Message du pape françois pour la 109ème journée mondiale du migrant et du réfugié 2023

« Libre de choisir d’émigrer ou de rester » est le thème choisi par le Saint-Père pour la 109ème Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié (JMMR). Le pape François souhaite promouvoir une nouvelle réflexion sur un droit qui n’a pas encore été codifié au niveau international : le droit de n’avoir pas à émigrer, ou en d’autres termes, le droit de pouvoir rester sur sa terre. 

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
POUR LA 109ème JOURNÉE MONDIALE DU MIGRANT ET DU RÉFUGIÉ 2023

24 septembre 2023

Libre de choisir d’émigrer ou de rester

Voici le texte intégral:

Chers frères et sœurs !

Les flux migratoires actuels sont l’expression d’un phénomène complexe et articulé, dont la compréhension requiert une analyse attentive de tous les aspects qui caractérisent les différentes étapes de l’expérience migratoire, du départ à l’arrivée, en passant par un éventuel retour. Dans l’intention de contribuer à cet effort de lecture de la réalité, j’ai décidé de consacrer le message de la 109e Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié à la liberté qui devrait toujours caractériser le choix de quitter sa propre terre.

« Libre de partir, libre de rester » était le titre d’une initiative de solidarité promue il y a quelques années par la Conférence épiscopale italienne comme une réponse concrète aux défis des migrations contemporaines. À l’écoute constante des Églises particulières, j’ai pu constater que la garantie de cette liberté est une préoccupation pastorale largement répandue et partagée.

« Après leur départ, voici que l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit: « Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et fuis en Egypte; et restes-y jusqu’à ce que je te dise. Car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. »)» (Mt 2, 13). La fuite de la Sainte Famille en Égypte n’a pas été le résultat d’un choix libre, tout comme de nombreuses migrations qui ont marqué l’histoire du peuple d’Israël. Migrer devrait toujours être un choix libre, mais en fait, dans de nombreux cas, même aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Des conflits, des catastrophes naturelles ou, plus simplement, l’impossibilité de mener une vie digne et prospère dans leur pays d’origine contraignent des millions de personnes à partir. En 2003 déjà, saint Jean-Paul II déclarait que « construire les conditions concrètes de la paix, en ce qui concerne les migrants et les réfugiés, signifie s’engager sérieusement à sauvegarder avant tout le droit de ne pas émigrer, c’est-à-dire de vivre en paix et dans la dignité dans sa propre patrie » (Message pour la 90e Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié, n. 3).

« Ils emmenèrent leurs troupeaux et tout ce qu’ils avaient acquis au pays de Canaan et ils vinrent en Egypte, Jacob et tous ses descendants avec lui » (Gn 46, 6). C’est à cause d’une grave famine que Jacob et toute sa famille ont été contraints de fuir en Égypte, où son fils Joseph a assuré leur survie. Les persécutions, les guerres, les phénomènes climatiques et la misère sont parmi les causes les plus visibles des migrations forcées contemporaines. Les migrants fuient la pauvreté, la peur, le désespoir. Pour éliminer ces causes et mettre fin aux migrations forcées, nous avons besoin de l’engagement commun de tous, chacun selon ses responsabilités. Un engagement qui commence par le fait de se demander ce que nous pouvons faire, mais aussi ce que nous devons cesser de faire. Nous devons nous efforcer de mettre fin à la course aux armements, au colonialisme économique, au pillage des ressources des autres, à la dévastation de notre maison commune.

« Tous les croyants étaient réunis et avaient tout en commun ; ils vendaient leurs biens et leurs possessions et les partageaient avec tous, selon les besoins de chacun » (Ac 2, 44-45). L’idéal de la première communauté chrétienne semble si éloigné de la réalité d’aujourd’hui ! Pour faire de la migration un choix réellement libre, nous devons nous efforcer d’assurer à chacun une part équitable du bien commun, le respect des droits fondamentaux et l’accès à un développement humain intégral. C’est le seul moyen d’offrir à chacun la possibilité de vivre dignement et de se réaliser personnellement et en tant que famille. Il est clair que la tâche principale incombe aux pays d’origine et à leurs dirigeants, qui sont appelés à exercer une bonne politique, transparente, honnête, prévoyante et au service de tous, en particulier des plus vulnérables. Mais ils doivent être mis en mesure de le faire, sans être privés de leurs ressources naturelles et humaines et sans ingérence extérieure visant à favoriser les intérêts de quelques-uns. Et quand les circonstances permettent de choisir d’émigrer ou de rester, il faut encore veiller à ce que ce choix soit éclairé et réfléchi, pour éviter que tant d’hommes, de femmes et d’enfants ne soient victimes d’illusions hasardeuses ou de trafiquants sans scrupules.

« En cette année jubilaire vous rentrerez chacun dans votre patrimoine. » (Lv 25, 13). La célébration du jubilé pour le peuple d’Israël représentait un acte de justice collective : chacun pouvait  » retourner à sa situation initiale, avec l’annulation de toutes les dettes, la restitution des terres et la possibilité de jouir à nouveau de la liberté propre aux membres du peuple de Dieu  » (Catéchèse, 10 février 2016). À l’approche du Jubilé de 2025, il est bon de se rappeler cet aspect des célébrations jubilaires. Un effort conjoint de chaque pays et de la communauté internationale est nécessaire pour garantir à chacun le droit de ne pas émigrer, c’est-à-dire la possibilité de vivre en paix et dans la dignité sur sa propre terre. Il s’agit d’un droit qui n’a pas encore été codifié, mais qui revêt une importance fondamentale, dont la garantie doit être comprise comme une coresponsabilité de tous les États à l’égard d’un bien commun qui dépasse les frontières nationales. En effet, les ressources mondiales n’étant pas illimitées, le développement des pays économiquement les plus pauvres dépend de la capacité de partage qui peut être suscitée entre tous les pays. Tant que ce droit ne sera pas garanti – et le chemin est encore long – beaucoup devront encore partir à la recherche d’une vie meilleure.

« Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, 36 nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir » (Mt 25, 35-36). Ces paroles nous exhortent à reconnaître dans le migrant non seulement un frère ou une sœur dans le besoin, mais aussi le Christ lui-même qui frappe à notre porte. C’est pourquoi, en œuvrant pour que toute migration soit le fruit d’un choix libre, nous sommes appelés à avoir le plus grand respect pour la dignité de chaque migrant. Cela implique d’accompagner et de gérer les flux de la meilleure façon possible, en construisant des ponts et non des murs, en élargissant les canaux pour une migration sûre et régulière. Où que nous décidions de construire notre avenir, dans le pays où nous sommes nés ou ailleurs, l’important est qu’il y ait toujours une communauté prête à accueillir, à protéger, à promouvoir et à intégrer chacun, sans distinction et sans laisser personne de côté.

Le chemin synodal que nous avons entrepris en tant qu’Église nous conduit à voir dans les personnes les plus vulnérables – et parmi elles de nombreux migrants et réfugiés – des compagnons de voyage particuliers, à aimer et à soigner comme des frères et des sœurs. Ce n’est qu’en marchant ensemble que nous pourrons aller loin et atteindre le but commun de notre voyage.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

Ouvrir les portes et les fenêtres de l’Église : 60 ans depuis le début du Concile Vatican II

Le concile Vatican II à l'oeuvre (Wikimedia Commons).

Le concile Vatican II à l’oeuvre (Wikimedia Commons).

Le 11 octobre 2022 marque les 60 ans du début du concile Vatican II. Qu’est-ce que Vatican II et pourquoi est-il important aujourd’hui ? Vatican II a été le plus grand événement ecclésiastique du 20e siècle, réunissant tous les évêques de l’Église catholique – 2 625 ! – avec le pape et de nombreux invités spéciaux et observateurs, de 1962 à 1965. Toutes ces décennies plus tard, il y a encore tant de choses qui n’ont pas été mises en pratique. Dès le départ, saint Jean XXIII a convoqué le Concile pour ouvrir les portes et les fenêtres de l’Église, afin d’inaugurer un nouveau printemps pour renouveler l’Église et pour présenter la foi d’une manière qui résonne avec les hommes et les femmes de notre temps. Bien sûr, Vatican II a changé la langue de la messe, passant du latin aux langues que nous parlons aujourd’hui, mais il y a bien plus encore.

Vatican II a été un moment décisif de l’Esprit Saint qui a conduit à 16 documents révolutionnaires, dont les plus importants sont les 4 constitutions : Sacrosanctum Concilium sur la liturgie ; Dei Verbum sur la révélation divine ; Lumen Gentium sur l’Église ; et Gaudium et Spes sur la relation entre l’Église et le monde moderne. Le pape François nous invite à redécouvrir et à décortiquer ces quatre constitutions majeures à l’occasion des 60 ans du Concile. À travers ces documents, Vatican II a appelé tous les catholiques à voir l’Église sous un jour nouveau, comme le peuple de Dieu en pèlerinage à travers l’histoire (LG 9-17), en solidarité avec tous et chacun, et surtout avec ceux et celles qui souffrent (GS 1).

Le Concile nous appelle, en tant que chrétiens, à discerner les signes des temps (GS 4-10) – en d’autres termes, à être en contact avec ce que les gens vivent ici et maintenant – afin d’être du levain pour la venue du royaume de Dieu dans chaque chapitre de l’histoire (GS 40). Le Concile a enseigné que cela ne s’applique pas seulement aux prêtres et aux moniales, mais à nous tous (cf. Apostolicam Actuositatem) puisque l’appel à la sainteté est universel (LG 39-42), et non pas réservé à une petite élite. Chacun de nous est appelé à faire de sa vie quotidienne un moyen de transformer la société à la lumière du Christ, car c’est seulement en Jésus que nous voyons clairement le monde et la personne humaine (GS22). Vatican II nous a appelés à poursuivre notre mission de chrétiens non pas en opposition à nos frères et sœurs des autres religions et cultures (cf. Nostra Aetate) mais ensemble, comme une seule famille humaine qui avance dans l’amour de Dieu, le Père de tous. Saint Paul VI a dit que l’esprit du Concile est celui du bon Samaritain, avec un cœur ouvert et des bras tendus pour partager l’amour de Dieu par la façon dont nous nous aimons les uns les autres. À la fin du Concile, Paul VI a résumé le message du Concile ainsi : c’est « une invitation pressante et amicale à l’humanité d’aujourd’hui à redécouvrir Dieu dans l’amour fraternel […] telle est notre espérance pour l’humanité entière que nous avons appris ici à aimer davantage et à mieux servir » (Conclusion du Concile Vatican II, 7 décembre 1965).

Notre monde a besoin du type d’Église que Vatican II a imaginé il y a soixante ans. Que pouvons-nous faire, vous et moi, pour être cette Église-là aujourd’hui ?

Qui est le pape Jean-Paul Ier ? Le sourire de Dieu est bienheureux

On a dit que le pontificat de Jean-Paul Ier a été comme un météore qui illumine le ciel et disparaît rapidement. Son élection comme pape a été une source de joie après le lourd chagrin qui a accompagné la mort de Saint Paul VI moins d’un mois auparavant. Son pontificat, qui n’a duré que 33 jours, a été l’un des plus brefs, mais il a illuminé l’Église, non seulement pendant la courte période où il a été pape, mais aussi jusqu’à ce jour.

Jean Paul Ier a été pape du 26 août au 28 septembre 1978, l’année des trois papes. Depuis le dimanche 4 septembre 2022, l’Église l’appelle « bienheureux », non pas pour la durée de son service en tant que successeur de saint Pierre, mais pour la lumière que l’exemple de sa sainte humilité et de sa joie simple fait encore briller sur le visage de l’Église et de l’humanité.

