Droits de l’enfant : accusé par l’ONU, le Vatican réplique

blog_1391636022Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent près de l’Onu à Genève

Suite à la publication ce mercredi matin d’un rapport très dur à l’égard de l’Eglise sur son attitude face aux abus sur mineurs commis par des membres du clergé, le Saint-Siège a réagi dans un communiqué, indiquant qu’il étudierait de près les Observations du Comité des Droits de l’enfant des Nations-Unies.

Dans son rapport, le Comité des Droits de l’enfant des Nations unies a sévèrement critiqué la politique du Vatican face aux cas d’abus sexuels sur des enfants commis principalement par des membres du clergé, exigeant que désormais tout religieux pédophile soit déféré devant la justice. Dans la foulée, Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent près de l’Onu à Genève a déclaré que ce rapport déformait les faits et qu’il semblait ne pas tenir compte de l’audition de la délégation du Vatican mi janvier. « On dirait quasiment que le rapport était préparé à l’avance, avant la rencontre avec la délégation du Saint-Siège », a fait savoir Mgr Silvano Tomasi, dans une interview à Radio Vatican. « Le document (de l’ONU) ne semble pas à jour », ajoutait Mgr Tomasi, avant de détailler les mesures prises par l’Eglise catholique contre ces abus.

Le langage dans les textes qui concernent le Saint-Siège est un peu dur et quelque fois, peu correct. Alors, il faut, avec patience, répondre à toutes les affirmations contenues dans ce rapport et préparer une information adéquate de manière à ce que l’objectif que l’on veut atteindre, la protection des enfants, puisse être vraiment satisfait. [Read more…]

L’Évangélisation au Canada, réfléchissons avec les évêques (2e partie)

blog_1391223981Un passage de la lettre des évêques canadiens sur l’évangélisation doit particulièrement attirer notre attention. De fait, comme nous en avons déjà fait mention, la nouvelle évangélisation doit se faire près de la réalité de ceux qui se sont éloignés du Christ ou qui n’ont parfois pas plus de connaissances religieuses que ce que les médias présentent. C’est pourquoi, il est très important de bien connaître les traits caractéristiques de la société dans laquelle le Seigneur nous envoie. En ce sens, le § 10 de la lettre est tout spécialement pertinent puisqu’il affirme que :

« S’il y a une chose que le monde d’aujourd’hui recherche, c’est l’authenticité. […] il a besoin de témoins, c’est-à-dire de personnes qui sont habitées par une rencontre, celle de Jésus, qui leur a ouvert des horizons nouveaux et qui a donné un sens à leur vie »[1].

Qu’est-ce donc que l’authenticité? Pourquoi notre société la recherche-t-elle à ce point? Comment notre prédication de l’Évangile pourra-t-elle être plus authentique? Voilà quelques questions qui peuvent susciter notre étonnement et stimuler nos efforts intellectuels.

Au niveau fondamental, et nous pourrions dire « métaphysique », l’authenticité signifie qu’un être est vrai. Que l’apparence extérieure manifeste exactement ce qui est à l’intérieur d’un être, ce qui ne se voit pas au premier coup d’oeil. Un être est authentique en tant qu’il correspond à sa propre définition. Par exemple, nous parlons d’un authentique tableau de Rubens lorsque la peinture à laquelle nous faisons référence est véritablement peinte par Rubens lui-même. S’il s’agissait d’une copie, la peinture perdrait de son authenticité. L’idée et le dessin peuvent être de Rubens et, en tant que tels, être authentiquement de Rubens. Cependant, nous ne pourrions parler de la sorte pour la peinture elle-même. Nous parlerions d’elle comme d’une « copie de l’originale ». De plus, la valeur de cette peinture dépend de son authenticité. Par exemple, une même copie peut avoir une valeur plus ou moins grande selon qu’elle s’approche ou s’éloigne de l’originale. C’est donc que la valeur que l’on accorde à une réalité dépend de son degré de véracité ou, en d’autres termes, de son authenticité. Peut-être cette soif d’authenticité vient-elle d’un transfert des mécanismes économiques aux relations sociales? Cependant là n’est pas l’objet de notre réflexion. [Read more…]

Le Cardinal et la charte

Gerald

 

