Conclusion de la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens

Texte en provenance du site français de Radio Vatican:

(RV) Le Pape François a présidé ce lundi soir, 25 janvier 2016, en la basilique de Saint-Paul-Hors-les-Murs, une célébration œcuménique pour conclure la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens.

Le Pape a traversé la Porte Sainte (ouverte officiellement le 13 décembre dernier) avec le métropolite Gennadios, représentant du Patriarcat œcuménique d Constantinople, et avec Sir David Moxon, évêque anglican néo-zélandais, représentant personnel à Rome de l’archevêque de Canterbury, «pour rappeler que l’unique porte qui nous conduit au salut est Jésus-Christ notre Seigneur, le visage miséricordieux du Père.»

Dans son homélie, en ce 25 janvier qui marque la commémoration liturgique de la Conversion de Saint Paul, François s’est appuyé sur l’expérience de Paul sur le chemin de Damas pour rappeler que ce bouleversement «n’était pas d’abord un changement moral, mais une expérience transformante de la grâce de Dieu, et en même temps l’appel à une nouvelle mission, celle d’annoncer à tous ce Jésus qu’avant il persécutait en persécutant ses disciples». Une mission qui ne se fondait donc pas sur ses mérites, mais sur «la bonté de Dieu».

«Pour les premiers chrétiens, comme aujourd’hui pour nous tous, baptisés, c’est un motif de réconfort et de constante stupeur de savoir avoir été choisis pour faire partie du dessein de salut de Dieu, acté en Jésus-Christ et dans l’Église», a rappelé le Pape. Tout repose donc sur l’appel de Dieu : «Nous pouvons progresser sur la voie de la pleine communion visible entre les chrétiens, pas seulement quand nous nous rapprochons les uns des autres, mais surtout dans la mesure à laquelle nous nous convertissons au Seigneur, qui par sa grâce nous choisit et nous appelle à être ses disciples.»

«L’unité se fait en chemin», a lancé le Pape en sortant de son texte, en appelant que les chrétiens des différentes Églises travaillent ensemble à la diffusion de l’Évangile.

Un appel au pardon et à la miséricorde

Le Pape François a voulu situer ce temps de prière dans la démarche du Jubilé de la Miséricorde et dans une demande de pardon, utilisant des termes proches de ceux utilisés par Saint Jean-Paul II lors du Jubilé de l’an 2000 : «comme évêque de Rome et pasteur de l’Église catholique, je veux invoquer miséricorde et pardon pour les comportements non évangéliques tenus de la part de catholiques dans les confrontations avec des chrétiens d’autres Églises, a déclaré le Pape François. Dans le même temps, j’invite tous les frères et sœurs catholiques à pardonner si, aujourd’hui ou dans le passé, ils ont subi des offenses d’autres chrétiens. Nous ne pouvons pas annuler ce qui s’est passé, mais nous ne voulons pas permettre que le poids des fautes passées continue à falsifier nos rapports. La miséricorde de Dieu renouvellera nos relations.»

Le Pape a aussi évoqué les martyrs communs aux différentes communautés chrétiennes : «Ici devant la tombe de Saint Pierre, apôtre et martyr, (…) nous sentons que notre humble requête est soutenus par l’intercession de la multitude des martyrs chrétiens d’hier et d’aujourd’hui. Ils ont répondu avec générosité à l’appel du Seigneur, ils ont donné un témoignage fidèle, avec leur vie, des œuvres merveilleuses que Dieu a accompli pour nous, et expérimentent déjà la pleine communion à la présence de Dieu le Père». Un exemple qui manifeste «l’œcuménisme du sang», a rappelé le Pape, sortantde son texte pour reprendre une expression qu’il utilise régulièrement.

Dans un geste improvisé, à la fin de la cérémonie, le Pape a demandé aux deux représentants des Églises sœurs de venir à ses côtés pour qu’ils puissent donner ensemble la bénédiction finale.

