Homélie du pape François lors de la Messe pour le Synode des jeunes


Vous trouverez ci-dessous le texte de l’homélie du pape François tel que prononcée lors de la Messe d’ouverture du Synode sur « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel » en la Place Saint-Pierre de Rome:

« L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera tout et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit » (Jn 14, 26).

De cette manière très simple, Jésus offre à ses disciples la garantie qu’il accompagnera toute l’œuvre missionnaire qui leur sera confiée : l’Esprit Saint sera le premier à garder et à maintenir toujours vivante et actuelle la mémoire du Maître dans le cœur des disciples. C’est Lui qui permettra que la richesse et la beauté de l’Evangile soient source de joie et de nouveauté constantes.

Au début de ce moment de grâce pour toute l’Église, en syntonie avec la Parole de Dieu, demandons avec insistance au Paraclet qu’il nous aide à faire mémoire et à raviver les paroles du Seigneur qui ont fait brûler notre cœur (cf. Lc 24, 32). Ardeur et passion évangélique qui engendrent l’ardeur et la passion pour Jésus. Mémoire qui puisse réveiller et renouveler en nous la capacité de rêver et d’espérer. Parce que nous savons que nos jeunes seront capables de prophétie et de vision dans la mesure où, désormais adultes ou âgés, nous sommes capables de rêver et ainsi de rendre contagieux et de partager les rêves et les espérances que nous portons dans notre cœur (cf. Jl 3, 1).

Que l’Esprit nous donne la grâce d’être des Pères synodaux oints du don des rêves et de l’espérance, afin que nous puissions, à notre tour, oindre nos jeunes du don de la prophétie et de la vision ; qu’il nous donne la grâce d’être une mémoire active, vivante, efficace, qui de génération en génération ne se laisse pas étouffer ni écraser par des prophètes de calamités et de malheur, ni par nos limites, erreurs et péchés, mais qui est capable de trouver des espaces pour enflammer le cœur et discerner les chemins de l’Esprit. C’est avec cette attitude d’écoute docile de la voix de l’Esprit que nous sommes réunis de toutes les parties du monde. Aujourd’hui, pour la première fois, sont aussi ici avec nous deux confrères évêques de la Chine continentale. Nous leur exprimons notre chaleureuse bienvenue : la communion de l’Episcopat tout entier avec le Successeur de Pierre est encore plus visible grâce à leur présence.

Oints dans l’espérance, nous commençons une nouvelle rencontre ecclésiale capable d’élargir les horizons, de dilater le cœur et de transformer ces structures qui aujourd’hui nous paralysent, nous séparent et nous éloignent des jeunes, les laissant exposés aux intempéries et orphelins d’une communauté de foi qui les soutienne, d’un horizon de sens et de vie (cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 49).

L’espérance nous interpelle, nous déplace et rompt avec le conformisme du “on a toujours fait ainsi”, et elle nous demande de nous lever pour regarder directement le visage des jeunes et les situations dans lesquelles ils se trouvent. La même espérance nous demande de travailler pour renverser les situations de précarité, d’exclusion et de violence, auxquelles sont exposés nos enfants.

Les jeunes, qui sont le fruit de nombreuses décisions prises dans le passé, nous appellent à prendre en charge avec eux le présent, en nous engageant davantage et à lutter contre ce qui, de toutes les façons, empêche leur vie de se développer avec dignité. Ils nous demandent et exigent un dévouement créatif, une dynamique intelligente, enthousiaste et pleine d’espérance, et que nous ne les laissions pas seuls aux mains de tant de marchands de mort qui oppriment leur vie et obscurcissent leur vision.

Cette capacité de rêver ensemble, qu’aujourd’hui le Seigneur nous offre à nous comme Église, exige – selon ce que disait Saint Paul dans la première Lecture – de développer entre nous une attitude bien précise: « Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts; pensez aussi à ceux des autres » (Ph 2, 4). Et en même temps, il vise plus haut, demandant qu’avec humilité nous considérions les autres supérieurs à nous-mêmes (cf. v. 3). Avec cet esprit nous chercherons à nous mettre à l’écoute les uns des autres pour discerner ensemble ce que le Seigneur demande à son Église. Et cela exige de nous que nous soyons attentifs et veillions bien à ce que ne prévale pas la logique de l’auto-préservation et de l’autoréférentialité, qui finit par faire devenir important ce qui est secondaire et secondaire ce qui est important. L’amour pour l’Evangile et pour le peuple qui nous a été confié nous demande d’élargir le regard et de ne pas perdre de vue la mission à laquelle il nous appelle pour viser un plus grand bien qui profitera à nous tous. Sans cette attitude, tous nos efforts seront vains.

