Le cheminement fécond de la grossesse : Soyons des sentinelles de l’aurore

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Selon mon épouse, la grossesse dure 9 mois, afin que le couple ait suffisamment de temps pour se préparer à ce qui va lui arriver. C’est d’autant plus vrai quand on attend son premier enfant. Au cours des premiers mois, souvent accompagnés de nausées, il peut être difficile de comprendre qu’une nouvelle vie est en route. Puis la grossesse commence à se manifester et l’idée devient plus concrète. Voir son enfant pendant une échographie peut faire naître le sentiment indescriptible qu’une nouvelle personne est là, si petite et pourtant si réelle. Sereinement niché dans le ventre de sa mère, le bébé fait ses premiers pas dans notre cœur. C’est une période où l’on se prépare, où l’on observe et où l’on attend.

Au début de ce siècle marqué par un affolement général pour le passage à l’an 2000, le Pape Jean-Paul II a appelé les jeunes à être « les sentinelles d’une nouvelle d’espérance » à l’aube du troisième millénaire.

Une sentinelle est quelqu’un qui veille, comme les veilleurs du matin dans le livre du prophète Isaïe (21,11-12). Être une sentinelle de l’aube exige de la patience. La nuit est longue et l’obscurité peut sembler sans fin. Mais pour ceux qui guettent la lumière, la nuit apporte aussi un immense sentiment d’émerveillement et d’attente. Lorsque la lueur du nouveau jour apparaît à l’horizon, la promesse du matin fait éveiller la joie, progressivement.   

Dans les évangiles, Jésus parle de « veiller » comme d’une leçon clé pour ses disciples : guetter la venue de Dieu afin d’être prêts à l’accueillir dans nos vies. Cette même attitude spirituelle qui consiste à guetter la présence de Dieu s’applique également aux dons de Dieu dans nos vies. Quel plus beau cadeau Dieu pourrait-il faire à un homme et à une femme qu’un enfant ? 

Veiller sur l’enfant en chemin est un voyage du cœur pour les parents du bébé. Bien sûr, il y a beaucoup à préparer pour son arrivée – entre la poussette, le siège auto, le berceau et les vêtements. Mais il y a aussi une préparation plus profonde qui se déploie : se préparer à accueillir ce don de Dieu non seulement dans notre maison, mais aussi dans notre cœur. Il ne s’agit pas d’être « parfaitement prêt ». Après tout, qui pourrait l’être ? Mais nous pouvons demander à Dieu de préparer nos cœurs, de semer en nous la grâce d’aimer le nouvel enfant comme lui, avec tendresse et joie. 

À travers les hauts et les bas de la grossesse, il peut être utile de se rappeler ce dont il s’agit : accueillir l’enfant comme un cadeau précieux. Un enfant apporte une nouvelle espérance à un couple, à une famille, et même au monde : une nouvelle personne qui ouvre un nouvel horizon, un nouveau commencement pour l’humanité. Car chaque enfant est une étincelle d’espérance pour la grande famille humaine. 

Tant de couleurs remplissent le ciel du matin avant que les rayons du soleil ne s’élèvent au-dessus de l’horizon. Voir enfin le bébé face à face, le tenir dans ses bras, c’est le lever du soleil qu’il faut guetter. C’est l’aube d’une nouvelle vie. 

Christ, notre Aube, viens à nous dans les lueurs d’espérance que tu nous envoies, ces joies de la vie qui éclairent notre monde. Aide nous à garder nos yeux fixés sur l’horizon, jusqu’à ce que l’étoile du matin se lève dans nos cœurs. Amen.

Audience générale du pape François – mercredi 8 mai 2024

Giotto di Bondone, Scènes de la vie du Christ : Présentation du Christ au Temple. Wikimedia Commons.

