Prier avec le pape Réflexion – Juillet 2025

Mes frères et sœurs : En ce mois de juillet, le Saint-Père nous invite à prier pour que nous apprenions à être toujours plus en mesure de discerner, pour choisir des chemins de vie et rejeter tout ce qui nous éloigne du Christ et de l’Évangile.

Discerner, c’est savoir qu’il faut prendre une décision. C’est reconnaître que le Seigneur nous a donné la liberté de choisir, même si nous pouvons faire le mauvais choix. Il est préférable d’apprendre à choisir plutôt que de se faire dire ce qu’il faut faire, afin d’apprendre à assumer la responsabilité de nos choix et de nos actes.

Dans le livre du Deutéronome, Moïse dit aux Hébreux : Je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie! Choisissez la voie de Dieu et non la voie de l’égocentrisme et de la mort.

Comment apprendre à choisir sagement, selon la sagesse de Dieu ? Tout d’abord, nous pouvons chercher à comprendre et à nous appuyer sur les enseignements de l’Église qui se sont développés au fil des siècles. La vie des saints peut également être instructive.

Prenons la vie de saint Ignace de Loyola, le fondateur des Jésuites : Pendant sa convalescence à la suite d’une grave fracture de la jambe subie au combat, il commence à remarquer que certaines de ses pensées et imaginations l’éloignent de Dieu, tandis que d’autres le rapprochent de Dieu et lui procurent une joie et une paix durables.

Nous pouvons commencer à accorder, dans la prière, une plus grande attention à nos pensées et à nos expériences quotidiennes en nous rappelant trois points précis : Merci ; Je suis désolé ; et S’il vous plaît. De quoi suis-je reconnaissant ou désolé aujourd’hui ? Pour quoi dois-je demander l’aide de la grâce de Dieu ?

Cela peut nous aider à mieux régler notre antenne spirituelle, afin que nous sachions mieux ce qui nous mène sur un chemin de vie abondante, et ce qui nous mène sur un chemin qui va à l’encontre de l’Évangile. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui.

Prier avec le pape Réflexion – Juin 2025

Mes frères et sœurs : En ce mois de juin, le Pape nous invite à prier pour grandir dans la compassion aÌ l’eìgard du monde, pour que chacun d’entre nous trouve la consolation dans une relation personnelle avec Jésus et apprenne, à partir de son Cœur, à avoir de la compassion pour le monde.

L’intention de prière de ce mois s’inscrit parfaitement dans la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, traditionnellement liée au mois de juin. Cette dévotion ne doit pas se limiter à accrocher un portrait du Sacré-Cœur dans nos maisons comme un porte-bonheur. Elle doit s’enraciner dans une relation personnelle avec notre Seigneur Jésus-Christ.

L’encyclique Dilexit Nos du pape François constitue une excellente introduction et un approfondissement de cette dévotion particulière.

Nous trouvons de la consolation dans cette relation avec Jésus parce que son amour pour nous est à la fois guérisseur et transformateur. Apprendre du cœur de Jésus, c’est apprendre à aimer comme lui. Comme Jésus le dit à ses disciples lors de la dernière Cène, “Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.”

Apprendre du cœur de Jésus nous aide à être moins repliés sur nous-mêmes, mais à être davantage tournés vers l’extérieur ; moins préoccupés par la manière dont nous voulons recevoir et être reçus, et plus préoccupés par la manière dont nous désirons donner. C’est sur cette base que nous pouvons parler de compassion pour le monde.

Comme l’indique la racine du mot compassion – com-passio – la compassion va au-delà de la simple sentimentalité, mais constitue un amour qui nous pousse à souffrir avec les autres. Souffrir avec d’autres par amour donne un sens à quelque chose que nous essayons souvent d’éviter à tout prix.

C’est dans et par la mort et la résurrection de Jésus-Christ qu’il rachète l’acte de souffrir. C’est en fin de compte le destin d’aimer comme Jésus aime, et c’est un destin noble et vivifiant. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui. 

Élever son enfant à l’exemple de Carlo Acutis

Ma fille entrain de prier à la cathédrale de saint Maron à Montréal

Ma fille est entrain de prier à la cathédrale de saint Maron à Montréal

Élever son enfant dans la foi chrétienne est un beau défi au quotidien, mais aussi une véritable épreuve dans un monde où les distractions numériques sont partout. Chaque jour, nous faisons face à des choix qui influencent la manière dont nos enfants grandissent, ce qu’ils regardent, ce qu’ils apprennent et ce qui façonne leur vision du monde.

