous rappelle que l’espérance n’est pas un concept passif, mais un acte courageux. Dans un monde en crise, elle se manifeste par des gestes de bienveillance, par des paroles d’encouragement et par la conviction que l’humanité est capable de transcender ses conflits. En réfléchissant à nos propres actions, et nos propres gestes, nous pouvons contribuer, même modestement, à la propagation de cette lueur d’espoir.

Prière :

Seigneur tout-puissant,
En ce temps de l’Avent, prépare nos cœurs à accueillir Ton Fils, Jésus, lumière du monde.
Apprends-nous à semer la paix autour de nous, à tendre la main avec amour et à partager l’espérance.
Que chaque jour nous rapproche de Toi, dans la joie et la sérénité.

Nous Te prions pour que cessent les conflits et les guerres dans le monde. Inspire les cœurs des dirigeants à choisir la justice et la réconciliation, et guide-nous tous et toutes vers des chemins de paix durable.

Nous Te confions nos attentes, nos joies et nos défis.
Avec Marie et Joseph, nous attendons la venue de Ton Fils, source de vie et de salut.

Amen.

Audience générale du pape François – mercredi 6 novembre 2024

Portrait de Sainte Thérèse de Jésus par Juan de la Miseria. Wikimedia Commons.

Dans sa catéchèse hebdomadaire, le pape François s’est penché sur le pouvoir de l’Esprit Saint qui nous permet de prier. Il a déclaré : « Nous prions Dieu par Dieu. Prier signifie se placer à l’intérieur de Dieu, de sorte que Dieu entre en nous ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

L’action sanctifiante de l’Esprit Saint, outre la Parole de Dieu et les Sacrements, se manifeste dans la prière, et c’est à la prière que nous voulons consacrer la réflexion d’aujourd’hui : la prière. L’Esprit Saint est à la fois sujet et objet de la prière chrétienne. C’est-à-dire qu’il est Celui qui donne la prière et Celui qui est donné par la prière. Nous prions pour recevoir l’Esprit Saint et nous recevons l’Esprit Saint pour pouvoir prier vraiment, c’est-à-dire comme des enfants de Dieu et non comme des esclaves.

Réfléchissons à ceci : priez comme des enfants de Dieu, et non comme des esclaves. On doit toujours prier avec liberté. « Aujourd’hui, je dois prier ceci, ceci, ceci, parce que j’ai promis ceci, ceci, ceci… Sinon, j’irai en enfer ! Non, ce n’est pas cela la prière. La prière est libre. Tu pries quand l’Esprit t’aide à prier. Tu pries quand tu sens dans ton cœur le besoin de prier ; et quand tu ne sens rien, arrête-toi et demande-toi : pourquoi je ne sens pas le désir de prier, qu’est-ce qui se passe dans ma vie ? La spontanéité dans la prière est toujours ce qui nous aide le plus. Cela signifie prier comme des enfants et non comme des esclaves.

Surtout, nous devons prier pour recevoir l’Esprit Saint. Il y a, à cet égard, une parole très précise de Jésus dans l’Évangile : « Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Lc 11, 13). Chacun de nous, chacun de nous, aux petits que nous savons donner de bonnes choses, qu’il s’agisse d’enfants, de petits-enfants ou d’amis. Les petits reçoivent toujours de bonnes choses de nous. Et comment le Père ne nous donnerait-il pas l’Esprit ? Et cela nous donne du courage et nous pouvons continuer. Dans le Nouveau Testament, nous voyons toujours l’Esprit Saint descendre pendant la prière. Il descend sur Jésus lors du baptême dans le Jourdain, alors qu’il « priait » (Lc 3,21) ; et il descend sur les disciples à la Pentecôte, alors qu’ils « persévéraient et priaient d’un commun accord » (Ac 1,14).

C’est l’unique « pouvoir » que nous avons sur l’Esprit de Dieu. Le pouvoir de la prière : il ne résiste pas à la prière. Nous prions et il vient. Sur le Mont Carmel, les faux prophètes de Baal – rappelez-vous ce passage de la Bible – s’agitaient pour invoquer le feu du ciel sur leur sacrifice, mais rien ne se passait, parce qu’ils étaient idolâtres, ils adoraient un dieu qui n’existe pas ; Elie a prié et le feu est descendu et a consumé l’holocauste (cf. 1 Rois 18, 20-38). L’Église suit fidèlement cet exemple : elle a toujours sur les lèvres l’imploration « Viens ! Viens! » chaque fois qu’elle s’adresse à l’Esprit Saint. Et elle le fait surtout à la Messe, pour qu’il descende comme la rosée et sanctifie le pain et le vin pour le sacrifice eucharistique.

