Audience générale du pape François – mercredi 21 août 2024

Ravenne – Battistero Neoniana – Mosaïque du Baptême du Christ Wikimedia Commons

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape François a évoqué la descente de l’Esprit Saint sur le Christ lors de son baptême. Il a déclaré que « Dans le Jourdain, Dieu le Père a oint Jésus du Saint-Esprit » c’est-à-dire qu’il a consacré Jésus comme roi, prophète et prêtre.

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Le texte ci-dessous comprend également des parties non lues qui sont également données comme prononcées:

Chers frères et sœurs, bonjour!

Nous réfléchissons aujourd’hui sur l’Esprit Saint qui descend sur Jésus lors du baptême du Jourdain et, de Lui, se diffuse dans son corps qui est l’Eglise. Dans l’Evangile de Marc, la scène du baptême de Jésus est décrite ainsi: «En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux: “Tu es mon Fils bien-aimé; en toi, je trouve ma joie”» (Mc 1, 9-11).

Toute la Trinité s’est donné rendez-vous, à cet instant, sur les rives du Jourdain! Il y a le Père qui se rend présent par sa voix; il y a l’Esprit Saint qui descend sur Jésus sous la forme d’une colombe et il y a celui que le Père proclame son Fils bien-aimé, Jésus. C’est un moment très important de la Révélation, c’est un moment très important de l’histoire du salut. Il nous sera bon de relire ce passage de l’Evangile.

Que s’est-il passé de si important dans le baptême de Jésus pour que tous les évangélistes le racontent? Nous trouvons la réponse dans les paroles que Jésus prononce, peu de temps après, dans la synagogue de Nazareth, avec une claire référence à l’événement du Jourdain: «L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction » (Lc 4, 18).

Au Jourdain, Dieu le Père a «oint d’Esprit Saint», c’est-à-dire qu’il a consacré Jésus comme Roi, Prophète et Prêtre. En effet, dans l’Ancien Testament, les rois, les prophètes et les prêtres étaient oints avec de l’huile parfumée. Dans le cas du Christ, à la place de l’huile réelle, il y a l’huile spirituelle qui est l’Esprit Saint, à la place du symbole, il y a la réalité: il y a l’Esprit même qui descend sur Jésus.

Jésus était empli d’Esprit Saint depuis le premier instant de son Incarnation. Mais il s’agissait d’une «grâce personnelle», non communicable; à présent en revanche, avec cette onction, il reçoit la plénitude du don de l’Esprit mais pour sa mission que, comme tête, il communiquera à son corps qui est l’Eglise, et à chacun de nous. C’est pourquoi l’Eglise est le nouveau «peuple royal, peuple prophétique, peuple sacerdotal». Le terme hébreu «Messie» et le terme grec correspondant «Christ» — Christos —, qui se réfèrent tous deux à Jésus, signifient «oint»: il a été oint avec l’huile de la joie, oint avec l’Esprit Saint. Notre nom lui-même de «chrétiens» sera expliqué par les Pères dans le sens littéral: chrétiens signifie «oints à l’image du Christ» [1].

Il y a un Psaume de la Bible qui parle d’une huile parfumée, versée sur la tête du souverain prêtre Aaron et qui descend jusqu’au bord de son vêtement (cf. Ps 132, 2). Cette image poétique de l’huile qui descend, utilisée pour décrire le bonheur de vivre ensemble en frères, est devenue une réalité spirituelle et une réalité mystique dans le Christ et dans l’Eglise. Le Christ est la tête, notre Prêtre Suprême, l’Esprit Saint est l’huile parfumée et l’Eglise est le corps du Christ dans lequel il se diffuse.

Nous avons vu pourquoi l’Esprit Saint, dans la Bible, est symbolisé par le vent et prend même son nom à lui, Ruah. Il vaut la peine de nous demander aussi pourquoi il est symbolisé par l’huile, et quel enseignement pratique nous pouvons tirer de ce symbole. Lors de la Messe du Jeudi Saint, en consacrant l’huile dite «Chrême», l’évêque, se référant à ceux qui recevront l’onc-tion dans le baptême et la confirmation, dit: «Que chaque baptisé imprégné de l’onction sanctifiante, libéré de la corruption première, désormais temple de l’Esprit, répande la bonne odeur d’une vie pure». C’est une application qui remonte à saint Paul, qui écrit aux Corinthiens: «Car nous sommes pour Dieu la bonne odeur du Christ» (2 Co 2, 15). L’onc-tion nous fait parfum, et même une personne qui vit avec joie son onction parfume l’Eglise, parfume la communauté, parfume la famille avec ce parfum spirituel.

Nous savons malheureusement que, parfois, les chrétiens ne répandent pas le parfum du Christ, mais la mauvaise odeur de leur péché. Et n’oublions jamais: le péché nous éloigne de Jésus, le péché nous transforme en huile rance. Et le diable, ne l’oublions pas, le diable entre par les poches — faites attention. Et cela ne doit pas nous dispenser de l’engagement de réaliser, dans la mesure de notre possible et chacun dans son propre domaine, cette vocation sublime d’être la bonne odeur du Christ dans le monde. Le parfum du Christ émane des «fruits de l’Esprit» qui sont «amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi» (Ga 5, 22). C’est ce que dit Paul, et qu’il est beau de rencontrer une personne qui possède ces vertus: une personne qui aime, une personne joyeuse, une personne qui bâtit la paix, une personne magnanime, qui n’est pas avare, une personne volontaire qui accueille tout le monde, une personne bonne. Il est beau de rencontrer une personne bonne, une personne fidèle, une personne douce, qui n’est pas orgueilleuse… Si nous nous efforçons de cultiver ces fruits et lorsque nous rencontrons ces personnes alors, sans que nous nous en apercevions, l’on sentira autour de nous un peu du parfum de l’Esprit du Christ. Demandons à l’Esprit Saint qu’il nous rende plus conscients oints, oints par Lui.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Le cheminement fécond de la grossesse : Soyons des sentinelles de l’aurore

Photo Pexels.

Selon mon épouse, la grossesse dure 9 mois, afin que le couple ait suffisamment de temps pour se préparer à ce qui va lui arriver. C’est d’autant plus vrai quand on attend son premier enfant. Au cours des premiers mois, souvent accompagnés de nausées, il peut être difficile de comprendre qu’une nouvelle vie est en route. Puis la grossesse commence à se manifester et l’idée devient plus concrète. Voir son enfant pendant une échographie peut faire naître le sentiment indescriptible qu’une nouvelle personne est là, si petite et pourtant si réelle. Sereinement niché dans le ventre de sa mère, le bébé fait ses premiers pas dans notre cœur. C’est une période où l’on se prépare, où l’on observe et où l’on attend.

Au début de ce siècle marqué par un affolement général pour le passage à l’an 2000, le Pape Jean-Paul II a appelé les jeunes à être « les sentinelles d’une nouvelle d’espérance » à l’aube du troisième millénaire.

Une sentinelle est quelqu’un qui veille, comme les veilleurs du matin dans le livre du prophète Isaïe (21,11-12). Être une sentinelle de l’aube exige de la patience. La nuit est longue et l’obscurité peut sembler sans fin. Mais pour ceux qui guettent la lumière, la nuit apporte aussi un immense sentiment d’émerveillement et d’attente. Lorsque la lueur du nouveau jour apparaît à l’horizon, la promesse du matin fait éveiller la joie, progressivement.   