Ma fille de 9 ans a fait sa première communion l’année dernière, un moment rempli de joie et de foi pour elle comme pour nous. C’était un temps de grâce, où elle a pris conscience de l’importance de sa relation avec Dieu et de la force de la prière. Jusqu’à l’âge de 7 ans, nous avons fait le choix de la garder éloignée des écrans, non pas par opposition à la technologie, mais parce que nous voulions lui offrir un environnement où l’imaginaire, la lecture, les jeux et les échanges en famille occupaient une place centrale. Nous avons privilégié les histoires du soir, les jeux de société, les sorties en plein air, et ce temps nous a permis de tisser des liens forts avec elle.

Mais aujourd’hui, la réalité nous rattrape. Ses amis sont de plus en plus nombreux à posséder une tablette ou un téléphone, à passer du temps sur des jeux en ligne ou à regarder des vidéos à longueur de journée. Lorsqu’elle revient de l’école, elle nous raconte que tel camarade joue à Roblox, que telle amie a une chaîne YouTube favorite ou possède un compte TikTok, et qu’elle se sent parfois mise à l’écart parce qu’elle ne connaît pas ces références. La pression sociale commence à se faire sentir : « Pourquoi moi je n’ai pas le droit alors que tout le monde le fait ? »

C’est un dilemme auquel de nombreux parents sont confrontés : comment poser des limites sans que notre enfant ait l’impression d’être exclu.e de son cercle d’ami.es ? Comment lui expliquer que nos choix éducatifs ne sont pas une punition, mais une manière de l’aider à grandir avec discernement ?

Nous avons donc cherché des alternatives. Plutôt que de diaboliser les écrans, nous avons commencé à l’orienter vers des applications et des contenus enrichissants : le dessin numérique, l’apprentissage des langues, et bien sûr, des applications axées sur la foi. Mais même en proposant ces solutions, le défi demeure. L’attrait du divertissement instantané, des vidéos virales et des jeux en ligne reste fort, et il nous faut sans cesse l’accompagner, lui expliquer, et surtout lui donner l’exemple par notre propre usage des écrans.

 

Carlo Acutis : Un modèle pour la jeunesse connectée

Dans cette quête d’un équilibre entre foi et numérique, un exemple m’est venu en tête : Carlo Acutis. Ce jeune Italien, qui sera canonisé à la fin du mois, est un modèle fascinant pour notre époque. Né en 1991 à Londres, il a grandi à Milan dans une famille ordinaire ; mais très tôt, il a montré un attachement particulier à la foi. Dès son plus jeune âge, il avait une profonde dévotion pour l’Eucharistie et assistait à la messe quotidiennement, ce qui est peu commun pour un enfant de son âge.

Mais Carlo n’était pas un enfant coupé du monde moderne. Passionné d’informatique, il a appris seul à programmer, à créer des sites web et à utiliser la technologie pour une cause bien plus grande que le simple divertissement. À l’âge de 11 ans, il a entrepris un projet ambitieux : créer une plateforme en ligne pour recenser et documenter les miracles eucharistiques du monde entier. Son objectif ? Partager avec le plus grand nombre la beauté et la vérité de la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie, en utilisant les outils numériques à bon escient.

Malgré son amour pour la technologie, il ne s’est jamais laissé absorber par elle au détriment de sa relation avec Dieu et les autres. Il avait conscience du danger d’une vie dominée par les écrans et mettait un point d’honneur à limiter son propre usage des technologies. Il disait souvent :

« L’Eucharistie est mon autoroute vers le ciel. »

Et aussi cette phrase devenue célèbre :

« Tous naissent comme des originaux, mais beaucoup meurent comme des photocopies. »

Ces paroles résonnent particulièrement dans un monde où les jeunes sont souvent influencés par les tendances des réseaux sociaux, cherchant à imiter plutôt qu’à cultiver leur propre identité.

À 15 ans, Carlo est tombé malade d’une leucémie foudroyante. Malgré la douleur, il a accepté sa maladie avec une foi inébranlable, offrant ses souffrances pour l’Église et pour le Pape. Il est décédé en 2006, laissant derrière lui un témoignage puissant de sainteté accessible, enracinée dans la vie quotidienne et dans une utilisation vertueuse de la technologie.

