Une visitation permanente : L’homélie du patriarche de Lisbonne, le cardinal D. Manuel Clemente lors de la messe d’ouverture au « Parque Eduardo VII » | Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne 2023

Photo avec l’aimable autorisation du P. Richard Rasnacis.

Mardi, le 1 août 2023
Le premier jour des Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne, le cardinal Manuel Clemente, patriarche de Lisbonne, a présenté l’homélie lors de la messe d’ouverture des Journées Mondiales de la Jeunesse au « Parque Eduardo VII ».

Voici le texte intégral de l’homélie :

HOMÉLIE DU CARDINAL CLEMENTE

Messe d’ouverture pour les Journées Mondiales de la Jeunesse
Parque Eduardo VII, Lisbonne
Mardi, le 1 août 2023

Très chers amis venus du monde entier pour les Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne 2023,

Bienvenue à tous ! Bienvenue également à toutes les personnes de la portée œcuménique, interreligieuse et de bonne volonté qui sont ici rassemblées en ces jours. Je souhaite que vous vous sentiez « à la maison », dans cette maison commune dans laquelle nous vivrons les JMJ. Bienvenue !

La Messe que nous célébrons, dans l’attente de la venue de notre cher pape François, est celle de la Visitation de Notre-Dame, qui rejoint le thème général de ces JMJ : Marie se leva et s’en alla en hâte à la rencontre d’Élisabeth. C’est un passage de l’Évangile qui nous inclut, nous aussi.

Nous venons de l’entendre : « En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. »

Elle se mit en route, se rendit avec empressement vers la région montagneuse, elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Trois points sur lesquels je m’arrêterai brièvement, dans cette parole inaugurale.

Marie se mit en route. Un voyage difficile et sans les moyens de transport dont nous disposons aujourd’hui. Et, comme vous, elle était jeune ; cela faisait peu de temps qu’elle avait conçu Jésus de la manière que rapporte l’Évangile.

Vous aussi, vous vous êtes mis en route. Pour beaucoup d’entre vous, le chemin a été difficile à cause de la distance, des correspondances et des coûts que le voyage a suscités. Il a fallu rassembler des ressources financières, développer des activités pour les obtenir et compter sur une solidarité qui, grâce à Dieu, ne vous a pas fait défaut.

Venant de loin ou de plus près, vous vous êtes mis en route. Il est très important de se mettre en route. C’est ainsi que nous devons envisager notre propre vie, comme un chemin à parcourir, en faisant de chaque jour une nouvelle étape.

Il est vrai que beaucoup de choses peuvent vous arrêter, chers amis, avec la possibilité de remplacer la réalité véritable, la seule qui rejoint la route des autres, telle qu’elle est réellement, par l’apparence virtuelle d’un monde à la carte. Un monde à la carte, accessible devant un écran et dépendant d’un clic qui peut le transformer en un monde différent.

Le virtuel nous maintient assis, devant des moyens qui nous utilisent facilement alors que c’est nous qui pensons les utiliser. Bien au contraire, la réalité consiste à nous mettre en route, à la rencontre des autres et du monde tel qu’il est, tant pour l’admirer que pour le rendre meilleur.

Soyons reconnaissants envers les moyens de communication car ils nous ouvrent la possibilité de mieux nous connaître, nous, les autres et le monde. Nous vivons médiatiquement et nous ne saurions plus vivre d’une autre manière. Nous pouvons compter sur le soutien de ces outils, mais ne nous dispensons pas de cheminer par nous-mêmes, d’être directement en contact avec la réalité qui nous touche et qui touche tout le monde, ni de la vérifier directement.

Cela a valu la peine de parcourir le chemin que vous avez parcouru pour venir ici et de vous rencontrer pendant ces journées, dans la diversité que vous représentez et dans la qualité que vous apportez, chacun et chacune, de chaque terre, langue et culture. Rien ne peut remplacer ce chemin personnel et en groupe, à la rencontre du chemin de tous.

Marie portait déjà dans son ventre le « fruit béni » qu’était Jésus. Les chrétiens Le portent aussi, spirituellement mais réellement, parce qu’ils Le reçoivent dans la parole, dans les sacrements et dans la charité, où Il S’offre. Et comme nous croyons en Jésus comme chemin vers Dieu, nous cheminons avec Lui pour Le porter aux autres. Dans le même élan qui poussait Marie, dans le même Esprit qui nous pousse. En route !

Marie s’en alla en hâte vers la région montagneuse, comme nous l’avons aussi entendu.

Ce n’est pas par hasard que le texte parle de la hâte de Marie, de même que, dans d’autres passages de l’Évangile, il est question de l’urgence de l’annonce, du témoignage et de la visitation permanente envers les autres. C’est ce que nous devons faire, nous aussi.

Chers jeunes, nous savez très bien que, quand le cœur est plein, il déborde rapidement. Qu’il est impossible d’étouffer ce qui se passe dans votre âme, quand c’est vraiment fort et mobilisateur !

Marie emmenait avec elle Jésus Lui-même, qu’elle avait conçu. Et Jésus est « Dieu avec nous », pour être Dieu avec tous. D’où la hâte de L’amener à Élisabeth, même en gravissant des montagnes.

Vous connaissez cette « hâte », parce que d’autres se sont aussi empressés de venir à votre rencontre pour vous porter Jésus et tout ce qu’Il vous offre comme horizons larges et comme vie en abondance.

Vous n’avez même pas besoin de toujours comprendre les mots, comme cela se passe en ce moment, avec toutes les langues ici réunies. Parce que vos yeux parlent et parce que vous vous sentez sûrs de vous et confiants, dans l’atmosphère chrétienne que vous créez ensemble et dans les gestes simples par lesquels vous communiquez. Il y a vraiment une « hâte dans l’air », qui circule entre vous et le point où vous arriverez ces jours-ci. Un air où l’Esprit Saint Lui-même circule, avec la rapidité que seul Dieu a et communique.

Quand j’ai dit au pape François que cela était précisément le thème de nos JMJ (« Marie se leva et s’en alla en hâte »), il a ajouté que oui, en hâte, mais pas avec impatience.

En réalité, l’impatience est pour ce que nous n’avons pas encore et que nous désirons avec de l’inquiétude. La hâte est différente, c’est partager ce que nous portons déjà. C’est donc une urgence sereine et sans violence. Comme vous êtes arrivés et comme vous serez ici, portant aux autres ce qui vous y amène.

À ce propos, je me rappelle un passage datant des premiers chrétiens, vraiment dans une société qui tardait à les comprendre : « Honorez dans vos cœurs la sainteté du Seigneur, le Christ. Soyez prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect. Ayez une conscience droite… » (1P 3, 15-16).