Mais il y a aussi l’autre aspect, le plus important et le plus encourageant pour nous : l’Esprit Saint est celui qui nous donne la vraie prière. Saint Paul affirme ceci : « L’Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables. Et Dieu, qui scrute les cœurs, connaît les intentions de l’Esprit puisque c’est selon Dieu que l’Esprit intercède pour les fidèles.» (Rm 8, 26-27).

C’est vrai, nous ne savons pas prier, nous ne savons pas. Nous devons apprendre chaque jour. La raison de cette faiblesse de notre prière s’exprimait autrefois en un seul mot, utilisé de trois manières différentes : comme adjectif, comme nom et comme adverbe. Il est facile à retenir, même pour ceux qui ne connaissent pas le latin, et il vaut la peine de s’en souvenir, car il contient à lui seul tout un traité. Nous, les êtres humains, nous disons “mali, mala, male petimus”, ce qui signifie : étant mauvais (mali), nous demandons de mauvaises choses (mala) et de la mauvaise manière (male). Jésus dit : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu, et le reste vous sera donné par surcroît » (Mt 6, 33) ; nous, en revanche, nous cherchons d’abord le surcroît, c’est-à-dire nos propres intérêts- tant de fois ! -, et nous oublions surtout de demander le règne de Dieu. Demandons au Seigneur le Règne, et tout vient avec.

L’Esprit Saint vient, certes, au secours de notre faiblesse, mais il fait quelque chose de bien plus important encore : il nous atteste que nous sommes enfants de Dieu et met sur nos lèvres le cri : «Père » (Rm 8,15 ; Ga 4,6). Nous ne pouvons pas dire “Père, Abba” sans la force de l’Esprit Saint. La prière chrétienne, ce n’est pas l’homme qui parle à Dieu au bout du fil, c’est Dieu qui prie en nous ! Nous prions Dieu par Dieu. Prier, c’est se mettre à l’intérieur de Dieu et que Dieu entre en nous.

C’est précisément dans la prière que l’Esprit Saint se révèle comme “Paraclet”, c’est-à-dire avocat et défenseur. Il ne nous accuse pas devant le Père, mais il nous défend. Oui, il nous défend, il nous convainc que nous sommes pécheurs (cf. Jn 16,8), mais il le fait pour nous faire goûter la joie de la miséricorde du Père, et non pour nous détruire avec des sentiments stériles de culpabilité. Même lorsque notre cœur nous reproche quelque chose, il nous rappelle que « Dieu est plus grand que notre cœur » (1 Jn 3,20). Dieu est plus grand que notre péché. Nous sommes tous pécheurs… Pensons-y : peut-être que parmi vous – je ne sais pas – certains ont tellement peur à cause de ce qu’ils ont fait, ils ont peur d’être réprimandés par Dieu, ils ont peur de tant de choses et n’arrivent pas à trouver la paix. Mets-toi en prière, fais appel à l’Esprit Saint et il t’apprendra à demander pardon. Et vous savez quoi ? Dieu ne connaît pas beaucoup la grammaire et quand nous demandons pardon, il ne nous laisse pas finir ! « Par… » et là, Il ne nous laisse pas finir le mot pardon. Il nous pardonne avant tout, il nous pardonne toujours, avant que nous ne terminions le mot pardon. Nous disons « par… » et le Père nous pardonne toujours.

Le Saint-Esprit intercède pour nous et nous apprend aussi à intercéder à notre tour pour nos frères et sœurs ; il nous enseigne la prière d’ intercession : prier pour telle personne, prier pour tel malade, prier pour celui qui est en prison, prier… ; prier pour la belle-mère aussi, et prier toujours, toujours. Cette prière est particulièrement agréable à Dieu parce qu’elle est la plus gratuite et la plus désintéressée. Quand chacun prie pour tous, il arrive – disait saint Ambroise – que tous prient pour chacun ; la prière se multiplie [1] La prière est ainsi. Voilà une tâche si précieuse et nécessaire dans l’Église, surtout en ce temps de préparation au Jubilé : nous unir au Paraclet qui “intercède pour nous tous selon les desseins de Dieu”.