Lorsque j’ai parlé de Carlo Acutis à ma fille, elle a été intriguée. Elle a lu son histoire et a été surprise de voir qu’un jeune si proche d’elle en âge avait réussi à concilier foi et technologie de manière inspirante. Cela l’a fait réfléchir sur sa propre utilisation des écrans et lui a donné envie d’en apprendre plus sur la manière dont elle pourrait aussi utiliser le numérique pour quelque chose de plus grand que le simple divertissement.

 

Comment guider nos enfants dans un monde ultra-connecté ?

L’exemple de Carlo Acutis m’a confortée dans l’idée qu’il est possible d’utiliser le numérique intelligemment, sans sacrifier les valeurs chrétiennes. Plutôt que de voir les écrans uniquement comme un danger, je réalise qu’ils peuvent aussi être un outil puissant d’apprentissage, de créativité et même d’évangélisation. Mais pour cela, un cadre clair et une guidance bienveillante sont essentiels. Voici quelques principes que j’essaie d’appliquer avec ma fille :

 

1. Encadrer et orienter l’usage des écrans

L’interdiction totale des écrans n’est plus une solution viable lorsque nos enfants grandissent dans un monde où le numérique fait partie de leur quotidien. Plutôt que de bannir complètement la technologie, nous avons choisi de l’encadrer en établissant des règles claires :

  • Limiter le temps d’écran et privilégier les moments en famille, comme les repas, sans distractions numériques.
  • Choisir ensemble des contenus enrichissants, qu’il s’agisse d’applications éducatives, de documentaires, ou même de dessins animés portant sur des valeurs positives.
  • Impliquer l’enfant dans le choix des médias pour lui apprendre à discerner ce qui est bénéfique de ce qui est superflu ou nuisible.

Nous avons par exemple exploré des applications chrétiennes interactives, des jeux qui stimulent la réflexion, et des chaînes YouTube éducatives qui abordent la foi de manière accessible. L’idée est de montrer à ma fille qu’il existe un autre usage des écrans que le simple divertissement passif.

 

2. Favoriser les discussions sur les influences numériques

Les enfants sont influencés par ce qu’ils voient en ligne, que ce soit sur YouTube, les réseaux sociaux ou les jeux vidéo. Même sans accès direct aux plateformes populaires, ils entendent parler de certaines tendances et veulent comprendre ce qui les entoure.

C’est pourquoi, je prends le temps de discuter avec ma fille des contenus qu’elle rencontre : Pourquoi certaines vidéos sont-elles conçues pour capter notre attention en permanence ? Pourquoi tant de jeunes veulent imiter des influenceurs et des influenceuses ? Quels sont les dangers des défis viraux ou des interactions en ligne ?

L’objectif n’est pas de diaboliser le numérique, mais d’éveiller son esprit critique. Je l’encourage à me poser des questions et à exprimer son ressenti face aux images et aux messages qu’elle découvre.

 

3. Valoriser le temps passé hors écran

Les écrans sont captivants, mais ils ne doivent pas remplacer les expériences de la vie réelle. Nous avons donc instauré des moments dédiés aux activités non numériques :

  • La lecture, qui nourrit l’imagination et la réflexion.
  • Le dessin et la musique, qui permettent d’exprimer sa créativité.
  • Le jeu en plein air, essentiel pour le développement physique et émotionnel.
  • La prière et la participation à la vie de l’Église, qui l’aident à ancrer sa foi dans le quotidien.

Carlo Acutis lui-même alternait entre sa passion pour l’informatique et des activités qui nourrissaient son âme et son corps, telles que la messe, la charité envers les plus pauvres, le temps en famille et les activités sportives.

 

4. Présenter des modèles positifs

Un autre aspect qui me conforte dans l’importance d’une éducation chrétienne, c’est l’impact qu’elle peut avoir dans les moments difficiles. Ma fille a été intimidée à l’école, et cette période a été particulièrement éprouvante pour elle. Voir son enfant souffrir à cause des autres est une douleur immense pour un parent, et j’ai mis en pratique tous les moyens possibles pour l’aider à surmonter cela.