Ainsi serez-vous, dans cette hâte sans impatience, comme qui partage ce qu’il a déjà. C’est ce qui vous a amenés ici et ce que vous porterez, et qui sera accru par la grâce de ces journées !

Finalement, le texte dit que Marie entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.

Chers amis, vous aussi, vous viendrez de cette manière les uns vers les autres, avec une salutation vraie et joyeuse.

L’Évangile nous rapporte la joie de cette rencontre entre Marie et Élisabeth et celle de la reconnaissance mutuelle dans laquelle elle s’est produite. La salutation de Marie a été telle qu’elle a suscité chez sa parente l’exclamation que nous répétons si souvent : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni ! » Et aux paroles d’Élisabeth, Marie a répondu par l’un des plus beaux hymnes que nous chantons depuis lors, le Magnificat.

Il est très important qu’il en soit ainsi avec vous et avec tout le monde. En vérité, chaque rencontre que nous pourrons vivre doit être inaugurée par une vraie salutation, par laquelle nous échangerons entre nous des paroles d’accueil sincère et de partage véritable.

Lisbonne vous accueille d’un cœur entier, de même que toutes les autres terres portugaises où vous êtes déjà allés ou sur lesquelles vous vous rendrez. Ce pays est aussi le vôtre. Vous êtes accueillis par les familles et les institutions qui mettent à votre disposition leurs espaces et leurs services. En les remerciant toutes, j’entrevois en chacune la maison d’Élisabeth, qui a accueilli Marie, mais aussi Jésus, que cette dernière lui portait !

Cela manque beaucoup dans le monde où nous vivons, dans lequel nous ne faisons pas assez attention aux personnes que nous rencontrons.

Avec Marie, apprenons à saluer tout le monde et chacun. Pratiquons cela intensément tout au long de ces Journées Mondiales de la Jeunesse. Le monde nouveau commence dans la nouveauté de chaque rencontre et dans la sincérité de la salutation que nous pourrons échanger. Pour que nous soyons des personnes parmi d’autres, en visitation mutuelle et permanente ! – Je vous souhaite à tous d’heureuses et de stimulantes Journées Mondiales de la Jeunesse !

Texte reproduit avec l’aimable autorisation du Bureau de presse des Journées Mondiales de la Jeunesse

Les intentions du Pape en août 2023

Rejoignez-nous en prière avec les intentions que nous confie le Pape François.

Pour le mois de août, nous prions avec le Pape pour les Journées Mondiales de la Jeunesse. :

Prions afin que les Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne aident les jeunes à se mettre en chemin, en témoignant de l’Évangile par leur vie.

Écoutez également la Video du Pape sur les intentions de août.

Quand je vais à l’église, dans mon quartier, je ne vois que des personnes âgées. Est-ce que maintenant l’Église n’est faite que pour les personnes âgées ? 

L’Église n’est pas un club pour le troisième âge, pas plus qu’un club de jeunes. Si elle devient un club de personnes âgées, elle mourra. Saint Jean-Paul II a déclaré que si l’on vit avec des jeunes, on devient jeune, et l’Église a besoin de jeunes pour ne pas vieillir.

Cher Pape François, pourquoi avez-vous choisi comme devise de ces JMJ « Marie se leva, et s’en alla en hâte » ?

Parce que Marie, dès qu’elle sait qu’elle va être la mère de Dieu, ne reste pas là à se faire un selfie ou à se vanter. La première chose qu’elle fait, c’est de s’élancer, en toute hâte, pour servir et pour aider. Vous aussi vous devez apprendre, comme elle l’a fait, à vous mettre en chemin pour aider les autres.

Qu’attendez-vous des JMJ de Lisbonne ?

J’aimerais voir à Lisbonne un germe du monde de demain. Un monde où l’amour est au centre, où nous pouvons nous sentir frères et sœurs. Nous sommes en guerre et nous avons tous besoin d’autre chose. D’un monde qui ne craint pas de témoigner de l’Évangile. Un monde où il y a de la joie, parce que si nous, chrétiens, n’avons pas de joie, nous ne sommes pas crédibles et personne ne nous croit.

Prions afin que les Journées Mondiales de la Jeunesse de Lisbonne nous aident, nous les jeunes, à nous mettre en chemin, en témoignant de l’Évangile par notre propre vie.

 

Prière quotidienne

Vous pouvez accompagner l’intention de prière du Pape par cette prière d’offrande quotidienne:

Dieu, notre Père, je t’offre toute ma journée.

Je t’offre mes prières, pensées,
paroles, actions, joies
et souffrances en union avec
ton Fils Jésus-Christ
qui continue à s’offrir à toi
dans l’Eucharistie pour le salut du monde.

Que l’Esprit Saint
qui a guidé Jésus,
soit mon guide et ma force
aujourd’hui pour que je puisse témoigner de ton amour.

Avec Marie,
la mère du Seigneur et de l’Église,
je prie spécialement aux intentions
que le Saint-Père recommande
à la prière de tous les fidèles pour ce mois.

Pour en apprendre plus sur l’Apostolat de la Priere, visitez le site du Réseau Mondial de la Prière.

 

Cliquez ici pour lire d’autres billets de blogues concernant les intentions du Pape.

5 000 jeunes Canadiens et Canadiennes se joignent au pape François au Portugal

 

Les Journées mondiales de la jeunesse du 2 au 6 août devraient attirer plus d’un million de pèlerins

 

Plus de 5 000 jeunes Canadiens et Canadiennes se rendent à Lisbonne, au Portugal, pour être avec le pape François, du 2 au 6 août 2023. Le Saint-Père se joindra à plus d’un million de jeunes pour la Journée mondiale de la jeunesse (JMJ), un rassemblement international de jeunes organisé par l’Église catholique. La première Journée mondiale de la jeunesse s’est tenue en 1986 et l’événement a été accueilli par le Canada en 2002, le pape saint Jean-Paul II ayant fait le pèlerinage à Toronto. 

« C’est une occasion pour les jeunes de célébrer leur foi, de rencontrer d’autres jeunes du monde entier et d’avoir une rencontre spéciale avec le pape François », a déclaré Isabel Correa, coordinatrice nationale de la délégation canadienne pour les Journées mondiales de la jeunesse 2023. « Au fil du temps, nous avons entendu et vu l’expérience puissante que la Journée mondiale de la jeunesse a été dans la vie de tant de jeunes Canadiens et Canadiennes et nous nous attendons à ce que le pèlerinage de cette année ne soit pas différent. C’est un moment de transformation et d’inspiration dont ils se souviendront pendant des années. » 

Michelle Pacheco, déléguée canadienne de 26 ans originaire de Toronto, travaille actuellement comme missionnaire au sein du bureau de la jeunesse de l’archidiocèse de Toronto et affirme avoir consacré tout son temps de préparation à la prière. « Par-dessus tout, j’ai demandé aux gens de prier pour moi et j’ai demandé aux autres comment je pouvais prier pour eux pendant mon pèlerinage aux Journées mondiales de la jeunesse », a-t-elle déclaré. 

