Lettre du Président de la CECC à la ministre des Affaires étrangères concernant la politique étrangère canadienne

Vous trouverez ci-dessous le texte complet de la Lettre du Président de la CECC à la ministre des Affaires étrangères concernant la politique étrangère canadienne telle que publiée le 4 juillet 2017:

Mgr Douglas Crosby, O.M.I., évêque de Hamilton et président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a écrit à l’honorable Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères, concernant son discours du 6 juin 2017 sur la politique étrangère canadienne. Dans son discours à la Chambre des communes, la Ministre avait associé les droits des femmes au droit à l’avortement et aux « droits en matière de sexualité et de santé reproductive » en déclarant que « ces droits sont au cœur de notre politique étrangère ». Dans sa lettre, Mgr Crosby exprime sa profonde inquiétude et son désaccord  affirmant que cette déclaration est « erronée, troublante et malavisée ». Il rappelle que « plusieurs enjeux féminins qui auraient dû être soulevés parce qu’ils justifient un engagement international… ont été passés sous silence. Mentionnons entre autres les ententes économiques du Canada avec des pays où les fillettes sont tuées à la naissance parce qu’elles ne sont pas des garçons; où les femmes gagnent moins que les hommes pour le même travail ou ne peuvent bénéficier des mêmes privilèges de la loi, y compris le droit à l’éducation ou à la protection contre le viol, la violence physique, ou autre forme d’abus. »

Mgr Crosby fait ressortir qu’une « partie importante de la population (tant au Canada qu’à l’étranger) estime que l’enfant à naître est un être humain créé par Dieu, qui mérite de vivre et d’être aimé », alors que la Cour suprême du Canada a unanimement reconnu dans sa décision de la cause Morgentaler en 1988 que l’État a un intérêt légitime à protéger l’enfant à naître. Le Président de la CECC insiste que « dans un contexte d’incertitude où la voix et le leadership du Canada ont du poids sur de nombreux sujets, du changement climatique à la paix mondiale, une idéologie politique ne devrait pas dicter la politique étrangère et l’emporter sur le bon sens et sur nos obligations humanitaires envers ceux et celles en grand besoin. »

Une copie de la lettre de trois pages a également été envoyée au Premier ministre, le très honorable Justin Trudeau; à la ministre du Développement international et de la Francophonie, l’honorable Marie-Claude Bibeau, au chef de l’Opposition officielle, l’honorable Andrew Scheer; au porte-parole de l’Opposition officielle sur les Affaires étrangères, l’honorable Tony Clement, et au porte-parole de l’Opposition pour les droits de la personne et la liberté de religion, l’honorable David Anderson.

Une semaine à Québec pour les communicateurs catholiques

CNS photo/Chaz Muth

Mercredi, le 21 juin, prenait fin à Québec, le congrès Signis/CPA 2017. Réunissant des panélistes et participants des cinq continents, cette rencontre internationale a permis à tous de faire le point sur les communications de l’Église aujourd’hui. Parmi les nombreuses activités de ces journées, quelques éléments se distinguent particulièrement.

Doit d’abord être soulignée la présence de Mgr. Lucio Adrian Ruiz, de la nouvelle Secrétairerie pour les communications du Vatican, actuellement occupé à la réforme de l’ensemble des communications du Vatican . Cherchant à réunir les différents moyens de communication que sont Radio Vatican, l’Osservatore Romano, la librairie et Filmoteca vaticanes en une seule entité, cette réforme en profondeur soulève plusieurs questionnements qui furent abordés lors d’une conférence suivie d’une période de questions.

La présentation du producteur et scénariste québécois Rock Demers, reconnu internationalement pour sa contribution à de nombreux longs métrages pour enfants, fut également très appréciée. Tous les jeunes de ma génération ont été marqués par ses films dont Bach et Bottine, La Grenouille et la baleine, Opération Beurre de peanottes, sans oublier La guerre des tuques. Parmi les éléments abordés lors de sa conférence furent soulignées les lacunes actuelles dont souffre le cinéma pour enfants. Comment présenter au grand écran une perspective spécifiquement enfantine dans le bon sens du terme ? Comment, par exemple, suivre une trame narrative s’adaptant à la place immense que joue l’imagination dans la vie d’un enfant. Pas évident à trouver de nos jours! En effet, l’immense succès de la série Netflix « Stranger things » n’est malheureusement pas, selon moi, un signe du désir du grand public de renouer avec le style cinématographique développé par monsieur Demers.

Troisièmement la présence du réalisateur Martin Scorsese figure parmi les évènements importants de cette conférence. Après le visionnement de son dernier film « Silence » qui fait le récit de la vie de missionnaires jésuites sous les persécutions au Japon au XVIIème siècle, le cinéaste italo-américain a pu offrir un témoignage de son traitement cinématographique de la foi chrétienne. Notons également que lui fut remis le prix Signis 2017 lors d’une soirée gala.

La Messe en la basilique cathédrale Notre-Dame de Québec figure comme le quatrième point à souligner concernant cette conférence. Présidée par le Cardinal, Primat du Canada, Gérald Cyprien Lacroix, cette célébration aura permis de célébrer le mystère à la source et au sommet de toute communication de l’Église. Dans son homélie, le cardinal Archevêque de Québec est notamment revenu sur le thème du Congrès en demandant aux communicateurs catholiques : « Restez connectés à la Parole de Dieu pour dire au monde l’espérance qui nous habite ».

Finalement, il serait injuste de passer sous silence le travail de Sel et Lumière durant cette semaine intense. Que ce soit par la captation et diffusion livestream des conférences, Messe ou par les nombreuses prises de parole du père Thomas Rosica c.s.b ainsi celle de notre journaliste du secteur anglophone Sébastian Gomes, Sel et Lumière a sans aucun doute montré au monde entier le dynamisme et le leadership de l’Église canadienne dans le domaine des communications.

