Pape François à Sarajevo: rencontre œcuménique et interreligieuse

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En fin d’après-midi, la rencontre œcuménique et interreligieuse du Pape avec les représentants des confessions religieuses présentes en Bosnie-Herzégovine a été l’un des moments-clé du voyage de François à Sarajevo. Cette rencontre est le « signe d’un désir commun de fraternité et de paix », le « témoignage d’une amitié construite au fil des ans » et vécue « dans la cohabitation quotidienne et la collaboration » : « être ici est déjà un “message” de ce dialogue que nous cherchons tous et auquel nous travaillons », a expliqué François.

La Bosnie-Herzégovine est un « carrefour de peuples et de cultures », mais comprend aussi bien des avantages que des inconvénients : « si la diversité constitue d’un côté une grande ressource qui permet le développement social, culturel et spirituel de cette région, a reconnu le Pape, elle a, de l’autre, été la cause de douloureuses déchirures et de guerres sanglantes ».

Ainsi, dans un pays meurtri par la violence voici 20 ans, le « dialogue interreligieux est une condition indispensable à la paix, selon le Souverain Pontife, et par conséquent, il est un devoir pour tous les croyants ». Dialogue d’autant plus important qu’il est une « école d’humanité et un facteur d’unité qui aide à construire une société fondée sur la tolérance et le respect mutuel ». Ce dialogue doit s’étendre « autant que possible à tous les croyants, impliquant les diverses sphères de la société ».

La Bosnie-Herzégovine peut être un modèle de cohabitation pacifique, alors que Sarajevo, détaille le Saint-Père, ancien « symbole de la guerre et de ses destructions », peut, « avec sa variété de peuples, de cultures et de religions », « devenir à nouveau signe d’unité, un lieu où la diversité ne représente pas une menace mais une richesse et une opportunité pour grandir ensemble ».

Un idéal de paix confronté à la réalité

Cela reste un idéal, les autorités religieuses du pays en sont conscientes, tout comme le Pape, qui reconnaît « qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir ». « Il y a des problèmes », admet Jakob Finci, le président de la communauté juive du pays, mais nous cherchons à les résoudre ensemble ». « La cohabitation pacifique réciproque et le respect, après la dernière guerre, ne se sont pas encore pleinement accomplis », complète le représentant de l’Eglise orthodoxe, encore plus dur : « Nous, fils de l’Eglise de Dieu, devrions être préoccupés et pleins de honte pour le fait que, dans notre pays, les chrétiens ont tué des chrétiens et des non-chrétiens ».

Cette cohabitation passe aussi par les instances politiques. « Que les responsables de notre pays trouvent, espère Husein Kavazović, à la tête de la communauté islamique de Bosnie-Herzégovine, une stimulation à la promotion, à l’amélioration de la paix sociale fondée sur le respect réciproque,et à une à une politique d’intégration sociale dans le pays » qui soit « équilibrée, attentive et constructive ».

Les paroles des représentants religieux n’ont pas été seulement un triste constat, mais aussi des mots d’espoir. Comme ceux de l’évêque orthodoxe : les choses « belles et originales créées en Bosnie-Herzégovine sont justement le fruit du croisement des diverses cultures, religions et peuples qui y vivent ».

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