Jean-Paul Ier est né Albino Luciani en 1912, deux ans avant le début de la première guerre mondiale, dans le petit village de Forno di Canale, niché dans les montagnes du nord de l’Italie. En italien, son prénom signifie « petit blanc » ou « petite aube » et son nom de famille fait référence à « lumière ». Il était la lumière d’une petite aube : une petite lumière blanche pour l’Église et le monde. Alors qu’il était prêtre dans son diocèse natal de Belluno, il a lancé une série de conférences intitulées « Catéchèses en miettes » (Catechetica in briciole). Cela révèle le feu ardent qui brûle dans son cœur pour communiquer la foi, ainsi que sa simplicité caractéristique et son sens de l’humour terre-à-terre.

Lorsqu’il a été nommé évêque en 1958, il a choisi la devise Humilitas, qui signifie tout simplement : « Humilité ». Il fut le premier pape à refuser d’être « couronné » de la tiare papale. Premier pape à porter un double nom, il s’est nommé en l’honneur de ses deux prédécesseurs immédiats : les saints Jean XXIII et Paul VI. L’humilité inspirante de Jean-Paul Ier n’était pas un dégoût de soi triste et renfrogné. Il s’agissait plutôt d’un sens aigu de sa propre petitesse aux yeux de Dieu, qui lui servait de pont de solidarité avec tous ses frères et sœurs de la famille humaine. Être petit ne signifie pas que Dieu nous aime moins, mais plutôt que nous sommes d’autant plus capables d’accueillir son étreinte aimante. Pour Jean-Paul Ier, Dieu est un Père qui nous aime comme ses petits, avec le cœur d’une mère. Il enseignait que : « Dieu déteste les défauts, parce que ce sont des défauts. En un certain sens, toutefois, il aime les défauts parce qu’ils Lui donnent l’occasion de montrer sa miséricorde et à nous de demeurer humbles, de comprendre et d’excuser les défauts de notre prochain » (Catéchèse à l’audience générale, 20 septembre 1978).

Jean-Paul Ier a laissé ce tendre amour du Père rayonner à travers lui vers les autres. Après son élection comme pape en 1978, il a dit aux fidèles du diocèse de Rome : « Je peux vous assurer que je vous aime, que je ne désire qu’entrer à votre service et mettre à la disposition de tous les pauvres pouvoirs que je possède, si petits soient-ils » (Homélie lors de sa prise de possession de la chaire de l’évêque de Rome, 23 septembre 1978). Il a parlé de mettre un grand amour dans les petites choses de la vie :

« L’amour dans les petites choses. C’est souvent le seul amour possible. Je n’ai jamais eu l’occasion de sauter dans une rivière pour sauver un homme qui se noyait ; on m’a très souvent demandé de prêter quelque chose, d’écrire des lettres, de donner des instructions simples et faciles. Je n’ai jamais rencontré de chien enragé ; j’ai plutôt rencontré des mouches et des moustiques irritants. Je n’ai jamais eu de persécuteurs qui m’ont battu, mais beaucoup de gens me dérangent en faisant du bruit dans la rue, en mettant le volume de la télévision trop haut ou malheureusement en faisant du bruit en buvant la soupe. Aider, être compréhensif, rester calme et souriant (autant que possible) dans de telles occasions, c’est aimer concrètement son prochain sans rhétorique » (Lettre à Sainte Thérèse de Lisieux dans son livre intitulé Illustrissimi).

Jean-Paul Ier – le pape de la lumière simple – offrira quatre enseignements au cours du mois qu’il passera comme pasteur de l’Église universelle. Il a basé ses enseignements sur les trois « lampes de sanctification » mises en évidence par son prédécesseur saint Jean XXIII : la foi, l’espérance et la charité. Il utilisait des exemples familiers à tous pour parler de la foi d’une manière qui résonnait avec la vie quotidienne. Catéchiste dans l’âme, Jean-Paul Ier invitait les enfants à monter sur sa chaise lors de ses interventions publiques, afin d’être proche des gens et de parler comme s’il conversait avec eux. En une occasion, il a demandé avec tendresse à un garçon : « Quand tu étais jeune, qui s’est occupé de toi quand tu étais malade ? Qui t’a donné de la soupe chaude ou des médicaments quand tu ne te sentais pas bien ? » Il a ensuite souligné combien de personnes âgées sont isolées et seules : « Après, tu grandis, et ta mère devient vieille ; tu deviens un beau monsieur, et ta mère sera au lit, malade. Eh bien, qui apportera à ta mère un peu de lait et un médicament ? » Et le garçon répondit : « Mes frères et moi ».

En Italie, Jean-Paul Ier est connu comme le « pape souriant » ou le « sourire de Dieu ». Au moment de son décès, le cardinal Ratzinger (aujourd’hui Benoît XVI) a déclaré que son « sourire a conquis l’attention et le regard du monde » :

« Ce sourire n’était pas un masque, derrière lequel une personne peut se cacher, ni un geste étudié pour obtenir quelque chose, mais l’expression, inconsciente et naturelle d’une âme transparente et lumineuse jusqu’au plus profond d’elle-même. Oui, il ne s’agit pas d’un don reçu de la nature, mais de quelque chose d’acquis de Jésus-Christ, vivant à un niveau toujours plus profond » (Homélie de la messe à la mémoire de Jean-Paul Ier célébrée dans la cathédrale de Munich, 6 octobre 1978).