Grâce aux nombreuses interventions ou rencontres que le Congrès Signis 2017 a suscitées, les participants, dont je suis, retourneront certainement dans leur pays respectif remplis d’une énergie nouvelle pour continuer leur mission propre, cette œuvre qu’est l’évangélisation par les médias.

Homélie du pape François pour la Solennité des saints Pierre et Paul

Vous trouverez ci-dessous l’homélie du pape François telle que prononcée ce matin sur la Place Saint-Pierre pour la Solennité des saints Pierre et Paul:

La liturgie de ce jour nous offre trois mots essentiels pour la vie de l’Apôtre : confession, persécution, prière.

La confession est celle de Pierre dans l’Evangile, quand la question du Seigneur, de générale devient particulière. En effet, Jésus demande d’abord : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » (Mt 16, 13). Chez la plupart des gens, il émerge de ce “sondage” que le peuple considère Jésus comme un prophète. Alors le Maître pose aux disciples la question vraiment décisive : « Et vous ? Que dites-vous? Pour vous qui suis-je ? » (v.15). A ce moment seul Pierre répond : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (v. 16). Voilà la confession: reconnaître en Jésus le Messie attendu, le Dieu vivant, le Seigneur de sa propre vie.

Cette question vitale, Jésus l’adresse aujourd’hui à nous, à nous tous, en particulier à nous pasteurs. C’est la question décisive, devant laquelle il n’y a pas de réponses de circonstance, parce que la vie est en jeu : et la question de la vie demande une réponse de vie. Car si l’on ne confesse pas Jésus Seigneur par sa propre vie, connaître les articles de foi sert à peu de choses. Aujourd’hui il nous regarde dans les yeux et demande : « Qui suis-je pour toi ? » Comme pour dire : « Suis-je encore, moi, le Seigneur de ta vie, la direction de ton cœur, la raison de ton espérance, ta confiance indestructible ? » Avec saint Pierre, renouvelons aujourd’hui, nous aussi, notre choix de vie comme disciples et apôtres. Passons de nouveau de la première à la seconde question de Jésus, pour être « à lui » non seulement en paroles, mais dans les faits et dans la vie.

Demandons-nous si nous sommes des chrétiens de salon, qui bavardent sur la manière dont vont les choses dans l’Eglise et dans le monde, ou plutôt des apôtres en chemin, qui confessent Jésus par la vie parce qu’ils l’ont dans le cœur. Celui qui confesse Jésus sait qu’il est tenu non seulement de donner son opinion mais de donner la vie ; il sait qu’il ne peut pas croire de manière tiède mais qu’il est appelé à “brûler” d’amour ; il sait que dans la vie il ne peut “se laisser vivre” ou s’installer dans le bien être, mais qu’il doit risquer de prendre le large, renouvelant chaque jour le don de soi. Celui qui confesse Jésus fait comme Pierre et Paul : il le suit jusqu’à la fin ; non jusqu’à un certain point, mais jusqu’à la fin, et il le suit sur son chemin, non pas sur nos chemins. Son chemin est le chemin de la vie nouvelle, de la joie et de la résurrection, le chemin qui passe aussi par la croix et par les persécutions.

Voilà le second mot, persécutions. Ce ne sont pas seulement Pierre et Paul qui ont donné le sang pour le Christ, mais toute la communauté, au début, a été persécutée, comme le rappelle le Livre des Actes des Apôtres (cf. 12, 1). Aujourd’hui aussi, en diverses parties du monde, parfois dans un climat de silence – un silence souvent complice -, beaucoup de chrétiens sont marginalisés, calomniés, discriminés, faits l’objet de violences même mortelles, souvent en l’absence d’engagement de la part de ceux qui pourraient faire respecter leurs droits sacrosaints.

Mais je voudrais surtout souligner ce que l’Apôtre Paul affirme avant d’« être – comme il écrit – offert en sacrifice » (2Tm 4, 6). Pour lui, vivre c’était le Christ (cf. Ph 1, 21), et le Christ crucifié (cf. 1Co 2, 1), qui a donné sa vie pour lui (cf. Ga 2, 20). Ainsi, fidèle disciple, Paul a suivi le Maître en offrant lui aussi sa vie. Sans la croix il n’y a pas de Christ, mais sans la croix il n’y a pas non plus de chrétien. En effet, « c’est le propre de la vertu chrétienne, non seulement de faire le bien, mais aussi de savoir supporter les maux » (Augustin, Disc. 46, 13), comme Jésus. Supporter le mal, ce n’est pas seulement avoir de la patience et aller de l’avant avec résignation ; supporter, c’est imiter Jésus : c’est porter le poids, le porter sur ses épaules pour lui et pour les autres. C’est accepter la croix, allant de l’avant avec confiance parce que nous ne sommes pas seuls : le Seigneur crucifié et ressuscité est avec nous. Ainsi, avec Paul nous pouvons dire qu’ « en toute circonstance nous sommes dans la détresse, mais sans être angoissés; nous sommes déconcertés, mais non désemparés ; nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés » (2Co 4, 8-9).

Supporter, c’est savoir vaincre avec Jésus à la manière de Jésus, non pas à la manière du monde. Voilà pourquoi Paul – nous l’avons entendu – se considère comme un vainqueur qui va recevoir la couronne (cf. 2Tm 4, 8) et il écrit : « J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi » (v. 7). L’unique conduite de son bon combat a été de vivre pour : non pour lui-même mais pour Jésus et pour les autres. Il a vécu “en courant”, c’est-à-dire sans s’épargner, mais au contraire en se consumant. Il dit avoir gardé une chose : non pas la santé, mais la foi, c’est-à-dire la confession du Christ. Par amour pour lui, il a vécu les épreuves, les humiliations et les souffrances, qu’il ne faut jamais rechercher mais accepter. Et ainsi, dans le mystère de la souffrance offerte par amour, en ce mystère que tant de frères persécutés, pauvres et malades incarnent encore aujourd’hui, resplendit la force salvifique de la croix de Jésus.

