Allocution du pape François au personnel de l’ONU

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Vous trouvez ci-dessous l’adresse du Pape François au Personnel du Quartier général de l’Organisation des Nations Unies, New York. Vendredi, 25 septembre 2015

Chers amis,

À l’occasion de ma visite aux Nations Unies, je suis heureux de vous rencontrer, vous les hommes et les femmes qui êtes, de maintes manières, la colonne vertébrale de cette Organisation. Je vous remercie pour votre accueil, et je suis reconnaissant pour tout ce que vous avez fait afin de préparer ma visite. Je voudrais vous demander aussi de transmettre mes salutations aux membres de vos familles et à vos collègues qui n’ont pas pu être avec nous aujourd’hui.

La majeure partie du travail fait ici n’est pas du genre à faire les nouvelles. Derrière la scène, vos efforts quotidiens rendent possibles beaucoup d’initiatives diplomatiques, culturelles, économiques et politiques des Nations Unies, qui sont si importantes pour satisfaire l’espoir et les attentes des peuples qui composent notre famille humaine. Vous êtes des experts et des personnes de terrain expérimentées, des officiels et des secrétaires, des traducteurs et des interprètes, des agents d’entretien et des cuisiniers, personnel de maintenance et de sécurité. Capture d’écran 2015-09-25 à 08.30.25

Merci pour tout ce que vous faites !

Votre travail discret et dévoué non seulement contribue à l’amélioration des Nations Unies, mais a aussi une grande portée pour vous personnellement. Car la façon dont nous travaillons exprime notre dignité et le genre de personne que nous sommes.

Beaucoup d’entre vous sont venus dans cette ville, de pays du monde entier. Comme tels, vous constituez un microcosme des peuples que cette Organisation représente et cherche à servir. Comme tant d’autres personnes à travers le monde, vous êtes préoccupés par le bien-être et l’éducation de vos enfants. Vous portez le souci de l’avenir de notre planète, et du genre de monde que nous allons laisser aux futures générations. Mais aujourd’hui, et chaque jour, je voudrais demander à chacun de vous, quelle que soit sa capacité, de prendre soin l’un de l’autre. Soyez proches les uns des autres, respectez-vous les uns les autres, et donnez ainsi corps entre vous à l’idéal de cette Organisation d’une famille humaine unie, vivant en harmonie, travaillant non seulement pour la paix, mais dans la paix ; travaillant non seulement pour la justice, mais dans un esprit de justice.

Chers amis, je bénis chacun de vous du fond du cœur. Je prierai pour vous et pour vos familles, et je demande à chacun de vous, s’il vous plaît, de ne pas oublier de prier pour moi. Et si certains d’entre vous n’étaient pas croyants, je leur demande de me souhaiter du bien. Que Dieu vous bénisse tous !

Merci.

Homélie du pape François lors des vêpres avec les prêtres, religieux et religieuses de New York

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Vous trouverez ci-dessous l’homélie de Sainteté le Pape François lors des vêpres avec les prêtres et les religieux à la cathédrale Saint Patrick de New York le 24 Septembre 2015:

Deux sentiments m’habitent aujourd’hui à l’égard de mes frères musulmans. D’abord, je leur adresse mes salutations en cette journée du sacrifice. J’aurais voulu que mes salutations fussent plus chaleureuses. Mon deuxième sentiment est celui de ma proximité devant la tragédie que votre peuple a souffert aujourd’hui à la Mecque. En ce moment de prière, je m’unis à vous, nous nous unissons dans l’invocation de Dieu, notre Père tout-puissant et miséricordieux.

« Aussi vous exultez de joie, même s’il faut que vous soyez affligés, pour un peu temps encore, par toutes sortes d’épreuves » (1P 1, 6). Ces paroles de l’Apôtre nous rappellent une chose essentielle. Notre vocation est à vivre dans la joie.