Le sourire qui a illuminé le visage de Jean-Paul Ier est le signe que le partage de notre foi peut passer par les canaux les plus simples pour atteindre les autres. Ne sous-estimons pas l’impact que notre humble joie peut avoir sur ceux qui nous entourent. Jean-Paul Ier nous rappelle que la joie simple de l’évangélisation commence dans les petites choses, comme le fait de sourire aux personnes que nous croisons au cours de notre journée. Un simple sourire peut ouvrir la porte du cœur. Comme Jean Paul Ier, nos sourires ne sont pas des signes d’un vague optimisme. Ils révèlent plutôt sur nos visages ce qui se trouve au fond de nos cœurs : la chaleureuse lumière de l’amour tendre de Dieu qu’il nous appelle à partager avec le monde. La flamme de cette lampe qui brûle dans le cœur de Jean-Paul Ier est un météore dont l’éclat illumine encore la face de la terre. Certes, son pontificat n’a peut-être duré que le temps d’un sourire, mais son humble joie a le pouvoir de nous inspirer alors que nous partageons le tendre amour de Dieu avec le monde, aujourd’hui et pour les générations à venir.

Alors que nous célébrons Jean Paul Ier, réfléchissons aux paroles du cardinal Ratzinger de l’époque :

« Le temps s’est transformé. Par l’action du Seigneur, il est devenu l’histoire de Dieu, des hommes qui procèdent de cette histoire et qui nous accompagnent, nous consolent, nous guident, sont des symboles d’espérance et de foi. Le temps n’est plus le filet de la mort, mais la main tendue de la miséricorde de Dieu, qui nous soutient et nous cherche. Ses saints sont les colonnes de lumière qui nous montrent le chemin, le transformant certainement en voie de salut alors que nous traversons les ténèbres de la terre. Désormais, lui aussi [Jean-Paul Ier] appartiendra à cette lumière. Celui qui ne nous a été donné que pour 33 jours ; de lui, cependant, brille une lumière qui ne peut plus nous être enlevée. C’est pour cela que nous voulons remercier le Seigneur de tout cœur. Amen. » (Homélie de la messe à la mémoire de Jean-Paul Ier célébrée dans la cathédrale de Munich, le 6 octobre 1978).

Bienheureux Jean-Paul Ier, priez pour que nous soyons le sourire de Dieu au milieu des joies et des défis de notre monde aujourd’hui.

(Image : Jean-Paul Ier sur Wikimedia Commons)

Conflit russo-ukrainien: où est Dieu à travers la guerre?

(Image: courtoisie de Unsplash)

Les yeux du monde entier sont fixés sur l’Ukraine. Nos cœurs se tournent vers nos semblables qui souffrent d’une attaque brutale. De terribles tragédies comme celle-là soulèvent la question suivante: où est Dieu?

Bien que ce soit difficile à voir, Dieu n’est pas absent. Dieu est là. Dieu pleure. Dieu est du côté de ceux qui souffrent et il entend leur cri. Notre Dieu n’est pas indifférent, ou déconnecté. Il ne vit pas dans un palais lointain, ou un yacht luxueux. Dieu est au milieu de la souffrance, au cœur même des traumatismes et des tragédies du monde. 

Il ne fait aucun doute que Dieu accompagne les familles ukrainiennes qui sont contraintes de fuir et de se séparer. Dieu pleure sur les corps qui nous laissent insensibles. En même temps, Dieu donne du courage aux citoyens russes qui osent protester face à la cruauté, risquant leur liberté pour dire non à la guerre. Dieu œuvre pour faire avancer les négociations sur le chemin de la paix. Dieu inspire les journalistes et les caméramans qui mettent leur vie en danger pour transmettre la réalité vécue des gens. 

L’histoire nous montre que c’est souvent dans les ténèbres les plus écrasantes que Dieu fait briller la lumière la plus rayonnante. Pensons à la cellule obscure de saint Maximilien Kolbe à Auschwitz, qui se sacrifie pour sauver la vie de son codétenu. Au cœur de l’horreur, Dieu répond en faisant briller une lueur d’amour. 

Dieu ne se contente pas d’observer la souffrance du monde à la manière d’un spectateur. Dieu se fait proche. Il nous dit lui-même : « Ne crains pas, car je suis avec toi, n’aie pas peur, car je suis ton Dieu; je te fortifierai, je te secourrai » (Isaïe 41, 10). Sa fidélité n’est pas éteinte par les ténèbres du monde: « Quand tu passeras à travers les eaux, je serai avec toi; et à travers les fleuves, ils ne te submergeront pas; quand tu marcheras dans le feu, tu ne seras pas brûlé, et la flamme ne te consumera pas » (Isaïe 43, 2). Dieu ouvre un chemin là où il n’y en a pas. La vie que Dieu nous donne vainc la mort, elle-même. 

En effet, Dieu désire tellement être proche de nous qu’il s’est fait homme, a souffert comme nous et a partagé notre mortalité. C’est ce que le cardinal Michael Czerny avait à l’esprit et au cœur lorsqu’il s’est rendu en Ukraine au nom du pape François et de tous les chrétiens : « être proche de son peuple, de ses enfants qui souffrent, c’est la manière que Dieu a choisie pour entrer dans l’histoire du monde. Même au prix de finir sur la croix ». Le Créateur de l’univers est né, un nourrisson persécuté sous la coupe d’ un régime d’oppression impitoyable. La Sainte Famille a été contrainte de fuir sa patrie, menacée par le roi Hérode, assoiffé de sang. Le Christ a été mis à mort sous la bannière de l’Empire romain. Jésus a déclaré les persécutés « bienheureux » (Matthieu 5, 10-11). La victoire de la résurrection ouvre un chemin de vie même à travers les ravins de la mort. 

Ici et maintenant, Jésus ressuscité vient racheter les situations les plus désespérées. Jésus ne prend pas les armes. Son arme est l’amour. Le Christ ne massacre pas nos ennemis. Il change les cœurs. Le chemin du Christ passe par notre désir d’un lendemain meilleur et d’un monde plus solidaire, plus fraternel, plus humain. La paix du Christ nous conduit à la vraie liberté, bien plus grande que la simple absence de guerre et d’oppression. 