Dans les évangiles, Jésus parle de « veiller » comme d’une leçon clé pour ses disciples : guetter la venue de Dieu afin d’être prêts à l’accueillir dans nos vies. Cette même attitude spirituelle qui consiste à guetter la présence de Dieu s’applique également aux dons de Dieu dans nos vies. Quel plus beau cadeau Dieu pourrait-il faire à un homme et à une femme qu’un enfant ? 

Veiller sur l’enfant en chemin est un voyage du cœur pour les parents du bébé. Bien sûr, il y a beaucoup à préparer pour son arrivée – entre la poussette, le siège auto, le berceau et les vêtements. Mais il y a aussi une préparation plus profonde qui se déploie : se préparer à accueillir ce don de Dieu non seulement dans notre maison, mais aussi dans notre cœur. Il ne s’agit pas d’être « parfaitement prêt ». Après tout, qui pourrait l’être ? Mais nous pouvons demander à Dieu de préparer nos cœurs, de semer en nous la grâce d’aimer le nouvel enfant comme lui, avec tendresse et joie. 

À travers les hauts et les bas de la grossesse, il peut être utile de se rappeler ce dont il s’agit : accueillir l’enfant comme un cadeau précieux. Un enfant apporte une nouvelle espérance à un couple, à une famille, et même au monde : une nouvelle personne qui ouvre un nouvel horizon, un nouveau commencement pour l’humanité. Car chaque enfant est une étincelle d’espérance pour la grande famille humaine. 

Tant de couleurs remplissent le ciel du matin avant que les rayons du soleil ne s’élèvent au-dessus de l’horizon. Voir enfin le bébé face à face, le tenir dans ses bras, c’est le lever du soleil qu’il faut guetter. C’est l’aube d’une nouvelle vie. 

Christ, notre Aube, viens à nous dans les lueurs d’espérance que tu nous envoies, ces joies de la vie qui éclairent notre monde. Aide nous à garder nos yeux fixés sur l’horizon, jusqu’à ce que l’étoile du matin se lève dans nos cœurs. Amen.

Prier avec le pape François Réflexion – Août 2024

Mes frères et sœurs : Dans ce mois d’août, le Pape François nous invite à prier pour que les dirigeants politiques soient au service de leur peuple ; qu’ils œuvrent en faveur du développement humain intégral et du bien commun, tout en se souciant de ceux qui ont perdu leur emploi et en donnant la priorité aux plus pauvres.

La relation entre la religion et la politique peut être un sujet brûlant, mais le pape François a consacré un chapitre entier à la politique dans son encyclique Fratelli Tutti. Il parle de la nécessité d’une meilleure politique qui n’est pas une question de pouvoir ou de stratégies de marketing visant à rendre nos dirigeants politiques plus populaires. L’engagement politique doit plutôt découler de la charité. 

Le Pape François nous met au défi de réfléchir et d’approfondir les raisons pour lesquelles nous nous engageons dans la politique en premier lieu. L’engagement politique enraciné dans la charité cultive une véritable préoccupation pour la vie des autres de manière globale. Nous passons à côté de l’essentiel si nos politiques sont motivées par des idéologies ou des théories plutôt que par des êtres humains réels. 

Il s’agit de prioriser ce qui contribue à l’épanouissement de l’homme, le bien commun, plutôt qu’à la politique partisane. Pratiquer la politique de cette manière exige une conversion du cœur. Cela va certainement à l’encontre d’une grande partie de la culture politique qui nous est familière, mais l’Évangile est toujours contre-culturel. 

C’est pourquoi le pape François dit que la pratique de la politique peut même être considérée comme une chose noble. Prions donc pour nos dirigeants politiques, pour qu’ils continuent à convertir leurs cœurs. Que Dieu vous bénisse tous aujourd’hui.

Regardez ici, les vidéos précédentes de Prier avec le pape François.

Prier avec le pape François Réflexion – Juillet 2024

Mes frères et sœurs : En ce mois de juillet, le Pape François nous demande de prier pour la pastorale des malades, pour que le sacrement de l’onction des malades donne aux personnes qui le reçoivent, ainsi qu’à leurs proches, la force du Seigneur, et qu’il soit de plus en plus pour tous un signe visible de compassion et d’espérance.

La pastorale des malades nous offre le temps et le lieu pour rencontrer les autres au moment où ils en ont le plus besoin, où ils se sentent le plus vulnérables. Le sacrement de l’onction est un moyen puissant de recevoir les grâces de Dieu en cette période critique. 

Le Pape François nous dit que ce sacrement confère « la force du Seigneur » aux malades et à leurs proches. L’onction d’huile nous rappelle que le pouvoir de guérison de Dieu n’est pas un jeu dans la tête ; sa consolation nous réconforte de manière tangible.

Cependant, les grâces de Dieu peuvent aussi nous aider dans une guérison intérieure, au niveau du cœur. Lorsque je commence à penser que Dieu n’est pas avec moi dans ma douleur et mon agonie, et que personne ne se soucie de moi, c’est le signe que j’ai besoin d’une guérison intérieure. 

Non seulement Jésus-Christ guérit, mais c’est par ses blessures sur la Croix que nous sommes guéris. La souffrance n’est pas dénuée de sens parce que Jésus l’a traversée et l’a rachetée ; nous ne sommes pas seuls dans notre souffrance parce que nous sommes unis à Jésus sur la Croix. Tout cela nous enseigne et nous permet de « bien souffrir », parce que nous imitons ainsi la vie du Christ. 

Mes frères et sœurs : Apprenons à ouvrir nos cœurs pour recevoir les grâces de Dieu, surtout lorsque nous sommes malades. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui.

Regardez ici, les vidéos précédentes de Prier avec le pape François.

Audience générale du pape François – mercredi 19 juin 2024

Psautier pourpre et or, Riems, France, 9e siècle, Bodleian Libraries. Wikimedia Commons.

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape François a poursuivi sa catéchèse sur « L’Esprit et l’Épouse ». Réfléchissant à son commentaire selon lequel il espère que 2024 sera une « grande ‘symphonie’ de prière » avant le Jubilé de 2025, il a déclaré que « l’Église possède déjà une symphonie de prière, dont le compositeur est l’Esprit Saint, et c’est le livre des Psaumes. »

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Chers frères et sœurs, bonjour !

En préparation du prochain Grand Jubilé, je nous ai invités à dédier l’année 2024 « à une grande « symphonie » de prière » [1]. Dans la catéchèse d’aujourd’hui, je voudrais rappeler que l’Église possède déjà une symphonie de prière dont le compositeur est l’Esprit Saint, et c’est le Livre des Psaumes.

Comme dans toute symphonie, il y a divers « mouvements », c’est-à-dire divers genres de prière : louange, action de grâce, supplication, lamentation, narration, réflexion sapientielle, et autres, aussi bien dans la forme personnelle que dans la forme chorale de tout le peuple. Ce sont les chants que l’Esprit lui-même a mis sur les lèvres de l’Épouse, son Église. Tous les Livres de la Bible, je le rappelais la dernière fois, sont inspirés par l’Esprit Saint, mais le Livre des Psaumes l’est aussi en ce sens qu’il est rempli d’inspiration poétique.