Cette magnifique Cathédrale Saint Patrick, construite durant des années grâce aux sacrifices de nombreux hommes et femmes, peut servir de symbole du travail des générations de prêtres, religieux et laïcs américains, qui ont aidé à bâtir l’Eglise aux Etats-Unis. Rien que dans le domaine de l’éducation, que de prêtres et de religieux dans ce pays ont joué un rôle central, en aidant les parents à donner à leurs enfants l’aliment qui les nourrit pour la vie ! Beaucoup l’ont fait au prix d’un sacrifice extraordinaire et avec une charité héroïque. Je pense par exemple à Sainte Elisabeth Anne Seton, qui a fondé la première Ecole Catholique gratuite pour les filles en Amérique, ou bien à Saint Jean Neumann, le fondateur du premier système de l’Education Catholique aux Etats-Unis.

Ce soir, chers frères et sœurs, je suis venu me joindre à vous pour prier afin que toutes nos vocations continuent de construire le grand édifice du Royaume de Dieu dans ce pays. Je sais que, en tant que presbyterium au sein du peuple de Dieu, vous avez beaucoup souffert dans un passé récent, en prenant sur vous la honte de certains de vos frères qui ont porté préjudice à l’Eglise et l’ont scandalisée dans les plus vulnérables de ses membres…. Pour emprunter les paroles du livre de l’Apocalypse, je sais bien que vous « venez de la grande épreuve » (Ap 7, 14). Je vous accompagne en ce moment de peine et de difficulté, et je remercie Dieu pour votre Capture d’écran 2015-09-24 à 19.11.08
service fidèle de son peuple. En espérant vous aider à persévérer sur le chemin de la fidélité à Jésus Christ, je voudrais vous offrir deux brèves réflexions.

La première concerne l’esprit de gratitude. La joie des hommes et des femmes qui aiment Dieu attire d’autres ; les prêtres et les religieux sont appelés à trouver et à rayonner d’une satisfaction durable dans leur vocation. La joie jaillit d’un cœur reconnaissant. En vérité, nous avons beaucoup reçu, tant de grâces, tant de bénédictions, et nous nous en réjouissons. Cela nous fera du bien de penser à nos vies avec la grâce de la mémoire. Mémoire du moment où nous avons reçu le premier appel, mémoire du chemin parcouru, mémoire des grâces reçues… et, par-dessus tout, mémoire de notre rencontre avec Jésus Christ si souvent au long du parcours. Mémoire de l’émerveillement que notre rencontre avec Jésus suscite dans nos cœurs. Chercher la grâce de la mémoire de manière à grandir dans l’esprit de gratitude. Peut-être avons-nous besoin de nous demander : sommes-nous bons pour compter les bénédictions reçues ?

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Discours du pape François au Congrès des États-Unis

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Vous trouverez ci-dessous le texte complet du discours du pape François lors de la Session conjointe du Congrès des États-Unis.

Monsieur le Vice-Président,
Monsieur le Président,
Honorables Membres du Congrès,
Chers amis,

Je suis très reconnaissant pour votre invitation à m’adresser à cette Session conjointe du Congrès dans « le pays des hommes libres et dans la maison des hommes courageux ». Je crois que la raison de cette invitation est que, moi aussi, je suis fils de ce grand continent, dont nous avons tous tant reçu et vis-à-vis duquel nous partageons une responsabilité commune.

Chaque fils ou fille d’un pays a une mission, une responsabilité personnelle et sociale. Votre responsabilité en tant que membres du Congrès est de permettre à ce pays, à travers votre activité législative, de prospérer en tant que nation. Vous êtes le visage de ce peuple, ses représentants. Vous êtes appelés à défendre et à préserver la dignité de vos concitoyens dans la recherche inlassable et exigeante du bien commun, car c’est le principal objectif de toute politique. Une société politique perdure, si elle cherche, comme vocation, à satisfaire les besoins communs en stimulant la croissance de tous ses membres, spécialement ceux qui sont en Capture d’écran 2015-09-24 à 10.33.28situation de plus grande vulnérabilité ou de risque. L’activité législative est toujours fondée sur la protection du peuple. C’est à cela que vous avez été invités, appelés et convoqués par ceux qui vous ont élus.