« Comme il s’agit de mes premières Journées mondiales de la jeunesse, il est difficile de dire exactement ce que j’en retirerai », a déclaré Justin Nguyen, un Canadien de 28 ans originaire de Vancouver. « Mais ce que je sais, c’est qu’il s’agit d’un voyage de foi – c’est la première fois que je participe aux JMJ, c’est la première fois que je vais au Portugal et en Espagne. J’espère simplement et je prie pour que ce soit un moment qui me permette de me concentrer sur ma relation avec Dieu, puis de rentrer chez moi et de poursuivre la mission que Dieu m’a confiée au service de ma communauté locale. » 

Les Journées mondiales de la jeunesse sont l’occasion d’entendre des orateurs catholiques de premier plan, notamment des évêques de tous les continents. En plus des sessions de catéchèse, il y a des occasions de prier et d’adorer. Un volet spécial des Journées mondiales de la jeunesse comprend également un festival culturel de musique, de danse et d’expression créative, qui fait appel à des jeunes talentueux du monde entier. 

Le pape François passera cinq jours au Portugal, la plupart du temps à Lisbonne, où il rencontrera des étudiants et étudiantes universitaires, déjeunera avec des jeunes, priera avec eux et présidera la messe, tout en s’arrêtant à Fatima, l’un des lieux de pèlerinage les plus populaires au monde. 

Les pèlerins canadiens qui se rendent au Portugal représentent nos provinces, la plus grande délégation venant de l’Ontario, suivie de près par les pèlerins québécois de Montréal. Treize évêques se rendront également au Portugal :

  1. Mgr Bryan Bayda, C.Ss.R., évêque de l’éparchie de Toronto et de l’Est du Canada de l’Église ukrainienne gréco-catholique. 
  2. Mgr Marcel Damphousse, archevêque d’Ottawa-Cornwall 
  3. Mgr Richard Gagnon, archevêque de Winnipeg 
  4. Mgr Pierre Goudreault, évêque de Sainte-Anne-de-la-Pocatière 
  5. Mgr Jose Kalluvelil, évêque de l’éparchie catholique syro-malabare de Mississauga
  6. M. le Cardinal Gérald C. Lacroix, archevêque de Québec et primat du Canada
  7. Mgr Martin Laliberté, P.M.É., évêque de Trois-Rivières 
  8. Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal 
  9. Mgr Yvan Mathieu, S.M., évêque auxiliaire à Ottawa-Cornwall 
  10. Mgr Scott McCaig C.C., évêque de l’Ordinariat militaire du Canada 
  11. Mgr Christian Rodembourg, M.S.A., évêque de Saint-Hyacinthe 
  12. Mgr Pierre Olivier Tremblay, O.M.I., évêque de Hearst-Moosonee 
  13. Mgr Héctor Vila, évêque de Whitehorse. 

« Nous sommes fiers de constater qu’une importante délégation canadienne sera présente aux Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne », a déclaré Mgr Raymond Poisson, évêque de Saint-Jérôme-Mont Laurier et président de la Conférence des évêques catholiques du Canada. « Ce grand pèlerinage international est une source d’espérance pour les générations actuelles de jeunes catholiques et pour l’avenir de l’Église. Il rassemble des milliers de jeunes catholiques du monde entier pour expérimenter la joie de rencontrer Dieu ensemble et pour approfondir leur foi. » 

Une rencontre spéciale pour les pèlerins canadiens aura lieu à Lisbonne le mardi 1er août, organisée par un groupe de jeunes adultes bénévoles de JMJ CANADA au nom de la Conférence des évêques catholiques du Canada. 

La délégation canadienne comprend également des jeunes autochtones, à la suite de la visite apostolique historique du pape François en 2022 au Canada, qui a constitué une étape importante dans le processus de guérison et de réconciliation avec les peuples autochtones de ce pays. 

Avant leur séjour à Lisbonne, de nombreux délégués canadiens participeront à des « journées dans les diocèses », ce qui leur permettra de faire connaissance avec des communautés en dehors de Lisbonne, de participer à des projets de service et de rencontrer des familles portugaises, renforçant ainsi les liens de foi entre les pays. 

La délégation canadienne comprend 42 % d’Ontariennes et Ontariens, 18 % de Québécoises et Québécois, 12 % de résidents et résidentes de la Colombie-Britannique, 10% d’Albertains et Albertaines, 2 % de Saskatchewanais et Saskatchewanaises, ainsi que 1 % de Manitobains et Manitobaines. Environ 26 bénévoles de la Colombie-Britannique, de l’Ontario, du Québec, de l’Alberta et du Yukon seront présents pour aider à l’organisation des festivités à Lisbonne. 

Plus de 750 000 personnes ont participé à la dernière messe des Journées mondiales de la jeunesse à Toronto en 2002, et jusqu’à deux millions de personnes devraient assister à la messe de clôture à Lisbonne avec le pape François. Les personnes désireuses d’en savoir plus sur le voyage des Canadiens et Canadiennes au Portugal pour les Journées mondiales de la jeunesse 2023 peuvent consulter le site : www.wydcanada.org

Pour plus d’informations sur les JMJ de Lisbonne, veuillez consulter le dossier de presse.

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À propos de la Conférence des évêques catholiques du Canada 

La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) est l’assemblée nationale des évêques du Canada. Elle a été fondée en 1943 et reconnue officiellement par le Saint-Siège en 1948. 

Pour toute demande de renseignements des médias sur la délégation canadienne à la Journée mondiale de la jeunesse 2023 : 

Maribel Mayorga – Conférence des évêques catholiques du Canada communications@cecc.ca ; Neil MacCarthy – Archidiocèse de Toronto – neilm@archtoronto.org

La théologie du corps avec Alex Deschênes

Cette semaine à Parrêsia, Francis Denis s’entretient de la théologie du corps de saint Jean-Paul II avec l’auteur du livre « Tu es don: la théologie du corps pour les jeunes » Alex Deschênes. Sont notamment abordés les thèmes de jeunesse, de la théologie, de la sexualité, de la dignité humaine, de la spiritualité ainsi que de la nécessité de la Grâce dans l’agir chrétien. Tout cela et bien plus sur Parrêsia, votre balado qui prend le temps de penser.