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape François a parlé  de la vertu théologale de l’espérance. Il a déclaré qu’elle « est la réponse offerte à notre cœur, lorsque surgit en nous la question absolue : »Que vais-je devenir ? Quel est le but du voyage ? Quel est le destin du monde ? »

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs,

Lors de la dernière catéchèse, nous avons commencé à réfléchir sur les vertus théologales. Elles sont au nombre de trois : foi, espérance et charité. La dernière fois, nous avons réfléchi sur la foi, aujourd’hui c’est au tour de l’espérance.

« L’espérance est la vertu théologale par laquelle nous désirons le royaume des cieux et la vie éternelle comme notre bonheur, en mettant notre confiance dans les promesses du Christ et en nous appuyant non sur nos propres forces, mais sur le secours de la grâce de l’Esprit Saint » (Catéchisme de l’Église Catholique n° 1817). Ces paroles nous confirment que l’espérance est la réponse offerte à notre cœur, lorsque la question absolue surgit en nous : « Que vais-je devenir ? Quelle est la destination du voyage ? Quel est le destin du monde ?

Tous, nous réalisons qu’une réponse négative à ces questions engendre de la tristesse. Si le voyage de la vie n’a pas de sens, si le néant est au début et à la fin, nous nous demandons pourquoi nous devrions marcher : d’où le désespoir humain, le sentiment de l’inutilité de tout. Et beaucoup pourraient se rebeller : Je me suis efforcé d’être vertueux, d’être prudent, juste, fort, tempéré. J’ai aussi été un homme ou une femme de foi…. A quoi a servi mon combat si tout se termine ici ? Si l’espérance manque, toutes les autres vertus risquent de s’effondrer et de finir en cendres. S’il n’y a pas de lendemain sûr, pas d’horizon radieux, il ne reste plus qu’à conclure que la vertu est un effort inutile. « Ce n’est que lorsque l’avenir est certain en tant que réalité positive que le présent devient lui aussi vivable », disait (Lettre encyclique Spe Salvi, 2).

L’espérance du chrétien n’est pas due à ses propres mérites. S’il croit en l’avenir, c’est parce que le Christ est mort et ressuscité et qu’il nous a donné son Esprit. « La rédemption nous est offerte dans le sens où nous avons reçu une espérance, une espérance fiable, en vertu de laquelle nous pouvons affronter notre présent » (ibid., 1). En ce sens, une fois de plus, nous disons que l’espérance est une vertu théologale : elle n’émane pas de nous, elle n’est pas une obstination dont nous voulons nous convaincre, mais elle est un don qui vient directement de Dieu.

À de nombreux chrétiens qui doutaient, qui n’étaient pas complètement renés à l’espérance, l’apôtre Paul présente la nouvelle logique de l’expérience chrétienne : « Et si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur, vous êtes encore sous l’emprise de vos péchés ; et donc, ceux qui se sont endormis dans le Christ sont perdus. Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes ». (1 Co 15, 17-19). C’est comme si l’on disait : si tu crois en la résurrection du Christ, alors tu sais avec certitude qu’aucune défaite et aucune mort n’est éternelle. Mais si vous ne croyez pas en la résurrection du Christ, alors tout devient vide, même la prédication des Apôtres.

L’espérance est une vertu contre laquelle nous péchons souvent : dans nos mauvaises nostalgies, dans nos mélancolies, lorsque nous pensons que les bonheurs passés sont enterrés pour toujours. Nous péchons contre l’espérance lorsque nous nous décourageons à cause de nos péchés, en oubliant que Dieu est miséricordieux et plus grand que notre cœur. Ne l’oublions pas, frères et sœurs : Dieu pardonne tout, Dieu pardonne toujours. C’est nous qui en avons assez de demander le pardon. Mais n’oublions pas cette vérité : Dieu pardonne tout, Dieu pardonne toujours. Nous péchons contre l’espérance lorsque nous nous décourageons face à nos péchés ; nous péchons contre l’espérance lorsque l’automne en nous annule le printemps ; quand l’amour de Dieu cesse d’être un feu éternel et que nous n’avons pas le courage de prendre des décisions qui nous engagent pour toute la vie.