Votre tâche est un travail qui m’inspire une double réflexion sur la figure de Moïse. D’une part, le patriarche et législateur du peuple d’Israël symbolise le besoin des peuples de maintenir vivant leur sens d’unité au moyen d’une juste législation. D’autre part, la figure de Moïse nous conduit directement à Dieu et ainsi à la dignité transcendante de l’être humain. Moïse nous donne une bonne synthèse de votre travail : vous êtes chargés de protéger, à travers la loi, l’image et la ressemblance de Dieu façonnées en chaque visage humain.

Aujourd’hui, je ne voudrais pas seulement m’adresser à vous, mais à travers vous, au peuple des Etats-Unis tout entier. Ici, avec ses représentants, je voudrais saisir cette occasion pour dialoguer avec les milliers d’hommes et de femmes qui s’efforcent chaque jour d’accomplir un honnête travail, pour apporter à la maison le pain quotidien, pour épargner de l’argent et – étape par étape – bâtir une vie meilleure pour leurs familles. Ce sont des hommes et des femmes qui ne sont pas concernés simplement par le paiement de leurs impôts, mais qui,  individuellement, de façon discrète, soutiennent la vie de la société. Ils génèrent la solidarité par leurs actions, et ils créent des organisations qui tendent une main secourable à ceux qui sont le plus dans le besoin.

Je voudrais aussi entrer en dialogue avec les nombreuses personnes âgées qui sont un dépôt de sagesse forgée par l’expérience, et qui cherchent de diverses façons, spécialement à travers le travail bénévole, à partager leurs histoires et leurs visions. Je sais que beaucoup d’entre elles, bien qu’étant à la retraite, sont encore actives ; elles continuent de travailler pour  construire ce pays. Je voudrais aussi dialoguer avec tous les jeunes qui travaillent pour réaliser leurs grandes et nobles aspirations, et qui ne se laissent pas séduire par la facilité. Ces jeunes affrontent des situations difficiles, résultant souvent de l’immaturité de beaucoup d’adultes. Je voudrais dialoguer avec vous tous, et je voudrais le faire à travers la mémoire historique de votre peuple.

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Discours du pape François aux évêques des États-Unis

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Discours complet du pape François lors de la rencontre avec les évêques des États-Unis dans la cathédrale de Saint Matthieu de Washington

Chers frères dans l’Épiscopat,

je suis heureux de vous rencontrer en ce moment de la mission apostolique qui m’a conduit dans votre pays. Je remercie vivement le Cardinal Wuerl et l’Archevêque Kurtz pour les aimables paroles qu’ils m’ont adressées au nom de vous tous. Recevez, s’il vous plaît, ma gratitude pour l’accueil et pour la généreuse disponibilité avec laquelle mon séjour a été programmé et organisé.

En embrassant, par le regard et par le cœur, vos visages de pasteurs, je voudrais étreindre les Églises que vous portez sur les épaules avec amour, et je vous prie d’assurer que ma proximité humaine et spirituelle rejoint, par vous, le Peuple de Dieu tout entier disséminé sur cette vaste terre.

Le cœur du Pape se dilate pour inclure tout un chacun. Élargir le cœur pour témoigner que Dieu est grand dans son amour constitue la substance de la mission du Successeur de Pierre, Vicaire de Celui qui, sur la Croix, a embrassé l’humanité entière. Qu’aucun membre du Corps du Christ et de la nation américaine ne se sente exclu de l’accolade du Pape. Que partout affleure sur les lèvres l’authentique nom de Jésus, que là résonne aussi la voix du Pape pour rassurer : “C’est le Sauveur  ! De vos grandes métropoles de la côte Est aux plaines di Midwest, du Sud profond à l’Ouest immense, partout où votre peuple se réunit en assemblée eucharistique, que le Pape ne soit pas un simple nom prononcé de façon routinière, mais qu’il soit une compagnie tangible visant à soutenir la voix qui s’élève du cœur de l’Épouse : “Viens, Seigneur ” !