Pour une jeunesse bien enracinée

(Photo credit: CNS/Vatican Media) Nous poursuivons aujourd’hui notre parcours de l’exhortation apostolique du pape François « Christus Vivit » aux jeunes et à tout le peuple de Dieu. Le chapitre six offre de riches réflexions sur le thème de l’enracinement. Ce thème, devenu central dans notre monde globalisé, l’est encore davantage dans la vie des jeunes qui vivent d’importantes tensions à ce niveau. En effet, étant pour la plupart nés avec internet, leur identité n’est plus uniquement liée à leur géographie, leur patrie ou leur histoire familiale. Elle ne souffre plus de frontière et ne tolère pour référence que l’immensité des possibles. Or, nous dit le Pape : « Je souffre de voir que certains proposent aux jeunes de construire un avenir sans racines, comme si le monde commençait maintenant. Car « il est impossible que quelqu’un grandisse s’il n’a pas de racines fortes … » (no 179). Comment donc distinguer « la joie de la jeunesse d’un faux culte à la jeunesse » (no 180) ? C’est ce que nous allons maintenant explorer.

Une jeunesse caricaturée

Pour bien comprendre la différence entre le vrai et le faux, le Pape nous offre, dans ce court chapitre, une série de critères. Dans un premier temps, il montre comment beaucoup ont intérêt à ce que les jeunes soient facilement manipulables et crédules. Pour lui, de nombreux intérêts cherchent, à des fins idéologiques, à façonner des « jeunes qui méprisent l’histoire, qui rejettent la richesse spirituelle et humaine qui a été transmise au cours des générations, qui ignorent tout ce qui les a précédés » (no 181). C’est donc, pour le pape François, l’intérêt même des manipulateurs qui nous renseignent sur ce qui ne constitue par une jeunesse authentique.

Une jeunesse caricaturée sera donc d’abord auto révérencielle en ce sens qu’elle ne voudra pas évoluer en continuité ou cohérence avec ce qui l’a précédée. Cherchant davantage à se défaire de son héritage familial, national, spirituel plutôt qu’à l’assumer, cette jeunesse déracinée finit inévitablement dans l’enfermement d’une prétendue supériorité morale, « comme si tout ce qui n’est pas jeune était détestable et caduque. Le corps jeune devient le symbole de ce nouveau culte, et donc tout ce qui a rapport avec ce corps est idolâtré, désiré sans limites ; et ce qui n’est pas jeune est regardé avec mépris » (no 182).

L’homogénéité de la jeunesse laisse aussi présager sa grande vulnérabilité devant ceux qui veulent en profiter. En effet, selon le Pape, « Nous voyons aujourd’hui une tendance à homogénéiser les jeunes, à dissoudre les différences propres à leur lieu d’origine, à les transformer en êtres manipulables, fabriqués en série » (no 186). Cela peut se voir particulièrement dans les plus petits pays où les cultures propres ont bien du mal à se protéger contre les assauts parfois envahissants des différentes « formes de colonisation culturelle, qui déracinent les jeunes des appartenances culturelles et religieuses dont ils proviennent » (no 185). Au Québec, il est facile de voir le ravage que fait à notre jeunesse l’omniprésence d’une certaine culture américaine. En effet, personne ne sera surpris de voir la jeunesse d’aujourd’hui mieux connaître les super héros cinématrographiques que les pionniers de notre histoire. En ce sens, l’Église doit aider les jeunes à trouver un meilleur équilibre entre leurs intérêts pour la culture ambiante et leur propre culture correspondant mieux aux « traits les plus précieux de leur identité » (no 185).

Pour une jeunesse libre

Au contraire, nous dit le Pape, une jeunesse véritablement libre doit toujours faire preuve d’esprit critique. La jeunesse consciente des nombreux intérêts qui ne cherchent qu’à manipuler son authenticité, sait reconnaître ce qui, dans son propre patrimoine, est estimable et ce qui l’est moins. Elle sait être ouverte à « recueillir une sagesse qui se communique de génération en génération, qui peut coexister avec certaines misères humaines, et qui n’a pas à disparaître devant les nouveautés de la consommation et du marché » (no 190).

Ce qui nous amène au deuxième point d’une jeunesse à même de relever les nouveaux défis qui s’offrent à chaque génération. En effet, pour le pape François, « La rupture entre générations n’a jamais aidé le monde et ne l’aidera jamais » (no 191). Il faut donc que la jeunesse soit capable de se mettre à l’écoute des personnes plus âgées afin que « les communautés possèdent une mémoire collective, car chaque génération reprend les enseignements de ceux qui ont précédé, laissant un héritage à ceux qui suivront » (no 191).

Cela revêt au Québec un caractère particulier puisqu’une rupture générationnelle a bel et bien eu lieu au siècle passé. En effet, dans les années 60, ce que l’on appelle généralement la « Révolution Tranquille » a créé une discontinuité historique ; si bien que, de nos jours, une multitude de jeunes ne connaissent presque rien de leur histoire. C’est donc par fidélité aux principes soi-disant « émancipateurs » hérités de leurs parents qu’ils ignorent aujourd’hui pratiquement tout ce qui les constitue. De leur langue jusqu’au nom de rue en passant par la littérature et l’horizon de signification de leurs aïeuls, la jeunesse d’aujourd’hui semble dépourvue des fondements de son identité. Ainsi, au Québec, « faire mémoire de cette bénédiction qui se poursuit de génération en génération est un héritage précieux qu’il faut savoir garder vivant pour pouvoir le transmettre nous aussi ». Cet exercice de mémoire passe nécessairement par l’examen critique des différents mythes inventés par la génération précédente (par exemple celui de la « Grande Noirceur », etc.) en cherchant à retrouver le lien avec le temps long de l’histoire. Cela pourra se faire, par exemple, en reprenant contact, à travers la culture, avec nos morts, avec ceux qui gisent depuis plus de 400 ans dans les cimetières qui parsèment notre territoire.

Pour une guérison de la mémoire

Dans son « Rapport présenté à Sa Sainteté le Pape François en prévision de la visite ad limina apostolorum de mai 2017 », les évêques du Québec faisaient référence à cette problématique importante pour l’avenir des jeunes générations au Québec. Citant l’Observatoire Justice & Paix, le document constate lui aussi que :

« Rarement dans l’histoire un peuple aura-t-il vécu une volte-face culturelle aussi radicale que le Québec du demi-siècle passé. Ceci s’est manifesté notamment dans le domaine religieux, où la coupure a été la plus nette. … Pour un peuple qui a vécu dans un rapport étroit entre la foi et la culture pendant près de quatre siècles, une telle mutation n’a-t-elle pas des conséquences préoccupantes pour son avenir ? »

Ce vide culturel des jeunes d’aujourd’hui hérité de leurs parents interpelle donc l’ensemble de l’Église au Québec. Ce déficit doit être perçu comme une opportunité à saisir. Nous devons trouver les meilleurs moyens (ou devrais-je dire « témoins ») qui sauront manifester qu’assumer pleinement son héritage culturel catholique est un avantage humain et spirituel pour affronter la vie avec confiance et espérance.