Le don de l’écoute sincère, priante et le plus possible sans préjugés ni conditions nous permettra d’entrer en communion avec les diverses situations que vit le Peuple de Dieu. Ecouter Dieu, pour écouter avec lui le cri des gens; écouter les gens pour respirer avec eux la volonté à laquelle Dieu nous appelle (cf. Discours lors de la veillée de prière en préparation au Synode sur la famille, 4 octobre 2014).

Cette attitude nous défend de la tentation de tomber dans une position moralisante ou élitiste, comme aussi de l’attraction pour des idéologies abstraites qui ne correspondent jamais à la réalité de nos gens (cf. J.M. BERGOGLIO, Meditaciones para religiosos, 45-46).

Frères, plaçons ce temps sous la protection maternelle de la Vierge Marie. Femme de l’écoute et de la mémoire, qu’elle nous accompagne pour reconnaître les traces de l’Esprit afin que, avec empressement (cf. Lc 1, 39), entre rêves et espérances, nous accompagnions et stimulions nos jeunes afin qu’ils ne cessent pas de prophétiser.

Pères synodaux, beaucoup d’entre nous étaient jeunes ou faisaient leurs premiers pas dans la vie religieuse alors que se terminait le Concile Vatican II. Aux jeunes d’alors a été adressé le dernier message des Pères conciliaires. Cela nous fera du bien de repasser de nouveau dans notre cœur ce que nous avons entendu lorsque nous étions jeunes en rappelant les paroles du poète: que «l’homme conserve ce qu’il a promis lorsqu’il était enfant » (F. HÖLDERLIN)

Les Pères conciliaires nous ont ainsi parlé: « L’Église, quatre années durant, vient de travailler à rajeunir son visage, pour mieux répondre au dessein de son Fondateur, le grand Vivant, le Christ éternellement jeune. Et au terme de cette imposante “révision de vie”, elle se tourne vers vous. C’est pour vous, les jeunes, pour vous surtout, qu’elle vient, par son Concile, d’allumer une lumière: lumière qui éclaire l’avenir, votre avenir. L’Église est soucieuse que cette société que vous allez constituer respecte la dignité, la liberté, le droit des personnes: et ces personnes, c’est vous […] Elle a confiance […] que vous saurez affirmer votre foi dans la vie et dans ce qui donne un sens à la vie: la certitude de l’existence d’un Dieu juste et bon.

C’est au nom de ce Dieu et de son Fils Jésus que nous vous exhortons à élargir vos cœurs aux dimensions du monde, à entendre l’appel de vos frères et à mettre hardiment à leur service vos jeunes énergies. Luttez contre tout égoïsme. Refusez de laisser libre cours aux instincts de violence et de haine, qui engendrent les guerres et leur cortège de misères. Soyez généreux, purs, respectueux, sincères. Et construisez dans l’enthousiasme un monde meilleur que celui de vos aînés! » (PAUL VI, Message aux jeunes à la fin du Concile Vatican II, 8 décembre 1965).

Pères synodaux, l’Église vous regarde avec confiance et amour.

Église en sortie 14 septembre 2018

Cette semaine à Église en sortie, on s’entretient avec le père Thomas Rosica c.s.b. à propos des actualités de l’Église. On vous présente un reportage sur la Rencontre Mondiale des Familles 2018 à Dublin en Irlande. Dans la troisième partie de l’émission, Francis Denis reçoit le Recteur Majeur (Supérieur général) de la Société salésienne avec qui il s’entretient de la relation entre l’Église et les jeunes, quelques semaines avant le début du Synode ordinaire des évêques portant sur « Les jeunes, la Foi et le discernement vocationnel ».

Message du pape François pour la Journée missionnaire mondiale 2018

CNS photo/Paul Haring

Vous trouverez ci-dessous le texte officiel du Message du pape François pour la Journée mondiale missionnaire 2018:

Avec les jeunes, portons l’Évangile à tous

Chers jeunes, avec vous je désire réfléchir sur la mission que Jésus nous a confiée. En m’adressant à vous, j’entends inclure tous les chrétiens, qui vivent dans l’Eglise l’aventure de leur existence comme enfants de Dieu. Ce qui me pousse à parler à tous, en dialoguant avec vous, c’est la certitude que la foi chrétienne reste toujours jeune quand on s’ouvre à la mission que le Christ nous confie. « La mission renforce la foi » (Lett. Enc. Redemptoris missio, n. 2), a écrit saint Jean-Paul II, un Pape qui a beaucoup aimé les jeunes et leur a manifesté un grand dévouement.

L’occasion du Synode que nous célébrerons à Rome au mois d’octobre prochain, mois missionnaire, nous offre l’opportunité de mieux comprendre, à la lumière de la foi, ce que le Seigneur Jésus veut vous dire à vous les jeunes et, à travers vous, aux communautés chrétiennes.

