Le pape François encourage les chrétiens de Finlande à renforcer leurs liens

Article de Marie Duhamel sur le site de Radio Vatican 

(RV) Ce jeudi 20 janvier, les catholiques finlandais célèbrent la Saint Henrik, ecclésiastique anglais mort en martyr au 12e siècle dans leur pays. Chaque année, ce jour-là et à l’occasion de la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens, une délégation œcuménique finlandaise est reçue par le Pape. Ce jeudi matin, François s’est adressé à quelques membres du Conseil œcuménique finlandais qui fête son premier centenaire, alors que la Finlande commémore les 100 ans de son indépendance. Le Saint-Père espère qu’en ces jours si particuliers, soit invoqué «plus intensément» encore l’Esprit Saint «pour qu’il suscite en nous une conversion (au Christ), et rende possible la réconciliation» des chrétiens.

«Le véritable œcuménisme se base sur la conversion commune à Jésus-Christ () Si nous nous rapprochons de Lui, nous nous rapprocherons les uns des autres.» François se félicite cependant de «l’étape significative tant sur le plan humain que théologique et spirituelle» qui a été franchie par les catholiques et les luthériens en Suède le 31 octobre dernier, une prière commune pour commémorer le début de la Réforme de Martin Luther, «qui voulait renouveler l’Église et non la diviser».

Se repentant pour les fautes commises, le Pape rend grâce à Dieu. Après 50 ans de dialogue, catholiques et luthériens sont parvenus à définir clairement les perspectives sur lesquelles ils s’entendent. La prière de Lund a donné «la force et le courage» de regarder ensemble de l’avant. «Nous avons plus amplement pris conscience du fait que le dialogue théologique reste essentiel à la réconciliation et doit se poursuivre avec un engagement constant». Avec le soutien de l’Esprit Saint et dans un climat apaisé, le Pape se montre confiant. «Nous pourrons obtenir d’ultérieurs points de convergence sur les contenus de la doctrine et de l’enseignement morale de l’Eglise. Nous pourrons nous rapprocher de l’unité pleine et visible». Il prie le Seigneur pour qu’Il accompagne la Commission de dialogue luthérano-catholique de Finlande qui travaille avec dévotion à une interprétation sacramentelle commune de l’Église, de l’Eucharistie et du ministère ecclésial.

Les 500 ans de la Réforme doivent être «une occasion privilégiée» pour vivre la foi de manière plus authentique, pour redécouvrir ensemble l’Evangile, pour chercher et témoigner du Christ avec un élan nouveau. En s’engageant à Lund à prendre ensemble soin de ceux qui souffrent, de ceux qui sont dans le besoin, et de ceux qui sont exposés à des persécutions et des violences, «nous ne sommes pas divisés, mais unis dans le chemin vers la pleine communion», a assuré François.

(MD)

 

Échos du Vatican

Le pape François vient de recevoir le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, c’est l’occasion de s’arrêter sur les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la Palestine.

Église en sortie 13 janvier 2017

Cette semaine à Église en sortie, nous recevons Mgr Noël Simard, évêque de Valleyfield et membre du Conseil Église et société de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec, qui nous parle du document « Des solidarités à reconstituer et à reconstruire ». On vous présente également un reportage sur la distribution des paniers de Noël du Conseil 3193-Côte Saint-Paul des Chevaliers de Colomb de Montréal.

Lettre du pape François aux jeunes à l’occasion de la présentation du Document Préparatoire de la XV Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques

CNS/Paul Haring

Vous trouverez ci-dessous la Lettre du pape François aux jeunes à l’occasion de la présentation du Document Préparatoire de la XV Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques:

Chers jeunes,
j’ai la joie de vous annoncer qu’en octobre 2018 se célébrera le Synode des Évêques sur le thème « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». Je vous ai voulu au centre de l’attention parce que je vous porte dans mon cœur. Aujourd’hui même est présenté le Document Préparatoire, que je vous confie comme “boussole” tout au long de ce cheminement.

Me viennent à l’esprit les paroles que Dieu adressa à Abram: « quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai » (Gn 12, 1). Ces paroles s’adressent aujourd’hui aussi à vous: ce sont les paroles d’un Père qui vous invite à “sortir” pour vous lancer vers un futur non connu mais porteur de réalisations certaines, vers lequel Lui-même vous accompagne. Je vous invite à écouter la voix de Dieu qui résonne dans vos cœurs à travers le souffle de l’Esprit Saint.

Quand Dieu dit à Abram « quitte! » que voulait-il lui dire? Certainement pas de s’éloigner des siens ou du monde. Ce fut une forte invitation, une provocation, afin qu’il laisse tout et aille vers une nouvelle terre. Quelle est pour nous aujourd’hui cette nouvelle terre, si ce n’est une société plus juste et fraternelle que vous désirez profondément et que vous voulez construire jusqu’aux périphéries du monde?

Mais aujourd’hui, malheureusement, « quitte! » revêt aussi un sens différent. Celui de la prévarication, de l’injustice et de la guerre. Parmi vous de nombreux jeunes sont soumis au chantage de la violence et contraints de fuir leur pays natal. Leur cri monte vers Dieu, comme celui d’Israël esclave de l’oppression du Pharaon (cf. Ex 2, 23).

Je souhaite aussi vous rappeler les paroles que Jésus dit un jour aux disciples qui lui demandaient: « Maître, où habites-tu? ». Il répondit: « Venez et voyez » (Jn 1, 38-39). Vers vous aussi Jésus tourne son regard et vous invite à aller chez lui. Chers jeunes, avez-vous rencontré ce regard? Avez-vous entendu cette voix? Avez-vous ressenti cette ardeur à vous mettre en route? Je suis sûr que, même si le vacarme et la confusion, semble régner dans le monde, cet appel continue à résonner dans votre âme pour l’ouvrir à la joie complète. Ceci sera possible dans la mesure où, avec également l’accompagnement de guides experts, vous saurez entreprendre un itinéraire de discernement pour découvrir le projet de Dieu sur votre vie. Même quand votre parcours est marqué par la précarité et par la chute, Dieu riche en miséricorde, tend sa main pour vous relever.