« Vivit Christus » une Exhortation mariale ?

(CNS photo/Vatican Media) Lundi dernier, pour souligner la fête de l’Annonciation, le pape François s’est rendu à Lorette afin d’y visiter le Sanctuaire dédié à la Sainte Vierge et y rencontrer pèlerins et fidèles. Après avoir célébré la Messe dans la chapelle créée à l’intérieur de la petite maison située au centre de la basilique et qui, selon la tradition ancestrale, serait la demeure où vécut la sainte famille à Nazareth, le Pape François a signé l’Exhortation apostolique post synodale découlant du Synode sur « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». Du parvis, le Pape a prononcé un discours qui nous en dit long sur le contenu de ce texte important et qui sera rendu public mardi le 2 avril prochain.

Intitulé « Christus vivit », ce texte qui vraisemblablement sera profondément marial, manifeste la centralité de la liberté humaine dans l’économie du salut. Alors que le « document final » du synode avait surtout utilisé l’épisode des pèlerins d’Emmaüs pour manifester la présence et l’accompagnement du Christ sur le chemin de la vocation, il m’apparaît très probable que c’est Marie qui sera au centre des réflexions du Saint-Père dans cette nouvelle Exhortation. En effet, pour lui, l’appel vocationnel de Marie à l’Annonciation révèle les trois moments clés qui « ont rythmé le synode : 1) écoute de la Parole-projet de Dieu ; 2) discernement ; 3) décision ».

« Christus vivit » grâce à sa mère

L’épisode de l’Annonciation est très éclairant autant pour les jeunes qui cherchent un sens à leur vie que pour les chrétiens qui se demandent comment servir Dieu le mieux possible. En effet, de par son écoute attentive à la Parole de Dieu ainsi qu’à sa Mystérieuse présence dans la vie quotidienne, Marie est devenue le « modèle de toute vocation et l’inspiratrice de toute pastorale vocationnelle »[3]. C’est par son ouverture au sens surnaturel de la réalité qu’elle a gardé cette vigilance à l’égard des motions de l’Esprit Saint et qu’elle a su prendre le risque de dire « oui » à l’invitation de l’ange.

Cette capacité à dépasser la superficialité des événements et à garder un regard profond sur le réel et sa propre personnalité a pu, au long de sa courte expérience, aiguiser son caractère au point où Dieu a cru bon de lui confier ce qu’Il avait de plus précieux : son Fils Unique. Comment ne pas s’émerveiller devant la maturité de cette jeune femme qui, malgré son jeune âge et son apparente petitesse, a su voir la sagesse divine se déployer à travers son élection. Loin de la remplir d’orgueil, ce choix divin l’a fortifiée dans sa conviction que Dieu manifeste sa grandeur en renversant « les puissants de leurs trônes » et en élevant « les humbles » (Lc 1, 52).

Un modèle pour « tous les âges » (Lc 1, 50)

Chaque époque porte son lot de défis et il se trouve que la jeunesse a toujours joué un rôle central pour les surmonter. Capable de voir avec une acuité particulière, l’écart entre ce qui est et ce qui devrait être, la jeunesse d’aujourd’hui voit pertinemment les failles d’un système et d’une culture incapable de rejoindre nos idéaux chrétiens de justice et de solidarité. Ces grands enjeux, bien qu’importants à un niveau macroscopique, peuvent être un obstacle à la prise de décision quotidienne. En effet, découragés par l’ampleur des défis écologiques, plusieurs jeunes peuvent désenchanter et tomber dans un cynisme des plus inefficaces et stérilisants pour leur propre potentiel personnel et pour leur monde. Au contraire, en Marie « il y a une attention à saisir toutes les exigences du projet de Dieu sur sa vie, à le connaître dans ses nuances, pour rendre sa collaboration plus responsable et plus complète »[4].

En ce sens, la Vierge Marie manifeste que c’est dans le concret de l’acceptation humble et fidèle des tâches quotidiennes de la vie que Dieu entre en contact avec nous. Elle nous montre comment, si nous désirons ardemment changer le monde, il nous incombe d’abord d’être « dignes de confiance dans la moindre chose » afin d’être rendus « dignes de confiance aussi dans une grande » (Lc 16, 10). Cet élément essentiel du discernement est particulièrement à risque en cette ère d’univers médiatique globalisé et c’est pourquoi nous avons besoin de l’aide de Marie.

Discerner en pleine connaissance de cause

Notre époque se présente souvent comme l’ère des possibilités. En effet, dans l’histoire, jamais les personnes n’ont eu autant de choix à leur disposition. Que ce soit dans les choix de carrière, de conjoint, de pays, d’intérêts, de canaux de télévision… jamais l’humanité n’a eu autant d’offres. Cette grande variété n’apporte cependant pas que des aspects positifs. L’analyse des différentes options peut souvent mener à de l’incertitude. Comme on dit « trop c’est comme pas assez » ! Les jeunes sont particulièrement sujets à ce type de paralysie qui les empêche de choisir et de se donner à fond dans ce qu’ils entreprennent. C’est ainsi qu’ils finissent souvent, quoi qu’ayant de grands idéaux, par confondre le bonheur avec « le confort d’un divan« .

En ce sens, « les jeunes qui sont en recherche ou qui s’interrogent sur leur avenir, peuvent trouver en Marie celle qui les aide à discerner le projet de Dieu sur eux et la force pour y adhérer »[5]. Avoir le courage de prendre les décisions essentielles à toute vie accomplie tout en étant conscients et prêts à assumer les sacrifices qu’implique cette dernière, voilà un des défis majeurs des jeunes de notre époque.

Une vie épanouie dans le Christ

Que ce soit par son écoute, son discernement ou sa force de décision, Marie est le modèle par excellence d’une vie humaine pleinement vécue sous le regard bienveillant de Dieu. Par son « Fiat », elle a su dire « oui » à l’aventure divine qui allait la mener aux confins de la terre et de l’histoire pour se rendre jusqu’à nous. En attendant la publication de l’Exhortation « Chistus Vivit » du pape François mardi prochain, confions à Marie nos vies, nos tracas. Confiants de son indéfectible intercession, aidons cette jeunesse à faire, comme le disait le cardinal Lustiger, « le choix de Dieu ».

Église en Sortie 1er février 2019

Cette semaine à Église en Sortie, on parle du livre « La petite voie avec Thérèse de Lisieux » avec le théologien et auteur Jacques Gauthier. On vous présente un reportage sur les Journées Mondiales de la Jeunesse 2019 au Panama. Dans la troisième partie de l’émission, Katerine Perreault, co- directrice du Centre pour le mariage, la vie et la famille de l’archidiocèse pour parler du rôle des parents dans l’éducation sexuelle de leurs enfants.