Mais ne pas prier comme des perroquets, s’il vous plaît ! Ne pas dire «bla, bla, bla…». Non. Dis « Seigneur », mais dis-le du fond du cœur. « Aide-moi, Seigneur », « Je t’aime, Seigneur ». Et quand vous priez le Notre Père, dites « Père, Tu es mon Père ». Priez avec le cœur et non avec les lèvres, ne faites pas comme les perroquets.

Que l’Esprit nous aide dans la prière, car nous en avons tant besoin ! Je vous remercie.

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[1] De Cain et Abel, I, 39.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

 

Audience générale du pape François – mercredi 18 septembre 2024

La cathédrale Notre-Dame de l’Assomption et la mosquée Istiqlal se côtoient paisiblement dans la capitale indonésienne, Jakarta. Elles sont reliées par un « tunnel de l’amitié » souterrain, que le pape François a visité le 5 septembre 2024. Photo par Pexels.

Dans son audience hebdomadaire, le pape François a évoqué son récent voyage apostolique en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Timor-Oriental et à Singapour. Il a déclaré que « la compassion est le chemin que les chrétiens peuvent et doivent emprunter pour témoigner du Christ Sauveur, tout en rencontrant les grandes traditions religieuses et culturelles ».

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Le texte ci-dessous comprend également des parties non lues qui sont également données comme prononcées: 

Catéchèse. Le voyage apostolique en Indonésie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Timor oriental et Singapour

Aujourd’hui, je vais parler du voyage apostolique que j’ai fait en Asie et en Océanie : on l’appelle voyage apostolique parce que ce n’est pas un voyage de tourisme, c’est un voyage pour apporter la Parole du Seigneur, pour faire connaître le Seigneur, et aussi pour connaître l’âme des peuples. Et cela est très beau.

C’est Paul VI, en 1970, qui a été le premier pape à s’envoler à la rencontre du soleil levant, en visitant longuement les Philippines et l’Australie, mais aussi en s’arrêtant dans divers pays d’Asie et à Samoa. Et ce fut un voyage mémorable, n’est-ce pas, car le premier à quitter le Vatican fut Saint Jean XXIII qui se rendit en train à Assise ; alors Saint Paul VI en fit autant : un voyage mémorable ! En cela, j’ai essayé de suivre son exemple, mais, avec quelques années en plus, je me suis limité à quatre pays : l’Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Timor-Oriental et Singapour. Je remercie le Seigneur qui m’a permis de faire en tant que vieux Pape ce que j’aurais aimé faire en tant que jeune Jésuite, car je voulais y aller en mission !

Une première réflexion qui vient naturellement après ce voyage, c’est qu’en pensant à l’Église, nous sommes encore trop euro-centriques, ou, comme on dit, “occidentaux”. Mais en réalité, l’Église est beaucoup plus grande, beaucoup plus grande que Rome et l’Europe, beaucoup plus grande, et aussi – permettez-moi de le dire – beaucoup plus vivante, dans ces pays ! J’en ai fait l’expérience avec émotion en rencontrant ces Communautés, en écoutant les témoignages de prêtres, de religieuses, de laïcs, surtout de catéchistes – les catéchistes sont ceux qui font l’évangélisation. Des Églises qui ne font pas de prosélytisme, mais qui croissent par “attraction”, comme le disait sagement Benoît XVI.

En Indonésie, les chrétiens sont environ 10 % et les catholiques 3 % – une minorité. Mais j’ai rencontré une Église vivante, dynamique, capable de vivre et de transmettre l’Évangile dans ce pays à la culture très noble, enclin à harmoniser les diversités, et qui compte en même temps le plus grand nombre de musulmans au monde. Dans ce contexte, j’ai eu la confirmation que la compassion est le chemin sur lequel les chrétiens peuvent et doivent marcher pour témoigner du Christ Sauveur et en même temps rencontrer les grandes traditions religieuses et culturelles. À propos de la compassion, n’oublions pas les trois caractéristiques du Seigneur : proximité, miséricorde et compassion. Dieu est proche, Dieu est miséricordieux et Dieu est compatissant. Si un chrétien n’a pas de compassion, il ne sert à rien. “Foi, fraternité, compassion” a été le thème de la visite en Indonésie : à travers ces mots, l’Évangile entre chaque jour, concrètement, dans la vie de ce peuple, en l’accueillant et en lui donnant la grâce de Jésus mort et ressuscité. Ces mots sont comme un pont, comme le passage sous-terrain qui relie la Cathédrale de Jakarta à la plus grande Mosquée de l’Asie. Là-bas, j’ai vu que la fraternité, c’est l’avenir, c’est la réponse à l’anti-civilisation, aux projets diaboliques de haine et de guerre, voire de sectarisme. Le rempart c’est la fraternité.