Quand une main se tend pour accomplir le bien ou rendre proche la charité du Christ, pour essuyer une larme ou pour tenir compagnie à une solitude, pour indiquer une route à un égaré ou réconforter un cœur désormais meurtri, pour se pencher sur la personne tombée à terre ou enseigner à celle qui a soif de vérité, pour offrir le pardon ou pour conduire à un nouveau départ en Dieu… sachez que le Pape vous accompagne et vous soutient, qu’il pose lui aussi sur votre main, la sienne maintenant vieille et rugueuse mais, par la grâce de Dieu, encore capable de soutenir et d’encourager. [Read more…]

Pape à Cuba: rencontre avec les familles à la cathédrale « Nuestra Señora de la Asunción » à Santiago

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Ce matin à 11h, le pape François a rencontré les familles réunies à la cathédrale de Santiago. Après le mot de bienvenue de S.E. Mgr Dionisio Guillermo García Ibáñez et le témoignage d’une famille cubaine, le Pape a prononcé le discours que vous trouvez ci-dessous:

Nous sommes en famille. Et lorsqu’on est en famille, on se sent chez soi. Merci, familles cubaines, merci, Cubains, de faire que je me sens tous les jours en famille, de faire que je me sens chez moi. Cette rencontre avec vous est comme la ‘‘cerise sur le gâteau’’. Terminer ma visite par cette rencontre en famille est un motif de rendre grâce à Dieu pour la ‘‘chaleur’’ qui émane de personnes qui savent recevoir, qui savent accueillir, qui savent faire sentir qu’on est chez soi. Merci.

Je remercie Monseigneur Dionisio García, archevêque de Santiago, pour les salutations qu’il m’a adressées au nom de vous tous, ainsi que le couple qui a eu le courage de partager avec nous leurs aspirations et leurs efforts pour faire de leur foyer une ‘‘Eglise domestique’’. L’Evangile de Jean nous présente comme premier événement public de Jésus les noces de Cana, à l’occasion de la fête d’une famille. Il s’y trouve avec Marie, sa mère, et certains de ses disciples, partageant la fête de famille.

Les noces sont des moments particuliers dans la vie de beaucoup de personnes. Pour les ‘‘plus âgés’’, parents, grands-parents, c’est une occasion pour recueillir le fruit de la semence. Cela réjouit le cœur de voir les enfants grandir et de voir qu’ils peuvent fonder un foyer. C’est l’occasion de voir, tout d’un coup, que tout ce pour quoi on a lutté valait la peine. Accompagner les enfants, les soutenir, les stimuler pour qu’ils puissent avoir le courage de construire leurs vies, de former leurs familles, est un grand défi pour tous les parents. D’autre part, la joie des jeunes époux. Tout un avenir qui commence, tout a la ‘‘saveur’’ d’une chose nouvelle, d’une espérance. Lors des mariages, le passé dont nous héritons et l’avenir qui nous attend s’unissent toujours. L’occasion s’y présente toujours de remercier de tout ce qui nous a permis d’arriver jusqu’à ce jour, grâce au même amour reçu.

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Cérémonie d’accueil du pape François à l’aéroport international « José Marti » de La Havane, Cuba

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Monsieur le Président, Distinguées autorités,
Chers frères dans l’Episcopat, Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie vivement, Monsieur le Président, pour votre accueil et pour vos aimables paroles de bienvenue au nom du Gouvernement et de tout le peuple cubain. Mes salutations s’adressent aussi aux Autorités et aux membres du Corps diplomatique qui ont eu l’amabilité d’être présents à cette cérémonie.

Au Cardinal Jaime Ortega et Alamino, Archevêque de la Havane, à Monseigneur Dionisio Guillermo García Ibáñez, Archevêque de Santiago de Cuba et Président de la Conférence Episcopale, aux autres Evêques et à tout le peuple cubain, j’exprime ma gratitude pour leur accueil fraternel.

Merci à tous ceux qui se sont dépensés afin de préparer cette visite pastorale. Je voudrais vous demander, Monsieur le Président, de transmettre mes sentiments de considération spéciale et de respect à votre frère Fidel. Je voudrais aussi que mes salutations arrivent, en particulier, à toutes ces personnes que, pour divers motifs, je ne pourrai pas rencontrer et à tous les Cubains dispersés à travers le monde.