Les Psaumes ont eu une place privilégiée dans le Nouveau Testament. En fait, il y a eu et il y a encore des éditions qui contiennent ensemble le Nouveau Testament et les Psaumes. J’ai sur mon bureau une édition ukrainienne de ce Nouveau Testament avec les Psaumes, qui m’a été envoyée et qui appartenait à un soldat mort à la guerre. Il priait au front avec ce livre. Les chrétiens et encore moins l’homme moderne ne peuvent pas reprendre et s’approprier tous les psaumes – ni tout dans chaque psaume. Ils reflètent parfois une situation historique et une mentalité religieuse qui ne sont plus les nôtres. Cela ne signifie pas qu’ils ne sont pas inspirés, mais qu’à certains égards, ils sont liés à une époque et à un stade provisoire de la révélation, comme c’est aussi le cas pour une grande partie de la législation ancienne.

Ce qui justifie le plus notre accueil des psaumes, c’est qu’ils ont été la prière de Jésus, de Marie, des Apôtres et de toutes les générations chrétiennes qui nous ont précédés. Lorsque nous les récitons, Dieu les entend dans la grandiose « orchestration » qu’est la communion des saints. Jésus, selon la Lettre aux Hébreux, entre dans le monde avec dans le cœur un verset de psaume : « Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté, » (cf. He 10, 7 ; Ps 40, 9) ; et il quitte le monde, selon l’Évangile de Luc, avec un autre verset sur les lèvres : « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Lc 23, 46 ; cf. Ps 31, 6).

Après le Nouveau Testament, les Pères et toute l’Église ont utilisé les psaumes, ce qui en fait un élément fixe de la célébration de la Messe et de la Liturgie des Heures. « Toute l’Écriture Sainte respire la bonté de Dieu, dit Saint Ambroise, mais en particulier le doux livre des psaumes » [2], le doux livre des psaumes. Je me demande : priez-vous parfois avec les psaumes ? Prenez la Bible ou le Nouveau Testament et priez un psaume. Par exemple, quand vous êtes un peu triste parce que vous avez péché, priez-vous le psaume 50 ? Il y a tant de psaumes qui nous aident à avancer. Prenez l’habitude de prier les psaumes. Je vous assure que vous serez heureux à la fin.

Mais nous ne pouvons pas nous contenter seulement de vivre de l’héritage du passé : il nous faut faire des psaumes notre prière. Il a été écrit que, dans un certain sens, nous devons devenir nous-mêmes « auteurs » des psaumes, les faisant nôtres et en priant avec [3]. S’il y a des psaumes, ou simplement des versets, qui parlent à notre cœur, il est bon de les répéter et de les prier pendant la journée. Les psaumes sont des prières « pour toutes les saisons » : il n’y a pas d’état d’âme ni de besoin qui ne trouve en eux les meilleurs mots pour se transformer en prière. À la différence de toutes les autres prières, les psaumes ne perdent pas leur efficacité à force d’être répétés, bien mieux, elle est accrue. Pourquoi ? Parce qu’ils sont inspirés par Dieu et qu’ils « respirent » Dieu, chaque fois qu’on les lit avec foi.

Si nous nous sentons accablés par le remords et la culpabilité, car nous sommes pécheurs, nous pouvons répéter avec David : « Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde » (Ps 51 (50), 3), le psaume 51 (50). Si nous voulons exprimer un lien personnel fort avec Dieu, disons : « Dieu, tu es mon Dieu, / je te cherche dès l’aube : / mon âme a soif de toi ; / après toi languit ma chair, / terre aride, altérée, sans eau » psaume 63 (62) (Ps 63(62), 2). Ce n’est pas pour rien que la liturgie a inclus ce psaume dans les Laudes des dimanches et des solennités. Et si la peur et l’angoisse nous assaillent, ces merveilleuses paroles du psaume 23 (22) viennent à notre secours : « Le Seigneur est mon berger […]. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal » (Ps 23(22), 1.4).

Les Psaumes nous consentent de ne pas appauvrir notre prière en la réduisant uniquement à des demandes, à un continuel « donne-moi, donne-nous… ». Apprenons de la prière du notre Père qui, avant de demander le « pain quotidien », dit : « Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite ». Les psaumes nous aident à nous ouvrir à une prière moins centrée sur nous-mêmes : une prière de louange, de bénédiction, d’action de grâce ; ils nous aident aussi à être la voix de toute la création, en l’associant à notre louange.

Frères et sœurs, que l’Esprit Saint, qui a donné à l’Église-Épouse les mots pour prier son divin Époux, nous aide à les faire résonner dans l’Église d’aujourd’hui et à faire de cette année préparatoire au Jubilé une véritable symphonie de prière. Merci !

APPEL

Demain, c’est la Journée Mondiale du Réfugié, promue par les Nations Unies. Que ce soit l’occasion de porter un regard attentif et fraternel sur tous ceux qui sont contraints de fuir leur domicile à la recherche de paix et de sécurité. Nous sommes tous appelés à accueillir, promouvoir, accompagner et intégrer ceux qui frappent à nos portes. Je prie pour que les États s’efforcent d’assurer des conditions humaines aux réfugiés et à faciliter les processus d’intégration.

Je salue l’Association des «Amis du cardinal Celso Costantini», accompagnée de l’évêque du diocèse de Concordia-Pordenone Giuseppe Pellegrini, à l’occasion du 100anniversaire du Concilium Sinense de Shanghai. Cela me fait également penser au cher peuple chinois. Prions toujours pour ce peuple noble et si courageux, qui possède une si belle culture. Prions pour le peuple chinois.

Après-demain, nous célébrerons la mémoire liturgique de saint Louis de Gonzague, qui a aimé la vie et a dépensé celle-ci pour les grands idéaux chrétiens; qu’il vous aide à redécouvrir la vocation à la sainteté dans le don généreux à Dieu et à nos frères et sœurs.

Frères et sœurs, continuons à prier pour la paix. La guerre est toujours une défaite, dès le début. Prions pour la paix dans l’Ukraine martyrisée, en Terre Sainte, au Soudan, en Birmanie et partout où les gens souffrent de la guerre. Prions tous les jours pour la paix! A vous tous va ma bénédiction!

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Discours du pape François – Session du G7 sur l’intelligence artificielle

Le pape François salue le Premier ministre canadien Justin Trudeau lors du sommet des dirigeants du G7 à Borgo Egnazia, 14 juin 2024.

Le 14 juin 2024, le pape François s’est adressé au sommet des dirigeants du G7 à Borgo Egnazia, en Italie. Réfléchissant aux nouvelles technologies d’intelligence artificielle, il a déclaré : « Pour qu’elles soient des instruments de construction du bien et d’un avenir meilleur, elles doivent toujours viser le bien de chaque être humain, avoir une « inspiration » éthique. Elles doivent avoir une ‘inspiration’ éthique ».

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Mesdames et Messieurs !