(CV)

Nous constaterons que nous ne sommes « plus qu’un ».

blog_1452869798(Photo: Courtoisie Catholic News Service)

Du 18 au 25 janvier 2016 aura lieu la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Pour l’occasion, toutes sortes d’activités de ressourcement et de prière œcuménique seront organisées partout dans le monde. Le thème de cette année, « Appelés à proclamer les hauts faits du Seigneur » (cf. 1 Pierre 2, 9) est selon moi très pertinent puisqu’il est facile de faire le lien avec, à la fois, l’année de la miséricorde décrétée par le pape François mais aussi avec la dimension missionnaire de la foi chrétienne. Pour bien vous préparer à cette semaine importante, je vous conseille de consulter ce que nous propose le document du Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens fait conjointement avec 
la Commission Foi et Constitution du Conseil œcuménique des Églises. Avant de s’y attarder plus longuement je voulais vous partager une expérience que j’ai vécu.

Il y a quelques semaines déjà, je suis allé à Québec par l’entremise de l’agence Amigo Express. Pour ceux qui ont déjà utilisé ce service, vous savez que la plupart du temps le voyage commence par la question : « Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? ». Après avoir répondu être journaliste catholique à Sel + Lumière, le conducteur et la passagère ont tous les deux répliqué qu’ils étaient chrétiens eux-aussi, spécifiant qu’ils étaient de dénomination protestante. Nous étions donc trois personnes réunies complètement « par hasard » mais le simple fait de nous savoir chrétiens nous a permis d’échanger sur notre foi et toutes sortes de sujets de société. Je me suis alors rendu compte à quel point les circonstances du monde actuel sont favorables à l’œcuménisme et à l’unité des chrétiens. Notre société n’étant plus chrétienne, le dialogue peut se faire de manière beaucoup plus libre puisque nous n’avons plus vraiment d’intérêt humain à protéger. Selon moi, cela montre que nous avons comme personne et institution atteint une qualité de liberté qui s’approche de plus en plus de la véritable liberté évangélique nécessaire à l’acceptation de la plénitude de la Révélation. C’est ainsi qu’à la fin du voyage, au lieu de leur dire « au revoir » je leur ai dit « Dieu vous bénisse ». Mes interlocuteurs étaient très surpris de m’entendre parler un langage chrétien aussi ouvertement, surtout venant d’un catholique ! Toutefois, ils étaient heureux de la chose et m’ont souhaité la même bénédiction.

Comme je le disais au début, le thème de la semaine de cette année « Appelés à proclamer les hauts faits du Seigneur » (cf. 1 Pierre 2, 9) est fort adéquat puisqu’il manifeste le lien entre l’unité des chrétiens et la transformation missionnaire de l’Église. En effet, ce thème met l’emphase sur « l’appel » de tous les chrétiens. Cette dimension « vocationnelle » de l’unité des chrétiens manifeste bien que cette même unité est d’abord et avant tout un profond désir de Dieu. Cela nous aide donc à prendre conscience des racines humaines des divisions mais également de la priorité de la Grâce dans la construction de cette unité. Nous ne parviendrons à l’unité que si tous ensemble nous nous mettons à l’écoute de la Parole de Dieu d’une manière plus authentique. En ce sens, l’Église catholique ne parviendra à répondre adéquatement aux motions de Dieu que si elle oriente davantage sa pratique pastorale vers la mission. Par le fait même, elle aura mis l’accent sur le dialogue, la prière et l’action commune de tous les chrétiens.

La deuxième partie du thème de cette Semaine de prière pour l’unité des chrétiens souligne que notre appel consiste d’abord à « proclamer les hauts faits du Seigneur ». D’abord, cela signifie que nous devons prendre conscience que notre appel n’est pas de nous proclamer nous-mêmes comme personnes ou communauté mais d’attirer l’attention vers Dieu, vers Jésus. Loin des attitudes « autoréférentielles » (no 94-95) tant décriées par le pape François. Deuxièmement, cette décentralisation de nous-mêmes ne doit pas devenir culpabilisation ou honte de nous-mêmes mais bien manifestation des beautés que Dieu a faites pour nous et en nous. Nous avons tous raison de nous réjouir lorsque nous sommes heureux mais ce bonheur ne peut être authentique qu’en relation avec Celui qui nous donne l’existence et nous appelle à une communion avec Lui. Enfin, de ce témoignage des merveilles de la vie éternelle présentes dans notre vie et reçues par notre baptême, les chrétiens pourront être l’étincelle qui « mettra le feu » au monde. Un feu qui réchauffe et qui donne de l’énergie ! À Cela, de par leur baptême, tous les chrétiens peuvent y participer et, peut-être qu’un jour, alors que nous serons en chemin sans s’en rendre compte, nous nous constaterons que nous ne sommes « plus qu’un » (Jean 17, 11).