Le troisième mot est prière. La vie de l’Apôtre, qui jaillit de la confession et débouche en offrande, se déroule tous les jours dans la prière. La prière est l’eau indispensable qui nourrit l’espérance et fait grandir la confiance. La prière fait que nous nous sentons aimés et nous permet d’aimer. Elle nous fait aller de l’avant dans les moments sombres, car elle allume la lumière de Dieu. Dans l’Eglise c’est la prière qui nous soutient tous et nous fait surmonter les épreuves. Nous le voyons encore dans la première lecture : « Tandis que Pierre était ainsi détenu dans la prison, l’Eglise priait Dieu pour lui avec insistance » (Ac 12, 5). Une Eglise qui prie est gardée par le Seigneur et marche en sa compagnie. Prier c’est lui confier le chemin pour qu’il en prenne soin. La prière est la force qui nous unit et nous soutient, le remède contre l’isolement et l’autosuffisance qui conduisent à la mort spirituelle. Car l’Esprit de vie ne souffle pas si l’on ne prie pas, et sans prière les prisons intérieures qui nous retiennent captifs ne s’ouvrent pas.

Que les saints Apôtres nous obtiennent un cœur comme le leur, fatigué et pacifié par la prière : fatigué parce qu’il demande, frappe et intercède, chargé de beaucoup de personnes et de situations à confier ; mais en même temps pacifié, parce que l’Esprit apporte consolation et force quand on prie. Combien il est urgent dans l’Eglise d’avoir des maîtres de prière, mais avant tout d’être des hommes et des femmes de prière, qui vivent la prière !

Le Seigneur intervient quand nous prions, lui qui est fidèle à l’amour que nous lui avons confessé et qui nous est proche dans les épreuves. Il a accompagné le chemin des Apôtres et il vous accompagnera vous aussi, chers frères Cardinaux, ici réunis dans la charité des Apôtres qui ont confessé la foi par le sang. Il sera aussi proche de vous, chers frères Archevêques qui, en recevant le Pallium, serez confirmés à vivre pour le troupeau, en imitant le Bon Pasteur qui vous soutient en vous portant sur ses épaules. Que le Seigneur lui-même, qui désire ardemment voir tout son troupeau réuni, bénisse et garde aussi la Délégation du Patriarche Œcuménique, et le cher frère Bartholomée, qui l’a envoyée en signe de communion apostolique.

[01027-FR.01] [Texte original: Italien]

Le pallium est une sorte de large collier de laine. Orné de six croix noires, il comporte trois longues pièces lestées de morceaux de plomb dont deux pendent sur la poitrine et l’autre dans le dos.

La laine utilisée pour confectionner le pallium vient de deux agneaux offerts chaque année au Pape en la fête de sainte Agnès, le 21 janvier. Les agneaux sont d’abord conduits à l’église Ste-Agnès où ils sont bénis. Ils arrivent coiffés de deux couronnes de fleurs, l’une blanche et l’autre rouge. Celles-ci représentent la pureté d’Agnès, que les archevêques doivent tendre à imiter, et le martyre d’Agnès, que les archevêques doivent être prêts à subir. Les agneaux sont ensuite tondus et les pallia confectionnés. La veille de la solennité des grands apôtres Pierreet Paul (le 28 juin), les palliums sont déposés pour la nuit dans le cercueil d’argent qui siège au-dessus de la tombe de Pierre dans la crypte vaticane. Le lendemain (29 juin), les palliums sont remis aux nouveaux archevêques métropolitains. Cette cérémonie est la seule occasion où plus d’un évêque peut revêtir le pallium en même temps. De façon symbolique, le Pape partage avec les archevêques sa mission de « nourrir mes agneaux et mes brebis » confiée par Jésus à Pierre (voir Jean 21, 15-19). La laine sur les épaules évoque l’image de la brebis que le Bon Pasteur prend sur ses épaules. Elle rappelle également aux archevêques le poids de leurs fonctions. En conférant le pallium à chaque nouvel archevêque, le Saint-Père lui impose une part du poids et des responsabilités qu’il porte lui-même.

Homélie du pape François lors du Consistoire pour la création de 5 nouveaux cardinaux

Aujourd’hui à 16 heures en la basilique Saint-Pierre de Rome, le pape François a tenu un Consistoire ordinaire public en vue de la création de cinq nouveaux cardinaux. La partie essentielle de cette cérémonie comprend l’imposition de la barrette, la présentation de l’anneau ainsi que l’assignement d’un titre de diaconie qui signifie service. La célébration a débuté par  des prières, entre autres d’action de grâce, et la lecture d’un passage de l’Évangile selon saint Marc (10, 32-45).

Par la suite, le Saint-Père a lu la formule de création des cardinaux et prononcé solennellement le nom des nouveaux cardinaux, proclamant ainsi leur ordre officiel. Le rite s’est poursuivi avec la profession de foi des nouveaux cardinaux devant le Peuple de Dieu ainsi que le serment de fidélité et d’obéissance au pape François et à ses successeurs.

Finalement, les nouveaux cardinaux, selon l’ordre de leur création, se mettent à genoux devant le Saint-Père qui leur impose le zucchetto et la barrette cardinalice et leur remet l’anneau de cardinal. Le Pape assigne à chaque cardinal une église de Rome en signe de participation à la charge pastorale du Pape dans son diocèse de Rome. Cette partie de la célébration se termine par l’échange de la paix entre le Pape et les nouveaux cardinaux.

Vous trouverez ci-dessous le texte de l’homélie du pape François telle que prononcée lors de ce consistoire :

«Jésus marchait devant eux». C’est l’image qui nous vient de l’Évangile que nous avons entendu (Mc 10, 32-45), et qui constitue aussi l’arrière-fond de l’acte que nous accomplissons: un Consistoire pour la création de nouveaux Cardinaux.

Jésus marche résolument vers Jérusalem. Il sait bien ce qui l’attend et il en a parlé plusieurs fois à ses disciples. Mais entre le cœur de Jésus et le cœur des disciples, il y a une distance, que seul l’Esprit Saint pourra combler. Jésus le sait; c’est pourquoi, il est patient avec eux, il leur parle avec franchise, et surtout il les précède, il marche devant eux.