À Cracovie, lors de l’ouverture de la dernière Journée Mondiale de la Jeunesse, à plusieurs reprises je vous ai demandé: « peut-on changer les choses? ». Et vous avez crié ensemble un retentissant « oui! ». Ce cri nait de votre cœur juvénile qui ne supporte pas l’injustice et ne peut se plier à la culture du déchet, ni céder à la globalisation de l’indifférence. Écoutez ce cri qui monte du plus profond de vous! Même quand ressentez, comme le prophète Jérémie, l’inexpérience due à votre jeunesse, Dieu vous encourage à aller là où Il vous envoie: « N’aie aucune crainte […] car je suis avec toi pour te délivrer » (Jr 1, 8).

Un monde meilleur se construit aussi grâce à vous, à votre désir de changement et à votre générosité. N’ayez pas peur d’écouter l’Esprit qui vous suggère des choix audacieux, ne temporisez pas quand la conscience vous demande d’oser pour suivre le Maître. L’Église même désire se mettre à l’écoute de votre voix, de votre sensibilité, de votre foi; voire de vos doutes et de vos critiques. Faites entendre votre cri, laissez-le résonner dans les communautés et faites-le arriver aux pasteurs. Saint Benoît recommandait aux abbés de consulter aussi les jeunes avant toute décision importante, parce que “souvent Dieu révèle à un plus jeune ce qui est meilleur” (Règle de Saint Benoît III, 3).

Ainsi, aussi par le cheminement de ce Synode, mes frères Évêques et moi-même nous voulons devenir encore plus les collaborateurs de votre joie (cf. 2 Co 1, 24). Je vous confie à Marie de Nazareth, une jeune comme vous vers qui Dieu a tourné son regard plein d’amour, pour qu’elle vous prenne par la main e vous guide à la joie d’un ”me voici!” total et généreux (cf. Lc 1, 38).

Avec mon affection paternelle,

Du Vatican, le 13 janvier 2017 [00051-FR.01] [Texte original: Italien]

Bénédiction des nouveaux bureaux de Sel + Lumière

Ce mercredi 11 janvier 2017, Mgr Douglas Crosby, président de la Conférence des évêques du Canada, et Mgr Franck Leo, secrétaire général de la CECC, sont venus visiter les nouveaux bureaux de Sel + Lumière TV à Toronto. Après la messe qu’il a célébrée dans la chapelle, Mgr Crosby, également évêque d’Hamilton, a procédé à la bénédiction des locaux. Ci-dessous, le résumé en images.

Prière de Sel + Lumière

Dieu notre Père,

Sur une montagne en Galilée,

Ton Fils Jésus nous a appelés à être le

sel de la terre et la lumière du monde.

Donne-nous la force et la sagesse pour

devenir le peuple des Béatitudes de notre temps.

Que nos paroles apportent au monde

une saveur d’Évangile et que nos vies

soient de brillants exemples de Jésus,

Lui qui est la vraie Lumière du Monde.

Nous te le demandons par Jésus-Christ

notre Seigneur.

Amen.

Échos du Vatican

Retour dans cette émission sur le discours du Pape au corps diplomatique, et précisions sur son programme pour l’année 2017.

Vidéo des intentions de prière du Pape (janvier 2017)

Vous trouverez ci-dessous la vidéo des intentions de prière du pape François pour le mois de janvier : Les chrétiens au service des défis de l’humanité. Comme chrétiens, nous avons l’opportunité de commence l’année en aidant le Pape à faire face aux défis de l’humanité grâce à notre prière et notre charité.

Discours du pape François à l’occasion des voeux du corps diplomatique

CNS photo/L’Osservatore Romano, handout

Vous trouverez ci-dessous le texte complet du pape François à l’occasion des voeux du corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège:9 Janvier 2017, Salle Royale, h 10.30

Excellences, chers Ambassadeurs, Mesdames et Messieurs,
Je vous adresse une cordiale bienvenue et je vous remercie pour votre présence si nombreuse et attentive à ce traditionnel rendez-vous qui permet de nous échanger mutuellement le vœu que l’année commencée depuis peu soit pour tous un temps de joie, de prospérité et de paix. Je remercie particulièrement le Doyen du Corps diplomatique, Son Excellence Monsieur Armindo Fernandes do Espírito Santo Vieira, Ambassadeur d’Angola, pour les paroles déférentes qu’il m’a adressées au nom de tout le Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, qui s’est récemment agrandi suite à l’établissement des relations diplomatiques avec la République islamique de Mauritanie, réalisé il y a un mois. Je désire également exprimer ma gratitude aux nombreux Ambassadeurs résidents à Rome, dont le nombre s’est accru au cours de la dernière année, comme aussi aux Ambassadeurs non-résidents, qui par leur présence aujourd’hui entendent souligner les liens d’amitié qui unissent leurs peuples au Saint-Siège. En même temps, il me tient à cœur d’adresser particulièrement mes condoléances à l’Ambassadeur de la Malaisie, faisant mémoire de son prédécesseur, Dato’ Mohd Zulkephli Bin Mohd Noor, décédé en février dernier.

Au cours de l’année passée, les relations entre vos pays et le Saint-Siège ont eu l’occasion de s’approfondir ultérieurement grâce aux visites appréciées de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement, en concomitance aussi avec les divers rendez-vous qui ont constellé le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, conclu depuis peu. Divers ont aussi été les Accords bilatéraux signés ou ratifiés, qu’ils soient de caractère général, en vue de reconnaître le statut juridique de l’Eglise avec la République Démocratique du Congo, la République Centrafricaine, le Bénin et avec le Timor Oriental, ou de caractère plus spécifique comme l’Avenant signé avec la France, ou la Convention en matière fiscale avec la République Italienne, récemment entrée en vigueur, auxquels s’ajoute le Memorandum d’Entente entre la Secrétairerie d’État et le Gouvernement des Émirats Arabes Unis. En outre, dans la perspective de l’engagement du Saint-Siège à être fidèle aux obligations engagées par les accords souscrits a été aussi réalisée une pleine mise en œuvre du Comprehensive Agreement avec l’Etat de Palestine, entré en vigueur il y a une année.