Je m’adresse à vous aujourd’hui, dirigeants du Forum intergouvernemental du G7, pour vous présenter une réflexion sur les effets de l’intelligence artificielle sur l’avenir de l’humanité.

« L’Écriture Sainte témoigne que Dieu a donné aux hommes son Esprit pour qu’ils aient “la sagesse, l’intelligence et la connaissance de toutes sortes de travaux” ( Ex 35, 31) » [1]. La science et la technologie sont donc les produits extraordinaires du potentiel créatif des êtres humains [2].

Or c’est précisément l’utilisation de ce potentiel créatif donné par Dieu qui est à l’origine de l’intelligence artificielle.

Cette dernière, comme on le sait, est un outil extrêmement puissant, utilisé dans de nombreux domaines de l’activité humaine : de la médecine au monde du travail, de la culture à la communication, de l’éducation à la politique. Et l’on peut désormais supposer que son utilisation influencera de plus en plus notre mode de vie, nos relations sociales et même, à l’avenir, la manière dont nous concevons notre identité en tant qu’êtres humains [3].

Le thème de l’intelligence artificielle est cependant souvent perçu comme ambivalent : d’une part, il enthousiasme par les possibilités qu’il offre, d’autre part, il suscite la crainte par les conséquences qu’il laisse présager. À cet égard, on peut dire que nous sommes tous, à des degrés divers, traversés par deux émotions : nous sommes enthousiastes lorsque nous imaginons les progrès qui peuvent découler de l’intelligence artificielle, mais, en même temps, nous sommes effrayés lorsque nous voyons les dangers inhérents à son utilisation [4].

Nous ne pouvons d’ailleurs douter que l’avènement de l’intelligence artificielle représente une véritable révolution cognitivo-industrielle qui contribuera à la création d’un nouveau système social caractérisé par de complexes transformations historiques. Par exemple, l’intelligence artificielle pourrait permettre la démocratisation de l’accès au savoir, le progrès exponentiel de la recherche scientifique, la possibilité de confier des travaux pénibles à des machines ; mais, en même temps, elle pourrait entraîner une plus grande injustice entre les pays riches et les pays en voie de développement, entre les classes sociales dominantes et les classes sociales opprimées, compromettant ainsi la possibilité d’une “culture de la rencontre” au profit d’une “culture du rejet”.

L’ampleur de ces transformations complexes est évidemment liée au développement technologique rapide de l’intelligence artificielle elle-même.

C’est précisément cette avancée technologique vigoureuse qui fait de l’intelligence artificielle un outil fascinant et redoutable et qui appelle une réflexion à la hauteur de la situation.

Dans ce sens, on pourrait peut-être partir du constat que l’intelligence artificielle est avant tout un outil. Et il va de soi que les bienfaits ou les méfaits qu’elle apportera dépendront de son utilisation.

C’est certainement vrai, puisqu’il en a été ainsi pour tous les outils construits par l’homme depuis la nuit des temps.

Notre capacité à construire des outils, en quantité et complexité inégalées parmi les êtres vivants, fait parler d’une condition techno-humaine : l’être humain a toujours entretenu une relation avec l’environnement par l’intermédiaire des outils qu’il a progressivement produits. Il n’est pas possible de séparer l’histoire de l’homme et de la civilisation de l’histoire de ces outils. Certains ont voulu lire dans tout cela une sorte de manque, de déficit de l’être humain, comme si, en raison de ce déficit, il était contraint de donner vie à la technique [5]. Un regard attentif et objectif nous montre en fait le contraire. Nous vivons dans une condition d’ultériorité par rapport à notre être biologique ; nous sommes des êtres déséquilibrés par rapport à notre extérieur, voire radicalement ouverts sur l’au-delà. C’est de là que vient notre ouverture aux autres et à Dieu ; c’est de là que naît le potentiel créatif de notre intelligence en termes de culture et de beauté ; c’est de là finalement que provient notre capacité technique. La technologie est donc la trace de cette ultériorité.

Cependant, l’utilisation de nos outils n’est pas toujours uniquement orientée vers le bien. Même si l’être humain sent en lui une vocation à l’au-delà et à la connaissance vécue comme instrument du bien au service des frères et sœurs et de la maison commune (cf. Gaudium et spes, n. 16), cela ne se produit pas toujours. Au contraire, il n’est pas rare que, précisément à cause de sa liberté radicale, l’humanité ait perverti les finalités de son être en se transformant en son propre ennemi ainsi que de la planète [6].Les outils technologiques peuvent connaître le même sort. Ce n’est que si leur vocation au service de l’humain est garantie que les outils technologiques révèleront non seulement la grandeur et la dignité unique de l’être humain, mais aussi le mandat qu’il a reçu de “cultiver et garder” (cf. Gn 2, 15) la planète et tous ses habitants. Parler de technologie, c’est parler de ce que signifie être humain et de notre condition unique entre liberté et responsabilité, c’est-à-dire parler d’éthique.

Lorsque nos ancêtres aiguisaient des silex pour fabriquer des couteaux, ils les utilisaient à la fois pour couper le cuir pour les vêtements et pour s’entretuer. On pourrait dire la même chose pour d’autres technologies beaucoup plus avancées, comme l’énergie produite par la fusion d’atomes telle qu’elle se produit sur le soleil, qui pourrait certes être utilisée pour produire une énergie propre et renouvelable, mais aussi pour réduire notre planète en un tas de cendres.

L’intelligence artificielle est cependant un outil encore plus complexe. Je dirais presque qu’il s’agit d’un outil sui generis. Alors que l’utilisation d’un outil simple (comme le couteau) est sous le contrôle de l’être humain qui l’utilise et que son bon usage ne dépend que de lui, l’intelligence artificielle, en revanche, peut s’adapter de manière autonome à la tâche qui lui est assignée et, si elle est conçue de cette manière, faire des choix indépendants de l’être humain pour atteindre l’objectif fixé [7].

Il faut toujours garder à l’esprit que la machine peut, sous certaines formes et par ces nouveaux moyens, produire des choix algorithmiques. Ce que fait la machine est un choix technique entre plusieurs possibilités et se base soit sur des critères bien définis, soit sur des déductions statistiques. L’être humain, quant à lui, non seulement choisit, mais dans son cœur il est capable de décider. La décision est un élément que nous pourrions concevoir plus stratégique qu’un choix et nécessite une évaluation pratique.Parfois, et bien souvent dans la tâche difficile de gouverner, nous sommes appelés à prendre des décisions qui ont des conséquences pour de nombreuses personnes. Depuis toujours la réflexion humaine parle à ce propos de sagesse, la phronesis de la philosophie grecque et au moins en partie la sagesse de l’Écriture Sainte. Face aux prodiges des machines, qui semblent capables de choisir de manière autonome, nous devons être clairs sur le fait que la décision doit toujours être laissée à l’être humain, même dans une tournure dramatique et urgente avec laquelle elle se présente parfois dans nos vies. Nous condamnerions l’humanité à un avenir sans espoir si nous retirions aux gens la capacité de décider d’eux-mêmes et de leur vie, les condamnant à dépendre des choix des machines. Nous devons garantir et protéger un espace de contrôle humain significatif sur le processus de choix des programmes d’intelligence artificielle : la dignité humaine elle-même en dépend.