La vie est une mission

Chaque homme et chaque femme est une mission, et c’est la raison pour laquelle on vit sur la terre. Etre attirés et être envoyés sont les deux mouvements que notre cœur, surtout quand on est jeune, sent comme des forces intérieures de l’amour qui promettent un avenir et poussent notre existence en avant. Personne autant que les jeunes ne sent combien la vie fait irruption et attire. Vivre avec joie sa propre responsabilité pour le monde est un grand défi. Je connais bien les lumières et les ombres propres au fait d’être jeunes, et si je pense à ma jeunesse et à ma famille, je me rappelle l’intensité de l’espérance pour un avenir meilleur. Le fait de ne pas nous trouver en ce monde par notre décision, nous laisse entrevoir qu’il y a une initiative qui nous précède et nous donne d’exister. Chacun de nous est appelé à réfléchir sur cette réalité : « Je suis une mission sur cette terre, et pour cela je suis dans ce monde » (Exh. ap. Evangelii gaudium, n. 273).

Nous vous annonçons Jésus Christ

L’Église, en annonçant ce qu’elle a gratuitement reçu (cf. Mt 10, 8 ; Ac 3, 6), peut partager avec vous les jeunes le chemin et la vérité qui conduisent à donner sens au fait de vivre sur cette terre. Jésus Christ, mort et ressuscité pour nous, s’offre à notre liberté et la provoque à chercher, à découvrir et à annoncer ce sens véritable et plénier. Chers jeunes, n’ayez pas peur du Christ et de son Eglise ! En eux se trouve le trésor qui remplit la vie de joie. Je vous le dis par expérience : grâce à la foi, j’ai trouvé le fondement de mes rêves et la force de les réaliser. J’ai vu beaucoup de souffrance, beaucoup de pauvreté défigurer les visages de tant de frères et sœurs. Pourtant, pour celui qui vit avec Jésus, le mal est une provocation à aimer toujours plus. Beaucoup d’hommes et de femmes, beaucoup de jeunes se sont généreusement donnés eux-mêmes, parfois jusqu’au martyre, par amour de l’Evangile, au service de leurs frères. De la croix de Jésus, découvrons la logique divine de l’offrande de nous- mêmes (cf. 1 Co 1, 17-25) comme annonce de l’Evangile pour la vie du monde (cf. Jn 3, 16). Être enflammés de l’amour du Christ consume celui qui brûle et fait grandir, illumine et réchauffe celui qu’on aime (cf. 2 Co 5, 14). A l’école des saints, qui nous ouvrent aux vastes horizons de Dieu, je vous invite à vous demander en toute circonstance : « Que ferait le Christ à ma place ? ».

Transmettre la foi jusqu’aux extrêmes confins de la terre

Vous aussi, les jeunes, par le Baptême vous êtes des membres vivants de l’Église, et ensemble nous avons la mission de porter l’Évangile à tous. Vous êtes en train de vous ouvrir à la vie. Grandir dans la grâce de la foi qui nous a été transmise par les Sacrements de l’Église nous associe à un grand nombre de générations de témoins, où la sagesse de celui qui a l’expérience devient un témoignage et un encouragement pour celui qui s’ouvre à l’avenir. Et la nouveauté des jeunes devient, à son tour, soutien et espérance pour celui qui est proche du but de son chemin. Dans la cohabitation des divers âges de la vie, la mission de l’Église construit des ponts entre les générations, grâce auxquels la foi en Dieu et l’amour pour le prochain constituent des facteurs d’unité profonde.

Cette transmission de la foi, cœur de la mission de l’Église, arrive donc par la “contagion” de l’amour, où la joie et l’enthousiasme expriment le sens retrouvé et plénier de la vie. La propagation de la foi par attraction exige des cœurs ouverts, dilatés par l’amour. À l’amour il n’est pas possible de mettre des limites : l’amour est fort comme la mort (cf. Ct 8, 6). Et une telle expansion suscite la rencontre, le témoignage, l’annonce ; elle suscite le partage dans la charité avec tous ceux qui, loin de la foi, se montrent indifférents à elle, parfois hostiles et opposés. Des milieux humains, culturels et religieux encore étrangers à l’Évangile de Jésus et à la présence sacramentelle de l’Église représentent les périphéries extrêmes, les “extrêmes confins de la terre”, vers lesquels, depuis la Pâque de Jésus, ses disciples missionnaires sont envoyés, dans la certitude d’avoir toujours leur Seigneur avec eux (cf. Mt 28, 20 ; Ac 1, 8). En cela consiste ce que nous appelons la missio ad gentes.