« Des fleuves de sang et de larmes coulent en Ukraine ». Ce ne sont pas que des larmes humaines: les larmes de Dieu se mêlent aux nôtres. Ce n’est pas seulement le sang des soldats et des civils, mais le sang du Christ qui vient racheter notre misère et notre souffrance les plus profondes. 

Jésus porte la croix des ukrainiens avec eux. Il nous appelle à faire de même. Serons-nous Simon de Cyrène pour les hommes, les femmes et les enfants d’Ukraine – par nos prières, notre solidarité, notre soutien financier et matériel? Dieu est avec eux, et il veut leur venir en aide à travers toi et moi. Osons être une « armée désarmée qui travaille à la reconstruction de cette humanité que les armes tentent de détruire ».

Jésus, par le sang de ta croix, guérit les blessures de ceux qui souffrent. Fais que Ta paix prenne racine dans les cœurs endurcis pour mettre fin à l’horreur de la guerre. Marie, Reine d’Ukraine, Reine de la Paix, priez pour nos frères et sœurs ukrainiens!  

Faire la troisième guerre mondiale ou avancer ensemble? 3 étapes vers l’unité

(Image: Courtoisie de Unsplash

L’actualité ces jours-ci rend le risque apparent d’une « troisième guerre mondiale » plus réel que jamais. Depuis plusieurs années, le pape François parle des nombreux conflits dans le monde comme d’une véritable « troisième guerre mondiale par morceau » (Fratelli Tutti, 25). 

Nous pouvons nous sentir effrayés, incertains, menacés. Que devons-nous faire ?

Mère Teresa avait l’habitude de dire : « La charité commence à la maison ». Malheureusement, il semble que nous pourrions dire la même chose des conflits, des divisions et des guerres. En effet, bon nombre des dictateurs les plus destructeurs sont marqués par un terrible traumatisme dans leur vie personnelle, semant les grains de la haine, de la vengeance et de la domination. Ce que nous faisons ici et maintenant, tous et chacun, sème des grains d’un genre ou d’un autre pour notre propre avenir et pour les générations futures. 

La pandémie de COVID a mis en évidence notre besoin de contact humain, de passer du temps avec nos proches, d’être ensemble au-delà des liens virtuels des médias sociaux. En même temps, elle a révélé des tensions, des lignes de fracture et des polarisations chez nous et à l’étranger. De nombreuses familles ont été divisées entre les « anti-vax » et les « pro-vax ». Chacun d’entre nous peut penser à des exemples réels de tensions et de divisions dans sa propre vie et dans le monde. 

Dans un climat aussi tendu, osons tourner la page vers l’unité. Alors que la pandémie touche à sa fin, que le printemps approche et que le carême est arrivé, voici trois voies dans lesquelles nous pouvons nous engager, chacun à notre manière: 

1) Prier pour l’unité. La prière a deux effets étonnants. Premièrement, elle oriente notre cœur vers ce pour quoi nous prions: le bien d’une personne, le bien d’une situation, les besoins du monde. Deuxièmement, elle élève la personne ou la chose pour laquelle nous prions jusqu’à Dieu, Le laissant agir puissamment pour accomplir des merveilles. Prions-nous pour l’unité de nos familles, de nos communautés et de notre monde? Disposons-nous nos cœurs à être unis les uns aux autres, et laissons-nous Dieu entrer dans nos tensions et nos divisions, afin de nous rassembler? 

2) Rêvez d’unité. Imaginez de quelle manière vous pouvez contribuer à semer des grains d’unité dans votre propre vie et dans le monde. Quelle est votre contribution? Y a-t-il un membre de votre famille, un ami ou un collègue que vous devez pardonner ou à qui vous devez demander pardon? Y a-t-il une rancune à guérir? Y a-t-il une situation que vous avez longtemps considérée comme désespérée et qui nécessite simplement un retournement du cœur, une nouvelle perspective et soutien de la grâce divine ?

3) Osez aller de l’avant, ensemble. Quelles que soient les disputes que nous avons eues les uns avec les autres ou la distance qui s’est installée, il est toujours possible d’avancer ensemble. Cela dépend de nous. Dieu fait toujours entrer de l’air frais, même là où nous avons fermé les portes. Il nous demande d’être humbles, miséricordieux et courageux. Même lorsque les gens ont des opinions radicalement différentes des nôtres, sommes-nous prêts à voir la situation dans son ensemble et à être unis en dépit de différences, pour le bien de tous? C’est à cela que nous invite le chemin de la synodalité de l’Église: avancer ensemble vers l’unité que Dieu nous propose à travers la diversité. Dans l’Église et dans le monde, considérons-nous les points de vue divergents comme les différents côtés d’une même médaille, qui peuvent s’enrichir mutuellement, ou comme des perspectives diamétralement opposées qui nous maintiennent à l’écart les uns des autres?

Aucune opinion, aucun point de vue, aucune conviction digne de ce nom ne nous oblige à ostraciser les autres, à édifier des murs et à laisser l’hostilité prendre le dessus. Selon le mot de saint Jean de la Croix : « Semez l’amour là où il n’y en a pas, et vous en trouverez ». Suivons son conseil, et semons le grain d’un monde plus uni. Aujourd’hui et demain en dépendent.

Viens Esprit Saint, insuffle l’amour de Dieu dans les ossements morts de nos divisions, de nos conflits et des tensions qui affligent nos familles, nos communautés et notre monde. Ravive notre humanité afin que nous puissions vivre dans l’unité, comme une seule et même famille. 

Quelle est la signification du sexe?

(Image: Courtoisie de Unsplash)

À bien des égards, on pourrait dire que notre société est « obsédée » par le sexe. Mais la question suivante est rarement posée : quel est le véritable rôle et le but du sexe dans nos vies?