Dimanche matin, le cardinal désigné Gérald Cyprien Lacroix se réveillait, comme nous tous, en apprenant la bonne nouvelle de sa création comme Cardinal par le Pape François. Cette nomination n’était toutefois pas totalement imprévisible, compte tenu de la tradition du Diocèse de Québec d’être un « siège cardinalice ». Une chose est sûre, la nouvelle tombait à point puisque la belle province avait désespérément besoin d’une voix forte pour l’aider à faire face aux défis actuels. La forte présence de journalistes lors de la conférence de presse donnée à Québec, lundi dernier, manifeste un changement et même un tournant dans le traitement médiatique du désormais Cardinal Lacroix. En effet, les médias se sont d’emblée concentrés sur son attitude générale, son « style pastoral » et ses opinions sur les grands sujets d’actualité. À cette occasion, l’opinion de son Excellence (bientôt « Éminence ») sur la question de la Charte du Parti Québécois a pris une large place. De fait, l’Église joue toujours un rôle important dans la société québécoise. En ce sens, les journalistes ont perçu que le cardinalat de Mgr Lacroix sera une voix privilégiée pour connaître l’avis de l’Église sur les sujets de société. Le contenu même des questions posées manifeste cette prise de conscience. En effet, on pouvait sentir qu’ils s’interrogeaient sur le type d’interlocuteur auquel ils ont et auront affaire. Comme s’ils avaient conscience que cette nomination allait les obliger, dans un avenir rapproché, à côtoyer davantage l’homme d’Église. Ainsi, même s’ils n’osent peut-être pas se l’avouer, les journalistes ont conscience de ce que Michael Coren affirme lorsqu’il dit que « la foi importe » (« Faith Matters ») !

Le Cardinal Lacroix s’est adonné à cet exercice rhétorique en prenant bien soin d’éviter les tentatives de certains journalistes de transformer la nouvelle en une simple polémique. La manière dont il a répondu aux questions « pièges » manifeste plusieurs attitudes pastorales qui s’apparentent « étrangement » à celles du Pape François. Il ne s’en cache d’ailleurs pas du tout en ce qu’il a même procédé à la lecture de la lettre du Pape aux nouveaux cardinaux et en y revenant lorsque le besoin s’en fit sentir. Par exemple, lorsqu’une journaliste lui a posé la question de sa « rapide ascension » il a répondu en citant le Pape François qui faisait appel aux vertus de service et d’humilité auxquelles les cardinaux sont tenus. Cela nous révèle l’attitude pastorale du pape François et de Mgr Lacroix qui possèdent toutes les caractéristiques d’une bonne stratégie de communication. En cela, bien qu’il ne soit pas un « scholar » comme il le dit lui-même, Mgr Lacroix pourrait se voir décerner un doctorat honoris causa d’une faculté de communication!

Sans nier les vérités et les vertus aujourd’hui mal comprises de la morale catholique, le Cardinal Lacroix a bien mis en pratique l’affirmation suivante du Pape François : « quand on assume un objectif pastoral et un style missionnaire, qui réellement arrivent à tous sans exceptions ni exclusions, l’annonce se concentre sur l’essentiel, sur ce qui est plus beau, plus grand, plus attirant et en même temps plus nécessaire »[1]. Comme le Cardinal Lacroix le disait dans sa conférence de presse du 17 janvier : « le Pape est fidèle aux enseignements de l’Église, n’attendez jamais une annonce disant que l’Église est pour l’euthanasie ou l’avortement, mais il préfère commencer par essayer d’ouvrir leurs cœurs, d’être inclusif envers tous et de faire sentir au monde qu’il est aimé de Dieu »[2]. Le Québec et certaines élites ordinairement hostiles à l’Église et son enseignement sont-elles prêtes à s’engager d’une manière respectueuse dans un dialogue avec l’Église ? Espérons que le ton et l’ouverture de notre nouveau Cardinal aident à briser les remparts qui bloquent l’accès du Christ au cœur des québécois.


[1] Pape François, Evangelii gaudium, no 35.

5 ans à Sel et Lumière

Group pic 2Après 5 années très enrichissantes, je quitte Sel et Lumière pour un temps sabbatique de repos et de prière. J’ai beaucoup aimé travailler avec des jeunes de différents pays, désireux d’être au service de l’Évangile et de l’Église. La grande diversité culturelle de l’Église au Canada est très stimulante. L’Église est porteuse de différentes sensibilités qui aident à prendre conscience de la richesse du mystère de Dieu qu’aucun et aucune de nous ne peut saisir dans sa totalité. L’amour de Dieu est inconditionnel et il se révèle toujours de manière nouvelle et inattendue. La suite de Jésus-Christ nous fait rencontrer de nombreux frères et soeurs du monde entier. C’est ce que j’ai découvert et c’est ce qui m’habite à présent.