La périphérie la plus désolée de l’humanité qui a besoin du Christ est l’indifférence envers la foi ou encore la haine contre la plénitude divine de la vie. Chaque pauvreté matérielle et spirituelle, chaque discrimination de frères et de sœurs est toujours une conséquence du refus de Dieu et de son amour.

Les extrêmes confins de la terre, chers jeunes, sont pour vous aujourd’hui très relatifs et toujours facilement “navigables”. Le monde digital, les réseaux sociaux qui nous envahissent et nous traversent, diluent les confins, effacent les marges et les distances, réduisent les différences. Tout semble à portée de main, tout semble si proche et immédiat. Pourtant sans l’engagement du don de nos vies, nous pourrons avoir des myriades de contacts mais nous ne serons jamais plongés dans une véritable communion de vie. La mission jusqu’aux extrêmes confins de la terre exige le don de soi- même dans la vocation qui nous a été confiée par Celui qui nous a placés sur cette terre (cf. Lc 9, 23- 25). J’oserais dire que, pour un jeune qui veut suivre le Christ, l’essentiel est la recherche et l’adhésion à sa propre vocation.

Témoigner de l’amour

Je rends grâce pour toutes les réalités ecclésiales qui vous permettent de rencontrer personnellement le Christ vivant dans son Église : les paroisses, les associations, les mouvements, les communautés religieuses, les différentes expressions de service missionnaire. Beaucoup de jeunes trouvent dans le volontariat missionnaire, une forme pour servir les “plus petits” (cf. Mt 25, 40), promouvant la dignité humaine et témoignant de la joie d’aimer et d’être chrétiens. Ces expériences ecclésiales font en sorte que la formation de chacun ne soit pas seulement une préparation pour son propre succès professionnel, mais développe et prenne soin d’un don du Seigneur pour mieux servir les autres. Ces formes louables de service missionnaire temporaire sont un début fécond et, dans le discernement vocationnel, peuvent vous aider à vous décider pour un don total de vous-mêmes comme missionnaires.

De cœurs jeunes sont nées les Œuvres Pontificales Missionnaires, pour soutenir l’annonce de l’Évangile à tous les peuples, contribuant à la croissance humaine et culturelle de tant de populations assoiffées de Vérité. Les prières et les aides matérielles, qui sont généreusement données et distribuées à travers les OPM, aident le Saint-Siège à faire en sorte que ceux qui les reçoivent pour leurs propres besoins puissent à leur tour, être capables de porter témoignage dans leur milieu. Personne n’est si pauvre au point de ne pas pouvoir donner ce qu’il a, mais avant tout ce qu’il est. J’aime répéter l’exhortation que j’ai adressée aux jeunes chiliens : « Ne pense jamais que tu n’as rien à apporter, ou que tu ne manques à personne. Beaucoup de gens ont besoin de toi ; sache-le. Que chacun de vous le sache dans son cœur : beaucoup de gens ont besoin de moi » (Rencontre avec les jeunes, Sanctuaire de Maipu, 17 janvier 2018).

Chers jeunes, le prochain mois d’octobre missionnaire, au cours duquel se déroulera le Synode qui vous est dédié, sera une autre occasion pour nous donner d’être des disciples-missionnaires toujours plus passionnés pour Jésus et sa mission, jusqu’aux extrêmes confins de la terre. A Marie Reine des Apôtres, aux saints François Xavier et Thérèse de l’Enfant-Jésus, au bienheureux Paolo Manna, je demande d’intercéder pour nous tous et de nous accompagner toujours.

[Texte original: Français]

FRANCISCUS

Église en sortie 4 mai 2018

Cette semaine à Église en sortie, Francis Denis reçoit la journaliste et représentante de la Conférence des évêques catholiques du Canada au Pré-Synode sur « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». Et on vous présente un reportage sur l’Assemblée générale annuelle des Chevaliers de Colomb du Québec.

« Gaudete et exultate »: une exhortation pour la jeunesse ?

CNS photo/Vatican Media

Il y a déjà quelques semaines, se concluait, à Rome, le Pré-Synode des jeunes en prévision du Synode ordinaire des évêques qui aura lieu en octobre prochain sur le thème « Des jeunes, de la foi et du discernement vocationnel ». À l’issue de cette rencontre où étaient réunis quelque 300 jeunes provenant des cinq continents, un document se voulant un « résumé de toutes les contributions des participants »a été publié.  La lecture de ce document est très intéressante puisqu’il offre un portrait authentique de la grande richesse de perspectives de la vie des jeunes dans l’Église.  Certaines tensions ou contradictions transparaissent parfois dans le document; ce qui selon moi, doit être perçu, comme un signe de la vitalité et de la diversité de notre belle jeunesse catholique. Nous aurons amplement le temps de réfléchir sur la question. Cependant, un point a particulièrement retenu mon attention. En effet, on retrouve à plusieurs endroits une insistance sur « l’appel universel à la sainteté » (no 2-8) ainsi qu’au besoin de témoins authentiques de la foi.