De cette vertu chrétienne, le monde d’aujourd’hui a tant besoin ! Le monde a besoin de l’espérance tout comme il a tant besoin de la patience, une vertu qui va de pair avec l’espérance. Les hommes patients sont des tisseurs de bien. Ils s’obstinent à vouloir la paix, et si certains sont pressés et voudraient tout et tout de suite, la patience a la capacité d’attendre. Même lorsque beaucoup alentour ont succombé à la désillusion, celui qui est animé par l’espérance et qui est patient est capable de traverser les nuits les plus sombres. L’espérance et la patience vont ensemble.

L’espérance est la vertu de qui a le cœur jeune ; et ici, l’âge ne compte pas. Car il y a aussi des personnes âgées aux yeux pleins de lumière, qui vivent une tension permanente vers l’avenir. Pensons à ces deux grands vieillards de l’Évangile, Siméon et Anne : ils ne se sont jamais lassés d’attendre et ont vu la dernière ligne droite de leur parcours bénie par la rencontre avec le Messie, qu’ils reconnurent en Jésus, emmené au Temple par ses parents. Quelle grâce s’il en était ainsi pour nous tous ! Si, après un long pèlerinage, déposant sacoches et bâton, notre cœur se remplissait d’une joie jamais éprouvée auparavant, et que nous puissions nous aussi nous exclamer : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur / s’en aller en paix, selon ta parole, / car mes yeux ont vu le salut, / que tu préparais à la face des peuples : / lumière qui se révèle aux nations / et donne gloire à ton peuple Israël. » (Lc 2,29-32).

Frères et sœurs, poursuivons notre chemin et demandons la grâce de l’espérance, de l’espérance avec la patience. Toujours envisager cette rencontre finale, toujours penser que le Seigneur est proche de nous, que jamais, au grand jamais, la mort ne sera victorieuse ! Avançons et demandons au Seigneur de nous donner cette grande vertu de l’espérance, accompagnée de la patience. Je vous remercie.

 

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Audience générale du pape François – mercredi 24 avril 2024

Le pape François prononce son discours lors de l’audience générale d’aujourd’hui. © Sel + Lumière Média, 2024.

Lors de son audience générale hebdomadaire, le pape François s’est penché sur les vertus théologales de la foi, de l’espérance et de la charité. Il a souligné que « le grand don des vertus théologales est l’existence vécue dans l’Esprit Saint. Le chrétien n’est jamais seul. Il fait le bien non pas par un effort titanesque d’engagement personnel, mais parce que, en humble disciple, il marche sur les pas de Jésus, le Maître. »

Lisez le texte intégral ci-dessous. Vous pouvez également regarder l’intégralité de l’émission ce soir à 19h30 HE soit 16h30 HP sur Sel + Lumière TV et sur Sel + Lumière Plus.

Chers frères et sœurs, bonjour !

Ces dernières semaines, nous avons réfléchi aux vertus cardinales : prudence, justice, force d’âme et tempérance. Ce sont les quatre vertus cardinales. Comme nous l’avons souligné plusieurs fois, ces quatre vertus appartiennent à une sagesse très ancienne, antérieure au christianisme. Avant même le Christ, l’on prêchait l’honnêteté comme devoir civique, la sagesse comme règle des actions, le courage comme l’ingrédient fondamental d’une vie orientée vers le bien, et la modération comme la mesure nécessaire pour ne pas se laisser submerger par les excès. Ce patrimoine si antique, patrimoine de l’humanité n’a pas été remplacé par le christianisme, mais il a été mis en valeur, enrichi, purifié et intégré dans la foi.

Il y a donc dans le cœur de chaque homme et de chaque femme la capacité de rechercher le bien. L’Esprit Saint est donné pour que ceux qui le reçoivent puissent distinguer clairement le bien du mal, avoir la force d’adhérer au bien en évitant le mal et, ce faisant, parvenir à la pleine réalisation d’eux-mêmes.