Pape au Kenya: Discours lors de la rencontre oecuménique et inter religieuse

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Ce jeudi 26 novembre 2015, le pape François a rencontré avec les leaders et membres de différentes religions lors d’une rencontre oecuménique et inter religieuse du Kenya. Vous trouverez le texte complet de son discours prononcé en présence de Mgr. Peter Kairo, Rev.do Dott. Eliud Wabukala et Prof. Abdulghafur H. S. El –Busaidy ci-dessous:

Chers amis,

je suis heureux de votre présence aujourd’hui et de l’opportunité de partager ces moments de réflexion avec vous. De façon particulière, je voudrais remercier Monseigneur Kairo, l’Archevêque Wabukala et le Professeur El-Busaidy pour leurs paroles de bienvenue en votre nom et au nom de leurs communautés respectives. Quand je visite les catholiques d’une Église locale, il est toujours important pour moi d’avoir l’occasion de rencontrer les leader des autres communautés chrétiennes et des autres traditions religieuses. C’est mon espérance que ce temps passé ensemble puisse être un signe de l’estime de l’Église pour les membres de toutes les religions et renforcer les liens d’amitié qui existent déjà entre nous.

À dire vrai, notre relation nous place devant des défis ; elle nous place devant des interrogations. Toutefois, le dialogue œcuménique et interreligieux n’est pas un luxe. Ce n’est pas quelque chose de supplémentaire ou d’optionnel, mais il est essentiel, c’est quelque chose dont notre monde, blessé par des conflits et des divisions, a toujours plus besoin.

En effet, les croyances religieuses et la manière de les pratiquer influencent ce que nous sommes et la compréhension du monde environnant. Elles sont pour nous source d’illumination, de sagesse et de solidarité, et de cette façon, elles enrichissent la société dans laquelle nous vivons. En prenant soin de la croissance spirituelle de nos communautés, en formant les esprits et les cœurs à la vérité et aux valeurs enseignées par nos traditions religieuses, nous devenons une bénédiction pour les communautés dans lesquelles vivent nos gens. Dans une société démocratique et pluraliste comme celle-ci, la coopération entre les leader religieux et leurs communautés devient un important service du bien commun.

À cette lumière, et dans un monde toujours plus interdépendant, nous voyons toujours plus clairement la nécessité de la compréhension interreligieuse, de l’amitié et de la collaboration dans la défense de la dignité conférée par Dieu à chaque individu et aux peuples, et leur droit à vivre dans la liberté et le bonheur. En promouvant le respect de cette dignité et de ces droits, les religions jouent un rôle essentiel dans la formation des consciences, dans le fait d’insuffler aux jeunes les profondes valeurs spirituelles de nos traditions respectives et dans la préparation de bons citoyens, capables d’infuser dans la société civile l’honnêteté, l’intégrité et une vision du monde qui valorise la personne humaine par rapport au pouvoir et au gain matériel.

Je pense ici à l’importance de notre conviction commune selon laquelle le Dieu que nous cherchons à servir et un Dieu de paix. Son saint Nom ne doit jamais être utilisé pour justifier la haine et la violence. Je sais qu’il est vivant en vous le souvenir laissé par les attaques barbares à Westgate Mall, à Garissa University College et à Mandera. Trop souvent des jeunes sont rendus extrémistes au nom de la religion pour semer discorde et peur, et pour déchirer le tissu même de notre société. Comme il est important que nous soyons reconnus comme des prophètes de paix, des artisans de paix qui invitent les autres à vivre dans la paix, dans l’harmonie et le respect réciproque ! Puisse le Tout-Puissant toucher les cœurs de ceux qui commettent cette violence et accorde sa paix à nos familles et à nos communautés.