Durant ces 5 ans l’Église a vécu de grands événements:  changement de Pape, 3 journées mondiales de la Jeunesse, 2 congrès eucharistiques internationaux dont un à Québec, 2 canonisations au pays: Frère André et Kateri Tekahwitha, les 25 ans de la rencontre d’Assise pour ne citer que les plus marquants. J’ai interviewé des personnes passionnantes que je n’oublierai pas. J’ai été sensible à tous les gestes de réconciliation et notamment à la présence de l’Église en avril dernier à Montréal, lors de la commission Vérité et Réconciliation pour les personnes autochtones ayant vécu dans des pensionnats.

J’ai eu la chance de rencontrer l’abbé Roland Leclerc avant sa mort. Dans le livre de Louise Lacoursière Roland Leclerc Par-delà l’image, j’ai appris qu’il avait pour modèles St Jean-Baptiste, qui s’efface devant le Seigneur et le frère André qui ouvre la porte. Cela m’a guidée dans mes interviews.

L’expérience de ces 5 ans a été très intense. J’en rends grâce et je n’ai pas fini de recueillir les fruits.

Merci au Père Thomas Rosica et à toute l’équipe de Sel et Lumière ainsi qu’à vous tous et toutes pour votre fidélité.

Bon vent au souffle de l’Esprit20130829_164029

Nomination du nouveau secrétaire d’Etat au Vatican

Ce samedi, le pape François a nommé Mgr Pietro Parolin, originaire de Vénétie en Italie secrétaire d’Etat qui succédera au cardinal Tarcioso Bertone. Actuellement Mgr Parolin est nonce apostolique au Venezuela.

Mgr Parolin, 58 ans, a été ordonné évêque pour la Secrétairerie d’Etat, par Benoît XVI et a travaillé dans les paroisses, et dans les diocèses de Vicenza, Rome, ainsi que dans les pays comme le Nigeria, le Mexique, puis le Venezuela qu’il va quitter avec regret.

Il devra seconder efficacement le pape François dans les affaires politiques et diplomatiques du Saint-Siège et prendra ses fonctions le 15 octobre.

Déclaration de l’Eglise Catholique d’Egypte

Voici la déclaration du patriarcat  copte catholique dans son intégralité à la suite des actes de terrorisme entrainant la mort de nombreuses personnes.

« Le Caire 18.8.2013

Déclaration de l’Eglise Catholique d’Egypte

L’Eglise catholique d’Egypte suit avec douleur et anxiété mais dans l’espérance, les souffrances qu’endure notre pays du fait d’actes terroristes abjects qui tuent les personnes, brûlent les églises, les écoles et toutes les institutions de l’Etat. Du fond du cœur, par amour pour notre patrie et en solidarité avec tous nos frères égyptiens, chrétiens et musulmans, nous nous efforçons, à la mesure de nos possibilités et de nos moyens, d’entrer en contact avec de nombreuses organisations amies dans le monde, pour les éclairer en vérité sur la situation actuelle et nous voulons insister sur ce qui suit :
– Notre soutien ferme, lucide et libre à l’égard de toutes les institutions du pays et tout particulièrement la police égyptienne et les forces armées qui déploient tous leurs efforts pour la protection de la patrie.
– Nous apprécions le comportement des pays qui s’efforcent loyalement de comprendre le caractère spécifique des évènements actuels et nous refusons absolument et catégoriquement toute tentative d’intervenir dans les affaires intérieures de l’Egypte ou d’influencer ses décisions souveraines, quel qu’en soit le but ou le prétexte.
– Nous sommes reconnaissants à l’égard de tous les media égyptiens et étrangers qui communiquent les nouvelles et les événements avec objectivité et intégrité et nous condamnons les media qui propagent des mensonges et contrefont la vérité dans le but d’induire en erreur l’opinion générale mondiale.
– Nous sommes reconnaissants à l’égard du partage citoyen de nobles musulmans qui se sont tenus à nos côtés, au maximum de leurs possibilités, pour défendre nos églises et nos institutions.
– Enfin, nous interpelons la conscience mondiale et tous les responsables des pays, les exhortant à comprendre authentiquement et à accorder leur confiance au fait que ce qui se passe actuellement en Egypte n’est pas une lutte politique entre des factions rivales mais qu’il s’agit d’une lutte de tous les égyptiens contre le terrorisme.
– En terminant, nous présentons nos condoléances à toutes les familles et aux proches des victimes, et nous demandons au Seigneur la guérison de tous les blessés.