Cela est bien connu, les jeunes d’aujourd’hui ne se contentent pas de demi-mesures. Paradoxalement, au même moment où l’on est témoin d’une diminution de l’engagement en général, on note un très fort désir d’engagement radical chez un nombre non négligeable de jeunes. Apparaissant huit fois dans le document, le mot « authenticité » résume bien cette qualité dont doivent faire preuve les gens d’Église s’ils veulent rejoindre cette jeunesse en soif d’absolu. En d’autres termes, nous disent les jeunes : « Nous avons besoin de modèles qui soient attractifs, cohérents et authentiques […] des hommes et des femmes qui donnent une image vivante et dynamique de leur foi et de leur relation avec Jésus, des personnes qui encouragent les autres à approcher, rencontrer et tomber amoureux de Jésus (no 5) ».

Répondant, un peu plus tôt que prévu à cette demande, le Pape François publiera lundi prochain une nouvelle exhortation apostolique portant justement sur cette invitation de Concile Vatican II à « l’appel universel à la sainteté » (no 40). Dépassant les attentes du plus impatient des jeunes présents au Pré-Synode, le pape répondra donc à cette recommandation du document final : « Il est nécessaire de mieux comprendre la vocation chrétienne (prêtrise, vie religieuse, ministère laïc, mariage et famille, rôle dans la société, etc.) et l’appel universel à la sainteté » (no 8).

Bien sûr, cette chronologie des événements n’est pas totalement volontaire. Un tel document devait être en préparation depuis déjà un bon moment. Toutefois, on peut y voir un clin d’œil de la Providence, cherchant à rejoindre ces jeunes qui évoluent au rythme effréné des médias sociaux. Il est encore plus surprenant du fait que cette exhortation portera sur plusieurs problématiques explicitement discutées dans le Hall des jeunes. En effet, d’autres réflexions présentes dans le document du Pré-Synode seront abordées par « Gaudete et exultate » comme par exemple :

  • « La sainteté est un objectif atteignable et un chemin de bonheur. » (no 3);
  • « Un témoignage authentique vers la sainteté, ce qui inclut la reconnaissance de ses erreurs et la demande de pardon » (no7);
  • « Le besoin d’une Église qui soit accueillante et miséricordieuse, qui reconnaisse ses racines et de son héritage, qui aime chacun y compris ceux qui ne correspondent pas à ses standards (no 1).

Bien qu’il apparaît invraisemblable que l’un ait directement influencé l’autre, nous pouvons clairement voir un Pape soucieux d’offrir un message correspondant aux attentes légitimes du Peuple de Dieu dans son ensemble, jeunes compris. Ainsi, la lecture du document de conclusion du Pré-Synode me semble une excellente préparation à l’accueil et à la compréhension de cette « joie et exultation » à laquelle nous sommes tous appelés.

Message du pape François pour la 55e journée de prière pour les vocations

CNS photo/Tyler Orsburn

Vous trouverez ci-dessous le message du pape François pour la 55e journée de prière pour les vocations:

Écouter, discerner, vivre l’appel du Seigneur

Chers frères et sœurs,
En octobre prochain, se déroulera la XVème Assemblée Générale ordinaire du Synode des évêques, qui sera consacrée aux jeunes, en particulier au rapport entre jeunes, foi et vocation. A cette occasion, nous aurons la possibilité d’approfondir comment, au centre de notre vie, il y a l’appel à la joie que Dieu nous adresse et comment cela est «le projet de Dieu pour les hommes et les femmes de tout temps» (SYNODE DES ÉVÊQUES, XVEME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE, Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel, Introduction).

Il s’agit d’une bonne nouvelle qui nous est annoncée avec force par la 55ème Journée mondiale de Prière pour les Vocations : nous ne sommes pas plongés dans le hasard, ni entraînés par une série d’évènements désordonnés, mais, au contraire, notre vie et notre présence dans le monde sont fruits d’une vocation divine !

Même dans nos temps inquiets, le Mystère de l’Incarnation nous rappelle que Dieu vient toujours à notre rencontre et il est Dieu-avec-nous, qui passe le long des routes parfois poussiéreuses de notre vie et, accueillant notre poignante nostalgie d’amour et de bonheur, nous appelle à la joie. Dans la diversité et dans la spécificité de chaque vocation, personnelle et ecclésiale, il s’agit d’écouter, de discerner et de vivre cette Parole qui nous appelle d’en-haut et qui, tandis qu’elle nous permet de faire fructifier nos talents, nous rend aussi instruments de salut dans le monde et nous oriente vers la plénitude du bonheur.