Chers amis, cette année est l’année du cinquantième anniversaire de la clôture du Concile Vatican II, où l’Église catholique s’est engagée dans le dialogue œcuménique et interreligieux au service de la compréhension et de l’amitié. J’entends réaffirmer cet engagement, qui naît de notre conviction de l’universalité de l’amour de Dieu et du salut qu’il offre à tous. Le monde justement s’attend à ce que les croyants travaillent ensemble avec les personnes de bonne volonté pour affronter les nombreux problèmes qui se répercutent sur la famille humaine. En regardant l’avenir, prions afin que tous les hommes et toutes les femmes se considèrent comme des frères et des sœurs, pacifiquement unis dans et à travers leurs différences. Prions pour la paix !

Je vous remercie pour votre attention et je demande à Dieu tout-puissant de vous accorder ainsi qu’à vos communautés l’abondance de ses bénédictions.

 

Déclaration commune sur l’euthanasie et le suicide assisté publiée par la Conférence des évêques catholiques du Canada et l’Alliance évangélique du Canada

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Photo de Philippe-V. Foisy ‏@pvfoisy.

Vous trouverez ci-dessous le texte complet de la Déclaration commune sur l’euthanasie et le suicide assisté publiée par la Conférence des évêques catholiques du Canada et l’Alliance évangélique du Canada:

Le suicide assisté et l’euthanasie soulèvent de profondes questions sociales, morales, légales, théologiques et philosophiques. Ce sont des enjeux qui touchent le cœur même de notre conception de ce que nous sommes, du sens de la vie et du devoir de sollicitude que nous avons les uns envers les autres. Le récent jugement de la Cour suprême du Canada a ramené la question au premier plan du débat public et nous oblige toutes et tous, comme citoyennes et citoyens, à réfléchir à la réponse que nous donnons, personnellement et comme société, à ceux et celles qui ont besoin de notre compassion et de notre sollicitude.

Nous soussignés, chacun et chacune sur la base des traditions et des enseignements que nous tenons pour sacrés, affirmons le caractère sacré de toute vie humaine et la dignité égale et inviolable de tous les êtres humains. Des sociétés et des cultures du monde entier partagent cette conviction depuis toujours. La dignité humaine n’est pas uniquement une croyance religieuse, bien qu’elle possède pour nous un profond sens religieux. De plus, nous soutenons que le respect de la vie humaine est le fondement et la raison de notre compassion, de notre responsabilité et de notre engagement à prendre soin de tous les êtres humains, nos frères et sœurs qui souffrent

Le caractère sacré de la vie humaine est un principe fondamental de la société canadienne. Ce principe a une double portée, personnelle et communautaire. Il sous-tend la reconnaissance de l’égale dignité de chaque individu, quelles que soient ses capacités ou ses limites, et il façonne et oriente notre vie ensemble, notamment nos systèmes de droit, de santé et d’aide sociale. Il inspire la promotion collective de la vie et la protection des personnes vulnérables.

Alors que la société canadienne continue d’affirmer l’importance de la dignité humaine, on observe une tendance inquiétante à définir celle-ci de manière subjective et émotionnelle. Pour nous, la dignité humaine désigne avant tout la valeur de la vie de la personne devant son Créateur et au sein d’un réseau de relations familiales et sociétales. Nous sommes convaincus que les seules façons d’aider les gens à vivre et à mourir dans la dignité consistent : à veiller à ce qu’ils soient entourés d’amour et de sollicitude; à leur fournir des soins holistiques qui incluent aussi bien le contrôle de la douleur qu’un soutien psychologique, spirituel et affectif; et à améliorer et à augmenter les ressources consacrées aux soins palliatifs et aux soins à domicile.

En nous appuyant sur nos traditions et nos croyances respectives, nous insistons pour dire que toute action visant à mettre fin à une vie humaine est contraire à la morale et à l’éthique. Ensemble, nous sommes déterminés à travailler à alléger la souffrance humaine sous toutes ses formes, mais jamais en éliminant intentionnellement ceux et celles qui souffrent.