Le long du chemin, les disciples eux-mêmes sont distraits par des intérêts non cohérents avec la “direction” de Jésus, avec sa volonté qui ne fait qu’un avec la volonté du Père. Par exemple – nous l’avons entendu – les deux frères Jacques et Jean pensent qu’il serait beau de s’asseoir à la droite et la gauche du roi d’Israël (cf. v. 37). Ils ne regardent pas la réalité! Ils croient voir et ne voient pas, savoir et ne savent pas, comprendre mieux que les autres et ne comprennent pas…

La réalité au contraire est tout autre, c’est celle que Jésus garde présente à l’esprit et qui guide ses pas. La réalité, c’est la croix, c’est le péché du monde qu’il est venu prendre sur lui et déraciner de la terre des hommes et des femmes. La réalité, ce sont les innocents qui souffrent et meurent à cause des guerres et du terrorisme; ce sont les esclavages qui ne cessent pas de nier la dignité, même à l’époque des droits humains; la réalité, ce sont les camps de réfugiés qui parfois ressemblent plus à un enfer qu’à un purgatoire; la réalité, c’est le rejet systématique de tout ce qui ne sert plus, y compris les personnes.

C’est cela que Jésus voit, tandis qu’il marche vers Jérusalem. Durant sa vie publique, il a manifesté la tendresse du Père, guérissant tous ceux qui étaient sous l’emprise du malin (cf. Ac 10, 38). Maintenant il sait qu’est venu le moment d’aller au bout, d’arracher la racine du mal, et pour cela, il va résolument vers la croix.

Nous aussi, frères et sœurs, nous sommes en chemin avec Jésus sur cette route. En particulier, je m’adresse à vous, très chers nouveaux Cardinaux. Jésus « marche devant vous » et il vous demande de le suivre résolument sur son chemin. Il vous appelle à regarder la réalité, à ne pas vous laisser distraire par d’autres intérêts, par d’autres perspectives. Il ne vous a pas appelés à devenir “des princes” de l’Église, à “être assis à sa droite ou à sa gauche”. Il vous appelle à servir comme lui et avec lui. A servir le Père et les frères. Il vous appelle à affronter, avec la même attitude que lui, le péché du monde et ses conséquences dans l’humanité d’aujourd’hui. En le suivant, Lui, vous marchez vous aussi devant le peuple saint de Dieu, gardant le regard fixé sur la croix et sur la résurrection du Seigneur.

Et alors, par l’intercession de la Vierge Mère, invoquons avec foi l’Esprit Saint, pour qu’il comble toute distance entre nos cœurs et le cœur du Christ, et que toute notre vie devienne un service à Dieu et à nos frères.

[01026-FR.01] [Texte original: Italien]

Échos du Vatican

Pour cette dernière émission de la saison nous revenons notamment sur le congrès mondial de SIGNIS, et nous vous partageons le programme du Pape et du Vatican pour la saison estivale, jusqu’au mois de septembre.

Échos du Vatican

Nous parlons dans cette émission de la rencontre entre le pape François et une trentaine de réfugiés, dans la cadre de la Journée mondiale des réfugiés. Et nous entendrons le P.Thomas Rosica nous parler du congrès mondial de SIGNIS qui se tient ces jours-ci à Québec.

Échos du Vatican

Retour dans cette émission sur l’importante rencontre entre le Saint-Père et les responsables de la Conférence épiscopale du Vénézuela, alors que le pays est plongé dans une grave crise politique, économique, et sociale.

Message du Saint-Père pour la Journée Mondiale des Pauvres

Vous trouverez ci-dessou le Message du pape François pour la Journee Mondiale des Pauvres 33ème Dimanche du Temps Ordinaire 19 novembre 2017:

N’aimons pas en paroles, mais par des actes

1. « Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, par des actes et en vérité » (1 Jn 3, 18). Ces paroles de l’apôtre Jean expriment un impératif dont aucun chrétien ne peut faire abstraction. La gravité avec laquelle le ‘‘disciple bien-aimé’’ transmet, jusqu’à nos jours, le commandement de Jésus s’accentue encore davantage par l’opposition qu’elle révèle entre les paroles vides qui sont souvent sur nos lèvres et les actes concrets auxquels nous sommes au contraire appelés à nous mesurer. L’amour n’admet pas d’alibi : celui qui entend aimer comme Jésus a aimé doit faire sien son exemple ; surtout quand on est appelé à aimer les pauvres. La façon d’aimer du Fils de Dieu, par ailleurs, est bien connue, et Jean le rappelle clairement. Elle se fonde sur deux pierres angulaires : Dieu a aimé le premier (cf. 1 Jn 4, 10.19) ; et il a aimé en se donnant tout entier, y compris sa propre vie (cf. 1 Jn 3, 16).

Un tel amour ne peut rester sans réponse. Même donné de manière unilatérale, c’est-à-dire sans rien demander en échange, il enflamme cependant tellement le cœur que n’importe qui se sent porté à y répondre malgré ses propres limites et péchés. Et cela est possible si la grâce de Dieu, sa charité miséricordieuse sont accueillies, autant que possible, dans notre cœur, de façon à stimuler notre volonté ainsi que nos affections à l’amour envers Dieu lui-même et envers le prochain. De cette façon, la miséricorde qui jaillit, pour ainsi dire, du cœur de la Trinité peut arriver à mettre en mouvement notre vie et créer de la compassion et des œuvres de miséricorde en faveur des frères et des sœurs qui sont dans le besoin.

