Bouddhistes et chrétiens: promouvons ensemble une éducation écologique
Chers amis bouddhistes,
1. Au nom du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux, nous souhaitons vous adresser une fois de plus nos vœux sincères à l’occasion de la fête du Vesakh. Alors que vous commémorez trois événements importants de la vie du Bouddha Gautama : sa naissance, son illumination et sa mort, nous vous souhaitons la paix, la tranquillité et la joie dans vos cœurs, au sein de vos familles et dans vos pays.
2. Ces quelques lignes s’inspirent, cette année, de la Lettre encyclique de Sa Sainteté le Pape François, Laudato Sì. Sur la sauvegarde de la maison commune. Comme le relève Sa Sainteté, « les déserts extérieurs se multiplient dans notre monde, parce que les déserts intérieurs sont devenus très grands. La crise écologique est un appel à une profonde conversion intérieure » (n. 217). Bien plus, le pape note que « l’éducation sera inefficace, et ses efforts seront vains, si elle n’essaie pas aussi de répandre un nouveau paradigme concernant l’être humain, la vie, la société et la relation avec la nature » (n. 215.). Ce n’est qu’en « cultivant de solides vertus que le don de soi dans un engagement écologique est possible » (n. 211), à condition qu’il s’inscrive dans divers milieux éducatifs : l’école, la famille, les moyens de communication, la catéchèse et d’autres encore (cf. n. 213).
3. Chers amis bouddhistes, comme en témoignent les documents intitulés The Time to Act is Now : A Bouddhist Declaration on Climate and Buddhist Climate Change Statement to World Leader, vous avez exprimé, vous aussi, votre inquiétude face à la détérioration de l’environnement. Ces documents manifestent une compréhension commune sur le fait qu’il y ait, au cœur de la crise écologique, une crise de l’ego qui, lui, s’exprime par la cupidité, la colère, l’anxiété, l’arrogance et l’ignorance de l’être humain. Nos modes de vie et nos attentes doivent donc changer pour surmonter la détérioration de notre environnement. « En cultivant un regard intérieur et la compassion, nous serons en mesure d’agir avec amour, et non avec la peur, pour protéger notre planète » (Buddhist Climate Change Statement to World Leaders). En outre, « quand la terre est malade, nous tombons nous aussi malades parce que nous en faisons partie » (The Time to Act is Now).
4. Puisque la crise du changement climatique est également due à l’activité humaine, nous, chrétiens et bouddhistes, nous devons œuvrer ensemble sur le thème d’une spiritualité écologique. Face à l’accélération des problèmes environnementaux mondiaux, il est aussi nécessaire de prendre en compte l’urgence de la coopération interreligieuse. L’éducation à la responsabilité envers l’environnement et la création d’une « citoyenneté écologique » exigent des vertus tournées vers une éthique écologique respectueuse et attentive envers la nature. Il est une nécessité pressante que les adeptes de toutes les religions dépassent leurs frontières et s’engagent à rejoindre la construction d’un ordre écologique et social responsable fondé sur des valeurs partagées. Dans les pays où bouddhistes et chrétiens vivent et travaillent côte à côte, il devient possible de soutenir la santé et la durabilité de la planète grâce à des programmes éducatifs communs visant à accroître la sensibilisation à l’égard de l’environnement ainsi que la promotion d’initiatives conjointes.
5. Chers amis bouddhistes, nous pouvons travailler ensemble pour libérer l’humanité de la souffrance causée par le changement climatique. Ainsi, nous contribuerons à prendre soin de notre maison commune. C’est dans cet esprit que nous vous souhaitons, encore une fois, une joyeuse et paisible fête du Vesakh.
Jean-Louis cardinal Tauran
Président+ Miguel Ángel Ayuso Guixot, MCCJ
Secrétaire
(CNS photo/L’Osservatore Romano via Reuters)