Permettez-moi d’insister précisément sur ce sujet : dans un drame tel qu’un conflit armé, il est urgent de repenser le développement et l’utilisation de dispositifs tels que les “armes autonomes létales” afin d’en interdire l’usage, en commençant déjà par un engagement dynamique et concret à introduire un contrôle humain de plus en plus significatif. Aucune machine ne devrait jamais choisir d’ôter la vie à un être humain.

Il faut, en outre, ajouter que le bon usage, au moins des formes avancées d’intelligence artificielle, ne sera pas entièrement sous le contrôle des utilisateurs ou des programmateurs qui en ont défini les visées originelles au moment de la conception. Ceci est d’autant plus vrai qu’il est fort probable que, dans un avenir assez proche, les programmes d’intelligence artificielle pourront communiquer directement entre eux afin d’améliorer leurs performances. Et si, dans le passé, les hommes qui ont façonné des outils simples ont vu leur existence modifiée par eux – le couteau leur a permis de survivre au froid mais aussi de développer l’art de la guerre –, maintenant que les hommes ont façonné un outil complexe, ils verront celui-ci modifier encore davantage leur existence [8].

Le mécanisme de base de l’intelligence artificielle

Je voudrais maintenant aborder brièvement la complexité de l’intelligence artificielle. Dans son essence, l’intelligence artificielle est un outil conçu pour résoudre un problème et fonctionne par un enchaînement logique d’opérations algébriques, effectuées sur des catégories de données, qui sont confrontées pour découvrir des corrélations, en améliorant leur valeur statistique, grâce à un processus d’auto-apprentissage, basé sur la recherche de nouvelles données et l’auto-modification de ses procédures de calcul.

L’intelligence artificielle est ainsi destinée à résoudre des problèmes spécifiques, mais pour ceux qui l’utilisent, la tentation est souvent irrésistible de tirer, à partir des solutions spécifiques qu’elle propose, des déductions générales, voire anthropologiques.

Un bon exemple est l’utilisation des programmes destinés à aider les magistrats à décider de l’assignation à résidence des détenus purgeant une peine dans un établissement pénitentiaire. Dans ce cas, on demande à l’intelligence artificielle de pronostiquer la probabilité de récidive d’un crime commis par un condamné à partir de catégories prédéfinies (type de crime, comportement en prison, évaluation psychologique et autres), ce qui permet à l’intelligence artificielle d’avoir accès à des catégories de données touchant à la vie privée du condamné (origine ethnique, niveau d’éducation, marge de crédit et autres). L’utilisation d’une telle méthodologie – qui risque parfois de déléguer de facto à une machine le dernier mot sur le sort d’une personne – peut renvoyer implicitement aux partialités inhérentes aux catégories de données utilisées par l’intelligence artificielle.

Le fait d’être classé dans un certain groupe ethnique ou, plus prosaïquement, d’avoir commis un délit mineur des années auparavant (ne pas avoir payé, par exemple, une amende pour un stationnement interdit) influencera, en effet, la décision concernant le fait de procéder ou non à une assignation à résidence. Au contraire, l’être humain évolue en permanence et se montre capable de surprendre par ses actes, chose que la machine ne peut pas prendre en compte.

Il convient également de noter que des applications similaires à celle qui vient d’être mentionnée subiront une accélération du fait que les programmes d’intelligence artificielle seront de plus en plus dotés de la capacité d’interagir directement avec des êtres humains (chatbots), en tenant des conversations avec eux et en établissant avec eux des relations étroites, souvent très agréables et rassurantes, car ces programmes d’intelligence artificielle seront conçus pour apprendre à répondre, de manière personnalisée, aux besoins physiques et psychologiques des êtres humains.

Oublier que l’intelligence artificielle n’est pas un autre être humain et qu’elle ne peut proposer de principes généraux, est souvent une grave erreur qui découle ou du besoin profond de l’être humain de trouver une forme stable de compagnie ou d’un présupposé inconscient de sa part, à savoir que les observations obtenues au moyen d’un mécanisme de calcul sont pourvues des qualités de certitude indiscutable et d’universalité irréfutable.

Cette hypothèse est toutefois risquée, comme le montre l’examen des limites inhérentes au calcul lui-même. L’intelligence artificielle utilise des opérations algébriques à effectuer dans une séquence logique (par exemple, si la valeur de X est supérieure à celle de Y, on multiplie X par Y ; sinon, on divise X par Y). Cette méthode de calcul, appelée “algorithme”, ne présente ni objectivité ni neutralité [9]. En effet, puisque elle est basée sur l’algèbre, elle ne peut examiner que des réalités formulées en termes numériques [10].

Il ne faut pas oublier non plus que les algorithmes conçus pour résoudre des problèmes très complexes sont si sophistiqués qu’il est difficile pour les programmateurs eux-mêmes de comprendre exactement comment ils réussissent à obtenir leurs résultats. Cette tendance à la sophistication risque de s’accélérer considérablement avec l’introduction des ordinateurs quantiques qui ne fonctionnent pas avec des circuits binaires (semi-conducteurs ou puces), mais selon les lois, pour le moins complexes, de la physique quantique. D’autre part, l’introduction continue de puces de plus en plus performantes est déjà devenue l’une des causes de la prépondérance de l’usage de l’intelligence artificielle par les quelques nations qui en sont équipées.

Qu’elles soient sophistiquées ou non, la qualité des réponses fournies par les programmes d’intelligence artificielle dépend en fin de compte des données qu’ils utilisent et de la manière dont elles sont structurées.

Enfin, je voudrais souligner un dernier domaine dans lequel apparaît clairement la complexité du mécanisme de l’intelligence artificielle dite générative (Generative Artificial Intelligence). Nul ne doute qu’il existe aujourd’hui de magnifiques outils d’accès à la connaissance qui permettent même l’auto-apprentissage et l’auto-tutorat dans une myriade de domaines. Beaucoup d’entre nous ont été impressionnés par les applications facilement disponibles en ligne pour composer un texte ou produire une image sur n’importe quel thème ou sujet. Les étudiants se montrent particulièrement attirés par cette perspective qui, lorsqu’ils doivent préparer des travaux, en font un usage disproportionné.

Ces élèves, souvent bien mieux préparés et habitués à l’utilisation de l’intelligence artificielle que leurs professeurs, oublient cependant que l’intelligence artificielle dite générative, au sens strict, n’est pas vraiment “générative”. En effet, cette dernière recherche dans les big data des informations et les conditionne dans le style qui lui est demandé. Elle ne développe pas de nouveaux concepts ou de nouvelles analyses. Elle répète celles qu’elle trouve, en leur donnant une forme attrayante. Et plus une notion ou une hypothèse est répétée, plus elle la considère comme légitime et valable. Plutôt que “générative”, elle est donc “renforçatrice”, en ce sens qu’elle réorganise des contenus existants, contribuant à les consolider, souvent sans vérifier s’ils contiennent des erreurs ou des idées préconçues.

Cela risque non seulement de légitimer les fake news et de renforcer le poids d’une culture dominante, mais aussi de saper le processus éducatif in nuce. L’éducation qui devrait fournir aux étudiants la possibilité d’une réflexion authentique risque de se réduire à une répétition de notions, qui seront de plus en plus estimées incontestables, simplement parce que constamment reprises [11].

