Les quatre types de neuvaines

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Quand j’étais plus jeune, ma mère et ses sœurs se réunissaient avec leurs familles au mois d’août pour un « padasal » (mot tagalog désignant les prières de neuvaine, y compris le rosaire pour les défunts), afin de prier pour le repos de l’âme de leur mère. Ma grand-mère, dont l’anniversaire était en août, est décédée avant ma naissance. Je ne l’ai donc jamais connue, mais cette réunion était aussi une occasion de la célébrer, car nous mangions ensemble après avoir prié.

Une neuvaine qui vient du mot latin novem et qui signifie neuf, désigne neuf jours de prière publique ou privée. Il peut s’agir de neuf jours consécutifs de prière ou, par exemple, des neuf premiers vendredis du mois pendant neuf mois. Alors qu’une octave, huit jours, est davantage associée à une fête, une neuvaine se caractérise plus souvent par un deuil plein d’espérance, un désir ardent et des prières de supplication. Traditionnellement, il existe quatre types de neuvaines : les neuvaines de deuil, les neuvaines de préparation, les neuvaines de prières et les neuvaines d’indulgence.

Neuvaine de deuil

En tant que catholiques, nous croyons que lorsqu’une personne meurt, son âme va au paradis, en enfer ou au purgatoire. Les âmes du purgatoire ont besoin d’être purifiées avant de pouvoir atteindre le paradis, et nos prières peuvent contribuer à ce processus de purification. Les neuvaines de deuil trouvent leur origine dans une ancienne coutume chrétienne qui consistait à offrir neuf jours de prières et de messes pour le repos de l’âme d’une personne récemment décédée.

Ce type de neuvaine peut être commencé neuf jours avant l’anniversaire du décès d’une personne, neuf jours après son décès, ou à tout moment. Le « padasal » auquel je participais chaque année serait considéré comme une neuvaine de deuil. Même si nous ne savons pas avec certitude où sont allées les âmes de nos proches décédés, l’Église nous encourage à prier pour eux.

Neuvaine de prières

Considérées comme le type de neuvaine le plus courant, les neuvaines de demande ou de prières permettent d’adresser une intention particulière directement à Dieu ou de demander l’intercession d’un saint en particulier. Par exemple, une personne à la recherche d’un emploi peut prier une neuvaine à saint Joseph, le travailleur, ou une personne à la recherche d’un conjoint peut prier une neuvaine à sainte Anne.

Ce type de neuvaine ne nécessite pas nécessairement un ensemble de prières formelles, par exemple : réciter le rosaire tous les jours et la demande peut être spécifique ou générale. Un autre exemple, nous pouvons prier pour la santé d’un membre en particulier de notre famille ou pour quelque chose de plus général, comme la paix au Moyen-Orient. Lorsque nous prions cette neuvaine, nous développons une confiance dans la réponse que nous obtiendrons à la fin de la neuvaine. Même si nous n’obtenons pas ce que nous demandons, ou si la réponse arrive après le neuvième jour de notre neuvaine ; nous nous soumettons, par la prière, à la volonté de Dieu.

Neuvaine d’indulgences

Les neuvaines d’indulgences, également appelées neuvaines de pénitence, offrent la possibilité d’effacer la peine temporelle du péché. Même après s’être confessé.e, toutes les peines temporelles du péché ne peuvent pas être effacées. Réciter plus de 30 neuvaines donne à quelqu’un la possibilité de recevoir des indulgences partielles qui effacent une partie de la peine temporelle due aux péchés ; et des indulgences plénières qui effacent toute la peine, accordées par l’Église.

Neuvaines de préparation

Enfin, il y a les neuvaines de préparation. Ce type de neuvaine est récité en prévision d’une grande fête ou d’un événement important comme un mariage ou un baptême. Les neuvaines en préparation de Noël ont vu le jour au Moyen Âge : les neuf jours reflétaient les neuf mois de grossesse de Marie.

Prochainement, Sel + Lumière Média proposera une neuvaine spéciale de préparation de la fête de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie. Nous espérons que vous envisagerez de prier avec nous, que ce soit votre première neuvaine ou l’une parmi tant d’autres. Restez à l’écoute sur notre site web et nos réseaux sociaux pour plus de détails à venir ! 

Les neuvaines sont l’occasion de s’engager à prier quotidiennement et nous rappellent de rester fidèles dans notre relation avec Dieu.

Le procès du maire Jean Tremblay sur la récitation de la prière commence aujourd’hui

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Et oui. C’est aujourd’hui devant le tribunal administratif de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) du Québec que les auditions suite à la plainte déposée par M. Alain Simoneau et le Mouvement laïque québécois (MLQ) contre le maire Jean Tremblay et la ville de Saguenay débute. 

L’objectif de la plainte de M. Simoneau est clair : que cesse la récitation de la prière aux assemblées du conseil municipal de Saguenay et que tous crucifix, statues, icônes ou symboles religieux de toutes religions soient bannis de toutes les salles municipales. 

Le site Web du MLQ explique bien leur démarche pour éliminer la prière lors de toutes les séances de conseils municipaux au Québec. Outremont, Laval, Trois-Rivières ont déjà été dans la mire du groupe qui a eu gain de cause dans tous les cas : pour la CDPDJ, cette forme de prière est discriminatoire en vertu de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne.

 Voulant poursuivre un temps de prière de 20 secondes à tous les mois avant les rencontres du conseil municipal, le maire Tremblay a concocté en septembre dernier une nouvelle prière: «Dieu tout puissant, nous te remercions des nombreuses grâces que tu as accordées à Saguenay et à ses citoyens, dont la liberté, les possibilités d’épanouissement et la paix. Guide-nous dans nos délibérations à titre de membres du conseil municipal et aide-nous à prendre bien conscience de nos devoirs et responsabilités. »

Se basant sur un jugement rendu en Ontario, cette nouvelle version serait acceptable sur le plan juridique selon le maire Tremblay.

 Qu’en pensera la CDPDJ ? Jusqu’ici, elle s’est montrée intraitable sur la question. Une victoire du maire Tremblay serait toute une surprise, mais son courage et sa persévérance ont déjà été mis à l’épreuve tout au long de sa carrière politique.

Je tiens à rappeler que ce dossier n’est pas juste une affaire de principe. Le total des montants réclamés conjointement par les plaignants s’élève à 100 000 $ pour dommages, abus de droit et atteintes à la liberté de conscience et de religion.

Notre émission Zoom suivra de près cette joute juridique au cours des prochains jours. Espérons que cette nouvelle sortira de l’anonymat car jusqu’à maintenant, aucun média séculier n’en glisse mot

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