Discours du pape François aux bénévoles des JMJs 2019

(Photo:VaticanMedia) Vous trouverez ci-dessous le texte de l’allocution du pape François tel que prononcé lors de la rencontre avec les jeunes bénévoles des Journées mondiales de la jeunesse 2019 au Panama:

Chers volontaires
Discours du Saint-Père

Avant de terminer ces Journées Mondiales de la Jeunesse, j’ai voulu me retrouver avec vous tous, pour vous remercier, chacun de vous, du service qui a été accompli durant ces jours et dans les derniers mois qui ont précédés ces Journées.

Merci à Bartosz, à Stella Maris del Carmen et à Maria Margarida pour le partage de leurs expériences de première main. Comme il est important de les écouter et de se rendre compte de la communion qui est engendrée quand nous nous unissons pour servir les autres. Nous expérimentons comment la foi acquiert une saveur et une force complètement nouvelles : elle devient plus vivante, dynamique et réelle. On fait l’expérience d’une joie différente pour avoir eu l’opportunité de travailler côte à côte avec les autres pour réaliser un rêve commun. Je sais que vous avez tous vécu cela.

Vous savez maintenant comment le cœur palpite quand on vit une mission, non pas parce que quelqu’un vous l’a dit, mais parce que vous l’avez vécu. Vous avez touché dans votre propre vie qu’« il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13).

Vous avez eu à vivre aussi des moments durs qui ont exigé l’un ou l’autre sacrifice. Comme tu nous as dit, Bartosz, on expérimente aussi ses propres faiblesses. La bonne chose, c’est que ces faiblesses ne t’ont pas arrêté dans ton dévouement, ni ne sont devenues l’essentiel et le plus important. Tu en as fait l’expérience dans le service, oui ; en essayant de comprendre et de servir les autres volontaires et les pèlerins, oui ; mais tu as eu le courage que cela ne te freine pas, ne te paralyse pas, tu es allé de l’avant. Ainsi c’est la beauté de nous savoir envoyés, la joie de savoir que par-dessus tous les inconvénients nous avons une mission qui nous porte de l’avant. Ne pas laisser les limites, les faiblesses, y compris les péchés, nous freiner et nous empêcher de vivre la mission, parce que Dieu nous invite à faire ce que nous pouvons et à demander ce que nous ne pouvons pas, en sachant que son amour nous prend et nous transforme de manière progressive (cf. Exhort. Ap. Gaudete et exsultate, n.49-50). Tu as mis le service et la mission à la première place, le reste, tu verras, viendra en plus.

Merci à tous, parce qu’en ces jours, vous avez été attentifs et ouverts jusqu’aux plus petits, quotidiens, et apparemment insignifiants détails, comme offrir un verre d’eau, et, en même temps, vous vous êtes occupés de choses plus importantes qui requièrent beaucoup de planification. Vous avez préparé chaque détail avec joie, créativité et engagement, et avec beaucoup de prière. Parce que les choses priées sont ressenties avec profondeur. La prière donne une épaisseur et une vitalité à tout ce que nous faisons. En priant, nous découvrons que nous faisons partie d’une famille plus grande que ce que nous pouvions voir et imaginer. En priant, « nous ouvrons le jeu » à l’Eglise qui nous soutient et nous accompagne du ciel, aux saints et aux saintes qui ont marqué notre chemin, mais surtout « nous ouvrons le jeu » à Dieu.

Vous avez voulu consacrer votre temps, votre énergie, vos moyens à rêver et à construire cette rencontre. Vous pourriez parfaitement avoir choisi d’autres choses, mais vous avez voulu vous engager. Donner le meilleur de soi-même, pour rendre possible le miracle de la multiplication non seulement des pains mais de l’espérance. Ici, une fois de plus, vous avez montré qu’il est possible de renoncer à ses propres intérêts en faveur des autres. Comme tu l’as fait toi aussi, Stella Maris, qui as rassemblé pesos après pesos pour pouvoir participer aux JMJ à Cracovie, mais qui as renoncé à y aller pour payer les obsèques de tes trois grands-parents. Tu as renoncé à participer à quelque chose qui te plaisait et dont tu avais rêvé, afin de pouvoir aider et accompagner ta famille, pour honorer tes racines ; et le Seigneur, sans que tu l’attendes ni ne le penses, te préparait le cadeau des JMJ qui allaient venir dans ton pays. Comme Stella Maris, beaucoup d’entre vous ont réalisé des renoncements de tout type. Vous avez eu à reporter les rêves de prendre soin de votre terre, de vos racines. Cela le Seigneur le bénit toujours, et il ne se laisse pas vaincre par la générosité. Chaque fois que nous renonçons à quelque chose qui nous plaît pour le bien des autres et spécialement des plus fragiles, ou de nos racines comme le sont nos grands-parents et les anciens, le Seigneur nous le rend à cent pour un. Parce que dans la générosité personne ne peut le battre, et dans l’amour personne ne peut le surpasser. Mes amis : donnez et il vous sera donné, et vous connaitrez comment le Seigneur « versera dans le pan de votre vêtement une mesure bien pleine, tassée, secouée et débordante » (Lc 6,38).

Vous avez fait une expérience de foi plus vivante, plus réelle ; vous avez vécu la force qui naît de la prière et une joie différente, fruit du travail côte à côte, y compris avec des personnes que vous ne connaissiez pas. Maintenant vient le moment de l’envoi : allez et racontez, allez et témoignez, allez et transmettez ce que vous avez vu et entendu. Tout cela, chers amis, donnez-le à connaître. Non pas avec beaucoup de paroles mais, comme vous l’avez fait ici, avec des gestes simples et quotidiens, ceux qui transforment et rendent chaque heure nouvelle.

Demandons au Seigneur sa bénédiction. Qu’il bénisse vos familles et vos communautés et toutes les personnes que vous allez rencontrer et croiser dans un avenir proche. Mettons-nous également sous le manteau de la Vierge Sainte. Qu’elle vous accompagne toujours. Et comme je vous l’ai dit à Cracovie, je ne sais pas si je serai aux prochaines JMJ, mais Pierre y sera assurément et il vous confirmera dans la foi. Continuez d’avancer, avec audace et courage, et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci beaucoup.

Discours du pape François au foyer du Bon Samaritain

Vous trouverez ci-dessous le texte du discours du pape François lors de la visite au foyer du Bon Samaritain lequel a précédé la récitation de la prière de l’Angelus:

Chers jeunes,
Estimés directeurs collaborateurs et agents pastoraux, Chers amis, Merci, Père Domingo, pour les paroles que vous m’avez adressées au nom de tous. J’ai beaucoup désiré cette rencontre avec vous qui êtes ici dans ce foyer El Buen Samaritano, et aussi avec les autres jeunes présents venus du Centre Juan Pablo II, du foyer San José de las Hermanas de la Caridad et de la “Casa del Amor”, de la Congrégation Hermanos de Jesus Kkottonngae. Etre ici avec vous est pour moi un motif pour renouveler l’espérance. Merci de le permettre.