Il faut distinguer l’euthanasie et le suicide assisté du refus ou du retrait de traitements disproportionnés. Dans ce dernier cas, l’intention n’est pas de causer la mort, mais de la laisser survenir naturellement. Nous comprenons que, dans certaines circonstances, il est moralement et légalement acceptable de refuser ou d’arrêter un traitement. Le refus d’un traitement médical, notamment de soins extraordinaires, est bien différent de l’euthanasie ou du suicide assisté. L’euthanasie consiste à tuer délibérément une personne, avec ou sans son consentement, dans le but affiché de mettre un terme à ses souffrances. On parle de suicide assisté quand une personne en aide, en conseille ou en encourage une autre à se suicider. Il y a une différence fondamentale entre tuer une personne et la laisser mourir de mort naturelle.

L’euthanasie et le suicide assisté traitent la vie de personnes défavorisées, malades, handicapées ou mourantes comme si elle valait moins que celle des autres. Un tel message contredit le respect dû à l’égale dignité de nos sœurs et frères vulnérables.

Les systèmes de soins de santé doivent continuer de promouvoir une éthique de défense de la vie. Les professionnels de la médecine sont formés pour aider les malades à se rétablir et à rehausser leur qualité de vie. Ils ne sont pas formés pour administrer la mort et ce n’est pas ce qu’on attend d’eux. Tout changement à cet égard brouillerait radicalement les rapports entre médecins et patients. De même, tous les membres de la société sont appelés à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger la vie ou la sécurité de leurs voisins. Les efforts soutenus visant à rendre facilement disponibles et à améliorer les soins palliatifs et les soins à domicile illustrent bien ce souci et cette sollicitude, si essentiels à notre société.

Santé Canada définit les soins palliatifs comme « une approche pour soigner les personnes atteintes d’une maladie qui met leur vie en danger, peu importe leur âge. Ces soins visent à assurer le confort et la dignité des personnes au seuil de la mort, tout en maximisant la qualité de vie des patients, de leur famille et de leurs proches. Les soins palliatifs correspondent aux divers aspects des soins prodigués en fin de vie : la gestion du soulagement de la douleur et des autres symptômes; l’apport d’un soutien social, psychologique, culturel, émotif, spirituel et pratique; la prestation d’une aide aux personnes soignantes; l’offre d’un soutien en période de deuil. » Le suicide assisté et l’euthanasie sont contraires aux principes et à la pratique des soins palliatifs.

À la lumière du récent jugement de la Cour suprême du Canada, nous exhortons les législateurs et les législatrices fédéraux, provinciaux et territoriaux à adopter et à défendre des lois qui rehaussent la solidarité humaine en promouvant le droit à la vie et la sécurité de toutes les personnes ; à rendre accessibles dans tout le pays des soins à domicile et des soins palliatifs de qualité ; à mettre en œuvre des règlements et des politiques qui assurent le respect de la liberté de conscience de tous les travailleurs et les administrateurs de la santé qui ne voudront ni ne pourront voir dans le suicide assisté ou dans l’euthanasie une solution médicale à la douleur et à la souffrance.

La force morale de l’humanité repose sur la solidarité, la communion et la communication – en particulier avec ceux et celles qui souffrent. C’est l’attention personnelle et les soins palliatifs, et non le suicide assisté et l’euthanasie, qui respectent le mieux la valeur de la personne humaine. C’est quand nous sommes disposés à prendre soin les uns des autres dans les circonstances les plus difficiles et même au prix de lourds inconvénients que la dignité humaine et la bonté fondamentale de la société trouvent leur plus belle expression et leur meilleure protection.