Mais sur le chemin que tous, nous avons emprunté vers la plénitude de la vie, qui fait partie du destin de chaque personne – le destin de chaque personne est la plénitude, être plein de vie -, le chrétien bénéficie d’une assistance spéciale de la part de l’Esprit Saint, l’Esprit de Jésus-Christ. Elle se concrétise par le don de trois autres vertus proprement chrétiennes, qui sont souvent mentionnées ensemble dans les écrits du Nouveau Testament. Ces attitudes fondamentales, qui caractérisent la vie du chrétien, sont trois vertus que nous dirons maintenant ensemble : la foi, l’espérance et la charité.  Disons-le ensemble : [ensemble] la foi, l’espérance … je n’entends rien, plus fort ! [ensemble] la foi, l’espérance et la charité. Que vous êtes braves ! Les auteurs chrétiens les ont très tôt appelées vertus « théologales », dans la mesure où elles sont reçues et vécues en relation avec Dieu, pour les différencier des quatre autres dites « cardinales », car constituant le  » pivot  » d’une vie bonne. Ces trois-là sont reçus dans le baptême et viennent de l’Esprit-Saint. Les unes et les autres, théologales et cardinales, à travers tant de réflexions systématiques, ont ainsi composé un merveilleux septénaire, qui est souvent mis en contraste avec la liste des sept péchés capitaux. Voici comment le Catéchisme de l’Église Catholique définit l’action des vertus théologales : « Elles fondent, animent et caractérisent l’agir moral du chrétien. Elles informent et vivifient toutes les vertus morales. Elles sont infusées par Dieu dans l’âme des fidèles pour les rendre capables d’agir comme ses enfants et de mériter la vie éternelle. Elles sont le gage de la présence et de l’action du Saint Esprit dans les facultés de l’être humain. » (n. 1813).

Alors que le risque des vertus cardinales est de générer des hommes et des femmes héroïques dans l’accomplissement du bien, mais seuls, isolés, le grand don des vertus théologales est l’existence vécue dans l’Esprit Saint. Le chrétien n’est jamais seul. Il fait le bien non pas par un effort titanesque d’engagement personnel, mais parce que, en tant qu’humble disciple, il marche derrière le Maître Jésus. Lui va devant sur la route. Le chrétien possède les vertus théologales qui sont le grand antidote à l’autosuffisance. Combien de fois certains hommes et certaines femmes moralement irréprochables courent-ils le risque de devenir vaniteux et arrogants aux yeux de ceux qui les connaissent ! C’est un danger contre lequel l’Évangile nous met bien en garde, là où Jésus recommande aux disciples : « De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir.” » (Lc 17,10). L’orgueil est un venin, c’est un venin puissant : une goutte suffit pour gâcher toute une vie marquée par le bien. Une personne peut avoir accompli une montagne d’actions bénéfiques, avoir récolté des applaudissements et des louanges, mais si elle n’a fait tout cela que pour elle-même, pour s’exalter elle-même, peut-elle encore se considérer comme une personne vertueuse ? Non !

Le bien n’est pas seulement une fin, mais aussi un processus. Le bien requiert beaucoup de discrétion, beaucoup de gentillesse. Par-dessus tout, le bien doit être dépouillé de cette présence parfois trop encombrante qu’est notre ego. Lorsque notre « ego » est au centre de tout, tout est gâché. Si chaque action que nous accomplissons dans la vie, nous ne l’accomplissons que pour nous-mêmes, cette motivation est-elle vraiment si importante ? Le pauvre « ego » prend le dessus sur tout et c’est ainsi que naît l’orgueil.