Ces trois aspects – écoute, discernement et vie – servent aussi de cadre au début de la mission de Jésus, qui, après les jours de prière et de lutte dans le désert, visite sa synagogue de Nazareth, et là, se met à l’écoute de la Parole, discerne le contenu de la mission que le Père lui a confiée et annonce qu’il est venu pour la réaliser “aujourd’hui” (cf. Lc 4, 16-21).

Écouter

L’appel du Seigneur – il faut le dire tout de suite – n’a pas l’évidence de l’une des nombreuses choses que nous pouvons sentir, voir ou toucher dans notre expérience quotidienne. Dieu vient de manière silencieuse et discrète, sans s’imposer à notre liberté. Aussi, on peut comprendre que sa voix reste étouffée par les nombreuses préoccupations et sollicitations qui occupent notre esprit et notre cœur.

Il convient alors de se préparer à une écoute profonde de sa Parole et de la vie, à prêter aussi attention aux détails de notre quotidien, à apprendre à lire les évènements avec les yeux de la foi, et à se maintenir ouverts aux surprises de l’Esprit.

Nous ne pourrons pas découvrir l’appel spécial et personnel que Dieu a pensé pour nous, si nous restons fermés sur nous-mêmes, dans nos habitudes et dans l’apathie de celui qui passe sa propre vie dans le cercle restreint de son moi, perdant l’opportunité de rêver en grand et de devenir protagoniste de cette histoire unique et originale que Dieu veut écrire avec nous.

Jésus aussi a été appelé et envoyé ; pour cela, il a eu besoin de se recueillir dans le silence, il a écouté et lu la Parole dans la Synagogue et, avec la lumière et la force de l’Esprit Saint, il en a dévoilé la pleine signification, référée à sa personne-même et à l’histoire du peuple d’Israël.

Cette attitude devient aujourd’hui toujours plus difficile, plongés comme nous le sommes dans une société bruyante, dans la frénésie de l’abondance de stimulations et d’informations qui remplissent nos journées. Au vacarme extérieur, qui parfois domine nos villes et nos quartiers, correspond souvent une dispersion et une confusion intérieure, qui ne nous permettent pas de nous arrêter, de savourer le goût de la contemplation, de réfléchir avec sérénité sur les évènements de notre vie et d’opérer, confiants dans le dessein bienveillant de Dieu pour nous, un discernement fécond.

Mais, comme nous le savons, le Royaume de Dieu vient sans faire de bruit et sans attirer l’attention (cf. Lc 17, 21), et il est possible d’en accueillir les germes seulement lorsque, comme le prophète Elie, nous savons entrer dans les profondeurs de notre esprit, le laissant s’ouvrir à l’imperceptible souffle de la brise divine (cf. 1 R 19, 11-13).

Discerner

En lisant, dans la synagogue de Nazareth, le passage du prophète Isaïe, Jésus discerne le contenu de la mission pour laquelle il a été envoyé et il le présente à ceux qui attendaient le Messie : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur » (Lc 4, 18-19).

De la même manière, chacun de nous peut découvrir sa propre vocation seulement à travers le discernement spirituel, un «processus grâce auquel la personne arrive à effectuer, en dialoguant avec le Seigneur et en écoutant la voix de l’Esprit, les choix fondamentaux, à partir du choix de son état de vie (Synode des Évêques, XVème Assemblée Générale Ordinaire, Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel, II, 2).

Nous découvrons en particulier, que la vocation chrétienne a toujours une dimension prophétique. Comme nous témoigne l’Ecriture, les prophètes sont envoyés au peuple dans des situations de grande précarité matérielle et de crise spirituelle et morale, pour adresser au nom de Dieu des paroles de conversion, d’espérance et de consolation. Comme un vent qui soulève la poussière, le prophète dérange la fausse tranquillité de la conscience qui a oublié la Parole du Seigneur, discerne les évènements à la lumière de la promesse de Dieu et aide le peuple à apercevoir des signes d’aurore dans les ténèbres de l’histoire.

Aujourd’hui aussi, nous avons grand besoin du discernement et de la prophétie ; de dépasser les tentations de l’idéologie et du fatalisme et de découvrir, dans la relation avec le Seigneur, les lieux, les instruments et les situations à travers lesquels il nous appelle. Chaque chrétien devrait pouvoir développer la capacité à “lire à l’intérieur” de sa vie et à saisir où et à quoi le Seigneur l’appelle pour continuer sa mission.

Vivre

Enfin, Jésus annonce la nouveauté de l’heure présente, qui enthousiasmera beaucoup et durcira d’autres : les temps sont accomplis et c’est Lui le Messie annoncé par Isaïe, oint pour libérer les prisonniers, rendre la vue aux aveugles et proclamer l’amour miséricordieux de Dieu à toute créature. Vraiment « aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre » (Lc 4, 20), affirme Jésus.