Remettre la dignité de la personne au centre d’une proposition éthique partagée

Il convient maintenant d’ajouter une observation plus générale à ce qui a déjà été dit. La saison d’innovation technologique que nous traversons actuellement s’accompagne en effet d’une conjoncture sociale particulière et sans précédent : sur les grandes questions de la vie sociale, il est de plus en plus difficile de trouver des accords. Même dans les communautés caractérisées par une certaine continuité culturelle, des débats passionnés et des confrontations surgissent souvent, rendant difficile la production de réflexions et de solutions politiques partagées visant à rechercher ce qui est bon et juste. Au-delà de la complexité des visions légitimes qui caractérisent la famille humaine, un facteur émerge qui semble unir ces différentes instances. Nous assistons à une disparition ou du moins à une éclipse du sens de l’humain et à une apparente insignifiance du concept de dignité humaine [12]. Il semble que nous perdons la valeur et le sens profond de l’une des catégories fondamentales de l’Occident : la catégorie de la personne humaine. En ce moment où les programmes d’intelligence artificielle remettent en question l’être humain et son agir, c’est précisément la faiblesse de l’ ethos lié à la perception de la valeur et de la dignité de la personne humaine qui risque d’être le plus grand vulnus dans la mise en œuvre et le développement de ces systèmes. En effet, il ne faut pas oublier qu’aucune innovation n’est neutre. La technologie naît dans un but précis et, dans son impact sur la société humaine, elle représente toujours une forme d’ordre dans les relations sociales et une disposition de pouvoir, permettant à certains d’accomplir des actions et empêchant d’autres d’en accomplir d’autres. Cette dimension constitutive de pouvoir de la technologie comprend toujours, de manière plus ou moins explicite, la vision du monde de ceux qui l’ont conçue et développée.

Cela vaut également pour les programmes d’intelligence artificielle. Pour qu’ils soient des outils pour la construction du bien et d’un avenir meilleur, ils doivent toujours être ordonnés au bien de chaque être humain. Ils doivent avoir une inspiration éthique.

La décision éthique, en effet, est celle qui prend en compte non seulement des résultats d’une action, mais aussi des valeurs en jeu et des devoirs qui en découlent. C’est pourquoi j’ai accueilli favorablement, la signature à Rome, en 2020, du Rome Call for AI Ethics [13] et son soutien à cette forme de modération éthique des algorithmes et des programmes d’intelligence artificielle que j’ai appelée “algor-éthique” [14]. Dans un contexte pluriel et global, où s’affichent également des sensibilités différentes et des hiérarchies plurielles dans les échelles de valeurs, il semble difficile de trouver une hiérarchie unique des valeurs. Mais dans l’analyse éthique, nous pouvons également recourir à d’autres types d’outils : si nous peinons à définir un ensemble unique de valeurs globales, nous pouvons toutefois trouver des principes partagés avec lesquels on aborde et résout tout dilemme ou conflit de vie.

C’est la raison pour laquelle est né le Rome Call : dans le terme “algor-éthique”, est condensée une série de principes qui se révèlent être une plateforme globale et plurielle capable de trouver le soutien des cultures, des religions, des organisations internationales et des grandes entreprises qui sont des acteurs de ce développement.

La politique dont nous avons besoin

Nous ne pouvons donc pas occulter le risque concret, puisqu’il est inhérent à son mécanisme fondamental, que l’intelligence artificielle limite la vision du monde à des réalités exprimables en chiffres et enfermées dans des catégories préconçues, en évinçant l’apport d’autres formes de vérité et en imposant des modèles anthropologiques, socio-économiques et culturels uniformes. Le paradigme technologique incarné par l’intelligence artificielle risque alors de céder la place à un paradigme bien plus dangereux, que j’ai déjà identifié sous le nom de “paradigme technocratique” [15]. Nous ne pouvons pas permettre qu’un outil aussi puissant et indispensable que l’intelligence artificielle renforce un tel paradigme ; au contraire, nous devons faire de l’intelligence artificielle un rempart précisément contre son expansion.

Et c’est précisément là que l’action politique est urgente, comme le rappelle l’encyclique Fratelli tutti. Certes, « pour beaucoup de personnes, la politique est aujourd’hui un vilain mot et on ne peut pas ignorer qu’à la base de ce fait, il y a souvent les erreurs, la corruption, l’inefficacité de certains hommes politiques. À cela s’ajoutent les stratégies qui cherchent à affaiblir la politique, à la remplacer par l’économie ou la soumettre à quelque idéologie. Mais le monde peut-il fonctionner sans la politique ? Peut-il y avoir un chemin approprié vers la fraternité universelle et la paix sociale sans une bonne politique ? » [16].

Notre réponse à ces dernières questions est : non ! La politique est nécessaire ! Je tiens à réaffirmer à cette occasion que « face à tant de formes mesquines de politique et à courte vue […] la grandeur politique se révèle quand, dans les moments difficiles, on œuvre pour les grands principes et en pensant au bien commun à long terme. Il est très difficile pour le pouvoir politique d’assumer ce devoir dans un projet de Nation et encore davantage dans un projet commun pour l’humanité présente et future » [17].

Mesdames, Messieurs !

Ma réflexion sur les effets de l’intelligence artificielle sur l’avenir de l’humanité nous amène donc à considérer l’importance d’une “saine politique” pour envisager notre avenir avec espoir et confiance. Comme je l’ai déjà dit ailleurs, « sur le plan mondial, la société a de sérieux défauts structurels qu’on ne résout pas avec des rapiècements ou des solutions rapides, purement occasionnelles. Certaines choses sont à changer grâce à des révisions de fond et des transformations importantes. Seule une politique saine sera à même de les conduire, en engageant les secteurs les plus divers et les connaissances les plus variées. De cette manière, une économie intégrée dans un projet politique, social, culturel et populaire visant le bien commun peut “ouvrir le chemin à différentes opportunités qui n’impliquent pas d’arrêter la créativité de l’homme et son rêve de progrès, mais d’orienter cette énergie vers des voies nouvelles” ( Laudato si’, n. 191) » [18].

C’est précisément le cas de l’intelligence artificielle. Il appartient à chacun d’en faire bon usage et à la politique de créer les conditions pour que cet usage soit possible et fécond.

Merci.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

[1] Message pour la 57ème Journée Mondiale de la Paix du 1er janvier 2024, n. 1.

[2] Cf. Ibid.

[3] Cf. Ibid, n. 2.

[4] Cette ambivalence avait déjà été soulignée par le Pape saint Paul VI dans son Discours au personnel du “Centre d’automatisation des analyses linguistiques” de l’Aloysianum, du 19 juin 1964.

[5] Cf. A. Gehlen, L’uomo. La sua natura e il suo posto nel mondo, Milano 1983, p. 43.

[6] Cf. Lett. enc. Laudato si’ (24 mai 2015), nn. 102-114.

[7] Message pour la 57ème Journée Mondiale de la Paix du 1er janvier 2024, n. 3.

[8] Les intuitions de Marshall McLuhan et de John M. Culkin sont particulièrement pertinentes en ce qui concerne les conséquences de l’utilisation de l’intelligence artificielle.