En cette année 2015, se célèbre le 80ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la République de Cuba et le Saint-Siège. La Providence me permet d’arriver aujourd’hui dans cette chère Nation, en suivant les traces indélébiles du chemin ouvert par les inoubliables voyages apostoliques qu’ont réalisés en cette Île mes deux prédécesseurs, saint Jean- Paul II et Benoît XVI. Je sais que leur souvenir suscite gratitude et affection dans le peuple et chez les autorités de Cuba. Aujourd’hui, nous voulons renouveler ces liens de coopération et d’amitié pour que l’Eglise continue d’accompagner et d’encourager le peuple cubain dans ses espérances et dans ses préoccupations, dans la liberté ainsi que par les moyens et dans les conditions nécessaires pour l’annonce du Royaume jusqu’aux périphéries existentielles de la société.

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Nous nous souvenons – Documentaire de S+L sur Vatican II et les évêques du Canada

Durant la l’assemblée plénière de la Conférence des évêques catholiques du Canada à Cornwall en Ontario, les évêques du Canada et leurs invités ont pu regarder ce vidéo spécial produit par télévision Sel et Lumière pour la commémoration de la fermeture du Concile Vatican II il y a 50 ans. Ce vidéo de 38 minutes vise à manifester la contribution de l’Église au Canada durant le Concile. Produit par télévision catholique Sel et Lumière et le père Thomas Rosica c.s.b. le vidéo donne la parole aux évêques qui ont participé au Concile ainsi qu’au Cardinal Gérald Cyprien Lacroix (Québec, le Cardinal Thomas Collins (Toronto), l’Archevêque de Paul-André Durocher (Gatineau).

La famille chrétienne : idéal ou réalité ?

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Samedi le 29 août dernier, avait lieu à la cathédrale Marie-Reine-du-monde de Montréal, la conférence intitulée « À la découverte de l’amour véritable ». Organisée conjointement par l’Association pour la béatification de l’Impératrice Zita d’Autriche et l’Archidiocèse de Montréal, cette journée de réflexion et de prière aura certainement permis à tous les participants non seulement d’approfondir leurs connaissances sur le dessein de Dieu sur la famille mais également de sentir un réconfort dans un monde qui lui est malheureusement de plus en plus hostile.

Durant l’avant-midi, des témoignages et enseignements se sont succédés. D’abord le témoignage de Brigitte Bédard, journaliste au magazine Le Verbe, qui présentait le pouvoir de la grâce dans son chemin vocationnel, suivi de celui de Cosmin et Jacynthe Dina centré sur le rôle du sacrement de mariage et sur la solidité que revêt le mariage lorsqu’il se vit dans la foi, l’espérance et la charité. Concluant la première moitié de cette journée mémorable, Mgr Lépine a voulu souligner que le véritable visage de l’amour s’est manifesté en Jésus-Christ sur la croix. Incitant les participants à méditer fréquemment le chemin de croix, l’archevêque de Montréal a lancé un vif appel aux consciences afin qu’elles répondent positivement à leur vocation à la sainteté et qu’elles voient que la « famille est le lieu où l’on apprend que le don de soi est un chemin de bonheur».

Après un pareil avant-midi chargé d’émotions, tous étaient unanimes dans leur désir d’implorer le pardon du Père de toute miséricorde et de Lui rendre grâce pour ce don immense qu’est la famille. Une fois abreuvés à cette « Source et Sommet de toute la vie chrétienne», les participants ont pu entamer l’après-midi en compagnie d’intervenants dont la qualité n’avait d’égale que la profondeur du sujet abordé. [Read more…]

CECC- Une Église en quête de justice : le pape François interpelle l’Église au Canada

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Présentation d’un nouveau document de la CECC sur la justice sociale:

La Commission épiscopale pour la justice et la paix de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a publié une nouvelle ressource intitulée Une Église en quête de justice : le pape François interpelle l’Église au Canada. Depuis son élection comme évêque de Rome, le Saint-Père « confère à l’enseignement social catholique une précision et une urgence qui en font l’un des points forts de son pontificat jusqu’ici », écrit la Commission dans son texte publié aujourd’hui. Traitant largement de sujets liés à la dignité humaine et aux normes du travail, à la guerre et à la paix, ainsi qu’à l’exclusion et à l’isolement, ce document souligne l’intérêt et l’appel du pape François à lutter pour la justice, et offre des questions de réflexions adaptées au contexte canadien.