La joie de l’Evangile, qui nous ouvre à la rencontre avec Dieu et avec les frères, ne peut attendre nos lenteurs et nos paresses ; elle ne nous touche pas si nous restons accoudés à la fenêtre, avec l’excuse de toujours attendre un temps propice ; elle ne s’accomplit pas non plus pour nous si nous n’assumons pas aujourd’hui-même le risque d’un choix. La vocation est aujourd’hui ! La mission chrétienne est pour le présent ! Et chacun de nous est appelé – à la vie laïque dans le mariage, à la vie sacerdotale dans le ministère ordonné, ou à la vie de consécration spéciale – pour devenir témoin du Seigneur, ici et maintenant.

Cet “aujourd’hui” proclamé par Jésus, en effet, nous assure que Dieu continue à “descendre” pour sauver notre humanité et nous rendre participants de sa mission. Le Seigneur appelle encore à vivre avec lui et à marcher derrière lui dans une relation de proximité particulière, à son service direct. Et s’il nous fait comprendre qu’il nous appelle à nous consacrer totalement à son Royaume, nous ne devons pas avoir peur ! C’est beau – et c’est une grande grâce – d’être entièrement et pour toujours consacrés à Dieu et au service des frères.

Le Seigneur continue aujourd’hui à appeler à le suivre. Nous ne devons pas attendre d’être parfaits pour répondre notre généreux “me voici”, ni nous effrayer de nos limites et de nos péchés, mais accueillir avec un cœur ouvert la voix du Seigneur. L’écouter, discerner notre mission personnelle dans l’Église et dans le monde, et enfin la vivre dans l’aujourd’hui que Dieu nous donne.

Que Marie la très Sainte, la jeune fille de périphérie, qui a écouté, accueilli et vécu la Parole de Dieu faite chair, nous garde et nous accompagne toujours sur notre chemin.

Du Vatican, 3 décembre 2017 Premier Dimanche de l’Avent

[01850-FR.01] [Texte original: Italien]

FRANÇOIS

La relation entre l’Église et les jeunes passe par l’éducation

CNS photo/Mike Crupi, Catholic Courier

La semaine dernière, nous avons commencé notre examen du document préparatoire au prochain synode sur le thème « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». J’aimerais aujourd’hui poursuivre mes réflexions sur un point central de ce texte important pour l’année qui s’en vient. On constate, en effet, qu’une grande attention est portée aux différents défis que pose l’éducation des jeunes générations.

Pour l’Église, l’éducation est d’abord et avant tout un devoir de charité, une préoccupation à combattre cette pauvreté de l’intelligence qu’est l’ignorance. Or, avec le développement actuel des communications sociales et « la mondialisation, les jeunes tendent à être toujours davantage homogènes dans tous les endroits du monde » (no2). De plus, on assiste à un désintérêt grandissant des jeunes pour l’apprentissage des connaissances nécessaires pour être socialement fonctionnels mais également pour percevoir la valeur de ce qui ne se perçoit pas directement comme le sont les réalités spirituelles. Cet appauvrissement culturel, encouragé par une société de consommation de plus en plus vorace, pose le problème de l’intérêt même des jeunes à combler cette ignorance qui, s’ils ne la combattent pas par l’étude et l’effort, atrophie les talents qui dorment en eux.

Devant ce problème du manque d’intérêt pour l’apprentissage et l’épidémie d’incapacité de concentration des jeunes générations, on pourrait se décourager et croire que rien n’est possible, d’où l’attitude de certains adultes qui négligent leurs responsabilités d’éducateurs. En effet, parfois le manque de maturité des jeunes peut mener à sous-estimer les attentes réelles des jeunes qui désirent, souvent sans l’avouer, des modèles forts de don de soi : « Les générations plus mûres tendent souvent à sous-évaluer les potentialités, emphatisent les fragilités et ont du mal à comprendre les exigences des plus jeunes. » (No 2). C’est pourquoi, le document développe sur les différents défis de l’éducation d’aujourd’hui qui portent souvent plus sur les difficultés d’adaptation des adultes que des jeunes eux-mêmes. Spécialement sur cette carence de nos sociétés à offrir collectivement des modèles : « des personnes capables d’exprimer une certaine harmonie et de leur offrir un soutien, un encouragement et une aide pour reconnaître leurs limites, sans faire peser de jugement » (no2).