Chers Ambassadeurs,

Il y a un siècle, le monde se trouvait en plein dans le premier conflit mondial. Un massacre inutile (inutile strage )1, où les nouvelles techniques de combat semaient la mort et causaient d’effroyables souffrances aux populations civiles sans défense. En 1917, le visage du conflit changea profondément, acquérant une physionomie toujours plus mondiale tandis qu’apparaissaient à l’horizon ces régimes totalitaires qui seraient pour longtemps cause de divisions déchirantes. Cent années après, de nombreuses régions du monde peuvent dire avoir bénéficié de périodes prolongées de paix, qui ont favorisé l’opportunité d’un développement économique et des formes de bien-être sans précédents. Si pour beaucoup aujourd’hui, la paix semble, de quelque manière, un bien établi, presqu’un droit acquis auquel on ne fait plus très attention, pour trop elle est encore seulement un lointain mirage. Des millions de personnes vivent encore au centre de conflits insensés. Même dans des lieux un temps considérés comme sûrs, on perçoit un sentiment général de peur. Nous sommes fréquemment accablés par des images de mort, de douleur d’innocents qui implorent aide et consolation, de deuil de qui pleure un être cher à cause de la haine et de la violence, du drame des réfugiés qui fuient la guerre ou des migrants qui périssent tragiquement.

Je voudrais donc consacrer la rencontre d’aujourd’hui au thème de la sécurité et de la paix, puisque dans le climat d’appréhension générale pour le présent et d’incertitude et d’angoisse pour l’avenir, dans lequel nous nous trouvons immergés, je pense important d’adresser une parole d’espérance, qui indique aussi une perspective de chemin. ème

Il y a quelques jours, nous avons célébré la 50 Journée mondiale de la Paix, instituée par mon bienheureux prédécesseur, le Pape Paul VI « comme un souhait et une promesse, à l’ouverture du calendrier qui mesure et décrit le chemin de la vie humaine dans le temps. Nous voudrions voir la paix, avec son juste et bienfaisant équilibre, dominer le déroulement de l’histoire à venir »2. Pour les chrétiens, la paix est un don du Seigneur, acclamé et chanté par les anges au moment de la naissance du Christ : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime » (Lc 2, 14). Elle est un bien positif, « le fruit d’un ordre qui a été implanté dans la société humaine »3 par Dieu et « n’est pas simplement absence de guerre »4. Elle ne peut « se réduire à maintenir stable l’équilibre de forces adverses »5, elle exige plutôt l’engagement de ces personnes de bonne volonté qui « aspirent sans cesse à une justice plus parfaite »6.

Dans cette perspective, j’exprime ma vive conviction que chaque expression religieuse soit appelée à promouvoir la paix. On a pu l’expérimenter de manière significative au cours de la Journée mondiale de prière pour la paix, qui s’est tenue à Assise en septembre dernier, au cours de laquelle les représentants des différentes religions se sont retrouvés pour « prêter notre voix à tous ceux qui souffrent, à tous ceux qui sont sans voix et sans personne qui les écoute »7, comme aussi au cours de ma visite au Temple Majeur de Rome ou à la Mosquée de Bakou.

Nous savons combien n’ont pas manquées les violences motivées religieusement, à partir justement de l’Europe, où les divisions historiques entre les chrétiens ont duré trop longtemps. Dans mon récent voyage en Suède, j’ai voulu rappeler le besoin urgent de guérir les blessures du passé et de cheminer ensemble vers des buts communs. A la base d’un tel chemin, il ne peut qu’y avoir le dialogue authentique entre les différentes confessions religieuses. C’est un dialogue possible et nécessaire, comme j’ai cherché à en témoigner dans la rencontre qui a eu lieu à Cuba avec le Patriarche Cyrille de Moscou, comme aussi au cours des voyages apostoliques en Arménie, Géorgie et Azerbaïdjan, où j’ai perçu la juste aspiration de ces populations à calmer les conflits qui depuis des années portent préjudice à la concorde et à la paix.

En même temps, il est opportun de ne pas oublier les multiples œuvres, d’inspiration religieuse, qui concourent, tant de fois aussi avec le sacrifice des martyrs, à l’édification du bien commun, à travers l’éducation et l’assistance, surtout dans les régions les plus difficiles et sur les théâtres de conflit. De telles œuvres contribuent à la paix et donnent un témoignage de la manière dont on peut concrètement vivre et travailler ensemble, même en appartenant à des peuples, à des cultures et à des traditions différentes, toutes les fois où l’on place la dignité de la personne humaine au centre de ses activités.

Malheureusement, nous sommes conscients qu’encore aujourd’hui, l’expérience religieuse, au lieu d’ouvrir aux autres, peut parfois être utilisée comme prétexte de fermetures, de marginalisations et de violences. Je me réfère particulièrement au terrorisme de matrice fondamentaliste, qui a fauché encore l’année dernière de nombreuses victimes dans différents pays, en Afghanistan, Bengladesh, Belgique, Burkina Faso, Egypte, France, Allemagne, Jordanie, Irak, Nigeria, Pakistan, Etats-Unis d’Amérique, Tunisie et Turquie. Ce sont des gestes vils, qui utilisent des enfants pour tuer, comme au Nigéria ; ils visent celui qui prie, comme dans la Cathédrale copte du Caire, ou simplement celui qui se promène dans les rues de la ville, comme à Nice et à Berlin, ou simplement celui qui fête l’arrivée du nouvel an, comme à Istanbul.

Il s’agit d’une folie homicide qui abuse du nom de Dieu pour semer la mort, dans la tentative d’affirmer une volonté de domination et de pouvoir. Je fais donc appel à toutes les autorités religieuses afin qu’elles soient unies pour rappeler avec force qu’on ne peut jamais tuer au nom de Dieu. Le terrorisme fondamentaliste est un fruit d’une grave misère spirituelle, à laquelle est souvent liée aussi une grande pauvreté sociale. Elle peut être pleinement vaincue seulement avec la contribution commune des leaders religieux et politiques. Aux premiers, revient la tâche de transmettre des valeurs religieuses qui n’admettent pas d’opposition entre la crainte de Dieu et l’amour pour le prochain. Aux seconds, il revient de garantir dans l’espace publique le droit à la liberté religieuse, en reconnaissant la contribution positive qu’elle exerce dans l’édification de la société civile, où ne peuvent être perçues comme contradictoires l’appartenance sociale, sanctionnée par le principe de citoyenneté, et la dimension spirituelle de la vie. A celui qui gouverne revient, en outre, la responsabilité d’éviter que se forment ces conditions qui deviennent un terrain fertile pour le déferlement des fondamentalismes. Cela demande des politiques sociales adaptées en vue de combattre la pauvreté, qui ne peuvent pas se séparer d’une valorisation sincère de la famille, comme lieu privilégié de la maturation humaine, et d’importants investissements dans le domaine éducatif et culturel.