J’ai trouvé la beauté d’une Église missionnaire, en sortie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, un archipel qui s’étend vers l’immensité de l’océan Pacifique. Là, les différentes ethnies parlent plus de huit cents langues – on y parle huit cents langues : un environnement idéal pour l’Esprit Saint, qui aime faire résonner le message d’Amour dans la symphonie des langages. Ce n’est pas de l’uniformité, ce que fait l’Esprit Saint, c’est de la symphonie, c’est de l’harmonie, c’est le patron, c’est le chef de l’harmonie. Là, d’une manière particulière, les protagonistes ont été et sont encore les missionnaires et les catéchistes. J’ai été heureux de pouvoir passer un peu de temps avec les missionnaires et les catéchistes d’aujourd’hui, et j’ai été ému d’écouter les chants et la musique des jeunes : en eux, j’ai vu un nouvel avenir, sans violence tribale, sans dépendance, sans colonialismes idéologiques et économiques ; un avenir de fraternité et d’attention à l’environnement naturel merveilleux. La Papouasie-Nouvelle-Guinée peut être un “laboratoire” de ce modèle de développement intégral, animé par le “levain” de l’Évangile. Car il n’y a pas d’humanité nouvelle sans hommes et femmes nouveaux, et ceux-là seul le Seigneur les fait. Je voudrais aussi mentionner ma visite à Vanimo, où les missionnaires sont entre la forêt et la mer. Ils vont dans la forêt pour chercher les tribus les plus cachées, là… un beau souvenir, celui-là.

La force de promotion humaine et sociale du message chrétien se manifeste de manière particulière dans l’histoire du Timor Oriental. L’Église y a partagé le processus d’indépendance avec tout le peuple, en l’orientant toujours vers la paix et la réconciliation. Il ne s’agit pas d’une idéologisation de la foi, non, c’est la foi qui devient culture et en même temps l’éclaire, la purifie et l’élève. C’est pourquoi j’ai relancé la relation féconde entre foi et culture, sur laquelle Saint Jean-Paul II avait déjà mis l’accent lors de sa visite. La foi doit être inculturée et les cultures évangélisées. Foi et culture. Mais j’ai surtout été frappé par la beauté de ce peuple : un peuple éprouvé mais joyeux, un peuple sage dans la souffrance. Un peuple qui non seulement génère beaucoup d’enfants – mais il y avait une marée d’enfants, beaucoup, eh ? – mais qui leur enseigne à sourire. Je n’oublierai jamais le sourire des enfants de cette Patrie, de cette région. Ils sourient toujours, les enfants là-bas, et ils sont si nombreux. On leur enseigne à sourire, cette foi, et c’est une garantie pour l’avenir. Bref, au Timor oriental, j’ai vu la jeunesse de l’Église : des familles, des enfants, des jeunes, beaucoup de séminaristes et d’aspirants à la vie consacrée. Je dirais, sans exagérer, que j’y ai respiré “l’air du printemps” !

La dernière étape de ce voyage a été Singapour. Un pays très différent des trois autres : une cité-état, très moderne, pôle économique et financier de l’Asie et bien au-delà. Les chrétiens y sont minoritaires, mais ils forment une Église vivante, engagée à créer l’harmonie et la fraternité entre les différentes ethnies, cultures et religions. Même dans la riche Singapour, il y a des  »petits » qui suivent l’Évangile et deviennent sel et lumière, témoins d’une espérance plus grande que celle que les gains économiques peuvent garantir.

Je voudrais remercier ces peuples qui m’ont accueilli avec tant de chaleur, avec tant d’amour, remercier leurs gouvernants qui m’ont beaucoup aidé dans cette visite, pour qu’elle puisse se faire dans de bonnes conditions, sans problèmes. Je remercie tous ceux qui y ont également collaboré, et je rends grâce à Dieu pour le don de ce voyage ! Et je leur renouvelle ma reconnaissance à tous, à tout le monde. Que Dieu bénisse les peuples que j’ai rencontrés et les guide sur le chemin de la paix et de la fraternité ! Salutations à tous !