Vive l’Egypte libre.

+ Ibrahim Isaac
Patriarche d’Alexandrie des Coptes Catholiques
Président de l’Assemblée de la Hiérarchie Catholique d’Egypte »

Conférence de presse exceptionnelle donnée par le Pape

Conférence de presse exceptionnelle donnée par le Pape dimanche soir durant son retour en avion.

Durant 1h30, le Pape a répondu à toute sortes de questions, sur la réforme de la curie, la place des femmes dans l’église, l’accueil des divorcés remariés, et la future canonisation des papes Jean XXIII et Jean Paul II, notamment.
Merci à KTO de la diffuser dans sa version intégrale. A voir aussi sur notre site.

Homélie du pape François – Messe pour la XXVIIIe Journée mondiale de la Jeunesse

Capture d’écran 2013-07-28 à 09.47.43Donnée le 28 juillet 2013 par le pape François, sur la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro.

Vénérés frères dans l’Épiscopat et le Sacerdoce.
Chers frères et sœurs, chers jeunes !

« Allez, et de toutes les nations faites des disciples ». Par ces mots, Jésus s’adresse à chacun de vous en disant : « cela a été beau de participer aux Journées mondiales de la Jeunesse, de vivre la foi avec des jeunes provenant des quatre coins u monde, mais maintenant tu dois aller et transmettre cette expérience aux autres ». Jésus t’appelle à être disciple en mission ! Aujourd’hui, à la lumière de la Parole de Dieu que nous avons entendue, que nous dit le Seigneur ? Trois paroles : Allez, sans peur, pour servir.

1. Allez. Ces jours-ci, à Rio, vous avez pu faire la belle expérience de rencontrer Jésus, et de le rencontrer ensemble ; vous avez senti la joie de la foi. Mais l’expérience de cette rencontre ne peut rester renfermée dans votre vie ou dans le petit
groupe de votre paroisse, de votre mouvement, de votre communauté. Ce serait comme priver d’oxygène une flamme qui brûle. La foi est une flamme qui est d’autant plus vivante qu’elle se partage, se transmet, afin que tous puissent connaître, aimer et professer Jésus Christ qui est le Seigneur de la vie et de l’histoire (Cf. Rm10, 9).
Cependant attention ! Jésus n’a pas dit : si vous voulez, si vous avez le temps, mais : « Allez, et de toutes les nations faites des disciples ». Partager l’expérience de la foi, témoigner la foi, annoncer l’Évangile est le mandat que le Seigneur confie à toute l’Église, et aussi à toi. Mais c’est un commandement, qui ne vient pas d’un désir de domination ou de pouvoir, mais de la force de l’amour, du fait queJésus en premier est venu parmi nous etnous a donné, non pas quelque chose de lui, mais lui-même tout entier ; il a donné sa vie pour nous sauver et nous montrer l’amour et la miséricorde de Dieu. Jésus ne nous traite pas en esclaves, mais en hommes libres, en amis, en frères ; et non seulement il nous envoie, mais il nous accompagne, il est toujours à nos côtés dans cette mission d’amour. [Read more…]

Discours du Pape aux cardinaux du Brésil et évêques de la région

Francis-bishops-croppedAujourd’hui au cours du déjeuner avec les cardinaux du Brésil et les évêques de la région, le Pape a fait ce discours dont voici la version intégrale:

Chers frères,

Comme il est bon et beau de me trouver ici avec vous, Évêques du Brésil !Merci d’être venus, et permettez-moi de vous parler comme à des amis, c’est pourquoi je préfère vous parler en espagnol pour pouvoir mieux exprimer ce j’ai dans mon coeur. Je vous prie de m’en excuser !
Nous sommes réunis un peu à l’écart, dans ce lieu préparé par notre frère Mgr Orani, pour demeurer seuls et pouvoir parler coeur à coeur, comme Pasteurs auxquels Dieu a confié son Troupeau. Dans les rues de Rio, des jeunes du monde entier et tant d’autres multitudes nous attendent, ayant besoin d’être rejoints par le regard miséricordieux du Christ Bon Pasteur, que nous sommes appelés à rendre présent. Réjouissons-nous donc de ce moment de repos, de partage, de vraie fraternité.
En commençant par la Présidence de la Conférence épiscopale et par l’Archevêque de Rio de Janeiro, je veux vous embrasser tous et chacun, spécialement les évêques émérites.
Plus qu’un discours formel, je veux partager avec vous quelques réflexions.
La première m’est venue à l’esprit quand j’ai visité le sanctuaire d’Aparecida. Là, aux pieds de la statue de l’Immaculée Conception, j’ai prié pour vous, pour vos Églises, pour vos prêtres, religieux et religieuses, pour vos séminaristes, pour les laïcs et leurs familles et, de manière particulière pour les jeunes et les anciens, les deux sont l’espérance d’un peuple ; les jeunes, parce qu’ils portent la force, l’illusion, l’espérance de l’avenir ; les anciens, parce qu’ils sont la mémoire, la sagesse d’un peuple. [Read more…]

Rencontre avec la classe dirigeante du Brésil au Théâtre municipal

Capture

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Je rends grâce à Dieu pour l’opportunité qui m’est donnée de rencontrer une représentation si qualifiée de responsables politiques et diplomatiques, culturels et religieux, académiques et d’entrepreneurs, de cet immense Brésil.
Je voudrais vous parler dans votre belle langue portugaise, mais pour pouvoir mieux exprimer ce que je porte dans mon cœur, je préfère parler en espagnol. Je vous prie de m’en excuser !
Je vous salue tous cordialement et je vous exprime ma gratitude. Je remercie Monseigneur Orani et Monsieur Walmyr Júnior pour leurs aimables paroles de bienvenue et de présentation. Je vois en vous la mémoire et l’espérance : la mémoire du chemin et de la conscience de votre Patrie et l’espérance que, toujours ouverte à la lumière qui émane de l’Évangile de Jésus Christ, elle puisse continuer à se développer dans le plein respect des principes éthiques fondés sur la dignité transcendante de la personne.
Ceux qui, dans une Nation, ont un rôle de responsabilité, sont appelés à affronter l’avenir « avec le regard calme de celui qui sait voir la vérité », comme disait le penseur brésilien Alceu Amoroso Lima [‘Notre temps’, in : La vie surnaturelle et le monde moderne (Rio de Janeiro 1956), p. 106]. Je voudrais considérer trois aspects de ce regard calme, serein et sage : d’abord, l’originalité d’une tradition culturelle ; ensuite, la responsabilité solidaire pour construire l’avenir ; et enfin le dialogue constructif pour affronter le présent.

1. Il est important, avant tout, de valoriser l’originalité dynamique qui caractérise la culture brésilienne, avec son extraordinaire capacité d’intégrer des éléments divers. Le sentiment commun d’un peuple, les bases de sa pensée et de sa créativité, les principes fondamentaux de sa vie, les critères de jugement au sujet des priorités, des normes d’action, s’appuient sur une vision intégrale de la personne humaine.
Cette vision de l’homme et de la vie, comme elle est propre au peuple brésilien, a beaucoup reçu de la sève de l’Évangile, à travers l’Église catholique : d’abord la foi en Jésus Christ, en l’amour de Dieu et la fraternité avec le prochain. Mais la richesse de cette sève doit être pleinement valorisée ! Elle peut féconder un processus culturel fidèle à l’identité brésilienne et constructeur d’un avenir meilleur pour tous. Ainsi s’est exprimé le bien-aimé Pape Benoît XVI dans le discours inaugural de la 5ème Conférence générale de l’épiscopat latino-américain, à Aparecida.
Faire croître l’humanisation intégrale et la culture de la rencontre et de la relation est la façon chrétienne de promouvoir le bien commun, la joie de vivre. Et ici convergent foi et raison, la dimension religieuse avec les divers aspects de la culture humaine : art, science, travail, littérature… Le christianisme unit transcendance et incarnation ; revitalise toujours la pensée et la vie, face à la déception et au désenchantement qui envahissent les cœurs et se répandent sur les routes. [Read more…]

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