À ce sujet, j’accueille avec intérêt l’initiative du Conseil de l’Europe sur la dimension religieuse du dialogue interculturel, qui l’année passée a mis en relief le thème du rôle de l‘éducation dans la prévention de la radicalisation qui conduit au terrorisme et à l’extrémisme violent. Il s’agit d’une opportunité pour approfondir la contribution du phénomène religieux et le rôle de l’éducation pour une véritable pacification du tissu social, nécessaire pour le vivre-ensemble dans une société multiculturelle.

Dans ce sens, je désire exprimer la conviction que chaque autorité politique ne doit pas se limiter à garantir la sécurité de ses citoyens – ce qui peut facilement reconduire à un simple “vivre tranquille”- mais est aussi appelé à se faire véritable promoteur et artisan de paix. La paix est une “vertu active” qui demande l’engagement et la collaboration de chaque personne et du corps social tout entier dans son ensemble. Comme l’observait le Concile Vatican II – « la paix n’est jamais définitivement acquise, mais est toujours à construire »8, protégeant le bien des personnes, en respectant leur dignité. L’édifier demande surtout de renoncer à la violence dans la défense de ses propres droits9. C’est vraiment à ce principe que j’ai voulu consacrer le message pour la Journée mondiale de la Paix 2017, l’intitulant : « La non-violence : style d’une politique pour la paix », pour rappeler surtout combien la non-violence est un style politique, basé sur le primat du droit et de la dignité de chaque personne.

Construire la paix exige aussi que « soit éliminées les causes de discorde qui nourrissent les guerres »10, à commencer par les injustices. En effet, il existe un lien intime entre la justice et la paix11. « Mais – observait saint Jean-Paul II –, parce que la justice humaine est toujours fragile et imparfaite, exposée qu’elle est aux limites et aux égoïsmes des personnes et des groupes, elle doit s’exercer et, en un sens, être complétée par le pardon qui guérit les blessures et qui rétablit en profondeur les rapports humains perturbées. (…) Le pardon ne s’oppose d’aucune manière à la justice [mais] il vise plutôt cette plénitude de justice qui mène à la tranquillité de l’ordre, (…) qui est guérison en profondeur des blessures qui ensanglantent les esprits Pour cette raison, la justice et le pardon sont tous les deux essentiels »12. Ces paroles aujourd’hui plus que jamais actuelles, ont rencontré la disponibilité de quelques Chefs d’Etat ou de Gouvernement à accueillir mon invitation à accomplir un geste de clémence envers les prisonniers. À eux, comme aussi à tous ceux qui s’emploient à créer des conditions de vie dignes pour les détenus et à favoriser leur réinsertion dans la société, je désire exprimer ma particulière reconnaissance et gratitude.

Je suis convaincu que pour beaucoup, le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde a été une occasion particulièrement propice aussi pour découvrir la « grande et positive incidence de la miséricorde en tant que valeur sociale »13. Chacun peut ainsi contribuer à donner vie à « une culture de la miséricorde, fondée sur la redécouverte de la rencontre des autres : une culture dans laquelle personne ne regarde l’autre avec indifférence ni ne détourne le regard quand il voit la souffrance des frères »14. Ainsi seulement on pourra construire des sociétés ouvertes et accueillantes envers les étrangers et, en même temps, sûres et en paix à l’intérieur. Cela est d’autant plus nécessaire dans le temps présent où des flux migratoires considérables continuent sans arrêt dans différentes parties du monde. Je pense d’une façon particulière aux nombreux migrants et réfugiés dans certaines régions de l’Afrique, dans le Sud-Est asiatique et à tous ceux qui fuient les zones de conflit au Moyen-Orient.

L’année dernière, la Communauté internationale s’est confrontée à deux importants rendez-vous convoqués par les Nations Unies : le premier Sommet Humanitaire Mondial et le Sommet sur les Grands Mouvements de Réfugiés et de Migrants. Un engagement commun en faveur des migrants, des personnes déplacées et des réfugiés, qui permette de leur donner un accueil digne, est nécessaire. Ceci implique de savoir conjuguer le droit « de tout homme […] de se rendre à l’étranger et de s’y fixer»15, et en même temps de garantir la possibilité d’intégrer les migrants dans les tissus sociaux où ils s’insèrent, sans que ceux-ci sentent leur sécurité, leur identité culturelle et leurs équilibres sociopolitiques menacés. D’autre part, les migrants eux-mêmes ne doivent pas oublier qu’ils ont le devoir de respecter les lois, la culture et les traditions des pays dans lesquels ils sont accueillis.

Une démarche prudente de la part des autorités publiques ne comprend pas la mise en œuvre de politiques de fermeture envers les migrants, mais implique d’évaluer avec sagesse et prévoyance jusqu’à quel point leur pays est en mesure d’offrir une vie décente aux migrants, spécialement à ceux qui ont effectivement besoin de protection, sans porter atteinte au bien commun des citoyens. Surtout, on ne peut pas réduire la crise dramatique actuelle à un simple comptage numérique. Les migrants sont des personnes, avec des noms, des histoires, des familles, et une véritable paix ne pourra jamais advenir tant qu’il y aura même un seul être humain violé dans son identité personnelle et réduit à être un simple numéro statistique ou un objet d’intérêt économique.

Le problème migratoire est une question qui ne peut laisser aucun pays indifférent alors que d’autres assument l’obligation humanitaire d’affronter une situation d’urgence qui semble être sans fin, souvent avec d’importants efforts et de lourdes difficultés. Tous devraient se sentir constructeurs et participants du bien commun international, également par des gestes concrets d’humanité qui sont des facteurs essentiels de cette paix et de ce développement que des nations entières et des millions de personnes attendent encore. Je suis pour cela reconnaissant aux nombreux pays qui, avec générosité, accueillent ceux qui sont dans le besoin, en commençant par divers pays européens, en particulier l’Italie, l’Allemagne, la Grèce et la Suède.