Le sexe en dehors d’une relation amoureuse avec une autre personne n’a pas de sens. En dehors du contexte de l’amour, le sexe ne peut nous combler, quels que soient nos efforts. En effet, c’est l’amour qui comble nos cœurs. Le sexe est une expression de l’amour, pas son substitut.

Aujourd’hui, le sexe est souvent considéré comme le point de départ d’une relation, comme un rite de passage, comme une étincelle pour allumer une flamme ou comme la satisfaction d’une attente sociale. Mais rien de tout cela n’exprime ce qu’est réellement le sexe. 

Nous pouvons considérer le sexe comme le fondement d’une relation amoureuse. Mais même ici, nous n’avons pas encore trouvé sa véritable signification. En réalité, le sexe est le sceau d’une relation d’amour. Et pas n’importe quel type de sceau! Ce n’est pas un sceau temporaire pour montrer que « je tiens à toi » ce soir, cette semaine, ce mois ou même cette année. C’est un sceau qui dure pour toujours. C’est ainsi que notre cœur voit le sexe, même si notre esprit peut penser autrement. 

Le sexe n’est certainement pas la garantie qu’une relation durera effectivement pour toujours. Nous pouvons en prendre conscience douloureusement. Les relations amoureuses reposent sur des bases solides: s’engager envers l’autre, donner de soi et construire une vie ensemble, jour après jour et brique après brique.  Le sexe est une belle expression de l’amour qu’un couple partage au niveau plus profond, renforçant cet amour et le scellant à travers le corps. Mais le sexe ne peut pas renforcer un amour qui n’est pas déjà là. Sinon, le sexe est une contrefaçon superficielle: ce serait dire avec le corps ce que je ne peux pas dire par ma vie. 

C’est pourquoi l’« habitat naturel » du sexe est le mariage. Le mariage est le lieu où les bases ont été posées pour que le sexe vienne renforcer le lien qui s’est créé entre le couple. Voir le sexe comme la base d’une relation, c’est voir le mortier du diplômé comme une qualification à travailler. Nous pouvons porter le mortier autant que nous le voulons, mais sa signification est vide si nous n’avons pas développé les connaissances et les compétences qu’il est censé représenter et signifier. De même, le sexe est vide de sens s’il n’est pas le signe d’un amour profond qui est partagé et renforcé par l’union sexuelle de l’un avec l’autre. Comment nos corps peuvent-ils être unis si nos vies ne le sont pas? 

Dieu est la source d’un amour suffisamment fort pour être scellé par notre sexualité. Dieu vient habiter notre engagement et notre don de soi à l’autre. Il nous donne la sexualité comme un don pour exprimer cette fidélité aimante dans nos corps, apportant l’unité de vie dans le corps et l’âme. 

Demandons à Dieu d’apporter la guérison là où nous en avons besoin, de réchauffer et d’éclairer nos cœurs par le feu de son amour, et de laisser cet amour nous unir profondément les uns aux autres.

Quand la COVID prendra-t-elle fin? Préparer le terrain pour la vie après la pandémie

(Image: Courtoisie de Unsplash)

Quand la COVID prendra-t-elle fin? Nous sommes fatigués de cette question! Pourquoi ne pas la formuler différemment? Quel genre de monde voulons-nous après la pandémie? 

Quel genre de vie voulons-nous après la COVID? Quel type de relations voulons-nous cultiver? Quel type de vie sociale voulons-nous raviver? À quel type de société rêvons-nous? Quelle Église voulons-nous être?

Avons-nous envie de revenir en arrière, ou désirons-nous un monde meilleur, un nouveau printemps pour l’humanité? Un monde plus juste, plus humain, plus solidaire, plus aimant? Un monde de plus grande fraternité et de plus grande compassion? Et si l’expérience de souffrir ensemble à travers cette pandémie mondiale nous rendait plus attentifs aux besoins et aux vulnérabilités des uns et des autres? Et si cela nous aidait à considérer nos semblables comme des frères et sœurs, même s’ils vivent à l’autre bout de la planète?

Dans le feu de la pandémie, il peut être facile de s’éloigner les uns des autres, d’ostraciser les personnes qui ne sont pas d’accord avec nous et d’être pris par nos propres problèmes en ignorant ceux des autres. Le moment est venu de rêver, de planifier et de mettre en place le type de vie et le type de monde que nous souhaitons pour que l’humanité se relève et fasse un nouveau pas en avant. Alors que nous attendons avec impatience le jour où la COVID ne fera plus la une des journaux, nous pouvons d’ores et déjà nous concentrer sur la différence que chacun d’entre nous peut faire pour contribuer au genre de monde que nous voulons voir. C’est aujourd’hui qu’il faut activement semer les grains de demain et ouvrir la voie à un avenir plus radieux qu’avant l’apparition de la COVID.

Si le virus menace notre santé physique, nous devons aussi penser à notre santé mentale, spirituelle et relationnelle. L’isolement, la solitude, le fait de ne pas aller à l’église, d’être séparé de nos proches, tout cela nuit à la qualité de nos relations, à notre sentiment d’accomplissement et à la santé de nos cœurs, de nos esprits et de nos âmes. 

Le moment est venu de construire des ponts. C’est le moment de se respecter et de se tendre la main, malgré nos nombreuses différences et nos difficultés. Il est temps de défendre la dignité de chaque personne humaine et de ne pas dénigrer ceux qui pensent ou ressentent les choses différemment de nous. Le moment est venu de défaire les nœuds de l’injustice. Il est temps de faire jaillir ce qu’il y a de meilleur en nous en tant qu’êtres humains: notre aptitude à l’espérance, la résilience, la persévérance et l’amour, et notre désir d’un monde meilleur. 

Notre vie politique,  économique et médiatique reflète-elle ces idéaux qui renforcent notre unité et font s’élever l’esprit humain? Nous pouvons nous sentir impuissants, mais l’avenir de notre monde est entre nos mains. Les choix que nous faisons au quotidien façonnent le type d’humanité dans lequel nous vivons. Quel type de société, d’Église et de vie allons-nous construire à la suite de la pandémie? Quelle est votre contribution unique au monde auquel nos cœurs aspirent? 