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Rencontre Interreligieuse en Indonésie – Discours du Saint-Père

Le pape François s’adresse à une réunion interreligieuse à la mosquée Istiqlal de Jakarta, en Indonésie, le 5 septembre 2024, assis à côté du grand imam Nasaruddin Umar et d’un traducteur.

Au cours de sa visite apostolique en Indonésie, le pape François s’est adressé à une réunion interreligieuse à la mosquée Istiqlal de Jakarta, foyer spirituel de la plus grande population musulmane du monde. Il a déclaré qu’«en regardant profondément, en saisissant ce qui coule au fond de nos vies, le désir de plénitude qui habite au plus profond de nos cœurs, nous découvrons que nous sommes tous frères et sœurs, tous pèlerins, tous en chemin vers Dieu, au-delà de ce qui nous différencie».

Lire le texte intégral de son discours ci-dessous. Vous pouvez suivre notre couverture de l’ensemble du voyage apostolique du pape François en Asie du Sud-Est et en Océanie sur slmedia.org/southeast-asia.

Lire le texte intégral de son discours ci-dessous. Vous pouvez suivre notre couverture de l’ensemble du voyage apostolique du pape François en Asie du Sud-Est et en Océanie sur slmedia.org/fr/asie-sud-est.

 

RENCONTRE INTERRELIGIEUSE

DISCOURS DU SAINT-PÈRE

Mosquée Istiqlal (Jakarta, Indonésie)
Jeudi 5 septembre 2024

 

Chers frères et sœurs, bonjour !

Je suis heureux d’être avec vous tous ici, dans la plus grande mosquée d’Asie. Je salue le Grand Imam et le remercie pour les paroles qu’il m’a adressées, me rappelant que ce lieu de culte et de prière est aussi “une grande maison pour l’humanité” où chacun peut entrer pour faire une pause avec lui-même, pour donner de l’espace à cet élan d’infini qu’il porte dans son cœur, pour chercher la rencontre avec le divin et pour vivre la joie de l’amitié avec les autres.

Du reste, je tiens à mentionner que cette mosquée a été conçue par l’architecte Friedrich Silaban, qui était chrétien et a remporté le concours. Cela témoigne du fait que, dans l’histoire de cette nation et dans la culture que l’on y respire, la mosquée, comme les autres lieux de culte, sont des espaces de dialogue, de respect mutuel, de coexistence harmonieuse entre les religions et les différentes sensibilités spirituelles. C’est un grand don, que vous êtes appelés à cultiver chaque jour, afin que l’expérience religieuse soit un point de référence pour une société fraternelle et pacifique et jamais un motif de fermeture et d’affrontement.

À ce propos, il convient de mentionner la construction d’un tunnel souterrain – le “tunnel de l’amitié” – reliant la mosquée d’Istiqlal et la cathédrale Sainte-Marie-de-l’Assomption. Il s’agit d’un signe éloquent qui permet à ces deux grands lieux de culte d’être non seulement “en face” l’un de l’autre, mais aussi “reliés” l’un à l’autre. Ce passage permet en effet une rencontre, un dialogue, une possibilité réelle de « découvrir et de transmettre la “mystique” de vivre ensemble, de se mélanger, de se rencontrer, […] de participer à cette marée un peu chaotique qui peut se transformer en une véritable expérience de fraternité, en une caravane solidaire, en un saint pèlerinage » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 87). Je vous encourage à poursuivre sur cette voie : que tous, tous ensemble, chacun cultivant sa propre spiritualité et pratiquant sa propre religion, nous puissions marcher à la recherche de Dieu et contribuer à construire des sociétés accueillantes, fondées sur le respect mutuel et l’amour réciproque, capables d’écarter la rigidité, le fondamentalisme et l’extrémisme, qui sont toujours dangereux et jamais justifiables.

Dans cette perspective, symbolisée par le tunnel souterrain, je voudrais vous laisser deux consignes, pour encourager le chemin de l’unité et de l’harmonie que vous avez déjà entrepris.