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Discours du Saint-Père au Mémorial de Ground Zero

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Discours du Saint-Père au Mémorial du Ground Zero, New York Vendredi, 25 septembre 2015

Chers amis,

Être à Ground Zero, où des milliers de vie ont été arrachées dans un acte insensé de destruction, suscite en moi divers sentiments, diverses émotions. Ici, la douleur est palpable. L’eau que nous voyons s’écouler vers ce centre vide nous rappelle toutes ces vies qui s’en sont allées sous le pouvoir de ceux qui croient que la destruction est l’unique façon d’apporter une solution aux conflits. C’est le cri silencieux  de ceux qui ont souffert dans leur chair de la logique de la violence, de la haine, de la revanche. Une logique qui ne peut que provoquer douleur, souffrance, destruction, larmes. L’eau qui tombe est aussi un symbole de nos larmes. Des larmes pour les destructions d’hier, qui s’unissent aux nombreuses destructions d’aujourd’hui. C’est un lieu où nous pleurons, nous pleurons la douleur que provoque le sentiment d’impuissance face à l’injustice, face au fratricide, face à l’incapacité d’apporter une solution à nos différences en dialoguant. En ce lieu, nous pleurons la perte injuste et gratuite d’innocents pour n’être pas en mesure de trouver des solutions en faveur du bien commun. C’est une eau qui nous rappelle les pleurs d’hier et les pleurs d’aujourd’hui.

Il y a un instant, j’ai rencontré quelques familles des premiers secouristes tombés en service. Au cours de cette rencontre, j’ai pu constater une fois encore combien la destruction n’est jamais impersonnelle, abstraite ou ne concernant que les choses, mais surtout combien elle a un visage et une histoire, elle est concrète, elle a des noms. Chez les proches de ces victimes, on peut voir le visage de la douleur, une douleur qui nous laisse sans voix et crie vers le ciel.

Mais à leur tour, ils ont su me montrer l’autre face de cet attentat, l’autre face de la douleur : la puissance de l’amour et du souvenir. Un souvenir qui ne nous laisse pas vides. Les noms de tant
d’êtres chers sont inscrits ici en ce qui était les bases des tours ; ainsi, nous pouvons les voir, les toucher et ne jamais les oublier.

Ici, au milieu de la douleur déchirante, nous pouvons toucher la capacité de bonté héroïque dont l’être humain est aussi capable, la force cachée à laquelle nous devons toujours recourir. Au moment d’une douleur immense, de souffrance, vous avez été témoins d’actes exceptionnels de don et d’aide. Des mains tendues, des vies livrées. Dans une métropole qui peut paraître impersonnelle, anonyme, où il y a de grandes solitudes, elles ont été capables de montrer la puissante solidarité de l’aide mutuelle, de l’amour et du sacrifice personnel. À ce moment-là, il n’était pas question de sang, d’origine, de quartier, de religion ou d’option politique ; il était question de solidarité, d’urgence, de fraternité. Il était question d’humanité. Les pompiers de New York sont entrés dans les tours qui étaient en train de tomber sans prêter attention à leur propre vie. Beaucoup sont tombés en service et à travers leur sacrifice ils ont sauvé la vie de tant d’autres.

Ce lieu de mort se transforme aussi en un lieu de vie, de vies sauvées, en un chant qui nous conduit à affirmer que la vie est toujours destinée à triompher sur les prophètes de la destruction, sur la mort, que le bien l’emportera toujours sur le mal, que la réconciliation et l’unité vaincront la haine et la division.

L’opportunité de m’associer, en ce lieu de douleur et de souvenir,  aux leaders représentant de nombreuses traditions religieuses qui enrichissent la vie de cette grande ville, me remplit d’espérance. J’espère que notre présence ici est un signe puissant de nos volontés de partager et de réaffirmer le désir d’être des forces de réconciliation, des forces de paix et de justice dans Capture d’écran 2015-09-25 à 11.53.00cette communauté et partout dans notre monde. Dans les différences, dans les désaccords, il est possible de vivre dans un monde de paix. Face à toute tentative uniformisatrice, il est possible
et nécessaire de nous réunir à partir des différentes langues, cultures, religions, et  d’élever la voix contre tout ce qui veut l’empêcher. Ensemble, aujourd’hui, nous sommes invités à dire : non à toute tentative d’uniformiser et oui à une différence acceptée et réconciliée.

Pour cela, nous avons besoin de nous libérer de nos sentiments de haine, de vengeance, de rancœur. Et nous savons que c’est possible seulement comme un don du ciel. Ici, en ce lieu de la mémoire, chacun à sa manière, mais ensemble, je vous propose que nous observions un moment de silence et de prière.