Lettre du Souverain Pontife à Mgr Rino Fisichella

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Lettre du Souverain Pontife au président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, Mgr Rino Fisichella, chargé de l’organisation du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde:

A mon vénéré frère
Mgr Rino Fisichella
président du Conseil pontifical
pour la promotion de la nouvelle évangélisation

L’approche du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde me permet de me concentrer sur certains points sur lesquels je considère qu’il est important d’intervenir afin de permettre que la célébration de l’Année Sainte soit pour tous les croyants un véritable moment de rencontre avec la miséricorde de Dieu. Je désire en effet que le Jubilé soit une expérience vivante de la proximité du Père, permettant presque de toucher du doigt sa tendresse, afin que la foi de chaque croyant se renforce et que le témoignage devienne ainsi toujours plus efficace.

Ma pensée va, en premier lieu, à tous les fidèles qui, dans chaque diocèse ou comme pèlerins à Rome, vivront la grâce du Jubilé. Je désire que l’indulgence jubilaire soit pour chacun une expérience authentique de la miséricorde de Dieu, qui va à la rencontre de tous avec le visage du Père qui accueille et pardonne, oubliant entièrement le péché commis. Pour vivre et obtenir l’indulgence, les fidèles sont appelés à accomplir un bref pèlerinage vers la Porte Sainte, ouverte dans chaque Cathédrale ou dans les églises établies par l’évêque diocésain, ainsi que dans les quatre basiliques papales à Rome, comme signe du désir profond de véritable conversion. De même, j’établis que l’on puisse obtenir l’indulgence  dans les sanctuaires où est ouverte la Porte de la Miséricorde et dans les églises qui sont traditionnellement identifiées comme jubilaires. Il est important que ce moment soit uni, avant tout, au Sacrement de la Réconciliation et à la célébration de la sainte Eucharistie par une réflexion sur la miséricorde. Il sera nécessaire d’accompagner ces célébrations par la profession de foi et par la prière pour ma personne et pour les intentions que je porte dans mon cœur pour le bien de l’Eglise et du monde entier.

Je pense, en outre, à ceux qui, pour divers motifs, n’auront pas la possibilité de se rendre à la Porte Sainte, en premier lieu les malades et les personnes âgées et seules, que leurs conditions empêchent souvent de sortir de chez eux. Pour ces personnes, il sera d’une grande aide de vivre la maladie et la souffrance comme expérience de proximité au Seigneur qui, dans le mystère de sa passion, mort et résurrection, indique la voie maîtresse pour donner un sens à la douleur et à la solitude. Vivre avec foi et espérance joyeuse ce moment d’épreuve, en recevant la communion ou en participant à la Messe et à la prière communautaire, également à travers les divers moyens de communication, sera pour elles la façon d’obtenir l’indulgence jubilaire. Ma pensée va aussi aux détenus, qui font l’expérience de la restriction de leur liberté. Le Jubilé a toujours constitué l’opportunité d’une grande amnistie, destinée à toucher de nombreuses personnes qui, bien que méritant une peine, ont toutefois pris conscience de l’injustice qu’elles ont commise, et désirent sincèrement s’insérer à nouveau dans la société  en apportant leur contribution honnête. Qu’à toutes ces personnes parvienne de façon concrète la miséricorde du Père qui désire être proche de ceux qui ont le plus besoin de son pardon. Dans les chapelles des prisons, elles pourront obtenir l’indulgence et, chaque fois qu’elles passeront par la porte de leur cellule, en adressant leur pensée et leur prière au Père, puisse ce geste signifier pour elles le passage de la Porte Sainte, car la miséricorde de Dieu, capable de transformer les cœurs, est également en mesure de transformer les barreaux en expérience de liberté.