Être conscient des défis éducatifs, tant dans l’Église que dans la société, signifie voir le futur des institutions davantage sous la loupe de l’innovation plutôt que de la conservation. De ce point de vue, la réalité est que trop souvent nos institutions, bien que théoriquement ouvertes au changement et à la diversité, semblent concrètement figées et réfractaires aux changements. Or, un des mots qui revient le plus souvent dans le texte est celui de « risque » (13 fois). S’inspirant du message du pape François à Villa Nazareth dans lequel il affirmait : “ Comment pouvons-nous redonner la grandeur et le courage de choix de grande ampleur, d’élans du cœur, pour affronter les défis éducatifs et affectifs ? ”. J’ai dit et redit ce mot : risque ! Risque. Celui qui ne risque pas n’avance pas. “ Et si je me trompe ? ”. Que le Seigneur soit béni ! Tu te tromperas bien plus si tu restes immobile (Discours à la Villa Nazareth, 18 juin 2016). » Respecter le développement des jeunes implique sortir de notre peur du risque puisque cela les empêche de « passer du statut de perdants, qui demandent la protection vis-à-vis des risques du changement, à celui de sujets du changement, capables de créer des opportunités nouvelles. »

Comme vous l’aurez constater, le document préparatoire au synode des évêques 2017 sur « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel » nous plongera « au dehors » de nos façon de faire habituel. Après ce survol des différents constats sur la jeunesse d’aujourd’hui, nous poursuivront notre réflexion la semaine prochaine en abordant plus directement la réalité du discernement vocationnel et qui doit s’opérer dans ces conditions.

Messe de clôture du Synode : le Pape souligne l’urgence de la Nouvelle évangélisation « là où la lumière de la foi s’est affaiblie »


Conclusion de la XIII° Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

Vénérés Frères,
Messieurs et Mesdames,
chers frères et sœurs !

Le miracle de la guérison de l’aveugle Bartimée a une position remarquable dans la structure de l’Évangile de Marc. En effet, il est placé à la fin de la section qui est appelée « voyage à Jérusalem », c’est-à-dire le dernier pèlerinage de Jésus à la Ville sainte, pour la Pâque au cours de laquelle il sait que l’attendent la passion, la mort et la résurrection. Pour monter à Jérusalem de la vallée du Jourdain, Jésus passe par Jéricho, et la rencontre avec Bartimée a lieu à la sortie de la ville, « tandis que – remarque l’évangéliste – Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse » (10, 46), cette foule qui, d’ici peu, acclamera Jésus comme Messie à son entrée à Jérusalem. Et le long de la route était assis pour mendier Bartimée, dont le nom signifie « fils de Timée », comme dit l’évangéliste lui-même. Tout l’Évangile de Marc est un itinéraire de foi, qui se développe graduellement à l’école de Jésus. Les disciples sont les premiers acteurs de ce parcours de découverte, mais il y a aussi d’autres personnages qui occupent un rôle important, et Bartimée est l’un d’eux. Sa guérison est la dernière guérison miraculeuse que Jésus accomplit avant sa passion, et ce n’est pas par hasard que c’est celle d’un aveugle, c’est-à-dire d’une personne dont les yeux ont perdu la lumière. Nous savons aussi par d’autres textes que la condition de cécité a une signification chargée de sens dans les Évangiles. Elle représente l’homme qui a besoin de la lumière de Dieu, la lumière de la foi, pour connaître vraiment la réalité et marcher sur le chemin de la vie. Il est essentiel de se reconnaître aveugles, de reconnaître qu’on a besoin de cette lumière, sans quoi on reste aveugle pour toujours (cf. Jn 9, 39-41).

À ce point stratégique du récit de Marc, Bartimée est donc présenté comme un modèle. Il n’est pas aveugle de naissance, mais il a perdu la vue : il est l’homme qui a perdu la lumière et en est conscient, mais il n’a pas perdu l’espérance, il sait accueillir la possibilité de la rencontre avec Jésus et se confie à lui pour être guéri. En effet, quand il entend que le Maître passe sur la route, il crie : « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! » (Mc 10, 47), et il le répète avec force (v. 48). Et quand Jésus l’appelle et lui demande ce qu’il veut de lui, il répond, « Rabbouni, que je voie ! » (v. 51). Bartimée représente l’homme qui reconnaît son mal et crie vers le Seigneur, confiant d’être guéri. Son invocation, simple et sincère, est exemplaire, et en effet – comme celle du publicain au temple : « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis » (Lc 18, 13) – elle est entrée dans la tradition de la prière chrétienne. Dans la rencontre avec le Christ, vécue avec foi, Bartimée retrouve la lumière qu’il avait perdue et avec elle la plénitude de sa dignité : il se remet debout et reprend sa marche, qui à partir de ce moment a un guide, Jésus, et une route, la même que Jésus parcourt. L’évangéliste ne nous dira plus rien de Bartimée, mais en lui il nous présente qui est le disciple : celui qui, avec la lumière de la foi, suit Jésus « sur la route » (v. 52). [Read more…]

« Un temps pour le réalisme »

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