2. « Un pauvre crie ; le Seigneur l’entend » (Ps 33, 7). Depuis toujours, l’Église a compris l’importance de ce cri. Nous avons un grand témoignage dès les premières pages des Actes des Apôtres, où Pierre demande de choisir sept hommes « remplis d’Esprit Saint et de sagesse » (6, 3), afin qu’ils assument le service de l’assistance aux pauvres. C’est certainement l’un des premiers signes par lesquels la communauté chrétienne s’est présentée sur la scène du monde : le service des plus pauvres. Tout cela lui était possible parce qu’elle avait compris que la vie des disciples de Jésus devait s’exprimer dans une fraternité et une solidarité telles qu’elles doivent correspondre à l’enseignement principal du Maître qui avait proclamé heureux et héritiers du Royaume des cieux les pauvres (cf. Mt 5, 3).

« Ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun » (Ac 2, 45). Cette expression montre clairement la vive préoccupation des premiers chrétiens. L’évangéliste Luc, l’auteur sacré qui, plus que tout autre, a réservé une large place à la miséricorde, ne fait pas de rhétorique lorsqu’il décrit la pratique de partage de la première communauté. Au contraire, en la recommandant, il entend s’adresser aux croyants de toute génération, et donc à nous aussi, pour nous soutenir dans le témoignage et susciter notre action en faveur de ceux qui sont le plus dans le besoin. Le même enseignement est donné avec autant de conviction par l’apôtre Jacques, qui, dans sa Lettre, utilise des expressions fortes et incisives : « Écoutez, donc, mes frères bien-aimés ! Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour en faire des riches dans la foi, et des héritiers du Royaume promis par lui à ceux qui l’auront aimé ? Mais vous, vous avez privé le pauvre de sa dignité. Or n’est-ce pas les riches qui vous oppriment, et vous traînent devant les tribunaux ? […] Mes frères, si quelqu’un prétend avoir la foi, sans la mettre en œuvre, à quoi cela sert-il ? Sa foi peut-elle le sauver ? Supposons qu’un frère ou une sœur n’ait pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours ; si l’un de vous leur dit : ‘‘Allez en paix ! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim !’’ sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il ? Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte » (2, 5-6.14-17).

3. Il y a eu, cependant, des moments où les chrétiens n’ont pas écouté jusqu’au bout cet appel, en se laissant contaminer par la mentalité mondaine. Mais l’Esprit Saint n’a pas manqué de leur rappeler de maintenir le regard fixé sur l’essentiel. Il a fait surgir, en effet, des hommes et des femmes qui, de diverses manières, ont offert leur vie au service des pauvres. Que de pages d’histoire, en ces deux mille ans, ont été écrites par des chrétiens qui en toute simplicité et humilité, et par la généreuse imagination de la charité, ont servi leurs frères plus pauvres !

Parmi ceux-ci, se détache l’exemple de François d’Assise, qui a été suivi par de nombreux hommes et femmes saints au cours des siècles. Il ne s’est pas contenté d’embrasser et de faire l’aumône aux lépreux, mais il a décidé d’aller à Gubbio pour rester avec eux. Lui-même a vu dans cette rencontre le tournant de sa conversion : « Comme j’étais dans les péchés, il me semblait extrêmement amer de voir des lépreux. Et le Seigneur lui-même me conduisit parmi eux et je fis miséricorde avec eux. Et en m’en allant de chez eux, ce qui me semblait amer fut changé pour moi en douceur de l’esprit et du corps » (Test. 1-3 : SF 308). Ce témoignage manifeste la force transformante de la charité et le style de vie des chrétiens.

Ne pensons pas aux pauvres uniquement comme destinataires d’une bonne action de volontariat à faire une fois la semaine, ou encore moins de gestes improvisés de bonne volonté pour apaiser notre conscience. Ces expériences, même valables et utiles pour sensibiliser aux besoins de nombreux frères et aux injustices qui en sont souvent la cause, devraient introduire à une rencontre authentique avec les pauvres et donner lieu à un partage qui devient style de vie. En effet, la prière, le chemin du disciple et la conversion trouvent, dans la charité qui se fait partage, le test de leur authenticité évangélique. Et de cette façon de vivre dérivent joie et sérénité d’esprit, car on touche de la main la chair du Christ. Si nous voulons rencontrer réellement le Christ, il est nécessaire que nous touchions son corps dans le corps des pauvres couvert de plaies, comme réponse à la communion sacramentelle reçue dans l’Eucharistie. Le Corps du Christ, rompu dans la liturgie sacrée, se laisse retrouver, par la charité partagée, dans les visages et dans les personnes des frères et des sœurs les plus faibles. Toujours actuelles, résonnent les paroles du saint évêques Chrysostome : « Si vous voulez honorer le corps du Christ, ne le méprisez pas lorsqu’il est nu ; n’honorez pas le Christ eucharistique avec des ornements de soie, tandis qu’à l’extérieur du temple vous négligez cet autre Christ qui souffre du froid et de la nudité » (Hom. In Matthaeum, 50, 3 : PG, 58).

Nous sommes appelés, par conséquent, à tendre la main aux pauvres, à les rencontrer, à les regarder dans les yeux, à les embrasser, pour leur faire sentir la chaleur de l’amour qui rompt le cercle de la solitude. Leur main tendue vers nous est aussi une invitation à sortir de nos certitudes et de notre confort, et à reconnaître la valeur que constitue en soi la pauvreté.

4. N’oublions pas que pour les disciples du Christ, la pauvreté est avant tout une vocation à suivre Jésus pauvre. C’est un chemin derrière lui et avec lui, un chemin qui conduit à la béatitude du Royaume des cieux (cf. Mt 5, 3 ; Lc 6, 20). Pauvreté signifie un cœur humble qui sait accueillir sa propre condition de créature limitée et pécheresse pour surmonter la tentation de toute-puissance, qui fait croire qu’on est immortel. La pauvreté est une attitude du cœur qui empêche de penser à l’argent, à la carrière, au luxe comme objectif de vie et condition pour le bonheur. C’est la pauvreté, plutôt, qui crée les conditions pour assumer librement les responsabilités personnelles et sociales, malgré les limites de chacun, comptant sur la proximité de Dieu et soutenu par sa grâce. La pauvreté, ainsi entendue, est la mesure qui permet de juger de l’utilisation correcte des biens matériels, et également de vivre de manière non égoïste et possessive les liens et affections (cf. Catéchisme de l’Église catholique, nn. 25-45).