C’est finalement dans la catéchèse et dans sa foi qu’elle a trouvé une véritable force intérieure. Elle a découvert, à travers les histoires bibliques et les Enseignements de l’Église, que même les saints ont traversé des épreuves et qu’ils ont trouvé leur réconfort en Dieu. L’exemple de Jésus lui-même, qui a connu l’injustice et le rejet, l’a aidée à comprendre qu’elle n’était pas seule et que sa valeur ne dépendait pas du regard des autres.

Nous avons également discuté de la manière dont Carlo Acutis voyait les choses : il disait souvent que notre véritable but dans la vie est d’être proche de Dieu et que ce qui importe, ce n’est pas ce que les autres pensent de nous, mais la façon dont nous choisissons d’aimer et de faire le bien autour de nous.

Sa foi l’a aidée à reprendre confiance en elle, à pardonner et à avancer sans se laisser définir par la douleur qu’elle avait vécue. Aujourd’hui, elle comprend mieux que la vraie force ne réside pas dans la popularité ou l’approbation des autres, mais dans la paix intérieure et la certitude d’être aimée de Dieu.

Dans un monde où les influenceurs, les influenceuses et les célébrités dictent souvent les tendances, il est essentiel de proposer aux enfants d’autres figures d’inspiration. Carlo Acutis en est un parfait exemple : un adolescent passionné par la technologie, mais profondément ancré dans sa foi.

J’essaie de montrer à ma fille qu’il existe des jeunes qui utilisent leur talent pour quelque chose de plus grand que la simple recherche de likes ou de vues. Nous avons lu ensemble des histoires de saints contemporains, de jeunes engagés dans des causes humanitaires et d’enfants qui font une différence autour d’eux. Un rituel aussi fait partie de sa vie quotidienne ;  elle a appris à prier tous les jours avant d’aller se coucher.

En avril 2025, le pape François a souligné l’importance d’une utilisation responsable des nouvelles technologies. Il a exhorté à ce que leur usage « ne remplace pas les relations humaines, respecte la dignité des personnes et aide à affronter les crises de notre temps  ».  Cette réflexion résonne particulièrement dans notre démarche d’accompagner nos enfants dans un monde numérique, en veillant à ce que la technologie serve de pont vers des relations authentiques plutôt que de barrière. 

L’éducation chrétienne à l’ère du numérique est un défi, mais aussi une opportunité. En guidant nos enfants avec bienveillance et discernement, nous pouvons leur montrer que la technologie n’est pas une menace, mais un outil qui, bien utilisé, peut les aider à grandir dans la foi.

Prier avec le pape François Réflexion – Avril 2025

Mes frères et sœurs : En ce mois d’avril, le pape François nous invite à prier pour l’utilisation des nouvelles technologies : Prions pour que l’utilisation des nouvelles technologies ne remplace pas les relations humaines, mais respecte la dignité des personnes et aide à affronter les crises de notre temps. 

Avec cette intention, nous sommes invités à considérer les technologies d’une manière plus globale : Les développements technologiques peuvent grandement améliorer nos vies, mais nous devons réfléchir à la manière dont ils aident ou entravent ce que nous sommes en tant qu’êtres humains.  

Prenons l’exemple de la messagerie instantanée. Pouvoir communiquer avec nos familles et nos amis à distance est une bonne chose, mais ce n’est pas le cas lorsque nous considérons les messages et les textos comme le signe d’une amitié profonde. 

Lorsque l’interaction humaine en personne fait défaut, des signaux sociaux essentiels sont perdus et nous commençons à nous comporter et à dire en ligne des choses que nous ne disons normalement pas en personne.   

Pire encore, nous commençons à remplacer les moyens humains de tisser des liens, tels que prendre quelqu’un dans ses bras, une épaule sur laquelle pleurer et la poignée de main, par des émojis sans vie. Nos interactions et nos relations se désincarnent, s’appauvrissent et deviennent moins humaines.   

D’autres outils d’intelligence artificielle peuvent regrouper et générer des informations d’une manière incroyable. Les tâches peuvent certainement être accomplies de manière plus efficaces, mais tout n’est pas qu’une tâche, et la productivité ne règne pas en maître. Nous avons souvent besoin de la créativité humaine et de l’indépendance d’esprit ; sans elles, nous nous transformons ironiquement en robots.  