[9] Cf. Discours aux participants à l’Assemblée Plénière de l’Académie Pontificale pour la Vie, 28 février 2020.

[10]Cf. Message pour la 57ème Journée Mondiale de la Paix du 1er janvier 2024, n. 4.

[11]Cf. Ibid., nn. 3 et 7.

[12]Cf. Dicastère pour la Doctrine de la Foi, Déclaration Dignitas infinita sur la dignité humaine (2 avril 2024).

[13] Cf. Discours aux participants à l’Assemblée Plénière de l’Académie Pontificale pour la Vie, 28 février 2020.

[14] Cf. Discours aux participants au Congrès “Promoting Digital Child Dignity – From Concet to Action”, 14 novembre 2019 ; Discours aux participants à l’Assemblée Plénière de l’Académie Pontificale pour la Vie, 28 février 2020.

[15] Pour un exposé plus complet, je renvoie à ma Lettre Encyclique Laudato si’ sur la sauvegarde de la maison commune du 24 mai 2015.

[16] Lett. enc. Fratelli tutti sur la fraternité et l’amitié sociale (3 octobre 2020), n. 176.

[17] Ibid., n. 178.

[18] Ibid., n. 179.

Audience générale du pape François – mercredi 12 juin 2024

Photo : Bible de Gutenberg, copie Lenox, New York Public Library. Wikimedia Commons.

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape François a poursuivi sa catéchèse sur l’Esprit Saint. Réfléchissant à la doctrine de l’inspiration divine de l’Écriture, il a déclaré que « les mots de l’Écriture, sous l’action de l’Esprit, deviennent lumineux » et que « la mort et la résurrection du Christ sont le phare qui illumine toute la Bible, et qui illumine aussi notre vie. »

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour, Bienvenue !

Nous poursuivons notre catéchèse sur l’Esprit Saint qui guide l’Église vers le Christ, notre espérance. Lui est le guide. La dernière fois, nous avons contemplé l’œuvre de l’Esprit dans la création ; aujourd’hui, nous la voyons dans la révélation, dont la Sainte Écriture est un témoignage qui fait autorité et qui est inspiré par Dieu.

La deuxième lettre de Saint Paul à Timothée contient cette affirmation : « Toute l’Écriture est inspirée de Dieu » (3,16). Et un autre passage du Nouveau Testament dit : « Animés par l’Esprit Saint, ces hommes ont parlé de la part de Dieu » (2 P 1,21). Ceci est la doctrine de l’inspiration divine des Écritures que nous proclamons comme article de foi dans le Credo, lorsque nous disons que le Saint-Esprit « a parlé par les prophètes ». L’inspiration divine de la Bible.

L’Esprit Saint, qui a inspiré les Écritures, est aussi celui qui les explique et les rend éternellement vivantes et actives. D’inspirées, il les rend inspirantes. « Les Saintes Écritures, inspirées par Dieu » – écrit le Concile Vatican II – « et consignées une fois pour toutes par écrit, elles communiquent immuablement la Parole de Dieu lui-même et font résonner dans les paroles des prophètes et des Apôtres la voix de l’Esprit Saint » (Dei Verbum, 21). L’Esprit Saint poursuit ainsi, dans l’Église, l’action de Jésus Ressuscité qui, après Pâques, « ouvrit l’intelligence des disciples à la compréhension des Écritures » (cf. Lc 24, 45).

Il peut arriver, en effet, qu’un passage de l’Écriture, que nous avons lu tant de fois sans émotion particulière, nous le lisions un jour dans un climat de foi et de prière, et alors ce texte s’illumine soudain, il nous parle, il éclaire un problème que nous vivons, il rend claire la volonté de Dieu pour nous dans une certaine situation. À quoi ce changement est-il dû, sinon à une illumination de l’Esprit Saint ? Les paroles de l’Écriture, sous l’action de l’Esprit, deviennent lumineuses ; et dans les cas que nous touchons de nos propres mains, combien est vraie l’affirmation de la Lettre aux Hébreux : « Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; […] » (4,12).

Frères et sœurs, l’Église se nourrit de la lecture spirituelle de l’Écriture Sainte, c’est-à-dire de la lecture faite sous la conduite de l’Esprit Saint qui l’a inspirée. En son centre, comme un phare qui illumine tout, se trouve l’événement de la mort et la résurrection du Christ, qui accomplit le plan du salut, réalise toutes les figures et les prophéties, dévoile tous les mystères cachés et offre la vraie clé de lecture de toute la Bible. La mort et la résurrection du Christ sont le phare qui éclaire toute la Bible, et qui éclaire aussi notre vie. L’Apocalypse décrit tout cela avec l’image de l’Agneau brisant les sceaux du livre “écrit au-dedans et à l’extérieur, scellé de sept sceaux” (cf. 5,1-9), c’est-à-dire l’Écriture de l’Ancien Testament. L’Église, Épouse du Christ, est l’interprète autorisé du texte de l’Écriture inspiré, l’Église est la médiatrice de sa proclamation authentique. Comme l’Église est dotée de l’Esprit Saint – pour cela elle est interprète -, elle est « le pilier et le soutien de la vérité » (1 Tm 3,15). Pourquoi ? Parce qu’elle est inspirée, gardée ferme par l’Esprit Saint. L’Église a pour tâche d’aider les fidèles et tous ceux qui cherchent la vérité à interpréter correctement les textes bibliques.

Une façon de faire une lecture spirituelle de la Parole de Dieu est ce qu’on appelle la Lectio Divina, une parole dont nous ne comprenons peut-être pas bien la signification. Elle consiste à consacrer un moment de la journée à la lecture personnelle et méditative d’un passage de l’Écriture. Et ceci est très important : chaque jour, prends un temps pour écouter, pour méditer, en lisant un passage de l’Ecriture. Et pour cela, je vous recommande d’avoir toujours un Évangile de poche et de le porter dans votre sac, dans vos poches… Ainsi, quand vous voyagez ou quand vous êtes un peu libre, vous le prenez et vous lisez… Cela est très important pour la vie. Prenez un Évangile de poche et, au cours de la journée, lisez-le une fois, deux fois, quand l’opportunité se présente. Mais la lecture spirituelle de l’Écriture par excellence est la lecture communautaire qui se fait dans la Liturgie dans la Sainte Messe. C’est là que nous voyons comment un événement ou un enseignement, donné dans l’Ancien Testament, trouve son plein accomplissement dans l’Évangile du Christ. Et l’homélie, ce commentaire que fait le célébrant, doit aider à faire passer la Parole de Dieu du livre à la vie. Mais l’homélie doit être courte : une image, une pensée, un sentiment. L’homélie ne doit pas durer plus de huit minutes, parce qu’au-delà, l’attention se perd et les gens s’endorment, et avec raison. Une homélie doit être ainsi. Et c’est ce que je veux dire aux prêtres, qui parlent beaucoup, très souvent, et l’on ne comprend pas ce dont ils parlent. Une homélie brève : une pensée, un sentiment et une indication pour l’action, pour le comment faire. Pas plus de huit minutes. Parce que l’homélie doit aider à transférer la Parole de Dieu du livre à la vie. Et parmi les nombreuses paroles de Dieu que nous entendons chaque jour à la Messe ou dans la Liturgie des Heures, il y en a toujours une qui nous est spécialement destinée. Quelque chose qui touche le cœur. Si nous l’accueillons dans le cœur, elle peut illuminer notre journée, animer notre prière. Encore faut-il ne pas la laisser tomber dans le vide !