En préparant cette rencontre, j’ai pu lire le témoignage d’un membre de ce foyer qui m’a touché le cœur parce qu’il disait : « Ici, je suis né de nouveau ». Ce foyer, et tous les centres que vous représentez, sont le signe de cette vie nouvelle que le Seigneur veut nous donner. Il est facile de confirmer la foi de frères en la voyant agir, oindre les blessures, soigner l’espérance et encourager à croire. Ce ne sont pas seulement ceux que nous pourrions appeler les “premiers bénéficiaires” qui naissent ici de nouveau ; ici l’Eglise et la foi naissent et se recréent continuellement par la charité.

On commence à naître de nouveau quand l’Esprit Saint nous donne les yeux pour voir les autres, comme le disait le Père Domingo, non seulement comme nos proches – et c’est déjà beaucoup – mais comme notre prochain.

L’Evangile nous dit qu’une fois on demanda à Jésus : Qui est mon prochain ? (cf. Lc 10, 29). Il n’a pas répondu par des théories, il n’a pas fait de discours gentil ou élevé, mais il a utilisé une parabole – celle du Bon Samaritain –, un exemple concret de la vie réelle que vous tous connaissez et vivez très bien. Le prochain est avant tout un visage que nous rencontrons en chemin, et par lequel nous nous laissons déplacer et émouvoir : déplacer nos schémas, nos priorités, et émouvoir intimement par ce que vit cette personne, afin de lui donner un lieu et un espace dans notre agir. Le Bon Samaritain l’a compris ainsi face à l’homme qui avait été laissé à moitié mort sur le bord de la route, non seulement par des bandits mais aussi par l’indifférence d’un prêtre et d’un lévite qui ne firent rien pour l’aider, parce que l’indifférence, elle aussi, blesse et tue. Les uns pour quelques pauvres pièces, les autres par crainte de se contaminer, par mépris ou dégoût social, ils ne voyaient pas de problème à laisser cet homme étendu sur la route. Le Bon Samaritain, comme toutes vos maisons, nous montre que le prochain est en premier lieu une personne, quelqu’un avec un visage concret, réel, et non pas une chose par-dessus laquelle passer ou à ignorer, quelle que soit sa situation. C’est le visage qui révèle notre humanité tant de fois souffrante et ignorée.

C’est le visage qui gêne superbement la vie parce qu’il nous rappelle et nous met sur le chemin de ce qui est vraiment important, et nous délivre de banaliser et de rendre inutile notre suite du Seigneur.

Etre ici, c’est toucher le visage silencieux et maternel de l’Eglise qui est capable de prophétiser et de créer des foyers, de créer des communautés. Le visage de l’Eglise qui normalement ne se voit pas et passe inaperçu, mais qui est le signe de la miséricorde tendre et concrète de Dieu, le signe vivant de la bonne nouvelle de la résurrection qui agit aujourd’hui dans notre vie.

Créer un “foyer”, c’est créer une famille. C’est apprendre à se sentir unis aux autres au-delà des liens utilitaires ou fonctionnels qui nous font sentir la vie un peu plus humaine. Créer un foyer, c’est faire en sorte que la prophétie prenne corps et rende nos heures et nos jours moins inhospitaliers et anonymes. C’est créer des liens qui se construisent par des gestes simples, quotidiens et que nous pouvons tous faire. Un foyer, et tous, nous le savons très bien, a besoin de la collaboration de chacun. Personne ne peut être indifférent ou étranger puisque chacun est une pierre nécessaire à la construction. Et cela implique de demander au Seigneur de nous donner la grâce d’apprendre à avoir de la patience, à se pardonner ; apprendre tous les jours à recommencer. Et combien de fois pardonner ou recommencer ? Soixante-dix fois sept fois, chaque fois qu’il le faut. Créer des liens forts exige de la confiance qui se nourrit tous les jours de patience et de pardon.

Il se produit ainsi le miracle dans l’expérience qu’ici on naît de nouveau ; ici, tous, nous naissons de nouveau, parce que nous sentons agir la caresse de Dieu qui nous permet de rêver le monde plus humain et, par conséquent, plus divin.

Merci à vous tous pour l’exemple et la générosité ; merci à vos Institutions, aux volontaires et aux bienfaiteurs. Merci à ceux qui rendent possible le fait que l’amour de Dieu se fait chaque fois plus concret et réel, en regardant les yeux de ceux qui sont tout autour, et en nous reconnaissant comme prochains.

Maintenant que nous allons prier l’Angélus, je vous confie à notre Mère la Vierge. Nous lui demandons, en bonne Mère experte en tendresse et en proximité, de nous apprendre à être attentifs pour découvrir chaque jour qui est notre prochain, et de nous pousser à sortir avec diligence à sa rencontre, et de pouvoir lui donner une accolade, un foyer où il trouve refuge et amour des frères. Une mission dans laquelle nous sommes tous engagés.

Je vous invite maintenant à mettre sous son manteau toutes vos inquiétudes et besoins, les douleurs que vous portez, les blessures dont vous souffrez afin que, en Bonne Samaritaine, elle vienne à nous et nous porte secours par sa maternité, par sa tendresse, par son sourire de Mère.

Angelus Domini …

Homélie du pape François lors de la Messe de conclusion des JMJs 2019 au Panama

Vous trouverez ci-dessous le texte de l’homélie telle que prononcée lors de la Messe dominicale de conclusion des Journées Mondiales de la Jeunesse 2019 au Panama:

« Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre » (Lc 4, 20-21).

L’Evangile nous présente ainsi le commencement de la mission publique de Jésus. Cela a lieu dans la synagogue qui l’a vu grandir, il est entouré de connaissances et de voisins et peut-être même quelques-uns des catéchistes de son enfance qui lui ont enseigné la loi. Un moment important de la vie du Maître, où l’enfant qui s’est formé et a grandi au sein de cette communauté, se lève et prend la parole pour annoncer et mettre en œuvre le rêve de Dieu. Une parole proclamée jusque-là seulement comme une promesse d’avenir, mais qui, dans la bouche de Jésus seul peut être dite au présent, devenant réalité : « Aujourd’hui s’accomplit ».

Jésus révèle l’heure de Dieu qui sort à notre rencontre pour nous appeler à prendre part à son heure de « porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur » (Lc 4, 18-19). C’est l’heure de Dieu qui, avec Jésus, se rend présent, se fait visage, chair, amour de miséricorde qui n’attend pas de situations idéales ou parfaites pour sa manifestation, ni n’accepte d’excuses pour sa réalisation. Lui, il est le temps de Dieu qui rend juste et approprié chaque situation et chaque espace. En Jésus, l’avenir promis commence et prend vie.