Je resterai toujours marqué par le voyage que j’ai fait avec mes frères le Patriarche Bartholomée et l’Archevêque Jérôme à l’île de Lesbos, où j’ai vu et touché de la main la situation dramatique des camps de réfugiés, mais aussi l’humanité et l’esprit de service de beaucoup de personnes engagées à les assister. Il ne faut pas oublier non plus l’accueil offert par d’autres pays européens et du Moyen Orient, comme le Liban, la Jordanie, la Turquie, comme aussi l’engagement de divers d’Afrique et d’Asie. Au cours de mon voyage au Mexique également, où j’ai pu faire l’expérience de la joie du peuple mexicain, je me suis senti proche des milliers de migrants d’Amérique Centrale, qui affrontent de terribles injustices ainsi que des dangers en essayant de trouver un avenir meilleur, victimes d’extorsion et objets de ce déplorable commerce – forme horrible d’esclavage moderne – qu’est la traite des personnes.

Une telle “vision réduite” de l’homme, qui prête le flanc à la diffusion de l’iniquité, des inégalités sociales, de la corruption, est ennemie de la paix. Au sujet de ce dernier phénomène, le Saint- Siège a pris de nouveaux engagements en déposant, formellement le 19 septembre dernier, l’instrument d’adhésion à la Convention des Nations Unies contre la Corruption, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 31 octobre 2003.

Dans son Encyclique Populorum progressio, dont c’est le cinquantième anniversaire cette année, le Bienheureux Paul VI rappelait comment ces inégalités provoquent des discordes. «Le chemin de la paix passe par le développement»16 que les pouvoirs publics ont le devoir d’encourager et de favoriser, en créant les conditions d’une distribution plus égale des ressources et en stimulant les opportunités de travail surtout pour les plus jeunes. Il y a encore trop de personnes dans le monde, surtout des enfants, qui souffrent de pauvreté endémique et qui vivent dans des conditions d’insécurité alimentaire – et même de faim – alors que les ressources naturelles font l’objet de l’exploitation avide d’un petit nombre et que d’énormes quantités de nourriture sont jetées tous les jours.

Les enfants et le jeunes sont l’avenir, c’est pour eux que l’on travaille et construit. Ils ne peuvent pas être égoïstement négligés et oubliés. Pour cette raison, comme je l’ai rappelé récemment dans une lettre envoyée à tous les Évêques, je considère comme prioritaire la défense des enfants, dont l’innocence est souvent brisée sous le poids de l’exploitation, du travail clandestin et d’esclave, de la prostitution ou des abus des adultes, des bandits et des marchands de mort17.

Au cours de mon voyage en Pologne, à l’occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse, j’ai pu rencontrer des milliers de jeunes, pleins d’enthousiasme et de joie de vivre. Mais j’ai vu la douleur et la souffrance de beaucoup d’autres. Je pense aux jeunes gens et jeunes filles qui subissent les conséquences de l’atroce conflit en Syrie, privés des joies de l’enfance et de la jeunesse : de la possibilité de jouer librement à l’opportunité d’aller à l’école. Ma pensée constante va vers eux et vers tout le cher peuple syrien, alors que je fais appel à la Communauté internationale pour qu’on agisse avec diligence pour donner vie à des négociations sérieuses mettant définitivement un point final au conflit qui est en train de provoquer une véritable catastrophe humanitaire. Chacune des parties en cause doit avoir comme prioritaire le respect du droit humanitaire international, en garantissant la protection des civils et l’assistance humanitaire nécessaire à la population. Le souhait commun est que la trêve récemment signée puisse être un signe d’espérance pour tout le peuple syrien, qui en a un profond besoin.

Ceci exige aussi que l’on agisse pour éradiquer le déplorable commerce des armes et l’élan continuel à produire et répandre des armements toujours plus sophistiqués. Les expériences conduites dans la péninsule coréenne, qui déstabilisent toute la région et posent d’inquiétantes questions à toute la communauté internationale autour du risque d’une nouvelle course aux armes nucléaires, causent un grand trouble. Les paroles de saint Jean XXIII dans Pacem in terris demeurent encore très actuelles, quand il affirmait que « la sagesse, le sens de l’humanité réclament qu’on arrête la course aux armements, la réduction parallèle et simultanée de l’armement existant dans les divers pays, la proscription de l’arme atomique »18. Dans cette perspective, et aussi en vue de la prochaine Conférence sur le Désarmement, le Saint-Siège s’emploiera à promouvoir une éthique de la paix et de la sécurité qui va au-delà de cette peur et “fermeture” qui conditionne le débat sur les armes nucléaires.

De plus, en ce qui concerne les armements conventionnels, il faut remarquer la facilité avec laquelle on peut souvent accéder au marché des armes, y compris de petit calibre, ce qui, en plus d’aggraver la situation dans les diverses zones de conflit, produit un sentiment diffus et général d’insécurité et de peur d’autant plus dangereux que nous traversons des moments d’incertitude sociale et de changements d’époque comme l’actuel.

L’idéologie, qui utilise les difficultés sociales pour attiser le mépris et la haine et qui voit l’autre comme un ennemi à anéantir, est ennemie de la paix. Malheureusement, de nouvelles formes d’idéologies se présentent continuellement à l’horizon de l’humanité. Se déguisant en porteuses de bien pour le peuple, elles laissent au contraire derrière elles pauvreté, divisions, tensions sociales, souffrance et souvent aussi, la mort. La paix, au contraire, se conquiert par la solidarité. D’elle germe la volonté de dialogue et la collaboration qui trouve dans la diplomatie un instrument fondamental. L’engagement convaincu du Saint-Siège et de l’Eglise catholique à écarter les conflits, ou à accompagner les processus de paix, de réconciliation et de recherche de solutions négociées avec les autres, se situe dans la perspective de la miséricorde et de la solidarité. Voir que certaines tentatives entreprises rencontrent la bonne volonté de beaucoup de personnes qui, de diverses parties, œuvrent activement et effectivement pour la paix, donne du courage. Je pense aux efforts accomplis ces deux dernières années pour rapprocher Cuba et les Etats Unis. Je pense aussi à l’effort entrepris avec ténacité, quoiqu’avec difficultés, pour terminer des années de conflit en Colombie.