Pour corriger toutes ces situations qui deviennent parfois pénibles, les vertus théologales sont d’un grand secours. Elles le sont surtout dans les moments de chute, car même ceux qui ont de bonnes intentions morales tombent parfois. Tous, nous tombons, dans la vie, parce que nous sommes tous pécheurs. Tout comme ceux qui pratiquent quotidiennement la vertu se trompent parfois – tous, nous nous trompons dans la vie- : l’intelligence n’est pas toujours lucide, la volonté n’est pas toujours ferme, les passions ne sont pas toujours gouvernées, ce n’est pas toujours que le courage l’emporte sur la peur. Mais si nous ouvrons notre cœur à l’Esprit Saint – le Maitre intérieur -, Il ravive en nous les vertus théologales : alors, si nous avons perdu confiance, Dieu nous rouvre à la foi – avec la force de l’Esprit, si nous avons perdu confiance, Dieu nous rouvre à la foi ; si nous sommes découragés, Dieu réveille en nous l’espérance ; et si notre cœur est endurci, Dieu l’adoucit par son amour. Merci.

Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Libreria Editrice Vaticana

 

Allocution du pape François lors de la bénédiction Ubi et Orbi

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Vous trouverez ci-dessous le texte officiel français de l’allocution du pape François lors de la traditionnelle bénédiction Ubi et Orbi:

«Chers frères et sœurs, joyeux Noël !

Christ est né pour nous, exultons en ce jour de notre salut !

Ouvrons nos cœurs pour recevoir la grâce de ce jour, qu’il est lui-même : Jésus est le “ jour ” lumineux qui est apparu à l’horizon de l’humanité. Jour de miséricorde, dans lequel Dieu le Père a révélé à l’humanité son immense tendresse. Jour de lumière qui dissipe les ténèbres de la peur et de l’angoisse. Jour de paix, où il devient possible de se rencontrer, de dialoguer, de se réconcilier. Jour de joie : une « grande joie » pour les petits et les humbles, et pour tout le peuple (cf. Lc 2, 10).

En ce jour, de la Vierge Marie, est né Jésus, le Sauveur. La crèche nous fait voir le « signe » que Dieu nous a donné : « un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire » (Lc 2, 12). Comme les bergers de Bethléem, nous aussi allons voir ce signe, cet événement qui se renouvelle dans l’Église chaque année. Noël est un événement qui se renouvelle dans chaque famille, dans chaque paroisse, dans chaque communauté qui accueille l’amour de Dieu incarné en Jésus Christ. Comme Marie, l’Église montre à tous le « signe » de Dieu : l’Enfant qu’elle a porté dans son sein et a enfanté, mais qui est le Fils du Très-Haut, parce que « il vient de l’Esprit Saint » (Mt 1, 20). C’est pourquoi il est le Sauveur, parce qu’il est l’Agneau de Dieu qui prend sur lui le péché du monde (cf. Jn 1, 29). Avec les bergers, prosternons-nous devant l’Agneau, adorons la Bonté de Dieu faite chair, et laissons des larmes de repentir remplir nos yeux et laver notre cœur. Nous en avons tous besoin !

Lui seul, Lui seul peut nous sauver. Seule la Miséricorde de Dieu peut libérer l’humanité de nombreuses de formes de mal, aux visages monstrueux, que l’égoïsme engendre en elle. La grâce de Dieu peut convertir les cœurs et ouvrir des voies de sortie de situations humainement insolubles.

Là où naît Dieu, naît l’espérance. C’est Lui qui porte l’espérance. Là où naît Dieu, naît la paix. Et là où naît la paix, il n’y a plus de place pour la haine et pour la guerre. Pourtant même là où est venu au monde le Fils de Dieu fait chair, des tensions et des violences continuent et la paix reste à don à invoquer et à construire. Qu’Israéliens et Palestiniens puissent reprendre un dialogue direct et arriver à une entente qui permette aux deux peuples de vivre en harmonie, dépassant un conflit qui les a longuement opposés, avec de graves répercussions sur toute la région.