La première est : regarder toujours en profondeur, car c’est seulement là que l’on peut trouver, au-delà des différences, ce qui unit. En effet, tandis qu’en surface il y a les espaces de la mosquée et de la cathédrale, bien définis et fréquentés par leurs fidèles respectifs, sous terre, le long du tunnel, ces mêmes personnes différentes se rencontrent et peuvent accéder au monde religieux de l’autre. Cette image nous rappelle quelque chose d’important : les aspects visibles des religions – les rites, les pratiques, et autres. – constituent un patrimoine traditionnel qui doit être protégé et respecté ; mais ce qui se trouve “en dessous”, ce qui coule de façon souterraine comme le “tunnel de l’amitié”, c’est-à-dire la racine commune à toutes les sensibilités religieuses est unique : c’est la quête de la rencontre avec le divin, la soif d’infini que le Très-Haut a mis dans notre, la recherche d’une joie plus grande et d’une vie plus forte que n’importe quelle mort qui anime le cours de notre vie et nous pousse à sortir de nous-mêmes pour aller à la rencontre de Dieu. Donc, rappelons-nous ceci : en regardant en profondeur, en saisissant ce qui coule au plus profond de nos vies, ce désir de plénitude qui habite le fond de nos cœurs, nous découvrons que nous sommes tous frères, tous pèlerins, tous en marche vers Dieu, au-delà de ce qui nous différencie.

La deuxième invitation est : prendre soin des liens. Le tunnel a été construit d’un côté à l’autre pour créer un lien entre deux endroits différents et éloignés. C’est ce que fait le passage souterrain : il relie, c’est-à-dire qu’il crée un lien. On pense parfois que la rencontre entre les religions consiste à rechercher à tout prix un point commun entre des doctrines et des professions religieuses différentes. En réalité, il peut arriver qu’une telle approche finisse par nous diviser. Car les doctrines et les dogmes de chaque expérience religieuse sont différents. Ce qui nous rapproche vraiment, c’est de créer une liaison entre nos différences, de veiller à cultiver des liens d’amitié, d’attention, de réciprocité. Ce sont des relations par lesquels chacun s’ouvre à l’autre, par lesquels on s’engage ensemble à chercher la vérité en apprenant de la tradition religieuse de l’autre et à nous venir en aide dans nos besoins humains et spirituels. Ce sont des liens qui nous permettent de travailler ensemble, de marcher unis dans la poursuite d’objectifs, la défense de la dignité humaine, la lutte contre la pauvreté, la promotion de la paix. L’unité naît des liens personnels d’amitié, du respect mutuel, de la défense réciproque des espaces et des idées des autres. Puissiez-vous toujours avoir soi de cela !

Chers frères et sœurs, “promouvoir l’harmonie religieuse pour le bien de l’humanité” est l’inspiration que nous sommes appelés à suivre et qui donne également son titre à la Déclaration commune préparée pour cette occasion. Dans celle-ci, nous assumons de manière responsable les crises graves et parfois dramatiques qui menacent l’avenir de l’humanité, en particulier les guerres et les conflits, malheureusement alimentés aussi par les instrumentalisations religieuses, sans oublier la crise environnementale devenue un obstacle à la croissance et à la coexistence des peuples. Devant ce scénario, il est important de promouvoir et de renforcer les valeurs communes à toutes les traditions religieuses, en aidant la société à “vaincre la culture de la violence et de l’indifférence” (Déclaration conjointe d’Istiqlal) et à promouvoir la réconciliation et la paix.

Je vous remercie pour ce chemin commun que vous poursuivez. L’Indonésie est un grand pays, une mosaïque de cultures, d’ethnies et de traditions religieuses, une très riche diversité qui se reflète également dans la variété de l’écosystème et de l’environnement. Et s’il est vrai que vous abritez la plus grande mine d’or du monde, sachez que le trésor le plus précieux est la volonté, que les différences ne deviennent pas une cause de conflit mais s’harmonisent dans la concorde et le respect mutuel. L’harmonie, c’est ce que vous faites. Ne perdez pas ce don ! Ne vous appauvrissez jamais de cette richesse si grande ; au contraire, cultivez-la et transmettez-la, surtout aux plus jeunes. Que personne ne succombe au charme du fondamentalisme et de la violence, que tous soient au contraire fasciné par le rêve d’une société et d’une humanité libre, fraternelle et pacifique !

Merci ! Merci pour votre sourire aimable, qui brille toujours sur vos visages et est un signe de votre beauté et de votre ouverture intérieure. Puisse Dieu vous accorder ce don. Avec son aide et sa bénédiction, allez de l’avant, Bhinneka Tunggal Ika, unis dans la diversité. Merci !