Cette démarche entend favoriser la confiance réciproque, soutenir des chemins de dialogue et souligner la nécessité de gestes courageux, qui sont toujours plus urgents également au proche Venezuela, où les conséquences de la crise politique, sociale et économique pèsent depuis longtemps sur la population civile ; ou bien dans d’autres parties du globe, en commençant par le Moyen Orient, non seulement pour mettre fin au conflit syrien, mais aussi pour favoriser une société pleinement réconciliée en Irak et au Yemen. De plus, le Saint-Siège renouvelle son appel pressant afin que reprenne le dialogue entre Israéliens et Palestiniens pour arriver à une solution stable et durable qui garantisse la coexistence pacifique de deux Etats à l’intérieur de frontières reconnues internationalement. Aucun conflit ne peut devenir une habitude dont il semble presque qu’on ne puisse se défaire. Israéliens et Palestiniens ont besoin de paix. Tout le Moyen Orient a un besoin urgent de paix !

De même, je souhaite la pleine mise en œuvre des accords destinés à rétablir la paix en Lybie, où il est très urgent de réparer les divisions de ces dernières années. De la même manière, j’encourage tout effort au niveau local et international pour reprendre la cohabitation civile au Soudan et au Sud Soudan, en République Centrafricaine, tourmentés par de persistants affrontements armés, des massacres et des dévastations, come également en d’autres nations du continent marquées par des tensions et une instabilité politique et sociale. En particulier j’exprime le souhait que le récent accord signé dans la République Démocratique du Congo, contribue à faire en sorte que ceux qui ont des responsabilités politiques s’emploient avec diligence à favoriser la réconciliation et le dialogue entre toutes les composantes de la société civile. Ma pensée va, de plus, au Myanmar pour qu’une coexistence pacifique soit favorisée et, qu’avec l’aide de la communauté internationale, on ne manque pas d’assister ceux qui en ont un grave et urgent besoin.

En Europe aussi, où les tensions ne manquent pas, la disponibilité au dialogue est l’unique voie pour garantir la sécurité et le développement du continent. Par conséquent, j’accueille favorablement les initiatives visant à favoriser le processus de réunification de Chypre, qui voit aujourd’hui une reprise des négociations, tandis que je souhaite qu’avec détermination se poursuive en Ukraine la recherche de solutions envisageables pour la pleine réalisation des engagements pris par les parties, et surtout, pour que soit donnée une réponse rapide à la situation humanitaire qui demeure encore grave.

L’Europe entière est en train de traverser un moment décisif de son histoire, où elle est appelée à retrouver son identité. Ceci exige qu’elle redécouvre ses propres racines afin de pouvoir modeler son avenir. Face aux poussées qui désagrègent, il est toujours plus urgent de mettre à jour l’“idée d’Europe” pour faire naître un nouvel humanisme basé sur la capacité d’intégrer, de dialoguer et de générer19, qui a rendu grand celui qu’on appelle Vieux Continent. Le processus d’unification européenne, commencé après le second conflit mondial, a été et continue d’être une occasion unique de stabilité, de paix et de solidarité entre les peuples. Je ne peux que rappeler ici l’intérêt et la préoccupation du Saint- Siège pour l’Europe et pour son avenir, ayant conscience que les valeurs sur lesquelles ce projet – dont c’est le soixantième anniversaire cette année – tire son origine et se fonde, sont communes à tout le continent et franchissent les frontières même de l’Union Européenne.

Excellence, Mesdames et Messieurs,
Construire la paix signifie toutefois aussi œuvrer activement pour la sauvegarde de la création. L’Accord de Paris sur le climat, entré récemment en vigueur, est un signe important de l’engagement commun pour laisser à ceux qui viendront après nous un monde beau et vivable. Je souhaite que l’effort entrepris récemment pour faire face aux changements climatiques trouve une coopération de tous toujours plus vaste, puisque la terre est notre maison commune et qu’il faut considérer que les choix de chacun ont des répercussions sur la vie de tous.

Il est cependant aussi évident qu’il y a des phénomènes qui dépassent les possibilités de l’action humaine. Je fais référence aux nombreux tremblements de terre qui ont touché certaines régions du monde. Je pense avant tout à ceux qui ont eu lieu en Equateur, en Italie et en Indonésie, qui ont causé de nombreuses victimes, et où beaucoup de personnes vivent encore dans des conditions de grande précarité. J’ai pu visiter personnellement certaines zones frappées par le tremblement de terre dans le centre de l’Italie, où, tout en constatant les blessures que le séisme a provoqué à une terre riche d’art et de culture, j’ai pu partager la souffrance de beaucoup de personnes, et en même temps leur courage et leur détermination à reconstruire tout ce qui a été détruit. Je souhaite que la solidarité qui a uni le cher peuple italien dans les heures qui ont suivi le tremblement de terre continue d’animer la nation entière, surtout en ce moment délicat de son histoire. Le Saint-Siège et l’Italie sont particulièrement liés pour des raisons historiques, culturelles et géographiques évidentes. Ce lien est apparu de manière évidente au cours de l’année jubilaire, et je remercie toutes les Autorités italiennes pour l’aide offerte dans l’organisation de cet événement, ainsi que pour garantir la sécurité des pèlerins venus de partout dans le monde.

Chers Ambassadeurs,

La paix est un don, un défi et un engagement. Un don parce qu’elle jaillit du cœur même de Dieu ; un défi parce qu’elle est un bien qui n’est jamais acquis et qui est toujours à conquérir ; un engagement parce qu’elle exige le travail passionné de toute personne de bonne volonté dans sa recherche et sa construction. Il n’y a donc pas de véritable paix sinon à partir d’une vision de l’homme qui sache en promouvoir le développement intégral, en tenant compte de sa dignité transcendante, puisque «le développement est le nouveau nom de la paix»20, comme le rappelait le Bienheureux Paul VI. Ceci est donc mon souhait pour l’année qui vient de commencer : qu’entre nos pays et leurs peuples les occasions de travailler ensemble et de construire une paix authentique puissent grandir. Pour sa part, le Saint-Siège, et en particulier la Secrétairerie d’Etat, sera toujours disponible pour collaborer avec tous ceux qui s’engagent à mettre fin aux conflits en cours et apporter soutien et espérance aux populations qui souffrent.