Quand ? Maintenant. Mais tous ceux qui, là, l’écoutaient ne se sont pas sentis invités ni convoqués. Tous les habitants de Nazareth n’étaient pas prêts à croire en quelqu’un qu’ils connaissaient et avaient vu grandir et qui les invitait à mettre en œuvre un rêve tant espéré. Même, « ils se disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? » (Lc 4, 22).

Il peut se passer aussi la même chose pour nous. Nous ne croyons pas toujours que Dieu peut être si concret et si quotidien, si proche et si réel, et encore moins qu’il se rend si présent et agissant à travers une personne connue, comme peut l’être un voisin, un ami, un parent. Nous ne croyons pas toujours que le Seigneur peut nous inviter à travailler et à nous salir les mains avec lui pour son royaume, de manière si simple mais si forte. Il en coute d’accepter que « l’amour divin devient concret et presque tangible dans l’histoire avec tous ses événements amers et glorieux » (Benoît XVI, Audience générale, 28 septembre 2005).

Les fois sont nombreuses où nous nous comportons comme les habitants de Nazareth et préférons un Dieu à distance : beau, bon, généreux, mais à distance et qui ne gêne pas. Car un Dieu proche et quotidien, ami et frère, nous demande de tirer les enseignements en terme de proximité, de vie quotidienne et surtout de fraternité. Il n’a pas voulu se manifester de manière angélique ou spectaculaire, mais il a voulu nous offrir un visage fraternel, amical, concret, familier. Dieu est réel parce que l’amour est réel, Dieu est concret parce que l’amour est concret. Et, justement, ce « caractère concret de l’amour constitue l’un des éléments essentiels de la vie des chrétiens » (Benoît XVI, Homélie, 1er mars 2006).

Nous pouvons aussi courir les mêmes risques que les habitants de Nazareth, quand, dans nos communautés, l’Evangile veut se faire vie concrète et que nous commençons à dire “mais ces garçons- là ne sont pas enfants de Marie, José, ils ne sont pas les frères de… ceux-là ne sont pas les jeunes que nous aidons à grandir… Lui là-bas, n’est-il pas celui qui cassait toujours les vitres avec sa balle”. Et ce qui est né pour être prophétie et annonce du Royaume de Dieu finit enchaîné et appauvri. Vouloir enchaîner la parole de Dieu est chose quotidienne.

Et même vous, chers jeunes, il peut vous arriver la même chose chaque fois que vous pensez que votre mission, votre vocation, que même votre vie est une promesse seulement pour l’avenir et n’a rien à voir avec votre présent. Comme si être jeune était synonyme de salle d’attente de celui qui attend son heure. Et dans l’”entre-temps” nous vous inventons ou vous vous inventez un avenir hygiéniquement bien emballé et sans conséquences, bien armé et garanti, tout “bien assuré”. C’est la “fiction” de la joie. De cette manière nous vous “tranquillisons” et nous vous endormons, pour que vous ne fassiez pas de bruit, pour que vous ne vous demandiez pas ni ne demandiez, pour que vous ne vous remettiez pas en question ni ne remettiez en question ; et dans cet ”entre-temps”, vos rêves perdent de la hauteur, commencent à s’assoupir et deviennent des “rêvasseries” au raz du sol, mesquines et tristes (cf. Homélie du Dimanche des Rameaux, 25 mars 2018), seulement parce que nous considérons ou vous considérez que ce n’est pas encore votre heure ; qu’il y a assez de jeunes à s’impliquer, à rêver et à travailler à demain.

L’un des fruits du Synode passé a été la richesse de pouvoir nous rencontrer et surtout de nous écouter. La richesse de l’écoute entre générations, la richesse de l’échange et la valeur de reconnaître que nous avons besoin les uns des autres, que nous devons faire des efforts pour favoriser les canaux et les espaces où s’impliquer pour rêver et travailler à demain, dès aujourd’hui. Mais pas de manière isolée, ensemble, en créant un espace commun. Un espace qui ne s’offre ni ne se gagne à la loterie, mais un espace pour lequel vous devez aussi vous battre.

Parce que, chers jeunes, vous n’êtes pas l’avenir mais l’heure de Dieu. Il vous convoque et vous appelle dans vos communautés et vos villes à aller à la recherche de vos grands-parents, de vos aînés ; à vous lever et, à prendre la parole avec eux et à réaliser le rêve que le Seigneur a rêvé pour vous.

Pas demain, mais maintenant, parce que là où se trouve votre trésor sera aussi votre cœur (cf. Mt 6, 21) ; ce qui vous fait tomber amoureux atteindra non seulement votre imagination mais aussi affectera tout. Ce sera ce qui vous fera lever le matin et vous poussera dans les moments de lassitude, ce qui brisera le cœur et ce qui vous remplira d’étonnement, de joie et de gratitude. Sentez que vous avez une mission et tombez-en amoureux, cela décidera tout (cf. Pedro Arrupe, S.J., Nada es más práctico). Nous pourrons tout avoir, mais s’il manque la passion de l’amour, tout manquera. Laissons le Seigneur nous aimer !

Pour Jésus il n’y a pas d’”entre-temps”, mais un amour de miséricorde qui désire faire son nid et conquérir le cœur. Il veut être notre trésor parce qu’il n’est pas un ”entre-temps” dans la vie ou une mode passagère, il est amour de don qui invite à se donner.

Il est amour concret, proche, réel ; il est joie festive qui naît en choisissant et en prenant part à la pêche miraculeuse de l’espérance et de la charité, de la solidarité et de la fraternité face à tant de regards paralysés et paralysants, à cause des craintes et de l’exclusion, de la spéculation et de la manipulation.

Chers frères, le Seigneur et sa mission ne sont pas un ”entre-temps” dans notre vie, une chose passagère. Ils sont notre vie !

Tous ces jours-ci, le qu’il en soit ainsi de Marie a été murmuré de manière spéciale comme une musique de fond. Non seulement elle a cru en Dieu et en ses promesses comme une chose possible, elle a cru en Dieu et a osé dire “oui” pour participer à cette heure du Seigneur ? Elle a senti qu’elle avait une mission, elle est tombée amoureuse et cela a décidé de tout.

Comme cela est arrivé dans la synagogue de Nazareth, le Seigneur, au milieu de nous, ses amis et ses connaissances, se lève à nouveau pour prendre le livre et nous dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre » (Lc 4, 21).

Voulez-vous vivre la réalisation de son amour ? Que votre “oui” continue d’être la porte d’entrée, pour que l’Esprit Saint offre une nouvelle Pentecôte au monde et à l’Eglise.

[00118-FR.01] [Texte original: Espagnol]

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