Faisons nôtre, par conséquent, l’exemple de saint François, témoin de l’authentique pauvreté. Précisément parce qu’il avait les yeux fixés sur le Christ, il a su le reconnaître et le servir dans les pauvres. Si, par conséquent, nous voulons offrir une contribution efficace pour le changement de l’histoire, en promouvant un vrai développement, il est nécessaire d’écouter le cri des pauvres et de nous engager à les faire sortir de leur condition de marginalisation. En même temps, je rappelle aux pauvres qui vivent dans nos villes et dans nos communautés de ne pas perdre le sens de la pauvreté évangélique qu’ils portent imprimé dans leur vie.

5. Nous savons la grande difficulté qui émerge dans le monde contemporain de pouvoir identifier clairement la pauvreté. Cependant, elle nous interpelle chaque jour par ses mille visages marqués par la douleur, par la marginalisation, par l’abus, par la violence, par les tortures et par l’emprisonnement, par la guerre, par la privation de la liberté et de la dignité, par l’ignorance et par l’analphabétisme, par l’urgence sanitaire et par le manque de travail, par les traites et par les esclavages, par l’exil et par la misère, par la migration forcée. La pauvreté a le visage de femmes, d’hommes et d’enfants exploités pour de vils intérêts, piétinés par des logiques perverses du pouvoir et de l’argent. Quelle liste impitoyable et jamais complète se trouve-t-on obligé d’établir face à la pauvreté fruit de l’injustice sociale, de la misère morale, de l’avidité d’une minorité et de l’indifférence généralisée !

De nos jours, malheureusement, tandis qu’émerge toujours davantage la richesse insolente qui s’accumule dans les mains de quelques privilégiés et souvent est accompagnée de l’inégalité et de l’exploitation offensant la dignité humaine, l’expansion de la pauvreté à de grands secteurs de la société dans le monde entier fait scandale. Face à cette situation, on ne peut demeurer inerte et encore moins résigné. À la pauvreté qui inhibe l’esprit d’initiative de nombreux jeunes, en les empêchant de trouver un travail ; à la pauvreté qui anesthésie le sens de responsabilité conduisant à préférer la procuration et la recherche de favoritismes ; à la pauvreté qui empoisonne les puits de la participation et restreint les espaces du professionnalisme en humiliant ainsi le mérite de celui qui travaille et produit ; à tout cela, il faut répondre par une nouvelle vision de la vie et de la société.

Tous ces pauvres – comme aimait le dire le Pape Paul VI – appartiennent à l’Église par « droit évangélique » (Discours d’ouverture de la 2ème session du Concile Œcuménique Vatican II, 29 septembre 1963) et exigent l’option fondamentale pour eux. Bénies, par conséquent, les mains qui s’ouvrent pour accueillir les pauvres et pour les secourir : ce sont des mains qui apportent l’espérance. Bénies, les mains qui surmontent toutes les barrières de culture, de religion et de nationalité en versant l’huile de consolation sur les plaies de l’humanité. Bénies, les mains qui s’ouvrent sans rien demander en échange, sans ‘‘si’’, sans ‘‘mais’’ et sans ‘‘peut-être’’ : ce sont des mains qui font descendre sur les frères la bénédiction de Dieu.

6. Au terme du Jubilé de la Miséricorde, j’ai voulu offrir à l’Église la Journée Mondiale des Pauvres, afin que dans le monde entier les communautés chrétiennes deviennent toujours davantage et mieux signe concret de la charité du Christ pour les derniers et pour ceux qui sont le plus dans le besoin. Aux autres Journées mondiales instituées par mes Prédécesseurs, qui sont désormais une tradition dans la vie de nos communautés, je voudrais que s’ajoute celle-ci, qui apporte à leur ensemble un complément typiquement évangélique, c’est-à-dire la prédilection de Jésus pour les pauvres.

J’invite l’Église tout entière ainsi que les hommes et les femmes de bonne volonté à avoir le regard fixé, en cette journée, sur tous ceux qui tendent les mains en criant au secours et en sollicitant notre solidarité. Ce sont nos frères et sœurs, créés et aimés par l’unique Père céleste. Cette Journée entend stimuler, en premier lieu, les croyants afin qu’ils réagissent à la culture du rebut et du gaspillage, en faisant leur la culture de la rencontre. En même temps, l’invitation est adressée à tous, indépendamment de l’appartenance religieuse, afin qu’ils s’ouvrent au partage avec les pauvres, sous toutes les formes de solidarité, en signe concret de fraternité. Dieu a créé le ciel et la terre pour tous ; ce sont les hommes, malheureusement, qui ont créé les frontières, les murs et les clôtures, en trahissant le don originel destiné à l’humanité sans aucune exclusion.

7. Je souhaite que les communautés chrétiennes, au cours de la semaine qui précède la Journée Mondiale des Pauvres, qui cette année sera le 19 novembre, 33ème dimanche du Temps Ordinaire, œuvrent pour créer de nombreux moments de rencontre et d’amitié, de solidarité et d’aide concrète. Ils pourront, ensuite, inviter les pauvres et les volontaires à participer ensemble à l’Eucharistie de ce dimanche, en sorte que la célébration de la Solennité de Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’univers se révèle encore plus authentique, le dimanche suivant. La royauté du Christ, en effet, émerge dans toute sa signification précisément sur le Golgotha, lorsque l’Innocent cloué sur la croix, pauvre, nu et privé de tout, incarne et révèle la plénitude de l’amour de Dieu. Son abandon complet au Père, tandis qu’il exprime sa pauvreté totale, rend évident la puissance de cet Amour, qui le ressuscite à une vie nouvelle le jour de Pâques.