Que Dieu nous éclaire et nous guide alors que nous préparons le terrain pour le printemps qui viendra après ce long hiver pandémique. 

Oser être « Église » aujourd’hui : 3 façons de grandir à travers la pandémie

(Image: Courtoisie de Unsplash)

Annulé, reporté, restreint. Ces mots sont sur toutes les lèvres. Alors que la pandémie de COVID-19 tarde à s’achever, il est temps pour nous de nous tenir debout et d’être l’Église dont le monde a besoin. Voici trois façons d’être cette Église dans les circonstances actuelles.

1) Demandons à Dieu d’approfondir notre vie spirituelle: La COVID-19 peut parfois sembler être un désert spirituel. Comment pouvons-nous le transformer en oasis? Dieu est là avec nous, même quand nous sommes chez nous. Dieu vient pour être avec nous; comment pouvons-nous être plus conscients de sa présence et de sa proximité? C’est peut-être l’occasion de commencer à prier avec la Parole de Dieu. On peut commencer par des passages de l’Évangile comme Jésus qui calme la tempête, nous appelant à ne pas avoir peur et à prendre courage parce qu’il est avec nous dans la barque. Parfois, on peut avoir l’impression que Jésus est dormant, mais nous pouvons avoir confiance: il est toujours avec nous et ne nous abandonne jamais. Demandons à Dieu d’éveiller nos cœurs à son amour tendre et à sa sollicitude de Père qui ne nous laisse jamais orphelins. Demandons à Dieu de nous montrer de nouvelles façons d’entrer en relation avec lui et laissons-le remplir nos journées et nos vies de signes de sa bonté et de sa lumière, même au milieu des luttes et des obscurités auxquelles nous faisons face. Dieu vient nous apporter sa lumière rayonnante même la nuit, afin que nous puissions être une lumière pour les autres. 

2) Répondons aux besoins du monde: Pour le Pape François, l’Église est un hôpital de campagne! Ce n’est pas le moment de s’endormir. À bien des égards, les besoins spirituels de l’humanité n’ont jamais été aussi grands depuis la Seconde Guerre mondiale. Alors que les autorités s’occupent des besoins relevant de la santé publique, nous, l’Église, devons venir en aide à la santé spirituelle des gens. Que pouvons-nous faire pour nourrir nos âmes d’espérance, d’amour, de proximité et de soutien mutuel alors que l’isolement, l’incertitude et le désespoir sont monnaie courante? Le pape François nous appelle à être des artisans de la fraternité en ces temps de crise. Que pouvons-nous faire pour tendre la main, construire des ponts et répondre aux besoins réels des autres? Les restrictions qui protègent notre santé corporelle ne doivent pas dévaster notre santé spirituelle. Au lieu de considérer les mesures contre la COVID-19 comme des obstacles insurmontables à l’entraide, comment pouvons-nous les voir comme des opportunités de faire preuve de créativité pour répondre aux besoins profonds du cœur des gens, aujourd’hui?    

3) Trouvons des moyens de rester liés les uns aux autres et à Dieu: Aucun d’entre nous ne peut être l’Église seul. « Un chrétien seul est un chrétien en danger », nous dit l’adage. Alors que la situation de la COVID-19 évolue, saisissons toutes les occasions qui s’offrent à nous pour célébrer les sacrements, recevoir l’Eucharistie, nous confesser, nous réunir en tant que chrétiens de manière sûre et responsable, renforcer la foi des uns et des autres en priant ensemble, que ce soit en présence ou de manière virtuelle! Saisir les opportunités de la vie virtuelle est vital dans les circonstances actuelles. Saisir les opportunités en personne est encore mieux, dans la mesure du possible. La Basilique-Cathédrale Marie-Reine-du-Monde à Montréal et d’autres paroisses à travers le Québec montrent de brillants exemples de moyens de sortir des sentiers battus pour se réunir afin de prier, de célébrer la messe et de recevoir l’Eucharistie. Dans leur cas, cela signifie être une Église en sortie – littéralement – en tenant la messe à l’extérieur dans le stationnement sous la neige, bravant des températures bien en dessous de zéro. Ces mesures créatives permettent de garder la flamme de la foi vivante, tout en respectant les restrictions qui évoluent sans cesse.

Être « Église » aujourd’hui commence par toi et moi. Que pouvons-nous faire dans nos foyers, nos familles et nos communautés pour continuer à grandir en tant que chrétiens en ces temps difficiles?

Esprit Saint, envoie le feu de ton amour pour réchauffer nos cœurs et nos foyers afin que nous puissions briller comme une lumière les uns pour les autres et pour le monde entier.

Résolution du Nouvel An n° 1 : tout recevoir de Dieu

(Image: courtoisie de Unsplash)

En ce début d’année, l’heure est aux nouvelles résolutions! Qu’y a-t-il sur votre liste cette fois-ci? Peut-être les classiques habituels, comme faire de l’exercice ou surveiller son alimentation. Ou quelque chose de stimulant comme écouter un balado intéressant ou lire un bon livre. Vous pouvez aussi faire appel à votre créativité en vous mettant à la musique ou à l’art.

La résolution qui nous échappe souvent est la plus essentielle: recevoir l’année comme un cadeau de Dieu. Chaque bonne chose dans la vie est un cadeau de Dieu. Mais le recevons-nous? Nous rendons-nous compte qu’il nous est donné? Reconnaissons-nous Celui qui nous donne tout?

Au milieu des défis et des problèmes auxquels nous sommes confrontés, surtout au cœur de cette pandémie qui continue à durer, il nous arrive souvent de ne pas voir le portrait d’ensemble. Tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes nous est donné. Le monde nous est donné. Nos vies nous sont données. Chaque jour nous est donné.