Dans la liturgie nous prononçons la salutation “que la paix soit avec vous”. Par cette expression, gage d’abondantes bénédictions divines, je renouvelle à chacun de vous, distingués membres du Corps Diplomatique, à vos familles, aux pays que vous représentez ici, mes vœux les plus sincères pour l’année nouvelle.

Merci.

___________________

1 BENOÎT XV, Lettre aux chefs des peuples belligérants, 1er août 1917 : AAS IX (1917), 423.
2 PAUL VI, Message pour la célébration de la 1ère Journée mondiale de la Paix (1er janvier 1968).
3 CONCILE ŒCUMÉNIQUE VATICAN II, Constitution pastorale “Gaudium et Spes” (GS), 7 décembre 1967, n. 78. 4 Ibid.
5 Ibid.
6 Ibid.
7 Discours à la Journée mondiale de Prière pour la Paix, Assise, 20 septembre 2016.
8 GS, n. 78.
9 Cf. ibid.
10 Ibid, n. 83.
11 Cf.Ps85,11eIs32,17.
12JEAN-PAUL II Message pour la célébration de la XXXVème Journée mondiale de la Paix : Il n’y a pas de paix sans justice, il n’y a pas de justice sans pardon (1er Janvier 2002).
13 Lettre apostolique « Misericordia et misera », 20 novembre 2016, n. 18. 14 Ibid. n. 20.
15 JEAN XXIII, Lett. Enc. Pacem in terris, 11 avril 1963, n. 25.
16 Ibid. n. 83.
17 Cf. Lettre aux évêques en la fête des Saints Innocents, 28 décembre 2016. 18 JEAN XXIII, Pacem in terris, cit.. n. 112.
19 Cf. Discours à l’occasion de l’attribution du prix Charlemagne, 6 mai 2016.
20 PAUL VI, Populorum progressio, n. 87.

Messe pour les vocations sacerdotales de l’Archidiocèse de Montréal

En EXCLUSIVITÉ sur les ondes de Sel et Lumière, voyez la télé diffusion de la Messe pour les vocations sacerdotales de l’Archidiocèse de Montréal le vendredi 27 janvier prochain à 20h30. Cette Messe célébrée à la magnifique chapelle du Grand Séminaire de Montréal sera présidée par S.Exc. Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal. L’animation de cette Messe est confiée aux communautés présentent sur le territoire de l’Archidiocèse de Montréal et à des séminaristes étudiants du Grand Séminaire de Montréal.

Veuillez noter que cette Messe sera disponible en direct sur la chaîne web (En Direct) de Sel et Lumière dès 19h30. Un rendez-vous à ne pas manquer!

Homélie du pape François lors de la célébration de la Solennité de l’Épiphanie

À 10hoo ce matin, le Saint-Père a présidé à la célébration de l’Eucharistie de l’Épiphanie du Seigneur en la Basilique vaticane. Vous trouverez  ci-dessous le texte de l’homélie telle que prononcée par le pape François suivant la proclamation du Saint Évangile ainsi que l’annonce du Jour de Pâques qui sera célébré cette année le 16 avril prochain:

Proclamation de Pâques

Sachez chers frères et soeurs, qui vous êtes réjouis de la

Nativité de notre Seigneur Jésus-Christ,

Que par la grâce de Dieu je vous annonce aussi

la joie de la Résurrection qui est notre Sauveur.

Le Mercredi des cendres, le commencement du jeûne

Ainsi que de la saison sacrée du Carême

Commencera le premier jour du mois de mars.

Le seizième  jour du mois d’avril, vous célèbrerez dans la joie le Jour de Pâques

Ainsi que la Fête Pascale de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Le vingt-cinquième jour du mois de mai sera célébrée

L’Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Le quatrième jour du mois de juin sera la fête de la Pentecôte.

Le quinzième jour du mois de juin se tiendra

La fête du Très Saint Corps et Sang du Christ.

Le troisième jour de décembre sera le premier dimanche

de l’Avent de Notre Seigneur Jésus-Christ

pour qui est honneur et gloire pour les siècles des siècles. Amen. 

*En Italie, la Solennité de l’Ascension est célébrée le 28 mai ;
 La Solennité du Très Saint Corps et Sang du Christ est célébrée le dimanche 18 juin

« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui » (Mt 2, 2).
Avec ces paroles, les mages, venus de terres lointaines, nous font connaître le motif de leur longue traversée : adorer le roi nouveau-né. Voir et adorer : deux actions mises en relief dans le récit évangélique : nous avons vu une étoile et nous voulons adorer.

Ces hommes ont vu une étoile qui les a mis en mouvement. La découverte de quelque chose d’inhabituel qui est arrivé dans le ciel a déclenché une série incalculable d’évènements. Ce n’était pas une étoile qui a brillé de façon exclusive pour eux et ils n’avaient pas non plus un ADN spécial pour la découvrir. Comme un Père de l’Église l’a bien reconnu, les mages ne se sont pas mis en route parce qu’ils avaient vu l’étoile mais ils ont vu l’étoile parce qu’ils se sont mis en route (cf. Jean Chrysostome). Ils avaient le cœur ouvert sur l’horizon et ils ont pu voir ce que le ciel montrait parce qu’il y avait en eux un désir qui les poussait : ils étaient ouverts à une nouveauté.

Les mages, de cette manière, expriment le portrait de l’homme croyant, de l’homme qui a la nostalgie de Dieu ; de celui qui sent le manque de sa maison, la patrie céleste. Ils reflètent l’image de tous les hommes qui, dans leur vie, ne se sont pas laissé anesthésier le cœur.

La sainte nostalgie de Dieu jaillit dans le cœur croyant parce qu’il sait que l’Évangile n’est pas un évènement du passé mais du présent. La sainte nostalgie de Dieu nous permet de tenir les yeux ouverts devant toutes les tentatives de réduire et d’appauvrir la vie. La sainte nostalgie de Dieu est la mémoire croyante qui se rebelle devant tant de prophètes de malheur. Cette nostalgie est celle qui maintient vivante l’espérance de la communauté croyante qui, de semaine en semaine, implore en disant : « Viens, Seigneur Jésus ! ».