En ce dimanche, si dans notre quartier vivent des pauvres qui cherchent protection et aide, approchons-nous d’eux : ce sera un moment propice pour rencontrer le Dieu que nous cherchons. Selon l’enseignement des Écritures (cf. Gn 18, 3-5 ; He 13, 2), accueillons-les comme des hôtes privilégiés à notre table ; ils pourront être des maîtres qui nous aident à vivre la foi de manière plus cohérente. Par leur confiance et leur disponibilité à accepter de l’aide, ils nous montrent de manière sobre, et souvent joyeuse, combien il est important de vivre de l’essentiel et de nous abandonner à la providence du Père.

8. À la base des nombreuses initiatives qui peuvent se réaliser lors de cette Journée, qu’il y ait toujours la prière. N’oublions pas que le Notre Père est la prière des pauvres. La demande du pain, en effet, exprime la confiance en Dieu pour les besoins primaires de notre vie. Ce que Jésus nous a enseigné par cette prière exprime et recueille le cri de celui qui souffre de la précarité de l’existence et du manque du nécessaire. Aux disciples qui demandaient à Jésus de leur apprendre à prier, il a répondu par les paroles des pauvres qui s’adressent au Père unique dans lequel tous se reconnaissentcomme frères. Le Notre Père est une prière qui s’exprime au pluriel : le pain demandé est ‘‘notre’’, et cela comporte partage, participation et responsabilité commune. Dans cette prière, nous reconnaissons tous l’exigence de surmonter toute forme d’égoïsme pour accéder à la joie de l’accueil réciproque.

9. Je demande aux confrères évêques, aux prêtres, aux diacres – qui par vocation ont la mission du soutien aux pauvres -, aux personnes consacrées, aux associations, aux mouvements et au vaste monde du volontariat d’œuvrer afin que par cette Journée Mondiale des Pauvres s’instaure une tradition qui soit une contribution concrète à l’évangélisation dans le monde contemporain.
Que cette nouvelle Journée Mondiale, par conséquent, devienne un appel fort à notre conscience de croyants pour que nous soyons plus convaincus que partager avec les pauvres nous permet de comprendre l’Évangile dans sa vérité la plus profonde. Les pauvres ne sont un problème : ils sont une ressource où il faut puiser pour accueillir et vivre l’essence de l’Évangile.
Du Vatican, le 13 juin 2017 Mémoire de saint Antoine de Padoue

FRANÇOIS

[00907-FR.01] [Texte original: Italien]

Appel interreligieux des communautés confessionnelles du Canada contre la famine au Soudan du Sud, en Somalie, au Nigéria et au Yémen

Communiqué de Presse de la Conférence des évêques catholiques du Canada:

Des dirigeants religieux au Canada lancent une campagne nationale en réponse à la famine au Soudan du Sud et à la pénurie alimentaire extrême au Yémen, dans le nord-est du Nigéria et en Somalie:

(CECC – Ottawa)… Mgr Douglas Crosby, O.M.I., évêque de Hamilton et président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), s’est joint à d’autres dirigeants religieux au Canada des communautés chrétiennes, juives, musulmanes, sikhes, hindoues et bahá’íe pour lancer une campagne nationale afin d’aider à répondre à la famine au Soudan du Sud et à la pénurie alimentaire extrême au Yémen, dans le nord-est du Nigéria et en Somalie. Chacune des communautés confessionnelles participantes se mobilise pour intervenir devant « l’une des plus grandes crises humanitaires du monde depuis la Deuxième Guerre mondiale : la triste réalité des nombreuses famines qui se produisent en même temps dans quatre pays distincts. »

En février 2017, l’Organisation des Nations Unies a déclaré que 20 millions de personnes, incluant 1,4 million d’enfants vulnérables, sont à risque de mourir dans les prochains mois dans ces quatre pays. La crise résulte des conflits armés et des sécheresses sévères qui persistent, avec des centaines de milliers de personnes qui ont quitté leur maison et leur terre. Selon l’ONU, la crise dépasse de loin les ressources actuellement disponibles et le montant des fonds engagés jusqu’à présent par la communauté internationale.

L’appel commun des  dirigeants religieux « est un cri du cœur » qui invite leurs fidèles à répondre de trois façons :

Priez : en se souvenant des gens du Soudan du Sud, de la Somalie, du nord du Nigéria et du Yémen dans leur prière personnelle et communautaire et en priant également pour la paix, les chefs de gouvernement et les travailleurs et travailleuses humanitaires de la région.

Donnez : en faisant une contribution financière à un ou plusieurs des divers organismes canadiens d’aide réputés qui travaillent à réduire la crise. Pour chaque contribution faite entre le 17 mars et le 30 juin 2017, le Gouvernement du Canada versera un montant en contrepartie dans le cadre du « Fonds de secours contre la famine » récemment annoncé.

Parlez-en : en prenant le temps de mieux s’informer au sujet de la crise dans les quatre pays; en parlant avec la famille, les amis et les voisins; en discutant avec les organismes communautaires locaux; et les élus parlementaires locaux.

Les dirigeants religieux signalent sans équivoque que la violence prolongée au Soudan du Sud, en Somalie, au Nigéria et au Yémen est la cause première de la crise humanitaire en insistant pour que le « gouvernement fédéral a fait connaître son intention de participer plus activement au Conseil de sécurité des Nations Unies au cours des prochaines années. Le moment est venu pour notre Premier ministre et pour tous les dirigeants canadiens d’être à la hauteur de cette aspiration en parlant clairement et constamment en faveur de la cessation de la violence et de la guerre au Soudan du Sud, au Yémen, en Somalie et au Nigéria (…) La voix du Canada doit être entendue en ce moment tragique, particulièrement pendant qu’il célèbre les 150 ans de la Confédération. »

En plus de l’appel commun par les dirigeants religieux, la CECC a également acheminé aux évêques catholiques du Canada et publié sur son site web des suggestions de prières pour les fidèles liées à la crise, de même qu’une fiche d’information qui décrit la dimension humanitaire de la situation. Les paroisses peuvent les utiliser telles quelles ou les adapter au besoin. Les paroisses catholiques à travers le pays organisent des collectes spéciales et plusieurs envisagent d’autres efforts pour répondre à cet appel pendant le mois de juin, l’été et jusqu’à l’automne. Les dons peuvent être envoyés électroniquement à trois organismes catholiques d’aide disposés à acheminer les contributions pour soutenir les secours d’urgence dans les quatre pays :