Considérer notre utilisation des technologies de manière critique, c’est en être responsable. Ce qui fait de nous des êtres humains est important parce que Jésus-Christ s’est fait homme pour nous – le Verbe s’est fait chair – rachetant l’humanité et nous donnant une vie nouvelle.  

Adoptons les nouvelles technologies de manière responsable, afin de préserver et d’encourager ce qui fait de nous des êtres humains. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui.

Comment naviguer le monde de l’intelligence artificielle en tant que chrétiens ?

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Qu’est-ce que l’Église enseigne en matière de l’intelligence artificielle, ou l’IA ? En tant que chrétiens dans le monde d’aujourd’hui, comment appréhendons-nous le domaine en pleine expansion de l’IA ?

En janvier 2025, le Dicastère pour la doctrine de la foi au Vatican a publié un document intitulé Antiqua et nova, ce qui signifie en latin « ancien et nouveau ». 

Il s’agit d’une Note sur les relations entre l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine. Ce document commence par affirmer que l’Église encourage le développement de la science, de la technologie et d’autres formes d’ingéniosité humaine. Il nous rappelle que nos capacités humaines et notre créativité sont un don de Dieu. Lorsque nous les utilisons à bon escient, nous reflétons la sagesse de Dieu et collaborons avec lui à l’œuvre de la création. 

Le document déclare que, comme toute invention humaine, « l’IA peut être utilisée à des fins positives ou négatives ». Elle peut être utilisée de manière à respecter et à promouvoir le bien-être des êtres humains et le bien commun de la société. Le document souligne ici le principe fondamental de la responsabilité morale que nous avons, en tant qu’êtres humains, de toujours utiliser la technologie d’une manière qui soit ordonnée vers le bien des personnes réelles et non contre elles.  

Cette responsabilité incombe en premier lieu à ceux qui créent, conçoivent et gèrent les systèmes d’IA, mais elle s’étend également à ceux d’entre nous qui utilisent l’IA sous ses diverses formes. Il nous appartient d’utiliser la technologie de manière éthique. Nous ne sommes pas impuissants face à l’océan de technologies qui nous entoure. Nous avons le choix de la manière dont nous utilisons la technologie et dont nous nous informons des effets qu’elle a, non seulement sur nous-mêmes, mais aussi sur les autres.   

En ce sens, il est important de veiller à ce que l’IA soit utilisée d’une manière qui ne nous prive pas de notre pouvoir en tant qu’êtres humains. L’objectif de l’IA ne peut en aucun cas être de remplacer l’humanité par des robots ou de subordonner les intérêts humains à ce que les algorithmes et les machines nous disent être le mieux. 

Les implications de l’IA sont nombreuses et nécessiteront une réflexion approfondie et des mesures de protection efficaces dans les années à venir. Dans ce document, le Vatican souligne la nécessité de défendre la vérité contre la menace de la désinformation, de la manipulation et des « deepfakes ». Il est également nécessaire de protéger la vie privée, afin d’éviter de se retrouver dans un État omniscient où tout ce que nous faisons est constamment surveillé. Mettre l’IA au service de l’humanité signifie également prêter attention à la manière dont elle affecte notre économie et le marché du travail, en veillant à ce que les gens aient du travail et ne se retrouvent pas au chômage. Il est également important d’éviter la prolifération de l’IA dans les conflits armés, afin qu’elle ne soit pas utilisée comme une arme pour commettre des atrocités. 

Si l’IA peut imiter l’intelligence humaine qui l’a conçue, elle ne pourra jamais remplacer ce que nous sommes en tant qu’êtres humains et le rôle que Dieu nous a donné dans l’univers. De même, aucune technologie ne pourra jamais prétendre se substituer à Dieu, qui est à l’œuvre, avec nous, au service de la vérité et du bien commun de l’humanité. 

Regarder nos enfants, percevoir le regard de Dieu sur nous

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Si avoir un bébé peut être une période mouvementée, c’est aussi un temps rempli de clins d’œil de Dieu. C’est ce que j’ai vécu ces derniers mois, depuis que nous avons accueilli notre premier enfant. 