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Salutations

Chers frères et sœurs,

Je vous félicite tous car ce « Tunnel de l’Amitié » se veut un lieu de dialogue et de rencontre.

Quand on pense à un tunnel, on imagine facilement un chemin sombre qui peut faire peur, surtout si l’on est seul. Ici, c’est différent, car tout est éclairé. Mais je voudrais vous dire que vous êtes la lumière qui l’éclaire, par votre amitié, l’harmonie que vous cultivez, le soutien que vous vous apportez mutuellement, et par votre marche ensemble qui vous conduit, au bout du chemin, à la pleine lumière.

Nous, croyants, qui appartenons à des traditions religieuses différentes, avons un rôle à jouer : aider chacun à traverser le tunnel les yeux tournés vers la lumière. Ainsi, au bout du chemin, nous pouvons reconnaître en ceux qui ont marché à nos côtés, un frère, une sœur, avec qui nous pouvons partager la vie et nous soutenir mutuellement.

Aux nombreux signes de menace, aux périodes sombres, opposons le signe de la fraternité qui, en accueillant l’autre et en respectant son identité, l’invite à un chemin commun, fait d’amitié, et menant vers la lumière.

Merci à tous ceux qui travaillent avec la conviction que nous pouvons vivre en harmonie et en paix, conscients de la nécessité d’un monde plus fraternel. Je souhaite que nos communautés soient de plus en plus ouvertes au dialogue interreligieux et qu’elles soient un symbole de la coexistence pacifique qui caractérise l’Indonésie.

J’élève ma prière vers Dieu, le Créateur de tous, afin qu’il bénisse tous ceux qui traverseront ce Tunnel dans un esprit d’amitié, d’harmonie et de fraternité. Merci !

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Intention de prière du pape François pour septembre 2024

Rejoignez-nous dans la prière pour les intentions qui nous ont été confiées par le Pape François.
Pour septembre 2024, nous nous joignons au Saint-Père pour prier pour le cri de la Terre:

Prions pour que chacun d’entre nous écoute avec son cœur le cri de la Terre et les victimes des catastrophes environnementales et de la crise climatique, en s’engageant personnellement à prendre soin du monde qu’il habite.

Écoutez également la Video du Pape sur les intentions de septembre.

Prions pour le cri de la Terre.

Si nous prenions la température de la planète, elle nous dirait que la Terre a de la fièvre. Elle est malade, comme toute personne malade.

Mais sommes-nous à l’écoute de cette douleur ?

Entendons-nous la douleur des millions de victimes des catastrophes environnementales ?

Ce sont les pauvres qui souffrent le plus des conséquences de ces catastrophes, eux qui sont contraints de quitter leur foyer à cause des inondations, des vagues de chaleur ou des sécheresses.

Faire face aux crises environnementales provoquées par l’homme, telles que le changement climatique, la pollution ou la perte de biodiversité, exige des réponses non seulement écologiques, mais aussi sociales, économiques et politiques.

Nous devons nous engager dans la lutte contre la pauvreté et la protection de la nature en changeant nos habitudes personnelles et celles de notre communauté.

Prions pour que chacun d’entre nous écoute avec son cœur le cri de la Terre et les victimes des catastrophes environnementales et de la crise climatique, en s’engageant personnellement à prendre soin du monde qu’il habite.

 

Prière quotidienne

Vous pouvez accompagner l’intention de prière du Pape par cette prière d’offrande quotidienne:

Dieu, notre Père, je t’offre toute ma journée.

Je t’offre mes prières, pensées,
paroles, actions, joies
et souffrances en union avec
ton Fils Jésus-Christ
qui continue à s’offrir à toi
dans l’Eucharistie pour le salut du monde.

Que l’Esprit Saint
qui a guidé Jésus,
soit mon guide et ma force
aujourd’hui pour que je puisse témoigner de ton amour.

Avec Marie,
la mère du Seigneur et de l’Église,
je prie spécialement aux intentions
que le Saint-Père recommande
à la prière de tous les fidèles pour ce mois.

Pour en apprendre plus sur l’Apostolat de la Priere, visitez le site du Réseau Mondial de la Prière.

 

Cliquez ici pour lire d’autres billets de blogues concernant les intentions du Pape.

 

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