-Organisation catholique canadienne pour le développement et la paix :
https://www.devp.org/fr/fonds-secours-contre-famine
Tél. : 1 888 664-3387

-Aide à l’Église en détresse – Canada :
http://www.acn-aed-ca.org/fr/jaifaim/
Tél. : 1 800 585-6333

Canadian Jesuits International
http://www.canadianjesuitsinternational.ca/2017/06/05/famine-relief-appeal/
Tél. : 1 800 448-2148

 

PRIEZ, DONNEZ, PARLEZ-EN

Fonds de secours contre la famine – Feuillet d’information Soudan du Sud, en Somalie, au Yémen et au Nigéria

En février 2017, le nouveau Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré que 20 millions de personnes sont menacées de mort dans les six prochains mois au Soudan du Sud, en Somalie, au Yémen et au Nigéria.

Cette crise humanitaire a pris forme en raison d’une conjoncture particulière engendrée à la fois par des changements climatiques ayant entraîné de grandes sécheresses et des con its armés qui sévissent dans ces régions. En conséquence, des millions de personnes ont dû fuir leurs terres et leurs maisons a n d’échapper aux violences et sont menacées de famine en raison de conditions de transport et d’accès à la nourriture extrêmement di ciles.

Soudan du Sud

Points clés

    • La famine a été déclarée le 20 février 2017 dans l’État d’Unité. La dernière déclaration de famine émise par les agences de l’ONU remonte à juillet 2011, alors qu’environ 260 000 personnes sont mortes en Somalie – la moitié ayant été des enfants de moins de 5 ans.
    • On estime que près de 7,5 millions de personnes sont en état d’insécurité alimentaire pendant la période mai à juillet (saison de soudure)
    • On compte près de 1,9 million de personnes déplacées à l’intérieur du pays et un total de 1.74 million de réfugiés dans les pays voisins (86 % sont des femmes et enfants – dont 21 000 mineurs non accompagnés).
    • Le pays, qui a obtenu son indépendance en 2011, est en guerre depuis 2013. Les deux grandes ethnies du pays se déchirent, notamment sur le contrôle des états pétroliers du nord du pays qui constituent près de de 90% de l’économie nationale.Nord-est du NigériaPoints clés
    • 8,5 millions de personnes sont dans le besoin dans cette région. Les principaux besoins sont en sécurité alimentaire, en nutrition, en protection pour les populations et en eau et assainissement. On estime à près de 44 000 le nombre de personnes à risque de famine à l’heure actuelle.
    • Depuis le début du con it armé en 2009, 1,9 million de personnes ont abandonné leurs habitations et leurs champs par crainte des exactions du groupe terroriste Boko Haram ou des représailles de l’armée nigériane.

Somalie

Points clés

    • Plus de 6,2 millions de personnes sont dans le besoin dont 1,7 million de personnes déplacées par la guerre et/ou la sécheresse. (=54% de la population)
    • On estime que le nombre de personnes en situation de crise aigüe atteindra les 3 millions d’ici juin compte tenu de la sécheresse et de l’insécurité en cours.
    • Les enfants en bas âge sont parmi les personnes durement touchées : 363 000 accusent un taux de malnutrition aigu et parmi ces derniers plus de 71 000 requièrent des soins vitaux (nutrition life-saving treatment).
    • Les grandes sécheresses des dernières décennies font de ce pays une des régions les plus vulnérables sur le plan alimentaire.
    • Le pays est en proie à une guerre civile depuis des décennies, le gouvernement actuel ne contrôlant essentiellement que la capitale Mogadishu et ses environs. YémenPoints clés
    • Des années de guerre civile ont poussé le Yémen au bord de la catastrophe.
    • Près de 18.8 millions de personnes (70% de la population) ont besoin d’assistance humanitaire et protection a n de subvenir à leurs besoins essentiels ; 6.8 millions sont en état d’insécurité alimentaire aigue.
    • Les enfants en bas âge sont parmi les plus durement touchés : ils présentent des taux de malnutrition aigus et sont a ectés par des maladies évitables telles le choléra qui, depuis le 27 Avril s’est propagé dans diverses contrés et menace d’a ecter 250,000 personnes dans les prochains six mois.

Intentions de prières pour mettre fin à la famine et les pénuries alimentaires au Soudan du Sud, en Somalie, au Nigéria et au Yémen:

  • Pour les personnes sou rant de la faim, surtout celles qui endurent la famine au Soudan du Sud et les graves pénuries alimentaires en Somalie, au Nigéria et au Yémen, a n qu’elles connaissent l’aide inépuisable de Dieu et soient soutenues par la Christ, le Pain de vie.
  • Pour tous ceux et celles qui travaillent à atténuer la crise humanitaire qui se déroule dans certaines parties de l’Afrique et du Moyen- Orient, que leurs e orts soient renforcés par la générosité et le soutien nancier des Canadiens et Canadiennes et de la communauté internationale.
  • Pour les dirigeants politiques dans les pays touchés par la famine, les pénuries alimentaires et les con its, qu’ils aient la sagesse et le courage d’apporter la paix à la région et d’aider ceux et celles qui manquent de nourriture.
  • Pour la cessation de la violence qui frappe les pays du Soudan du Sud, la Somalie, le Nigéria et le Yémen, et pour le repentir de ceux et celles qui ont commis des injustices.
  • Pour la paix et la réconciliation entre tous les peuples et toutes les nations.
  • Pour l’Église, y compris notre communauté paroissiale, qu’elle soit toujours une voix et un témoin de justice, de compassion et de solidarité.

Échos du Vatican

Retour dans cette émission sur les réactions du Vatican après le retrait américain des accords de Paris sur le climat.

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