Ce fut vraiment cette nostalgie qui a poussé le vieillard Siméon à aller tous les jours au temple, sachant avec certitude que sa vie ne se terminerait pas sans pouvoir tenir dans ses bras le Sauveur. Ce fut cette nostalgie qui a poussé le fils prodigue à sortir d’une attitude destructive et à chercher les bras de son père. Ce fut cette nostalgie que le berger a senti dans son cœur quand il a laissé les 99 brebis pour chercher celle qui s’était perdue, et ce fut aussi ce qu’a expérimenté Marie- Madeleine le matin du dimanche pour aller courir au tombeau et rencontrer son Maitre ressuscité.

La nostalgie de Dieu nous tire hors de nos résignations, celles qui nous amènent à penser que rien ne peut changer. La nostalgie de Dieu est l’attitude qui rompt nos conformismes ennuyeux et nous pousse à nous engager pour ce changement auquel nous aspirons et dont nous avons besoin. La nostalgie de Dieu a ses racines dans le passé mais ne s’arrête pas là : elle va à la recherche de l’avenir. Le croyant “nostalgique”, poussé par sa foi, va à la recherche de Dieu, comme les mages, dans les lieux les plus cachés de l’histoire, parce qu’il sait dans son cœur que son Seigneur l’attend là. Il va à la périphérie, à la frontière, dans les lieux non évangélisés, afin de pouvoir rencontrer son Seigneur ; et il ne le fait pas du tout avec une attitude de supériorité, il le fait comme un mendiant qui ne peut ignorer les yeux de celui pour lequel la Bonne Nouvelle est encore un terrain à explorer.

Comme attitude opposée, dans le palais d’Hérode (qui se trouvait à très peu de kilomètres de Bethléem), on ne s’était pas rendu compte de ce qui arrivait. Tandis que les mages marchaient, Jérusalem dormait. Elle dormait de connivence avec un Hérode qui, au lieu d’être en recherche, dormait bien. Il dormait sous l’anesthésie d’une conscience cautérisée. Et il est resté déconcerté. Il a eu peur. C’est le trouble de celui qui, devant la nouveauté qui révolutionne l’histoire, se ferme sur lui-même, sur ses résultats, sur ses connaissances, sur ses succès. Le trouble de celui qui se tient assis sur sa richesse sans réussir à voir au-delà. Un trouble qui naît dans le cœur de celui qui veut contrôler tout et tout le monde. C’est le trouble de celui qui est immergé dans la culture du vaincre à tout prix ; dans cette culture où il y a de la place seulement pour les “vainqueurs” et coûte que coûte. Un trouble qui naît de la peur et de la crainte devant ce qui nous interroge et met en danger nos sécurités et nos vérités, nos manières de nous attacher au monde et à la vie. Et Hérode a eu peur, et cette peur l’a conduit à chercher la sécurité dans le crime : « Necas parvulos corpore, quia te nacat timor in corde » – “Tu assassines ces faibles corps parce que la peur assassine ton cœur” (Saint Quodvultdeus, Sermon 2 sur le Symbole : PL 40, 655).

Nous voulons adorer. Ces hommes sont venus de l’Orient pour adorer, et ils sont venus le faire dans le lieu qui convient à un roi : le Palais. Ils sont arrivés là par leur recherche, c’était le lieu approprié, puisque cela revient à un Roi de naître dans un palais et d’avoir sa cour et ses sujets. C’est le signe du pouvoir, du succès, d’une vie réussie. Et on peut s’attendre à ce que le roi soit vénéré, craint et adulé, oui, mais pas nécessairement aimé. Ce sont les règles mondaines, les petites idoles et à qui nous rendons un culte : le culte du pouvoir, de l’apparence et de la supériorité. Des idoles qui promettent seulement tristesse et esclavage.

Et c’est vraiment là qu’a commencé le chemin le plus long qu’ont dû faire ces hommes venus de loin. Là, a commencé l’audace la plus difficile et la plus compliquée. Découvrir que ce qu’ils cherchaient n’était pas dans le Palais mais se trouvait dans un autre lieu, non seulement géographique mais existentiel. Là, ils ne voyaient pas l’étoile qui les conduisait à découvrir un Dieu qui veut être aimé, et cela est possible uniquement sous le signe de la liberté et non de la tyrannie ; découvrir que le regard de ce Roi inconnu – mais désiré – n’humilie pas, ne rend pas esclave, n’emprisonne pas. Découvrir que le regard de Dieu relève, pardonne, guérit. Découvrir que Dieu a voulu naître là où nous ne l’attendions pas, là où peut-être nous ne le voulions pas. Ou là où tant de fois, nous le renions. Découvrir que dans le regard de Dieu, il y a de la place pour ceux qui sont blessés, fatigués, maltraités et abandonnés : que sa force et son pouvoir s’appellent miséricorde. Comme est loin, pour certains, Jérusalem de Bethléem !

Hérode ne peut pas adorer parce qu’il n’a pas voulu changer son regard. Il n’a pas voulu cesser de rendre un culte à lui-même, croyant que tout commençait et finissait avec lui. Il n’a pas pu adorer parce que son but était qu’ils l’adorent lui. Les prêtres non plus n’ont pu adorer parce qu’ils savaient beaucoup de choses, ils connaissaient les prophéties, mais ils n’étaient disposés ni à se mettre en chemin ni à changer.

Les mages ont senti la nostalgie, ils ne voulaient plus les choses habituelles. Ils étaient habitués, accoutumés aux Hérode de leur temps et en étaient fatigués. Mais là, à Bethléem, il y avait une promesse de nouveauté, une promesse de gratuité. Là quelque chose de nouveau arrivait ; les mages ont pu adorer parce qu’ils ont eu le courage de marcher et, se prosternant devant le petit, se prosternant devant le pauvre, se prosternant devant celui qui est sans défense, se prosternant devant l’Enfant de Bethléem insolite et inconnu, ils ont découvert la Gloire de Dieu.

[00024-FR.01] [Texte original: Italien]

Secured By miniOrange