Tout de suite après sa naissance, notre fille a été emmenée dans la salle d’observation pour y subir des examens, et j’ai pu l’accompagner. Mon instinct le plus fort, en regardant notre bébé pour la première fois, était de m’assurer qu’elle ne se sente pas seule, qu’elle ne pense pas que nous l’avions abandonnée. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour la rassurer, en lui répétant alors qu’elle ouvrait les yeux pour la première fois : « Ne t’inquiète pas, nous sommes là, avec toi. » A ce moment, j’ai réalisé que c’est ainsi que Dieu doit être avec nous : toujours désireux de nous rassurer sur sa présence, de nous entourer de sa proximité et de nous rappeler à quel point il est proche de nous, à quel point il ne nous abandonne jamais. 

Puis vint le moment du premier changement de couche. J’avais changé les couches de mes jeunes frères et de divers enfants que j’avais gardés au fil des ans, mais c’était il y a une vingtaine d’années. En la nettoyant, je n’ai pas pu m’empêcher de penser que Dieu fait de même avec nous. Dans un certain sens, la confession et le fait de recevoir le pardon de Dieu ne sont-ils pas en fait comme un changement de couche divin, enlevant tout ce qui est dégoûtant et qui s’accroche à nous afin de nous rendre frais et propres à nouveau ?

Comme nous, les adultes, les bébés peuvent passer par des montagnes russes émotionnelles au quotidien. Ils peuvent sourire et rire avec délice, puis pleurer de façon incontrôlée comme si c’était la fin du monde. En tant que parents, nous voulons être présents dans les hauts et les bas, même si les hauts sont beaucoup plus agréables et moins angoissants ! J’ai été tellement émerveillée de voir notre petite fille commencer à sourire, à rire et à babiller. Lorsque je la regarde dans les yeux et que je lui souris, je me dis que Dieu fait exactement la même chose avec nous. Il nous regarde et se réjouit, voyant en nous l’image de son Fils et nous reconnaissant comme ses fils et ses filles. Il en va de même tard dans la nuit, lorsque notre fille se met à pleurer dans son berceau, alors qu’on pensait qu’elle était enfin endormie. Bien que l’on ait d’abord envie de ne rien faire, on ne peut s’empêcher de vouloir être là pour elle, pour la réconforter jusqu’à ce qu’elle s’endorme. C’est pareil lorsqu’elle crie à tue-tête, même si on ne sait pas pourquoi. Il en va de même lorsque nous sommes au bout du rouleau, lorsque nous sommes tristes, bouleversés ou inconsolables – Dieu est là avec nous. Il ne règle pas toujours le problème tout de suite, mais il reste près de nous, il nous porte dans ce que nous vivons, il nous berce doucement, il nous chante des chansons douces et il nous donne des signes de son amour fidèle.

L’aventure d’être parent ne fait que commencer pour mon épouse et moi, mais ce chemin qui s’ouvre devant nous me fait déjà prendre conscience, sous un jour nouveau, de « la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur » de l’amour de Dieu (Éphésiens 3,18). Que ce soit dans les moments de joie pure, en se réjouissant des moments de toute beauté, ou dans les heures qui exigent de la patience pour persévérer à travers les larmes de la nuit, les parents ont la possibilité d’apercevoir en regardant leurs enfants le regard de Dieu sur chacun de nous.

Prier avec le pape François Réflexion – Mars 2025

Mes frères et sœurs : En ce mois de mars, le pape François nous invite à prier pour les familles en crise : Prions pour que les familles divisées puissent trouver dans le pardon la guérison de leurs blessures, en redécouvrant la richesse de l’autre, même au cœur des différences. 

La famille est le lieu privilégié où l’amour est nourri et appris dans la pratique ; c’est le lieu où la foi est transmise. Elle est notre fondement. Sans la force que nous donne la famille, nous sommes sans fondement, nous nous écroulons.   

Tout le monde souffre dans une famille divisée, et c’est pourquoi le pape François décrit la réalité des familles divisées comme une famille en crise. Il est vraiment regrettable que beaucoup d’entre nous viennent de familles divisées où les parents sont soit séparés, soit divorcés.   

Il peut y avoir de nombreuses raisons derrière la rupture, et je ne suis pas ici pour les justifier ou les vilipender. Ce qui est indéniable, c’est que la blessure et ses effets à long terme peuvent faire beaucoup de dégâts, et nous n’en sommes parfois conscients que bien plus tard.  

Si nous ne pouvons pas revenir en arrière et changer le passé douloureux, nous pouvons nous concentrer sur les blessures qui en résultent pour la personne dans le présent.  