Demandons au ciel le don d’œuvrer pour la cause de la paix. Paix dans nos maisons, dans nos familles, dans nos écoles, dans nos communautés. Paix en ces endroits où la guerre semble sans fin. Paix sur ces visages qui ont connu uniquement la douleur. Paix dans ce vaste monde que Dieu nous a donné comme maison de tous et pour tous. Seulement, PAIX.

Ainsi, la vie de nos êtres chers ne sera pas une vie qui demeurera dans l’oubli, mais elle se fera présente chaque fois que nous luttons pour être prophètes de construction, prophètes de réconciliation, prophètes de paix.

Nous nous souvenons – Documentaire de S+L sur Vatican II et les évêques du Canada

Durant la l’assemblée plénière de la Conférence des évêques catholiques du Canada à Cornwall en Ontario, les évêques du Canada et leurs invités ont pu regarder ce vidéo spécial produit par télévision Sel et Lumière pour la commémoration de la fermeture du Concile Vatican II il y a 50 ans. Ce vidéo de 38 minutes vise à manifester la contribution de l’Église au Canada durant le Concile. Produit par télévision catholique Sel et Lumière et le père Thomas Rosica c.s.b. le vidéo donne la parole aux évêques qui ont participé au Concile ainsi qu’au Cardinal Gérald Cyprien Lacroix (Québec, le Cardinal Thomas Collins (Toronto), l’Archevêque de Paul-André Durocher (Gatineau).

Pape François à Sarajevo: rencontre œcuménique et interreligieuse

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En fin d’après-midi, la rencontre œcuménique et interreligieuse du Pape avec les représentants des confessions religieuses présentes en Bosnie-Herzégovine a été l’un des moments-clé du voyage de François à Sarajevo. Cette rencontre est le « signe d’un désir commun de fraternité et de paix », le « témoignage d’une amitié construite au fil des ans » et vécue « dans la cohabitation quotidienne et la collaboration » : « être ici est déjà un “message” de ce dialogue que nous cherchons tous et auquel nous travaillons », a expliqué François.

La Bosnie-Herzégovine est un « carrefour de peuples et de cultures », mais comprend aussi bien des avantages que des inconvénients : « si la diversité constitue d’un côté une grande ressource qui permet le développement social, culturel et spirituel de cette région, a reconnu le Pape, elle a, de l’autre, été la cause de douloureuses déchirures et de guerres sanglantes ».

Ainsi, dans un pays meurtri par la violence voici 20 ans, le « dialogue interreligieux est une condition indispensable à la paix, selon le Souverain Pontife, et par conséquent, il est un devoir pour tous les croyants ». Dialogue d’autant plus important qu’il est une « école d’humanité et un facteur d’unité qui aide à construire une société fondée sur la tolérance et le respect mutuel ». Ce dialogue doit s’étendre « autant que possible à tous les croyants, impliquant les diverses sphères de la société ». [Read more…]

Homélie du Saint-Père lors des Vêpres pour la fête de saint Paul Apôtre

Samaritan woman icon 3En la fête de la conversion de St Paul, le Pape François a présidé les vêpres solennelles en la basilique romaine de St Paul-hors-les-murs, vêpres qui marquent la fin de la semaine de prières pour l’unité des chrétiens.

Comme chaque année, des représentants d’autres confessions chrétiennes ont été invités à se joindre à la célébration. Parmi eux : l’archevêque orthodoxe d’Italie et Malte, Gennadios Zervos, exarque pour le sud de l’Europe ; le directeur du Centre anglican de Rome, David Moxon, qui représente l’archevêque de Canterbury auprès du Saint-Siège, que le Pape a salués personnellement à la fin de son homélie.

Ci-dessous l’homélie du Pape en intégralité:

En voyage de la Judée vers la Galilée, Jésus traverse la Samarie. Il n’a pas de difficulté à rencontrer les Samaritains jugés hérétiques, schismatiques, séparés des juifs. Son attitude nous ditque la confrontation avec celui qui est différent de nous peut nous faire grandir.