Celui qui nous donne tous ces cadeaux est un Dieu qui est bon. Les cadeaux sont bons parce que Celui qui les donne est bon.

Alors pourquoi ne pas prendre la résolution, chacun d’entre nous, de recevoir cette année comme un cadeau de Dieu? Il y aura des hauts et des bas, cela ne fait aucun doute! Mais Dieu nous sera fidèle. Il ne nous abandonnera jamais. Il est particulièrement proche de nous dans les moments où notre barque est battue par les vagues, où les jours sont nuageux. Il ne fait pas disparaître les vagues ou les ombres, mais Il nous donne tout ce dont nous avons besoin pour continuer à avancer, pour recevoir toujours plus profondément. Comment pouvons-nous considérer les membres de notre famille, nos amis, nos collègues, notre travail et toutes les petites choses de la vie comme un don de Dieu? Comment pouvons-nous devenir plus conscients des cadeaux invisibles que Dieu nous donne – la foi, l’espoir, l’amour, la générosité, la persévérance, l’énergie, nos rêves et nos désirs profonds? Comment pouvons-nous demander à Dieu de nous ouvrir de plus en plus à tout ce qu’il veut nous donner cette année?

Marie est notre modèle en matière de réception. Elle s’est laissée totalement combler par Dieu afin qu’à travers elle, Il puisse entrer dans notre monde. La vie de Marie n’a pas toujours été facile, simple ou sans douleur. Mais elle a continué à mettre sa confiance en Dieu, à croire en ses promesses et à s’ouvrir pour recevoir tous ses dons – surtout le don de Jésus, présent, proche de nous et vivant au milieu de nous.

Cette année, recevons ce que Dieu veut nous donner. Accueillons chaque jour comme son cadeau. Comme Marie, recevons le don de Dieu lui-même: Jésus qui est la lumière dans nos obscurités, qui est avec nous dans le barque même quand les vagues sont agitées, et qui comble notre cœur de paix, d’amour et de joie.

Marie, ouvre-nous à recevoir cette année comme un don de Dieu. Apprends-nous à recevoir Jésus de plus en plus, car il ne cesse de se donner à nous. 

Jésus, comble-nous comme tu as comblé Marie. Comble cette année. Nos vies sont d’humbles mangeoires, viens habiter en nous. 

Comme Marie et Joseph, laisse Jésus entrer dans ta vie à Noël

(Image : Courtoisie de Unsplash)

Imaginez. Vous êtes un couple de fiancés, plein de projets pour votre avenir ensemble, et tout à coup Dieu fait une entrée spectaculaire et inattendue dans votre vie. C’est l’expérience de Marie et Joseph. C’est ce que nous célébrons à Noël. 

Laissons-nous Jésus entrer dans nos vies, comme Marie et Joseph l’ont fait? Peut-être que nous croyons en Jésus. Peut-être que nous connaissons Jésus. Peut-être que nous prions Jésus. Peut-être que nous le recevons dans l’eucharistie. Laissons-nous Jésus entrer dans notre famille, dans nos relations amicales, dans notre travail et dans notre vie quotidienne? Laissons-nous Jésus venir dans le monde à travers nous? Y a-t-il des domaines où nous essayons de le tenir à l’écart? Ou plutôt, avec une confiance pleine d’amour, laissons-nous Jésus « prendre le volant » en toute chose?

Alors, comment pouvons-nous laisser Jésus entrer?

1) Réalise qu’il vient pour toi. Nous avons parfois du mal à nous faire à cette idée. Peut-être parce que ça va bien au-delà de notre capacité à comprendre. Dieu vient pour nous sauver. Peu importe que nous soyons perdus, déchus, meurtris ou blessés : Dieu vient pour nous. Il vient à notre secours. Il ne nous laisse jamais seuls. La première étape pour être proche de Jésus est de réaliser qu’il vient pour être proche de toi. Il prend l’initiative. Demandons à Dieu la grâce de voir comment il est déjà présent dans nos vies, tout près de nous. 

2) Prends du temps devant la crèche. Le temps de Noël passe si vite. Entre les cadeaux, la cuisine, la décoration et les vœux, Jésus peut se perdre dans le décor. Comme il peut être puissant de simplement se tenir debout, s’asseoir ou s’agenouiller devant la crèche, devant l’humble mangeoire où Dieu vient habiter parmi nous. Laisse-toi toucher par Jésus, qui vient pour toi, et pour toute l’humanité. 

3) Laisse Dieu transformer ton cœur en une crèche pour Jésus. Laisser Dieu entrer dans notre vie ne nécessite pas un tour de magie. Nous n’avons pas besoin de convaincre Dieu. Jésus vient. Nous devons simplement le laisser entrer. Marie et Joseph ont frappé à tant de portes à la recherche d’un lieu pour la naissance de Jésus. Tant d’auberges étaient fermées, déjà occupées, tant d’aubergistes ignoraient qui se tenait sur le pas de leur porte. La nuit de Noël, lorsque Joseph et Marie viendront chercher un lieu pour la naissance de Jésus, ton cœur sera-t-il une auberge fermée, ou une crèche ouverte pour accueillir le Christ?

Demandons à Dieu de faire tomber les obstacles qui nous empêchent de l’accueillir dans tous les domaines de notre vie. Jésus veut venir habiter dans nos cœurs, et à travers nous venir plus puissamment dans notre monde. 

Jésus, ouvre mon cœur à toi. Viens aimer en moi. Viens dans ma famille. Viens parmi mes amis. Viens dans mon école ou mon lieu de travail. Jésus, viens dans chaque partie de ma vie. Viens dans notre monde. Viens nous sauver. Viens à notre secours. Jésus, ouvre-nous pour t’accueillir! Car tu viens à nous. Ouvre-nous à la joie et à l’émerveillement de Ta venue.

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