Au Seigneur, nous demandons que l’entente intervenue au sein des Nations Unies parvienne le plus tôt possible à faire taire le vacarme des armes en Syrie et à remédier à la très grave situation humanitaire de la population épuisée. Il est aussi urgent que l’accord sur la Libye obtienne le soutien de tous, afin que soient dépassées les graves divisions et les violences qui affligent le pays. Que l’attention de la Communauté internationale soit unanimement dirigée à faire cesser les atrocités qui, aussi bien dans ces pays qu’en Irak, au Yémen et dans l’Afrique subsaharienne, fauchent encore de nombreuses victimes, causent d’effroyables souffrances et n’épargnent pas non plus le patrimoine historique et culturel de peuples entiers. Ma pensée va aussi à tous ceux qui ont été touchés par d’atroces actions terroristes, particulièrement par les récents attentats survenus sous les cieux d’Égypte, à Beyrouth, Paris, Bamako et Tunis.

À nos frères, persécutés dans de nombreuses parties du monde à cause de la foi, que l’Enfant-Jésus donne consolation et force. Ce sont mos martyrs d’aujourd’hui.Capture d’écran 2015-12-25 à 10.54.27

Nous demandons paix et concorde pour les chères populations de la République démocratique du Congo, du Burundi et du Sud Soudan afin que, par le dialogue, se renforce l’engagement commun pour l’édification de sociétés civiles animées d’un esprit sincère de réconciliation et de compréhension réciproque.

Que Noël apporte aussi une paix véritable à l’Ukraine, offre soulagement à ceux qui subissent les conséquences du conflit et inspire la volonté de porter à leur achèvement les accords pris, pour rétablir la concorde dans le pays tout entier.

Que la joie de ce jour illumine les efforts du peuple colombien pour que, animé par l’espérance, il continue avec ardeur à poursuivre la paix désirée.

Là où naît Dieu, naît l’espérance ; et là où naît l’espérance, les personnes retrouvent la dignité. Pourtant, encore aujourd’hui de nombreux hommes et femmes sont privés de leur dignité humaine et, comme l’Enfant-Jésus, souffrent du froid, de la pauvreté et du refus des hommes. Que notre proximité rejoigne aujourd’hui ceux qui sont le plus sans défense, surtout les enfants-soldats, les femmes qui subissent des violences, les victimes de la traite des personnes et du narcotrafic.

Que notre réconfort ne manque pas à tous ceux qui fuient la misère ou la guerre, voyageant dans des conditions trop souvent inhumaines et risquant souvent leur vie. Que soient récompensés avec d’abondantes bénédictions tous ceux qui, simples personnes et États, s’emploient avec générosité à secourir et à accueillir les nombreux migrants et réfugiés, les aidant à construire un avenir digne pour eux et pour leurs proches et à s’intégrer à l’intérieur des sociétés qui les reçoivent.

En ce jour de fête, que le Seigneur redonne espérance à tous ceux qui n’ont pas de travail – il y en a tellement ! –  et soutienne l’engagement de tous ceux qui ont des responsabilités publiques dans le domaine politique et économique pour qu’ils mettent tout en œuvre afin de poursuivre le bien commun et protéger la dignité de toute vie humaine.

Là où naît Dieu, fleurit la miséricorde. Elle est le don le plus précieux que Dieu nous fait, particulièrement en cette année jubilaire, durant laquelle nous sommes appelés à découvrir la tendresse que Notre Père céleste a envers chacun de nous. Que le Seigneur donne particulièrement aux détenus d’expérimenter son amour miséricordieux qui soigne les blessures et vainc le mal.

Et ainsi aujourd’hui ensemble, exultons dans le jour de notre salut. En contemplant la crèche, fixons notre regard sur les bras ouverts de Jésus qui nous montrent l’étreinte miséricordieuse de Dieu, tandis que nous écoutons les vagissements de l’Enfant qui nous susurre : « À cause de mes frères et de mes proches, je dirai : “ Paix sur toi ! ” » (Ps 121 [122], 8).»

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