J’ai demandé que l’Eglise redécouvre en ce temps jubilaire la richesse contenue dans les œuvres de miséricorde corporelle et spirituelle. L’expérience  de la miséricorde, en effet, devient visible dans le témoignage de signes concrets comme Jésus lui-même nous l’a enseigné. Chaque fois qu’un fidèle vivra l’une ou plusieurs de ces œuvres en première personne, il obtiendra certainement l’indulgence jubilaire. D’où l’engagement à vivre de la miséricorde pour obtenir la grâce du pardon complet et total en vertu de la force de l’amour du Père qui n’exclut personne. Il s’agira donc d’une indulgence jubilaire plénière, fruit de l’événement lui-même qui est célébré et vécu avec foi, espérance et charité.

Enfin, l’indulgence jubilaire peut être obtenue également pour les défunts. Nous sommes liés à eux par le témoignage de foi et de charité qu’ils nous ont laissé. De même que nous les rappelons dans la célébration eucharistique, ainsi, nous pouvons, dans le grand mystère de la communion des Saints, prier pour eux afin que le visage miséricordieux du Père les libère de tout résidu de faute et puisse les accueillir dans ses bras, dans la béatitude qui n’a pas de fin.

L’un des graves problèmes de notre temps est sans aucun doute le changement du rapport à la vie. Une mentalité très répandue a désormais fait perdre la sensibilité personnelle et sociale adéquate à l’égard de l’accueil d’une vie nouvelle. Le drame de l’avortement est vécu par certains avec une conscience superficielle, qui semble ne pas se rendre compte du mal très grave qu’un tel acte comporte. Beaucoup d’autres, en revanche, bien que vivant ce moment comme un échec, considèrent ne pas avoir d’autres voies à parcourir. Je pense, en particulier, à toutes les femmes qui ont eu recours à l’avortement. Je connais bien les conditionnements qui les ont conduites à cette décision. Je sais qu’il s’agit d’un drame existentiel et moral. J’ai rencontré de nombreuses femmes qui portaient dans leur cœur la cicatrice de ce choix difficile et douloureux. Ce qui a eu lieu est profondément injuste; pourtant, seule sa compréhension dans sa vérité peut permettre de ne pas perdre l’espérance. Le pardon de Dieu à quiconque s’est repenti ne peut être nié, en particulier lorsqu’avec un cœur sincère, cette personne s’approche du Sacrement de la Confession pour obtenir la réconciliation avec le Père. C’est également pour cette raison que j’ai décidé, nonobstant toute chose contraire, d’accorder à tous les prêtres, pour l’Année jubilaire, la faculté d’absoudre du péché d’avortement tous ceux qui l’ont provoqué et qui, le cœur repenti, en demandent pardon. Que les prêtres se préparent à cette tâche importante en sachant unir des paroles d’authentique accueil à une réflexion qui aide à comprendre le péché commis, et indiquer un itinéraire de conversion authentique pour pouvoir obtenir le pardon véritable et généreux du Père qui renouvelle tout par sa présence.

Une dernière considération s’adresse aux fidèles qui, pour diverses raisons, désirent fréquenter les églises où les offices sont célébrés par les prêtres de la Fraternité Saint Pie X. Cette Année jubilaire de la Miséricorde n’exclut personne. Certains confrères évêques m’ont fait part en plusieurs occasions de leur bonne foi et pratique sacramentelle, unie toutefois à la difficulté de vivre une situation pastorale difficile. J’espère que dans un proche avenir, l’on pourra trouver les solutions pour retrouver une pleine communion avec les prêtres et les supérieurs de la Fraternité. Entre temps, animé par l’exigence de répondre au bien de ces frères, j’établis, par ma propre disposition, que ceux qui, au cours de l’Année Sainte de la Miséricorde, s’approcheront, pour célébrer le Sacrement de la Réconciliation, des prêtres de la Fraternité Saint Pie X recevront une absolution valide et licite de leurs péchés.

M’en remettant à l’intercession de la Mère de la Miséricorde, je confie à sa protection la préparation de ce Jubilé extraordinaire.

Du Vatican, le 1er septembre 2015

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