Terminons par une pensée qui peut nous aider à aimer la Parole de Dieu. Comme certains morceaux de musique, l’Écriture Sainte a aussi une note sous-jacente qui l’accompagne du début à la fin, et cette note, c’est l’amour de Dieu. « Toute la Bible – observe saint Augustin – ne fait que raconter l’amour de Dieu » (De catechizandis rudibus, I, 8, 4: PL 40, 319). Et saint Grégoire le Grand appelle l’Écriture « une lettre du Dieu tout-puissant à sa créature », comme une lettre de l’Époux à son épouse, et nous exhorte à « apprendre à connaître le cœur de Dieu dans les paroles de Dieu » (Registrum Epistolarum, V, 46. Ed. Ewald-Hartmann, pp. 345-346). « Par cette révélation » – dit encore Vatican II – « le Dieu invisible, s’adresse aux hommes en son surabondant amour comme à des amis et il s’entretient avec eux pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie » (Dei Verbum, 2).

Chers frères et sœurs, continuez à lire la Bible ! Mais n’oubliez pas l’Évangile de poche : le porter dans le sac, dans la poche, et en lire un passage à un moment de la journée. Cela vous rapprochera beaucoup de l’Esprit Saint qui est dans la Parole de Dieu. Que l’Esprit Saint, qui a inspiré les Ecritures et qui maintenant souffle à partir des Ecritures, nous aide à saisir cet amour de Dieu dans les situations concrètes de notre vie. Je vous remercie.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Prier avec le pape François Réflexion – Juin 2024

Mes frères et sœurs : En ce mois de juin, le Pape François nous invite à prier pour les migrants, qui fuient les guerres ou la faim et sont contraints à des voyages pleins de dangers et de violence, puissent trouver l’hospitalité ainsi que de nouvelles opportunités de vie dans les pays d’accueil.

Cette intention de prière montre clairement que toutes les migrations ne se déroulent pas de la même manière : Il y a ceux qui ont les moyens de partir de leur propre chef, et il y a ceux qui sont contraints de partir parce que leur vie est en danger. 

Il n’est certainement pas facile de laisser derrière soi tout ce que l’on a et tout ce que l’on connaît ; c’est d’autant plus difficile lorsque le voyage vers la sécurité est dangereux et violent.

Dès l’époque de l’Ancien Testament, cette réalité de la migration forcée existe déjà. Les Israélites sont eux-mêmes des migrants, se déplaçant de l’Égypte à la Terre promise, un voyage dangereux et tumultueux qui a duré quarante ans.

C’est pourquoi la loi mosaïque exige que les Israélites traitent bien les étrangers, car « Vous aussi, car vous étiez vous-mêmes des immigrés au pays d’Égypte”. N’oublions pas que Jésus a lui aussi passé ses premières années en Égypte en tant qu’étranger. 

Il est compréhensible de faire une distinction entre « nous » et « eux », mais nous devons les aider à se tenir debout et à contribuer à la société, afin qu’ils deviennent « nous », car tel est l’esprit de l’Évangile. 

Supprimons les frontières de notre bonté, afin que nos frères et sœurs migrants puissent se sentir chez eux en terre étrangère, afin que nous puissions construire ensemble une maison commune. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui. 

Regardez ici, les vidéos précédentes de Prier avec le pape François.

Prier avec le pape François Réflexion – Mai 2024

Mes frères et sœurs : En ce mois de mai, le pape François nous invite à prier pour la formation des religieuses, des religieux et des séminaristes, pour qu’ils grandissent dans leur parcours vocationnel grâce à une formation humaine, pastorale, spirituelle et communautaire qui les conduise à être des témoins crédibles de l’Évangile. 

Pour le meilleur et pour le pire, des religieux, des religieuses et des séminaristes occupent souvent des postes de direction dans leurs ministères respectifs. 

Devenir des témoins crédibles de l’Évangile est sans doute le critère le plus important pour que leur leadership soit crédible. 

À quoi sert notre ministère ecclésial si nos vies ne reflètent pas celle de Jésus-Christ ? 

Nous pouvons penser que leur formation n’a pas grand-chose à voir avec nous, mais c’est le contraire. Nous avons un rôle important à jouer en aidant des religieux, des religieuses et des séminaristes à grandir dans leur vocation. 

Cela signifie que nous devons commencer à les traiter comme des êtres humains. Ne nous mettez pas sur un piédestal et ne nous traitez pas comme des dieux ; invitez-nous plutôt à prendre un café, acceptez nos limites, mais faites-nous savoir quand nous ne sommes pas des témoins crédibles de l’Évangile et mettez-nous au défi de nous améliorer.

Nous avons tous un rôle à jouer dans la formation des religieux, des religieuses et des séminaristes présents et futurs. Jouons donc notre rôle. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui.

Regardez ici, les vidéos précédentes de Prier avec le pape François.

Prier avec le pape François Réflexion – Avril 2024

Mes frères et sœurs : En ce mois d’avril, le pape François nous invite à prier pour le rôle des femmes; prions pour que la dignité et la richesse des femmes soient reconnues dans toutes les cultures et que cessent les discriminations dont elles sont victimes dans différentes parties du monde.

Au cœur de l’intention de prière de ce mois se trouve la vérité chrétienne selon laquelle Dieu a créé l’homme et la femme à son image, qu’ils sont égaux en dignité en raison de leur ressemblance avec Dieu. La complémentarité entre l’homme et la femme dans le mariage signifie que personne ne doit dominer l’autre. 

Malheureusement, la dignité et la valeur que Dieu a conférées à une femme peuvent être bafouées de bien des manières. Cela peut être aussi banal que d’attendre que seules les femmes fassent les tâches ménagères ou que les hommes soient les seuls à avoir voix au chapitre dans les affaires importantes. 

Il existe des violations bien plus flagrantes de la dignité d’une femme. Par exemple, il y a des endroits dans le monde où les femmes n’ont pas le droit de conduire une voiture, ce que nous prenons pour acquise. 

Pire encore, dans d’autres parties du monde, les femmes n’ont pas le droit de voter, leur voix étant étouffée. Il y a aussi celles qui n’ont même pas le droit d’avoir accès à l’éducation, simplement parce qu’elles sont des femmes. D’autres sont contraintes de se marier, et la liste est encore longue.

Ces exemples peuvent nous sembler lointains, mais ces violations de la dignité des femmes existent bel et bien. Défendre les femmes de cette manière, c’est reconnaître et respecter la dignité que Dieu leur a donnée. 

Cela nous incite à sortir de notre zone de confort, à ne pas nous contenter de compatir au sort des autres, mais à nous tenir aux côtés de ceux qui sont seuls et à être la voix de ceux qui n’en ont pas. Que Dieu vous bénisse aujourd’hui.

Regardez ici, les vidéos précédentes de Prier avec le pape François.

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