Le Pape François suggère le « pardon » comme moyen de progresser. En effet, Jésus-Christ mentionne explicitement le pardon dans la prière qu’il nous a donnée. Lorsque nous demandons pardon au Seigneur et que nous recevons son pardon, sa miséricorde élargit et vivifie nos cœurs pour que nous puissions pardonner aux autres.  

Aussi, le pardon dépend de nous : C’est nous qui décidons de pardonner ou non à une autre personne ; cela ne dépend pas de facteurs externes incontrôlables. Enfin, le pardon est un processus : Apprenez à pardonner un peu plus, chaque jour, pour qu’il devienne de plus en plus complet au temps de Dieu. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui.

Prier avec le pape François Réflexion – Février 2025

Mes frères et sœurs : En ce mois de février, le Pape François nous invite à prier pour les vocations sacerdotales et religieuses. Prions pour que la communauté ecclésiale accueille les désirs et les doutes des jeunes qui ressentent l’appel à servir la mission du Christ dans la vie sacerdotale et religieuse. 

Prier pour les vocations sacerdotales et religieuses ne signifie pas que les autres types de vocations n’ont pas d’importance ; en fait, c’est précisément parce que tout le monde n’y est pas appelé que ceux qui ont choisi de discerner cet appel ont besoin de nos prières et de notre soutien.   

Le pape François nous rappelle qu’il faut accueillir les « désirs et les doutes » de ceux qui discernent. Il est normal et sain d’avoir des doutes lorsque nous discernons sincèrement à quelle vocation Dieu nous appelle ; il n’est pas nécessaire de les rejeter comme s’ils représentaient une menace pour la vocation.  

Au contraire, nous pouvons les utiliser comme un point d’entrée pour une conversation plus profonde, afin de voir quel type de peur et de manque de liberté peut se cacher sous ces doutes.   

Désirer aimer et servir le Seigneur à travers ces vocations est merveilleux ; souvent, ces désirs ont besoin d’être purifiés : Il se peut qu’au départ, nous voulions les bonnes choses pour les mauvaises raisons. Accueillons ces désirs, mais utilisons-les comme point de départ pour une purification ultérieure.    

Enfin, je vous invite à considérer à ceux de votre paroisse ; il peut même s’agir de membres de votre famille. Qui ferait de bons prêtres ou de bonnes religieuses ? Soyez audacieux et demandez-leur s’ils ont déjà envisagé de telles vocations. On nous pose des questions tout le temps ; pourquoi pas celle-ci ?  

Des recherches ont montré qu’il faut souvent au moins trois « demandes » de la part d’autres personnes pour que les jeunes envisagent une vocation sacerdotale ou religieuse. Plutôt que de simplement prier pour que cela se produise sans notre participation, nous avons un rôle concret à jouer. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui.

Prier avec le pape François Réflexion – Janvier 2025

Mes frères et sœurs : En ce mois de janvier, le pape François nous invite à prier pour le droit à l’éducation des migrants : Prions pour que le droit à l’éducation des migrants, des réfugiés et des personnes touchées par la guerre soit toujours respecté et garantisse ainsi la construction d’un monde meilleur. 

Les migrants, les réfugiés et les personnes touchées par la guerre sont porteurs d’un héritage culturel et historique dont ils sont fiers, mais aussi de blessures et de cicatrices douloureuses dues aux déplacements et à la violence. Ils ne sont pas seulement des chiffres sur une feuille de statistiques ; ils sont de vraies personnes avec de vraies histoires. 

Pour eux, rien de leur vie ne semble normal ; tout a été bouleversé, y compris des choses aussi élémentaires que de recevoir une éducation. C’est comme si leur monde s’était arrêté et que leur vie, leurs espoirs et leurs rêves avaient été mis en attente indéfiniment, voire détruits. 

Nous devons aller au-delà d’un sentiment de sympathie et nous contenter de déplorer qu’ils soient victimes des circonstances. Ce n’est pas parce qu’ils se trouvent au milieu d’une guerre qu’ils ne méritent pas d’être traités comme des êtres humains. 

Non seulement l’accès à l’éducation leur donne un sentiment de normalité, mais il leur confère un sentiment de dignité humaine. Tel est le fondement de l’enseignement de l’Église sur notre engagement social : Il doit commencer par la dignité donnée par Dieu à chaque personne humaine. 