Jésus, fatigué par le voyage, n’hésite pas à demander à boire à la femme samaritaine. Cependant, sa soif va bien au-delà de la soif physique: elle est aussi soif de rencontre, désir d’ouvrir un dialogue avec cette femme, en lui offrant aussi la possibilité d’un chemin de conversion intérieure. Jésus est patient, il respecte la personne qui est devant lui, il se révèle à elle progressivement. Son exemple encourage à chercher une confrontation sereine avec l’autre. [Read more…]

L’humanisme intégral du pape François (2e partie)

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Image: Courtoisie de CNS

Comme nous le disions hier, notre monde doit construire une culture de la rencontre et, donc, combattre les forces hostiles à la paix et la réconciliation. Pour accomplir une telle mission, toutes les institutions sans exception doivent s’impliquer à respecter les principes éthiques fondamentaux de cette culture que l’on pourrait qualifier « d’humanisme intégral » (Maritain). Heureusement, les principes moraux de l’Église catholique sont déjà parfaitement adaptés et orientés vers ce but. À ce niveau, le voyage du Pape au Sri Lanka, en cours ces jours-ci, est un bon exemple de ce rôle de premier plan que joue l’Église.

En effet, l’Église peut servir d’interlocuteur ou de médiateur diplomatique au service de la réconciliation comme on l’a vu dans les rapprochements entre Cuba et les États-Unis. Toutefois, en tant que religion, elle est aussi en mesure d’accéder à une autre sphère de la société un peu négligée chez nous mais qui, de plus en plus, tend à s’imposer comme la force motrice de ce monde globalisé : le monde des religions. En ce sens, je voudrais attirer votre attention sur le discours prononcé par le pape François à Colombo lors de la Rencontre interreligieuse et œcuménique.

Dans un premier temps, le pape a manifesté au monde que les religions sont officiellement engagées dans cette entreprise de dialogue multilatéral rendu nécessaire par la globalisation actuelle. De fait, les religions montrent leur leadership dans la construction de la paix. De plus, et peut-être d’une manière plus mystérieuse encore, le mystère théologique entourant le rôle du successeur de Pierre sur la terre s’en trouve accru. Il serait intéressant d’effectuer des études sur ce rôle unificateur du Pape au sein des religions du monde. Avis aux théologiens ! [Read more…]

L’humanisme intégral du pape François (1ère partie)

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Image: Courtoisie de CNS

Depuis les attentats terroristes de Paris, le monde entier s’interroge sur l’importance d’une plus grande stabilité internationale. En effet, la société globale qui est en train de se développer ne se présente plus nécessairement comme une utopie n’ayant que des bons côtés. Ces événements ponctuels mais non moins tragiques montrent à quel point la mondialisation est aussi un défi et, comme dans tout défi, l’échec doit être considéré comme une possibilité. C’est pour surmonter cette nouvelle responsabilité que les dirigeants de divers pays se sont réunis dimanche dernier à Paris pour montrer leur solidarité et leur désir de participer à la construction d’un monde plus libre et plus respectueux des différences.

C’est dans ce contexte qu’a été prononcé le discours traditionnel du Pape au corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège. Je recommande la lecture de ce texte réaliste, ouvert sur l’espérance et la responsabilisation de tous. En effet, l’Église se sent concernée par ces transformations sans précédent. D’abord, et comme le disait Paul VI, l’Église « experte en humanité », précède le monde entier c’est-à-dire les personnes, les États, les institutions de la sociétés civile, les entreprises, etc. dans cette entrée vers un monde globalisé. De fait, l’Église catholique est depuis longtemps une institution universelle, une société inclusive où tous les peuples et les pays sont représentés et y trouvent un chez-soi. C’est en ce sens que l’Église et son représentant le plus officiel, le Pape, sont en mesure d’accompagner ce monde en transformation pour qu’il s’oriente vers davantage de paix et de justice et non l’inverse. Comme le disait le Cardinal Parolin dans une entrevue au père Thomas Rosica CSB « c’est en ce sens que doit être comprise la mission de l’Église au plan diplomatique ». [Read more…]

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