Il ne s’agit pas seulement de les rendre dignes, mais de les aider à aller de l’avant dans le cadre du développement intégral de la personne humaine. En d’autres termes, leur éducation ne peut être médiocre ; elle doit être suffisamment substantielle pour les aider à contribuer à leur communauté et à la société. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui. 

À 60 ans de Lumen Gentium, quelle Église pour aujourd’hui ?

Vue intérieure de la dôme de la basilique Saint-Pierre. Wikimedia Commons.

Il y a 60 ans, l’Église était en plein milieu du concile Vatican II. Le 21 novembre dernier a marqué 60 ans depuis la publication de Lumen Gentium, la constitution dogmatique à propos de l’Église promulguée par le Concile.

C’était le document du Concile qui cherchait à répondre à la question : Qu’est-ce que l’Église ? Soixante ans plus tard, la question est toujours d’actualité : Qui sommes-nous en tant qu’Église ? Quelle Église est-ce que Dieu nous appelle à être et à devenir dans le monde aujourd’hui ?

Comme beaucoup des documents du Concile, il y a encore des aspects à découvrir et à mettre en œuvre qui peuvent nous inspirer la mission de l’Église aujourd’hui.

Vatican II a été l’événement le plus important pour l’Église catholique au 20e siècle, réunissant tous les évêques catholiques – 2 625 d’entre eux ! – avec le pape et de nombreux invités et observateurs, de 1962 à 1965. Toutes ces décennies plus tard, il y a encore beaucoup de choses qui n’ont pas été mises en pratique. Dès le départ, Saint Jean XXIII a demandé au Concile d’ouvrir les portes et les fenêtres de l’Église, d’inaugurer un nouveau printemps de renouvellement de l’Église et de  présenter la foi d’une manière qui soit adaptée aux hommes et aux femmes de notre temps. Bien sûr, Vatican II a changé la langue de la messe, qui est passée du latin aux langues modernes, mais pas seulement. 

Vatican II a été un moment décisif où l’Esprit Saint a soufflé, amenant à 16 documents lumineux, dont les plus importants sont les 4 constitutions : Sacrosanctum Concilium sur la liturgie ; Dei Verbum sur la révélation divine ; Lumen Gentium sur l’Église ; et Gaudium et Spes sur le rapport entre l’Église et le monde contemporain. Ces documents ont appelé tous les catholiques à voir l’Église sous un jour nouveau, en tant que peuple de Dieu marchant en pèlerinage à travers l’histoire en solidarité avec chaque homme, femme et enfant, et en particulier avec ceux et celles qui souffrent.

Vatican II nous appelle, en tant que chrétiens, à discerner les signes des temps (GS 4-10) – en d’autres termes, à être en contact avec ce que les gens vivent ici et maintenant – afin d’être un levain pour l’avènement du royaume de Dieu dans chaque époque (GS 40). Le Concile a enseigné que cela ne s’applique pas seulement aux prêtres et aux moniales, mais à nous tous et toutes (cf. Apostolicam Actuositatem), puisque l’appel à la sainteté est universel (LG 39-42), et non réservé à une petite élite. Chacun et chacune de nous est appelé à faire de sa vie quotidienne une manière de transformer la société à la lumière du Christ, qui éclaire le sens de notre humanité (GS 22). Vatican II nous a appelés à poursuivre notre mission en tant que chrétiens, non pas en opposition à nos frères et sœurs qui appartiennent à d’autres religions et cultures (cf. Nostra Aetate), mais ensemble, comme une seule famille humaine qui avance dans l’amour de Dieu. Saint Paul VI a déclaré que l’esprit du Concile est celui du bon samaritain, avec un cœur ouvert et des bras tendus pour partager l’amour de Dieu en aimant notre prochain. À la fin du Concile, Paul VI a résumé le message du Concile comme « un appel amical et pressant qui convie l’humanité à retrouver le visage de Dieu, par la voie de l’amour fraternel […] Voilà ce que nous espérons pour l’humanité tout entière qu’ici nous avons appris à aimer davantage et à mieux servir » (Paul VI, Discours de clôture du concile Vatican II, 7 décembre 1965).

Notre monde a besoin de ce style d’Église, à bras ouvert, envisagé par le concile Vatican II. Que pouvons-nous faire, vous et moi, pour être cette Église dans le monde aujourd’hui ?

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